| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Afficher/Cacher la colonne
Accueil >> newbb >> Paul Géraldy [Les Forums - Histoire de la Littérature]

Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes





Paul Géraldy
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9499
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 56880
Hors Ligne
Le 10 Mars 1983 à Neuilly meurt Paul Géraldy



Découvrir

Paul Lefèvre, dit Paul Géraldy, né à Paris le 6 mai 1885 et mort à Neuilly-sur-Seine le 10 mars 1983, est un poète et dramaturge français. Il laisse une oeuvre intimiste et sentimentale.
On a surtout retenu de son œuvre, tenue pour un peu surannée, le recueil Toi et moi, qui, en 1913, atteint des tirages jamais vus pour un ouvrage de poésie, mettant en scène, sous le signe du colloque sentimental, les petits moments de l'amour, de l'attirance initiale à la solitude retrouvée.
Il publie son premier recueil "Les Petites Âmes" en 1908 et connaît un très grand succès populaire avec son second recueil "Toi et moi" en 1912.
Son théâtre est un théâtre psychologique traditionnel dans lequel il met en évidence les relations familiales au sein de la petite bourgeoisie intellectuelle de l'entre-deux-guerres.

Sa poésie est simple, souvent naïve et peut sembler aujourd'hui désuète, comme dans "L'Abat-jour", mais était novatrice à l'époque.
Il obtint un succès net auprès d'un public surtout féminin : un ouvrage de poésie est considéré comme un succès quand il atteint les 10 000 lecteurs, "Toi et moi" en toucha un million.
Il livre ses confidences avec des mots de tous les jours "Vous et moi".
Géraldy ne figure pas dans les principales anthologies de la poésie française de la fin du XXe siècle, ce qui l'a rendu presque inconnu de la génération née après guerre.
Le journaliste Jean-François Kahn le redécouvre et le fait redécouvrir au public le temps d'une émission télévisée au début des années 1980, peu de temps avant sa mort.
Il regretta dans cette émission de n'avoir jamais la visite de jeunes poètes venant lui montrer leurs œuvres.
Il fut un hôte assidu de Sainte-Maxime, dans sa villa "Toi et moi".
Il a vécu à Saint Saturnin pendant la guerre de 1914 chez le futur général Gérodias qui s’illustra lors de la dernière guerre.
Sa sœur, Marguerite Gérodias, qui avait une belle voix, avait été élève de Ninon Vallin à l’Opéra de Paris avec Germaine Lubin, cantatrice française spécialiste de Wagner.
Or Germaine Lubin était l’épouse de Paul Géraldy, ce qui explique leur présence à Saint Saturnin à cette époque


Quelques uns de ses poèmes


Bonjour !

Comme un diable au fond de sa boîte,
le bourgeon s'est tenu caché...
mais dans sa prison trop étroite
il baille et voudrait respirer.

Il entend des chants, des bruits d'ailes,
il a soif de grand jour et d'air...
il voudrait savoir les nouvelles,
il fait craquer son corset vert.

Puis, d'un geste brusque, il déchire
son habit étroit et trop court
"enfin, se dit-il, je respire,
je vis, je suis libre... bonjour !"

Paul Géraldy (1885-1983


Chance

Paul Géraldy (Paul Lefèvre, 1885-1983)
Et pourtant, nous pouvions ne jamais nous connaître !
Mon amour, imaginez-vous
tout ce que le Sort dû permettre
pour que l’on soit là, qu’on s’aime, et pour que ce soit nous ?
Tu dis : « Nous étions nés l’un pour l’autre. » Mais pense
à ce qu’il a dû falloir de chances, de concours,
de causes, de coïncidences,
pour réaliser ça, simplement, notre amour !
Songe qu’avant d’unir nos têtes vagabondes,
nous avons vécu seuls, séparés, égarés,
et que c’est long, le temps, et que c’est grand, le monde,
et que nous aurions pu ne pas nous rencontrer.
As-tu jamais pensé, ma jolie aventure,
aux dangers que courut notre pauvre bonheur
quand l’un vers l’autre, au fond de l’infinie nature,
mystérieusement gravitaient nos deux coeurs ?
Sais-tu que cette course était bien incertaine
qui vers un soir nous conduisait,
et qu’un caprice, une migraine,
pouvaient nous écarter l’un de l’autre à jamais?
Je ne t’ai jamais dit cette chose inouïe :
lorsque je t’aperçus pour la première fois,
je ne vis pas d’abord que tu étais jolie.
Je pris à peine garde à toi.
Ton amie m’occupait bien plus, avec son rire.
C’est tard, très tard, que nos regards se sont croisés.
Songe, nous aurions pu ne pas savoir y lire,
et toi ne pas comprendre, et moi ne pas oser.
Où serions-nous ce soir si, ce soir-là, ta mère
t’avait reprise un peu plus tôt ?
Et si tu n’avais pas rougi, sous les lumières,
quand je voulus t’aider à mettre ton manteau ?
Car souviens-toi, ce furent là toutes les causes.
Un retard, un empêchement,
et rien n’aurait été du cher enivrement,
de l’exquise métamorphose !
Notre amour aurait pu ne jamais advenir !
Tu pourrais aujourd’hui n’être pas dans ma vie !…
Mon petit cœur, mon cœur, ma petite chérie,
je pense à cette maladie
dont vous avez failli mourir…

