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Essais : Décryptage du clip « Empire state of mind » de Jay-Z et Alicia Keys
Publié par emma le 11-04-2015 14:52:02 ( 4394 lectures ) Articles du même auteur




Bonjour,

Je poursuis mon exploration de la culture R&B en espérant tout de même ne pas trop « polluer » notre beau site avec mes élucubrations... Promis, je m’arrête bientôt !
Je voulais vous parler du clip « Empire state of mind », ou comment créer un standard de la musique de toutes pièces :




« Empire state of mind »



https://www.youtube.com/watch?v=8rnr2wuAhYc

Dans ce clip datant de 2009, le rappeur à succès Jay-Z échange des couplets avec la superbe chanteuse Alicia Keys affublée d’un étrange collant en similicuir (hum hum). Il y est question de New York, la ville éternelle. Le couplet est un vibrant cri d’amour venu du cœur :

« A New Yooooooooork
Jungle de béton d’où les rêves émergent
Il n'y a rien hors de ta portée
Maintenant que tu es à New York
Ses rues te feront te sentir un homme neuf
Ses grandes lumières t'inspireront
Tous ensemble : New York ! New York ! New York ! »


Par cet hymne moderne, Jay-Z, dont les ambitions dévorantes sont tout à fait assumées, signe l’un de ses titres les plus célèbres, double disque de platine l’année de sa sortie (plus de 2 000 000 d’exemplaires vendus aux Etats-Unis, le platine américain n’est décidément pas le même que le français…).

Voici les recettes d’un standard annoncé :

En évoquant New York ainsi et en le clamant dans son refrain, le rappeur entend marcher sur les traces des classiques des grands crooners américains. C’est un hommage avoué à Frank Sinatra et son célèbre « New York, New York » (le rappeur dit lui-même dans la chanson « I’m the new Sinatra »), il s’agit également d’une référence à la chanson de Billy Joël « New York state of mind ».

Se plaçant dans la lignée de ces artistes intemporels, le texte de la chanson évoque un thème consensuel et fédérateur qui parle à chaque concitoyen outre-manche : en effet, il s’agit ni plus ni moins, au travers de la ville de New York, de narrer le rêve américain en action. Jay-Z évoque ainsi une enfance de petit délinquant des bas quartiers et comment il s’est élevé socialement. Il rappelle d’ailleurs dans la chanson que s’il est originaire de Brooklyn, il habite désormais Tribeca - le triangle huppé de Manhattan. Il précise donc qu’il demeure fidèle à sa ville de cœur (mais pas dans n’importe quel quartier…).

Il s’agit également dans la chanson d’évoquer une atmosphère en effervescence qui oscille entre élévation et perdition dont les habitants de la big-apple se revendiquent. (Ainsi Jay-Z dans la chanson : « cette ville ne dort jamais, je ferais mieux de te passer un Ambien » – sédatif bien connu des new-yorkais).

La musique elle-même n’est pas un gros rap des rues, mais une rythmique soignée mâtinée de piano afin de créer une sorte d’atmosphère piano-jazz (d’ailleurs Jay-Z est en fait une déformation de Jazzy, surnom du chanteur). Le choix de la chanteuse Alicia Keys pour accompagner Jay-Z n’est d’ailleurs pas un hasard. Véritable chanteuse à voix et authentique musicienne au piano, Alicia Keys joue très peu de ses charmes (bien qu’elle soit pourvue d’un très beau visage). Elle dispose ainsi d’une aura de grâce dont sont totalement dépourvues ses consœurs du star-business (Rihanna, Shakira ou autre Beyonce).

Par ailleurs, un soin particulier est apporté au clip vidéo. Les images façon expo photo sont en noir et blanc afin de renforcer l’effet de classicisme. Des photos de rues et de lieux connus alternent avec des photos de petites gens, ce qui permet de mettre en scène un New York à la fois éternel et populaire. Au moment du refrain, l’image prend souhait de la hauteur : la vision se fait aérienne. On reconnaît les gratte-ciels qui sont l’emblème de la ville : l’Empire State Building ou encore le Chrysler Building… Tous les anonymes sont ainsi englobés dans cette magnificence qui les dominent et les dépassent. Nous : pauvres mortels, nous voici transcendés.

Enfin, pour être certain de créer le standard de ses rêves, Jay-Z a usé des grosses ficelles commerciales les plus éculées. Ainsi la chanson a été lancée le 11 septembre 2009 lors d’un concert au Madison Square Garden, en hommage aux victimes des attentats. La chanson cite d’ailleurs la tragédie : « longue vie au World Trade » s’exclame le chanteur. « Empire state of mind » se veut l’hymne survivant à la tragédie d’un peuple raffermi par l’épreuve. Le public ne s’y est pas trompé, plébiscitant massivement la chanson !

Le 11 septembre, date tragique dans les mémoires semble étrangement porter chance au rappeur Jay-Z tel un talisman inversé. En effet, son album « The Blueprint » qui fit décoller sa carrière et le porta jusqu’aux nues, fut lancé… Le 11 septembre 2001 !

Ne pas confondre « histoire commune » et « destin commun ».

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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