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Salman Rushdie
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Le 19 juin 1947 naît à Bombay Ahmed Salman Rushdie

écrivain britannique d'origine indienne. Son style narratif, mêlant mythe et fantaisie avec la vie réelle, a été qualifié de réalisme magique. Objet d'une fatwa de l'ayatollah Rouhollah Khomeini à la suite de la publication de son roman Les Versets sataniques, il est devenu un symbole de la lutte pour la liberté d'expression et contre l'obscurantisme religieux dans les médias occidentaux principalement, la personnalité étant critiquée dans de nombreux pays. Écrivain qui a reçu pour distinctions le ruban de Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres, auteur de Roman, nouvelle, essai, ses Œuvres principales sont Les Enfants de minuit en 1981, Les Versets sataniques en 1988, Le Dernier Soupir du Maure en 1995

En bref

Né à Bombay en 1947 dans une famille musulmane laïque de la bourgeoisie, Salman Rushdie poursuit ses études dans la prestigieuse Public School de Rugby avant d'être admis à l'université de Cambridge pour étudier l'histoire. Lecteur éclectique, il dévore avec autant d'avidité Jorge Luis Borges, Günter Grass, García Márquez que Les Mille et Une Nuits. Rushdie est également passionné par le cinéma de Godard, de Buñuel, de Bergman et de Kurosawa.
Un art de l'excès
D'abord publicitaire par nécessité économique, l'auteur parvient à vivre de sa plume après la publication de Midnight's Children (1981, Les Enfants de minuit). Dans son premier roman, Grimus (1975), fantaisie parodique alliant la science-fiction au thème du voyage soufi à la découverte du moi, les calembours de carabin voisinent avec les anagrammes et les références.
En 1981, le Booker Prize propulse Salman Rushdie sur le devant de la scène littéraire. Inspiré par le réalisme magique et la grande tradition épique indienne du Mahābhārata, Midnight's Children va à l'encontre des visions nostalgiques de l'Inde fournies par les récits de Paul Scott ou le film Gandhi. Le roman renverse les rapports traditionnels qui unissent fiction et réalité : ici, c'est la logique romanesque qui détermine et légitime l'histoire. Autour de Saleem, enfant miraculeux né à la minute même de l'indépendance de son pays, se déroule une fresque historico-parodique qui couvre un demi-siècle de l'évolution de l'Inde en bousculant au passage quelques personnages tabous tels que le Mahatma et Indira Gandhi. Rushdie prend à la lettre les prédictions de Nehru annonçant, à l'aube de l'indépendance, une génération magique : dans le roman, tous les enfants nés lors de la date fatidique communiquent entre eux par télépathie et constituent une sorte de réseau radiophonique merveilleux. Saleem, le protagoniste, rappelle Oskar, le jeune héros du Tambour de Günter Grass, et possède des talents extraordinaires, comme celui, parfois gênant, de lire dans les pensées de son père lorsque ce dernier imagine ses secrétaires en petite tenue... Mais le bel optimisme tourne bientôt au cauchemar, et le pays sombre dans la dictature et les déchirements ethnico-religieux.
Rabelaisienne à l'envi, cette œuvre est un roman de la profusion et de l'outrance. Elle regorge de personnages, de situations, d'intrigues et de sous-intrigues. Cette surabondance menace parfois de noyer un récit structuré cependant par l'étonnante virtuosité d'un auteur qui jongle avec les références littéraires occidentales aussi bien qu'avec Shiva, Parvati et Ganesh, le dieu éléphant. Jouant avec les conventions de la métafiction, faisant écho au Tristram Shandy de Laurence Sterne, Rushdie recrée dans l'écrit des effets d'oralité rappelant l'art des conteurs itinérants qui ravissent les auditoires indiens toujours avides d'entendre les épisodes du Rāmāyana ou l'épopée de Vyasa.
Dans Shame 1983, La Honte, le récit se déplace vers le Pakistan contemporain. Ce roman associe les techniques utilisées dans Les Enfants de minuit et une narration où alternent un récit presque journalistique et une intrigue plus proprement romanesque. Cette double structure révèle les tendances presque schizoïdes qui parcourent l'œuvre de Rushdie : le romancier doit, selon lui, revisiter l'histoire. Mais il a également le devoir d'amuser, d'intéresser et de donner sens aux événements bruts en les réarrangeant, en créant de nouveaux liens entre eux. Shame débute avec une fable échevelée narrant la naissance d'Omar Khayyam Shakil on pense évidemment aux fameuses Rubaiyat du poète persan affublé de trois mères, enfermé avec elles dans une forteresse qui ne communique avec l'extérieur que par un ascenseur de service. Dehors règnent la violence, l'intolérance et le fanatisme musulman. L'intrigue rappelle étrangement l'histoire du Pakistan moderne avec la rivalité politique entre Zia Ul Haq et Zulfikar Ali Bhutto.

