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Peter Singer
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Le 6 juillet 1946 à Melbourne naît Peter Albert David Singer

dit Peter Singer, philosophe australien, titulaire de la chaire d'éthique de l'université de Princeton, et professeur à l'université Charles Sturt Melbourne, en Australie, appartenant à l'école/tradition philosophie analytique, utilitarisme, ses principaux intérêts sont la morale, bioéthique, philosophie politique, biologie, ses Idées remarquables sont l'antispécisme, et ses Œuvres principales "La Libération animale", il est influencé par John Stuart Mill, Henry Sidgwick, Jeremy Bentham, et Charles Darwin.

Il a travaillé à deux reprises dans la chaire de philosophie de l'université Monash, où il a créé le centre de bioéthique humaine. En 1996, il se présenta sans succès en tant que candidat Vert pour le Sénat australien.
En 2004, il fut reconnu comme l'humaniste australien de l'année par le Conseil des sociétés humanistes australiennes. En dehors du milieu universitaire, Singer est surtout connu pour son livre La Libération animale, considéré comme le livre fondateur des mouvements modernes de droits des animaux. Ses positions sur des questions de bioéthique ont également suscité la controverse, notamment aux États-Unis et en Allemagne.

"L’œuvre tout entière de SINGER s’articule autour de thèmes relatifs à la philosophie morale et politique. Se revendiquant de la tradition utilitariste et des travaux de DARWIN, auteur de nombreux livres et articles sur l’éthique, la biologie et
l’économie, le philosophe australien est aujourd’hui surtout connu pour son investissement dans des causes comme celles de l’éthique animale, de la défense de l’avortement et de l’euthanasie, ainsi que dans le combat contre la pauvreté.
Auteur de La Libération animale Animal Liberation - A New Ethics for Our Treatment of Animals, tenu depuis sa publication en 1975 pour le livre fondateur des mouvements modernes de droits des animaux, mais aussi titulaire de la chaire d’éthique de l’université de Princeton et professeur à l’université Charles Sturt Melbourne, SINGER est aujourd’hui considéré comme l’un des philosophes contemporains les plus influents de la planète. Ses nombreuses prises de position notamment sur la justification morale de l’infanticide, du dopage dans un cadre sportif,
de l’interdiction de la peine de mort, etc.sont régulièrement à l’origine de débats et polémiques plus ou moins féconds ; à l’heure actuelle, certains l’accusent d’atteindre entre autres à la dignité de l’être humain, de préconiser des pratiques eugénistes ou
encore de justifier la pédophilie.
SINGER s’intéresse à des questions d’éthique appliquées à un ensemble particulier de circonstances et de pratiques. Bien qu’il travaille également sur des notions méta-éthiques, sa pensée philosophique est souvent normative et inséparable des
actions qu’il mène en parallèle : SINGER est ainsi notamment le fondateur du Centre de bioéthique humaine de l’université de Monash, le créateur du Great Ape Project une organisation internationale qui vise à obtenir des droits fondamentaux pour les grands singes, de The Life You Can Save un mouvement visant à réduire l’extrême pauvreté, et fut candidat au sénat australien au sein du parti écologiste. Son influence dépasse donc le simple cadre de la philosophie universitaire.

All animals are equal, but some animals are more equal than others. "Tous les animaux sont égaux, mais certains animaux sont plus égaux que
d’autres."
George ORWELL, Animal Farm 1945
Le questionnement à l’œuvre dans All Animals Are Equal prend sa source dans un constat historique. Si l’on procède comme le fait SINGER dans son article à une rapide inspection de l’histoire, on voit que ces dernières années furent marquées par de multiples mouvements visant à rétablir un équilibre de rapport entre un groupe humain et le reste de la communauté. Ces mouvements peuvent être regroupés sous le
qualificatif de mouvements de libération, dans la mesure où leur but était de se libérer de pratiques discriminatoires dont leurs membres étaient victimes. Dans ces conditions, le rétablissement d’une égalité s’est toujours manifesté sous la forme d’une attribution de droits, droits dont les individus composant le groupe opprimé étaient frustrés sans justification rationnelle suffisante. Le XIXe et le XX siècles ont ainsi vu se succéder des mouvements prônant la libération des Noirs, discrimination raciale, des homosexuels, discrimination sur les pratiques sexuelles, ainsi que de nombreux autres groupes opprimés par une majorité et pour divers autres motifs discriminations religieuses, ethniques, sociales, etc..
La multiplication des mouvements et initiatives féministes à travers les époques trouve dans ce cas une dimension particulière : la libération s’appliquant ici à un groupe bien plus important qu’une simple minorité, la lutte pour les droits des femmes semble être l’indicateur d’un progrès considérable qui s’attaquerait aux derniers résidus discriminatoires encore à l’œuvre dans notre société. Pourtant, SINGER s’avère plus que méfiant envers l’attitude qui consiste à parler d’une « dernière forme de
discrimination
" : bien qu’évidents une fois mis au jour, il est dans la nature des préjugés d’être insidieux et d’être pratiquement indécelables lorsque nous y sommes sujets. Comment alors nous assurer que nous ne sommes pas aujourd’hui sujets à des préjugés du même acabit que le racisme ou le sexisme ? Dans la mesure où les mouvements de libération ont toujours consisté en une extension de notre horizon moral, ainsi qu’en un élargissement ou une réinterprétation du principe fondamental de l’égalité, SINGER nous invite à réaliser un véritable revirement mental, à tenter de prendre conscience des représentations erronées dont nous sommes encore emplis, en nous aidant à penser contre nos propres privilèges.
Le titre de l’article, référence implicite à La Ferme des animaux d’ORWELL, cherche donc avant tout à réaffirmer l’égalité de tous les animaux, humains comme nonhumains, et à lutter contre l’absurdité d’une situation où certains d’entre eux estiment normal et justifié que certains soient plus égaux que les autres."

