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Nicolas II empereur de Russie 2ème partie
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La pénurie et l'isolement 1915

Portrait de Nicolas II en 1915, par Boris Koustodiev.
En 1915, la situation de la Russie est préoccupante. Les zemstvos sont méfiants à l'égard du régime, la Douma est hostile, les minorités politiques et ethniques s'agitent et le gouvernement est incapable de diriger le pays et de mener la guerre. Les ingénieurs allemands ne sont plus là, donc la production s'effondre et les armes que la Russie n'arrive pas à produire en quantité suffisante viennent à manquer. Celles qui proviennent des Alliés ne parviennent en Russie que par les ports de l'océan Arctique.
Une contre-offensive austro-allemande balaie les conquêtes en quelques semaines. Les Russes reculent, abandonnant la Pologne, la Lituanie et une partie de la Lettonie.
Nicolas II démet alors le grand-duc Nicolas de ses fonctions de commandant suprême des armées impériales.
Le 21 août 1915, ne possédant ni les aptitudes, ni la formation, l'empereur se met à la tête des armées. Elles sont obligées de se replier et leur dénuement devient catastrophique. Le conseil de guerre, qui est présidé par un monarchiste constitutionnel et un nationaliste, membre de l'Union du peuple russe, désapprouve le 4 septembre 1915 le limogeage du grand-duc et rappelle au tsar que l'armée russe a perdu en treize mois 4 000 000 hommes, tués, blessés ou prisonniers et bat en retraite. L'empereur ne répond pas.
Nicolas II refuse même de recevoir un homme de confiance allemand à Petrograd porteur d'offres, comme un privilège russe sur les détroits ottomans. C'est pour Nicolas le seul moyen de sauver sa dynastie en péril. Guillaume II demande même à ses armées de freiner leur avance, mais le tsar oppose un Niet solennel et définitif aux offres allemandes. Hindenburg a les mains libres et l'Allemagne abandonne le tsar et choisit de déstabiliser la Russie en y favorisant la révolution.

1916

Le bilan de l'année 1916 est très contrasté : depuis le début de l'année, la Russie peut compter, en partie grâce au doublement du Transsibérien, sur un afflux de matériel de guerre étranger, fourni par les Alliés, ce qui améliore notablement les capacités de combat des troupes russes, confrontées jusque là à une terrible pénurie de moyens militaires. La production russe fait d'étonnants progrès et 144 écoles d'officiers fournissent de jeunes cadres à l'armée impériale qui vont donner ses plus belles victoires aux armées du tsar.
Pendant que les Alliés attaquent sur la Somme, Nicolas II lance une vaste offensive en Galicie. En mars 1916, Broussilov est affecté au commandement du Corps Sud-Ouest regroupant quatre armées russes. En juin, il lance son offensive en Galicie. Celle-ci, au début victorieuse et prometteuse, se révèle au fil des mois extrêmement coûteuse en hommes, mais convainc la Roumanie d'entrer en guerre.
Les armées autrichiennes, retenues sur le Trentin, sont rapidement hors de combat. Deux armées austro-hongroises sont détruites. Les Russes font 400 000 prisonniers et sont aux frontières de la Hongrie et leur effondrement paraît si complet que l'Allemagne doit envoyer plusieurs divisions à leur secours pour les maintenir dans la guerre et même des contingents ottomans.
Malgré l'insuffisance de l'armement, la faiblesse du commandement et les désastres militaires qui se soldent par des milliers de tués, de blessés et de prisonniers, ce n'est pas le front russe qui s'effondre : c'est l'arrière qui ne tient plus. Le mouvement des grèves reprend avec une ampleur extraordinair
Le degré de développement du pays est insuffisant pour faire face aux besoins d'une guerre moderne et en même temps pour assurer les besoins de l'arrière. La conversion de l'industrie, en industrie de temps de guerre, permet de fabriquer les équipements nécessaires à la défense du pays, mais entraîne l'asphyxie économique des autres secteurs de l'économie. Ce phénomène est aggravé, car la Russie est isolée de ses principaux partenaires européens.
L'Allemagne fournissait 50 % des produits manufacturés et achetaient 33 % des matières premières. Beaucoup d'ingénieurs et de conseillers venaient des empires centraux. Au bout de quelques mois, l'arrière manque de biens de consommation et les prix des denrées de base augmentent considérablement.
La désorganisation des transports perturbe le ravitaillement du front et de l'arrière, notamment dans les centres urbains où l'afflux des réfugiés accroît la précarité de l'approvisionnement. Les campagnes sont également touchées par la mobilisation massive d'hommes pour l'armée, par les réquisitions de cheptel et de céréales. Il devient manifeste que l'autocratie n'est plus capable de gouverner en temps de guerre. Partout dans l'Empire s'organisent des comités de zemstvos ou autres qui prennent en charge la gestion du quotidien que l'État est incapable d'assumer.
Les populations apprennent à résoudre les problèmes par elles-mêmes, étant donné que le pouvoir est de plus en plus désorganisé et lentement s'évanouit. De fait, pour la Russie et pour son souverain, cette évolution constitue une grande chance. La société fait l'apprentissage d'un système démocratique, mais ni le tsar, ni les partis politiques ne vont profiter de cette révolution invisible et pacifique avec laquelle le pays aurait pu s'installer dans la modernité.
Le prince Youssoupoff tue le fakir vagabond, Raspoutine, qui incarne pour lui le bolchévisme en marche. Il est vrai que cet individu va largement contribuer à donner une mauvaise image de la tsarine et la pousser à demander la nomination d'incapables et de traîtres.

L'hiver 1917 Révolution de Février.

