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Accueil >> newbb >> Jean-Baptiste Corot [Les Forums - Photographe/Peintre]

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Jean-Baptiste Corot
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Le 22 février 1875, à 78 ans, meurt Jean-Baptiste Camille Corot

dans le 10e arrondissement de Paris, au 56 de la rue du Faubourg-Poissonnière, né le 16 juillet 1796 à Paris, peintre et graveur français formé à l'académie de Charles Suisse, il eut pour élève Charles le Roux.
Il passa longtemps pour un peintre amateur qui avait tout loisir de voyager non seulement un peu partout en France, mais aussi en Italie, où il résida à trois reprises. Au cours de ses pérégrinations, il ne cessa de peindre des paysages idylliques, généralement étoffés de petits personnages, selon les règles du paysage classique. Il est l'un des fondateurs de l'école de Barbizon.

En bref

Zola voyait en Corot un précurseur de Pissarro et de Jongkind, le premier à avoir rompu avec le paysage classique hérité de Poussin, pionnier de la peinture de plein air et du “sentiment vrai ... de la nature” Mon Salon. Les paysagistes, 1868. Ce jugement, fondé essentiellement sur les paysages de la dernière manière de l'artiste, ne rend pas compte de l'originalité véritable de Corot. Un “pleinairisme” avant la lettre se pratiquait depuis longtemps – chez Alexandre François Desportes 1661-1743, chez le Gallois Thomas Jones 1743-1803. À l'inverse, une toile comme Souvenir de Mortefontaine 1864, musée du Louvre renoue, tard dans le siècle, avec le classique paysage composé en atelier, peuplé de figures de convention, dont le jeune Corot passe pour avoir été le fossoyeur. Jusqu'à la fin de sa vie, Corot resta un classique. La révolution dont on le crédite dans l'art du paysage s'inscrit en fait dans la logique amorcée par Pierre-Henri de Valenciennes, 1750-1819 et par les tenants du “paysage historique” de la fin du XVIIIe siècle. Les études italiennes peintes par ce fils de commerçants parisiens, parti pour Rome à ses frais, entre 1825 et 1828, affichent un refus quelque peu ambigu de l'“histoire”, s'attachent à une nature très construite, géométrisée, souvent urbaine. Elles renouvellent le genre de la veduta, vue stéréotypée peinte pour une clientèle de touristes. Attentif à toutes les innovations – pratiquant parmi les premiers 1853 la technique du cliché-verre qui consiste à dessiner sur une plaque photographique, tirée ensuite sur papier sensible –, Corot resta un esprit libre, jouant les autodidactes naïfs, en marge des courants artistiques de son temp.
Les Salons très politisés de l'époque révolutionnaire ont paradoxalement consacré en France le succès du paysage et du portrait. La production dans ces domaines – à Paris, en province, dans le groupe européen des artistes vivant à Rome – accompagne un relatif désintérêt du public pour la peinture d'histoire officielle. Élève d'Achille-Etna Michallon 1796-1822, premier lauréat du prix de Rome de paysage historique, institué à l'instigation de Valenciennes, et qui marqua officiellement la reconnaissance académique d'un genre tenu pour mineur depuis le XVIIe siècle, passé après la mort de Michallon dans l'atelier de Jean-Victor Bertin, 1767-1842, Jean-Baptiste Camille Corot apprit à travailler sur le motif pour composer ensuite, en atelier, des paysages qui servent de décor à une action historique, biblique ou mythologique. La technique de l'époque est simple : l'artiste dessine en plein air, peint sur le motif des “études” à l'huile sur carton. Ces matériaux sont nécessaires à l'élaboration des compositions exposées ensuite, qui n'ont qu'un rapport lointain avec le réel. Toute sa vie, Corot s'adonna à ce genre noble, qui rattache le paysage à la “grande peinture”. Un tableau comme Agar dans le désert, 1835, Metropolitan Museum, New York est construit en reprenant des éléments arbres, rochers étudiés en divers lieux. Tant Homère et les Bergers, 1845, musée de Saint-Lô que le Baptême du Christ, 1845-1847, église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, Paris témoignent de cette volonté de prolonger, dans la composition autant que dans les sujets eux-mêmes, une tradition.
Dans ses œuvres tardives, alors que le paysage historique est un genre démodé, que le prix de Rome en cette section avait été supprimé 1863, Corot continue de peindre des divinités dans les forêts imaginaires qu'il prétend représenter “de souvenir” Une matinée, danse des nymphes, 1860, musée d'Orsay. On peut donc interpréter ses dernières œuvres comme l'affirmation, à contre-courant, de la pérennité d'une manière qu'il hérite entièrement du XVIIIe siècle. Corot s'affiche lecteur d'André Chénier en un temps où le réalisme triomphe. Zola s'écrie en 1866 : “Si M. Corot consentait à tuer une fois pour toutes les nymphes dont il peuple ses bois, et à les remplacer par des paysannes, je l'aimerais outre mesure.”