Sa vie

Salman Fredich Rushdie quitte son pays à l'âge de quatorze ans pour vivre au Royaume-Uni. Il y étudie à la Rugby School puis à King's College. Sa langue maternelle est l'ourdou, mais la majeure partie de son œuvre est écrite en anglais.
Sa carrière d'écrivain débute avec Grimus, un conte fantastique, en partie de science-fiction qui passera inaperçu de la critique littéraire.
En 1981, il accède à la notoriété avec Les Enfants de minuit Midnight's Children pour lequel il est récompensé du James Tait Black Memorial Prize et le Booker Prize. Les Enfants de minuit a plus tard été désigné comme le meilleur roman ayant reçu le prix Booker au cours des 25 puis des 40 dernières années.
Après ce succès, Rushdie écrit un roman, La Honte Shame, dans lequel il décrit l'agitation politique au Pakistan et dont les personnages sont inspirés de Zulfikar Alî Bhutto et du général Muhammad Zia-ul-Haq.
En 1988, la publication des Versets sataniques soulève une vague d'émotion dans le monde musulman.
En novembre 1993, à la suite d'une vague d'assassinats d'écrivains en Algérie, il fait partie des fondateurs du Parlement international des écrivains (International Parliament of Writers), une organisation consacrée à la protection de la liberté d'expression des écrivains dans le monde. L'organisation est dissoute en 2003 et remplacée par l'International Cities of Refuge ICORN.
En 2004, il se marie pour la quatrième fois avec le mannequin et actrice indienne Padma Lakshmi. Trois ans plus tard, Salman Rushdie et Padma Lakshmi divorcent.
Salman Rushdie s'oppose au projet du gouvernement britannique d'introduire en droit le crime de haine raciale et religieuse, ce qu'il a exposé dans sa contribution La libre expression n'est pas une offense, un recueil d'essais publié par Penguin en novembre 2005.
En juin 2010, il figure, avec Isabelle Adjani, Paul Auster, Isabelle Huppert, Milan Kundera, Mathilde Seigner, Jean-Pierre Thiollet, Danièle Thompson et Henri Tisot, parmi les signataires de la pétition en soutien à Roman Polanski lancée au lendemain de l'arrestation du cinéaste en Suisse1.

L'affaire des Versets sataniques

La publication des Versets sataniques en septembre 1988 déclenche immédiatement une vive réaction dans la communauté musulmane en raison de sa description jugée irrévérencieuse du prophète de l'islam Mahomet. Le livre décrit un prophète de Dieu nommé Mahound qui mélange des vers sataniques avec le divin. L’Inde bannit le livre dès le 5 octobre, imitée par l’Afrique du Sud le 24 novembre, puis par le Pakistan, l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Somalie, le Bangladesh, le Soudan, la Tunisie, la Malaisie, l’Indonésie et le Qatar les semaines suivantes. Le 14 janvier 1989, le roman est l'objet d’un autodafé à Bradford au Royaume-Uni. Le 12 février, cinq personnes sont tuées par la police pendant une manifestation à Islamabad contre l'ouvrage.
Le 14 février 1989, une fatwa réclamant l’exécution de Rushdie est émise sur Radio Téhéran par l’ayatollah Rouhollah Khomeini, guide de la révolution de l’Iran, dénonçant le livre comme blasphématoire envers l’islam. Comme le roman suggère que Rushdie ne croit plus en l’islam, Khomeini le condamne aussi pour apostasie, ce qui, selon l'interprétation actuelle majoritaire d'un hadith, est passible de mort. Khomeini précise que c’est désormais la responsabilité de tout musulman d’exécuter Rushdie et ses éditeurs :
Au nom de Dieu tout puissant. Il n'y a qu'un Dieu à qui nous retournerons tous. Je veux informer tous les musulmans que l'auteur du livre intitulé Les Versets sataniques, qui a été écrit, imprimé et publié en opposition à l'Islam, au prophète et au Coran, aussi bien que ceux qui l'ont publié ou connaissent son contenu, ont été condamnés à mort. J'appelle tous les musulmans zélés à les exécuter rapidement, où qu'ils les trouvent, afin que personne n'insulte les saintetés islamiques. Celui qui sera tué sur son chemin sera considéré comme un martyr. C'est la volonté de Dieu. De plus, quiconque approchera l'auteur du livre, sans avoir le pouvoir de l'exécuter, devra le traduire devant le peuple afin qu'il soit puni pour ses actions. Que Dieu vous bénisse tous.
— Rouhollah Musavi Khomeini
À la suite de cette déclaration, une récompense est offerte pour la mort de Rushdie, qui est contraint de vivre dès lors sous une protection financée par les autorités britanniques. En 1998, le gouvernement iranien déclare qu'il n'entreprendrait rien pour faire appliquer la fatwa, mais qu'elle ne pouvait être annulée selon la loi islamique.
Le 24 février, cinq personnes sont tuées par la police lors d'une manifestation devant le consulat britannique à Bombay. Plusieurs autres personnes sont mortes en Égypte et ailleurs. Des communautés musulmanes organisent des autodafés publics.