Le prince Gueorgui Lvov, principal opposant à Nicolas II, premier Premier ministre post-impérial de la Russie, du 23 mars au 7 juillet 1917.
Dès janvier 1917, les protestations au sein la Douma et les mouvements ouvriers s'intensifient dans la capitale. Les premiers tracts bolcheviks qui invitent l'armée à renverser le gouvernement sont distribués. Il devient évident, à Petrograd, que des promesses à la Douma, de la part du souverain, sont indispensables pour éviter la fin de l'Empire. Nicolas II a un entretien au grand quartier général avec l'attaché militaire britannique, Hanbury-Williams.
Il s'exprime sur les réformes à entreprendre : Le pouvoir doit être décentralisé en partie dans l'Empire, mais l'autorité suprême doit rester au souverain. La Douma doit avoir plus de pouvoirs, mais seulement graduellement parce qu'il est difficile de développer l'instruction des masses avec une satisfaisante rapidité.
À la Douma, une majorité de députés se rassemble derrière les Octobristes du Bloc progressiste qui réunit les deux tiers de ses membres et est dirigé par le prince Lvov et par Milioukov. Ces nobles ou ces bourgeois espèrent tous que l'empereur va sauver la Russie du chaos. Celui-ci en guise de réponse à leurs souhaits de réformes, nomme leur pire ennemi, Boris Stürmer, accusé par les nationalistes d'être un partisan de l'Allemagne. Puis, Nicolas II nomme Alexandre Feodorovitch Trepov, qui conseille au tsar de donner plus de pouvoir à la Douma et qui veut se faire apprécier des députés. Dans les deux cas, Trepov connaît l'échec, et il donne sa démission le 9 janvier 1917 au bout de cinq semaines à la tête du gouvernement.
En février 1917, Nicolas II nomme le prince Galitzine président du Conseil d'État. Celui-ci demeure à son poste jusqu'à l'abdication du 3 mars 1917. Il refuse d'abord sa nomination en demandant à Nicolas II de nommer quelqu'un d'autre à sa place. Le prince a la faveur de l'impératrice Alexandra.
Mais Lvov n'est pas leur pire ennemi.

Alexandre Protopopov le dernier ministre de l'Intérieur de la Russie impériale 1916 à 1917
.

À la cour, une partie de la famille impériale veut faire abdiquer Nicolas et envoyer l'impératrice dans un couvent. Des hypothèses sont évoquées dans un cercle restreint comme de porter sur le trône le tsarévitch avec comme tuteur le populaire grand-duc Dimitri, mais ce ne sont que suppositions.
Rodzianko propose à Nicolas II d'envoyer l'impératrice au palais Livadia, en Crimée jusqu'à la fin de la guerre ; l'empereur refuse. Il déclare désormais à la fin de tous ces entretiens : "J'ai voulu plaire à la Douma. Voyez ma récompense."
Même le ministre de l'intérieur, Alexandre Protopopov, l'un des grands naufrageurs du régime tsariste, incapable et dérangé, mais protégé de l'impératrice, veut faire un coup d'État et organiser des élections anticipées.
Toutefois, l'opposition modérée et les comploteurs de salon ne sont pas le danger réel. La montée du mouvement des grèves a repris avec une ampleur extraordinaire. Les militants bolcheviks qui sont ouvriers ne sont pas mobilisés et les rares qui le sont contribuent à démoraliser les troupes. Lénine veut transformer la guerre des peuples en guerre civile.
Pour augmenter la production, des sous-prolétaires venus des campagnes s’entassent dans des dortoirs à Pétrograd. Des femmes du peuple sortent dans la rue au cri de Du pain ! De la chaleur !. Les 150 000 soldats de la garnison sont noyautés par les militants ouvriers. Les dirigeants révolutionnaires sont en exil ou en prison ou bien encore dans la clandestinité. Lénine écrit à Alexandre Chliapnikov 1885-1937 : Les échecs militaires tsaristes aident à l’effondrement du tsarisme. Ils facilitent l’union des travailleurs révolutionnaires… Les anarchistes, les socialistes-révolutionnaires, les mencheviks et les bolcheviks sont désormais en relation étroites.

Nicolas II est au grand quartier-général à Moghilev, en Biélorussie. L’homme fort est le ministre de l'Intérieur Protopopov, détesté à la fois des libéraux et de la droite. La ville n’est pas approvisionnée. Il fait – 40 °C. Chez Maxime Gorki, le député de gauche modérée Alexandre Fedorovitch Kerensky rencontre le pro-bolchevik Alexandre Chliapnikov.

La semaine qui va ébranler la Russie commence par des émeutes de la faim…

Dans la soirée du 25 février, Nicolas II ordonne de faire cesser par la force, avant demain, les désordres à Petrograd. Le refus de toute négociation, de tout compromis va faire basculer le mouvement en une révolution. Au cours de la journée du 27, la garnison de Petrograd environ 150 000 hommes passe du côté des insurgés.
À la surprise générale, l'État-major fait pression sur le tsar pour que celui-ci abdique afin de sauver l'indépendance du pays et assurer la sauvegarde de la dynastie. Nicolas déclare à ses derniers généraux fidèles : Que pouvais-je faire d’autre, ils m’ont tous trahi.
Le général Alekseïev, soutenu par les commandants des cinq fronts, le convainc en arguant que l'abdication serait le seul moyen de poursuivre la guerre contre l'Allemagne. Le 2 mars 1917, Nicolas II renonce au trône en faveur de son frère, le grand-duc Michel. Nicolas II évite volontairement de confier une trop lourde tâche à son fils Alexis en raison de son état de santé.
Devant la protestation populaire, celui-ci renonce à la couronne le lendemain. En cinq jours, sans avoir pu offrir la moindre résistance, l'Ancien Régime russe s'écroule comme un château de cartes.

De l'abdication de la famille impériale à son massacre Cinq mois cloîtrés

Les quatre grandes-duchesses et le tsarévitch en juin 1917 avec les têtes rasés du fait de la rougeole qu'ils avaient contractée.
Les ouvriers, paysans ou soldats, qui dans leurs nombreuses pétitions au soviet de Petrograd, demandent que des mesures soient prises contre le tsar, sont très peu nombreux. Des soldats du front veulent qu’ils partent, des paysans ressuscitant les mirs se saisissent de ses terres. Même dans les faubourgs où il est surnommé Nicolas le sanglant, on ne crie pas vengeance sur son passage. Les policiers, mais aussi le clergé orthodoxe, les officiers, les propriétaires terriens et même assez étrangement la Douma sont désormais les ennemis du peuple.

Certains hommes politiques modérés essaient de sauver la dynastie en sacrifiant Nicolas. En vain ! Nicolas est arrêté par le gouvernement provisoire. Nicolas II entend répéter à tous ceux qu’il rencontre les termes employés par le représentant du gouvernement provisoire : Savez-vous que désormais le tsar est privé de liberté.
Alexandra est encore en liberté au palais Alexandre avec quelques fidèles, dont le vieux comte Benckendorff, protégés par les gardes à cheval de Novgorod.
L'ex-empereur demande à pouvoir rejoindre sa famille au palais Alexandre et de là à s’exiler jusqu’à la fin de la guerre, pour retourner ensuite à tout jamais en Crimée. Le gouvernement provisoire accède à ses demandes. Kerensky se met d’accord avec Milioukov pour que l’ancien empereur parte pour l'Angleterre, mais le gouvernement provisoire lui offre aussi de choisir entre partir ou demeurer en Russie.

