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#11 Éruption de la montagne Pelée
Loriane Posté le : 06/05/2016 21:56
Le 8 mai 1902 Éruption de la montagne Pelée

Zone d'activité avec cratère sommital et rivière Blanche du 23 avril 1902 au 5 octobre 1905 pendant 3 ans 5 mois et 12 jours c'était un type d'éruption Phréatique, péléenne avec des phénomènes de uées ardentes, lahars, retombées de cendres, et raz-de-marée le 5 et le 7 mai, le volume émis fut de 0,14 km3 de lave et 0,2 km3 de téphra
sur l'échelle VEI 4? Toute la région nord de la Martinique fut affectées faisant environ 30 000 morts
L'éruption de la montagne Pelée en 1902 est l'éruption volcanique la plus meurtrière du XXe siècle ; sa nuée ardente paroxystique du 8 mai 1902 reste célèbre pour avoir en quelques minutes entièrement détruit ce qui était alors la plus grande ville de l’île de la Martinique, Saint-Pierre, exterminé ses habitants — environ 30 000 personnesN 1, seulement trois rescapés certifiés — et coulé une quinzaine de navires marchands. La destruction de la ville et de ses alentours était inévitable, mais pas la mort de ses habitants et de nombreux marins qui ont été les victimes effectives de décisions politiques et administratives nationales et locales — sur instructions ministérielles, refus par le gouverneur de la Martinique, Louis Mouttet, de faire évacuer la ville et de laisser appareiller les navires ancrés dans la rade — afin d’assurer le second tour d’une élection législative le 11 mai.
Référence capitale de l’étude du risque volcanique, et même du risque naturel, elle montre ce qu’il faut éviter de faire à tout prix quand on court un danger naturel » imminent : ne pas prendre la précaution élémentaire de faire évacuer la zone menacée quand il est encore temps ; ainsi, la nuée du 30 août 1902 a fait encore un millier de victimes, car on n’avait toujours pas pris cette précaution ; en revanche, l’éruption de 1929/1932 n’en a pas fait, car toute la population du nord de l’île avait été évacuée.
L’éruption type de 1889/1905 dont la nuée ardente catastrophique du 8 mai 1902 n’était qu’une phase, est aussi la référence fondamentale de volcanologie ; c’est la première éruption volcanique qui ait été scrupuleusement étudiée et décrite scientifiquement par Lacroix, Heilprin, Jaggar, Perret et beaucoup d’autres : pour désigner ce type d’éruption Lacroix a utilisé l’expression « éruption péléenne » et pour ses événements destructeurs, l’expression nuée ardente.

Le cadre

La ville de Saint-Pierre s’étendait en bordure de sa rade bien protégée, sur environ 3 km de long et 400 m de large, aux pieds du flanc Sud-Ouest du volcan ; elle était entourée de plusieurs hameaux et villages ; le tout était directement exposé aux effets des éruptions.

Saint-Pierre

Saint-Pierre, le Petit Paris des Antilles.
Capitale économique et culturelle de la Martinique — chef-lieu administratif : Fort-de-France, résidence du gouverneur —, le Petit Paris des AntillesN 3 avait une cathédrale, un théâtre, un lycée, un hôpital, une prison, une chambre de Commerce, des consulats étrangers, un journal Les Colonies… Son port — en fait, un mouillage dans la rade, vers 100 m du rivage — accueillait de nombreux navires marchands internationaux pour exporter le sucre et le rhum fabriqués dans ses usines.
Découverte le 15 décembre 1502 par Christophe Colomb lors de son quatrième voyage vers les Indes occidentales, puis colonisée à partir de 1635, la Martinique possède l'un des volcans les plus célèbres des Petites Antilles : la montagne Pelée. Ce volcan fait partie de l'arc insulaire des Petites Antilles, long de 850 km ; d'orientation subméridienne et reliant l'Amérique du Sud au Grandes Antilles. Cet arc volcanique est le résultat du plongement et de la fusion subduction de la croûte océanique atlantique sous la plaque Caraïbe.
Massif dominant de la Martinique, la montagne Pelée se situe dans la partie nord de l'île. Sa superficie est de 120 kilomètres carrés pour un diamètre de base moyen de 13 kilomètres ; avant l'éruption volcanique de 1902, elle culminait à 1 351 mètres, au Morne-La-Croix qui dominait une caldeira sommitale dite de l'Étang-Sec
L'édification de ce volcan devait commencer il y a 300 000 ans environ (la Martinique a environ 50 millions d'années. Trois phases se sont succédées. Au cours du premier stade, le volcan peléen primitif, qui se construit sur le versant sud du mont Conil, émet principalement des coulés de laves massives et autoclastiques, intercalées avec d'épaisses formations lahariques des cendres. Une deuxième phase débute il y a 40 000 ans avec un strato-volcan semblable à celui d'aujourd'hui et animé d'éruptions explosives. Une troisième phase débute il y a 13 500 ans environ ; elle a conduit à l'édification du volcan actuel, au cône central régulier. Des restes de foyers de populations caraïbes ou arawaks retrouvés sous des dépôts volcaniques témoignent de l'activité volcanique préhistorique de la montagne Pelée. D'autres éruptions, majeures ont été datées à 650 ans B.P. et 305 ans B.P. (formation de la caldeira, en 1792 et en 1851-1852.
Les phénomènes précurseurs de l'éruption de 1902 datent de 1889 ; ils consistèrent en l'apparition de petites fumerolles dans la caldeira. Ce type d'activité s'était déjà produit en 1792 et en 1851, mais, cette fois-ci, dès le 2 mai 1902, des cendres volcaniques tombent sans interruption. Le 5 mai, le barrage de l'Étang-Sec se rompt et l'eau se déverse en formant rapidement un lahar qui ensevelit une usine et fait vingt-cinq morts. Quelques petits séismes sont enregistrés et, le 8 mai, à 8 heures, une formidable explosion se produit, suivie d'une nuée ardente détruisant tout sur son passage et rasant la ville de Saint-Pierre, où périssent 28 000 personnes, laissant seulement deux survivants, dont Auguste Cyparis, un prisonnier qui dut son salut aux murs épais de son cachot.

Éruption de la montagne Pelée . Le 8 mai 1902, l'éruption de la montagne Pelée, à la Martinique, anéantit la ville de Saint-Pierre, alors capitale de l'île. Vingt-huit mille personnes périssent lors de cette catastrophe. Après la destruction de Saint-Pierre, c'est Fort-de-France qui devient la capitale de la Martinique.
Une étude des cadavres a montré que beaucoup de gens sont morts à cause de l'onde de choc précédant la nuée ardente à la vitesse de 600 km/h, qui a fait éclater les corps, mais, de toute façon, la température de la nuée ardente était probablement de l'ordre de 300 à 350 0C. Le nombre des morts peut paraître important pour une explosion que de nombreux signes précurseurs pouvaient laisser prévoir. Mais le climat social et politique en est responsable (le gouverneur ayant refusé l'évacuation de la ville, car des élections devaient avoir lieu). Cette année-là, quatre autres éruptions de la montagne Pelée firent au total 40 000 morts.
Ainsi, jusqu'au 6 juin, l'activité du cratère reste violente et l'on peut noter trois nuées ardentes semblables à celle du 8 mai (20 mai, 26 mai et 6 juin). Du 6 juin à la mi-août, on observe un calme relatif ; il est suivi d'une recrudescence jusqu'au 30 août, jour où se produit la plus fantastique nuée ardente de l'éruption, qui détruit les villages de Morne-Rouge et d'Ajoupa-Bouillon. Mais la phase finale sera la plus instructive pour les géologues qui surveillent l'éruption, car elle se caractérise par la construction du dôme et la mise en place d'aiguilles rigides. Le dôme atteint 1 353 mètres et ne cessera de s'accroître jusqu'en septembre 1903 où il finira par s'écrouler. C'est une masse de matières visqueuses, à haute température, couvertes d'une carapace refroidie. L'aiguille commence à pousser au début de novembre 1902. Sa base est située, au départ, à 1 343 mètres ; elle atteint 1 575 mètres le 24 novembre 1902 et 1 600 mètres à la fin de mai 1903. Dans sa première phase d'ascension, l'aiguille croît à une vitesse moyenne de 10 mètres par 24 heures, avec un maximum de 60 mètres par 24 heures.
Ensuite, l'activité s'est réduite au fonctionnement de quelques fumerolles. Mais, en 1929, l'activité augmente et une nouvelle éruption se produit entre 1929 et 1932, d'une manière identique à l'activité de 1902, avec nuée ardente, dôme et aiguilles. Depuis lors, seule la morphologie du cône, la présence de quelques sources thermominérales et quelques crises sismiques, qui se produisent parfois comme en 1986, trahissent un volcan actif.
Les roches de la montagne Pelée ont des compositions chimiques voisines, mais des structures variables suivant le mode de mise en place. La roche typique est une andésite sursaturée à hypersthène. Les phénocristaux sont composés de plagioclase (bytownite à labrador) ; hypersthène, hornblende sont toujours présents ; olivine, titanomagnétite, ilménite sont des minéraux accessoires. La pâte est à dominance de plagioclases avec hypersthène ; sa texture est plus ou moins ponceuse, plus ou moins vitreuse, parfois franchement dévitrifiée.
Le type d'éruption de la montagne Pelée (pyroclastes à 95 p. 100) indique un magma à viscosité et teneur en gaz élevées. Le dégazage se produit le plus souvent en cours d'éruption, proche de la surface et, selon sa violence, la température du milieu donne lieu à tel ou tel phénomène explosif. Quand le dégazage se fait calmement en profondeur, on observe un stade effusif avec mise en place de dômes, dômes-coulées, coulées selon que la température est forte ou moyenne.
L'éruption de la montagne Pelée tient une place capitale dans l'histoire de la volcanologie pour des raisons humanitaires aussi bien que scientifiques. À la suite de la catastrophe, la mise en place d'observatoires scientifiques a été décrétée par les pouvoirs publics ; c'est aussi la première fois qu'une nuée ardente et que la construction d'un dôme avec la mise en place d'une aiguille sont décrites. Le terme « nuée ardente » a d'ailleurs été créé par Alfred Lacroix à cette occasion. Yves Gautier

Le volcan

Carte de la montagne Pelée avant l’éruption, par Lacroix, in La montagne Pelée et ses éruptions.
Vers le milieu de l’arc de subduction des petites Antilles qui compte neuf volcans actifs, à l’extrémité nord de la Martinique, la montagne Pelée est un strato-volcan gris calco-alcalin, empilement subconique de blocs et de pyroclastites plus ou moins cimentés, enrobant un axe subvertical d’andésite, racine de deux dômes juxtaposés, celui de 1902 au NE et celui de 1929, le plus élevé sommet 1 397 m. Les dômes occupent l’est de la demi-caldeira de l’étang Sec, ouverte au SW vers Saint-Pierre qui s’étend à son pied. Le cône volcanique surface ~ 120 km2, est strié par un réseau dense de ravines rayonnantes dont la principale est la rivière Blanche qui part de l’étang Sec et se jette dans la rade, au nord de Saint-Pierre.

L’activité volcanique

L’activité de la montagne Pelée est modérée, éruptions peu fréquentes, courtes, relativement faibles et lentes, mais son dynamisme magmatique peut être violent et son évolution, difficilement prévisible.
En éruption, son magma d’andésite à labrador et hypersthène, très gazeux et très visqueux, produit des nuées ardentes par explosions violentes de dégazage, des lahars par pluies de condensation de vapeur d’eau volcanique et/ou vidange d’étangs temporaires, construit des dômes ou des aiguilles plus ou moins vacuolaires instables, mais pas de coulées de lave. Actuellement, elle n’émet même pas quelques fumerolles.

Les éruptions anciennes

La première phase d’activité de l’arc antillais se serait produite entre -50 et -25 Ma. La phase actuelle aurait débuté vers -5 Ma, d’abord au morne Jacob, ~ -5/-2 Ma, et au piton du Carbet, ~ -2/-1 Ma, puis au piton Conil, < -0,5 Ma.
La montagne Pelée se serait formée il y a environ 300 000 ans sur le bord nord de la dépression de Saint-Pierre entre le morne Jacob et le piton Conil. Lors de l’épisode actuel qui aurait débuté il y a environ 13 500 ans, elle aurait eu une trentaine d’éruptions pliniennes ou péléennes, en groupes alternants plus ou moins longs et nombreux, non cycliques.
Vers 300, le volcan aurait produit une éruption qui aurait freiné le peuplement caraïbe de la Martinique. Peut-être à la suite d’une éruption au XVIe siècle, les Caraïbes auraient appelé le volcan « montagne de Feu.
Lors de l’arrivée des Français le 15 septembre 1635, le volcan venait de produire une éruption péléenne - dôme dans le cratère sommital, plusieurs nuées ardentes…, destruction de la végétation sur toute la surface du volcan d'où la dénomination de montagne Pelée.
Depuis, le volcan a eu quatre éruptions documentées en un peu plus de 200 ans : dynamisme phréatique en 1792 et 1851/1854 paroxysme le 5 août 1851 ; dynamisme magmatique péléen en 1889/1905 paroxysmes les 8 mai et 30 août 1902 et 1927/1932 paroxysme le 18 octobre 1929.

L’éruption de 1889/1905

Après une accalmie d’une trentaine d’années, l’éruption a débuté en 1889 ; ses événements majeurs sont la nuée ardente du 8 mai 1902 et celle plus puissante du 30 août.
Les événements précurseurs :
Le volcan est loin de s’être réveillé brusquement et de façon inattendue :
1889, début de l’éruption : fumerolles intermittentes dans l’étang Sec, cratère sommital ;
février 1902 : permanence et intensification des fumerolles sulfhydriques ; pas d'inquiétude ;
mardi 22 avril : rupture du câble télégraphique vers la Guadeloupe ;
mercredi 23 avril, début de la phase phréatique : séismes, grondements souterrains, pluie de cendres au sud et à l’ouest sur Saint-Pierre ;
vendredi 25 avril : nuage de cendres ; en bordure de l'étang Sec, construction d'un cône de pyroclastite ;
samedi 26 avril : les cendres couvrirent Saint-Pierre et les environs ; pas d'inquiétude ;
dimanche 27 avril : l'étang Sec se remplit d’eau bouillonnante jaillissant du cône de pyroclastite haut d’environ 15 m ; forte odeur de soufre dans les rues de Saint-Pierre et à 10 km alentour ; premier tour des élections législatives ;
mercredi 30 avril : dans la ravine Roxelane qui traversait Saint-Pierre et au nord dans celle des Pères, lahars charriant des rochers et des arbres arrachés au sommet ; au nord, les villages du Prêcheur et de Sainte-Philomène furent couverts de cendres ;
vendredi 2 mai à 11 h 30, début de la phase magmatique : séismes, éclairs, violentes détonations ; soleil masqué ; couche de cendres épaisse de plusieurs centimètres sur toute la partie nord de la Martinique ;
samedi 3 mai : le vent renvoya le nuage de cendres vers le nord, dégageant provisoirement Saint-Pierre ; séismes ; rupture du câble télégraphique vers la Dominique ;
dimanche 4 mai : retour et intensification des chutes de cendres ; toutes les ravines étaient en crue ; coupures des routes vers le nord ; début d’affolement et de départs ;
lundi 5 mai : le matin, calme apparent du volcan ; chassés des hauts par l’eau et les cendres brûlantes, à l’embouchure de la rivière Blanche, invasion de l’usine Guèrin par des myriades de fourmis fourmis-fous et de scolopendres (bêtes-mille-pattes) venimeux, et dans les rues de Saint-Pierre, invasion de serpents fer-de-lance dont la morsure est mortelle - ~ 50 personnes et plus de 200 animaux tués1 ; ensuite, le débordement de l’étang Sec produisit un lahar dans la rivière Blanche qui ensevelit l’usine Guérin sous plus de 6 m de boue brûlante – 23 victimesA 1 –, provoqua un tsunami inondant les bas-quartiers de Saint-Pierre et coupant toutes les liaisons télégraphiques avec les îles voisines ; rupture du réseau électrique surchargé par les cendres humides ;
mardi 6 mai : début de la formation du dôme au bord de la caldeira de l'étang Sec ; expulsion explosive continue de cendres incandescentes ; pluies torrentielles condensation de la vapeur d’eau et lahars dans toutes les ravines ; rade couverte d’un épais tapis de cendres, ponces et débris végétaux ;
mercredi 7 mai : calme apparent, car l’obstruction du cratère par le dôme en surrection bloquait l’expulsion des gaz et des pyroclastites, préparant l’explosion finale du bouchon du cratère, sous l’énorme pression de dégazage du magma ;
nuit du 7 au 8 mai : d'intenses orages provoquent des coulées de boue ; entre 3 et 4 heures du matin, elles dévalent les pentes et touchent Macouba, Basse-Pointe et Grand'Rivière ; celle qui fait déborder la rivière du Prêcheur cause le décès de 400 personnes au Prêcheur et aux Abymes ; cet événement étant survenu très peu de temps avant le paroxysme, son information ne sera pas diffusée

Jeudi 8 mai : nuée ardente dévastatrice

Le jeudi 8 mai, jour de l'Ascension, une explosion se produisit dans le cratère de l’étang Sec, dont le flanc était largement échancré depuis la coulée du 5 mai. Un souffle puissant, suivi en trois minutes par un immense nuage toxique, la nuée ardente, bloquée vers le nord et l’est par la falaise de la caldeira et le dôme, emprunta la brèche de l’étang Sec vers la rivière Blanche, déferla à plus de 500 km/h sur la ville et, à 7 h 52, en moins d’une minute, la détruisit en grande partie et incendia les navires ancrés dans la rade.
L’explosion du bouchon provoqua un embrasement du cratère et une onde de choc atmosphérique supersonique ~ 450 m/s, 30 hPa de surpression instantanée ; puis une épaisse émulsion brûlante ~ 1 000 °C de gaz, d’eau et d’éléments solides en suspension s’échappa d’une bouche au pied du dôme, produisant un panache noir en forme de champignon haut de plus de 4 km au-dessus du volcan, visible à plus de 100 km de distance ; il s’effondra sur lui-même et la nuée descendante axée sur la rivière Blanche, couvrit de boue, de blocs et de cendres une zone triangulaire étang Sec/Prêcheur/Saint-Pierre, de plus de 40 km2 et s’arrêta au milieu de la rade à plus de 1 500 m du rivage.
Des incendies et des lahars aggravèrent les destructions. Selon l’endroit où elles se trouvaient dans la zone ravagée par la nuée ardente, les 30 000 victimes succombèrent à l’onde de choc atmosphérique, à l’inhalation de gaz brûlants, à de profondes brûlures, à des chutes de blocs volcaniques, à des écroulements de bâtiments… Deux survivants durent leur salut à la solidité ou à l’éloignement des bâtiments qu’ils occupaient, mais furent gravement brûlés.
Premier secours venant de Fort-de-France, le croiseur Suchet se présenta à l’entrée de la rade à 12 h 30, mais la chaleur l'empêcha d'y entrer avant 15 h ; il put secourir des marins et des passagers du Roraima puis des autres navires en feu au mouillage dans la rade ; la plupart moururent à terre ; une vingtaine survécurent.

Les événements suivants

Il y eut huit nuées entre le 8 mai et le 30 août, puis d’autres de moins en moins violentes, une soixantaine au total jusqu’à fin 1903. L’épaisseur cumulée des couches de cendres qu’elles ont déposé a dépassé 3 m rue Levassor déblayée.
20 mai : éruption plus violente que la première ; retombées de cendres sur toute l’île ; achèvement des destructions ; quelques victimes, des pillards ; appelée éruption sanitaire, car les cendres recouvrant les cadavres empêchèrent leur décomposition.
26 mai, 6 juin, 9 juillet : nuées analogues ;
30 août : nuée beaucoup plus étendue vers le sud et l'est – accroissement de la surface détruite ~ 60 km2. Moins explosive et moins brûlante < 120 °C - fonte du soufre), ses éléments incandescents incendièrent néanmoins la végétation et les habitations et pour cela fit environ 1 400 victimes dont au moins 800 au Morne-Rouge, 250 à L'Ajoupa-Bouillon, 25 à Basse-Pointe et 10 au Morne Capot, car aucune disposition n'avait été prise pour évacuer les habitants.
De novembre 1902 à septembre 1903, surrection de l'aiguille filée par une crevasse du dôme ; écroulements successifs aux départs des nuées ; hauteur maximale atteinte ~ 310 m.
Après juillet 1905 et jusqu’en 1910, quelques fumerolles et lente surrection du dôme ; extinction apparente.

Éruption de 1929/1932

Les effets de cette éruption magmatique, un peu moins violente mais plus durable, ont été limités aux destructions matérielles, car on avait pris la précaution d’évacuer toute la population du nord de l’île, en utilisant la carte de risque levée par Perret et ses observations depuis le morne des Cadets où il établit ensuite l’observatoire qui assure toujours la sécurité du nord de l’île.
fin août : grondements et fumerolles acides ;
16 septembre : explosions ; panique à Saint-Pierre ;
mi-octobre : intensification des explosions de plus en plus violentes ; évacuation de la population ;
mi-novembre : début des nuées ;
16 décembre 1929 : nuée la plus violente ; début de la surrection du second dôme ;
1930/1932 : diminution progressive de l’activité ; début de l’assoupissement actuel.

