| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Afficher/Cacher la colonne
Accueil >> newbb >> Explication sur la Villanelle et le pantoum [Les Forums - Histoire de la Littérature]

Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes





Explication sur la Villanelle et le pantoum
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9499
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 56766
Hors Ligne
La villanelle

La villannelle est une forme poétique venue de l'Italie, née chez les paysans (villanellus ) qui a donné la Villanella.
Tchano va nous initier.
En fait c'est une danse un chant de poesie pastorale avec couplet et refrain. La forme stricte (comme dans "Les lilas") est venue bien plus tard, vers le 17 éme siècle environ.
Elle se compose de cinq tercets et d'un quatrain final.
La répétition des vers est rigoureuse dans cette forme récente :
A(1) b A(2)
a b A(1)
a b A(2)
a b A(1)
a b A(2)
a b A(1) A(2).
J'aime beaucoup écrire les villanelles, c'est un travail de canevas et le thème bucolique me convient très bien.
C'est un joli jeu mais bon, c'est vrai que ça manque peutt-être de mouvement. Il y a quelque chose de figé dans ces formes anciennes.




Le Pantoum
La forme fixe du pantoum, ou plus exactement pantoun, est définie par Théodore de Banville dans son Petit traité de Poésie française.
Le pantoun consiste en une suite de quatrains (d'octosyllabes ou de décasyllabes - le même mètre est conservé dans tout le poème.) où s'appliquent deux systèmes de reprises :
le deuxième et le quatrième vers de chaque strophe sont repris respectivement comme premier et troisième vers de la strophe suivante,
le tout dernier vers du poème reprend le premier.
L'alternance des rimes masculines et féminines impose un nombre de quatrains pair. Le nombre de quatrains est illimité, mais doit être supérieur à six.
Cette forme permet de donner au poème une musicalité particulière très typée.
La particularité vraiment originale du pantoum réside dans le sens : il développe dans chaque strophe, tout au long du poème, deux idées différentes :
La première idée, contenue dans les deux premiers vers de chaque strophe, est généralement extérieure et pittoresque.
La deuxième idée, contenue dans les deux derniers vers de chaque strophe, est généralement intime et morale.
On peut parler également d'entrecroisement thématique : le poème parle de deux sujets , l'un descriptif, l'autre sentimental en alternance , par demi-quatrains.
Dans un pantoun, il faut éviter de travailler par vers-phrase : un vers doit se connecter au vers qui le précède dans un quatrain comme au vers qui lui succède dans le quatrain suivant sans pour autant constituer un vers totalement indépendant d'un point de vue syntaxique ; il peut ne contenir que des compléments sans verbe ou des subordonnées auxquelles l'adresse du poète pourra donner plusieurs sens suivant le vers qu'elles complètent.
De plus les deux distiques constituant un quatrain sont indépendants l'un de l'autre, le second vers devant impérativement se terminer sur une ponctuation forte : point, point d'exclamation, point d'interrogation. Cette ponctuation est rendue impérative par la présence des deux thèmes qui n'enjambent jamais l'un sur l'autre.
Une erreur fréquemment commise est de prendre le poème Harmonie du soir de Baudelaire comme exemple de pantoun. Pourtant ce poème n'a qu'un vague lien avec cette forme, comme nous le verrons plus bas. Les exemples les plus aboutis de pantouns sont à rechercher chez Leconte de Lisle.
Origine
Le pantoum français dérive du « pantun berkait » malais, c'est-à-dire « pantoun enchaîné », à cause du mécanisme de reprise des vers. Un pantun malais en tant que tel est constitué d'un quatrain unique.




L'Elégie


(féminin ; étymologiquement « chant de deuil »)
Une élégie est un poème lyrique qui a généralement pour thème la fuite du temps, l’amour (notamment les peines de la vie amoureuse), la mort, la mélancolie, etc.
L’adjectif élégiaque désigne un ton, un thème, un poème exprimant une plainte douloureuse, la mélancolie, ou un poète qui a écrit des élégies.