Nicolas II en captivité à Tsarkoie-Selo en 1917

Cependant le 9 mars 1917, la garde du palais Alexandre se retrouve sous l'autorité de contingents révolutionnaires. Personne ne peut plus sortir ou entrer au palais et les lignes téléphoniques sont coupées. Toutefois Kerensky refuse que la famille impériale soit transférée dans une forteresse.
Milioukov, qui se dit monarchiste, malgré une grande campagne britannique en faveur du fidèle allié, veut faire passer l'ancien tsar en jugement et déclare que cela n’est pas possible. Puis c’est la gauche britannique et le roi – son cousin - qui poussent le gouvernement britannique à ne pas lui accorder le droit d’asile.
Peu à peu, les conditions de détention se durcissent. De simples soldats donnent des ordres à l'empereur déchu, malgré les interventions d'officiers et pendant cinq mois ces gardes sont insolents avec ses filles. Le tsar se dit cloîtré avec sa famille comme des prisonniers. Toutefois Kerensky est, semble-t-il, un humaniste, le prince Lvov est monarchiste, comme Milioukov.
Le désordre grandit et le mouvement révolutionnaire se durcit, inquiétant les militaires russes et alliés. La plupart d’entre eux regrettent leur choix et leur soutien à une révolution qui ne bénéficie qu’à l’armée allemande et aux dirigeants bolcheviks.
Ces derniers sont farouchement hostiles au dernier souverain. Ils excitent en permanence la fureur populaire contre le tyran buveur de sang et contre l’Allemande, qui ne sont pas sans rappeler les surnoms du roi Louis XVI et de sa femme.
D'ailleurs, ils évoquent sans cesse le précédent de la fuite et de l'arrestation de Louis XVI à Varennes. Pour empêcher une telle possibilité de retour des Romanov sur la scène de l’histoire, ces personnes redoutables doivent être remises au Soviet .
Nicolas ne peut pas partir de Tsarskoïe Selo, ni se rendre en Crimée. Selon les rares témoins, il lit, jardine, marche et surtout prie pour que sa patrie et son armée restent fidèles à leurs alliés. Il est vêtu de son uniforme tout simple et porte sa croix de chevalier de Saint-Georges sur le cœur.
Les premières vexations se multiplient et les siens comprennent qu’ils ne sont pas tombés seulement au rang de citoyens ordinaires. Ils assistent impuissants à tous les sursauts de la révolution russe et à l’irrésistible avancée des troupes allemandes.
Kerensky les envoie à Tobolsk, Sibérie occidentale, le 31 juillet, soi-disant pour protéger Nicolas des bolcheviks. En réalité, les bolcheviks, pour une fois, se soucient très peu des Romanov, en juillet 1917. Kerensky craint un coup d’État monarchiste qui se servirait du tsar comme étendard, mais, les tentatives monarchistes pour libérer Nicolas sont quasi inexistantes et se limitent à quelques tracts distribués à Madrid, à Nice, à Lausanne et tout de même… à Yalta.
Cependant, Kerensky n’a pas totalement tort. Le général Kornilov est nommé par lui nouveau commandant en chef.
Alors que l’armée se disloque, il incarne un retour à la discipline de fer antérieure : il a déjà donné l’ordre en avril de fusiller les déserteurs et d’exposer les cadavres avec des écriteaux sur les routes, et menacé de peines sévères les paysans qui s’en prendraient aux domaines seigneuriaux.
Ce général, réputé monarchiste, est en réalité un républicain indifférent au rétablissement du tsar, et un homme issu du peuple fils de cosaque et non d’aristocrate, ce qui est rare pour l’époque dans la caste militaire. Avant tout nationaliste, il veut le maintien de la Russie dans la guerre, que ce soit sous l’autorité du gouvernement provisoire ou sans lui. Beaucoup plus bonapartiste que monarchiste. Il redonne néanmoins un peu d’espoir à la famille, à Nicolas et à ses proches.

Affaire Kornilov.La détention à Tobolsk

Le train part le 31 juillet 1917 et arrive le 3 août à Tioumen. De là, le bateau part à Tobolsk Sibérie occidentale.
La ville ne connaît pas d’insurrection d’octobre. La réalité du pouvoir appartient à un comité de sauvegarde, dans lequel les bolcheviks sont très minoritaires. Nicolas et sa famille peuvent se promener en ville avec des gardiens et recevoir des prêtres, mais les conditions de vie sont très difficiles. La maison du gouverneur a été pillée, vandalisée. Nicolas II note :
"Depuis quelques jours, nous recevons du beurre, du café, des gâteaux secs et de la confiture de la part de braves gens qui ont appris que nous avions dû comprimer nos dépenses de nourriture".
Des passants s'arrêtent parfois devant la maison et bénissent la famille impériale en faisant un signe de croix. Les gardes les chassent mollement. Nicolas joue aux dames avec eux. À Tobolsk, le pouvoir bolchévique ne s’est instauré que le 15 avril 1918.
Nicolas regrette son abdication en apprenant avec bien du retard les nouvelles du pays. Dès que les bolcheviks prennent le pouvoir le sort des captifs s’aggrave. Nicolas est contraint d’ôter ses épaulettes.
Ils sont traités désormais comme de véritables prisonniers. Les anciens combattants qui les gardaient sont remplacés par des gardes rouges. Lénine pense qu’il faut exterminer une centaine de Romanov, et en mars 1918 il ne veut pas d’un procès.

L'ex-tsar, Olga, Tatiana et Anastasia pendant leur captivité à Tobolsk en 1917.
Le pouvoir bolchevik considère que l'ancien empereur ne peut être ramené à Kronstadt avant la débâcle des rivières et ainsi à Moscou, la nouvelle capitale, on décide que le problème de l’ex-tsar n’est pas à l’ordre du jour.
Les monarchistes ne sont pas non plus très soucieux du sort de l'ancien monarque. Certes un ex-sénateur, Tougan-Baranovski, achète une maison en face de la résidence du gouverneur et creuse un tunnel, mais il est entouré d’un nombre de personnes limité et ce projet n’est pas terminé quand Nicolas est emmené à Iekaterinbourg. Il est vrai que beaucoup de partisans sont morts au front ou tués par les révolutionnaires.
Tout d'un coup, peut-être du fait de rumeurs d'évasion, Sverdlov estime que le problème des Romanov est désormais à l’ordre du jour. Le 2 mai 1918, le Praesidium du Comité central décide de déplacer les Romanov de Tobolsk à Iekaterinbourg, mais Omsk revendique aussi leur présence. Les parents et la grande-duchesse Marie partent sous bonne garde, pensant être transférés à Moscou pour contresigner le traité de Brest-Litovsk, mais le 7 mai 1918, les trois sœurs et leur frère apprennent qu’ils sont détenus à Ekaterinbourg. Les bolcheviks locaux se sont emparés d’eux, à leur passage dans cette ville. Cette étape du martyre des Romanov est particulièrement affreuse et redoutée à l’avance.