La vie à Saint-Pierre avant le 8 mai

Les effets sans victimes, en grande partie limités aux alentours du cratère3, des éruptions phréatiques de 1792 et 1851/1854 étaient connus mais vus comme des curiosités pittoresques. Il en fut ainsi jusqu’au 27 avril 1902, jour du premier tour de l’élection législative.
À partir du 2 mai, les événements inquiétants se succédèrent, mais en pleine campagne électorale, l’administration voulait que le second tour de l’élection — prévu le 11 mai — se passât normalement, les personnalités de la ville se partagèrent en partisans et adversaires de l’évacuation de la ville selon leurs opinions politiques et le journal Les Colonies ne publiait pas d’article alarmant sur le comportement du volcan ;
3 mai : inspection du gouverneur Louis Mouttet ; consignation de la troupe mise en état d’alerte ; innombrables confessions dans la cathédrale et les églises ;
4 mai : information du ministère à Paris et demande d’instructions par le gouverneur ; annulation d’une excursion sur le volcan ;
5 mai : début de panique à la suite de la destruction de l’usine Guérin ; nouvelle inspection du gouverneur et nomination d’une commission d'étude ; afflux de réfugiés des alentours ;
6 mai : plus d’électricité et pénurie de nourriture ; maintien de l’ordre par la troupe ; déclaration rassurante du maire ; départs d’habitants refoulés par la troupe sur la route de Fort-de-France ;
7 mai : dernier numéro du journal Les Colonies consacré à l’éruption et aux élections ; avis scientifique rassurant sur l’évolution de l’éruption ; retour du gouverneur accompagné de son épouse pour rassurer la population ; interdiction aux navires d’appareiller, mais le navire napolitain Orsolina y contrevint sous menaces d’arrestation de son commandant le capitaine Ferrata qui répliqua aux douaniers le menaçant de lourdes sanctions : Qui me les appliquera ? Demain, vous serez tous morts. Ce navire sera le seul de tous ceux qui se trouvaient dans la rade, à avoir échappé à la catastrophe en partant avant.

Causes de la catastrophe

Comme toutes les catastrophes dites naturelles, celle-ci a eu deux causes, l’une naturelle - la nuée ardente irrépressible, aux effets inévitables, mais qui n’auraient pu être qu’écologiques et matériels - et l’autre humaine - la décision de ne pas faire évacuer la ville et de ne pas autoriser le départ des navires à l’ancre, dont la conséquence a été la mort de la population et de celle des marins et passagers.
On savait évidemment que les éruptions volcaniques étaient susceptibles de provoquer des catastrophes et on en connaissait les effets décrits à propos de celles du Vésuve 79, 1631 du Laki 1783, du Krakatoa 1883… Mais on ignorait pratiquement tout du déroulement, ainsi que de la nature et de la contingence des événements dangereux : le 7 mai, 150 km plus au sud, une nuée ardente de l’éruption en cours de la Soufrière de Saint-Vincent avait fait près de 2 000 victimes malgré l’évacuation de la population exposée ; à Saint-Pierre, les autorités le savaient, mais n’en ont pas tiré la leçon qui s’imposait ; les géologues et journalistes américains arrivés sur place le 21 mai avec le Dixie furent stupéfiés par l’aspect, la nature et l’ampleur des destructions.
Cause naturelle inconnue, sous-estimée, négligée ? Quoi qu’il en soit, c’est bien pour assurer le déroulement du second tour de l’élection législative que les autorités politiques et administratives ont empêché l'évacuation de Saint-Pierre, cause humaine qui a provoqué la catastrophe humanitaire.

Ensuite

Les rescapés
À Saint-Pierre, dans la zone ravagée par la nuée ardente, il n’y eut que trois rescapés :
Louis-Auguste Cyparis, un ouvrier de 27 ans, enfermé dans le cachot de la prison pour avoir participé à une rixe meurtrière dans un bar - le cachot aux murs très épais, n'avait qu’une étroite ouverture sur sa façade opposée au volcan. Il en fut extrait le 11 mai. Bien qu'horriblement brûlé, il survécut, fut gracié et devint célèbre comme l'homme qui a vécu le jour du jugement dernier au cours d’une tournée aux États-Unis du plus grand spectacle au monde du cirque Barnum and Bailey's ; il fut le premier noir célèbre dans le monde du spectacle aux États-Unis.
Léon Compère dit Léandre, jeune et robuste cordonnier qui vivait dans un bâtiment aux murs épais situé en bordure de la zone dévastée ;
Havivra Da Ifrile, petite fille échappée in extremis sur la barque de son frère, qui fut recueillie en mer par le Suchet.
Au mouillage dans la rade, sur le Roraima puis sur les autres navires en feu, des marins et des passagers ont été secourus par le Suchet ; la plupart moururent à quai, seule une vingtaine survécut.

L'aide aux sinistrés

La plupart des quelque 22 000 rescapés des communes environnantes se réfugièrent à Fort-de-France où ils trouvèrent le dénuement et l'insécurité. Le gouverneur intérimaire G. Lhuerre décida de les renvoyer chez eux dès le 5 août 1902 ; mais les routes vers le nord étaient impraticables ; pour les inciter néanmoins à partir, il décida qu’ils ne recevraient plus aucun secours en nature après le 15 août.
Dès le 13 mai 1902, un comité officiel d'assistance et de secours aux victimes a été créé et une souscription nationale a été ouverte par le ministre des Colonies. À sa dissolution, en 1904, le comité avait récolté près de 10 millions de francs or.
À l’étranger, les États-Unis, les plus proches des Antilles, intervinrent les premiers : le président Theodore Roosevelt fit voter par le Congrès un crédit de 200 000 dollars (environ un million de francs or), pour l'achat de 1 250 tonnes de vivres, médicaments…, apportés par le croiseur Dixie parti de New York le 14 mai et arrivé le 21 mai ; un crédit supplémentaire de 300 000 dollars fut ensuite alloué aux sinistrés.
En Europe, le Royaume-Uni, l’Italie, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Russie… participèrent à cette aide humanitaire pour en moyenne 5 000 dollars chacun.

Conséquences sociales, politiques et économiques

Les conséquences sur la vie sociale, politique et économique de la Martinique furent considérables : Fort-de-France, déjà chef-lieu administratif, devint la ville principale de l’île et il ne resta de Saint-Pierre qu’un gros village agricole ; l'orphelinat de l'Espérance fut créé à Fort-de-France pour accueillir de nombreux enfants ; une partie de la population sinistrée fut relogée dans d'autres villages de la Martinique, sur la côte nord-atlantique et dans le sud de l'île. D'autres partirent pour la Guadeloupe, Sainte-Lucie, Trinidad, la Guyane, le Panama, le Venezuela…

Naissance de la vulcanologieN 10 scientifique

Avant cette catastrophe, la vulcanologie n’était qu’une branche mineure de la géologie. Elle devint une science à part entière à la suite des nombreuses observations que firent sur place de nombreux géologues et aux comptes-rendus qu’ils publièrent.
Le 21 mai, avec les premiers secours, le Dixie amena aussi sur place plusieurs géologues, Heilprin, Hovey, Jaggar… pour étudier l’événement ; Lacroix arriva sur place le 23 juin et en repartit le 1er août. Aucun d’entre eux n’avait pu assister à une nuée ardente et ils donnèrent diverses interprétations différentes du phénomène en cause.
Revenu précipitamment après le second désastre du 30 août, Lacroix effectua l’étude détaillée de plusieurs nuées auxquelles il assista jusqu’en mars 1903 ; il en décrivit de façon détaillée la forme et le comportement, expliqua l’origine et la raison de leur dangerosité et produisit le premier rapport de vulcanologie scientifique publié pour le grand public par Masson sous le titre La montagne Pelée et ses éruptions.
Perret fit ensuite l’étude complète de l’ensemble de l’éruption de 1929/1932, en a dressé la carte détaillée et a créé l’observatoire du morne des Cadets.

Effets sur la nature

Évidemment, l’éruption a aussi ravagé la végétation et la plus grande partie de la faune dans la zone affectée par les nuées successives ; en particulier, on lui attribue la disparition du rat musqué de la Martinique.

Visites à Saint-Pierre
Commémorations :

Monument derrière la cathédrale reconstruite ;
Statue de Frank Perret à l’entrée sud de la ville.
Musées :
La maison des volcans : photographies, articles de journaux... ;
Musée vulcanologique Frank Perret : objets, gravures, photographies, témoignages...
Ruines :
Rue Levassor : déblayée de cendres sur plus de 3 m d'épaisseur ;
Théâtre : escaliers, dallage, pans de murs… ;
Église du Fort : ruines conservées en l’état ;
Cachot de Cyparis : les murs épais du cachot ont sauvé la vie du prisonnier ;
Asile Bethléem : ruines de la chapelle ;
Épaves de navires coulés : une douzaine d’épaves, la Gabrielle, le Roraima, le Dalia, le Diamant, le Tamaya… échouées dans la rade par plus de 100 m de fond, constituent un site remarquable d’archéologie sous-marine et de plongée.
Observatoire du morne des Cadets à Fond-Saint-Denis : installé par Perret pour surveiller le volcan ; panorama magnifique de l’ensemble du site.
Musée Frank Perret : bourdon de la cathédrale déformé par la chaleur.
Ruines du théâtre.
Cachot de Cyparis.
Ruines de l'asile Bethléem.
Les différentes ruines et les épaves des navires coulés lors de l'éruption ont fait l'objet d'une demande de classement au patrimoine mondial de l'UNESCO. La décision n'est à ce jour pas encore prise.



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#12 Création du Coca-Cola
Loriane Posté le : 06/05/2016 21:24
Le 8 mai 1886, le docteur John Stich Pemberton crée le coca-cola

il met en vente une boisson révolutionnaire, à base de sirop de cola dilué avec de l’eau gazeuse. Avec la prohibition de l’alcool en vigueur à Atlanta, le succès de cette nouvelle boisson couleur caramel est immédiat. Pemberton va développer une version sans alcool de sa boisson, mais toujours avec la coca, son principal ingrédient actif, qui subsistera dans la recette jusqu'à la fin du 19e siècle.
Pemberton était convaincu que les vertus de sa boisson ont été les feuilles de coca et de noix de kola. En utilisant ces ingrédients il s'est concentré sur une nouvelle boisson médicale. Le Coca-Cola, parfois abrégé Coca en France ou Coke en Amérique du Nord et dans certains pays européens et africains, est une boisson gazeuse sucrée soda de type cola fabriquée par la Coca-Cola Company. C'est également une marque commerciale américaine déposée en 1886. Ce nom provient de deux ingrédients utilisés pour sa composition originelle : la feuille de coca et la noix de kola. Société The Coca-Cola Company dont la ville d’origine est Atlanta, recette découverte à Bay City, Michigan. Conditionné en bouteille plastique, bouteille en verre, canette, bouteille aluminium. Slogan Ouvre un Coca-Cola, ouvre du bonheur. et Choisis le bonheur. Date de création : le 8 Mai 1886. Boisson de type sype Soda dont les principaux ingrédients sont : Eau gazéifiée, sucre, extrait de feuilles de coca, colorant caramel E150d, acidifiant, acide phosphorique, arômes naturels, caféine Couleur Brune. Parfums Réglisse, caramel. Variantes Light, Life, Zéro, Cherry, Décaféiné, vanille

En bref

John Stich Pemberton est né en 1831 dans la ville de Knoxville en Géorgie. Il fait des études à l’école de pharmacie de Macon et, en, 1850, à l’âge de 19 ans, il obtient un diplôme de botanique appliquée à la médecine. La connaissance des plantes médicinales sera un atout important pour sa carrière. Il s’installe à Columbus et ouvre un drugstore, une boutique de produites médicinaux.
Pemberton combat pour les confédérés dans la guerre civile. En avril 1865, il est gravement blessé lors d’une bataille où est engagé son bataillon de cavalerie. Il est soigné à la morphine et à la cocaïne, seuls produits antidouleur disponibles, et découvre en pratique leurs intérêts thérapeutiques. En 1870, à Atlanta, il commence à vendre des spécialités pharmaceutiques dans le cadre d’une société Pemberton, Wilson Taylor and Company. La première recette ancêtre du Coca-Cola, le French Wine Coca, est inventée par John Pemberton en 1885. C'est une boisson alcoolisée à base de coca, de noix de kola et de damiana, Pemberton se serait inspiré de la recette du vin Mariani, un mélange de vin de Bordeaux et de feuille de coca créé par le chimiste corse Angelo Mariani en 1863. La vente du French Wine Coca se poursuivra jusqu'à la mort de Pemberton en 1888. Le « French Wine Coca » est présenté comme un remède efficace plus que comme un produit de plaisir gustatif.1886 : La création du Coca Cola
L’histoire de Coca Cola commence en Géorgie, à Atlanta en 1886. Dans son laboratoire, John Stich Pemberton, cherche de nouvelles boissons lui permettant de gagner facilement de l’argent. Il a compris, en 1885, qu’il fallait créer un soda de type nouveau car le 25 novembre 1885, le maire d'Atlanta organise un référendum sur la question de l'interdiction de l'alcool dans la ville. Atlanta devient une ville « sèche » pour une période d'essai de deux ans durant lesquels la vente d'alcool est interdite. Ainsi, l'enjeu pour John Pemberton sera d'offrir une boisson sans alcool, tranchant avec les orangeades et procurant les effets du bourbon. Pemberton va développer une version sans alcool de sa boisson, mais toujours avec la coca, son principal ingrédient actif, qui subsistera dans la recette jusqu'à la fin du 19e siècle. Le 8 mai 1886, le docteur met en vente une boisson révolutionnaire, à base de sirop de cola dilué avec de l’eau gazeuse. Avec la prohibition de l’alcool en vigueur à Atlanta, le succès de cette nouvelle boisson couleur caramel est immédiat. La recette du Coca-Cola : Pemberton était convaincu que les vertus de sa boisson ont été les feuilles de coca et de noix de kola. En utilisant ces ingrédients il s'est concentré sur une nouvelle boisson médicale.
Les ingrédients : La coca est une plante d’Amérique du sud de la famille érythroxylacées (ce sont des arbres ou des arbustes des régions subtropicales à tropicales). Elle joue un rôle important dans la culture andine, à travers ses utilisations rituelles ou médicinales. La cocaïne est extraite de ces feuilles.
La noix de cola est utilisée notamment pour ses propriétés stimulantes mais possède aussi des propriétés antidépressives. Elle est réputée pour faciliter la digestion et avoir des propriétés aphrodisiaques. La noix de cola est très commune dans de nombreuses cultures traditionnelles de l’Afrique de l’ouest, mais aussi de l’Indonésie et du Brésil. John Pemberton a remplacé le vin avec des huiles essentielles, mais la boisson était trop amère. Il a ajouté du sucre, mais il est devenu trop sucré. Il a donc décidé d'ajouter de l'acide citrique pour contrebalancer la saveur sucrée. Il a inventé un nouveau produit : le Coca Cola, noms des deux ingrédients médicaux rassemblés. Il a rapidement lancé Pemberton Chemical Company, en partenariat avec Frank Robinson pour commercialiser son produit. Peu après, Frank Robinson, lui propose le nom Coca-Cola et le design du logo. Coca-Cola est alors devenu sa marque de commerce.Création de la société the Coca Cola Company : 1888: Pour 2300 dollars, l'affaire est rachetée par Asa Candler, qui devient le seul détenteur de la formule de Coca-Cola, tenue secrète. Son nom de code est 7X.
Asa Griggs Candler né le 30décembre 1851 à Villa Rica en Géorgie. Il commence sa carrière dans les affaires en tenant un drugstore. C’est un homme d’affaire connu grâce à son achat de la compagnie Coca-Cola en 1888 à John Pemberton pour 2 300 dollars , c’est alors qu’il fonde The Coca-Cola Company en 1892. grâce à un très bonne stratégie marketing appelée « marketing agressif » il a pu gagner plusieurs millions de dollars sur son investissement. Candler devient un grand donateur de l'église méthodiste. Il donne un million de dollars plus un terrain pour que l'Université Emory (à l'époque un collège méthodiste) déménage d'Oxford (Georgie) à Atlanta. L'école de Théologie d'Emory porte son nom ainsi que sa première bibliothèque. Il a aussi donné plusieurs millions à ce qui devint par la suite l'hôpital d'Emory. En 1906, il construit le plus haut immeuble d'Atlanta, le Candler Building. Cet immeuble de 17 étages est toujours présent au 127 Peachtree Street. Candler a été maire d'Atlanta entre 1916 et 1919. En 1919 il vend la Coca-Cola Company à un groupe d'investisseurs dirigé par Ernest Woodruff. Il subit une attaque cardiaque en 1926 et meurt en mars 1929. De la fontaine à soda à la bouteille : Le coca-cola gagne l'ensemble de la société car il sort de la fontaine à soda pour être dans toutes les surfaces de distribution. Le changement de contenant est décisif pour la diffusion du contenu et l'invention du nouveau goût. En 1891 la canicule provoque la rupture de stock , c'est à partir de cet évènement climatique que Biendenharn propose à Candler d'enfermer vingt-cinq centilitres de Coca-cola dans une bouteille de verre, ainsi démarre la mise en bouteille du produit fini en 1874.
En 1899 une nouvelle société nait : la Coca-Cola bottling company permettant de développer un système d'embouteillage indépendant de la compagnie. Cette organisation a démarré avec le premier contrat accordant le droit d’embouteiller à deux habitants du Tennessee. Dans quasiment chaque pays où il s'implante, Coca-Cola installe des usines et embauche la main-d'œuvre locale. Cette méthode lui a permis de s'implanter même dans des endroits où l'image des États-Unis n'est pas très bonne. Mais un probème majeur se pose, le problème de fermeture de cette bouteille car celle-ci étant formée d'un long cylindre de verre épais droit se terminant par un goulot étroit, ne peut être fermée correctement. Le premier système était un joint en caoutchouc maintenu par une boucle en métal, mais celui s'avère encombrant, c'est alors que la capsule est inventée et commercialisée par la Crow Cork and Seal Company.
Le système est simple, bon marché et propre, de plus cette capsule couverte du symbole " Coca-Cola" de couleur rouge offre à la marque un nouveau support publicitaire. Le Coca-Cola arrive alors en bouteille dans les petits commerces permettant une plus grande diffusion de la marque et pousse à une consommation plus forte des classes les plus pauvres ce qui n'était alors pas possible dans les anciennes fontaines fréquentées en ville, par les classes moyennes. la publicité les initie et les encourage car il ne suffit pas de produire, il faut former le consommateur.
Asa Candler a compris l'interêt commercial de cette bouteille et réclame un récipient que "même un aveugle pourra reconnaitre".de plus les imitations et les contrefaçons de Coca-Cola pullulent et la compagnie pense que le meilleur moyen et de lui trouver un emballage d'une originalité absolue.
Un défi est lancé par le juriste Hirsh: " nous n'avons pas fait Coca-Cola seuleument pour aujourd'hui. Nous avons construit Coca-Cola à jamais, et c'est notre espoir que celui-ci devienne la boisson nationale jusqu'à la fin des temps...Pour cela, il nous faut une bouteille que nous allons adopter et transmettre à nos propres enfants". Deux ans plus tard la société Roots Glass de l'Indiana propose une bouteille cannelée dessinée par Alexander Samuelson. la taille lisse et les stries du verre évoquent une silhouette féminine portant une robe plissée très en vogue à l'époque: la robe fourreau. Le développement international :
Les dirigeants, notamment Asa Candler qui sera considéré comme l’artisan du succès de l’implantation de Coca Cola partout aux Etats-Unis, attendront 10 ans pour exporter la boisson et sa marque. En 1896, la distribution de la boisson gazeuse se fait aux alentours des Etats-Unis comme au Canada, à Hawaï et Cuba.
La Première Guerre Mondiale et les restrictions de sucre entraînent un ralentissement de la fabrication de Coca-Cola. Après la guerre Coca-Cola part à la conquête du monde, la boisson se vend dans 76 pays.
Pour faciliter une distribution mondiale, Robert Woodruff, le président de "the Coca Cola Company" crée alors la « Coca Cola Export Corporation », en 1926.
Ce n’est qu’en 1933, que la boisson sera réellement importée en France, mais elle devra attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour être connue de tous les français. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, Coca Cola promet aux soldats américains qu’ils trouveront du Coca partout où ils iront. Sur demande de l'armée, jusqu'en 1945, 64 usines sont mises en chantier pour la mise en bouteilles derrière le front.
En 1950 c’est la première publicité à la télé. On invente la canette pour proposer des quantités plus faibles aux clients.
En 1960 c’est devenu la boisson la plus consommée de toute la planète : il y a 1200 usines dans 135 pays.
En 1979, c’est au tour de la Chine de découvrir le Coca Cola. L’année suivante, elle s’implante en Inde, au Mexique et au Vietnam
Les autres boissons de the Coca Cola Company
La première autre boisson fut le Fanta créé en Allemagne en 1940, pendant la guerre quand les usines furent en rupture de stock de sirop pour le Coca-Cola.
Depuis de très nombreuses boissons comme Sprite, Minute Maid, Powerade, Nestea sont vendues par Coca Cola Company, ainsi que des variantes de ces boissons (sans sucre, au citron…. Aujourd’hui il existe plus de 3,300 produits différents dans le monde, vendus sous 500 marques appartenant au groupe Coca Cola.

Création
Noix de kola.

À la fin de la Guerre de Sécession à laquelle il participe, John Pemberton est pharmacien à Columbus Géorgie et possède un petit laboratoire a Bay City Michigan. En 1870, il s'installe à Atlanta, le marché étant plus important que celui de Columbus et de Bay City. Vétéran de la guerre de Sécession, John Pemberton a contracté une addiction à la morphine suite au traitement des douleurs dues à ses blessures. Il est alors à la recherche d'une boisson qui pourrait lui permettre de se désintoxiquer progressivement. La première recette ancêtre du Coca-Cola, le French Wine Coca, est inventée par John Pemberton en 1885. Il s'agit d'une boisson alcoolisée à base de coca, de noix de kola et de damiana, Pemberton se serait inspiré de la recette du vin Mariani, un mélange de vin de Bordeaux et de feuille de coca créé par le chimiste corse Angelo Mariani en 1863. La vente du French Wine Coca se poursuivra jusqu'à la mort de Pemberton en 1888.

Publicité datant de 1890.

