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Jean Lorrain
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Le 9 août 1855 à Fécamp naît Jean Lorrain

pseudonyme de Paul Alexandre Martin Duval, à Fécamp en Haute Normandie, écrivain français à très forte tendance parnassienne décadentisme, mort, à 50 ans le 30 juin 1906 à Paris. Jean Lorrain est l'un des écrivains scandaleux de la Belle Époque, au même titre que Rachilde, Hugues Rebell et Fabrice Delphi. Ses œuvres peuvent être rapprochées de la littérature fin de siècle. Ses Œuvres principales sont Monsieur de Phocas, La Maison Philibert, Histoires de masques, Princesses d'ivoire et d'ivresse

En bref

Romancier et conteur fantastique, Jean Lorrain fut une sorte de dandy obsédé par la perversité. Cet ancien militaire se met à écrire des poèmes immoraux avec une complaisance évidente pour le monde de l'aristocratie corrompue qu'il met en scène. Ses recueils Le Sang des dieux 1882, Modernités 1885, L'Ombre ardente 1897 connurent un certain succès dans le genre. Journaliste, il travaille comme chroniqueur pour L'Événement, L'Écho de Paris, le Journal. Il publie une série de romans hallucinés où se mêlent un goût profond de la vie et une décadence élégante et morbide qui peuvent avoir caractérisé non seulement toute son œuvre, mais encore sa vie personnelle. Au contraire de sa contemporaine Rachilde, qui semblait jouir de la grande santé des amateurs de monstres et d'un formidable appétit de violence, Lorrain, lui, semble soumis à ces mêmes contradictions qui fondent ses livres : une mélancolie permanente cohabitant avec une volupté impossible à satisfaire sinon dans une suite de fantasmes obsessionnels. Dans Buveur d'âmes 1894, Poussière de Paris 1896, Histoires de masques 1900 se débattent aventuriers et courtisanes raffinés, experts en toutes sortes de cruautés subtiles où s'épuise leur humanité. Monsieur de Bougrelon 1897, Monsieur de Phocas 1901 et le prince Noronsoff du Vice errant 1902 sont les types les plus achevés de cette évocation d'un siècle finissant : aventure et misère, désolation et désinvolture, une sensualité fiévreuse et lasse qui tente de masquer le désespoir d'un paradis inaccessible ! Antoine Compagnon
"Je cherche à m'élancer hors de ma personnalité, hors de mon siècle" , écrivait-il : par leur nature, ses évasions, drogue, alcool, dandysme radical, homosexualité, violence verbale autant que physique, présentées comme affirmations esthétiques, en font un des héritiers des frénétiques autant qu'une des meilleures illustrations du décadentisme. De son œuvre abondante on retiendra moins la poésie que les récits Monsieur de Bougrelon, 1897 ; Histoires de masques, 1900 ; Monsieur de Phocas, 1901 ; la Maison Philibert, 1904, qui évoque l'univers de Toulouse-Lautrec, dont certaines trouvailles fascineront les surréalistes. Dans son refus de se plier aux conventions tant sexuelles que sociales, Lorrain, adepte d'un style recherché au risque souvent de la préciosité, y invente un merveilleux aussi noir que pervers qui, longtemps méprisé, rencontre aujourd'hui des échos renouvelés.

Sa vie

Fils d'Amable Duval, armateur, et de sa femme née Pauline Mulat, Paul Duval fait ses études au Lycée du Prince impérial à Vanves 1864-1869 puis comme interne chez les dominicains d'Arcueil au collège Albert-le-Grand 1869. C'est alors qu'il compose ses premiers vers.
En 1873, il rencontre Judith Gautier lors de vacances à Fécamp : elle s'intéresse assez peu à lui, mais le subjugue littéralement. En 1875, il est volontaire au 12e hussards, à Saint-Germain-en-Laye et à Rocquencourt. Il commence des études de droit à Paris en 1876, mais les abandonne en 1878 et commence à fréquenter les salles de rédaction et les cafés, ainsi que la bohème qui gravite autour de Rodolphe Salis et du cabaret du Chat noir, où il rencontre les Hydropathes et les Zutistes, Jean Moréas, Maurice Rollinat, Jean Richepin, Émile Goudeau, et d'autres auteurs et artistes de ce milieu. En 1880, il éprouve ses premières crises de spasmophilie cardiaque et s'installe définitivement à Paris, logeant dans des meublés à Montmartre.
En 1882, il publie à compte d'auteur, chez l'éditeur Alphonse Lemerre, son premier recueil de poèmes, Le Sang des dieux, et collabore à des revues comme Le Chat noir ou Le Décadent. En 1883, il publie un nouveau recueil de poésies, La Forêt bleue, et fréquente le salon de Charles Buet, où il rencontre Jules Barbey d'Aurevilly, Joris-Karl Huysmans, François Coppée, Léon Bloy, Laurent Tailhade…
En 1884, il commence à collaborer au Courrier français dans lequel il publie une série de portraits, dont l'un de Rachilde, qui marque le début de l'amitié entre les deux auteurs. L'année suivante, il publie un nouveau recueil de poèmes, Modernités, et son premier roman, Les Lépillier, qui scandalise sa ville natale de Fécamp. Il rencontre Edmond de Goncourt, avec qui il restera lié jusqu'à la mort de ce dernier en 1896.