La maison à destination spéciale

En avril 1918, les bolcheviks conduisent le tsar, la tsarine et la grande-duchesse Marie, à Ekaterinbourg dans la maison à destination spéciale. Les trois autres filles du tsar sont restées à Tobolsk pour prendre soin d'Alexis, atteint d'une grave crise d'hémophilie. Ils rejoindront le reste de leur famille un peu moins d'un mois plus tard. Ils sont confiés au commissaire militaire pour l’Oural, Isaac Golochekine, un des compagnons de Lénine, arrivé de Suisse avec lui, mais surtout ami de Sverdlov. Quand Nicolas comprend que sa destination est Ekaterinbourg, il déclare : "J’irai n’importe où, mais surtout pas dans l’Oural." Cette ville est, selon Hélène Carrère d'Encausse, " dans l’Oural rouge, peuplée d’extrémistes—bolcheviks, anarchistes et socialistes-révolutionnaires—qui réclament bruyamment l’exécution du buveur de sang".

La garde de la famille impériale est assurée par des hommes ayant toute la confiance du commissaire Golochekine. Ce sont des ouvriers travaillant dans les usines avoisinantes. Le commandant Avdeïev commande la garde extérieure et intérieure de la maison Ipatiev. C'est un ivrogne au vin mauvais avec un passé de voyou. Il aime humilier ses prisonniers. Violent et borné, il n'adresse la parole à l'ancien monarque qu'en le traitant de buveur de sang.
Le logement du commandant et de dix autres gardes se situe à l'étage réservé à la famille impériale. Cette cohabitation est source pour les membres de la famille impériale de nombreuses vexations. Ils sont les victimes d'incessants quolibets de la part des gardes, de plaisanteries douteuses à l'encontre des jeunes grandes-duchesses, qui couvrent les murs d’inscriptions obscènes et volent tout ce qu’ils peuvent, dont les provisions destinées à l’ancien tsar et ses proches.
Aucune intimité n'est possible les membres de la famille qui sont dans l'obligation de partager cette maison sale et sans aucun confort avec leurs geôliers. Une palissade est élevée autour de la maison Ipatiev. Les vitres sont recouvertes de peinture et les détenus reçoivent l'ordre de laisser leurs portes ouvertes.

Toutefois en juin, la garde est changée avec à sa tête un bolchevik de toujours, Iakov Iourovski, membre du comité exécutif du soviet de l’Oural et surtout membre du collège de la Tcheka. Nicolas II écrit dans journal le 21 juin 1918 : On nous a changé la garde Avdeïev, si désagréable est remplacé par Iourovski… Il nous a pris nos bijoux… et nous les a rapportés dans une boîte qu’il a cachetée en nous priant d’en vérifier le contenu. Puis il nous l’a remise en garde… Iourovski a compris que les gens qui nous entouraient gardaient pour eux la plus grosse partie des provisions qui nous étaient destinées….
Jacob Iourovski est juif, mais les autres tchékistes ne le sont pas, contrairement à ce qui se racontera. Ce sont des étrangers, des Autrichiens, des Hongrois, des Lettons, qui sont tous très peu instruits et ne comprennent donc pas les propos des prisonniers et ne cherchent pas à les comprendre.

En dehors de la maison Ipatiev, la situation de l’État bolchévique se dégrade :

crise diplomatique avec l’Allemagne qui occupe l’ensemble de la Pologne, les pays baltes, une partie de la Russie Blanche, et l’Ukraine ;
débarquement des alliés à Mourmansk et des Japonais à Vladivostok ;
soulèvement de la Légion tchèque et formation d’une armée anti-bolchévique composée de libéraux, de socialistes-révolutionnaires et de monarchiste à Samara, au sud d’Ekaterinbourg.
Il est trop tard pour transférer l’ex-tsar et sa famille dans une zone plus sûre. C’est un problème aigu pour Lénine. Il faut supprimer Nicolas et tous les siens...
Nicolas II déclare à un ami deux jours avant son assassinat : Au fond, je suis déjà mort... mort mais pas encore enterré.

Assassinat de la famille impériale russe.

Avant même son arrivée, le 21 juin 1918 Iourovski reçoit des instructions du soviet de l’Oural concernant les préparatifs pour une prochaine exécution.
Alarmé par l'avance de l’armée blanche, qui approche d’Ekaterinbourg, il reçoit bientôt ce message : "
Informé de la menace que font peser les bandits tchécoslovaques sur la capitale rouge de l’Oural et prenant en considération le fait que le bourreau couronné, en se dissimulant, pourrait échapper à la sentence du peuple, le Comité exécutif, exécutant la volonté du peuple, a décidé de fusiller le ci-devant tsar Nicolas Romanov, coupable d'innombrables crimes sanglants".
Les jours suivants, Iourovski et son second, Ermakov, examinent les terrains du côté de Koptiaki, à dix-huit kilomètres de la ville, afin de trouver un endroit assez discret pour y enterrer les corps et garder secret le lieu de l’inhumation.

Iakov Sverdlov.