Sa vie

Jean-Baptiste Camille Corot est né au numéro 125 de la rue du Bac, à Paris. Corot est issu d’une famille de commerçants aisés : sa mère, Marie-Françoise Corot 1768-1851, née Oberson, était d’origine suisse, et son père, Jacques Louis Corot 1771-1847, d'origine bourguignonne, tiennent un magasin de mode réputé, à l’angle de la rue du Bac et du quai Voltaire, à Paris5. Les Corot ont deux autres enfants, Annette Octavie 1793-1874 et Victoire Anne 1797-1821 qui vivent à l'étage au-dessus du magasin.

Corot fait des études sans éclat à la pension Letellier à Paris 1803-1807, puis au Lycée Pierre-Corneille de Rouen 1807-1812. Le dimanche, il est accueilli par des amis de ses parents, les Sennegon, auprès desquels il apprendra à aimer la nature, famille dont le fils, Laurent Denis Sennegon épousera la sœur du peintre en 1817. Au sortir du pensionnat du lycée de Poissy en 1815, il est placé par son père chez deux marchands de drap successivement, à Paris, Ratier, rue de Richelieu où le nouvel apprenti se révèle un si piètre vendeur que son patron l'emploie comme commis coursier, et en 1817 Delalain, rue Saint-Honoré. Mais le jeune homme n’a guère de goût pour le commerce, et suit des cours de dessin à l'Académie de Charles Suisse du quai des Orfèvres le soir. En 1822, alors que son père veut l'établir en lui offrant un fonds de commerce pour reprendre le flambeau familial, il finit par convaincre ses parents de l’autoriser à poursuivre une carrière de peintre, en obtenant d’eux une rente annuelle de 1 500 livres, dont bénéficiait précédemment sa sœur morte en 1821. L’aisance de ses parents le met à l’abri du besoin, mais, en contrepartie, il restera dépendant d’eux jusqu’à leur mort. Il peut désormais louer un studio quai Voltaire et en fait son atelier

Au printemps de cette même année, il entre dans l’atelier du peintre paysagiste Achille Etna Michallon, guère plus âgé que lui, qui rentre de Rome, où l’a conduit le Grand Prix du paysage historique, obtenu en 1817. Michallon inculque à Corot les principes du néoclassicisme et l’encourage à travailler en plein air. Mais il meurt quelques mois plus tard, et Corot poursuit sa formation avec Jean-Victor Bertin, qui a eu Michallon comme élève, et qui, comme lui, enseigne à Corot la science des compositions néoclassiques et du paysage historique. Ses deux maîtres ont été des élèves et émules de Pierre-Henri de Valenciennes, un des précurseurs du paysage moderne qui encourageait ses élèves à peindre en plein air des études qui leur servaient ensuite pour composer leurs tableaux. C'est dans cette lignée que Bertin l’incite à aller travailler en forêt de Fontainebleau. Corot sera ainsi l’un des premiers peintres à travailler dans le village de Barbizon. Il ira également peindre dans la vallée de la Seine, et sur les côtes de la Manche.
Le rapport entre les idéaux classiques et l’observation de la nature, lui-même hérité de l’enseignement de Pierre-Henri de Valenciennes, devait rester fondamental tout au long de sa carrière.