Rédigé par Maxime GABORIT
Dirigé par M. Patrick LANG
http://www.ifac.univ-nantes.fr/IMG/pd ... 140506_version_longue.pdf

Sa vie

Les parents de Singer étaient des Juifs viennois, qui échappèrent à l'annexion de l'Autriche et prirent la fuite en Australie en 1938.
Ses grands-parents paternels furent déportés à Łódź sans aucune nouvelle d'eux. Son grand-père maternel mourut dans le camp de concentration de Theresienstadt. Le père de Singer importait du thé et du café, tandis que sa mère exerçait la médecine.
Peter Singer étudie au Scotch College de Melbourne, puis se dirige vers des études de droit, d'histoire et de philosophie à l'université de Melbourne où il obtient un Bachelor of Arts en 1967, et un Master of Arts pour son mémoire intitulé "Why should I be moral? " "Pourquoi devrais-je être moral ?" en 1969.
Il reçoit alors une bourse d'études pour l'université d'Oxford ; son travail sur la désobéissance civile, supervisée par R.M. Hare, est sanctionné par un Bachelor of Philosophy en 1971, et publié sous la forme d'un livre en 1973 : Democracy and Disobedience. Par ailleurs, Peter Singer se dit lui-même végétarien, dans une interview donnée le 3 mai 2006 au magazine américain Mother Jones : "Je ne mange pas de viande. Je suis végétarien depuis 1971."

La libération animale

L’éthique animale de Peter SINGER,
ou l’extension du domaine de la lutte morale
:
Son livre La Libération animale Animal Liberation, 1975, 2e édition en 1990 ; traduction française, Grasset, 1993 ; nouv. éd. Petite Bibliothèque Payot, 2012 a influencé les mouvements modernes de protection des animaux. Dans son ouvrage, il argumente contre le spécisme : la discrimination entre les êtres sur la seule base de leur appartenance d'espèce, presque toujours en pratique en faveur des membres de l'espèce humaine et en défaveur des animaux non humains.
L'idée est que tous les êtres capables de souffrir ou d'éprouver du plaisir, êtres sensibles doivent être considérés comme moralement égaux, en ce sens que leurs intérêts doivent être pris en compte de manière égale. Il conclut en particulier que le fait d'utiliser des animaux pour se nourrir est injustifié car cela entraîne une souffrance disproportionnée par rapport aux bienfaits que les humains tirent de cette consommation ; et qu'il est donc moralement obligatoire de s'abstenir de manger la chair des animaux, végétarisme, voire tous les produits de leur exploitation véganisme.

Avortement, euthanasie et infanticide

Peter Singer se prononce pour le droit à l'avortement, en utilisant cependant une approche qui le distingue de l'argumentation classique : en cohérence avec sa théorie éthique, il propose que le droit d'un être à la vie est fondamentalement lié à la capacité qu'il a à manifester des préférences, elles-mêmes liées à la possibilité de ressentir du plaisir ou de la douleur.
Pour se faire comprendre, Singer énonce d'abord le syllogisme suivant qui peut selon lui traduire l'argument central des opposants à l'avortement:

Il est mal de tuer un être humain innocent.
Un fœtus humain est un être humain innocent.
En conséquence, il est mal de tuer un fœtus humain.

Il observe dans ses ouvrages Rethinking Life and Death, Repenser la vie et la mort et Practical Ethics, Questions d'éthique pratique que si l'on accepte sans discuter les prémisses, l'argument est valide par déduction. Les défenseurs de l'avortement remettent traditionnellement en cause la deuxième prémisse : le fœtus ne deviendrait humain ou vivant que postérieurement à la conception.
Singer oppose que le développement est un processus progressif, dont il n'est pas possible d'extraire un instant particulier à partir duquel la vie humaine commencerait.

Peter Singer au MIT.

L'argument de Singer en faveur de l'avortement est en ce sens original : plutôt que de s'attaquer à la deuxième prémisse, il interroge la première, niant qu'il est nécessairement mal d'interrompre la vie d'un humain innocent:
The argument that a fetus is not alive is a resort to a convenient fiction that turns an evidently living being into one that legally is not alive. Instead of accepting such fictions, we should recognise that the fact that a being is human, and alive, does not in itself tell us whether it is wrong to take that being's life.
Singer soutient que la défense ou l'opposition à l'avortement devraient reposer sur un calcul utilitariste qui pondère les préférences de la femme et celles du fœtus, la préférence étant tout ce qui est de nature à être recherché ou évité; à tout bénéfice ou dommage causé à un être correspond directement la satisfaction ou la frustration d'une ou plusieurs de ses préférences.
La capacité à ressentir de la douleur ou de la satisfaction étant un prérequis pour avoir une préférence de quelque nature que ce soit, et un fœtus, en tout cas âgé de 18 semaines ou moins, n'ayant selon Singer pas la capacité de ressentir de la douleur ou de la satisfaction, il n'est pas possible pour un fœtus de manifester la moindre préférence.
Dans ce calcul utilitariste, rien ne vient donc peser contre la préférence d'une femme à avoir un avortement. En conséquence, l'avortement est moralement permis.
À propos de l'infanticide, Singer propose que les nouveau-nés ne possèdent pas encore les caractéristiques essentielles qui font une personne : la rationalité, l'autonomie et la conscience de soi. Le meurtre d'un nouveau-né n'est donc pas équivalent à celui d'une personne, c'est-à-dire à celui d'un être qui veut continuer à vivre.
Singer distingue l'euthanasie volontaire, qui se fait avec le consentement du sujet, de l'euthanasie involontaire ou non volontaire.
Dans Rethinking Life and Death: The Collapse of Our Traditional Ethics, il approfondit les dilemmes créés par les avancées de la médecine.
Il traite notamment de la valeur de la vie humaine et de l'éthique de la qualité de vie.
Singer a vécu personnellement la complexité de certaines de ces questions. À propos de sa mère, touchée par la maladie d'Alzheimer, il expliquait partager avec sa sœur la responsabilité des décisions à prendre, mais que s'il était seul arbitre, sa mère ne continuerait peut-être pas à vivre.