Le roman face au religieux

The Satanic Verses 1988, Les Versets sataniques, qui ont valu à Rushdie d'être l'objet de la part de l'imam Khomeyni d'une fatwa qui met sa vie en péril, ne sont pas un ouvrage blasphématoire. Divisé en plusieurs sections quasi autonomes, ce roman traite de l'atterrissage en douceur de Gibreel Farishta, star du cinéma de Bombay, et de Saladdin Chamcha, acteur raté reconverti dans le doublage, tous deux miraculeusement réchappés de l'explosion d'un Jumbo Jet en plein vol au-dessus de la côte anglaise. Descendant vers le sol sur une sorte de tapis volant, ils connaissent les affres de la condition d'immigré : Rushdie, qui adore donner chair aux métaphores, met en scène ces malheureux clandestins qui sentent littéralement pousser des cornes sur leur front tandis qu'ils sont chargés de force, tel du bétail, dans un panier à salade.
Le roman évoque aussi la naissance de l'Islam et, plus près de nous, un pèlerinage vers La Mecque organisé par une prophétesse indienne visionnaire qui, entraînant une foule derrière elle, prédit que les eaux de la mer d'Arabie s'écarteront pour la laisser passer. Expérience narrative à la Faulkner où voisinent des intrigues apparemment différentes, ce livre aborde la question de la foi et du doute. En soumettant le Coran à une exégèse romanesque, Rushdie rappelle les contingences qui président à la transmission de toute parole religieuse révélée. Le livre saint n'en est pas moins un texte soumis comme les autres aux lois de l'énonciation. Le roman retrace aussi les retrouvailles émouvantes entre un père mourant et son fils jadis révolté.
Paradoxalement, en Grande-Bretagne, ce sont les communautés d'origine pakistanaise, dont le roman tente d'expliquer le désarroi, qui ont organisé un autodafé. On brûle ou on condamne d'autant plus volontiers ce que l'on refuse de lire. Et ce sont d'autres non-lecteurs qui ont crié au scandale, incapables qu'ils sont de différencier fiction et pamphlet. En une scène prémonitoire, à la fin des Enfants de minuit, Rushdie imagine la foule innombrable de ses personnages qui sortent du roman et piétinent leur créateur. Toute la haine déchaînée par Les Versets sataniques pose aussi la question des limites de la liberté romanesque lorsque l'auteur, venu d'un Tiers Monde déprécié à ses propres yeux, pose sur lui un regard ironique à l'occidentale. La fiction peut-elle éviter d'être balayée par la réalité lorsque cette dernière devient trop intolérable ?
Depuis son refuge secret, Rushdie a publié Haroun and the Sea of Stories (1990, Haroun et la mer des histoires), en apparence un conte fantastique pour enfants, en réalité une allégorie élaborée de la lutte entre liberté et obscurantisme. À travers le protagoniste, on découvre en filigrane la menace qui pèse sur le créateur lorsque sa sécurité affective est menacée. L'histoire débute avec le Génie de l'eau venu démonter le « robinet à histoires » installé dans la salle de bains du héros. La suite découle de la même logique dont relève Alice au pays des merveilles ou Le Magicien d'Oz. Magie et langage ne font qu'un dans un récit qui réaffirme le pouvoir inégalé du verbe et de l'imaginaire.