Le début d’une carrière

Depuis le xviiie siècle, le voyage en Italie fait partie du Grand Tour, formation de tout jeune artiste. Corot est déjà familier des paysages italiens, qu’il a copiés sur les toiles rapportées d’Italie par son maître Michallon. C’est donc tout naturellement qu’il demande à ses parents de financer son premier voyage. Il séjournera, entre 1825 et 1828, à Rome, Naples et Venise. Durant ce séjour, il se lie à un autre paysagiste néoclassique précurseur de l’école de Barbizon, Théodore Caruelle d'Aligny. Il se rend une seconde fois en Italie en 1834 Toscane, Venise, et à nouveau en 1843.
Corot parcourt aussi sans relâche les provinces françaises à la recherche de paysages qu’il peint pour le plaisir et pour l’enrichissement visuel qu’ils lui apportent : s’il a commencé à exercer ses talents de jeune peintre à Ville-d'Avray, près de Paris, il se rend fréquemment, entre 1830 et 1845, en Normandie, chez ses amis les Sennegon, mais aussi en Auvergne, en Provence, en Bourgogne, en Bretagne, chez son élève et ami Charles Le Roux, au Pasquiaud en Corsept, en Charente, dans le Morvan en particulier à Lormes, ainsi qu’en Suisse. Le plus souvent, il séjourne chez des amis peintres ou drapiers.
Il peint surtout des paysages, mais s’intéresse aussi avec bonheur aux architectures, La Cathédrale de Chartres, 1830. Mais ces toiles ne sont pour lui que des études, qu’il ne songe pas à exposer. Elles sont en effet destinées à être réemployées dans des compositions plus ambitieuses, à caractère historique, mythologique ou religieux, seules dignes, selon l’idéal néoclassique, d’être présentées au public.
Corot affronte pour la première fois le Salon en 1835 avec un grand tableau intitulé Agar dans le désert, illustration d’un épisode de la Genèse, qui est reçu favorablement. Dans les années suivantes, Corot participera régulièrement au Salon, alternant thèmes religieux et mythologiques. À partir de cette époque, il attire l’attention de ses contemporains et, souvent, leur admiration. Pourtant, Corot s’avère difficile à classer, et échappe aux écoles : si les modernes, séduits par son traitement du paysage, regrettent son attachement obstiné aux thèmes néoclassiques, les néoclassiques, pour leur part, regimbent devant le traitement réaliste de ses arbres et de ses rochers.

La maturité

À partir des années 1850, la notoriété de Corot grandit, et le public et les marchands commencent à s’intéresser à lui. Ses parents disparus (sa mère en 1851, son père dès 1847, il se trouve à la fois plus indépendant financièrement et libéré des contraintes familiales.
Il continue à voyager, parcourt le Dauphiné en compagnie du peintre et ami Daubigny, avec qui il va peindre à Auvers-sur-Oise. Corot se rend régulièrement à Arras et Douai, chez Constant Dutilleux et ses deux gendres Charles Desavary et Alfred Robaut, avec qui il s’est lié d’amitié. Il s’initie auprès de Dutilleux à la technique du cliché-verre, dont il produira une soixantaine d’exemplaires. Il se rend à plusieurs reprises en Limousin, notamment à Saint-Junien, sur les bords de la Glane, site qui porte désormais son nom et au Mas Bilier, près de Limoges, chez un de ses amis.
Il est, par ailleurs, de plus en plus attiré, à partir de 1850, par une peinture dans laquelle il laisse libre cours à son imagination, délaissant l’exactitude du paysage peint sur le motif, qu’il remodèle à son gré, et renonçant aux récits historiques, qui ne sont plus qu’un prétexte à des paysages rêvés et baignés de halos argentés ou dorés. Le thème du souvenir devient prépondérant dans son œuvre, mêlant les réminiscences d’un site et les émotions qui restent associées dans la mémoire du peintre. Se succèdent alors des toiles telles que Matinée, Danse des Nymphes, Souvenir de Marcoussis ou le célèbre Souvenir de Mortefontaine.
En 1862-1863, il séjourne à Saintes et participe, avec Gustave Courbet, Louis-Augustin Auguin et Hippolyte Pradelles à un atelier de plein air baptisé groupe du Port-Berteau d'après le nom du joli site des bords de la Charente dans la commune de Bussac-sur-Charente adopté pour leurs séances communes de peinture. Point d'orgue de la convergence féconde entre les quatre artistes, une exposition collective réunissant 170 œuvres est présentée au public le 15 janvier 1863 à l’hôtel de ville de Saintes.
En 1846, il est fait chevalier de la Légion d'honneur pour son œuvre, et il est promu officier en 1867. Cependant, ses amis, considérant qu’il n’avait pas été officiellement reconnu à sa juste valeur (il n’avait pas reçu la médaille de première classe au Salon, lui offrirent leur propre médaille en 1874, peu avant sa mort.
Pendant les dernières années de sa vie, Corot gagna de fortes sommes d’argent grâce à ses toiles, qui étaient très demandées. Sa générosité était proverbiale : en 1871, il donna 20 000 francs aux pauvres de Paris, qui subissaient le siège des Prussiens. En 1872, il acheta une maison à Auvers-sur-Oise, qu’il offrit à Honoré Daumier, devenu aveugle et sans ressource. En 1875, il donna 10 000 francs à la veuve de Jean-François Millet pour l’aider à élever ses enfants. Sa générosité n’était donc pas une légende. Il aida également financièrement un centre pour jeunes déshérités, rue Vandrezanne, à Paris.
Retiré à Coubron en automne 1874, où se situent les vestiges de la célèbre forêt de Bondy, et, atteint d'un cancer à l'estomac, Corot en revint le 25 janvier 1875. Il resta alité, pour mourir à Paris le 22 février 1875 à 11 h3,2. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise division 24.
On voir sur la tombe de Jean batiste corot, une fontaine de marbre blanc ornée d’un médaillon de bronze sculpté par Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume, inaugurée le 27 mai 1880, borde la rive est de l’étang neuf de Ville-d’Avray.