Personism

Singer ne croit pas à la notion d'humanisme. Il lui préfère une vision de preference utilitarian qu'il appelle personism.

Publications en français

La Libération animale, Paris, Payot, coll. "Petite Bibliothèque Payot", 2012
Questions d'éthique pratique, Paris, Bayard, 1997
L'égalité animale, Lyon, Tahin party, 2000
Une gauche darwinienne, Paris, Cassini, 2002
Comment vivre avec les animaux ?, Paris, Empêcheurs de penser en rond, 2004
Sauver une vie. Agir maintenant pour éradiquer la pauvreté, Michel Lafon, Paris, 2009

Spécisme

On appelle spécisme du mot speciesism, en anglais la discrimination fondée sur le critère d’espèce.
Le spécisme conduit à accorder moins d’importance aux intérêts des animaux non humains par rapport à ceux des humains. On peut aussi ranger sous ce terme la préférence pour certains animaux les animaux de compagnie par rapport à d’autres les animaux d’élevage qui conduit par exemple à manger du cochon mais pas du chien.
Ce mot a été forgé au début des années 1970 par analogie au racisme discrimination arbitraire fondée sur la notion race et au sexisme discrimination fondée sur le sexe. Il a été popularisé à la fois par des universitaires réfléchissant au statut moral des animaux et par des militants animalistes. Les opposants au spécisme, les antispécistes, soutiennent que l’espèce n’a en tant que telle aucune pertinence morale. Les spécistes soutiennent le contraire, sur différentes base religieuse, anthropocentrique....
Certains défendent explicitement la discrimination spéciste au motif que nous devons faire preuve de loyauté envers les membres de notre espèce. D’autres affirment qu’il existe des différences moralement pertinentes entre les humains et les animaux, comme le langage ou l'autonomie.
Enfin, certaines religions affirment que les humains sont supérieurs aux animaux car possédant une âme ou ayant été créés à l’image de Dieu, et que Dieu a donné aux humains le droit de dominer les animaux.

Origine du terme

Le spécisme est fort ancien. Paul Waldau écrit qu’on a traditionnellement justifié de ne pas prendre en compte, ou secondairement en compte, les intérêts des animaux non-humains par le fait qu’ils existeraient pour notre usage ; Aristote l’affirma au 4e siècle avant J.-C., tout comme Ciréron au 1er siècle ap. J.-C., et les auteurs chrétiens par la suite.
Richard Ryder forgea le terme "spécisme" en 1970.
Le terme “spécisme” et l’idée corrélative qu’il s’agissait d’un préjugé est apparu en 1970 dans un pamphlet du psychologue Richard Ryder intitulé Speciesism. Ryder avait écrit au Daily Telegraph en avril et mai 1969 trois lettres critiquant l’expérimentation animale, fondées sur des incidents qu’il avait observés dans des laboratoires.
Par la suite il rejoignit un groupe d’intellectuels et d’écrivains à Oxford connu aujourd’hui sous le nom de “groupe d’Oxford”, qui remettait en cause le statut et le traitement des animaux.
L’une des activités de ce groupe était d’écrire et de distribuer des pamphlets, tel que “Speciesism”, sur l’expérimentation animale.

Ryder explique dans son article que :

"Depuis Darwin, les scientifiques admettent qu’il n’y a aucune différence essentielle “magique” entre les humains et les autres animaux, biologiquement parlant. Pourquoi, dès lors, faisons-nous moralement une distinction radicale ?
Si tous les organismes sont sur un seul continuum biologique, nous devrions aussi être sur ce même continuum. "
Il écrivit que, au même moment au Royaume-Uni, 5 millions d’animaux étaient utilisés chaque année pour l’expérimentation, et que cette façon de tirer bénéfice, pour notre propre espèce, de mauvais traitements infligés aux autres n’est rien d’autre que du spécisme et, en tant que tel, n’est qu’un argument émotionnel égoïste plutôt qu’un argument rationnel.
Ryder réemploya le terme dans “Expérimentations sur les animaux” dans Animals, Men and Morals 1971, un recueil d’essais sur les droits des animaux édité par trois autres membres du groupe d’Oxford, Stanley et Roslind Godlovitch et John Harris.
Il y écrit :
"Les mots “race” et “espèce” sont des termes aussi vagues l’un que l’autre que l’on utilise pour classifier les êtres vivants principalement sur la base de leur apparence. On peut faire une analogie entre les deux. La discrimination sur la base de la race, bien que tolérée presque universellement il y a deux siècles, est maintenant largement condamnée.
De la même façon, il se pourrait qu’un jour les esprits éclairés abhorreront le spécisme comme ils détestent aujourd’hui le racisme. L’illogisme dans ces deux formes de préjugés est du même type. Si nous acceptons comme moralement inacceptable de faire souffrir délibérément des êtres humains innocents, alors il est logique de trouver inacceptable de faire souffrir délibérément des êtres innocents d’autres espèces. Le temps est venu d’agir selon cette logique ".
En français, le terme "espécisme" est parfois employé Pascal Picq, anthropologue français dans Il était une fois la paléoanthropologie, ou encore Jean-Yves Goffi dans Le philosophe et ses Animaux.