Début juillet, l'armée de Koltchak s'approche dangereusement de la ville, où sont enfermés Nicolas II et sa famille. Le Comité central du parti bolchevique, alors favorable à un procès public du dernier des Romanov, envoie à Ekaterinbourg Golechtchekine, un bolchevik parfaitement sûr, pour ramener Nicolas II et sa famille à Moscou et organiser le procès.
Pierre Gilliard raconte dans son livre : Le 4 juillet 1918, le commissaire Yakov Iourovski prit le commandement de la villa Ipatiev. Il emmena avec lui dix hommes, qui seront chargés de l’exécution. Pendant quelques jours, il parcourut la région à cheval pour repérer un endroit sûr où faire disparaître les corps.
Le 12 juillet, les officiers de l'Armée rouge préviennent que la chute de la ville n'est plus qu'une question de jours. Lénine et une partie du Bureau Politique décident alors secrètement de faire assassiner le tsar sans aucune autre forme de procès. Le 16 juillet, il reçoit de Sverdlov, à Moscou, l'autorisation d'abattre toute la famille. L'ancien monarque est peut-être fusillé avec toute sa famille dans la nuit du 17 au 18 juillet 1918, à Ekaterinbourg, une semaine avant que celle-ci ne tombe aux mains des Blancs.
En 1990, Marc Ferro se demande si Lénine n'a pas fait que consentir à une décision prise par le soviet régional de l'Oural qui devait de toute façon prendre une décision des armées blanches et souligne que la décision se limitait au tsar, peut-être au tsarévitch, mais pas aux femmes de la famille Romanov. La population d'Ekaterinbourg accueillit la mort du tsar avec "une stupéfiante indifférence".
Le 16 juillet au soir, Iourovski procura des pistolets à ses hommes. Après minuit, il demanda aux Romanov et à leurs domestiques Evgueni Botkine, Anna Demidova, Ivan Kharitonov et Aloïs Troupp de se préparer à être transférés dans un lieu plus sûr. Tout le monde descendit par les escaliers intérieurs jusqu’au sous-sol. L’ex-tsar portait son fils dans ses bras. Il y avait deux chaises, où s’assirent l’empereur et l’impératrice, Alexis se trouvait sur les genoux de son père, les grandes-duchesses et leurs domestiques se trouvaient debout à côté du couple impérial.
Iourovski, prétextant qu’il allait chercher un appareil photographique pour prouver leur bonne santé auprès de Moscou, alla régler les derniers détails du massacre avec ses hommes de mains, puis il ouvrit la double porte où se trouvaient les prisonniers. Les douze hommes s’alignèrent sur le seuil en trois rangs. Dehors, le chauffeur du camion mit le moteur en marche pour couvrir le bruit des détonations.
Au premier rang des tueurs, Iourovski sortit un papier et se mit à le lire rapidement : Du fait que vos parents continuent leur offensive contre la Russie soviétique, le comité exécutif de l’Oural a pris le décret de vous fusiller.
La fusillade se déchaîna aussitôt, dans le désordre le plus absolu. Il n’était plus question de préséance révolutionnaire : la plupart des soldats visèrent le tsar. Le choc des multiples impacts le projeta en arrière et il s’effondra, mort sur le coup. Alexandra et la grande-duchesse Olga eurent à peine le temps d’esquisser un signe de croix avant de tomber à leur tour, ainsi que Troupp et Kharitonov
Dans la fumée de la poudre qui emplissait la pièce, le tsarévitch effondré par terre, faisait preuve, selon Iourovski, d’une étrange vitalité : il rampait sur le sol en se protégeant la tête de la main. Nikouline, maladroit ou trop énervé, vida sur lui un chargeur sans réussir à le tuer. Iourovski dut l’achever de deux balles dans la tête. Le sort des grandes-duchesses fut encore plus horrible : les projectiles ricochaient sur leurs corsets où elles avaient cousu des bijoux et des pierres précieuses pour les dissimuler aux gardiens.

Iakov Iourovski.

Iourovski dira, plus tard, qu’elles étaient blindées, ce détail, une fois connu, a alimenté les rumeurs des survivants car les bijoux avaient servi de gilets pare-balles, et également celle d’un fabuleux trésor. Anna Demidova fut aussi longue à mourir. Les tueurs avaient vidé leurs armes, mais cela ne suffit pas, car trois des grandes-duchesses étaient encore en vie.
Selon son témoignage, Kabanov alla chercher une baïonnette en forme de couteau d’une Winchester pour les achever. D’autres l’imitèrent.
Les victimes sont au nombre de onze : Nicolas II, sa femme Alexandra Fedorovna, ses quatre filles Olga, Tatiana, Maria et Anastasia, son fils Alexis, le médecin de la famille Ievgueni Botkine, la femme de chambre Anna Demidova, le valet de chambre Alexeï Trupp et le cuisinier Ivan Kharitonov. Une vidéo reconstituant le massacre du tsar et de sa famille permet de mieux comprendre le déroulement des événements.
Aussitôt l’exécution terminée, les corps sont chargés dans un camion et emmenés à un ancien puits de mine, dans le bois de Koptiaki, où ils sont jetés après avoir été dépouillés de leurs vêtements et de leurs bijoux. Iourovski s'avise vite cependant que les Blancs ne tarderont pas à les retrouver. La nuit suivante, aidé d'un autre commando, il repêche les cadavres et les emmène plus loin dans la forêt. À un moment, le camion s'enlise définitivement dans le sentier et il décide de les enterrer sur place. Après avoir fait brûler deux corps, les hommes de Iourovski préparent une fosse commune pour les autres. Ils y installent les corps, les aspergent d’acide sulfurique pour empêcher leur identification s’ils étaient retrouvés, puis remplissent la fosse en plaçant, par dessus, des traverses de chemin de fer.

Deux jours plus tard, Iourovski part pour Moscou, emmenant avec lui les biens des Romanov. Il est également chargé de convoyer jusqu’à la capitale l’or des banques de l’Oural. Il expliquera ses actes dans sa confession du 1er février 1934.

Du massacre à la réhabilitation

Monogramme de Nicolas II de Russie Après le massacre 1918

La destruction totale des restes a pour but d’éviter qu’ils ne deviennent des reliques, mais aussi pour conséquence de permettre à des pseudo-historiens et des escrocs de nier le massacre ou surtout de faire croire à l’existence de survivants. Sverdlov fait biffer la mention concernant la famille sur un tract annonçant le massacre. À Trotski, qui avait soutenu l’idée d’un procès, Sverdlov répond froidement : Nous l’avons décidé ici. Illitch Lénine était convaincu que nous ne pouvions laisser aux Blancs un symbole auquel se rallier. Lénine de son côté nie qu’il soit pour quelque chose dans le meurtre des enfants de Nicolas et des membres de sa famille.
Après la reprise de la ville d'Ekaterinbourg par la légion tchèque, les pièces de la maison où a eu lieu le massacre sont placées sous scellés et le général tchécoslovaque Radola Gajda installe son état-major à l'étage. Son bureau personnel se trouve alors dans la pièce qui avait été affectée au couple impérial. Le 7 février 1919, l'amiral Koltchak, chef des armées blanches, confie l'enquête à Nicolaï Sokolov et Mikhaïl Dieterichs sur la mort de Nicolas II et de sa famille. Le juge Sokolov découvre dans un puits de mine, dont parlent aussi les bourreaux, des vêtements et des objets personnels, dont six buscs de corsets de femme, appartenant aux six victimes féminines.