Les “études”

Quand Corot s'emploie en revanche à peindre dans des sites obligés, il en renouvelle la vision, Le Colisée vu de la basilique de Constantin, musée du Louvre. Faites pour rester à l'atelier, pour servir d'aide-mémoire, ces études fixent un instant de la journée, un éclairage. Utiles à l'artiste et à ses élèves, ces tableautins que l'on n'encadrait pas décoraient au retour les murs des ateliers, voir l'arrière-plan de La Dame en bleu, 1874, musée du Louvre. On les conservait rarement après la mort des artistes. Il est donc original, en ces années, de s'affirmer comme un maître de l'étude peinte. Corot acquiert une renommée certaine dans le milieu cosmopolite des paysagistes qui travaillent alors dans la campagne romaine, mais, comme les Britanniques, les Allemands, les Nordiques avec lesquels, dans le petit groupe français, il travaille, il se place lui aussi dans les sites pittoresques. On reconnaît son habileté, nul ne le juge “révolutionnaire”.
C'est l'idée de montrer à tous de telles pochades, comme Corot lui-même les nommait, de les considérer comme des œuvres achevées, susceptibles d'être exposées, qui constitue sans doute la révolution opérée par l'artiste. À une époque où son ambition reste d'envoyer au Salon un grand paysage composé, conçu strictement selon les normes du temps, Le Pont de Narni, 1827, National Gallery, Ottawa, il n'a sans doute aucune conscience de la valeur que le goût des années suivantes accorderait à une production mineure, très abondante, mais clairement en marge de son métier. Si révolution il y a, elle intervient tardivement : ce n'est qu'en 1849 qu'il expose au Salon la Vue du Colisée, peinte en 1826, et qu'à sa mort il légua au Louvre. Le tableau fait partie d'un “triptyque”, avec Le Forum, musée du Louvre, et Vue des jardins Farnèse, Phillips Collection, Washington, qui constitue à la fois un hommage à la classique peinture de ruines, de tradition romaine, et un regroupement d'études montrant un même lieu, sous des angles différents, à trois moments de la journée. Commencées en plein air, élaborées en plusieurs séances, de telles toiles sont retravaillées en atelier, notamment dans les frondaisons, pour en accentuer de manière artificielle le caractère spontané. Le regard du peintre sur la Rome antique, considérée comme un paysage comme un autre, était neuf en 1826 ; le regard du spectateur de 1849, qui a appris à voir des paysages sans figures mythologiques, qui ne racontent rien et prétendent à la vérité, l'est tout autant.
Tout au long de ses voyages en France, outre le séjour italien de sa jeunesse et les deux voyages qu'il fit à nouveau dans la péninsule en 1834 et en 1843, Corot multiplie les “vues”, naïves en apparence, de ce qu'il voit de sa fenêtre ou du bord d'un chemin, Orléans et la tour de Saint-Paterne, 1843, musée de Strasbourg. Pourtant, la culture visuelle de celui qui s'habille comme un paysan pour arpenter la campagne et prétend tout ignorer des maîtres est réelle. À Rome, il avait peint, comme un hommage, une vue des berges du Tibre, sans personnage, La Promenade du Poussin 1826-1827, musée du Louvre. Son Odalisque romaine Marietta, 1843, Petit Palais invoque Ingres. La Jeune Fille à la perle, 1869, musée du Louvre emprunte sa pose à la Joconde. Corot a donc conscience d'inscrire sa peinture dans une histoire de l'art. Ses révolutions ont toujours été faites dans la voie que ses maîtres lui avaient désignée : faire reconnaître la dignité du paysage ; montrer, grâce à ses figures et à ses portraits Claire Sennegon, 1838, musée du Louvre, qu'il n'est pas qu'un paysagiste.

Corot, chef d'école ?