Orient et occident

East, West 1994, Est, Ouest rassemble une série de nouvelles de valeurs inégales qui s'articulent autour d'une opposition géographique et culturelle entre les deux pans de l'imaginaire de l'auteur. The Moor's Last Sigh 1995, Le Dernier Soupir du Maure revient à l'inspiration magico-réaliste des Enfants de minuit. Rushdie narre les mésaventures d'une dynastie indienne, les Zogoiby, dont la fortune, bâtie sur le commerce des épices, devient une allégorie des rapports historiques entre l'Orient et l'Occident. Fasciné qu'il est par l'hybridité, Rushdie met en scène Moraes, un protagoniste indien qui compte parmi ses ancêtres un Juif andalou émigré en Inde après la Reconquête. Aurora, la mère du héros, peintre renommée et héritière de la fortune poivrière, a épousé un contremaître de son père, s'engageant ainsi dans une union à la fois scandaleuse et orageuse. Le roman se présente comme le « testament » de Moraes, « Maure » coupé de ses origines, à la recherche du paradis perdu et de l'image maternelle qu'il chérit d'un amour incestueux. Il y est question à nouveau d'adultère, de cachots, de passions destructrices, de politiciens véreux, d'hindous extrémistes. L'auteur renoue également avec l'allégorie métafictionnelle qui repose, cette fois, sur l'image de l'œuvre picturale.
La figure centrale de The Ground Beneath Her Feet (1999, La Terre sous ses pieds), une chanteuse de rock « entre deux mondes », fascine deux jeunes Indiens, dont le narrateur, un photographe, qui poursuit sa passion depuis son Bombay natal jusqu'aux États-Unis. Les différentes étapes de cette quête du désir par-delà la mort s'inscrivent dans le contexte historique de la seconde moitié du XXe siècle, dans l'Inde d'Indira Gandhi et de ses successeurs, dans l'Angleterre des radios libres et à New York, mégapole sur le point d'accéder au statut de capitale du monde.
Le protagoniste de Fury (2001, Furie) abandonne épouse et famille en Angleterre pour commencer une nouvelle vie à New York. Ce roman reprend d'une manière plus sombre la question du rapport entre créateur et création : l'artiste n'est-il qu'un adroit manipulateur de marionnettes qui finalement, échappant à son emprise, le manipulent à leur tour ? Dans cette œuvre, l'inventivité du conteur est parfois occultée par une certaine tendance à la caricature. La relation entre père absent et fils apporte toutefois une touche d'humanité salutaire dans un livre aux relents parfois nihilistes.
Avec Shalimar the Clown (2005, Shalimar le clown), Salman Rushdie revient au territoire familier de ses débuts, celui d'une narration où alternent fiction et références à l'actualité géopolitique. Max Ophuls, Juif strasbourgeois entré dans la résistance contre l'occupation allemande, puis ambassadeur américain en Inde, croise le chemin de Shalimar le Clown, un jeune Cachemiri devenu djihadiste. L'ambassadeur prend pour maîtresse la femme de Shalimar, qui donne naissance à une fille élevée en Occident. Le Cachemire représente souvent chez Rushdie le paradis perdu des origines, un lieu où les diverses confessions vivaient en relative harmonie avant que la rivalité indo-pakistanaise et l'affrontement entre l'Est et l'Ouest ne fassent voler en éclats cette belle utopie. Sans rien abandonner de sa créativité, Rushdie parvient à créer dans ce roman particulièrement réussi un équilibre entre fantaisie et rigueur narrative.
Bien intégré dans l'intelligentsia internationale tout en restant fermement ancré dans la culture de Bombay, Rushdie incarne la réalité du multiculturalisme avec ses périls et le formidable espoir qu'il représente. Pour lui, le cosmopolitisme de sa ville natale ne peut qu'inciter à la tolérance et au respect de la différence, deux vertus bien mal partagées dans un sous-continent déchiré par les luttes fratricides sectaires. Rushdie s'attache dans toutes ses œuvres à absorber la masse confuse du monde et à la restituer après avoir tenté de lui donner sens. Prestidigitateur de la narration, il occupe tout le terrain herméneutique, aligne les références érudites, les réparties qui fusent, tout en fournissant une surabondance d'explications qui s'entrechoquent et se contredisent parfois en un ballet étourdissant. La minutieuse élaboration de cette grille métafictionnelle donne une épaisseur supplémentaire à des récits aux innombrables rebondissements. Chaque roman devient ainsi un réservoir inépuisable d'histoires souvent ancrées dans l'Histoire mais dotées de l'infinie liberté des contes. Jean-Pierre Durix