Le 25 novembre 1885, le maire d'Atlanta organise un référendum sur la question de l'interdiction de l'alcool dans la ville. Atlanta devient une ville sèche pour une période d'essai de deux ans durant lesquels la vente d'alcool est interdite. Ainsi, l'enjeu pour la jeune compagnie sera d'offrir une boisson sans alcool, tranchant avec les orangeades et procurant les effets du bourbon. Pemberton va développer une version sans alcool de sa boisson, mais toujours avec la coca, son principal ingrédient actif, qui subsistera dans la recette jusqu'à la fin du XIXe siècle. Pemberton s'associe à Frank Robinson, un comptable de formation et surtout, un homme ambitieux. Il le rencontre en présence de son associé Ed Holland en 1885. De cette association, naît officiellement la marque Coca-Cola et la Pemberton Chemical Company. Frank Robinson est, pour certains, l'initiateur de la création du nom de la nouvelle boisson, de la calligraphie spencerienne de son logo et l'initiateur d'un recours massif à la publicité. Le 6 juin 1887, Pemberton fait inscrire la marque au registre du commerce, ce qui fait de lui l'unique propriétaire et cela aux dépens de ses anciens associés. La même année, l'homme d'affaire Asa Griggs Candler achète Coca-Cola à Pemberton pour 2 300 dollars, profitant, avec Frank Robinson, de la maladie de Pemberton pour racheter de force. Il va, à l'aide d'une campagne marketing intense, donner son essor à la boisson. Elle est mise en bouteille pour la 1ère fois en 1894 par Joe Biedenharn, dans l'arrière salle d'une fabrique de confiseries, à Vicksburg, dans le Mississippi.

Feuille de coca

Officiellement la boisson ne contient plus de cocaïne depuis 1903, mais après un contrôle surprise de la US Food, Drug and Insecticide sur le produit il s'avère qu'on en détecte encore des traces après 1929. Des recherches scientifiques montrent qu'un verre de Coca-Cola en 1886 contenait environ neuf milligrammes de cocaïne. En 1911, le directeur du Bureau de chimie du département de l'agriculture américain Harvey Washington Wiley affronte la firme et son important service de chercheurs, l'accusant d'user à tort du nom de Coca-Cola alors qu'elle ne contient plus de cocaïne et également d'utiliser illégalement de la caféine comme additif. L'affaire se termine en 1916 devant la Cour suprême qui exige que l'entreprise paye les frais de justice et réduise le taux de caféine de son soda. Cette affaire juridique marque un jalon important dans l'élaboration de normes sur l'étiquetage.

En France

Contrairement à la chronologie officielle de l'entreprise, Coca-Cola ne s'est pas implantée en France en 1933, mais en 1919. Après la fin de la Première Guerre mondiale en 1918, les soldats américains mobilisés en attente dans des camps de transit, doivent embarquer vers les États-Unis. Un Américain habitant la France, Raymond Linton, a l'idée de vendre la boisson à ses compatriotes. Raymond Linton livre son témoignage sur les premières livraisons : Le premier envoi de Coca-Cola vers la France est arrivé à Bordeaux, au printemps 1919. Si les tonneaux pouvaient parler, je serais effrayé à l'idée de ce que des milliers de tonneaux de vin passant par le port auraient à dire à ces premiers tonneaux rouges et nul doute que ces tonneaux rouges auraient également beaucoup de choses à dire … Les services de la douane n'avaient pas un tel produit sur leurs listes et ils refusaient de m'écouter quand je leur expliquais que ce n'était pas de l'extrait de coca. Ils furent même très surpris lorsque leurs chimistes fournirent les résultats des analyses. Le succès des ventes aux soldats américains poussèrent l'entreprise à s'implanter à Paris, le 11 juillet 1919. Mais la production française ne débuta qu'en 1921.
En 1933, le café de l'Europe à Paris, près de la gare Saint-Lazare propose une nouvelle boisson, le Coca-Cola.

Troisième Reich

Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le Troisième Reich représente le second marché de la compagnie Coca-Cola après les États-Unis, avec une production de plus de cent millions de bouteilles. En 1928, Robert Woodruff, alors président de la compagnie, participa à deux soirées privées organisées par Göring et Goebbels. Son séjour dépassa donc le cadre de la banale visite de courtoisie aux dignitaires d'un pays au marché important. Max Keit, responsable de la compagnie en Allemagne entre autres et proche du pouvoir politique ainsi que Nicholas Rouks, directeur des ventes outre-atlantique, plaçaient des publicités pour son soda, dès qu'un magazine mettait le Führer en couverture, mais aussi dans les pages de Die Wehrmacht, le périodique de l'armée allemande, ou encore à la radio où le jingle Coca-Cola est souvent le premier spot publicitaire suivant le Reichsrundfunk, le journal d'information du IIIe Reich. En 1937, Coke est l'une des attractions d'une exposition berlinoise à la gloire des ouvriers du Reich.
À cette époque, la firme entreprend une stratégie d'expansion et pour la compagnie, le marché européen se doit de poursuivre son commerce même pendant la guerre. Cela explique la vente de la boisson en France et en Allemagne, alors qu'en 1942, l'administration F.D. Roosevelt accorda à la firme d'Atlanta le statut de fournisseur de guerre, ce qui lui permit d'échapper à la restriction sur le sucre aux États-Unis. Ce fut la même chose en Allemagne.

Époque actuelle

Le Coca-Cola peut s'identifier à la bouteille à contours, conçue en 1915 par Earl R. Dean. Cependant, la bouteille à contours avec l'imprimé éponyme n'est reconnue comme une propre marque commerciale par l'office américain des brevets qu'en 1960, bien qu'un brevet fût apparemment déposé en 1916. La boisson et ses campagnes publicitaires ont eu un impact significatif sur la culture américaine. Une rumeur affirme que la société a créé l'image moderne du Père Noël sous les traits d'un vieil homme habillé en rouge et blanc, autrefois vert et rouge. Toutefois, si les campagnes publicitaires d'hiver dans les années 1930 ont repris cette image, le personnage était déjà connu auparavant. Les campagnes publicitaires montrant des pin-ups, contributions d'artistes tels que Bradshaw Crandell, ou Gil Elvgren, ont aussi beaucoup contribué à la reconnaissance de la marque. D'autre part, l'entreprise comprend très tôt les retombées médiatiques qu'elle pouvait tirer des évènements sportifs. Elle est présente sur les Jeux olympiques depuis les Jeux olympiques d'été de 1928. Cette qualité de partenaire historique du mouvement olympique n'est sans doute pas innocente dans le choix de la ville d'Atlanta pour l'organisation des Jeux olympiques d'été de 1996. Coca-Cola est aujourd'hui partenaire des principaux événements sportifs Jeux olympiques, Coupe du monde de football, Tour de France jusqu'aux années 2000.
Dans les années 1980, l'entreprise annonce la modification définitive de la formule utilisée pour la fabrication de sa boisson. L'origine de cette décision serait des tests en aveugle montrant que les gens préfèrent la boisson concurrente Pepsi-Cola. Le Pepsi utilise plus d'essence de citron, moins d'essence d'orange et la vanilline à la place de la vanille. La nouvelle boisson, nommé New Coke aux États-Unis, est testé en aveugle et se trouve préféré à la recette originelle. Malgré ces tests concluants et une très grosse campagne publicitaire, la nouvelle recette est un fiasco commercial. Le 10 juillet 1985, la société relance l'ancienne formule sous le nom de Coca-Cola Classic en fait, le Classic utilise du sucre de maïs au lieu du sucre de canne de la boisson d'origine, mais cela ne modifierait pas le goût du produit. Le résultat est surprenant : les ventes totales des deux boissons sont plus importantes. Parce qu'une stratégie d'évolution de la formule du produit étalée sur le temps aurait probablement été plus efficace, certains suspectent que la société a volontairement orchestré ces changements abrupts afin de présenter un nouveau produit qui revivifierait l'attrait pour la ligne classique. Le président de l'entreprise, Donald Keough répondra : Nous n'étions ni assez intelligents ni assez stupides pour cela.
En 1985, l'entreprise lance une nouvelle formule et la baptise New Coke, mais le public n'accepte pas ce changement. Le Coca-Cola Classic est relancé avec l'ancienne formule excepté le sucre de canne remplacé par du sucre de maïs. Il s'avèrera ensuite que l'opération visait principalement à libérer la firme d'engagements tarifaires contraignants avec ses clients du marché de gros : le produit n'existant plus, la firme reprenait sa liberté ; le changement remplaçait aussi la vanille Coca-Cola achetait 50 % de la production de vanille de Madagascar par de la vanilline moins chère, à l'instar de Pepsi.
Trois ans après son lancement, en mars 2009, la marque annonce au magazine LSA qu'elle va cesser la production et la commercialisation du Coca-Cola BlāK. Les ventes n'auraient jamais été au rendez-vous avec moins de 1 % du marché français des boissons pétillantes.
En 2012, les deux seuls pays où le Coca-Cola ne peut être commercialisé, du moins officiellement, sont la Corée du Nord et Cuba, en raison de l'embargo commercial auquel ils sont soumis de la part des États-Unis respectivement depuis 1950 et 1962. Le 5 février 2014 le groupe investit 1,25 milliards de dollars USD pour prendre 10% du capital de Green Mountain Coffee Roasters, spécialisé dans la fabrication de machines à soda. L'objectif est de concevoir ensemble une machine de fabrication de sodas à domicile, avec un système de dosettes de la marque.
Le 24 décembre 2014, le Wall Street Journal annonce que l'entreprise prévoit de supprimer entre 1 000 et 2 000 postes en janvier 2015 à la suite de difficultés économiques -14 % de bénéfice au 3e trimestre 2014.
En avril 2015, l'entreprise lance une offre d'acquisition sur l'entreprise de boisson chinoise, China Culiangwang Beverages, filiale de China Culiangwang, pour 400 millions de dollars. En janvier 2016, elle acquiert une participation de 40 % dans Chi, une entreprise nigériane de jus de fruit et de boissons.

Description du produit

La formule du Coca-Cola actuelle n'est pas communiquée par la firme au nom du secret industriel. Celle de Pemberton, ayant fait l'objet d'un brevet, est en revanche maintenant dans le domaine public, bien qu'interdite de fabrication compte tenu de ses ingrédients. La firme, depuis sa création, entretient un certain mystère sur sa recette. Le document repose depuis 2011 dans le musée de l'entreprise, World of Coca-Cola, situé à Atlanta.

Ingrédients

La fiche officielle du produit annonce simplement de l'eau gazéifiée, du sucre sirop de maïs à haute teneur en fructose ou saccharose selon les pays, le colorant caramel E150d, de l'acide phosphorique comme acidifiant, des extraits végétaux et un arôme caféine. Néanmoins, d'après William Reymond auteur du livre Coca-Cola, L'enquête interdite, on peut trouver sur Internet et dans son livre la recette de la boisson, comprenant notamment un mélange de sucre, d’acidifiants acide phosphorique E338, acide citrique E330, dioxyde de carbone E290, acide benzoïque E210 ou du benzoate de sodium E211 actifs contre les champignons, dioxyde de soufre E220 actif contre les bactéries, d'huiles essentielles stabilisées par un émulsifiant glycérine E442 ou par la gomme arabique E414, de caféine, vanille et du colorant caramel au sulfite d'ammonium E150d. Il s'agit, cependant, là d'un secret ne concernant que le procédé de fabrication. En ce qui concerne les ingrédients, des chimistes en ont la liste parfaitement quantifiée depuis l'invention des techniques de chromatographie. Sa saveur particulière provient principalement du mélange de sucre et des essences d'orange, citron et vanille. Les autres ingrédients acide phosphorique… interviendraient moins dans son goût.
L'acide phosphorique, incorporé au taux de 0,05 %, confère au Coca un pH de 2,4838. Il faut savoir cependant que l'ingestion répétée d'acide phosphorique est connue en médecine pour entraver le fonctionnement des reins et favoriser les calculs rénaux. Des chercheurs américains ont interrogé 500 personnes pour lesquelles une insuffisance rénale a été récemment diagnostiquée ; ils constatent à partir de la description de leur régime alimentaire qu'à partir de deux verres consommés par jour, le risque d'insuffisance rénale est multiplié par deux. Il en est de même avec le Coca-Cola Light. En revanche, aucune association n'a été trouvée avec les autres sodas, ce qui renforce la suspicion à l'encontre de l'acide phosphorique39. À la suite de ces suspicions, l'ESFA a réexaminé l'apport maximal tolérable de phosphore et a conclu qu'il n'y avait pas de corrélation significative entre la consommation de phosphore dont l'acide phosphorique et les effets indésirables dont cet additif pouvait être accusé notamment la perturbation dans l'équilibre du calcium dans l'organisme ou risque d'atteinte rénale. Chaque fabriquant sous licence de la boisson reçoit le concentré en poudre dans de gros flacons et se contente d'y ajouter l'eau, le sirop de fructose et le gaz. Comme l'eau n'a pas tout à fait le même goût dans les différentes régions, celle-ci est nano-filtrée afin de neutraliser son goût partout dans le monde. On peut trouver que celui du Coca-Cola varie entre différents pays, cela n'est dû qu'à une différence de dosage dans les recettes, par exemple la boisson en Espagne sera plus sucrée qu'en France. L'effet stimulant originel est alors produit par les feuilles de coca et par la caféine des noix de kola. En 1906, le Coca-Cola, vendu comme tonique pour le cerveau, fut quasiment privé de cocaïne 1/400e de grain par once de sirop, cette proportion persistant jusqu'en 1929. La technologie a désormais supprimé toute trace de cocaïne. Cependant, l'utilisation de feuille de coca, est toujours présente. 159 tonnes de feuilles de coca ont été achetées à la Bolivie en 2002 pour subir une décocaïnisation grâce à la Stepan Company. La caféine subsiste avec un taux réduit pour que la boisson conserve sa dimension stimulante.
La société Coca-Cola est le plus grand consommateur mondial d'extrait de vanille naturelle. Ainsi, quand une nouvelle formule fut utilisée en 1984 pour le New Coke, l'économie de Madagascar s'écroula. En effet, la nouvelle formule utilisait un substitut synthétique la vanilline et les achats d'extrait de vanille furent divisés par deux. Inversement, la sortie récente d'une formule à l'éthylvanilline a fait monter les prix. La vanilline reproduit exactement la molécule principale de l'arôme de vanille naturelle. La plus grande richesse de bouquet de la vanille naturelle est due à la présence d'autres composés aromatiques.
Un article paru le 18 février 1979 dans The Atlanta Journal-Constitution raconte que le journaliste Charles Salter prétend avoir retrouvé dans un document datant de 1910 des notes de Pemberton décrivant la recette secrète.

Différences par pays

La composition du Coca-Cola varie en fonction des réglementations applicables et des pays.
Sucres
Dans des pays comme la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Hongrie, des sucres moins chers sont utilisés, comme l'isoglucose glucose d'amidon de maïs accusé de favoriser l'obésité et le diabète. Cependant aucun lien de causalité n'a aujourd'hui été démontré entre consommation d'isoglucose et apparition de l'obésité, les spécialistes s'attachant à dire que l'origine de cette maladie est multifactorielle.
Colorant caramel. La teinte caramel est obtenue à l'aide du colorant caramel au sulfite d'ammonium E150d. Ce colorant chimique est sujet à débat48,49 du fait de la présence d'un résidu de fabrication, le 4-méthylimidazole 4-MEI, reconnu toxique et cancérigène possible. Les évaluations des agences sanitaires sont aujourd'hui différentes suivant les pays l'Europe est moins contraignante, et un état comme la Californie a adopté début 2012 une DJA très faible 29 µg par jour.
Cependant l'EFSA a réexaminé en 2011 la sécurité du caramel colorant E150d en s'appuyant sur les études récentes et en prenant en compte la présence du 4-MEI. Elle a conclu que l'étude utilisée en Californie montrant un effet cancérigène pour ce composé était biaisée et ne pouvait être prise en compte. Il a ainsi été établi que ce colorant dans les conditions d'utilisation réglementaires, ne présente pas de risque. Il est donc autorisé.
Le 8 mars 2012, Coca-Cola annonce qu'il a demandé à ses fournisseurs de baisser la teneur en 4-MEI pour l'ensemble des États-Unis.
D'après le CSPI Center for Science in the Public Interest en, en juin 2012, les doses de 4-MEI sont les suivantes pour une canette de 33 cl achetée dans le commerce : 56 µg en Chine, 267 µg au Brésil, 145 µg au Royaume-Uni, 144 µg à Washington aux États-Unis, et 4 µg en Californie.
Dans le documentaire d'Olivia Mokiejewski, le scientifique du CSPI donne les chiffres pour la France normal : 79 µg, Light : 103 µg et déclare que la consommation d'un Coca-Cola par jour sans précision de la dose de 4-MEI aboutirait à un cas de cancer leucémie pour 50 000 personnes. À relativiser avec les dangers du sucre signalés par le pédiatre Robert Lustig qui constate que des enfants de 8 à 10 ans ont aujourd'hui les mêmes maladies que des personnes de 60 ans. D'après lui, la consommation de boissons sucrées, si elle n'est pas compensée par une heure de sport par canette, est dommageable sur la durée de vie attaque cardiaque, AVC, démence, diabète, obésité. Ainsi deux canettes 2 × 39 g de sucre par jour réduiraient la durée de vie de 20 ans comme deux paquets de cigarettes. Les consommateurs ne souhaitant pas consommer de sucre via les sodas peuvent cependant consommer les formules Light et Zero qui sont sans sucres et sans calorie.

Gamme

Bouteilles de Light et Zero.
La Coca-Cola Company a décliné son produit phare essentiellement dans les années 1980 et dans les années 2000. Dans les années 80, trois déclinaisons principales sont lancées : Light ou Diet, sans sucre, en 1982 ; Sans caféine en 1983 ; et Cherry, arôme cerise, en 1985. Une formule alternative a également été lancée en 1985, New ou Coke II, arrêté depuis.
Les années 2000 ont vu la commercialisation de nombreuses déclinaisons : Lemon arôme citron et Vanille en 2002 ; Lime arôme citron vert, Raspberry arôme framboise et Zero sans sucre en 2005 ; Black Cherry Vanilla arômes cerise noire et vanille, BlāK arôme café ...
Les déclinaisons Light et Zero sont toutes les deux sans sucre. Les deux produits sont presque identiques en dehors d'un additif et peut-être d'extraits végétaux. La principale différence tient du marketing55. Ces deux déclinaisons ont leurs propres sous-gammes, reprenant en grande partie les autres déclinaisons de la gamme principale (Sans caféine, etc.

Publicité

Ancienne publicité bien conservée dans une rue du vieil Atlanta, aujourd'hui souterraine.
Publicité dans les montagnes du Haut Atlas Maroc.
La publicité pour Coca-Cola a significativement affecté la culture américaine. Elle est fréquemment créditée pour avoir inventé l'image du Père Noël moderne avec sa barbe blanche et ses habits rouges. La société est partenaire d'évènements sportifs internationaux : Jeux olympiques depuis 1928, Coupe du monde de football depuis 1978. L'entreprise a prolongé le 22 novembre 2005 son partenariat avec la fédération internationale de football jusqu’en 2022. Ce contrat, au montant gardé secret, couvre quatre éditions de la Coupe du monde..
De nombreuses personnalités ont participé à différentes publicités télévisuelles, avec entre autres : Elvis Presley qui utilisa sa chanson A Little Less Conversation pour la campagne de marque japonaise, The Beatles, David Bowie, George Michael, Elton John61, Whitney Houston62, Christina Aguilera ou encore Duffy64, Melanie Thornton.
En France, la marque a pu faire appel aux services d'artistes tels que Daft Punk, Olivia Ruiz, David Guetta Karl Lagerfeld, Jean Paul Gaultier, Mika, Nathalie Rykiel, Justice, Sylvie Vartan ou encore Jean-Charles de Castelbajac.
L'anniversaire des 125 ans de la marque en 2011 a été l'occasion d'une campagne publicitaire mondiale, de plus grande ampleur en France. Un Coca Store est ouvert de manière temporaire à Paris.
Depuis la fin du mois d'avril 2015, l'entreprise a lancé, dans le cadre de son opération Share A Coke, une nouvelle campagne destinée aux aveugles et malvoyants du Mexique. Alors que l'on pouvait faire inscrire le prénom d'une personne chère sur les canettes, il est aujourd'hui possible pour les habitants de ce pays d'y faire graver ce même prénom en braille pour convenir ainsi aux personnes souffrant de cécité.

Marché

Chaque jour, 1,5 milliard de boissons sont vendues dans le monde.
Au fil des années, de nombreux sodas, ou colas alternatifs, ont fait concurrence à Coca-Cola. Ils incluent notamment : Selecto, Mecca Cola, Alp'Cola, Anjou Cola, le Montania Cola en Haute-Savoie et Savoie, Auvergnat Cola en Auvergne, Colà-Occitan en Languedoc-Roussillon, Biper Cola cola basque, Breizh Cola, China Cola, Chtilà Cola, Cola’rdeche, Corsica Cola, Dr Pepper, Elsass Cola, Meuh Cola, Pepsi-Cola, Sinalco Cola, Virgin Cola, Royal Crown Cola, Berry Cola, Ubuntu Cola, Vendée Cola et Vitamont Cola bio et équitable.
En Chine populaire, Coca-Cola est concurrencé par Wahaha et Jiaduobao fabriquant respectivement de l'eau purifiée et des thés aux herbes.

Mises en cause et controverses Meurtres et violences

Coca-Cola est accusé par un syndicat colombien d'être impliqué dans l'assassinat de 7 syndicalistes par des milices paramilitaires d'extrême-droite, notamment à Barrancabermeja. Le directeur américain de l'usine aurait menacé de mort les syndicalistes de son entreprise, avant d'ordonner l'assassinat de l'un d'entre eux, Isidro Segundo Gil. Ces accusations donnent lieu à un boycott de la marque début 2006. À la suite de ces accusations, plusieurs établissements scolaires des États-Unis, d'Europe et du Canada n'ont pas renouvelé leur contrat avec cette société et les fonds de pension des employés de la ville de New York, qui possèdent des actions de cette société, ont demandé que l'entreprise finance une enquête indépendante composée de représentants américains et colombiens des droits de l'homme.
La multinationale tente d’interdire la diffusion d’un film documentaire dénonçant ses pratiques en Colombie, voire son implication dans le meurtre de plusieurs syndicalistes, et elle menace le festival international du film des droits de l’homme de Paris de poursuites judiciaires.