Corot se distingue donc autant du néo-classicisme qui constituait sa culture de jeunesse que d'un romantisme, devenu style officiel à l'époque de sa maturité. Admiré par Delacroix et par Baudelaire, par Millet et par Zola, il s'affiche indifférent aux débats artistiques de son temps. Sans préoccupations politiques, il commence en 1830 à peindre la cathédrale de Chartres, achevée en 1872 (musée du Louvre). On l'estime durant sa vie pour des œuvres (La Fuite en Égypte, 1840, église de Rosny-sur-Seine) qui sont aujourd'hui oubliées. Dès ses années de Rome, Théodore Caruelle d'Aligny (1798-1871), à la terrasse du café Greco où se retrouvent les paysagistes, l'avait appelé “notre maître”. Corot eut en effet de nombreux élèves et une foule d'imitateurs – d'où les faux Corot que l'on trouve dans tous les musées du monde et les problèmes d'attribution que posent bon nombre des toiles qui lui sont trop généreusement données. Par ses dessins, son œuvre gravé – Corot, auteur d'une centaine de planches, pratiqua l'eau-forte, la lithographie, le cliché-verre surtout –, le nombre important de ses peintures – peut-être un peu moins de trois mille œuvres –, Corot exerça une grande influence sur tous les suiveurs qui adoptèrent sa manière mais aussi sur les artistes du groupe de Barbizon – et ainsi, dans l'Europe entière, en particulier chez les Macchiaioli italiens à la génération suivante.

Influence

Corot est parfois appelé le père de l’impressionnisme. Toutefois, c’est une appréciation qu’il faut nuancer.
Ses recherches sur la lumière, sa prédilection pour le travail sur le motif et pour le paysage saisi sur le vif anticipent l’impressionnisme. Mais Corot craignait les bouleversements, en art comme en politique, et il est resté fidèle toute sa vie à la tradition néoclassique, dans laquelle il avait été formé. S’il s’en est écarté, vers la fin de sa carrière, c’est pour s’abandonner à l’imagination et à la sensibilité dans des souvenirs, qui annoncent le symbolisme autant ou davantage que l’impressionnisme. Corot, inspiré par Nicolas Poussin et Pierre-Henri de Valenciennes, peint en plein air ses études qu'il n'expose jamais, réalise ses tableaux en atelier puis à partir des années 1850 peint des tableaux de souvenirs faits de réminiscences.
Faire de Corot le père de l’impressionnisme semble ainsi être hasardeux, notamment du fait que le courant impressionniste s’est développé largement en dehors de lui, voire malgré lui, même s’il n’y est pas resté entièrement étranger ; et trop peu, parce que Corot a bâti une œuvre assez riche et variée pour toucher à tous les courants de son époque. Corot réalise en fait la transition entre la peinture néoclassique et la peinture de plein air.
Corot a lui-même influencé un grand nombre de peintres français. Louis Carbonnel aurait écrit à sa femme en 1921 : Sans Corot, il n'y aurait point de Gadan ni de Carbonnel. Il n'y aurait point de lumière .

