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Nouvelles : Ruminements de soirée vide.
Publié par Shoupi le 16-10-2013 23:50:00 ( 1345 lectures ) Articles du même auteur



JE CROIS QUE JE SUIS DÉPRIMÉE.
Attention ; pas dépressive.
Juste déprimée.
Faut être débile.
Débile.
Dé-bile.

Non mais à quoi je m'attendais ? On récolte ce qu'on sème. Si je m'étais boujé le cul, il aurait pu être à moi. Oui, oui, bougé avec un « j ». Au départ j'ai rectifié et puis je me suis dit que, finalement, cette énormité faisait partie du show.
Je suis déprimée. Point.
Alors je peux bien me permettre une petite faute d'orthographe de temps en temps.
J'ai couché avec ce type. Une fois.
C'était la fin des cours et c'est arrivé sans prévenir. Mais avec préméditation. Préméditation du cours de la fin de la soirée. Bref.
Je ne l'aime pas. Pourquoi j'en fais tout un foin, si je ne l'aime pas ?
C'est pire que ça. C'est juste charnel. J'aime sa façon de me caresser, de me serrer contre lui et de me mordre, de me tordre, de rire et de me serrer contre lui, de me réchauffer contre lui, et ses remarques déplacées parfois, ses cheveux et ses déclarations philosophique, c'est un tout.
J'ai aimé, et je peux dire que je n'aime pas. Ce serait encore plus catastrophique, oh ça oui.
Et pourtant je suis malade à l'idée qu'il préfère peut-être son corps à elle. Qu'il préfère peut-être ses soupirs et ses caresses, à ELLE.
Que je ne suis pas THE ONE.
Parce que lui, c'est justement ce qu'il est pour moi. Le premier. Sans pudeur. Le premier. Matin de juin. Je ne regrette pas. Pas ce matin-là. Mais le deuxième, lui, il était surfait, sur-joué, mal joué, mal goupillé, terrible, horrible, et si court, si fade, si amer, presque mélancolique, j'en aurais pleuré, je l'ai jeté hors de son propre lit. Il n'est pas revenu. Et moi, je continue à déblatérer, à me prendre la tête, à retourner encore et encore toutes les inepties que l'alcool m'a aidée à formuler, là, au creux de ses bras où il ne voulait pas que je me blottisse, qu'il manquait de me refuser et qu'il ne m'aurait pas offerts naturellement, si je n'avais pas réclamé. Tout ce que j'ai avoué alors que j'aurais mieux fait de l'embrasser. Et ma tasse de thé qui est vide.
Et qu'il s'en fout. Après tout, pourquoi s'en faire ? Pas mal loti le petit, avec deux nénettes à sa poursuite. Et elle qui me souhaite joliment « bonjour » quand elle me croise, sans se douter – de ce que j'en sais – de ce qui se passe avec lui. (Oh, trois fois rien. Il n'est pas dans mon lit aussi régulièrement que dans le sien, non.) Pourquoi toujours moi, l'autre femme, pourquoi toujours moi qu'on prend pour une conne ou pire, qui se laisse prendre pour une conne, qui réclame les coups de bâton qu'elle se prend et va ensuite pleurer sur son clavier... Oh, j'exagère. Je ne pleure pas, je ne pleure plus pour ces êtres à deux pattes qui ont le cerveau sous la ceinture, s'il y en a un. Je suis simplement en colère. Formidablement en colère.
Je ne suis pas à sa disposition.
Je ne suis pas sa chose.
Et pourtant c'est comme s'il pouvait faire ce qu'il voulait de moi.
Et pourtant j'ai toujours une étincelle qui explose dans le ventre quand son nom s'affiche au-dessus d'un texto.
Et pourtant je sais que je pourrais passer un weekend entier à faire l'amour avec lui sans me lasser. Je pourrais passer des heures à sourire en comptant ses marques sur mon corps, dans mon miroir et à me remémorer avec délices comment elles sont arrivées là.
Mais qu'est-ce qu'il m'a fait ?
Je ne l'aime pas, je ne l'aime pas, je ne l'aime pas, et le premier qui vient me dire le contraire, je lui casse les dents à coups de marteau. Des volontaires ?
Je ne l'aime pas. Je n'aurais jamais dû y retourner, je n'aurais jamais dû le suivre, je n'aurais jamais dû remettre ça et je n'aurais jamais dû boire.
C'est tout. (Et tant.)
C'est fini.
C'est mort dans l'Å“uf.
Et l'Å“uf il s'en fiche, lui.
Sortons les mouchoirs, amis du soir.
Parce qu'en plus, je suis enrhumée.

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
couscous
Posté le: 17-10-2013 06:51  Mis à jour: 17-10-2013 06:51
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Ruminements de soirée vide.
Tu m'as fait rire et avoir pitié. Je ne sais pas si c'est vécu mais c'est drôlement bien relaté. On est à tes côtés, même si on ne te comprend pas. Tu l'aimes ou bien ? Mais de toute façon, il en aime d'autres donc c'est mort !

Bon, un de perdu dix de retrouvés ! Cela nous donnera d'autres occasions de te lire je l'espère !

Merci du partage Shoupi.
arielleffe
Posté le: 25-10-2013 09:57  Mis à jour: 25-10-2013 09:57
Plume d'Or
Inscrit le: 06-08-2013
De: Le Havre
Contributions: 805
 Re: Ruminements de soirée vide.
Très belle histoire, très bien racontée. Je compatis en connaisseuse
Je m'empresse de lire d'autres histoires de toi.
Christophe
Posté le: 25-10-2013 10:13  Mis à jour: 25-10-2013 10:13
Plume d'Argent
Inscrit le: 21-10-2013
De: Aigle
Contributions: 117
 Re: Ruminements de soirée vide.
Formidable, j'adore ce style, genre confessionnal sur papier avec le ton qui fait que tu t'adresses directement à nous et nous prends à partie (sans nous demander de te juger); nous pourrions être là, à te tendre le mouchoir
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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