Paul Géraldy (Paul Lefèvre, 1885-1983)


Paul Géraldy

Chérie, explique-moi pourquoi
tu dis : « mon piano, mes roses »,
et : « tes livres, ton chien » ... pourquoi
je t'entends déclarer parfois:
"c'est avec mon argent à moi
que je veux acheter ces choses."
Ce qui m'appartient t'appartient !
Pourquoi ces mots qui nous opposent:
le tien, le mien, le mien, le tien?
Si tu m'aimais tout à fait bien,
tu dirais : « les livres, le chien »
et : « nos roses ».

(Toi et moi)



Absence

Ce n'est pas dans le moment
où tu pars que tu me quittes.
Laisse-moi, va, ma petite,
il est tard, sauve-toi vite !
Plus encor que tes visites
j'aime leurs prolongements.
Tu m'es plus présente, absente.
Tu me parles. Je te vois.
Moins proche, plus attachante,
moins vivante, plus touchante,
tu me hantes, tu m'enchantes !
Je n'ai plus besoin de toi.
Mais déjà pâle, irréelle,
trouble, hésitante, infidèle,
tu te dissous dans le temps.
Insaisissable, rebelle,
tu m'échappes, je t'appelle.
Tu me manques, je t'attends !

Paul Géraldy (1885-1983)
Toi et Moi


Âmes, Modes

Tu ne serais pas une femme
si tu ne savais pas si bien
te faire et te refaire une âme,
une âme neuve avec un rien.
À ce jeu ta science est telle
que, chaque fois que je te vois
tu fais semblant d’être nouvelle,
Et j’y suis pris toutes les fois.

Paul Géraldy (1885-1983)
Toi et Moi


Méditation

On aime d’abord par hasard
Par jeu, par curiosité
Pour avoir dans un regard
Lu des possibilités

Et puis comme au fond de soi-même
On s’aime beaucoup
Si quelqu’un vous aime, on l’aime
Par conformité de goût

On se rend grâce, on s’invite
À partager ses moindres mots
On prend l’habitude vite
D’échanger de petits mots

Quand on a longtemps dit les mêmes
On les redit sans y penser
Et alors, mon Dieu, on aime
Parce qu’on a commencé

Paul Géraldy (1885-1983)
Toi et Moi


Nerfs

Non ! Ne t'enfuis pas !
Ce geste ! de te repousser de moi,
cette rigueur, cette voix,
ce mot brutal - reste ! reste !
ne s'adressaient pas à toi.
Je ne gronde et vitupère
que contre mon propre ennui.
C'est sur toi qu'en mots sévères
se délivrent mes colères,
mais c'est moi que je poursuis.
T'en vouloir? De quoi ? Je pense
à ton cœur sans récompense.
Je le voudrais rendre heureux.
C'est de mon insuffisance,
pauvrette, que je t'en veux.
Ris-toi donc du méchant geste
et pardonne aux mots mauvais.
En toi ce que je déteste.

Paul Géraldy (1885-1983)
Toi et Moi


Quelques citations

(1885-1983)

« L'amour,
c'est l'effort que font les hommes
pour se contenter d'une seule femme.»


Quand elles nous aiment, ce n’est pas vraiment nous qu’elles aiment. Mais c’est bien nous, un beau matin, qu’elles n’aiment plus.

de Paul Géraldy


A regarder

http://youtu.be/LgWRb-DLBAc toi et moi théatre
http://youtu.be/KegzxHjLlQg l'abat jour
http://youtu.be/2R3Akv4kWXg despédidas (en espagnol)


Attacher un fichier:



jpg  item_482465.jpg (49.62 KB)
3_513c88ced5186.jpg 400X585 px

jpg  les-petites-ames-de-paul-geraldy-922012939_ML.jpg (11.68 KB)
3_513c88e225d53.jpg 270X270 px

jpg  geraldy.jpg (59.49 KB)
3_513c88fa83c6a.jpg 370X569 px

jpg  Un-quatrain-de-Paul-Geraldy-885379376_ML.jpg (10.43 KB)
3_513c8919bbb5c.jpg 270X270 px

jpg  GERALDY2.jpg (19.83 KB)
3_513c8938c4883.jpg 217X294 px

jpg  3624307.jpg (27.66 KB)
3_513c89466c0fe.jpg 280X280 px

jpg  antiguo-libro-infantil-clindindin-paul-geraldy-b-laurence_MLA-F-3474864702_112012.jpg (161.08 KB)
3_513c89574d24b.jpg 1200X1167 px

jpg  221327_1.jpg (60.90 KB)
3_513c898563a5b.jpg 500X430 px

Posté le : 10/03/2013 14:24
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut   Précédent   Suivant




[Recherche avancée]


Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
54 Personne(s) en ligne (32 Personne(s) connectée(s) sur Les Forums)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 54

Plus ...