Utilisation de l'eau potable

Coca-Cola a été également fortement contestée en Inde, notamment au Kerala, où elle est alors accusée d'assécher des nappes phréatiques pour fabriquer son soda, au détriment des paysans locaux.
À San Cristóbal de Las Casas au Mexique, où une usine a été implantée dans les années 1980, la production de Coca-Cola nécessiterait le pompage d'environ 750 000 litres par jour dans les nappes phréatiques de la ville, soit un volume qui permettrait d'alimenter 10 000 habitants par jour, d'après l'hydrologue Antonio Garcia. Certaines communautés auraient vu leurs ressources en eau diminuer depuis l'implantation de cette usine. L'entreprise nie cependant être la cause des coupures d'eau affectant ces communautés.

Responsabilité environnementale

En 2003 et 2006, le Centre pour la Science et l'environnement CSE, une organisation non gouvernementale localisée à New Delhi, a constaté que les boissons produites par PepsiCo et Coca-Cola Company en Inde présentaient un niveau dangereusement élevé de pesticides. Les deux sociétés ont alors soutenu que leurs boissons sont sûres pour la consommation et ont annoncé que le niveau de pesticides dans leurs produits serait inférieur à celui de produits de consommation courante tels que le thé, les fruits ou les produits laitiers. Dans l'État indien du Kerala, la vente et la production de Pepsi-Cola — ainsi que d'autres boissons non alcoolisées — ont été interdites. Cinq autres États indiens ont annoncé des interdictions partielles de boissons dans les écoles, les universités et les hôpitaux. Le vendredi 22 septembre 2006, la Cour suprême du Kerala a levé cette interdiction considérant que seul le gouvernement fédéral est alors habilité à interdire la commercialisation de produits alimentaires.
En octobre 2013 la société inaugure une co-entreprise, Infineo, fondée avec APPE leader du PET en Europe pour 8,7 millions d'euros. Implantée en Bourgogne, la co-entreprise permet de recycler les bouteilles de Coca-Cola pour en faire des granulés de plastique recyclables.
Le 5 juin 2014 Coca-Cola et Danone annonce un investissement commun dans Avantium, une entreprise technologique qualifiée de « chimie verte chimie du végétal. Avantium a mis au point un procédé de fabrication de polymères PEF Poly-éthylène-furanoate à partir de carbohydrates extraits de résidus agricoles, de grains ou de plantes pour fabriquer du bioplastique.

Relations avec le régime nazi

Le journaliste William Reymond, dans son livre Coca-Cola, L'enquête interdite 2006, affirme que durant la Seconde Guerre mondiale la marque aurait entretenu de bonnes relations avec le régime nazi par l'intermédiaire de son représentant Max Keith alors que la marque prétendait s'être retirée en 1939. C'est d'ailleurs sous le Troisième Reich, alors que le blocus empêchait l'acheminement des ingrédients de sa boisson, que la marque inventa le Fanta afin de pouvoir maintenir une bonne relation commerciale avec le régime nazi. Cette nouvelle boisson est donc, à l'origine, unCoca-Cola sans la formule secrète. La firme jouant sur les deux tableaux a mis de côté son intégrité afin de ne pas souffrir de la défaite d'un des deux camps.
Plus tard, de nombreuses rumeurs associent l'entreprise et des régimes dictatoriaux en Amérique du Sud. Par ailleurs Vicente Fox, président de la République du Mexique de 2000 à 2006, a été président de la compagnie Coca-Cola pour le Mexique et l'Amérique latine. La manne financière est trop importante et la marque s'implante sur tous les continents devenant une des marques les plus connues au monde.

Études scientifiques mensongères en France

Coca-Cola finance des études faussement scientifiques publiées dans les médias par des organismes de recherche. La firme a, par exemple, cofinancé une étude du CRÉDOC qui affirme alors qu'il n'existe pas de corrélation entre la consommation de sodas et l'obésité. Elle a ensuite repris sur son propre site cette affirmation du CRÉDOC, en n'indiquant toutefois pas sur cette page que c'est la firme qui a financé cette étude.

Lobbying auprès des décideurs politiques

En 2011, le groupe Coca-Cola s'oppose vigoureusement à l'entrée en vigueur de la taxe sur les sodas fixée au premier janvier 2012 par le gouvernement français.
La corruption aurait été permise grâce à Dominique Reiniche, à la tête de Coca-Cola Europe entre 2005 et 2014 .
La multinationale du soda sucré verse 50 000 euros a la ville de Meaux que dirige Jean-François Copé pour exposer une bouteille qui ne vaut en réalité que 20 euros99. La bouteille, qui n'a aucune valeur, ne sera jamais exposée. Le député Jean-François Copé défend alors les positions de la multinationale américaine, et va jusqu’à menacer la députée Valérie Boyer de la faire échouer à la prochaine élection99. Les médias révèlent que Coca-Cola est également client pour un montant de 120 000 euros de l'entreprise Bygmalion, fondée par Bastien Millot et Guy Alvès, deux proches de Jean François Copé et impliqué dans un grave scandale de financement politique et de fausses facturation lors de la campagne de Nicolas Sarkozy.

Études scientifiques mensongères aux États Unis

En août 2015, selon une enquête du New York Times Coca-Cola a créé et financé des associations de scientifiques pour nier les méfaits de leurs boissons sur la santé.
L'entreprise est ainsi derrière le lancement d'une association baptisée Global Energy Balance Network ; au total, la société spécialisée dans les boissons non alcoolisées aurait offert plus de 5 millions d'euros à ses chercheurs pour publier de fausses informations. Le groupe d'experts après plusieurs mois de polémique s'est finalement dissous de lui même.

Citations célèbres

La pertinence de cette section est remise en cause, considérez son contenu avec précaution. En discuter ?
Lors d'une interview à la station de ratio de Boston WEEI en octobre 2015, la star du football US Tom Brady déclara :
Vous sortez et vous prenez un Coca en pensant tout va bien. Pourquoi ? Parce qu’ils ont payé des fortunes en publicité pour vous convaincre de boire du Coca toute votre vie. Je ne suis pas d’accord. Le fait qu’ils puissent vendre du Coca aux enfants ? C’est du poison pour eux ! Je crois que de nombreux groupes agro-alimentaires et fabricants de boissons nous mentent depuis des années. Mais nous continuons. C’est l’Amérique ! Ici, on croît que les céréales Frosties sont un aliment.



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#13 Henri Dunant
Loriane Posté le : 04/05/2016 17:18
Le 8 mai 1828 à Genève naît Henri Dunant

parfois orthographié Henry Dunant, né sous le nom de Jean-Henri Dunant, mort le 30 octobre 1910, à Heiden, homme d'affaires, philantrope, humaniste suisse et également chrétien protestant. Il a fondé la Croix-Rouge, protestant évangélique, il reçoit le prix Nobel de la paix en 1901
Pendant un voyage d'affaires en juin 1859, il se trouve à proximité de la ville italienne de Solférino et découvre les dégâts humains de la bataille qui s’y déroula. À partir de cette expérience, il écrit un livre intitulé Un souvenir de Solférino qu'il publie en 1862.
Une année plus tard, il participe à Genève à la fondation du Comité international de secours aux militaires blessés, désigné dès 1876 sous le nom de Comité international de la Croix-Rouge. La première convention de Genève est ratifiée en 1864 et se réfère largement à ses propositions. Il obtient avec Frédéric Passy le premier prix Nobel de la paix en 1901 et est ainsi considéré comme le fondateur du mouvement de la Croix-Rouge internationale.

En bref

Philanthrope suisse, père de la Croix-Rouge internationale, Genevois élevé dans l'atmosphère de piété du « réveil » protestant, il milite dans les Unions chrétiennes de jeunes gens et entre au service de la Compagnie genevoise de colonisation, à Sétif. En 1858, tout en gardant la citoyenneté suisse, Henri Dunant est naturalisé français. Pour régler les problèmes nés de ses activités algériennes, il cherche à intéresser Napoléon III à ses difficultés en lui offrant la dédicace d'un ouvrage écrit à sa louange. En 1859, il le suit en Italie, lors de la guerre contre l'Autriche. Cette circonstance va décider de sa destinée. Il se trouve présent, sur les arrières de l'armée française, à la journée de Solferino (24 juin), qui fait 40 000 tués et blessés. Dunant voit affluer au quartier général de Castiglione delle Stiviere les blessés et les mourants. Il constate l'incurie et l'indifférence avec laquelle on traite les victimes. Dunant improvise des secours, organise les soins, mobilise les volontés et, jusqu'au 12 juillet, continue son action à Brescia, publiant dans les journaux de Genève des appels à la charité. Il traduit le choc qui a bouleversé sa vie dans un récit, publié en novembre 1862, Un souvenir de Solferino. Toute l'Europe s'émeut à la lecture de ces pages qui auront huit éditions, jusqu'en 1873. L'auteur formule le vœu de « quelque principe international, conventionnel et sacré, lequel, une fois agréé et ratifié, servirait de base à des sociétés de secours pour les blessés dans les divers pays de l'Europe ». Son souhait trouve un écho à la Société genevoise d'utilité publique. Une commission formée du général Dufour, ami de Napoléon III, du juriste Gustave Moynier, des médecins Louis Appia et Théodore Maunoir charge Dunant de présenter le mémoire qu'elle a élaboré, au Congrès de statistique de Berlin, en septembre 1863. La Commission des cinq se transforme en un Comité international de secours aux blessés. Dans la capitale prussienne, Dunant, aidé du médecin militaire hollandais Basting, lance un appel aux puissances pour réunir une conférence internationale à Genève, initiative qui fait de lui le promoteur indiscutable de la future Croix-Rouge. La Conférence de Genève, groupant les représentants de seize États, s'ouvre en octobre 1863. Elle préconise la création de sociétés nationales de secours aux blessés militaires officiellement reconnues. Appia et Dufour font adopter un signe distinctif : le brassard blanc à croix rouge, inverse du drapeau fédéral suisse. Le 22 août 1864 sont signées les conventions de Genève, qui jettent les bases du droit humanitaire. Elles font obligation de soigner les blessés, sans distinction de nationalité, et prévoient la neutralisation du personnel et du matériel sanitaires. Dunant est alors au comble de sa renommée et couvert d'honneurs. Vice-président de la Société française de secours aux blessés militaires (1864), il parcourt l'Europe pour propager l'idéal de la Croix-Rouge. Son imagination ne cesse d'engendrer des projets politico-économiques passablement utopiques, comme la neutralisation de la Méditerranée ou, ce qui fait de lui un précurseur du sionisme, le retour des Juifs en Palestine. Ses affaires algériennes périclitent et Dunant use de son crédit pour tenter de les renflouer en multipliant les emprunts. Il fait investir plus de trois millions de francs dans des mines, des fabriques, des exploitations forestières, mal gérées et déficitaires. En 1867, le Crédit genevois, principal créancier, le fait déclarer en faillite et condamner comme civilement responsable. À trente-neuf ans, totalement ruiné, Dunant quitte sa ville natale. Mis au ban de la société, il démissionne de ses fonctions de secrétaire du Comité international de la Croix-Rouge, qui passe désormais son nom sous silence. Il cherche à rétablir sa situation, mêlant philanthropie et commerce dans des entreprises qui s'avèrent malheureuses. En 1871, il joue son dernier rôle important lors du siège de Paris et de la Commune, essayant de faire obtenir, par les deux camps, l'évacuation des blessés, des malades et des vieillards. Après 1875, son audience s'efface, et, de 1877 à 1888, il touche le fond de la détresse « dans un dénuement absolu », écrit-il dans ses Mémoires. Il erre à travers l'Europe, vivant de modestes emplois de secrétaire, traducteur, précepteur. En 1888, il échoue à Heiden, petite station de cure du canton d'Appenzell, où, en avril 1892, le docteur Altherr le fait admettre, comme indigent, à l'hôpital du district. Pendant vingt ans, dans son étroite chambre, Dunant accumule une énorme documentation, écrit et récrit ses Mémoires, qu'il laissera inachevées. Il a retrouvé quelques fidèles, qui s'emploient à le tirer de l'isolement. En 1895, Georg Baumgartner, journaliste au Zürcher Nachrichten, apprend, par hasard, l'existence du créateur de la Croix-Rouge. Dans des articles à sensation, il dénonce le scandale Dunant et lance un appel au Conseil fédéral suisse, pour que soit rendue au philanthrope la place qui lui revient. Dunant reprend la plume pour soutenir les idées sur le pacifisme et le désarmement qui connaissent un regain de faveur à la fin du XIXe siècle. L'opinion européenne le redécouvre. En 1901, tardive réhabilitation, il reçoit, avec le pacifiste français Frédéric Passy, le premier prix Nobel de la paix et lègue le capital qui lui est attribué à des œuvres de bienfaisance. Déjà entré dans la légende, il meurt à Heiden. Paul Guichonnet

Sa vie

Henri Dunant est le fils aîné de cinq frères et sœurs ; ses parents, le commerçant Jean-Jacques Dunant et son épouse Antoinette Dunant-Colladon. Ses parents, appartenant à la bourgeoisie moyenne, disposent d'une influence dans la ville et s'engagent dans l'action sociale : son père est membre du Conseil représentatif, ancêtre du Conseil municipal de la ville de Genève, et se préoccupe du sort des orphelins et des anciens criminels alors que sa mère qui travaille dans le secteur de la bienfaisance — en particulier pour les pauvres et les malades — est la fille de Henri Colladon, directeur de l'hôpital et maire de la commune d'Avully. Les activités de bienfaisance des parents influent sur l'éducation de leurs enfants : la responsabilité sociale est tôt inculquée à Henri, à ses deux sœurs et ses deux frères cadets. À l'âge de six ans, Henri part avec toute sa famille à la découverte de la mer Méditerranée, ce voyage permet également au père de contrôler les conditions de détention des hommes d’origine genevoise incarcérés à Toulon. Le petit Henri accompagne son père lors de ces visites ; doté d’une grande sensibilité, il est choqué et horrifié. Il se distingue tôt par l'intensité de sa ferveur religieuse. Avec le désir de s'engager au niveau social, Dunant, influencé par un courant religieux présent à Genève et dans d'autres régions francophones et désigné sous le nom de Réveil s'engage à l'âge de 18 ans, après avoir été forcé de quitter l'école fondée par Jean Calvin, au sein de la Société pour des donations d'aumône. Le 30 novembre 1852, il fonde un groupe genevois qui formera le noyau de la Young Men's Christian Association (YMCA) fondée trois ans plus tard à Paris et dont la charte sera rédigée par Dunant. Sur la base de ses mauvaises notes, Dunant quitte précocement le Collège Calvin et débute en 1849 un enseignement de trois ans chez les banquiers Lullin et Sautter. Au terme de sa formation, il devient employé de banque mais reste actif sur le plan social.

Affaires en Algérie

En 1853, Dunant visite, au nom de la Compagnie genevoise des colonies suisses qui a reçu un terrain à Sétif par concession du gouvernement français, l'Algérie, la Tunisie et la Sicile. Malgré de faibles résultats concrets, il conduit les affaires de ses donneurs d'ordre avec succès. Inspiré de ses impressions de voyage, il rédige et publie en 1858 son premier ouvrage intitulé Notice sur la régence de Tunis. À l'aide de ce livre, il réussit à accéder à plusieurs sociétés scientifiques.
En 1856, il fonde une société coloniale et, après avoir obtenu une concession de terres en Algérie, met en place deux ans plus tard la Société financière et industrielle des moulins de Mons-Djémila à Saint-Arnaud (actuelle El Eulma) après avoir constaté que la population de Sétif était obligée de fabriquer sa farine elle-même. Néanmoins, l'autorisation de l'exploitation d'une chute d'eau pour faire fonctionner le premier moulin moderne construit n'arrive pas car les législations sur les cours d'eau et les terres ne sont pas claires et les autorités coloniales compétentes ne se montrent guère coopératives. En 1858, Dunant prend également la nationalité française à Culoz afin de faciliter l'accès aux concessions agricoles de la puissance coloniale pour faire pousser du blé.
Une année plus tard, il décide de s'adresser directement à l'empereur Napoléon III alors que celui-ci s'est arrêté avec son armée en Lombardie. En effet, la France y combat aux côtés des Piémontais contre les Autrichiens qui occupent de grandes parties du nord de l'Italie actuelle. Le quartier général de Napoléon III se trouve dans la petite ville de Solférino située à proximité du lac de Garde. Dunant écrit d'abord un éloge à l'empereur afin que celui-ci réponde positivement à sa demande. Il se rend ensuite à Solférino afin de rencontrer personnellement l'empereur lui remettre son éloge et lui faire sa requête.

Bataille de Solférino Bataille de Solférino.

C'est au soir du 24 juin 18594 que Dunant arrive à proximité du champ de bataille de Solférino après la fin des combats entre les troupes piémontaises et françaises sous la conduite de Napoléon III d'une part et l'armée autrichienne d'autre part. Environ 38 000 blessés et morts se trouvent encore sur le champ de bataille sans que personne ne leur prête assistance. Ce que voit Dunant l'ébranle au plus profond et il organise alors spontanément la prise en charge des soldats blessés et des malades, avec des volontaires de la population civile locale, principalement des femmes. Dans la ville voisine de Castiglione delle Stiviere, il met en place un hôpital dans la Chiesa Maggiore, la plus grande église du lieu. Environ 500 des quelque 8 000 à 10 000 blessés y sont conduits.
Comme il le constate rapidement, presque tout vient à manquer : du personnel, il n'y a que six médecins militaires français et aucune école d'infirmier ne forme à cette profession, des connaissances techniques, du matériel médical et de la nourriture. Dunant et ceux qui répondent à ses appels successifs ne font toutefois pas de différence entre les soldats au regard de leur appartenance nationale. Les femmes du village trouvent une phrase devenue célèbre pour justifier ce choix : Tutti fratelli tous frères. Dunant réussit en outre à obtenir des Français que les médecins autrichiens faits prisonniers puissent aider à la prise en charge des blessés. Il met en place d'autres hôpitaux et fait venir du matériel à ses frais. Malgré cette aide, beaucoup de blessés viennent à mourir.
Trois années après sa visite auprès de Napoléon à Solferino, les blessures, les hurlements d'agonie et les odeurs nauséabondes hantent son esprit. Il ne parvient pas à les oublier, ce qui le pousse à écrire ce qu'il a vécu. Son livre, Un souvenir de Solférino paraît en 1862; il décrit la victoire de Napoléon mais fait découvrir aussi les aspects négatifs de cette victoire : les soldats battus à mort et l'agonie sans fin des blessés. L'expérience de Castiglione delle Stiviere est décisive pour Dunant, l'accumulation des soldats blessés étant pour lui indescriptible.

Fondation de la Croix-Rouge

Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Sous le choc de ces événements, il retourne début juillet à Genève. Sur recommandation de sa mère, il passe d'abord un mois dans le chalet que possède un ami de la famille à Montreux. Ensuite, il part pour plusieurs semaines à Paris. Pour son action à Solférino, il reçoit en janvier 1860, en même temps que le médecin genevois Louis Appia, l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare de la part du futur roi d'Italie Victor-Emmanuel II, la seconde plus importante distinction du royaume transalpin.
Au début de l'année 1860, il tente d'abord d'améliorer la situation financière de ses entreprises en Algérie, ce qu'il ne parvient pourtant pas à faire. En outre, puisqu'il ne peut pas oublier ce qu'il a vécu à Solférino, il écrit ses impressions de guerre à une amie vivant à Genève, la comtesse de Gasparin, qui les fait publier anonymement dans le Journal de Genève. C'est la première fois qu'on décrit les horreurs d'un champ de bataille. À son retour, il débute la rédaction d'un livre : Un souvenir de Solférino. Il y décrit la bataille, mais aussi les souffrances et chaos des jours suivants. Il développe l'idée que les souffrances des soldats pourraient être réduites et que, dans tous les pays, des organisations humanitaires, fondées sur la neutralité et le volontariat, devraient être autorisées à soigner les blessés en cas de guerre
un militaire hors de combat à cause de ses blessures cesse d'être un ennemi et doit désormais être considéré comme un être humain qui a besoin d'aide ;
les médecins et les infirmiers pourront donner leurs soins sans crainte d'être capturés. Ainsi ils ne seront pas forcés d'abandonner leurs blessés en cas de percée adverse.
En septembre 1862, il fait imprimer le livre à ses propres frais par l'imprimerie genevoise Fick et distribue les 1 600 exemplaires à un grand nombre de personnalités politiques et militaires de toute l'Europe. Par la suite, Dunant effectue des voyages à travers le continent pour répandre son idée. Ce livre est reçu presque unanimement de façon positive, avec intérêt et enthousiasme, alors que Dunant reçoit reconnaissance et sympathie. En décembre 1862, une deuxième édition est imprimée alors qu'au début de l'année suivante, une troisième version est imprimée et traduite en anglais, allemand, italien et suédois. Parmi le peu de réactions négatives figurent celle du ministre de la guerre français, Jacques Louis Randon pour qui le livre est dirigé contre la France. D'autre part, Florence Nightingale se montre étonnamment critique puisqu'elle est d'avis que les sociétés d'assistance proposées par Dunant se chargeraient d'une tâche qui incombent aux gouvernements.
Le président de la Société d'utilité publique genevoise, le juriste Gustave Moynier, fait de ce livre et des idées de Dunant le thème de l'assemblée des membres de sa société, la Société genevoise d'utilité publique, tenue le 9 février 1863. Les propositions de Dunant sont examinées et considérées comme valables et réalisables par les divers membres. Dunant lui-même est nommé membre d'une commission qui comprend également Moynier, le général Guillaume-Henri Dufour ainsi que les médecins Louis Appia et Théodore Maunoir. Pendant sa première réunion le 17 février, les cinq membres décident de transformer la commission en organe permanent, appelé le Comité des Cinq ou Comité de Genève. Ce jour est depuis considéré comme la date de création du Comité International de secours aux militaires blessés en campagne, désigné dès 1863 sous le nom de Comité International de la Croix-Rouge. Dufour en devient le premier président avec Moynier comme vice-président et Dunant comme secrétaire du comité.
Contrairement à ce que l'on a parfois prétendu, ni Dunant ni aucun des membres fondateurs du Comité International de la Croix-Rouge n'ont jamais été membres de la Fédération

Conflit avec Moynier Conventions de Genève.

