« Gentillette » (1)

Gentillette, dites-moi, qu’êtes vous prête à réaliser,
Au devant de mes yeux pour m’émotionner assez,
Afin que je vous laisse voir le chemin de mon cœur,
Qu’il vous faudra arpenter pour y trouver bonheur ?

Iriez-vous, dites-moi, jusqu'à affronter les dragons,
Qui gardent les abîmes où se cachent les amours ?
Vous lancerez vous dans des assauts âpres et longs,
Afin de conquérir votre dû au bonheur pour toujours ?

Estimez-vous, dites-moi, que trop coquet je suis,
De ne vouloir qu’avec la meilleure, partager mon lit,
Sans, en retour, donner de moi, la moindre garantie,
Que vos félicités ne transformeront pas en ennuis ?

Est-ce trop demander, comme prix, de mon cœur la conquête,
Lorsque cette dernière me mettra devant vous sans requête ?
Alors Gentillette, dites-moi que mes conditions sont mineures,
Car elles doivent être caution, entre-nous du partage d’un éternel bonheur.

Johan (JR.).



(1) Gentillette : mot employé au Moyen-Âge pour nommer les jeunes prétendantes à un mariage ou à l’amour d’un Damoiseau.
En Occitanie, les Troubadours l’employaient souvent dans leurs chansons et poèmes