Lorrain se crée un personnage, avec une volonté affichée de provoquer le scandale. Il affiche avec tapage, sous le surnom d'Enfilanthrope, son homosexualité et son goût pour les lutteurs de foire, n'hésitant pas à paraître au bal des Quat'z'Arts en maillot rose avec le caleçon en peau de panthère de son ami, le lutteur Marseille. Il se veut esthète et dandy en même temps qu'explorateur tapageux du vice et de la vulgarité, curieux assemblage qui verse souvent dans le pire mauvais goût, et qui lui vaut le mépris hautain de Robert de Montesquiou, dont Lorrain, pour sa part, fait volontiers sa tête de turc pour sa prétention à l'élégance et à la chasteté. « Lorrain », écrit Léon Daudet dans ses Souvenirs, « avait une tête poupine et large à la fois de coiffeur vicieux, les cheveux partagés par une raie parfumée au patchouli, des yeux globuleux, ébahis et avides, de grosses lèvres qui jutaient, giclaient et coulaient pendant son discours. Son torse était bombé comme le bréchet de certains oiseaux charognards. Lui se nourrissait avidement de toutes les calomnies et immondices.

Son père meurt en 1886. Il rencontre Sarah Bernhardt, pour qui il écrira sans succès quelques pièces de théâtre, et publie son deuxième roman, Très Russe, qui manque provoquer un duel avec Guy de Maupassant, son camarade d'enfance, détesté, qui a cru se reconnaître dans le personnage de Beaufrilan. Il publie des articles dans La Vie moderne et amorce une collaboration avec L'Évènement 1887 et L'Écho de Paris en 1888.
En 1891, son recueil de nouvelles Sonyeuse lui vaut son premier succès de librairie. En 1892, il fait un voyage en Espagne et en Algérie. Sa mère le rejoint à Auteuil et restera près de lui jusqu'à sa mort. L'année suivante, il rencontre Yvette Guilbert, pour qui il compose quelques chansons, mais qui le tiendra à distance. Le docteur Pozzi l'opère de neuf ulcérations à l'intestin, consécutives à l'absorption d'éther.
Il rencontre en 1894 Liane de Pougy, qu'il aidera à se hisser au premier rang de la galanterie. À partir de 1895, il collabore au Journal, où il publie ses Pall-Mall Semaine, devenant l'un des chroniqueurs les mieux payés de Paris. Ses chroniques au vitriol sont goûtées autant que redoutées. En 1896, il figure sur la liste des membres de la première Académie Goncourt.
En 1897, la critique salue son roman Monsieur de Bougrelon comme un chef-d'œuvre. Le 6 février, il se bat en duel avec Marcel Proust, à Meudon, après une critique violente des Plaisirs et les Jours. Il effectue en 1898 son premier voyage à Venise où il retournera en 1901 et 1904. En 1900, Jean Lorrain s'installe sur la côte d'Azur et, en 1901, publie son œuvre maîtresse, Monsieur de Phocas.
En 1903, il est mis en cause dans l'affaire des ballets roses1 puis dans l'affaire Greuling2 pour ses fréquentations des inculpés. Dans les deux cas, ses écrits sont incriminés, en marge des procès, pour dégradation de la moralité et incitation au crime. En 1904, pour payer la très lourde amende à laquelle il a été condamné à la suite du procès perdu contre Jeanne Jacquemin, il publie La Maison Philibert qui met en scène deux tenanciers de bordel.
Sa santé se dégrade sous l'effet de l'abus des drogues – l'éther en particulier – et de la syphilis. Il voyage et effectue plusieurs cures à Peïra-Cava, Le Boréon, et Châtel-Guyon. Il meurt le 30 juin 1906 d'une péritonite, provoquée par une tentative d'administration d'un lavement, à l'âge de cinquante ans dans la clinique du docteur Samuel Pozzi. Il est inhumé le 4 juillet à Fécamp.