Controverses

Controverses sur la mort de la famille impériale russe.
Le sort de la famille impériale reste pendant longtemps sujet à controverses : si le juge Sokolov conclut immédiatement au massacre collectif et à l'incinération des corps, diverses personnes contestent ses conclusions. Le mythe de l’immense fortune impériale dormant dans des coffres étrangers ferait fantasmer des journalistes qui écriraient, d'après Hélène Carrère d'Encausse, des ouvrages dénués de sérieux, à partir de rumeurs répandues dans la région.
Ainsi en serait-il de Marina Grey, fille du général Denikine, qui tenterait de démontrer la survie courte -limitée à quelque mois ou aux quelques années de la guerre civile russe- d'une partie de la famille impériale. Seuls le tsar, le tsarévitch et les quatre membres de l'entourage impérial auraient été exécutés.

Confirmation et inhumation Dernière demeure du tsar.

Église "sur le sang" construite sur le lieu de la villa Ipatiev, détruite en 1977 par Boris Eltsine, à Ekaterinbourg.
En 1990, les corps de la famille impériale sont retrouvés et exhumés, puis identifiés par une analyse ADN. Deux corps manquent pendant un temps, celui du tsarévitch Alexis, 13 ans, et celui de l'une des filles, Marie : d'après le rapport de Yourovsky, qui dirige l'exécution en 1918, ces deux corps ont été brûlés.
Le 17 juillet 1998, Nicolas II est inhumé avec sa famille sauf les deux corps non retrouvés dans la Cathédrale Pierre-et-Paul à Saint-Pétersbourg, ainsi que le docteur Ievgueni Botkine, médecin de la famille impériale, et leurs domestiques : Anna Demidova, Ivan Kharitonov et Alexeï Trupp. Ils sont inhumés en présence de plus de cinquante membres de la famille Romanov et de leurs proches parents, en particulier le grand duc Nicolas Romanovitch de Russie, chef de la maison impériale de Russie.
Sont également présents aux funérailles : Constantin Melnik petit-fils du docteur Ievgueni Botkine, H. Kharitonov petit-fils du cuisinier Ivan Kharinotov, Natalia Demidova petite-nièce de la femme de chambre Anna Demidova. En revanche sont absents le patriarche de Moscou Alexis II, la reine d'Angleterre, cousine du tsar.
Les corps auparavant introuvables des deux enfants du dernier tsar, Marie, 19 ans et Alexis, 13 ans, semblent avoir été retrouvés en 2007 dans une forêt de l'Oural. Le 25 juin 2008, les tests ADN menés par une équipe de scientifiques russes démontrent que les ossements sont bien ceux de l'héritier du tsar et de l'une de ses filles.
Le 30 avril 2008, Édouard Rossel, gouverneur de l'oblast de Sverdlovsk, déclare Le plus grand laboratoire génétique des États-Unis a confirmé leur identité, les corps retrouvés en août 2007, sont bien les corps des deux enfants du tsar Nicolas II, la princesse Maria et le tsarévitch Alexis ... Nous avons à présent retrouvé la famille au grand complet.

Canonisation

De gauche à droite : les grandes-duchesses Maria, Tatiana, Anastasia, Olga et le tsarévitch Alexis en 1910.
Canonisation des Romanov.
Le 14 août 2000, au vu de leur martyre, de la vénération populaire dont ils font l'objet et des miracles qui sont rapportés les concernant, Nicolas II et sa famille sont canonisés par l'Église orthodoxe de Russie, et inscrits dans le martyrologe de l'Église orthodoxe russe. Saint-tsar Nicolas est vénéré le 17 juillet, le lieu de pèlerinage est situé à Ekaterinbourg en l'église nouvellement bâtie sur le lieu où furent massacrés Nicolas II et sa famille en 1918.

Réhabilitation

Après plusieurs rejets de la plainte et des appels déposés par l'avocat de la grande-duchesse Maria Vladimirovna de Russie, la Cour suprême de Russie avait statué en novembre 2007 que Nicolas II et sa famille ne pouvaient pas être réhabilités, arguant de l'absence du verdict émis par les bolcheviks qui avaient condamné à mort la famille impériale. Mais, en octobre 2008, le Présidium de la Cour suprême a reconnu les actes de répression contre Nicolas II et sa famille comme injustifiées et a décidé de les réhabiliter. 90 ans après leur exécution sommaire, la justice russe reconnaît que le dernier tsar de Russie et sa famille ont été victimes du bolchevisme.
Boris Gryzlov, président en exercice de la Douma d'État de Russie depuis 2003, a condamné le 7 juin 2008 le massacre de la famille impériale, le qualifiant de crime du bolchévisme.

Divers

La fortune personnelle de Nicolas II était colossale. D'après le blog financier Celebrity Networth, il serait le cinquième homme le plus riche de tous les temps111.

Distinctions

1894: Ordre de Saint-André :
1894: Ordre de Saint-Alexandre Nevski :
1896 : Grand-croix de la Légion d'honneur remise par le Président Félix Faure
Ordre de l'Aigle blanc :
Ordre de Saint-Georges 4e classe :
Ordre de Saint-Vladimir 4e classe :
Ordre de Sainte-Anne 1re classe :
Ordre de Saint-Stanislas :
Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade :
Chevalier Grand Croix de l'Ordre de la Couronne d'Italie :
Chevalier de la Grand Croix de Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare:
Chevalier de l'Ordre du Bain :
Chevalier de l'Ordre de la Jarretière :
Ordre royal de Victoria :
Ordre de la Toison d'or :
Ordre de l'Étoile de Roumanie :
Ordre de la maison royale de Chakri :
Commandeur de l'Ordre du Soleil Levant 1re classe :
Chevalier Grand Coix de l'Ordre du Sauveur :
Grand cordon de l'Ordre de Léopold :
Collier de l'Ordre de la Croix du Sud :
Ordre de l'Aigle noir :

Généalogie

Nicolas II et le roi d'Angleterre George V, qui étaient cousins germains par leurs mères, se ressemblaient à un tel point qu'ils étaient souvent confondus l'un avec l'autre. Le duc de Kent actuel ressemble également beaucoup à Nicolas II.