Diffusion de l’idée

Peter Singer popularisa le concept de spécisme dans Animal Liberation 1975.
L’idée fut popularisée par le philosophe australien Peter Singer, qui a connu Ryder a Oxford dans La libération animale 1975.
Singer explique que le spécisme viole le principe d’égale considération des intérêts, qui découle du principe énoncé par Jeremy Bentham : “chacun compte pour un, et personne pour plus d’un”.
Bien qu’il puisse y avoir de nombreuses différences entre les humains et les animaux non humains, nous partageons avec eux la capacité de souffrir. Aussi, dans la délibération morale, nous devons accorder le même poids à deux souffrances similaires, quel que soit l’individu qui souffre. Une théorie morale qui conduirait à traiter de façon dissemblable deux cas semblables ne serait pas une théorie morale valable.
Singer écrit dans le 1er chapitre de La libération animale :
" Les racistes violent le principe d'égalité en donnant un plus grand poids aux intérêts des membres de leur propre race quand un conflit existe entre ces intérêts et ceux de membres d'une autre race. Les sexistes violent le principe d'égalité en privilégiant les intérêts des membres de leur propre sexe. De façon similaire, les spécistes permettent aux intérêts des membres de leur propre espèce de prévaloir sur les intérêts supérieurs des membres d'autres espèces. Le schéma est le même dans chaque cas ".
Le terme fit son entrée dans l’Oxford English Dictionary en 1985. En 1994, l’Oxford Dictionary of Philosophy le définit ainsi :
"Par analogie avec le racisme et le sexisme, l’attitude consistant à refuser indûment le respect envers la vie, la dignité, ou les besoins d’animaux appartenant à d’autres espèces que l’espèce humaine.

Arguments contre le spécisme l'Antispécisme
L’argument principal contre le spécisme se fonde sur l’idée que l’appartenance à une espèce n’a, en tant que telle, aucune pertinence morale. Comme le note Singer :
"Le défunt philosophe Robert Nozick prétendait que le fait de n'avoir encore formulé aucune théorie sur l'importance morale de l'appartenance à une espèce ne prouve rien : "Personne n'y a encore passé beaucoup de temps, parce que le problème ne paraissait pas urgent. Mais trente ans après, le commentaire de Nozick prend un sens différent.
Depuis, beaucoup d'auteurs ont passé du temps à essayer de défendre l'importance de l'appartenance à l'espèce. Et l'échec persistant des philosophes à produire une théorie plausible de l'importance morale de l'appartenance à l'espèce montre, avec une probabilité croissante, qu'une telle théorie est impossible ".
Ainsi, selon l'antispécisme, mouvement philosophique et politique opposé à la discrimination spéciste, le spécisme est une idéologie condamnable. Un mouvement de libération animale est nécessaire pour mettre un terme à l'exploitation des animaux.
Peter Singer précise dans La Libération animale :
"Je soutiens qu'il ne peut y avoir aucune raison — hormis le désir égoïste de préserver les privilèges du groupe exploiteur — de refuser d'étendre le principe fondamental d'égalité de considération des intérêts aux membres des autres espèces".
L'égalité que prône l'antispécisme concerne les individus, et non les espèces. Les intérêts des individus à vivre une vie heureuse, à ne pas souffrir doivent être pris en compte de manière égale, indépendamment de l'espèce de ces individus.
L'espèce peut intervenir, mais uniquement dans la mesure où il en résulte quelque caractéristique pertinente pour la détermination des intérêts. C'est pourquoi il est moins grave, écrit Singer, de donner une claque de même intensité à un cheval qu'à un bébé humain ; car la peau du cheval est plus épaisse que celle du bébé, et sa souffrance effective sera donc moindre.
Ainsi, les auteurs antispécistes ne prônent pas nécessairement une égalité de traitement ou une égalité des droits ; tout comme il serait absurde d'accorder, en l'état actuel des techniques biologiques à un homme le droit à l'avortement, il est absurde d'accorder à une poule le droit de fréquenter l'université.
Les différences de traitement ou de droits ne sont cependant justifiables qu'en fonction de caractéristiques individuelles, et non collectives. Si le mal qu'il y a à tuer un être dépend de la capacité qu'a cet être à se projeter dans l'avenir, thèse que défend Singer, il est plus grave de tuer un être humain adulte normal que de tuer une vache ; mais il est plus grave aussi de tuer une vache, qui possède cette capacité à un certain niveau, que de tuer un nouveau-né humain, qui ne la possède presque pas, en pratique, il est nécessaire de tenir compte aussi de la douleur éventuelle causée aux parents et aux proches, dans un cas comme dans l'autre.
L'antispécisme n'implique aucun discours sur les intérêts des espèces ; il n'apparaît pas du tout évident qu'une espèce, entité collective, ait en tant que telle un intérêt quel qu'il soit, y compris un intérêt à survivre. Ce sont les individus composant une espèce qui ont des intérêts.

Peter Singer est utilitariste, mais d'autres auteurs antispécistes rejettent l'utilitarisme, et se fondent sur des théories éthiques d'inspiration plus kantienne, Tom Regan, en particulier, et mettent en avant les droits des animaux. Paola Cavalieri, dans son article Combien les animaux comptent-ils ?, énumère cinq positions morales qui remettent en question la discrimination spéciste. De façon générale, cette remise en cause est principalement négative : quels que soient les fondements que l'on se donne pour une éthique, l'espèce, étant une simple caractéristique biologique, ne peut être une caractéristique pertinente, affirme-t-elle.

Biologie et théorie de l'évolution

La théorie de l'évolution infirme l'idée selon laquelle les humains auraient une essence ou une nature spéciale et différente des autres animaux. Plus généralement, la biologie nous apprend que la notion d'espèce est à la fois pauvre et floue : elle ne désigne qu'un pool génétique, un ensemble d'individus plus ou moins interféconds à un instant. Toute conception essentialiste de l'espèce est donc scientifiquement infondée.

Dans La descendance de l'homme, Darwin affirmait qu'il n'y avait qu'une différence de degré, et non de nature, entre les humains et les autres mammifères, tant au plan physique que mental.