Résidences

1880-1885 : divers meublés à Montmartre
1885-1887 : 20 boulevard de Clichy 18e arrondissement
1887- ? : 8 rue de Courty 7e arrondissement, appartement décrit dans les Contes d'un buveur d'éther
1900-1906 : Nice, villa Bounin
1906 : Nice, place Cassini

Œuvres Poésie

Le Sang des dieux 1882
La Forêt bleue 1882
Modernités 1885
Les Griseries 1887
L'Ombre ardente 1897

Romans

Les Lépillier 1885 et 1908
Très russe3 1886
Monsieur de Bougrelon 1897
La Dame turque 1898
Monsieur de Phocas 1901
Le Vice errant 1901
La Maison Philibert 1904, adaptée par José de Bérys, Noré Brunel et Georges Normandy et représentée sur la scène du Moulin de la Chanson à Paris en février 1932.
Madame Monpalou 1906
Ellen 1906
Le Tétreau Bosc 1906, Le Livre Moderne Illustré n° 354 1941
L'Aryenne 1907
Maison pour dames 1908
Hélie, garçon d'hôtel 1908

Nouvelles et contes

Sonyeuse 1891 ; réédition Séguier, Bibliothèque Décadente, 1993, présentation de Jean de Palacio
Buveurs d'âmes 1893
Un démoniaque 1895
La Princesse sous verre 1896, illust. par André Cahard
Âmes d'automne 1897, illust. par Oswald Heidbrinck
Loreley 1897
Contes pour lire à la chandelle 1897
Ma petite ville 1898
La Mandragore Édouard Pelletan, 1897
Princesses d'Italie 1898, illust. par Manuel Orazi
Histoires de masques 1900
Princesses d'ivoire et d'ivresse 1902 ; réédition, Séguier, Bibliothèque Décadente , 1993, présentation de Jean de Palacio
Sensualité amoureuse 1901
Vingt femmes 1903
Quelques hommes 1903
Fards et poisons 1904
Propos d'âmes simples 1904
L'École des vieilles femmes 1905
Le Crime des riches 1906
Narkiss 1909

Théâtre

Viviane, conte en 1 acte 1885
Très russe, pièce en 3 actes, avec Oscar Méténier, Paris, théâtre d'Application La Bodinière, 3 mai 1893
Yanthis, comédie en 4 actes, en vers 1894
Prométhée, avec André-Ferdinand Hérold 1900: création le dimanche 26 août6, au théâtre des Arènes, à Béziers de la tragédie lyrique en 3 actes musique de Gabriel Fauré.
Neigilde 1902
Clair de lune, drame en un acte et deux tableaux, avec Fabrice Delphi, Paris, Concert de l'Époque, 17 décembre 1903
Deux heures du matin, quartier Marbeuf, avec Gustave Coquiot 1904
1904 : Sainte-Roulette de Jean Lorrain et Gustave Coquiot, théâtre des Bouffes du Nord
Hôtel de l'Ouest, chambre 22, avec Gustave Coquiot 1905
Théâtre : Brocéliandre, Yanthis, La Mandragore, Ennoïa 1906

Chroniques, récits de voyage, essais

Dans l'oratoire 1888
La Petite Classe 1895
Sensations et souvenirs 1895
Une femme par jour. Femmes d'été 1896
Poussières de Paris 1896-1902
Madame Baringhel
Heures d'Afrique 1899
Heures de Corse 1905
Voyages, 1921, Édouard-Joseph - rééd. par Les Promeneurs solitaires, préface de Sébastien Paré 2009
Pelléastres. Le poison de la littérature, couverture d'Armand Rapeño, préface de Georges Normandy A. Méricant, 1910
La Nostalgie de la beauté, pensées choisies et précédées d'une préface de Jean Boucastel, Sansot, 1912
La Ville empoisonnée 1930
Femmes de 1900 1932
Venise, éditions La Bibliothèque 2001


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Posté le : 07/08/2015 18:54
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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