Des violences sont commises à travers le monde :

Attentats contre des librairies à l’université de Californie à Berkeley qui proposait le roman et contre les bureaux de Riverdale Press, un hebdomadaire du Bronx, en réponse à un éditorial qui défendait le droit de lire le livre.
Le 11 juillet 1991, le traducteur japonais de Rushdie Hitoshi Igarashi est poignardé à mort à l'université de Tsukuba, province d'Ibaraki, où il enseignait ; son traducteur italien a été poignardé à Milan quelques jours plus tôt.
En 1993, à Oslo, l'éditeur norvégien de Rushdie, William Nygaard, survit de justesse à plusieurs coups de feu.
Le 2 juillet 1993, trente-sept personnes sont tuées lorsque leur hôtel à Sivas en Turquie est incendié par des manifestants contre Aziz Nesin, le traducteur turc de Rushdie.
Le musicien pop Cat Stevens converti à l'islam depuis 1977 et ayant pris le nom de Yussuf Islam déclara être lui-même opposé aux écrits de l'écrivain et ne montrer aucune opposition à la fatwa. La controverse soulevée par cette déclaration le poussa à préciser dans un communiqué qu'il n'encourageait pas personnellement l'application de la fatwa appelant à l'assassinat de Salman Rushdie.
Après la mort de Khomeini en 1989, Rushdie a publié un essai en 1990, De bonne foi en signe d’apaisement et a publié des excuses dans lesquelles il a réaffirmé son respect pour l’islam.
En 1999, l'État iranien a annoncé qu'il renonçait à appliquer la fatwa, ce qui n'empêche pas l'ayatollah Hassan Saneii, à la tête de la fondation du 15 de Khordad (bonyad-e punzdah-e khordad, soumise à l'autorité du guide de la révolution de l'Iran), de lancer régulièrement des annonces de primes pour la mort de Rushdie. Ainsi, déclare-t-il en 2003 qu'il augmentait la récompense de 2,8 millions de dollars US à 3 millions de dollars US. Le même groupe déclare le 14 février 2006 par communiqué de presse : La fatwa de l'imam Khomeiny à propos de l'apostasie de Salman Rushdie restera en vigueur éternellement. En septembre 2012, il porte la récompense pour le meurtre de Salman Rushdie à 3,3 millions de dollars US.
En juin 2007, Salman Rushdie reçoit le titre de chevalier par la reine d'Angleterre. Cette distinction provoque la colère du Pakistan. Une résolution est votée par le Parlement pakistanais exigeant le retrait de ce titre. Le ministre des Affaires étrangères, Ijaz Ul-Haq, estime que cette décoration pourrait justifier des attentats-suicide. Ces protestations officielles sont accompagnées de manifestations au Pakistan où des effigies de la reine Élisabeth II et de Salman Rushdie sont brûlées. L'Iran condamne également cette distinction et des voix politiques et religieuses rappellent que la fatwa contre l'écrivain est toujours en vigueur. D'autres réactions ont eu lieu en Égypte, en Malaisie, en Afghanistan et en Inde.

Réactions

L'attaque contre la liberté de l'artiste d'une part, et contre la liberté d'expression d'autre part, suscitent une émotion considérable dans le monde, dans les pays laïcs en particulier, et nombre de personnalités et d'auteurs, tels que Milan Kundera prennent la défense de l'écrivain et du libre-penseur.