"Néanmoins la différence entre l'esprit de l'Homme et celui des animaux supérieurs, aussi grande soit-elle, est certainement une différence de degré et non de nature. Nous avons vu que les sentiments et les intuitions, les diverses émotions et facultés, tels que l'amour, la mémoire, l'attention, la curiosité, l'imitation, la raison etc., dont l'Homme se fait gloire, peuvent se trouver à l'état naissant, ou même parfois bien développé, chez les animaux inférieurs ".
Le biologiste de l'évolution Richard Dawkins critique le spécisme dans L'horloger aveugle 1986 et The God Dellusion 2006, Pour en finir avec Dieu sur la base de la théorie de l'évolution. Il compare les attitudes racistes du passé avec les attitudes spécistes actuelles.
Dans un chapitre de L'horloger aveugle, intitulé "Le seul vrai arbre de la vie", il explique que la distinction que nous opérons entre les espèces n'est due qu'au fait que les formes intermédiaires sont mortes. Les êtres intermédiaires entre les humains et les chimpanzés, par exemple, sont tout simplement nos ancêtres et les leurs jusqu'à l'ancêtre commun entre nos deux espèces.
C'est parce que nous n'avons pas sous les yeux ces êtres intermédiaires que nous pouvons raisonner selon un "esprit discontinuiste" discontinuous mind et pratiquer un "double standard" moral : par exemple condamner, au nom de la morale chrétienne, l'avortement d'une seule cellule œuf humaine tout en acceptant la vivisection d'un grand nombre de chimpanzés adultes intelligents.

Au cours d'une discussion avec Peter Singer en 2007, Richard Dawkins avoue qu'il continue de manger de la viande et dit :
"C'est un peu la position qu'avaient beaucoup de gens il y a 200 ans à propos de l'esclavage.
Beaucoup se sentaient mal à l'aise mais continuaient de le pratiquer".
Le philosophe James Rachels estime que la théorie de l'évolution a pour implication éthique d'abandonner la morale traditionnelle, fondée sur la religion et l'essentialisme, et d'adopter une éthique fondée sur l'individualisme moral :

"Selon cette approche, la façon dont un individu doit être traité est déterminée, non pas en considérant son appartenance de groupe, mais en considérant ses propres caractères particuliers.
Si A doit être traité différemment de B, la justification doit reposer sur les caractéristiques individuelles de A et sur les caractéristiques individuelles de B. On ne peut justifier de les traiter différemment en faisant valoir que l'un ou l'autre est membre d'un groupe privilégié ".

Arguments en faveur du spécisme

Les arguments en faveur du spécisme se fondent principalement sur des croyances religieuses, des conceptions philosophiques anthropocentriques et le concept de loyauté au groupe ici l'espèce.

Arguments religieux

Certaines traditions religieuses affirment que les animaux ont été créés à l’usage de l’Homme, et qu’à l’inverse les humains sont des créatures spéciales. Par exemple, les religions abrahamiques enseignent que l’Homme a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, contrairement aux animaux qui ont été créés pour servir l’Homme.
"Puis Dieu dit: "Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer et sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre". Genèse 1:26"
Bien que le bouddhisme reconnaisse aux animaux un statut moral d’êtres sensibles et bien que Bouddha ait prôné le végétarisme, le bouddhisme procède à une hiérarchie des êtres, certains étant plus avancés que d’autres dans le cycle des réincarnations.
Les animaux peuvent se réincarner en êtres humains, les humains peuvent être rétrogradés en animaux dans leur prochaine vie s’ils se sont mal comportés, et seuls les humains peuvent atteindre directement l’illumination les animaux devant d’abord se réincarner en humains.
Voir Réincarnation dans le bouddhisme.
On retrouve cette conception de progression dans les réincarnations dans l'hindouisme. Certains hindous sont végétariens, avec un profond respect pour les vaches en particulier représentant la terre/mère, la figure centrale.

Anthropocentrisme

La défense philosophique du spécisme est l’anthropocentrisme. Elle se fonde sur l’idée que les humains, et les humains seuls, possèdent des capacités mentales moralement pertinentes, comme la raison, le langage, l’autonomie, l’intelligence, etc. Traditionnellement, depuis Aristote, il s’agit de la raison, de la conscience de soi et de la capacité à agir moralement qui sont considérées comme exclusives à l'espèce humaine.
Les auteurs antispécistes répondent à la conception anthropocentrique de l’éthique de trois façons:

Il n’y a pas toujours de lien logique entre la capacité en question et le statut moral.
Par exemple, ils s'interrogent sur la raison pertinente qui ferait accorder moins d’importance aux intérêts, aux droits, à la dignité d’un individu au motif qu’il est moins intelligent qu’un autre. Ils considèrent que la souffrance d’un être ne devrait pas être ignorée au motif qu’il n’est pas un agent moral.
L’éthologie nous apprend que de nombreux animaux possèdent, à des degrés divers, les capacités en question. Les primates, par exemple, sont des individus sociaux intelligents, doté d’une vaste gamme d’émotions, ayant une conscience de soi. Ils sont capables de comprendre la réciprocité, l’équité, et d’agir selon des motivations morales ou proto-morales, empathie, sympathie, sollicitude
Il existe des humains qui sont dépourvus de ces capacités, ou les possèdent à un degré moindre que certains animaux, tels que les nouveaux-nés, les handicapés mentaux profonds, les séniles.
Il s'agit de l’argument des cas marginaux, qui consiste à soutenir que si nous accordons de la considération morale à ces humains, la même considération morale doit être accordée aux animaux non humains dotés des mêmes capacités ou de capacités supérieures.
Ces trois points permettent ainsi d'ouvrir un débat sur le positionnement anthropocentrique. On peut par exemple penser au cycle de l'élévation de David Brin qui introduit un monde où les chimpanzés, les dauphins, les gorilles et les chiens sont reconnus comme des êtres conscients doués d'autonomie et égaux aux humains dans les limites de l'oeuvre de fiction.