Néanmoins, des divergences d'opinions se développent vite entre Moynier et Dunant à propos de différents aspects du projet. La proposition de Dunant de placer les blessés, le personnel ainsi que les lazarets sous la protection du principe de neutralité apparaît à Moynier comme inexécutable. Il demande à Dunant de ne pas persister dans cette voie. Au cours de ses voyages à travers l'Europe, et de ses entretiens avec des politiciens et militaires de haut rang, Dunant défend à diverses reprises sa position sur le principe de neutralité. Ce qui exacerbe davantage le conflit entre Moynier et Dunant.
Pendant ses voyages, Dunant participe également au congrès statistique international tenu à Berlin du 6 au 12 septembre 1863. Là, il s'entretient avec le médecin militaire Jan Hendrik Christiaan Basting qui avait fourni une traduction néerlandaise de son ouvrage. Il lui demande alors de faire distribuer un mémorandum et une invitation du Comité International aux participants du congrès afin qu'ils se joignent à une conférence internationale. Avec Basting et sans entretien avec les membres du comité basé à Genève, il ajoute l'idée de la neutralité des secours aux propositions contenues dans le mémorandum. Cette décision de Dunant, contraire à l'opinion de Moynier, contribue à aggraver le conflit entre les deux hommes. Basting, en tant que participant au congrès, présente les idées de Dunant aux délégués présents.
Peu après le congrès, Dunant se rend à Dresde, capitale de la Saxe, où il est reçu en audience par le roi Jean Ier. À la demande de soutien de Dunant, le souverain répond par une phrase que Dunant mentionnera à plusieurs reprises dans ses lettres à d'autres personnalités de haut rang : Je ferai ce qui est en mon pouvoir car un peuple qui ne s'associerait pas sûrement à ces efforts philanthropiques devrait s'en expliquer à l'opinion publique de l'Europe.
Du 26 au 29 octobre, la conférence prévue par le Comité International se tient à Genève. Des représentants de quatorze États débattent des mesures concernant l'amélioration de l'aide aux soldats blessés en période de guerre. Dunant lui-même n'est, sur les instructions de Moynier, que rédacteur du procès-verbal durant la conférence. L'emblème de la Croix-Rouge est également choisi lors de cette conférence préparatoire : ce symbole uniforme servant à la protection des blessés et du personnel médical est une croix rouge sur fond blanc, soit l'inverse du drapeau suisse. La paternité de cet emblème n'est pas précisément connue ; il semblerait qu'il ait résulté d'un choix collégial. Louis Appia formule pour sa part l'idée du brassard blanc.
Une nouvelle conférence diplomatique se tient du 8 au 22 août 1864, sur une invitation du Conseil fédéral suisse. Dans ce cadre, le 22 août, les représentants de douze États signent la première convention de Genève12 qui établit la Croix-Rouge internationale de manière permanente. Dunant ne s'étant vu assigné pour cette conférence que la tâche de veiller à l'entretien des hôtes, il reste malgré tout, au cours des deux années suivantes, au centre de l'attention publique et reçoit de nombreux honneurs et invitations. Ainsi, au printemps 1865, il est décoré de la Légion d'honneur des mains de l'empereur des Français Napoléon III. En mai de la même année, il s'entretient personnellement avec le souverain à Alger et reçoit de celui-ci la promesse non contraignante que les entreprises de la Croix-Rouge en Algérie seraient placées sous la protection du gouvernement français. En 1866, après la guerre austro-prussienne, il est invité aux cérémonies célébrant la victoire à Berlin par la reine Augusta de Prusse épouse du roi Guillaume Ier. Il y voit alors flotter le drapeau blanc à croix rouge aux côtés du drapeau national durant la parade de l'armée prussienne.

Faillite et déchéanche.

L'année 1865 est marquée en Algérie par une série d'événements catastrophiques : des révoltes, une épidémie de choléra, une invasion de sauterelles, des séismes, une sécheresse et un hiver inhabituellement rigoureux. Pour toutes ces raisons, mais aussi — pour une part significative — parce qu'il a jusque-là négligé ses affaires pour promouvoir ses idées, la situation financière de Dunant s'aggrave sensiblement. En avril 1867 a lieu la dissolution de la société de financement participant à ses entreprises : le Crédit genevois. Son affiliation au conseil d'administration de cette société provoque un scandale et il se trouve contraint d'annoncer la faillite de sa société alors que sa famille et des amis sont également impliqués dans ses entreprises de par leurs investissements. Le 17 août, il est condamné par le tribunal de commerce genevois pour faillite frauduleuse. En raison des contraintes sociales de l'époque, ce crash économique conduit à des demandes de retrait du Comité International. Le 25 août, il démissionne de son poste de secrétaire du comité et se trouve complètement exclu de celui-ci le 8 septembre. Moynier, qui a pris en charge la présidence du comité en 1864, joue un rôle essentiel dans cette exclusion.
La mère de Dunant meurt le 2 février 1868. Au cours de l'année, il est aussi exclu de la YMCA. Dès mars 1867, il avait quitté Genève qu'il ne reverra plus après son rejet par la société genevoise succédant à sa condamnation judiciaire. Moynier utilisera à différentes reprises ses relations et son influence pour empêcher que Dunant ne reçoive de l'aide financière de ses amis ou de partisans provenant de différents pays. Par ailleurs, la médaille d'or des sciences morales de l'exposition universelle de Paris ne lui est pas remise personnellement, comme prévu — par le fait de manœuvres de Moynier — mais à Moynier, Dufour et Dunant, de sorte que l'argent lié au prix est transféré directement dans la caisse du Comité International. L'offre de l'empereur Napoléon III de prendre en charge la moitié des dettes de Dunant, si ses amis prennent en charge l'autre moitié, échoue également à cause des manœuvres de Moynier.
Dunant part s'établir à Paris où il vit dans des conditions très modestes. Il tente toutefois de propager à nouveau ses idées. Durant la guerre franco-allemande de 1870-1871, il fonde la Société d'assistance générale puis l'Alliance générale pour l'ordre et la civilisation. Ses objectifs sont la diminution du nombre de conflits armés, de l'ampleur des forces en présence et de l'oppression en améliorant par une formation les normes morales et culturelles des simples citoyens de la société. En outre se met en place l'Alliance pour la protection des travailleurs luttant contre l'exploitation de ces derniers de même que contre l'influence considérée comme corruptrice et athée de l'Association internationale des travailleurs fondée en 1864 à Londres. Durant le recrutement des membres de l'Alliance générale pour l'ordre et la civilisation, Dunant exigera des négociations sur le désarmement et l'installation d'une cour de justice internationale chargée de gérer les conflits interétatiques afin de les régler sans usage de la force.

Action en faveur des prisonniers de guerre

Pendant le premier congrès de l'Alliance générale pour l'ordre et la civilisation tenu en 1872 à Paris, un article de Dunant concernant le traitement des prisonniers de guerre est lu aux participants. Il avait déjà écrit cet article en 1867 pour la première conférence de la Croix-Rouge mais cette contribution n'avait cependant pas été examinée. Après que ces propositions ont été adoptées avec enthousiasme par les personnes présentes, Dunant tente, à travers un voyage en Angleterre, de gagner des soutiens pour l'organisation d'une conférence internationale à propos de la question des prisonniers de guerre. Il tient des discours, notamment le 6 août à Londres et le 11 septembre à Plymouth devant les membres de la Social Science Association dont les objectifs sont comparables à ceux de l'Alliance générale pour l'ordre et la civilisation. Durant son discours à Plymouth, il connaît un malaise en raison d'une accumulation de fatigue.
Ses propositions rencontrent à nouveau une approbation et un enthousiasme certain. Peu après que Napoléon III l'ait encore assuré de son soutien, celui-ci meurt le 9 janvier 1873 d'une opération des calculs biliaires. En février 1874, Dunant est nommé secrétaire international lors du premier congrès de la Société pour l'amélioration des conditions des prisonniers de guerre nouvellement créée à Paris. Celle-ci projette la mise en œuvre d'une conférence diplomatique pour le mois de mai de la même année et demande à Dunant d'aider aux préparations à Paris. Sur l'initiative du tsar Alexandre II de Russie, il se rend toutefois en juillet et en août 1874 à Bruxelles pour assister à une conférence similaire. Sur la base des discussions portant sur un projet du gouvernement russe destiné à élargir la convention signée à Genève, les propositions de Dunant en faveur des prisonniers de guerre ne reçoivent que peu d'attention des participants. La conférence de Bruxelles prend finalement fin sans modifications de la convention existante ou décisions concrètes quant à la question des prisonniers de guerre. Alors que Moynier, en tant que président du Comité International, est satisfait de ce résultat puisqu'il craignait un manquement à la convention de Genève, Dunant en ressort déçu.

Pauvreté et oubli

Par la suite, il recrute plus encore pour atteindre les objectifs de l'Alliance générale pour l'ordre et la civilisation. Il écrit des articles et tient des discours consacrés aussi à la lutte pour la libération des esclaves en Amérique du Nord. En outre, il conçoit en collaboration avec l'Italien Max Gracia l'idée de la fondation d'une bibliothèque mondiale qui sera reprise environ un siècle plus tard par l'Unesco. Parmi ses autres idées visionnaires figurent la fondation d'un État d'Israël. En raison de l'engagement pour ses idées, ses affaires personnelles sont négligées et il s'endette encore plus, ce qui pousse son entourage à l'éviter. Même le mouvement de la Croix-Rouge, qui s'est étendu plus encore par la fondation de sociétés nationales dans nombre de pays, l'a presque oublié même si les sociétés d'Autriche, des Pays-Bas, de Suède, de Prusse et d'Espagne le nomment comme membre honoraire. La guerre franco-allemande et la vie politique française après la fondation de la Troisième République constituent un autre tournant dans la vie de Dunant. Il se retire encore plus de la vie publique et développe une timidité prononcée qui marquera de façon décisive son comportement jusqu'à la fin de sa vie.
Entre 1874 et 1886, il poursuit une vie en solitaire, dans la misère matérielle, vivant notamment à Stuttgart, Rome, Corfou, Bâle et Karlsruhe. Peu de détails de sa vie durant cette période sont connus. Mais le soutien financier de divers amis ainsi que des activités occasionnelles, où des connaissances et des garants lui permettent d'engranger de petits gains, l'empêchent de sombrer. Parmi ses soutiens figurent le banquier américain Charles Bowles qui avait pris part en tant que délégué à la conférence diplomatique de 1864, Jean-Jacques Bourcart, homme d'affaires alsacien ainsi que Max Gracia qui a aidé Dunant dans sa correspondance avec ses créanciers. Léonie Kastner-Boursault, veuve du compositeur Jean-Georges Kastner aide aussi Dunant à plusieurs reprises dans des situations difficiles. Ainsi, elle le charge de la commercialisation du pyrophone, un instrument de musique inventé par son fils Frédéric Kastner. Même si Dunant n'y parvient pas, cette activité et un long voyage en Italie avec Kastner-Boursault de 1875 jusqu'au début des années 1880 le préservent d'une vie dans la complète pauvreté. À Stuttgart, il fait la connaissance en 1877 de l'étudiant Rudolf Müller 1856 - 1922 avec qui il devient ami.

Retraite à Heiden

En 1881, il se rend pour la première fois en compagnie d'amis de Stuttgart au Biedermeierdorf situé au-dessus de la ville de Heiden dans le canton d'Appenzell Rhodes-Extérieures. À partir de 1887, alors qu'il vit à Londres, il reçoit une petite aide financière mensuelle de ses partisans. Puisque celui-ci possède un style de vie certes modeste mais sans tomber dans la pauvreté, il parvient à s'installer définitivement en juillet de la même année dans l'hôtel Paradies de la famille Stähelin situé à Heiden. Après que cette famille a vendu la pension quelques années plus tard, il se rend dans la commune voisine de Trogen et vit à partir de la fin 1890 dans l'hôtel Lindenbühl sans toutefois se sentir à son aise. Après plus d'une année, il retourne à Heiden et vit à partir du 30 avril 1892 dans l'hôpital de la ville qui est dirigé par le docteur Hermann Altherr. Il se retire alors complètement au cours des années suivantes et laisse de plus en plus la place, au soir de sa vie, à des pensées mystiques et des visions prophétiques. Parmi les raisons du choix de Dunant porté sur Heiden figurent, aux côtés de la perspective de l'isolement et de la renommée de cette ville comme lieu de repos et de traitement, la vue sur le lac de Constance qui lui rappelle sa ville natale et le lac Léman qu'il aime se remémorer durant ses promenades. Peu après son arrivée, il se lie d'amitié avec le jeune enseignant Wilhelm Sonderegger et son épouse Susanna.
Sous la pression de Sonderegger, il débute la rédaction de ses Mémoires. Susanna lui suggère alors la fondation d'une section de la Croix-Rouge à Heiden, une idée qui enthousiasme Dunant. En 1890, il devient président d'honneur de la section fondée le 27 février de la même année. Il fonde de grands espoirs en l'amitié avec les Sonderegger en ce qui concerne la propagation de ses idées, en particulier sous la forme d'une nouvelle édition de son livre. Toutefois, cette amitié souffre plus tard fortement d'accusations non justifiées de Dunant selon lesquelles Sonderegger ferait cause commune avec Moynier resté à Genève. Le décès prématuré de Sonderegger en 1904, à l'âge de 42 ans, pèse sur Dunant malgré les tensions profondes existant entre les deux hommes. L'admiration de Sonderegger pour Dunant, restée intacte malgré les reproches de ce dernier, s'est tard transmise à son fils Hans Konrad Sonderegger et à son petit-fils René qui publiera en 1935 des lettres de Dunant héritée de son père.

Rappel tardif

En septembre 1895, Georg Baumberger, rédacteur en chef du journal Die Ostschweiz de Saint-Gall, écrit un article sur le fondateur de la Croix-Rouge avec lequel il s'entretient en venant par hasard à Heiden en août de la même année. Cet article intitulé Henri Dunant, le fondateur de la Croix-Rouge paraît dans la revue allemande Sur terre et mer qui est diffusée en peu de jours dans toute l'Europe. On se souvient alors de lui et il reçoit des messages de sympathie et de soutien du monde entier. Il apparaît à nouveau dans la conscience d'un large public en tant que fondateur du mouvement de la Croix-Rouge même si le Comité International de Genève évite encore tout contact avec lui. Dunant reçoit notamment le prix Binet-Fendt remis par le Conseil fédéral et la reconnaissance du pape Léon XIII pour son dévouement personnel. Grâce à une pension annuelle envoyée par la tsarine russe Maria Fedorovna et d'autres versements, sa situation financière s'améliore rapidement.
En 1897, Rudolf Müller, devenu professeur de l'enseignement secondaire à Stuttgart, publie chez les éditions Greiner & Pfeiffer L'histoire de la naissance de la Croix-Rouge et de la convention de Genève où le rôle de Dunant en tant que fondateur est souligné pour la première fois depuis son retrait du Comité International. Le livre contient aussi la nouvelle édition germanophone et raccourcie d'Un souvenir de Solférino. Dunant lui-même entretient à cette époque un échange de correspondance avec la pacifiste autrichienne Bertha von Suttner à la suite de la visite de cette dernière à Heiden.
Il écrit également de nombreux articles dans une revue publiée par celle-ci, À bas les armes !, dont un essai sous le titre À la presse. En outre, il publie aussi des extraits de manuscrits non publiés sous le titre Petit arsenal contre le militarisme ou Petit arsenal contre la guerre. Impressionné par l'action de Suttner et Florence Nightingale, il en arrive à la conviction que les femmes pourraient jouer un rôle bien plus important dans la réalisation d'une paix durable que les hommes. Il voit à cet égard la défense de l'intérêt personnel, le militarisme et la brutalité comme des principes typiquement masculins alors qu'il attribue aux femmes l'amour du prochain, l'empathie et l'aspiration à la résolution des conflits. En se fondant sur cette constatation, il soutient fortement l'égalité des droits pour les femmes.
En 1897, il suggère la fondation d'une fédération d'infirmières internationale sous le nom de Croix verte. En février 1899, avant la première conférence de La Haye, il publie un essai dans la Revue allemande, sous le titre Proposition à sa majesté de l'empereur Nicolas II, qui constitue sa dernière tentative de prendre part au débat public de l'époque en faveur des efforts de paix.

Prix Nobel de la paix

En 1901, Dunant reçoit le premier prix Nobel de la paix pour la fondation de la Croix-Rouge internationale et l'initiation de la première convention de Genève. Dans un télégramme qu'il reçoit le 10 décembre, le comité Nobel basé à Oslo lui communique ainsi sa décision :
À Henry Dunant, Heiden. Le comité Nobel du parlement norvégien a l'honneur de vous communiquer qu'il vous remet le prix Nobel de la paix 1901 à vous, Henry Dunant, et à Frédéric Passy. Le comité vous envoie ses respects et ses bons vœux.
Pour défendre ses opinions, Dunant a agi auprès du comité Nobel au travers du médecin militaire norvégien Hans Daae, à qui Rudolf Müller avait expédié une copie de son livre. Dunant partage cette distinction avec le pacifiste français Frédéric Passy, fondateur de la première Ligue internationale de la paix et de la liberté à Paris (1867) et membre avec lui de l'Alliance pour l'ordre et la civilisation. Les félicitations qui lui sont adressées à cette occasion signent sa réhabilitation et la reconnaissance de ses actions, 34 ans après la naissance de la Croix-Rouge ; gestes bien plus importants pour lui que tous les autres prix, distinctions, honneurs et paroles de sympathie précédents. Pour le mouvement de la Croix-Rouge, le prix marque la reconnaissance de son travail et de la convention de Genève dans un contexte où l'intensification des tensions internationales et des programmes d'armement accroissent les perspectives de guerre.
Moynier, et le Comité International, sont également en lice pour le prix. C'est dans ce contexte que Rudolf Müller, dans une longue lettre au comité Nobel, propose d'attribuer le Prix à Dunant et de le partager avec Frédéric Passy, prévu à l'origine comme unique récipiendaire. Sachant que Dunant figure déjà parmi les récipiendaires pressentis pour les années à venir, Müller avance les arguments de son âge avancé et de sa mauvaise santé. Dunant est soutenu par une large palette de partisans — dont trois professeurs de Bruxelles, sept professeurs d'Amsterdam, 92 parlementaires suédois, 64 parlementaires du Wurtemberg, deux ministres norvégiens ainsi que le Bureau international permanent de la paix —. On reste toutefois divisé sur l'effet de la Croix-Rouge et de la convention de Genève sur un conflit : ne rendent-ils la guerre plus attirante parce qu'ils supportent une partie de la peine liée à celle-ci ?
Le partage du prix entre Passy et Dunant est aussi intéressant en raison des différences qui existent alors entre le mouvement pour la paix et le mouvement de la Croix-Rouge. Avec la décision de partager le premier prix Nobel de la paix entre Passy, un pacifiste traditionnel et le représentant le plus connu du mouvement pour la paix à l'époque, et l'humaniste Dunant, le comité Nobel montre les deux catégories sur lesquelles il s'appuiera par la suite :
D'un côté, les hommes, puis plus tard les organisations, qui se consacrent à la paix et correspondant ainsi à la partie du testament d'Alfred Nobel qui prévoit de distinguer ceux qui ont agi la plupart du temps ou le mieux possible pour la suppression ou la diminution des armées ainsi que pour la formation et la diffusion de congrès de la paix...
De l'autre, les actions humanitaires, considérées elles aussi comme pacifiques et correspondant aux dispositions du testament de Nobel prévoyant de distinguer ceux qui ont agi la plupart du temps ou le mieux possible pour la fraternité des peuples ... À partir de Dunant, le prix Nobel de la Paix couronnera aussi remis des actions dans le secteur humanitaire.
Quant à Hans Daae, il place une partie de l'argent du prix, d'un montant de 104 000 francs suisses, dans une banque norvégienne, le protégeant ainsi des créanciers de Dunant. Dunant ne touchera pas à cet argent durant le reste de sa vie.