Ainsi, au lendemain de la Révolution russe et du massacre de la famille impériale, un jour que le roi Georges V parut dans la pièce où se trouvait la grande-duchesse Xenia Alexandrovna, sœur de Nicolas II, entourée de ses serviteurs, ces derniers se méprirent sur l'identité de la personne et se jetèrent aux pieds du souverain britannique croyant que Nicolas II était ressuscité.

Ascendance de Nicolas II

Nicolas II appartient à la première branche de la Maison d'Oldenbourg-Russie (Holstein-Gottorp-Romanov), issue de la première branche de la Maison d'Holstein-Gottorp, elle-même issue de la première branche de la Maison d'Oldenbourg.

Ascendance de Nicolas II

Culture populaire
Nicolas II et sa famille au cinéma

Poster du film Darkest Russia
La vie et la mort du tsar et des siens ont inspiré beaucoup de films, la plupart inédits en France :

The Fall of the Romanoffs (1917)
Rasputins Liebesabenteuer (1928)
Arsenal, la révolte de janvier à Kiev, an 1918 (1929)
1914, die letzten Tage vor dem Weltbrand (1931)
Anastasia l'ultima figlia dello zar (1956)
Anastasia (1956)
L'ultimo zar (Les nuits de Raspoutine) (1960)
Nicolas et Alexandra (1971)
La Chute des aigles (Fall of Eagles) (1974) Miniserie TV
Anastasia: Il mistero di Anna (1986) Film TV
L'assassino dello zar (Careubijca) (1991)
Anastasia (1997) Film d’animation
Les Romanov : une famille couronnée (2000)
L'Arche russe (2002)
Bednaja Nastja (2003) Série TV
Engineering an Empire, (2006)
Amiral (8 octobre 2008), une superproduction cinématographique russe Amiral, à la gloire d’Alexandre Vassilievitch Koltchak, comme le titre Euronews, et qui obtient un succès record dans toute la Russie.

Nicolas II et sa famille dans la littérature

Jacqueline Monsigny, Les filles du tsar, Marie ou les tourbillons du destin, Paris Michel Lafon, 2003.
Franck Ferrand, L'ombre des Romanov, Paris, XO Edtions, 2010.
Steve Berry, Le Complot Romanov, États-Unis, Le Cherche midi, 2011.
Marc Ferro, Nicolas II, France, Petite bibliothèque Payot 1990.
Luc Mary, Les derniers jours des Romanov, éditions de l'Archipel,‎ 2008
Agnès Michaux, Le Témoin, Flammarion, Paris, 2009.
Michel Wartelle, L'Affaire Romanov ou le mystère de la maison Ipatiev, Louise Courteau éditrice, 2008, Québec, Canada
Précédé parNicolas IISuivi par
Alexandre III
Empereur de Russie
1894-1917

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Aujourd'hui l'Eglise célèbre la mémoire de l'Empereur Nicolas II et de la famille impériale


Le 17 juillet 1918, le Tsar Nicolas II et tous les membres de sa famille, retenus prisonniers par les bolcheviks, sont assassinés sans jugement à Ekaterineburg, à l’est de l’Oural.

Le Tsar aura régné sur la Russie de 1894 à 1917. Après avoir abdiqué en mars 1917, il s’était vu refuser le droit d’asile par les Britanniques. Relégué en Sibérie, il sera fait prisonnier par les bolcheviks. Il fut d’abord détenu au palais Tsarkoïe Selo, puis près de Tobolsk. La progression, en juillet 1918, des forces contre-révolutionnaires fit craindre aux Soviets que Nicolas ne soit libéré ; lors d’une réunion secrète, une sentence de mort fut prononcée pour le tsar et sa famille. Ils furent tués avec leurs serviteurs dans une cellule à Ekaterinbourg, dans la nuit du 16 juillet.

Pierre Gilliard, né en 1879 et mort le 30 mai 1962 à Lausanne était le précepteur des enfants du Tsar Nicolas II : les grandes-duchesses Olga, Tatiana, Maria, Anastasia et le tsarévitch Alexei. Gilliard raconte dans son livre : "Le 4 juillet 1918, le commissaire Yakov Yourovski prit le commandement de la villa Ipatiev. Il emmena avec lui dix hommes, qui seront chargés de l’exécution. Pendant quelques jours, il parcouru la région à cheval pour repérer un endroit sûr où faire disparaître les corps. Le 16 juillet au soir, Yourovski procura des pistolets à ses hommes. Après minuit, il demanda aux Romanov et à leurs suivants: Evgueni Botkine, la femme de chambre Anna Demidova, Ivan Kharitonov et Aloïs Troupp - de se préparer à être transférés dans un lieu plus sûr.

Tout le monde descendit par les escaliers intérieurs jusqu’au sous-sol. L’ex-tsar portait son fils dans ses bras. Il y avait deux chaises, où s’assirent l’empereur et l’impératrice, Alexei se trouvait sur les genoux de son père, les grandes-duchesses et leurs suivants se trouvaient debout à côtés du couple impériale. Yourovski, prétextant qu’il allait chercher un appareil photographique pour prouver de leur bonne santé auprès de Moscou, alla régler les derniers détails du massacre avec ses hommes de mains. Puis il ouvrit la double porte où se trouvaient les prisonniers. Sur le seuil, les douze hommes s’alignèrent sur trois rangs. Dehors, le chauffeur du camion mit le moteur en marche pour couvrir le bruit des détonations. Au premier rang des tueurs, Yourovski sortit un papier et se mit à le lire rapidement : "-Du fait que vos parents continuent leur offensive contre la Russie soviétique, le comité exécutif de l’Oural a pris le décret de vous fusiller."

La fusillade se déchaîna aussitôt, dans le désordre le plus absolu.
Il n’était plus question de préséance révolutionnaire : la plupart des exécuteurs visèrent le tsar. Le choc des multiples impacts le projeta en arrière et il s’effondra, mort sur le coup. Alexandra et la grande-duchesse Olga eurent à peine le temps d’esquisser un signe de croix avant de tomber à leur tour, ainsi que Troupp et Kharitonov. Le massacre prit rapidement un tour dantesque. Dans la fumée de la poudre qui emplissait la pièce, le tsarévitch effondré par terre, faisait preuve, selon Yourovski, d’une "étrange vitalité" : il rampait sur le sol en se protégeant la tête de la main. Nikouline, maladroit ou trop énervé, vida sur lui un chargeur sans réussir à le tuer. Yourovski dut l’achever de deux balles dans la tête. Le sort des grandes-duchesses fut encore plus horrible : les projectiles ricochaient sur leurs corsets où elles avaient cousu des bijoux et des pierres précieuses pour les dissimuler aux gardiens. Yourovski dira, plus tard, qu’elles étaient "blindées". (Ce détail, une fois connu, a alimenté les rumeurs des survivants car les bijoux avaient servi de gilets pare-balles, et également celle d’un fabuleux trésor.) Anna Demidova fut aussi très longue à mourir.