Dès 1835, la notoriété de Corot s'établit avec ses envois aux Salons. Ce sont de vastes compositions mythologiques ou bibliques : Silène, 1838, collection privée, Homère et les bergers, 1845, Saint-Lô, Destruction de Sodome, 1857, Metropolitan Museum of Art, New York, Macbeth et les sorcières, 1859, Wallace Collection, Londres. Ce sont aussi des vues de Ville-d'Avray et de l'Italie, où il a fait deux autres voyages, 1834, 1843, autant de toiles qui n'atteignent pas, toutefois, à la plénitude poétique du Souvenir de Mortefontaine, 1864, Louvre.
Les grands chefs-d'œuvre demeurent ceux où Corot mène jusqu'à la perfection son art des variations subtiles de tonalité : le Port de La Rochelle, 1852, Yale University, la Cathédrale de Mantes, 1869, Reims, le Beffroi de Douai, 1871, Louvre, l'Intérieur de la cathédrale de Sens, 1874, ibid. On doit le reconnaître comme le doyen des naturalistes dira de lui Émile Zola les Paysagistes, 1868.
Corot portraitiste et dessinateur
Les portraits et figures constituent une part capitale de l'œuvre de l'artiste, qui s'intéresse plus particulièrement à la femme : émouvants portraits de ses proches Claire Sennegon, 1838, Louvre ; Femme en bleu, 1874, ibid., nus chastes ou troublants, l'Odalisque romaine, dite Marietta, 1843, Petit Palais ; Nymphe couchée, 1855, musée d'Art et d'Histoire, Genève ; la Toilette, 1859, collection privée, figures saisies sur le vif ou issues de songes, la Lecture interrompue, 1868, Art Institute, Chicago ; la Jeune Grecque, vers 1869, Metropolitan Museum of Art ; Jeunes Filles de Sparte, id., Brooklyn Museum, New York ; Jeune Femme algérienne couchée sur l'herbe, vers 1873, Rijksmuseum, dont l'apothéose est la Femme à la perle vers 1869, Louvre.
Parmi 600 dessins que Corot a laissés, les uns sont exécutés à la mine de plomb Civita Castellana, 1827, Louvre, les autres au fusain, Macbeth, 1859. Beaucoup sont des ébauches en vue de tableaux. Certains, au contraire, constituent des œuvres abouties, la Petite Fille au béret, 1831, Lille ; Fillette accroupie, vers 1838, Louvre. Venu tardivement à l'estampe, Corot en sera un maître. Il est l'auteur d'une quinzaine d'eaux-fortes et d'autant de lithographies – paysages pour la plupart –, mais surtout de près de 70 clichés-verre, exécutés à partir de 1853 suivant un procédé mis au point par ses amis photographes à Arras.
Vrais et faux Corot
Les Corot authentifiés se comptent par centaines et se répartissent dans les collections du monde entier. Les plus importantes se trouvent en Amérique. En France, ce sont les musées du Louvre et d'Orsay, à Paris, ainsi que le musée de Reims, en région, qui conservent le plus grand nombre d'œuvres.
Il reste que Corot est l'un des artistes le plus visés par les faussaires. On a attribué au peintre, pour des raisons de lucre, des toiles de contemporains qui dénotaient une appartenance à la même esthétique. On est même allé jusqu'à effacer la signature de petits maîtres au bas de tableaux qui étaient ensuite présentés comme des Corot non signés. Le marché de l'art a également été envahi de copies, exécutées à Arras par des amis de Corot ou par ses élèves, dont on contesta parfois la bonne foi – d'autant que ces copies ont facilité nombre d'escroqueries.

Œuvres Liste des tableaux de Jean-Baptiste Corot

La Rochelle, entrée du port 1851, collection Georges Renand, Paris
Corot est surtout connu comme peintre de paysages, mais il est également l’auteur de nombreux portraits (proches ou figures de fantaisie).
Il travaille vite, par des touches rapides et larges, et joue sur la lumière, grâce à une grande observation.
Dès son vivant sont apparus des faux Corot faussaires, pasticheurs, sans compter les répliques par Corot lui-même ou ses œuvres qu'il prête à ses élèves, collègues ou amis pour qu'ils les copie qui accréditent la légende selon laquelle il serait l’artiste qui détiendrait le record du plus grand nombre de faux : ayant peint de son vivant près de 3 000 tableaux (et autant de dessins et gravures, 10000 versions signées du peintre existeraient dans les collections américaines. La collection du docteur Edouard Gaillot ou du docteur Jousseaume en sont de bons exemples. Celle de Jousseaume comprenait 2 414 faux Corot amassés tout au long de la vie du collectionneur17 : exposés comme authentiques en 1928 à Londres, ils sont même publiés dans un catalogue illustré malgré le Catalogue raisonné et illustré des œuvres de Corot, ouvrage de référence d'Alfred Robaut et d'Étienne Moreau-Nélaton édité en 1905.
Sa signature en majuscule, COROT, est volontairement facile à reproduire, d'où de nombreuses erreurs d'attributions involontaires ou intentionnelles en raison de sa cote sur le marché de l'art qui, au cours du xxe siècle, voit surgir chaque année des centaines de nouvelles œuvres signées du peintre. Ainsi est-il difficile de trouver en France un musée des beaux-arts qui n'expose pas une de ses toiles. Qui plus est, Corot n'hésite pas à retoucher ou remanier les toiles de ses élèves dans un souci pédagogique travail d'atelier courant dans la peinture ancienne et, pour aider quelques peintres dans la misère, signe parfois leurs tableaux.