Mort

Quelques autres distinctions lui sont décernées dans les années qui suivent : il est fait docteur honoris causa de la faculté de médecine de l'Université de Heidelberg en 1903, en même temps que Gustave Moynier. Il passe les dernières années de sa vie à l'hôpital de Heiden où il tombe dans la dépression et la crainte d'être poursuivi par ses créanciers et son adversaire Moynier. Le fait qu'un règlement complet de ses dettes ne soit pas possible avait fortement pesé sur lui à la fin de sa vie.
Bien qu'il se voit encore lié à la foi chrétienne, il s'éloigne aussi bien du calvinisme que d'autres formes de religion organisée et dédaigne toute institution religieuse. Selon les indications fournies par les infirmières s'occupant de lui, son dernier acte est l'envoi d'une version de son livre éditée par Rudolf Müller avec un mot personnel à la reine d'Italie. Il s'éteint dans la soirée du 30 octobre 1910 aux environs de 22h00, survivant ainsi à Moynier de près de deux mois. Malgré les félicitations que le comité de la Croix-Rouge lui aura adressé à l'occasion de la remise du prix Nobel, leurs relations n'auront pas connu d'amélioration.
Ses derniers mots, adressés au docteur Altherr, furent : Ah, que ça devient noir ! Dans une lettre adressée à Wilhelm Sonderegger, il formule son souhait quant à son inhumation :
Je souhaite être porté en terre comme un chien le serait, sans une seule de vos cérémonies que je ne reconnais pas. Je compte sûrement sur votre bonté pour veiller sur mon dernier désir terrestre. Je compte sur votre amitié pour qu'il en soit ainsi. Je suis un jeune disciple du Christ comme au premier siècle, c'est-à-dire rien.
Il est donc inhumé trois jours plus tard dans la discrétion et sans célébration au cimetière Sihlfeld de Zurich. Parmi les personnes présentes figurent, aux côtés de Hermann Altherr et Rudolf Müller, quelques envoyés de diverses associations de la Croix-Rouge en provenance de Suisse et d'Allemagne ainsi que ses neveux arrivés de Genève. Le prix Nobel et de nombreuses donations lui ayant laissé un petit patrimoine, il offre par dans testament, rédigé les 2 mai et 27 juillet 1910, un lit libre dans l'hôpital de Heiden pour les patients les plus démunis de la ville. En outre, il fait parvenir à ses amis les plus proches, dont Müller, Altherr et sa femme ainsi que les collaborateurs de l'hôpital, de petites sommes d'argent en remerciement. Il offre ce qui reste à des organisations d'utilité publique en Norvège et en Suisse et transfère à son exécuteur testamentaire le pouvoir de décider du choix des récipiendaires. Tous les livres, notes, lettres et autres documents en sa possession ainsi que ses distinctions sont remis à son neveu Maurice Dunant qui vit à Genève. À des fins de recherche, la correspondance échangée avec Rudolf Müller est rendue publique en 1975.

Pensée et héritage

Buste Henri Dunant, à proximité de la place Neuve,à l'angle de la rue de la Tertasse et de la Rampe de la Treille à Genève.Sculpté par Luc Jaggi et inauguré le 2 juin 1980.
À l'occasion de l'anniversaire de Henri Dunant, le 8 mai, le mouvement de la Croix-Rouge internationale commémore son souvenir. L'hôpital de Heiden, où il a passé les dernières années de sa vie, abrite le musée Henri Dunant. Dans sa ville natale de Genève, ainsi que dans plusieurs villes situées dans d'autres pays, des rues, des places, des écoles et d'autres bâtiments portent son nom, même si, à Genève, le premier monument commémoratif n'est inauguré qu'à l'occasion du centième anniversaire de la fondation du Comité International en 1963. Par ailleurs, tous les deux ans, la commission permanente du mouvement de la Croix-Rouge remet la médaille Henri Dunant qui constitue la distinction la plus élevée du mouvement.
Lors de l'évaluation du rôle de Dunant dans la fondation de la Croix-Rouge, il faut toutefois aussi considérer le rôle de son adversaire Gustave Moynier. Dunant, à travers son livre, son charisme et ses activités avant la conférence de Genève en 1863, joue sans aucun doute un rôle décisif dans la mise en place du Comité International et de la convention de Genève. Dans l'histoire de naissance de la Croix-Rouge, il joue le rôle de l'idéaliste sans les idées duquel le développement historique après la bataille de Solférino aurait peut-être suivi une autre voie. Sa présence fortuite sur un champ de bataille ressemblant à tant d'autres de cette époque, le traitement de ses expériences dans un livre et les propositions qu'il développe donne à Solférino et à l'année 1859 leur place dans l'histoire. D'autre part, ce succès aurait été à peine possible sans l'action pragmatique de Moynier largement responsable dans le développement ultérieur du comité et l'expansion du mouvement de la Croix-Rouge et de ses activités. D'un point de vue historique, la combinaison de l'action des deux hommes contribua au succès de la Croix-Rouge, de la convention de Genève et des propositions de Dunant concernant la question des prisonniers de guerre. Environ dix ans après la fondation du Comité International et de l'adoption de la convention de Genève, le développement de son activité pour les prisonniers de guerre montre d'abord quelques parallèles aux événements des années 1863 et 1864.
Blessés de guerre d'un hôpital militaire français pendant la Première Guerre mondiale.
Même si finalement le manquement a plusieurs raisons, sans la concurrence du tsar Alexandre III et de sa conférence de Bruxelles en 1874, une coopération renouvelée entre Dunant et Moynier aurait peut-être eu plus de succès. Une solution juridique des problèmes des prisonniers de guerre ne sera intégralement trouvée que 25 ans plus tard dans les conférences de La Haye de 1899 et de 1907, ainsi qu'après le décès de Dunant et Moynier à travers les nouvelles conventions de Genève signées en 1929 et 1949.
Le fait que presque toutes ses idées aient été réalisées au fil du temps et sont encore en grande partie pertinentes montre que Dunant avait beaucoup d'avance sur les visions de son temps. Cela vaut aussi, au-delà de la justification du mouvement de la Croix-Rouge et de l'expansion des activités du Comité International pour la YMCA, la fondation de l'État d'Israël, la création d'une organisation destinée à protéger l'héritage culturel de l'humanité sous la forme de l'Unesco ainsi que pour son engagement dans la libération des esclaves en Amérique du Nord et l'égalité des femmes.

Littérature et cinéma

La biographie de Dunant a été transposée à différentes reprises dans des livres et des films, aussi bien dans des documentaires que des fictions. La première œuvre littéraire parue est le roman biographique Le Voyageur. Les visions de Henry Dunant de Eveline Hasler. Dans celui-ci, la vie de Dunant est racontée dans une perspective narrative par un observateur anonyme dans les dernières années de sa vie. Un autre roman connu, Dunant. Le roman de la Croix-Rouge de Martin Gumpert, paraît déjà en 1938 et compte aussi parmi les premières transpositions littéraires de la vie de Dunant. Parmi les ouvrages documentaires les plus importants en allemand figure le livre de Willy Heudtlass et Walter Gruber plusieurs fois édité entre 1962 et 1985 : J. Henry Dunant. Fondateur de la Croix-Rouge. Auteur de la convention de Genève. Heudtlass, au début des années 1960, eut d'ailleurs la possibilité d'accéder à des lettres jusqu'ici inconnues car se trouvant en possession des descendants de Rudolf Müller et Hans Daae. Il faut aussi signaler le livre de Jacques Pous, Henry Dunant, l'Algérien paru avec une préface d'Henri Guillemin aux éditions Grounauer à Genève et qui concerne la période algérienne de la vie de Dunant.
D'homme à hommes de Christian-Jaque, coproduction franco-suisse d'une durée de 96 minutes, sort dans les salles en 1948. En 1978, Dieter Forte monte une pièce de théâtre qu'il baptise Jean Henry Dunant ou l'introduction de la civilisation et la fait jouer pour la première fois le 30 mars 1978 au Théâtre national de Darmstadt. Une version cinématographique sort dans les salles de la RDA en 1964. Un documentaire sur sa vie est produit en 1998 par le Musée Henry Dunant sous la forme d'un film d'environ 30 minutes : Henry Dunant 1828-1910. La première transposition sous la forme d'un téléfilm intitulé Henry Dunant, du rouge sur la croix est diffusé par la première fois le 10 mars 2006 à Genève. D'une durée d'environ 90 minutes et réalisé par Dominique Othenin-Girard au moyen d'un budget d'environ 5,6 millions d'euros cofinancé par Arte, l'EPTV télévision algérienne ainsi que 18 chaînes de télévision européennes, il est né de la coopération entre les studios et chaînes de télévision d'Autriche, de Suisse et de France. Toutefois, la Société Henry Dunant y a trouvé un certain nombre d'erreurs par rapport à la réalité de la vie de Dunant14.
Walter Weideli, Agonie et résurrection d’Henri Dunant, 1980, pièce télévisée créée par Jean-Jacques Lagrange à la Télévision suisse romande
Henry Dunant, du rouge sur la croix, téléfilm de Dominique Othenin-Girard 2006

Publications

Notice sur la régence de Tunis, Genève, 1858
L'Empire de Charlemagne rétabli ou le Saint-Empire romain reconstitué par sa majesté l'empereur Napoléon III, Genève, 1859
Mémorandum au sujet de la société financière et industrielle des Moulins de Mons-Djemila en Algérie. Paris, non daté v. 1859
Un souvenir de Solférino, Genève, 1862 réédition Editions Ampelos
L'Esclavage chez les musulmans et aux États-Unis d'Amérique, Genève, 1863
La Charité sur les champs de bataille, Genève, 1864
Les Prisonniers de guerre, Paris, 1867
Bibliothèque internationale universelle, Paris, 1867

Distinctions

1857 : Nichan Iftikhar Tunisie
1860 : ordre des Saints-Maurice-et-Lazare Italie
1865 : Légion d'honneur France
1901 : prix Nobel de la paix Suède

Postérité

2006 : Henry Dunant, du rouge sur la croix, téléfilm de Dominique Othenin-Girard
Un astéroïde de la ceinture principale, 1962 Dunant, a été nommé en hommage à Henri Dunant.
La place Henry-Dunant jusqu’en 2008 où elle prend le nom de place Paul-Émile-Victor, une place du 8e arrondissement de Paris et l’allée Henry-Dunant depuis 2007, une impasse du 14e arrondissement de Paris, voies correspondant à des sièges successifs de la Croix-Rouge française.
L'hôpital Henri-Dunant à Paris.
La place Henri Dunant, une place du 4e arrondissement de Marseille
Une ECG (école de culture générale) porte son nom à Genève, en Suisse romande. Il se nomme ECG Henry Dunant15.
La pointe de l'Est, deuxième plus haut sommet de Suisse, renommée pointe Dunant à l'occasion des 150 ans de la Croix-Rouge.
• Une rue du centre de Bangkok (Thaïlande) porte le nom de Henri Dunant


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#14 Pierre Teilhard de Chardin
Loriane Posté le : 30/04/2016 20:37
Le 1er mai 1881 naît Pierre Teilhard de Chardin

à Orcines en France, mort le 10 avril 1955, à 73 ans à New York États-Unis, est un prêtre jésuite français, chercheur, paléontologue, théologien et philosophe. Il reçoit sa formation à l'Université de Paris, Université Villanova. Ses principaux intérêts sont :la Paléontologie, Théologie, métaphysique, évolution, il est fait Officier de la Légion d'honneur. Scientifique de renommée internationale, considéré comme l'un des théoriciens de l'évolution les plus remarquables de son temps, Pierre Teilhard de Chardin est à la fois un géologue spécialiste du Pléistocène et un paléontologue spécialiste des vertébrés du Cénozoïque. L'étendue de ses connaissances lui permet de comparer les premiers hominidés, tout juste découverts, aux autres mammifères, en constatant l'encéphalisation propre à la lignée des primates anthropoïdes.
Dans Le Phénomène humain, il trace une histoire de l'Univers, depuis la pré-vie jusqu'à la Terre finale, en intégrant les connaissances de son époque, notamment en mécanique quantique et en thermodynamique. Il ajoute aux deux axes vers l'infiniment petit et l'infiniment grand la flèche d'un temps interne, celui de la complexité en organisation croissante, et constate l'émergence de la spiritualité humaine à son plus haut degré d'organisation, celle du système nerveux verticalisé. Pour Teilhard, matière et esprit sont deux faces d'une même réalité. En tant que croyant, chrétien et prêtre de la Compagnie de Jésus, il donne un sens à sa foi chrétienne ou l'adhésion personnelle à la véracité du Christ, qu'il situe à la dimension de la cosmogenèse et non plus à l'échelle d'un cosmos statique comme l'entendait la tradition chrétienne se référant à la Genèse de la Bible.


En bref

Teilhard est fondamentalement un mystique, plus exactement un « cosmo-mystique ». Il considère que la matière contient une puissance spirituelle, et, par une ascèse très dure, il est parvenu à déchiffrer en filigrane, à travers le cosmos, la figure divine du Christ. Cette ascèse n'est plus une simple ascèse de détachement, c'est une ascèse de détachement par traversée, par l'action mortifiante. C'est dire que la vie de Teilhard a été, bien plus que celle de Rimbaud, une aventure spirituelle d'une rare qualité. Il fut, très tôt (1911), conquis par l'évolutionnisme et, partant, sa vision, au lieu d'être une vision en cosmos, c'est-à-dire statique ou cyclique, se mua en une vision en cosmogenèse, c'est-à-dire d'un univers évolutif et convergent, où Dieu se révèle d'abord comme l'avenir absolu, à travers un seuil d'extase. Orientée vers le futur, sa Weltanschauung est donc foncièrement eschatologique, pour ne pas dire prophétique (annonce d'un ultra-humain, c'est-à-dire d'un dépassement de la collectivité par elle-même, perspective d'un point Oméga, à savoir d'un point de convergence de l'humanité, annonciateur de la parousie, ou retour du Christ en gloire). On peut voir en Teilhard le Malebranche de l'évolutionnisme, mais sa parenté avec Leibniz est sensible, ses racines scolastiques demeurent évidentes et, par-delà celles-ci, l'influence de saint Paul et des Pères grecs, surtout saint Irénée, l'est également.
Pierre Teilhard de Chardin, né à Sarcenat sur la commune d'Orcines, dans le Puy-de-Dôme, novice de la Compagnie de Jésus en 1899 et ordonné prêtre en 1911, entre l'année suivante au laboratoire de Marcellin Boulle au Muséum d'histoire naturelle. Mobilisé pendant la guerre de 1914-1918 comme brancardier, il prépare ensuite licence et doctorat de sciences naturelles et enseigne la paléontologie et la géologie à l'Institut catholique de Paris. Il part pour la Chine en 1923, chargé d'une mission scientifique, et ne se « fixe » en France qu'en 1946 pour se rendre en 1951 aux États-Unis où il reste jusqu'à sa mort, à New York. Connu pour sa compétence de paléontologiste et chargé de postes importants dans les organismes scientifiques internationaux, il dut néanmoins, par ordre de la hiérarchie catholique, refuser une chaire au Collège de France et n'obtint l'autorisation de publier que des articles scientifiques ou quelques textes de portée générale. Mais la parution posthume de son Phénomène humain lui conféra une immense célébrité.
Teilhard de Chardin, qui se qualifiait de free-lance thinker, est, en fait, inclassable. Il n'a pas négligé la gnoséologie kantienne ; il est philosophe de l'action autant que Marx et Blondel ; il est philosophe de la durée autant que Bergson, mais celle-ci est, pour Teilhard, mûrisseuse et avant tout convergente ; il a transposé le surhumain individuel de Nietzsche ; il a élaboré un personnalisme bien à lui ; il a su allier l'existentiel et le dialectique (une dialectique oscillante fort souple, allant du plus connu au moins connu, avec un retour vers le plus connu, et ainsi de suite) ; il a su enfin unir structure et genèse. Bousculant les barrières interdisciplinaires, il a nourri le génie de la synthèse. Sa pensée, victoire sur l'angoisse, est fortement articulée ; et, par échelons, elle va de la science positive – géologie et paléontologie des Mammifères – à la voie unitive de la mystique, en passant par des conceptions de la biologie évolutive, une logique, une phénoménologie, une dialectique (au sens étroit : passage au point Oméga), une métaphysique de l'union et une théologie qui projette la théologie classique sur le film de l'évolution, c'est-à-dire la « dynamise ». Il semble, très schématiquement, que le christianisme, à partir de saint Augustin, ait connu une scission qui ouvre la voie à un buissonnement confus de théologiens très divers tels que Thomas d'Aquin (pour une part), Luther, Calvin, l'école janséniste, Kierkegaard, tandis que la voie royale annoncée par le saint Paul cosmique et les Pères grecs s'est poursuivie à travers des maîtres aussi variés que Duns Scot, Bonaventure, Bérulle, et conduit à Teilhard, lequel n'est, bien entendu, qu'un relais, si importante soit la coupure qu'il constitue. On peut le regarder comme hyperorthodoxe, car le transchristianisme qu'il professe n'est que l'annonce du Christ cosmique de saint Paul dans une perspective évolutionniste. Si nette que soit chez Teilhard l'affirmation de la transcendance divine, il reste un des maîtres de l'humanisme chrétien.
Devant l'originalité et l'ampleur d'une pareille pensée, on ne peut en souligner – sommairement – que deux aspects : scientifique et poétique.

Sa vie

Pierre Teilhard de Chardin est issu d'une très ancienne famille auvergnate de magistrats originaire de Murat et dont sa branche a été anoblie sous le règne de Louis XVIII. Il naît le 1er mai 1881 au château de Sarcenat, à Orcines Puy-de-Dôme, quatrième des onze enfants d'Emmanuel Teilhard 1844-1932, chartiste, et de Berthe de Dompierre. Sa mère était la petite-nièce de François-Marie Arouet, plus connu sous le nom de Voltaire.
De 1892 à 1897, il fait ses études au collège jésuite de Notre-Dame de Mongré à Villefranche-sur-Saône. En 1899, il entre au noviciat jésuite d'Aix-en-Provence. Les deux années suivantes se passent au juvénat de Laval. À partir de 1902, il fait trois années de philosophie sur l'île anglo-normande de Jersey. Doué pour les sciences, il devient professeur de physique au Collège jésuite de la Sainte-Famille au Caire de 1905 à 1908. Les quatre années suivantes, il étudie la théologie dans le théologat d’Ore Place à Hastings dans le comté du Sussex de l'Est. C'est à la fin de cette formation théologique qu'il est ordonné prêtre, le 24 août 1911.

Début de carrière scientifique

En 1912, il quitte l'Angleterre et rend aussitôt visite à Marcellin Boule, paléontologue et directeur du laboratoire de paléontologie du Muséum national d'histoire naturelle, à Paris, qui venait d'étudier le premier squelette d'homme de Neandertal découvert en France 1908. Il deviendra un paléontologue de renom international dix ans plus tard, après une thèse poursuivie sous la direction de Marcellin Boule et consacrée à des carnassiers du Tertiaire, qui sera soutenue en 1922 à la Sorbonne.
Avant de rencontrer M. Boule, Teilhard terminait ses études de théologie au théologat à Hastings, proche du site de Piltdown. Il avait été convié par un amateur de fossiles, Charles Dawson, à se rendre sur un site que ce dernier avait découvert, contenant des restes d'un prétendu homme fossile du Tertiaire, l'homme de Piltdown. Teilhard n'était alors qu'un simple séminariste qui achevait sa formation de jésuite, essentiellement intéressé par la formation des continents. Inconnu des préhistoriens, inexpérimenté en préhistoire comme en anthropologie, Charles Dawson ne l'a pas associé à la publication du Quarterly Journal de la prestigieuse Geological Society of London, précisant dans une note en bas de page que Teilhard n'était pas à l'origine de la découverte. Prétendre que son nom apportait une caution à cette découverte est un contresens historique. Stephen Jay Gould a tenté de démontrer que Teilhard de Chardin était au courant de la supercherie, en raison de ses récits contradictoires à propos de ses visites en 1912 et 1913. Des investigations plus poussées ont été poursuivies par le paléontologue Herbert Thomas, sous-directeur honoraire du Laboratoire de paléoanthropologie et préhistoire au Collège de France adjoint d'Yves Coppens. Ses recherches ont montré des carences dans l'enquête du paléontologue américain et souligné le peu de vraisemblance qu'il y a à baser un argumentaire sur des confusions de dates. La supercherie fut reconnue officiellement en 1953, Teilhard étant alors âgé de 72 ans et diminué par plusieurs attaques cardiaques, dont une ayant nécessité une hospitalisation entre la vie et la mort ; dans de telles circonstances, plus de 40 années après les faits, des confusions dans les dates ne sont pas de nature à mettre en doute la probité du paléontologue et du prêtre qui savait ses jours comptés il est décédé en avril 1955. Il a été montré que Teilhard avait été dupé dans cette affaire .

L'expérience de la Première Guerre mondiale

Entre 1915 et 1918, il est mobilisé comme caporal brancardier il refuse d'être aumônier militaire au front dans le 8e régiment de marche de tirailleurs marocains. Deux de ses frères meurent lors de cette guerre; quant à lui, sa bravoure lui vaut la Médaille militaire et la Légion d'honneur. Cette expérience de la guerre, du réel, lui permet d'élaborer une esquisse de sa pensée via son journal et sa correspondance avec sa cousine Marguerite Teilhard-Chambon une des premières agrégées de philosophie de France qui sera publiée dans Genèse d'une pensée.

Docteur ès Sciences

En 1916, il écrit son premier essai, La Vie Cosmique, puis, en 1919, Puissance spirituelle de la Matière, deux textes qui annoncent son œuvre plus tardive. De 1922 à 1926, il obtient en Sorbonne trois certificats de licence ès sciences naturelles : géologie, botanique et zoologie, puis soutient sa thèse de doctorat sur les Mammifères de l'Éocène inférieur français et leurs gisements.

Missions archéologiques en Chine

En 1923, il effectue son premier voyage en Chine pour le Muséum d'histoire naturelle de Paris. Il rejoint le père Émile Licent, naturaliste au Musée Hoangho Paiho de Tianjin qui a fait cette demande à Marcellin Boule, le professeur de paléontologie du Muséum national d'histoire naturelle, à Paris.
Licent fut donc un collègue de Teilhard de Chardin dans la conduite de la recherche archéologique dans les provinces septentrionales de la Chine au cours des années 1920 qui suivirent. En mai 1923, Pierre Teilhard de Chardin, docteur ès sciences en 1922 et vice-président de la Société géologique de France en 1923, va ainsi travailler, pour sa première campagne en Chine, sur les gisements de fossiles repérés au Gansu et en Ordos par Émile Licent14. Ils découvrent plusieurs sites d'industrie lithique, d'époque paléolithique. En 1924, la mission achevée, Teilhard de Chardin rapporte en France un important matériel lithique et faune. C’est ainsi que Teilhard, chercheur formé par Marcellin Boule, prend la tête de la Mission paléontologique française dès 1923, au moment où la compétition mondiale en matière scientifique comme dans les autres domaines apporte un flot de découvertes : dès 1921 une équipe internationale avait découvert le premier ‘’Sinanthrope’’, ou Homme de Pékin.
Explorant le désert d'Ordos en Mongolie Intérieure, Teilhard y achève sa Messe sur le Monde.