Les tueurs ont vidés leurs armes mais cela ne suffi sa pas, trois des grandes-duchesses étaient encore en vie. Selon son témoignage, Kabanov alla chercher une baïonnette en forme de couteau d’une Winchester pour les achever. D’autres l’imitèrent. Les corps ensanglantés furent emmenés en camion dans une clairière, près du village de Koptiaki. Ils furent arrosés d’acide sulfurique, brûlés et démembrés avant d’être ensevelis sous un chemin forestier".

En 1990, les corps du Tsar, de l’impératrice et de trois de leurs filles Olga, Tatiana et Anastasia furent retrouvés. Manquaient les corps de la grande-duchesse Maria et du tsarévitch Alexei ceux-ci ont été probablement retrouvés en juillet 2007.


La Canonisation du Tsar russe Nicolas II


Quatre-vingts ans plus tard, jour pour jour, les restes des Romanov ont été ensevelis dans la nécropole impériale de la cathédrale Pierre et Paul, à Saint-Pétersbourg. Le souverain, son épouse Alexandra, leurs filles Tatiana, Olga, Maria, Anastasia et le tsarévitch Alexeï, ont rejoint au panthéon des saints du calendrier orthodoxe les trois autres dirigeants de l’État russe à y figurer : Vladimir le Grand, qui a christianisé la Russie 988, Daniil, chef de la principauté de Moscou et Dimitry Donskoï, qui vaincu les Tatars.

Nicolas II et la famille impériale font partie des centaines de ’martyrs du communisme’ que le patriarche de Moscou, Alexis II, a décidé de canoniser en 2000. Avec le soutien de l’Etat, l’Eglise orthodoxe, où nationalistes et conservateurs l’emportent sur les progressistes, retrouve toute sa place dans la société russe.

Ils étaient dans la légende, ils sont entré dans l’Histoire sainte. Le 19 août, en la fête de la Transfiguration, Nicolas II, dernier tsar de Russie, et la famille impériale assassinée à Ekaterinbourg Oural par les bolcheviks, dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, ont été élevés sur les autels.

Le dernier des Romanov, sa femme Alexandra Fedorovna et leurs cinq enfants, Alexis, Olga, Tatiana, Maria et Anastasia, ont été canonisés. Leur nom est associé à celui des centaines de « martyrs » du communisme que l’Eglise orthodoxe de Russie.

Ce n’est pas sa conduite des affaires de l’Etat qui vaut à Nicolas II cette canonisation, mais sa mort. « Le dernier tsar a refusé l’exil. Il est resté jusqu’au bout fidèle à sa patrie. Sa correspondance prouve qu’il était prêt à mourir en chrétien », assure au monastère Saint-Daniel, siège du patriarcat russe, le Père Hilarion Alfeyev.

Le patriarche Alexis II, qui avait contesté l’authenticité de la dépouille des Romanov inhumée en 1998 à Saint-Pétersbourg et repoussé les rumeurs de canonisation, a cédé aux pressions populaires et nationalistes.

S’il fallait un signe de la fierté retrouvée de l’Eglise russe, il est là. L’enthousiasme religieux qui a suivi la chute de l’Union soviétique est retombé, mais 80 % des Russes se définissent comme orthodoxes : dix mille paroisses ont été rouvertes, des églises, des monastères par centaines reconstruits, ses deux académies de formation du haut clergé, à Sergueï Possad, ex-Zagorsk, et Saint-Pétersbourg restaurés.

’Les derniers jours des Romanov’

Mais, le 22 janvier 2008, l’ADN a parlé. La sinistre forêt de Koptiaki vient de livrer son dernier mystère... C’est le récit de cette enquête scientifique et historique que livre Luc Mary... Juin 1918.

" L’ange approche ", écrit dans son journal intime Alexandra, dernière impératrice de Russie, après quinze mois de captivité. Cet ange, un envoyé de Lénine, est un exterminateur dont l’épée s’abat un mois plus tard sur la tsarine, son époux Nicolas II, leurs quatre filles et l’unique héritier du trône, le tsarévitch Alexis, un adolescent de treize ans. La révolution bolchevique vient de tomber le masque. Y a-t-il des survivants ? Une semaine seulement après la mise à mort du 17 juillet 1918, les armées blanches ne trouvent à Ekaterinbourg que cendre et destruction. Quant au lieu présumé de l’inhumation, une mine en forêt, on n’y découvre aucun corps. Démembrés, dispersés, brûlés et enterrés, les restes des derniers Romanov demeureront introuvables jusqu’à la chute de l’URSS, donnant cours aux plus folles rumeurs. Il y aura presque autant de grandes-duchesses qu’il y eut de Louis XVII...
Mais, le 22 janvier 2008, l’ADN a parlé. La sinistre forêt de Koptiaki vient de livrer son dernier mystère... C’est le récit de cette enquête scientifique et historique que livre Luc Mary, mais aussi la chronique d’un régicide annoncé : celui d’un tsar faible et influençable, promis à la chute dès le sacre, et dont la Révolution aura fait un martyr, puis un saint dont nul n’imaginait que les reliques seraient un jour vénérées sous les fenêtres de son ancien palais...

Liens
http://youtu.be/JMWeG_pGEdE Premier film sur les Romanov
http://youtu.be/y6UOwNLDA-U Dossiers secrets su la mort des Romanov
http://youtu.be/1qMVKqCUWlg Enquète sur la mort du Tsar et de sa famille(l'ombre d'un doute)
http://youtu.be/rMFFxfAS0MM Enquète sur la mort de Raspoutine l'ombre d'un doute
http://www.youtube.com/watch?v=BrB-W2 ... E6&feature=share&index=32 Les Romanov


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Posté le : 18/05/2014 21:14

Edité par Loriane sur 19-05-2014 13:54:10
Edité par Loriane sur 19-05-2014 14:04:37
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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