Parmi les œuvres les plus célèbres, on peut citer, chronologiquement :

Autoportrait, Corot à son Chevalet 1825, Paris, musée du Louvre.
Papigno, rives escarpées et boisées 1826, Valence France, musée des beaux-arts de Valence
Le Pont de Narni 1826, Paris, musée du Louvre.
Le Colisée vu des jardins Farnese 1826, Paris, musée du Louvre.
La Promenade de Poussin, campagne de Rome, 1825-1828, peinture sur toile, 33 × 51 cm, musée du Louvre, Paris.
La vasque de la villa Médicis 1828, Reims, musée des beaux-arts.
Rome, Le Tibre au Château Saint-Ange 1826-1828, Paris, musée du Louvre.
L’Île de San Bartolomeo 1826-1828, Boston, musée des beaux-arts de Boston.
Barques à voiles échouées à Trouville 1829, Paris, musée d'Orsay.
La Cathédrale de Chartres 1830, Paris, musée du Louvre voir aussi dessin mine de plomb.
Le Havre. La mer vue du haut des falaises 1830, musée du Louvre.
Paysanne en forêt de Fontainebleau 1830-1832, musée d'art et d'archéologie de Senlis.
Autoportrait, la palette à la main 1830 - 1835?, Florence, Corridor de Vasari, galerie des autoportraits de la Galerie des Offices.
Portrait de Marie-Louise Laure Sennegon 1831, Paris, musée du Louvre.
Volterra, le municipe 1834, Paris, musée du Louvre.
Hagar in the Wilderness' 1835, Metropolitan Museum of Art.
Vue de Florence depuis le jardin de Boboli v. 1835-1840, huile sur toile, 51 × 73,5 cm, musée du Louvre, base Joconde, ministère français de la Culture
Fuite en Égypte 1840.
Le Petit Berger 1840, Metz, musée de Metz.
L’Église de Lormes 1841 Boston, Wadsworth Atheneum.
Un champ de blé dans le Morvan 1842 Lyon, musée des beaux-arts.
Marietta, L’Odalisque romaine 1843, Paris, musée du Petit Palais.
Tivoli, les jardins de la Villa d'Este 1843, Paris, musée du Louvre
La Cueillette , 1843, Musée des beaux-arts de Beaune
Portrait de Madame Charmois dit Portrait de Claire Sennegon 1845, Paris, musée du Louvre.
Le Baptême du Christ 1845-1847, Paris, église Saint-Nicolas-du-Chardonnet.
Homère et les Bergers 1845, Saint-Lô, musée de Saint-Lô.
Vue du Forum romain 1846, Paris, musée du Louvre.
L’Église de Rolleboise près de Mantes entre 1850 et 1855, Paris, musée du Louvre.
Le Port de La Rochelle 1851, New Heaven, Yale University Art Gallery.
La Rochelle, avant-port 1851, Copenhague, Ny Carlsberg Glyptotek.
La Femme à la perle 1869, musée du Louvre, Paris
La Rochelle, entrée du port 1851, Paris, collection Georges Renand.
Une Matinée, danse des Nymphes 1850-1851, Paris, musée d’Orsay.
Le Bain de Diane 1855, musée des beaux-arts de Bordeaux
Cavalier Dans le Bois 1850-1855, Londres, National Gallery.
Tour au bord de l’eau 1829, Paris, musée d’Orsay.
Le Coup de vent 1855-1860, Reims, musée des beaux-arts.
Le Concert champêtre 1857, Chantilly, musée Condé.
Nymphes désarmant Amour 1857, Paris, musée du Louvre.
Prairie et marais de Corsept au mois d’août à l’embouchure de la Loire 1857, pour les personnages uniquement, le paysage étant de son ami Charles Le Roux, Paris, musée d'Orsay.
Macbeth 1859, collection Wallace.
Fillette à sa toilette 1860-1865 huile sur carton, Paris, musée du Louvre.
Le Lac 1861.
Meadow by the Swamp, Belgrade, musée national.
Souvenir de Mortefontaine 1864, Paris, musée du Louvre.
L’Arbre brisé 1865.
Pré devant le Village 1865, Lyon, musée des beaux-arts.
Mantes, la Cathédrale et la Ville vues à travers les arbres, le soir 1865-1868, Reims, musée des beaux-arts.
Jeune Femme Au Puits 1865-1870, au State Museum Kröller-Müller.
Femme avec des marguerites v. 1870 musée des beaux-arts de Budapest, Budapest
Italienne assise jouant de la mandoline 1865 collection O. Reinhart Winterthur.
Agostina 1866, Washington, Washington National Gallery.
La Lecture interrompue 1865-1870, Chicago, Institut d'art de Chicago.
L’Église de Marissel 1867, Paris, musée du Louvre.
Le Pont de Mantes, 1868-1870, Paris, musée du Louvre.
La Femme à la perle 1869, Paris, musée du Louvre.
Le Beffroi de Douai 1871, Paris, musée du Louvre.
L’Étang de Ville-d’Avray 1871 musée des beaux-arts de Rouen
Près d’Arras 1872, Arras, musée municipal.
Pastorale — Souvenir d’Italie 1873, Glasgow, Glasgow Corporation Art Gallery.
Sin-le-Noble 1873, Paris, musée du Louvre.
Dunkerque, vue du port de pêche 1873, collection O. Reinhart Winterthur.
La Femme en bleu 1874, Paris, musée du Louvre.
L’Intérieur de la cathédrale de Sens 1874, Paris, musée du Louvre.
Liseuse interrompant sa lecture 1874, huile sur toile, 55 × 45 cm.
Arbres et Rochers à Fontainebleau XIXe siècle, 4e quart, Arras, musée des beaux-arts
L’Atelier Jeune Femme au corsage rouge 1853-1865, Paris, musée d’Orsay.
Souvenir de Coubron 1872) musée des beaux-arts de Budapest, Budapest
Bohémienne rêveuse 1865-1870, Paris, collection privée.
Jeune Femme allongée, dessin, coll. Ernst Rouart.
Mornex Haute-Savoie 1842, dessin, Paris, musée du Louvre
Jeune Femme assise, les bras croisés, 1835-1845, dessin, Paris, musée du Louvre; et de nombreux autres dessins.
Jeune Fille au béret, dessin, Lille, musée des beaux-arts.
Orphée ramenant Eurydice des enfers 1861, Museum of the fine arts, Houston.
Le Moine au violoncelle 1874, Hambourg, Hamburger Kunsthalle
Biblis 1875, à titre posthume.
Les Plaisirs du soir 1875, à titre posthume
Les Bûcheronnes 1875, à titre posthume) musée des beaux-arts d'Arras ?
Note : Alfred Robaut avait répertorié tous les tableaux de Corot, mais trois cents sont réputés perdus.