La préférence pour le groupe

Plusieurs auteurs ont affirmé que les humains ont un devoir de préférence envers leur espèce et que ce devoir fondait le spécisme.
Singer a répondu à cet argument qu’en toute logique cette préférence envers le groupe s'applique à tous les groupes auxquels nous appartenons : le groupe ethnique, la caste, le sexe, la nation, etc., et qu’en conséquence si nous acceptions l’argument de la préférence envers le groupe, nous devrions accepter qu’un individu pratique, voire ait le devoir de pratiquer, des discriminations en faveur de son propre sexe, groupe ethnique, groupe religieux, etc. nous devrions alors accepter et encourager le népotisme, le tribalisme, le nationalisme, etc. Le principe de préférence envers le groupe "espèce humaine" serait donc contraire au principe d'égale considération des intérêts défendu par Singer et contraire à l'universalisme (qui inspire par exemple la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Films abordant le sujet du spécisme
The Animals Film 1981
Enemy Mine 1985
Futur immédiat, Los Angeles 1991 1988
Star Trek 6 : Terre inconnue 1991
La Belle Verte 1996
A Cow at My Table 1998
Meet Your Meat 2005
Earthlings 2005
Behind the Mask 2006
District 9 2009
Peaceable Kingdom : The Journey Home 2009
The Cove 2009
Speciesism : The Movie 2013

Antispécisme

Mouvement philosophique et politique de lutte contre le spécisme. Pour la discrimination elle-même.
L'antispécisme est un mouvement datant des années 1970, qui affirme que l'espèce à laquelle appartient un être n'est pas un critère moral pertinent pour décider de la manière dont on doit le traiter et des droits qu'on doit lui accorder. L'antispécisme s'oppose à l'humanisme qui place l'espèce humaine avant toutes les autres, à la maltraitance, mais aussi à l'exploitation et à la consommation des animaux par les êtres humains.

Le mot spécisme, speciesism en anglais a été introduit en 1970 par le Britannique Richard Ryder et repris en 1975 par le philosophe utilitariste Peter Singer.

Définition du spécisme et de l'antispécisme

Le spécisme ou espécisme est défini comme une forme de discrimination concernant l'espèce, mise en parallèle avec toutes les formes de domination d'un groupe sur un autre comme le racisme discrimination concernant la race ou le sexisme,discrimination concernant le genre.
En pratique, selon l'antispécisme, cette idéologie justifie et impose l’exploitation et l’utilisation des animaux par les humains de manières qui ne seraient pas acceptées si les victimes étaient humaines.
Les animaux sont élevés et abattus pour nous fournir de la viande ; ils sont pêchés pour notre consommation ; ils sont utilisés comme sujets d'expérimentation pour nos intérêts scientifiques ; ils sont chassés pour notre plaisir sportif
Ainsi, selon l'antispécisme, le spécisme est une idéologie condamnable, et un mouvement de libération animale est nécessaire pour ajuster les pratiques humaines avec les progrès actuels du Zeitgeist.

Peter Singer précise, dans son livre La Libération animale :

Je soutiens qu'il ne peut y avoir aucune raison — hormis le désir égoïste de préserver les privilèges du groupe exploiteur — de refuser d'étendre le principe fondamental d'égalité de considération des intérêts aux membres des autres espèces.
L'égalité que prône l'antispécisme concerne les individus, et non les espèces. Les intérêts des individus, à vivre une vie heureuse, à ne pas souffrir doivent être pris en compte de manière égale, indépendamment de l'espèce de ces individus. L'espèce peut intervenir, mais uniquement dans la mesure où il en résulte quelque caractéristique pertinente pour la détermination des intérêts.
C'est pourquoi il est moins grave, écrit Singer, de donner une claque, de même intensité à un cheval qu'à un bébé humain ; car la peau du cheval est plus épaisse que celle du bébé, et sa souffrance effective sera donc moindre.

Ainsi, les auteurs antispécistes ne prônent pas nécessairement une égalité de traitement ou une égalité des droits ; tout comme il serait absurde d'accorder à un homme mâle le droit à l'avortement, il est absurde d'accorder à une poule le droit de fréquenter l'université.
Les différences de traitement ou de droits ne sont cependant justifiables qu'en fonction de caractéristiques individuelles, et non collectives. Si le mal qu'il y a à tuer un être dépend de la capacité qu'a cet être à se projeter dans l'avenir, thèse que défend Singer, il est plus grave de tuer un être humain adulte normal que de tuer une vache ; mais il est plus grave aussi de tuer une vache, qui possède cette capacité à un certain niveau, que de tuer un nouveau-né humain, qui ne la possède presque pas, en pratique, il est nécessaire de tenir compte aussi de la douleur éventuelle causée aux parents et aux proches, dans un cas comme dans l'autre.
L'antispécisme n'implique aucun discours sur les intérêts des espèces ; il n'apparaît pas du tout évident qu'une espèce, entité collective, ait en tant que telle un intérêt quel qu'il soit, y compris un intérêt à survivre.
L'antispécisme ne s'offusque pas particulièrement de la disparition d'une espèce ; l'intérêt à vivre de la dernière baleine bleue n'est pas plus important que celui de chacun des centaines de millions de poulets qui sont abattus chaque jour.

Peter Singer est utilitariste, mais d'autres auteurs antispécistes rejettent l'utilitarisme, et se fondent sur des théories éthiques d'inspiration plus kantienne Tom Regan, en particulier, et mettent en avant les droits des animaux.
Paola Cavalieri, dans son article Combien les animaux comptent-ils ?, énumère cinq positions morales qui remettent en question la discrimination spéciste. De façon générale, cette remise en cause est principalement négative : quels que soient les fondements que l'on se donne pour une éthique, l'espèce, étant une simple caractéristique biologique, ne peut être une caractéristique pertinente, affirme-t-elle.

