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Poèmes confirmés : Les Ubus froids Pour les poètes cools.
Publié par Loriane le 26-03-2021 18:10:00 ( 1577 lectures ) Articles du même auteur



Republication pour Rageobec, Je crois qu'enfin nous parlons des mêmes "poêt-poêts "


Les UBU froids

Dis moi, ami ,
Pourquoi parler de "LA" poésie.
Pourquoi faut-il qu'il n'y ait qu'une seule poésie ?
La poésie selon vous est un parti, un parti-pris ?
La poésie serait-elle monolithique, serait-elle une et entière ?
Faut-il que certains se persuadent d'en détenir seuls les clefs ?
Oubliez-vous que la poésie est l'expression des sensibilités,
Que les émotions sont aussi diverses que les personnalités ?
J'en connais en certain lieux qui se veulent des plus inspirés,
Des despotes qui se targuent d'en posséder seuls les secrets.
Infatués, ils se disent "grosses pointures" pour mieux écraser
Les allégories fragiles et élégantes qui parlent de beauté.
Les mots simples, les mots limpides sont taxés de nullité.
Le bonheur est une erreur, seule l'horreur à droit de citer.
Le doux est sans valeur, la vie il faut la salir, la dégueuler.
Images gracieuses et tendres, sont pour eux sottes et menu fretin.
Gonflés de certitude, ils ne les reçoivent point, les regardent avec dédain.
Ils confondent force et virulence, la parole candide est dédaignée.
Ils confondent riche et complexe, avec inaccessible et compliqué.
En ennui, il faut des paraboles plus fortes pour leurs sens émoussés
Shootés de violence, accroc aux fortes doses d'acide et d'agressivité,
"Insécures", mais fiers de leurs avanies et emplit de leur fatuité,
Leur loi décrète que seule leur ingénieuse recette pour écrire, fait autorité.
Pour cela suivez le maitre et, mélangez : des vers abscons, incohérents c'est selon,
De l'acide, de la haine, de la véhémence, quelques mots étrangers
Il est essentiel d'être incompris du vulgaire, pour s'élever, et innover !
Exprimée en langage fumeux, l'absurde est une preuve de supériorité,
Ajoutez y des citations, des références de leur gotha secret
Le rappel des stars de leur illustre et méconnu panthéon,
Puis de l'excès, des tripes à l'air, du sang, grand guignol, et faire illusion,
Trois petits tours, détestations, et souverains mépris pour les auteurs "p'tits cons".
Emplit de pitié ils parlent haut et fort, prodigues des conseils, offrent "leur lumière".
Faites allégeance innocents nouveaux ou on vous lancera des pierres !
Courbez vous ! 
Ils se veulent tête de proue, surréalistes, fameux néo-romantiques
Ils ne sont souvent que sinistres comiques moqueurs, et ne sont que pathétiques.
Ils se veulent poètes de haut vol, incompris, inaccessibles poètes maudits.
Ils ne sont que médiocres et tristes parodies, pales copies, ou près de la folie;
Ils nous bombardent de leur sèche ambition, leurs désordres et leur désir de dominer.
Pour exprimer leur besoin et leur fantasmes ils utilisent, régentent et font leur la poésie.
Ils la consomment drogués, en forte dose
Comme la coke qui détruit les neurones et asservit.
Qu'ont ils oublié enfermés dans leur pédante chapelle les dignes vertus de la libre diversité !
Si tu aimes la poésie fuit celui qui sur le trottoir humilie, et règne en roi mais ne vibre pas.
Merdre alors !ces "poètes" qui roulent pour leurs egos, ne sont que des UBU froids !

Loriane Lydia Maleville



13/03/20O5

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.

Auteur Commentaire en débat
Rageobec
Posté le: 13-03-2015 16:24  Mis à jour: 13-03-2015 16:24
Débutant
Inscrit le: 12-03-2015
De: Paris
Contributions: 8
 Re: Les Ubus froids
Et bien, au risque de vous étonner, je suis complètement d'accord avec votre commentaire !

Car moi, la poésie "de fleurs et de petits oiseaux", je l'aime beaucoup aussi, et elle me touche profondément, et c'est aussi à tous ces types qui soit-disant écrivent des poèmes hermétiques — qui souvent ne veulent en fait rien dire, n'est pas Mallarmé qui veut — que je m'adressais dans mon poème, avec leurs images qui n'en sont pas, leur pseudo-modernité, etc.

En revanche, simple ne doit pas signifier pauvre.

Ce serait quand même un peu facile de dire très platement des choses du genre (j'improvise):

Je revois toujours ton visage
Quand viennent les ombres du soir
Quand je suis tout seul dans le noir
Et que la nuit me dévisage.

Ton souvenir est ma beauté
L'astre qui dans mon coeur scintille
Et ton sourire qui pétille
De ma mémoire est la clarté


Mince, pardon, en fait, je n'arrive même pas à faire aussi plat que je le voudrais tellement ça semblerait niais...Car sensibilité n'est pas sensiblerie non plus, et si la poésie permet à bien des styles et des coeurs de s'exprimer (quelle différence de style entre Hugo,Baudelaire, Verlaine et Rimbaud, par exemple), j'ai du mal avec l'idée qu'elle puisse être une zone de recyclage pour ceux qui ne savent pas aligner trois phrases correctes grammaticalement en prose, c'st trop facile, et c'est un outrage fait à la poésie.

Et un poème, je pense que ça doit être construit, dire un peu plus que le langage ordinaire, être musical, dégager des émotions (quelles que soient leur nature), nous proposer des images qui frappent, émerveillent, surprennent et nous renvoient à nos propres sentiments, bref, ça doit tendre vers la poésie tel que ce mot était entendu par ceux qui en furent les gardiens et les hérauts.

Mais bon, c'est un peu comme le sens du rythme en musique, il y a des choses qui ne se travaillent pas vraiment et qui sont plus de l'ordre de la dotation que de l'apprentissage, même si je sais très bien que cela est diffcile à entendre, c'est la réalité, nous ne sommes pas égaux en tout, loin de là, et certains n'ont jamais eu et n'auront jamais le sens du rythme (j'ai donné des cours d'instrument, simple observation) et moi je ne serai jamais champion du monde de basket.

Malgré tout, merci pour ce poème qui appelle à la tolérance et à l'ouverture d'esprit. Tant qu'on ne Oui, c'st bizarre de me lire en ces termes après les vers que j'ai balancés, mais je suis plutôt atypique et complexe comme personnage :)
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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