Décorations

1847 - Chevalier de la Légion d'honneur
1867 - Officier de la Légion d'honneur

Musées, monuments En Belgique

Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles

En France

Musée Faure d’Aix-les-Bains
Musée des beaux-arts d'Arras
Musée des beaux-arts de Boulogne-sur-Mer
Musée des beaux-arts de Beaune
Musée des beaux-arts de Lyon
Musée des beaux-arts de Lille
Musée d'Orsay, Paris
Musée du Louvre, Paris
Musée des beaux-arts de Reims
Musée des beaux-arts de Rouen
Musée des beaux-arts de La Rochelle
Musée d'art et d'archéologie de Senlis
Musée du Pollas-Grandes
Auberge Ganne à Barbizon.
Musée des beaux-arts de Bordeaux

En Suisse

Musée d'art et d'histoire de Genève
Château de Gruyères - Salon Corot

Citations et avis

Selon Charles Baudelaire, l’œuvre de cet héritier romantique de Watteau est un miracle du cœur et de l’esprit.
« À la tête de l’école moderne du paysage, se place M. Corot.- Si M. Théodore Rousseau voulait exposer, la suprématie serait douteuse. Charles Baudelaire, Salon de 1845.
« Corot est un peintre de race, très personnel, très savant, et on doit le reconnaître comme le doyen des naturalistes ... la fermeté et le gras de sa touche, le sentiment vrai qu’il a de la nature, la compréhension large des ensembles, surtout la justesse et l’harmonie des valeurs en font un des maîtres du naturalisme moderne. » Émile Zola, Les Paysagistes, 1868.
« Il est toujours le plus grand, il a tout anticipé… » Edgar Degas, 1883.
« Il y a un seul maître, Corot. Nous ne sommes rien en comparaison, rien. Claude Monet, 1897.

Élèves

Corot a eu comme élèves des peintres traditionnellement associés à l’impressionnisme, ou considérés comme pré-impressionnistes, notamment :

Auguste Anastasi 1820-1889
Louis-Augustin Auguin
Eugène Boudin
Antoine Chintreuil1816-1873
Alexandre Defaux 1826-1900
François-Louis Français1814-1897
Louis Aimé Japy 1839-1916
Marcellin de Groiseilliez
Antoine Guillemet 1843-1918
Eugène Lavieille 1820-1889 arrive à l'atelier en 1841
Stanislas Lépine,
Charles Le Roux 1814-1895
Berthe Morisot
Camille Pissaro

Iconographie

Une médaille à l'effigie de Corot, témoignage d'admiration pour son œuvre, a été commandée par ses amis et admirateurs au sculpteur Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume en 1874. Un exemplaire en est conservé au musée Carnavalet.



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Posté le : 21/02/2015 16:22
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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