Aspects culturels

Les antispécistes réservent la plupart de leurs critiques à la culture de l' anthropocentrisme qu'ont formulé certains théologiens chrétiens. En effet, le dogme selon lequel l'Homme est créé à l'image de Dieu fait homme, Jésus, est en contradiction directe avec la doctrine antispéciste de l'égalité en dignité des espèces.
Pour un chrétien, les autres espèces ont été créées par Dieu pour servir à l'Homme : même si elles méritent le respect que leur confère le statut de créatures de Dieu, elles restent inférieures et n'ont pas droit au Salut, ni aux sacrements, etc.
Néanmoins, si l'on tient compte de la Bible hébraïque originelle, dénuée d'interprétations catholiques ou anthropocentristes, le Dieu chrétien s'est fait homme pour les seuls hommes, interprétations influencées par les Pères de l'Église adeptes de la métempsycose, lié au manichéisme, au pythagorisme, à Empédocle, au pharisaïsme, par l'influence du néoplatonisme qui instille une rupture entre l'homme et les autres créatures, et par les rapprochements métaphoriques entre les démons et les bêtes, le serpent du Péché originel fut assez tardivement identifié au diable, ce que la Genèse ne faisait pas, on remarquera, alors, que, dans le judaïsme primitif, la domination sur les poissons et les oiseaux par un Adam végétarien et ses successeurs n'est que de l'ordre du concept et non de la pratique, le titre de souverain des animaux n'étant qu'honorifique, la Genèse n'indiquant nulle part qu'ils ont besoin d'être dirigés ou qu'ils doivent l'être pour accomplir leur destinées, animaux qui d'ailleurs louent à leur manière Dieu Psaumes, CXLVIII:.
Certaines religions ou cultures majeures paraissent se rapprocher de l'antispécisme.
La croyance en la réincarnation dans l'hindouisme, qui est plus une culture avec des courants religieux en son sein, soit liés au shivaïsme, au vishnouïte, shaktisme, etc, le jaïnisme et le bouddhisme amène à proscrire la consommation des animaux et à éviter autant que possible de les tuer, de les faire souffrir. La notion d'être sensible, qui, quelle que soit l'espèce à laquelle il appartient, est centrale dans l'hindouisme, le bouddhisme et le jaïnisme.
C'est parce que tous les animaux sont dotés de cette âme commune, principe vital commun à tout être vivant, même vouloir vivre selon le philosophe Arthur Schopenhauer qu'il convient de ne pas, les blesser, les tuer, voir à hindouisme et non-violence. Tous les textes sacrés, qu'ils soient hindous, bouddhiste ou jaïn, enseignent le respect envers toutes les créatures vivantes (notion de l'ahimsa comme valeur suprême, norme sociale, politique, et idéal le plus élevé.

Ahimsâ.

Dans l'hindouisme, le jaïnisme et de manière générale dans les religions et philosophies indiennes (bouddhisme, ayyavazhi), la séparation entre humanité et animalité n'est pas en conséquence une séparation de nature mais une différence de degré.

Selon l'hindouisme, les animaux possèdent le sourire, le rire, les pleurs, etc., comme le démontre ce chant du poète vishnouite Toukaram :

" Je ne pouvais plus mentir, donc j'ai commencé à appeler mon chien : Dieu. D'abord il m'a regardé, embarrassé ! Alors il a commencé à sourire, alors il a même dansé ! Je l'ai gardé auprès de moi : maintenant il ne mord même plus ! Je me demande si ceci pourrait marcher sur les gens? "
Pour la branche philosophique du Mimamsa, les animaux ont néanmoins plus de tamas inconscience que l'homme, d'où leur innocence, ce qui les rapproche des jeunes enfants.
Cependant, tous les philosophes hindous s’accordent à reconnaître à l’animal les mêmes capacités de perception et de raisonnement par inférence qu’à l’homme8 : c’est essentiellement l’inaptitude au rite védique ou à transcender le rite karma qui fait de l’animal un être non-humain, résultat de ses actes antérieurs, fautes commises dans une vie humaine : c'est d'ailleurs aussi l'absence de pratique rituelle qui fait l'unique différence essentielle entre les divinités et les hommes les animaux et les dieux ont ainsi un point commun, celui de ne pas faire de rite, ce qui est la seule chose qui les distingue réellement de l'humanité. Du point de vue hindou, il n'y a donc pas de séparation nette entre humanité et animalité ; d'ailleurs, les " dernières des créatures" ne sont ni les végétaux ni les animaux selon les lois de Manu, mais les hommes cruels, rudes, appelés démons.
Dans le monde chinois, selon les perspective du taoïsme et du confucianisme il n'y a pas de séparation nette entre humanité et animalité non plus, pas de séparation de nature, mais différence de degré aussi, animaux et humains étant en réalité interdépendants ; ainsi les ouvrages confucianiste de l'antiquité déclarent :
"Qu'il n'y a pas de différence entre l'homme ordinaire et l'animal, que tous sont des enfants de la Nature, et cela implique une sorte de fraternité. Mais les mêmes textes précisent aussi que seul l'homme éclairé se distingue de la bête. "
— Danielle Elisseeff, Le rapport homme/animal quelques vérités premières à lasource des croyances chinoises, in Si les lions pouvaient parler, essais sur la condition animale, sous la direction de Boris Cyrulnik, p.1484
Le confucianisme met aussi en cause une certaine perception chinoise du sens de la vie pour toute créature, et considère comme une erreur le fait de donner une définition d'un propre de l'homme pour l'humanité :

"Dans les faits, la position confucéenne encourage l'établissement d'une sorte de correspondance entre la manière dont une civilisation considère les animaux, et celle dont ses élites traitent les hommes réputés ordinaires, ceux qui n'ont ni la primauté du savoir, ni la primauté du pouvoir.
C'est pourquoi, et quoi qu'en disent certains observateurs de la société chinoise qui tendent à considérer les rapports homme-animal comme un non-sujet, rien n'est, en fait, plus révélateur de ce qui peut arriver à l'homme simple dont l'Etat aura besoin demain, comme un prince en appétit réclame un ragoût. Si l'animal en Chine est un non-sujet, c'est peut-être que le même danger menace le citoyen ordinaire."