L'apport scientifique

Comme savant, Teilhard de Chardin a laissé une œuvre qui peut schématiquement s'ordonner autour de trois domaines : la géologie générale, la paléontologie des Mammifères, la paléontologie et la préhistoire humaines. Après avoir présenté une brillante explication de la tectonique de Jersey, il se fixa, une fois en Chine (1923), un vaste programme. Il entreprit une coupe géologique ouest-est, allant de l'extrémité du Shandong aux confins du Pamir, et une autre section nord-sud, presque aussi complète, descendant de la Mandchourie (Kharbin ou Ha'erbin) jusqu'à la bordure de l'Indochine. L'exploration du Kashmir et celle des plateaux Shan (Birmanie) visaient, entre autres objectifs, à trouver un pendant au Xinjiang ou un correspondant à la Chine du Sud. Les mémoires de Teilhard se classent donc approximativement en trois catégories : études du socle granitique et des phénomènes de granitisation ; étude des extrusions volcaniques ; études des dépôts sédimentaires, apportant un nombre notable de faits nouveaux à la connaissance des géologues (Oligocène d'Ordos, bassins éocènes effondrés de Qinlingshan, etc.).
La brillante thèse de Teilhard sur Les Mammifères de l'Éocène inférieur français et leurs gisements (1922) s'appuyait sur une analyse très poussée de la denture. Elle établissait, en outre, des affinités entre les faunes d'Amérique du Nord et celles d'Europe. Après l'arrivée du chercheur en Chine, presque tous ses travaux paléontologiques furent consacrés à reconstituer peu à peu l'histoire postpontienne des Mammifères en Chine du Nord : faune du Pliocène moyen (bassin de Yushe, au Shanxi), faune villafranchienne (couches de Nihewan, Hubei) ; faune du Pléistocène inférieur (fissure de Choukoutien ou Zhoukoudian) ; faune du Pléistocène supérieur (couches du Sjara-osso-gol, petit affluent du fleuve Jaune).
Quant à la préhistoire et à la paléontologie humaine, la première chance de Teilhard fut, en 1923, de pouvoir établir, avec le père Licent, l'existence d'un homme paléolithique en Chine du Nord. En deux endroits des Ordos, les deux savants découvrirent les traces certaines (foyers et outils du style moustérien ou aurignacien) de l'homme paléolithique, le 23 juillet 1923, au Shuidonggou et en août, sur les bords du Sjara-osso-gol. Pour la première fois, l'existence de l'homme paléolithique avait été signalée au sud de l'Iénisseï. La deuxième chance de Teilhard, et la plus décisive, fut certainement de pouvoir, pendant près de dix ans, collaborer de tout près aux grandes fouilles de Choukoutien (non loin de Pékin). Dans cette œuvre collective, menée par les soins conjugués de la fondation Rockefeller et du Service géologique de Chine, sa fonction fut surtout de diriger l'étude stratigraphique, paléontologique et archéologique du gisement. Il en précisa la position géologique et en étudia la faune, datant d'environ 500 000 ans et antérieure aux limons rubéfiés.
C'est autour et à partir des questions posées par l'homme fossile de Choukoutien, le sinanthrope, un pithécanthropien (Homo erectus pekinensis), que les recherches de Teilhard se développèrent à partir de 1933. Éclairé par une première intuition de son ami, le préhistorien Henri Breuil qui étudiait une corne brûlée et travaillée de Choukoutien, c'est Teilhard qui découvrit l'existence d'un outillage lithique et de couches culturelles (avec lits de cendres) au niveau du sinanthrope. Celui-ci était donc faber, découverte fondamentale.
En ce qui concerne l'Afrique australe, qui présente des conditions analogues à celles de Choukoutien (géologie des fissures), l'apport de Teilhard (séjours en 1951 et 1953) est moins important, mais il contribua à débrouiller la généalogie des australopithécinés (écaille humaine plus ancienne que les pithécanthropiens) ; et, constatant que l'Afrique est seule à présenter l'échelle complète de toutes les industries lithiques (à partir des galets éclatés), le savant y vit le berceau de l'Homo sapiens, qui semblerait originaire de la région du Tanganyika.

Le style et la symbolique

Fait heureux, le phénoménologue, le métaphysicien, le théologien et a fortiori le mystique qu'est Teilhard dispose d'un bel outillage stylistique. Chez lui, des notions comme celles de terre, de feu, d'eau, de centre, d'axe, etc. sont de nature symbolique, c'est-à-dire qu'au-delà de leurs rapports avec la géométrie ou avec les sciences de la nature elles visent un complexe sémantique, en dernier ressort transcendant, affranchi de la pure logique. C'est ainsi que la notion de centre, qu'on rencontre si fréquemment chez Teilhard, subsume essentiellement plus qu'une donnée courante de la géométrie ou de la physique. Sans perdre de vue la substance géométrico-physique du terme, l'auteur assortit la notion de contenus relevant du monde des archétypes. Son englobante vision ne fut pas seulement un problème de pensée, mais aussi un problème linguistique. Grâce aux archétypes ouverts à l'intervention d'expériences religieuses, la foi et la science ont, chez lui, contracté des liens formant un nœud qu'on ne saurait délier ; et ces liaisons se fécondent réciproquement, de par la mise en forme stylistique des pensées. La familiarité avec Jung permet seule de comprendre les échos profonds qu'éveille Teilhard dans les souterrains de toute psyché humaine.
Mais, déjà, combien éclairante est l'étude de la métaphore ! On est frappé par une relative pauvreté des images auditives et par la grande richesse des images visuelles – colorées et surtout lumineuses. Les deux éléments préférés de Teilhard sont l'eau et le feu – l'imagerie du feu étant vue à la fois comme extérieure et intérieure aux choses, transcendante et immanente. On y trouve aussi des images empruntées aux tissus (fibres, franges, nappes, voile) ; puis celles de chair, de mère, de sein, enfin celles de sève et de fleur. Teilhard semble aimer les étoffes, symbole de la façon dont, dans son univers, tous les fils sont entrecroisés et dont tout se tient. À travers les somptueuses draperies des phrases, les images s'enchaînent subtilement. Par exemple, l'élément liquide peut devenir tour à tour mer, boisson, symbole sacramentel, flot qui berce et flot qui porte. Teilhard est amoureux d'une nature qui vaut par elle-même, par ses qualités intrinsèques, et non par concordance avec des états subjectifs, comme chez les romantiques. Comme l'a fort bien dit Josée Van de Ghinste : « Toutes les caractéristiques que nous venons de souligner : gigantisme de l'Univers, solennité religieuse, amour pour la matière vue comme personnalisée, prédominance du concret sur l'abstrait, sens de la cohésion des choses, dynamisme et orientation vers le futur [...] donnent au lyrisme de Teilhard un accent jusqu'ici inconnu. La religion, la science et l'art, qui, normalement, recherchent séparément un Absolu, sont ici synthétisés dans une vision poétique qui fait coïncider ces « Absolus » et en acquiert une richesse et une profondeur insoupçonnées. » Un autre élément caractéristique, c'est cette notion de « diaphanie », de transparence : « bulle transparente », « clarté laiteuse », « chair translucide ». On se trouve devant un monde illuminé et cependant toujours merveilleusement énigmatique.Il est pratiquement impossible aujourd'hui de faire le point sur Teilhard. Le martyre du silence imposé à celui-ci par l'Église permet de comprendre en partie les causes de l'échec du IIe concile du Vatican. Le religieux y fut néanmoins cité et approuvé par Mgr Hurley, archevêque de Durham, Mgr Wright, évêque de Pittsburg, Mgr Spülbeck, évêque de Meissen, Mgr Helder Camara, archevêque de Recife. Sans nommer Teilhard, le cardinal Meyer, archevêque de Chicago, a déclaré : « C'est le Cosmos tout entier qui doit être glorifié, et non pas seulement l'homme [...]. Cette transfiguration finale du monde [...] est déjà commencée par le travail des hommes dans le monde... » Pendant une dizaine d'années consécutives à la mort du savant (1955) sévit un insupportable snobisme teilhardien qui a gravement nui à celui-ci dans les universités françaises, lesquelles, pour travailler sérieusement, attendent la publication critique et in extenso des textes connus et inédits, correspondance incluse. Ce n'est pas pour demain. En outre, le règne du structuralisme, avec son antihumanisme et son anti-évolutionnisme, ne crée pas une atmosphère favorable, non plus que les théologies de la mort de Dieu. Teilhard est entré dans les limbes. Quand en sortira-t-il ? Claude Cuénot

Sanctionné par l’Église

À son retour de Chine, il enseigne comme professeur de géologie à l'Institut catholique puis se voit démis de ses fonctions : la diffusion d'un texte portant sur le Péché originel ce document privé destiné à un jésuite, Note sur quelques représentations historiques possibles du péché originel, n'était pourtant pas destiné à être publié lui cause en effet ses premiers troubles avec le Vatican. L'ordre des Jésuites lui demande d'abandonner l'enseignement et de poursuivre ses recherches géologiques en Chine.

Retour en Chine

En 1926, il retourne donc en Chine, où la Compagnie de Jésus possède l'université l'Aurore, et joue, avec le paléoanthropologue allemand Franz Weidenreich, un rôle actif dans la découverte et l'étude scientifique du sinanthrope16. Il participe en 1931 à la Croisière jaune. Jusqu'à son installation à New York en 1951, Teilhard de Chardin poursuit une carrière scientifique ponctuée de nombreux voyages d'études : Éthiopie 1928, États-Unis 1930, Inde 1935, Java 1936, Birmanie 1937, Pékin 1939 à 1946, Afrique du Sud 1951 et 1953.

Philosophe de la création

En 1932, dans Christologie et évolution, Teilhard propose sa vision évolutive de la création, qui oblige à relire autrement les notions de création, de mal, de péché originel.
En 1946, le Père Teilhard est promu officier de la Légion d'honneur au titre des Affaires étrangères en reconnaissance de son brillant travail en Chine. Il est élu en 1950 à l'Académie des sciences et nommé directeur de recherche au CNRS en 1951. Il meurt le 10 avril 1955, jour de Pâques, à New York, après une nouvelle attaque cardiaque. Un an plus tôt, au cours d'un dîner au consulat de France, il confiait à des amis : J'aimerais mourir le jour de la Résurrection. Il est inhumé dans le cimetière du noviciat jésuite de St. Andrew's-on-the-Hudson de Poughkeepsie, dans l’État de New York.

Le Phénomène humain

Noosphère, Christ cosmique et point Oméga

Convergence et divergence selon Teilhard.

La théorie de l'évolution de Charles Darwin, la géologie de Vernadsky et la théodicée chrétienne sont unifiées par Teilhard de Chardin en une approche holiste. Pour lui, le phénomène humain doit être pensé comme constituant - à un moment donné - une étape de l'évolution qui conduit au déploiement de la noosphère, laquelle prépare l'avènement de la figure dite du Christ Cosmique.
Le point Ω ou point Oméga représente le pôle de convergence de l'évolution. Le Christ Cosmique manifeste l'avènement d'une ère d'harmonisation des consciences fondée sur le principe de la coalescence des centres : chaque centre, ou conscience individuelle, est amené à entrer en collaboration toujours plus étroite avec les consciences avec lesquelles il communique, celles-ci devenant à terme un tout noosphérique. L'identification non homogénéisante du tout au sujet le percevant, entraîne un accroissement de conscience, dont l'Oméga forme en quelque sorte le pôle d'attraction en jeu à l'échelle individuelle autant qu'au plan collectif. La multiplication des centres comme images relatives de l'ensemble des centres harmonisés participe à l'avènement de la résurrection spirituelle ou théophanie du Christ Cosmique.
Annonçant la planétisation que nous connaissons aujourd'hui, Teilhard développe la notion de noosphère qu'il emprunte à Vernadsky pour conceptualiser une pellicule de pensée enveloppant la Terre, formée des communications humaines .
Par ailleurs, en situant la création en un « point Alpha » du temps, il pose que l'Homme doit rejoindre Dieu en un point Oméga de parfaite spiritualité. Le terme de point Oméga » a été repris par le physicien américain Frank Tipler, apparemment sans allusion au nom de Teilhard sans qu'on puisse dire si c'est délibéré ou par ignorance de son origine, ou plus simplement parce que « cela va de soi.

Hominisation et humanisation

Teilhard pense aussi identifier, parallèlement à l'évolution biologique, une évolution de type moral : l'affection pour la progéniture se rencontre chez les mammifères et non chez les reptiles, apparus plus tôt. L'espèce humaine, malgré ses accès de violence sporadique, s'efforce de développer des réseaux de solidarité de plus en plus élaborés Croix-Rouge de Dunant, Sécurité sociale de Bismarck... : l'évolution physique qui a débouché sur l'hominisation se double d'après lui d'une évolution spirituelle, qu'il nomme humanisation . Se demandant d'où vient ce surcroît de conscience, il l'attribue à la croissance de la complexité des structures nerveuses : le cerveau des mammifères est plus complexe que celui des reptiles et celui des humains se trouve être plus complexe que celui des souris.
Il s'émerveille également de l'interfécondité de toutes les populations humaines sur la planète, à laquelle il ne voit pas de vraie correspondance dans les espèces animales : l'isolement géographique chez l'animal se traduit à terme par des spéciations :
D'une part, ces rameaux se distinguent de tous les autres antérieurement parus sur l'arbre de la vie par la dominance, reconnaissable en eux, des qualités spirituelles sur les qualités corporelles c'est-à-dire du psychique sur le somatique. D'autre part, ils manifestent, sans diminution sensible, jusqu'à grande distance, un extraordinaire pouvoir de se rejoindre et de s'inter-féconder.
— Écrits scientifiques, page 203
Cette particularité de l'espèce humaine sera relevée plus tard aussi par Jacques Ruffié, professeur d'anthropologie physique au Collège de France.

Évolution et organisation.

L'évolution se passe ensuite à son avis dans la possibilité qu'ont les consciences de communiquer les unes avec les autres et de créer de facto une sorte de super-être : en se groupant par la communication, les consciences vont faire le même saut qualitatif que les molécules qui, en s'assemblant, sont passées brusquement de l'inerte au vivant.
Toutefois, ce super-être est sans rapport aucun avec le surhumain de Nietzsche (Ainsi parlait Zarathoustra dans lequel Teilhard ne voit qu'une extrapolation trop simple du passé, et qui ne tient nul compte du phénomène de communication croissante entre les individus La chenille qui interroge son futur s'imagine sur-chenille, résumera Louis Pauwels dans Blumroch l'admirable. Pour Teilhard, ce n'est déjà plus au niveau de ces seuls individus que le processus d'évolution se réalise; il écrit à ce sujet :
« Rien dans l'univers ne saurait résister à un nombre suffisamment grand d'intelligences groupées et organisées.
Il y voit non pas Dieu en construction, comme avant lui Ernest Renan et — de façon plus sarcastique — Sigmund Freud dans l'Avenir d'une illusion — mais l'humanité qui se rassemble pour rejoindre Dieu, en cet hypothétique point Oméga qui représenterait de facto, et sans tristesse aucune, la fin du Temps.

Citations

« L'Homme, non pas centre statique du Monde - comme il s'est cru longtemps, mais axe et flèche de l'Évolution… » Le Phénomène humain, 1965 p. 24
« La Vie est née et se propage sur Terre comme une pulsation solitaire. C'est de cette onde unique qu'il s'agit maintenant de suivre jusqu'à l'Homme, et si possible jusqu'au-delà de l'Homme, la propagation. » ibid, p. 94
« Lorsque, en tous domaines, une chose vraiment neuve commence à poindre autour de nous, nous ne la distinguons pas… Rétrospectivement, les choses nous paraissent surgir toutes faites. » ibid, p. 114
Sur le fait général qu'il y ait une évolution, tous les chercheurs … sont désormais d'accord. Sur la question de savoir si cette évolution est dirigée, il en va autrement. ibid, p. 137
Réactions vis-à-vis de l’œuvre de Teilhard de Chardin.

Position du Saint-Siège sur les travaux de Teilhard

La condamnation

Le Vatican identifie rapidement deux problèmes graves :
D'une part l'idée selon laquelle l'esprit de l'homme, son intelligence et sa volonté libre, puisse apparaître par une simple évolution déterministe de la matière s'oppose au dogme catholique issu de la Genèse. Ce point fait difficulté car il semble remettre en cause la nature spirituelle de l'âme humaine. Par contre les opinions de Teilhard sur l'origine évolutive du corps de l'homme sont laissées à la libre recherche de la biologie.
Un autre point relève de la discussion théologique :
L'un des deux moteurs de la sélection naturelle est l'élimination systématique, à chaque génération, des individus en surnombre pour les ressources existantes (élimination signalée par Malthus.
Cet écrasement se fait dans l'indifférence cruelle qui terrifie déjà Darwin en son temps et lui fait perdre la foi. Ce point n'est pas contesté. La cruauté de la marâtre nature est connue depuis la nuit des temps. En revanche, on la rattachait au classique problème du mal. Mais la considérer comme faisant partie du plan divin constitue un total changement de paradigme, aux antipodes de l'idée même de providence. Cette préparation du bonheur des successeurs par la souffrance des prédécesseurs ne semble pas proche des idées admises de rédemption et de communion des saints, et le monde qui en découle paraît cependant bien trop écarté des valeurs évangéliques et de l'idée de bonté divine pour être accepté tel quel.
Vers 1921, un petit texte exploratoire sur le péché originel, non destiné à la publication, va tomber entre les mains des autorités vaticanes. À partir de ce moment, le Saint-Siège n'a plus jamais donné à Teilhard l'autorisation de publier d'autres ouvrages que purement scientifiques malgré ses demandes répétées tout au long de sa vie. Jésuite, ayant fait vœux d’obéissance, il ne faillit jamais à ses vœux.
À la mort de Teilhard en 1955, Jeanne Mortier, sa secrétaire, qu'il avait faite légataire de toutes ses œuvres religieuses, décide d'en publier l'intégralité. Pour éviter une condamnation posthume, elle constitue deux comités de patronage (un comité général et un comité scientifique avec de telles personnalités qu'il n'était pas possible à Rome de s'y opposer.
Le 30 juin 1962, un monitum particulièrement sévère du Saint-Office met en garde contre ses idées hétérodoxes :
Certaines œuvres du P. Pierre Teilhard de Chardin, même des œuvres posthumes, sont publiées et rencontrent une faveur qui n'est pas négligeable. Indépendamment du jugement porté sur ce qui relève des sciences positives, en matières de philosophie et de théologie, il apparaît clairement que les œuvres ci-dessus rappelées fourmillent de telles ambiguïtés et même d'erreurs si graves qu'elles offensent la doctrine catholique. Aussi les EEm. et RRv Pères de la Sacrée Congrégation du Saint-Office exhortent tous les Ordinaires et Supérieurs d'Instituts religieux, les Recteurs de Séminaires et les Présidents d'Université à défendre les esprits, particulièrement ceux des jeunes, contre les dangers des ouvrages du P. Teilhard de Chardin et de ses disciples ».

Vers une ré-évaluation ?

Les ouvrages de Teilhard connaissent un certain succès dans les années 1960. Puis ses écrits sont moins diffusés.
Mais sa pensée fait son chemin dans l’Église et influence le concile Vatican II. Ses idées confortent l'idée de plan divin souvent évoquée par l'Église depuis saint Augustin La Cité de Dieu. Par ailleurs, l'idée de l'évolution est admise comme possible hypothèse il faudra attendre le pontificat de Jean-Paul II pour qu'elle soit considérée en 1996 comme davantage qu'une hypothèse.
Il est à noter que Joseph Ratzinger, lors de la première publication de son manuel théologique La foi chrétienne hier et aujourd'hui en 1968 en Allemagne, écrit : C'est un grand mérite de Teilhard de Chardin d'avoir repensé ces rapports - Christ, Humanité - à partir de l'image actuelle du monde .
Dès 1974, des enseignements sur la pensée de Teilhard ont été dispensés par les pères Gustave Martelet et Michel Sales à la faculté Jésuite du Centre Sèvres.

Postérité

En 1981, l’Église amorce un prudent virage : le centenaire de la naissance de Teilhard est célébré à l'Unesco en présence d'un représentant du Vatican.
En octobre 2004, un colloque international Teilhard à l'université pontificale grégorienne, s'est tenu à Rome sous la présidence du cardinal Paul Poupard, représentant de Jean-Paul II et du père Peter-Hans Kolvenbach, Supérieur général de la Compagnie de Jésus. Cette même année, une chaire Teilhard de Chardin est créée au Centre Sèvres. Depuis 2006 des cours sont donnés à l'École cathédrale de Paris.
Dans son ouvrage Lumière du monde, Benoît XVI écrit : Dieu a pu, au-delà de la biosphère et de la noosphère, comme le dit Teilhard de Chardin, créer encore une nouvelle sphère dans laquelle l'homme et le monde ne font qu'un avec Dieu.
Aujourd'hui, Teilhard a cessé d'être un réprouvé talentueux non neutre pour être qualifié de précurseur et de savant extraordinaire. En 2013, l'Osservatore Romano sous la plume de Maurizio Gronchi cite la phrase de Teilhard j'étudie la matière et je trouve l'esprit. Les travaux philosophiques et études théologiques prennent désormais en compte la composante dynamique et évolutive de l'homme et de l'univers. Cela est particulièrement perceptible par exemple dans l'œuvre du théologien allemand Karl Rahner.

Positions d'autres naturalistes

Julian Huxley fit connaître avec quelque précaution Le Phénomène humain dans les milieux anglo-saxons : If I understood him alright, here his thought is not fully clear to me.
Peter Medawar prend une position clairement hostile envers l'ouvrage : « I have read and studied The Phenomenon of Man with real distress, even with despair. Instead of wringing our hands over the Human Predicament, we should attend to those parts of it which are wholly remediable, above all to the gullibility which makes it possible for people to be taken in by such a bag of tricks as this , ainsi que par la suite Stephen Jay Gould, puis Richard Dawkins.