International Gorillay

En 1990, peu après la parution des Versets sataniques, sort un film pakistanais intitulé International Gorillay, dans lequel Rushdie est dépeint comme un comploteur désireux de causer la chute du Pakistan en ouvrant une chaîne de casinos et de boîtes de nuit dans le pays. Le film obtient une certaine popularité auprès des spectateurs pakistanais, et il présente Rushdie comme une sorte de Rambo poursuivi par quatre guerilleros pakistanais.
La British Board of Film Classification refuse de délivrer au film un certificat6, entraînant de fait son interdiction en Grande-Bretagne. Cependant, deux mois plus tard, Rushdie écrit lui-même à l'organisme, déclarant que bien qu'il pense que le film soit une bêtise incompétente et fausse, il ne porterait pas plainte si celui-ci sortait. Il dira par la suite que si le film avait été interdit, il serait devenu la dernière vidéo à la mode en ville : tout le monde l'aurait vu. Bien que le film ait été un succès au Pakistan, il passe inaperçu en Occident. Rushdie déclare qu'une partie du film est réellement comique, celle où son personnage torture un combattant pakistanais en lui lisant des extraits des Versets sataniques.

Œuvre Romans

Grimus, 1975, science-fiction
Les Enfants de minuit Midnight's Children, 1981
Prix Booker
La Honte Shame, 1983
Les Versets sataniques The Satanic Verses, 1988
Le Dernier Soupir du Maure The Moor's Last Sigh, 1995
La Terre sous ses pieds, Plon, 1999 The Ground Beneath Her Feet, 1999
Furie Fury, 2001
Shalimar le Clown Shalimar the Clown, 2005
L'Enchanteresse de Florence, Plon The Enchantress of Florence, 2008
Joseph Anton, Plon Joseph Anton, 2012
Two Years Eight Months and Twenty-Eight Nights
Recueil de nouvelles

The Prophet's Hair, 1981, nouvelle
Est, Ouest East, West, 1994

Essais

Le Sourire du Jaguar The Jaguar Smile: A Nicaraguan Journey, 1987)
Patries imaginaires Imaginary Homelands: Essays and Criticism, 1981-1991, 1992)
Franchissez la ligne Step Across This Line: Collected Nonfiction 1992-2002, 2002)

Littérature d'enfance et de jeunesse

Haroun et la mer des Histoires Haroun and the Sea of Stories, 1991
Lukas et le feu de la vie, Plon Luka and the Fire of Life, 2010

Analyse de l'œuvre.

Rushdie est très influencé par la littérature moderne. Les Enfants de minuit emprunte des thèmes du roman Le Tambour de Günter Grass, dont Rushdie déclare qu'il a inspiré sa volonté de devenir écrivain. Le roman Les Versets sataniques est aussi clairement influencé par le roman classique russe Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov.
L'Inde et le Pakistan sont les thèmes respectivement des Enfants de minuit et de La Honte. Dans ses œuvres suivantes, Rushdie s'est tourné vers le monde occidental avec Le Dernier Soupir du Maure The Moor's Last Sigh, explorant les liens culturels et commerciaux entre l'Inde et la péninsule Ibérique, et La Terre sous ses pieds The Ground Beneath Her Feet, œuvre dans laquelle est décrite l'influence du rock 'n' roll américain sur l'Inde.

Filmographie

En tant qu'acteur
Le Journal de Bridget Jones de Sharon Maguire (2001) : Hugh Grant et Renée Zellweger lui demandent la direction des toilettes.
Peter's Friends de Kenneth Branagh 1992, film dans lequel il signe une copie de son roman controversé, Les Versets sataniques. Très brève, cette apparition peut passer inaperçue.
Une histoire de famille de Helen Hunt 2008, son rôle : le docteur Masani.

En tant que scénariste

1993 : Jackanory, série TV
2012 : Der goldene Zweig de Matthias Zucker, court-métrage
2012 : Midnight's Children de Deepa Mehta

En tant que producteur

2012 : Midnight's Children de Deepa Mehta

Distinctions

Salman Rushdie a reçu de nombreuses distinctions dont le prix littéraire de l'Union européenne. Il est aussi membre de la Royal Society of Literature et commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres. Rushdie est président du PEN American Center. Son livre Shalimar le Clown, publié en septembre 2005, a été finaliste pour le Whitbread Book Awards.
Le 24 septembre 1999, il a reçu les insignes de docteur honoris causa de l'Université de Liège.
Il a été anobli le 16 juin 2007 par la reine du Royaume-Uni, Élisabeth II.
En 2013, il reçoit le prix du meilleur scénario adapté pour Midnight's Children aux Prix Écrans canadien




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Posté le : 18/06/2016 18:26

Edité par Loriane sur 19-06-2016 15:47:45
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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