— Danielle Elisseeff, Le rapport homme/animal quelques vérités premières à lasource des croyances chinoises, in Si les lions pouvaient parler, essais sur la condition animale, sous la direction de Boris Cyrulnik, p.1484
La consommation d'aliments d'origine animale est un élément central du régime alimentaire de la majorité des populations humaines[réf. nécessaire]. Dans presque toutes les cultures, l'Homme considère comme normal d'exploiter ou de tuer des individus d'autres espèces[réf. nécessaire], parce qu'elles sont considérées tantôt comme profitables, tantôt comme nuisibles. Enfin, de nombreuses cultures pratiquaient des sacrifices animaux et humains. Le militantisme antispéciste recherche une véritable révolution morale, un changement radical de la manière de penser.

Pratique de l'antispécisme

L'individu qui pratique les principes antispécistes considère généralement qu'il doit suivre un régime végétarien, voire végétalien. La personne peut aussi décider d'éviter toute matière de provenance animale, comme le cuir, la laine ou la soie, et les remplacer par des matières végétales ou synthétiques végane.

Sources théoriques et philosophiques de l'antispécisme

Claude Lévi-Strauss en 2005 :
La critique antispéciste correspond de manière plus large à celle du posthumanisme, qui a connu un développement certain avec les sciences sociales qui puisent leur source dans la pensée rousseauiste et dont Claude Lévi-Strauss est, par exemple, le plus illustre représentant :

"C'est maintenant ... qu'exposant les tares d'un humanisme décidément incapable de fonder chez l'homme l'exercice de la vertu, la pensée de Rousseau peut nous aider à rejeter l'illusion dont nous sommes, hélas ! en mesure d'observer en nous-mêmes et sur nous-mêmes les funestes effets.
Car n'est-ce-pas le mythe de la dignité exclusive de la nature humaine qui a fait essuyer à la nature elle-même une première mutilation, dont devrait inévitablement s'ensuivre d'autres mutilations ?
On a commencé par couper l'homme de la nature, et par le constituer en règne souverain ; on a cru ainsi effacer son caractère le plus irrécusable, à savoir qu'il est d'abord un être vivant. Et en restant aveugle à cette propriété commune, on a donné champ libre à tous les abus.
Jamais mieux qu'au terme des quatre derniers siècles de son histoire l'homme occidental ne put-il comprendre qu'en s'arrogeant le droit de séparer radicalement l'humanité de l'animalité, en accordant à l'une tout ce qu'il refusait à l'autre, il ouvrait un cercle maudit, et que la même frontière, constamment reculée, servirait à écarter des hommes d'autres hommes, et à revendiquer au profit de minorités toujours plus restreintes le privilège d'un humanisme corrompu aussitôt né pour avoir emprunté à l'amour-propre son principe et sa notion."

— Claude Lévi-Strauss, Anthropologie Structurale Deux 1973, p.53 :
Critique philosophique du terme Animal et du" propre de l'homme"
En parallèle avec l'antispécisme, le terme animal, au singulier, est rejeté par le philosophe français Jacques Derrida dans sa généralité, – parce qu'il est une simplification conceptuelle vue comme un premier geste de répression violente à l'égard des animaux de la part des hommes, et qui consiste à faire une césure totale entre l'humanité et l'animalité, et un regroupement tout aussi injustifié entre des animaux qui demeurent des vivants radicalement différents les uns des autres, d'une espèce à une autre :

" Chaque fois que on dit L'Animal , chaque fois que le philosophe, ou n'importe qui, dit au singulier et sans plus L'Animal, en prétendant désigner ainsi tout vivant qui ne serait pas l'homme ..., eh bien, chaque fois, le sujet de cette phrase, ce on, ce je dit une bêtise. Il avoue sans avouer, il déclare, comme un mal se déclare à travers un symptôme, il donne à diagnostiquer un je dis une bêtise. Et ce je dis une bêtise devrait confirmer non seulement l'animalité qu'il dénie mais sa participation engagée, continuée, organisée à une véritable guerre des espèces."

L'Animal que donc je suis, Jacques Derrida.

Ainsi, dans son dernier ouvrage, L'Animal que donc je suis, le philosophe français Jacques Derrida conçoit la question de l'animal comme une réponse à la question du propre de l'homme , et a mis en doute la capacité à ce dernier d'être en droit de se faire valoir toujours aux dépens de l'animal, alors qu'il semble bien que ce réflexe conceptuel soit, par essence, un préjugé, et non le fruit d'un raisonnement philosophique garant de ce droit :

"Il ne s'agit pas seulement de demander si on a le droit de refuser tel ou tel pouvoir à l'animal parole, raison, expérience de la mort, deuil, culture, institution, technique, vêtement, mensonge, feinte de la feinte, effacement de la trace, don, rire, pleur, respect, etc. – la liste est nécessairement indéfinie, et la plus puissante tradition philosophique dans laquelle nous vivons a refusé tout cela à l'animal, il s'agit aussi de se demander si ce qui s'appelle l'homme a le droit d'attribuer en toute rigueur à l'homme, de s'attribuer, donc, ce qu'il refuse à l'animal, et s'il en a jamais le concept pur, rigoureux, indivisible, en tant que tel."

— L'Animal que donc je suis p. 185, Jacques Derrida.
Antispécisme et humanisme

La morale antispéciste peut être perçue soit comme une généralisation au-delà des frontières de l'espèce humaine de l'humanisme, donc une sorte d'universalisme de la compassion ; soit comme un anti-humanisme, dans le sens où elle refuse à l'être humain une essence qui le placerait au-dessus des autres animaux par exemple, dans la culture hindoue, contrairement à la culture chrétienne, l'humanité a une différence de degré avec les autres animaux, non de nature.

Liens
http://youtu.be/PDp9frzUJhU La révolution égalitariste
http://youtu.be/n9Nhaa-QXPc les thèses du philosophe
http://youtu.be/UHzwqf_JkrA Conférence ( anglais)
http://youtu.be/gMZvIZEO1E0 Les droits des animaux
http://youtu.be/M2ZIIwRgqv4 Distinction humain/animal


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Posté le : 05/07/2014 23:13

Edité par Loriane sur 06-07-2014 15:38:34
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Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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