L'élégie, dans l'Antiquité grecque, ne se définit pas par un ton « élégiaque », ni par un sujet, même si elegos peut signifier « chant de deuil » et si l'Etymologicum Magnum redonne l'étymologie populaire e e legein, « dire hélas ! ». L'élégie est un poème composé en distiques élégiaques (groupes de deux vers ; un hexamètre dactylique et un pentamètre), accompagné de la flûte. Les fragments conservés de Tyrtée ou de Solon, les distiques transmis sous le nom de Théognis nous montrent aussi des élégies guerrières ou une élégie politique. L'élégie devient poésie de l'amour ou de la douleur chez Callimaque puis à Rome, notamment avec Tibulle et Properce ; les Tristes d'Ovide disent la douleur de l'exil. La complainte médiévale s'apparente, par le ton, à l'élégie, qui retrouve, avec la Renaissance, le thème douloureux. Dès le xiie s., les élégies latines de Settimello ont préparé la voie au Canzoniere de Pétrarque et les distiques latins de Sannazzaro influencent la Pléiade et son expression de la fuite du temps, de la fragilité des êtres (Du Bellay, les Regrets ; Ronsard, Élégies, mascarades et bergeries). Camões au Portugal, Chiabrera en Italie illustrent le genre, qui, en Angleterre, devient majeur avec Spenser et Milton (Lycidas, 1637). Sont ainsi fixées les conventions élégiaques modernes : scène pastorale, invocation aux Muses, lien de la personne pleurée à la nature, méditation sur la destinée et le mal du monde, conclusion sur une note d'espoir – la mort est le commencement de la vie. Le xviie s. français, aux exceptions près, mais notables, de Théophile de Viau et de La Fontaine (Élégie aux nymphes de Vaux), ne favorise pas le genre, qui retrouve avec le sensualisme et l'épicurisme du xviiie s. (Parny, Bertin) une tonalité antique que précise Chénier (Élégies). Le préromantisme anglais et allemand donne sa véritable propriété au thème de la lamentation : les Nuits de Young, l'Élégie écrite dans un cimetière de campagne de Thomas Gray imposent la méditation douloureuse et rêveuse ; Gessner et sa sentimentalité, Goethe et les notations sensuelles des Élégies romaines fixent la double expression de l'élégie du xixe s. Il ne s'agit plus alors de considérer la forme, mais l'omniprésente mélancolie, illustrée par Lamartine et Musset. La thématique du deuil et du souvenir subsiste chez Tennyson (Ode sur la mort du duc de Wellington), chez Pouchkine (Élégie sur le portrait de F. M. Barclay de Tolly) et culmine dans l'Adonais de Shelley, inspiré par la mort de Keats. Avec les Élégies de Duino de Rilke, la poésie est intériorisation progressive dans la parole de toutes choses périssables ; elle marque le recouvrement commun des deux domaines illimités de la vie et de la mort ; dans cet innommable, elle reste capable de recueillir tout objet et toute douleur, de composer les figures du Christ et du Saltimbanque. Juan Ramón Jiménez a usé du genre pour suggérer la pureté du dire poétique et l'opposer à la dégradation que porte tout souvenir. Aragon (Élégie à Pablo Neruda, 1966) prend prétexte du tremblement de terre qui a dévasté le Chili pour « exhaler la grande déploration par quoi la Terre même est accusée de trahison envers les poètes » et pour faire état de ses incertitudes politiques. Élégies (1967) de Jean Grosjean se conforme davantage au genre, tandis que B. Vargaftig inscrit Description d'une élégie (1975) dans la mouvance de Change et d'Action poétique.

exemple:
Le lac de Lamartine

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges
Jeter l’ancre un seul jour ?

Ô lac ! l’année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu’elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s’asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
10 Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t’en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n’entendait au loin, sur l’onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m’est chère
20 Laissa tomber ces mots :

« Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

« Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.

« Mais je demande en vain quelques moments encore,
30 Le temps m’échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l’aurore
Va dissiper la nuit.

« Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! »

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse,
Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur,
S’envolent loin de nous de la même vitesse
40 Que les jours de malheur ?

Eh quoi ! n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
50 Vous, que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.

Qu’il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l’astre au front d’argent qui blanchit ta surface
60 De ses molles clartés.

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !


Posté le : 11/03/2012 12:30

Edité par Loriane sur 19-06-2013 19:11:23
Edité par Loriane sur 19-06-2013 19:12:22
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut   Précédent   Suivant




[Recherche avancée]


Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
62 Personne(s) en ligne (31 Personne(s) connectée(s) sur Les Forums)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 62

Plus ...