Œuvres de Teilhard

De 1955 à 1976, son œuvre est publiée à titre posthume par sa secrétaire et collaboratrice, Jeanne Mortier, qu'il a faite son héritière éditoriale de son œuvre dite non scientifique. Celle-ci occupe treize volumes :

Le Phénomène humain, 1955
L'Apparition de l'homme, 1956
La Vision du passé, 1957
Le Milieu divin, 1957
L'Avenir de l'homme, 1959
L'Énergie humaine, 1962
L'Activation de l'énergie, 1963
La Place de l'homme dans la nature, 1965, éd. Albin Michel, Coll. Espaces libres, 1996
Science et Christ, 1965
Comment je crois, 1969
Les Directions de l'avenir, 1973
Écrits du temps de la guerre, 1975
Le Cœur de la matière, 1976

Divers

La messe sur le monde, 1923, repris dans Le Cœur de la matière
Accomplir l'homme, lettres inédites 1926-1952, Bernard Grasset, 1968.
Lettres inédites à l'abbé Gaudefroy et à l'abbé Breuil, Le Rocher, 1988
Teilhard de Chardin en Chine. Correspondance inédite 1923-1940, Correspondance commentée et annotée par Arnaud Hurel et Amélie Vialet, Paris, Éditions du Muséum-Édisud, 2004.
Lettres de voyage 1923-1939, introduction de Marguerite Teilhard-Chambon, Bernard Grasset, Paris, 1956
Nouvelles lettres de voyage 1939-1955, introduction de Marguerite Teilhard-Chambon, Bernard Grasset, Paris, 1957
Genèse d'une pensée. Lettres 1914-1919, présentées par Alice Teilhard-Chambon et Max-Henri Bégouën et précédées d'une introduction de Marguerite Teillard-Chambon, Bernard Grasset, Paris, 1961
Le rayonnement d'une amitié. Correspondance avec la famille Bégouën 1922-1955, Éditions Lessius, Bruxelles, 2011

Hommages

Lycée Teilhard-de-Chardin.
On a donné son nom à plusieurs lycées et institutions scolaires, comme le lycée Teilhard-de-Chardin à Saint-Maur-des-Fossés ou le collège Teilhard-de-Chardin à Chamalières. Le grand amphithéâtre de la faculté libre de droit de Lille porte son nom tout comme une salle d'enseignement de l'Université catholique de Lyon (site Bellecour.
Il existe à Paris une rue du Père-Teilhard-de-Chardin depuis 1978 ainsi qu’une place du Père-Teilhard-de-Chardin depuis 1981.
L'argument principal du roman de science-fiction de Greg Bear, La Musique du sang 1985, est emprunté à Teilhard de Chardin, qui est nommément cité à la fin du récit par l'un des protagonistes. Dans ce roman, des ordinateurs biologiques vivants de la taille d’une cellule échappent au contrôle de leur créateur et finissent par infecter l'humanité tout entière, provoquant la fusion physique et spirituelle de la biosphère et donc de la noosphère.
En 1940, le paléontologue George Gaylord Simpson nomme Teilhardina un genre de primates de l'éocène.
Une place non négligeable est faite aux idées de Pierre Teilhard de Chardin dans le cycle romanesque de Dan Simmons Les Cantos d'Hypérion et Les voyages d'Endymion.
Dans son roman de science-fiction Le Successeur de pierre, Jean-Michel Truong fait participer Pierre Teilhard de Chardin. Dans ce roman, le père de Chardin devient le dernier dépositaire d'une révélation terrifiante : la bulle de Pierre, un message transmis exclusivement de pape en pape depuis que Jésus a confié à Simon-Pierre cette charge.


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#15 Re: Pierre Lazareff
Loriane Posté le : 30/04/2016 08:39
Tu peux dire merci papa.
La curiosité, le plaisir d'apprendre et de vivre dans notre histoire. Comme toi j'étais toujours au rendez-vous.
Apprendre, savoir, savoir, découvrir, comprendre .... quel bonheur!
C'étais quand l'histoire devenait un spectacle
Tu te souviens :















#16 Re: Pierre Lazareff
Istenozot Posté le : 26/04/2016 19:55
Chère Loriane,

Mon cher Papa nous faisait regarder avec assiduité l'émission "cinq colonnes à la une".
Reviennent à mes oreilles la musique du générique ainsi que le texte d'annonce de tous les journalistes.

Souvenirs, souvenirs.
Merci.

Amitiés.

Jacques


#17 Pierre Lazareff
Loriane Posté le : 23/04/2016 18:00
Le 24 avril 1972 meurt à 65 ans Pierre Lazareff

à Neuilly sur Seinené le 16 avril 1907 à Paris, journaliste, patron de presse et producteur d'émissions de télévision français. Il est éditeur de : France-Soir, France Dimanche, Le Journal du dimanche, Télé 7 jours
Il a pour autres activités, producteur de télévision " Cinq colonnes à la une ". Il assure la direction artistique de théâtres. Il étudia au Lycée Condorcet, Hélène Lazareff est son épouse

En bref

Sur France-soir : Le 7 novembre 1944, France-Soir paraît pour la première fois, sous le double titre France-Soir - Défense de la France ; ce dernier était celui d'un organe clandestin fondé en 1942 par Robert Salmon et Philippe Viannay. France-Soir va reprendre les installations de Paris-Soir et une place équivalente sur le marché de la presse ; Pierre Lazareff, ancien directeur de la rédaction de Paris-Soir, entre à France-Soir en septembre 1944 pour y occuper le même poste. En 1946, la F.E.P. (société éditrice de France-Soir) fusionne avec Publi-France, filiale du groupe Hachette et éditrice de Paris-Presse. En 1952, les deux quotidiens sont regroupés dans une même société, et la fusion des titres devient complète en 1970 ; Paris-Presse n'est plus dès lors que le sous-titre de France-Soir. Sous l'impulsion de Pierre Lazareff, directeur de la rédaction jusqu'à sa mort, en avril 1972, France-Soir va devenir le grand quotidien populaire français du soir. Il atteint une diffusion de 1 128 000 exemplaires en 1958, et connaît ensuite un certain tassement (868 000 exemplaires en 1970), en dépit de l'absorption de Paris-Presse. Pierre Lazareff sera remplacé, successivement, par Jean Méo, Henri Amouroux et Jean Gorini sans qu'aucun d'eux ne parvienne à réajuster la formule du quotidien pour enrayer son déclin. Finalement, le groupe Hachette vend le quotidien, en 1976, à la société Presse-Alliance, dominée par Robert Hersant ; quatre-vingts journalistes quittent alors le quotidien, faisant jouer la clause de conscience. C'est le fils de Robert Hersant, Jacques Hersant, qui devient P.-D.G. du journal, jusqu'à la nomination de Philippe Villin à l'automne de 1988. Plusieurs directeurs de la rédaction vont se succéder pendant cette période, sans parvenir à refaire de France-Soir, dont le tirage est tombé à 300 000 exemplaires, le grand quotidien populaire des années 1960. Après avoir envisagé la revente du titre, Robert Hersant, qui a repris personnellement la direction du journal, opte pour la mise en place d'un plan de redressement : licenciements, vente de l'immeuble de la rue Réaumur et transfert de la rédaction à l'est de Paris. Parallèlement, il entame l'informatisation de la rédaction et tente d'implanter comme journaux de banlieue les éditions de France-Soir en distribuant gratuitement un journal hebdomadaire pour amener ensuite ses lecteurs à acheter le quotidien. Malgré cela la situation du titre reste précaire, la diffusion diminuant toujours. Après la mort de Robert Hersant, la situation économique du groupe Hersant, lourdement endetté, conduit à larevente du titre, en 1999. Les difficultés persistantes du quotidien aboutissent à la déclaration de cessation de paiements en 2005 et à son rachat, après un rude conflit avec les journalistes inquiets pour leur indépendance, par l'homme d'affaires Jean-Pierre Brunois. Christine Leteinturier

Sa vie

ll était un grand patron de presse, passionné, bouillonnant d'énergie et toujours à l'affût de nouvelles créations. A 14 ans, alors que son père le croit en classe, il débute au Journal du peuple en résumant les communiqués syndicaux qu'il va chercher à la Bourse du travail. 3 ans plus tard, il lance son premier hebdomadaire, Illusion, avec 3000 F prêtés par une mère complice.
Après la guerre, il dirige le journal Défense de la France qui devient rapidement France-Soir. Commence alors la fondation d'un nouvel empire avec l'absorption de plusieurs concurrents Paris-Presse et la création de nouveaux journaux "France-Dimanche", Elle, Le Journal du dimanche.
Le 9 janvier 1959, avec P. Desgraupes et P. Dumayet, il créait à la télévision un nouveau style de magazine, Cinq Colonnes à la une.
Pierre Lazareff naît en 1907 à Paris. Il grandit à Montmartre, auprès de ses parents, juifs d’origine russe, qui ont fui les persécutions et l’antisémitisme. Ses amis d’enfance ont pour nom Annabella, Ray Ventura, Marcel Bleustein-Blanchet, Jean Gabin ou Jean Effel et sont tous promis à un avenir glorieux. Lazareff révèle très jeune ses dispositions pour une carrière dans le journalisme.
Il est en effet à peine âgé de 9 ans lorsqu’il invente son premier journal, de 14 ans lorsqu’il publie son premier article dans le quotidien Le Peuple et de 17 ans lorsqu’il crée son propre hebdomadaire intitulé Illusion.
Les rencontres décisives Mais les lumières de Montmartre et du music-hall l’attirent tout autant : il devient le secrétaire de Mistinguett, avant d’être nommé à la direction artistique du Moulin Rouge, puis de collaborer avec une dizaine d’autres théâtres parisiens. Parallèlement, il prête sa plume à différents journaux comme L’Echo de Paris, Le Soir, Paris Matinal et Paris Midi. A L’Echo de Paris, c’est Paul Gordeaux, critique influent et chef de la rubrique spectacles, qui lui met le pied à l’étrier en 1925 : "Ce fut pour moi une illumination! racontait Paul Gordeaux.
Pierre Lazareff ! Mais oui ! Ce lutin inspiré est le partenaire hors série qu'il me faut. Il est très jeune, très actif, il a un sens inné de l'actualité. Mais où le trouver sans délai ? Quelqu'un me dit: 'Il habite rue de Maubeuge chez son père, un lapidaire connu, et qui a le téléphone.' Je me vois et je m'entends encore à l'appareil: - Pierre Lazareff ? - Oui. - Vous plairait-il d'entrer dans un journal de théâtre? -
C'est le rêve de ma vie! - Alors, venez tout de suite au Soir, rue Jean-Jacques-Rousseau." C’est ainsi que débute la carrière journalistique de Lazareff. Avec Paul Gordeaux, il entame une collaboration et une amitié de plus d’un demi-siècle. Le nom de Lazareff est désormais connu dans le milieu de la presse. En 1931, il est appelé par Jean Prouvost, grand patron de presse, pour assumer la direction de la rédaction de Paris Soir, un des plus gros tirages de l’époque.
En 1940, il fuit l’occupation allemande et quitte la France pour les Etats-Unis. Il y travaille pour l’Office of War Information où il dirige des émissions à destination de l’Europe occupée. En 1944, lorsqu’il rentre en France, il emporte avec lui les techniques de la presse américaine qui l’ont sans nul doute impressionné et qu’il est bien décidé à appliquer.
L’aventure France Soir ou la révolution de la presse écrite française A son retour en France, il achète le journal Défense de la France, journal clandestin de la résistance, qui tire à environ 250 000 exemplaires. Il le rebaptise France Soir et constitue patiemment l’équipe qui donnera ses lettres de noblesse à ce journal. L’argent étant le nerf de la guerre, Lazareff entend bien ne pas succomber à l’hémorragie financière qui saigne alors la presse française. Habilement, il écarte un à un les membres fondateurs du journal et parvient à faire en sorte que la puissante Librairie Hachette rachète le journal. Le groupe acquiert donc le journal en 1949, au terme d’un procès, et donne les pleins pouvoirs à Lazareff.
C’est ainsi que débute la légende de "Pierrot les bretelles". France Soir, c’est le pari fou d’un journal qui saurait à la fois couvrir de grands reportages à l’autre bout du monde, donner les résultats du Tiercé, être à l’affût des bruits de couloirs du Parlement et relater le moindre fait divers à sensation.
Pour cela, Lazareff s’entoure de grandes plumes, telles que Joseph Kessel, Lucien Bodard ou Henri de Turenne. Il élargit encore et toujours la rédaction qui comptera jusqu’à 400 journalistes.
Lazareff est un homme hors pair pour dénicher les talents : il en révèlera plusieurs, notamment Françoise Giroud, Georges Chapus, Jean Ferniot ou encore Philippe Labro. La photo prend une place prépondérante dans l’information. Un soin particulier est accordé à la formule et les manchettes sont revues plusieurs fois par jour, afin qu’elles tapent juste. De 1960 à 1970, le journal tourne 24 heures sur 24, connaît jusqu’à huit éditions par jour et tire quotidiennement à plus de 1million d’exemplaires.
Cet âge d’or de la presse écrite se traduit par des conditions de travail que peu de journalistes connaissent aujourd’hui.
L’argent coule à flots et Lazareff ne souffre pas qu’on puisse demander des comptes à sa rédaction. Les journalistes sont rois, pourvu qu’ils ramènent l’information, en l’achetant au besoin. C’est aussi l’époque où il n’est pas tabou d’afficher sa proximité avec les milieux d’affaires et les milieux politiques.
Lazareff lui-même affiche ouvertement ses relations avec Vincent Auriol, George Pompidou, François Mitterrand, Pierre Mendès-France ou encore Jacques Chaban-Delmas. Ses amitiés avec des chanteurs célèbres et des stars du cinéma sont notoires.
Un créateur de presse Parallèlement à France Soir, Lazareff lance de nombreux autres titres de presse. Dès 1949, il crée le Journal du Dimanche, afin de combler l’absence dominicale de journal. En 1956, il est appelé pour lancer une nouvelle formule de l’hebdomadaire France Dimanche, qui est sérieusement concurrencé par l’apparition de Paris Match.
Puis en 1960, Jean Prouvost lui confie le lancement de Télé 7 Jours qui tire à 1million d’exemplaires en 1963 pour atteindre les 2 millions dès 1965.
Cinq colonnes à la Une Voir la vidéo Dès 1959, Lazareff s’intéresse de près à l’essor de la télévision.
En visionnaire, il crée avec Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet et Igor Barrère assistés d’Éliane Victor, le premier magazine d’informations, le mythique Cinq Colonnes à la Une. Il y applique les techniques éprouvées au sein de France Soir.
Le succès est une fois de plus au rendez-vous pour cette émission mensuelle qui vide les salles de cinéma et les dîners en ville. La qualité des enquêtes et l’hétéroclisme des sujets abordés font de cette émission un témoin indispensable des mutations de la société française et de la course du monde dans les années 60. Comme à France Soir, de nombreux documentaristes y sont révélés, parmi lesquels William Klein, Pierre Schoendoerffer, Louis Malle, et d’autres.
Le déclin de France Soir et la fin de Pierre Lazareff Dès 1965 pourtant, le vent tourne et les difficultés s’accumulent. La mésentente politique au sein de la rédaction de France Soir se fait sentir.
Les ventes tendent à baisser régulièrement. De nombreux journalistes rejoignent des titres concurrents. La ligne éditoriale fait de plus en plus droit au sensationnel. Devant la baisse des recettes, Hachette demande pour la première fois des comptes à Lazareff. Celui-ci est par ailleurs moins alerte. Le sens de Mai 68 lui échappe totalement. Il ne perçoit pas les mutations à l’œuvre au sein de sa propre maison. Jacques Séguéla rapporte à propos de cette époque : "Lazareff était fatigué par la maladie.
Il était de plus en plus contesté à l’intérieur. Et puis c’était la fin d’un certain journalisme.
La radio et la télévision s’imposaient dans la course à l’information." Malgré un dernier coup d’éclat en 1970, lorsque France Soir annonce en exclusivité la mort du Général de Gaulle et repasse pour l’occasion la barre du million d’exemplaires, le déclin du journal est pourtant déjà bien entamé. Pierre Lazareff s’éteint en 1972. La presse française lui rend alors un hommage unanime.


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#18 Wallis Simpson Duchesse de Windsor
Loriane Posté le : 23/04/2016 17:43
Le 24 Avril 1986 meurt Wallis Simpson

à 89 ans, auparavant Wallis Spencer, née Bessie Wallis Warfield ; elle est inhumée au ciletière royal de frogmore née le 19 juin 1896 à Blue Ridge Summit en Pennsylvanie, États-Unis, duchesse de Windsor, épouse américaine du prince Édouard, duc de Windsor, anciennement roi du Royaume-Uni et empereur des Indes sous le nom d'Édouard VIII. Sa mère est Alice Montague, son père est Teackle Wallis Warfield. Son premier conjoint est Earl Winfield Spencer Jr.de 1916 à 1927, puis Ernest Aldrich Simpson de 1928 à 1937 puis le roi Édouard, duc de Windsor de 1937 à 1972

En bref

Wallis Simpson Le cauchemar de l'Angleterre victorienne
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la légende de Wallis Simpson n'a rien d'une saga dorée sur tranche. Sa naissance est déjà indigne pour l'époque, puisqu'elle vient au monde hors mariage en 1895, aux États-Unis, ses parents décidant de convoler par la suite.
Parcours d'une jeune femme indigne : Son père étant mort jeune, elle est élevée chichement par sa mère et sa tante, dans la bourgeoisie de Baltimore, et n'aura de cesse de prendre sa revanche sur la vie. Elle fait un premier mariage raté avec un officier de marine alcoolique, par ailleurs espion des États-Unis, qu'elle accompagne jusqu'en Chine. On dit que c'est dans les bordels de Hongkong, où elle accompagnait parfois son époux volage, que Wallis apprend des techniques fort diverses qui fascineront plus tard son royal époux, par ailleurs très déficient sur ce point là.
Après l'échec de son premier mariage, elle trouve réconfort auprès d'un courtier, Ernest Simpson, dont elle ampute largement la fortune par un train de vie sidérant. Mais la voilà à Londres, l'une des capitales les plus influentes de l'époque, et en fréquentant la bonne société, elle finit par croiser le destin du prince de Galles (*), futur roi d'Angleterre dès 1930.
Ce n'est pas le coup de foudre, mais Édouard remarque cette Américaine au caractère bien trempé. De soirées en sorties, ils se croisent et s'apprécient au point de ne plus se passer l'un de l'autre. Wallis a d'emblée compris qu'il ne demandait qu'à être dominé, ce qu'elle réussit à merveille, en agrémentant leurs tête à tête de jeux érotiques tordus.
Dès 1934, les amants ne se quittent plus, même s'ils sont toujours pris : elle dans un mariage, lui dans les bras de sa maîtresse d'alors, Lady Furness, qui fut d'ailleurs à l'origine de leur rencontre.
Pour le prince de Galles, rompre n'est qu'une formalité. Pour Wallis, qui commence à susciter l'intérêt de l'Intelligence Service, l'opération est plus délicate. Le roi George V et son épouse sont horrifiés par son passé sulfureux, dont ils ont eu connaissance suite à une enquête menée par Scotland Yard, et dont le dossier chinois est la clef de voûte.
Des sympathies politiques malvenues. Plus grave, Mme Simpson, qui fut un temps la maîtresse du comte Ciano, gendre de Mussolini, ne cache pas sa sympathie pour le fascisme.
Au scandale moral s'ajoute alors une crise politique : pour la famille royale britannique, d'origine allemande, pas question de donner l'impression de se rapprocher des dictatures, au moment où les démocraties occidentales doivent se serrer les coudes face à la montée des totalitarismes.
Les politiques, les diplomates, les services secrets -avec lesquelles Mme Simpson a toujours des accointances- entrent alors dans un ballet subtil pour soutenir soit Édouard, soit son frère George, en fonction de leurs convictions ou de leurs directives...
À travers les deux frères soudain mis en concurrence, l'un proche des fascistes, l'autre plus facilement manoeuvrable et fidèle aux alliances britanniques, c'est un véritable imbroglio politico-sentimental qui vient empoisonner l'une des plus vieilles monarchies du monde. Le premier ministre fait vite son choix : pour lui, s'il le faut, ce sera George, même s'il a beaucoup moins d'envergure que son l'aîné.
Les événements s'enchaînent alors très vite : le roi George V décède le 20 janvier 1936, à 60 ans ; le prince de Galles devient à 41 ans Édouard VIII, roi de Grande-Bretagne et d'Irlande, empereur des Indes. Il s'affiche ouvertement avec Wallis, toujours mariée, montrant ainsi que Mme Simpson est bien la femme de sa vie. Le peuple n'accueille pas si mal le choix osé et moderne de leur nouveau roi, mais pour l'establishment, la pilule ne passe pas. La panique s'installe, il faut trouver une solution. L'Église anglicane refuse le mariage du roi avec une femme divorcée. D'autre part, le Commonwealth doit donner son accord à toute altération de la loi de succession au trône, ce qui complique d'emblée l'affaire.
On avance l'idée d'un mariage morganatique, une sorte d'« union tolérée » entre un prince et une personne de rang inférieur, ce qui induit que leurs éventuels enfants ne pourraient monter sur le trône, ce qui finalement importe le plus aux yeux des irréductibles. Le roi refuse. Wallis, qui entre-temps a demandé le divorce, propose courageusement de se retirer de la scène pour calmer le jeu.
Nouveau refus du roi, qui, le 10 décembre 1936, finit par abdiquer en faveur de son frère le duc d'York, futur George VI, non préparé, à qui il incombera de garder le trône dans une Europe à feu et à sang. Tâche dont il s'acquittera avec courage et dans l'honneur, aux côtés de son épouse Elizabeth, née Bowes-Lyon.
Il auront deux filles dont l'aînée règne aujourd'hui encore sous le nom de Elisabeth II.

Sa vie

Wallis est issue de deux familles de notables du Sud des États-Unis, et dont Upton Sinclair est un cousin. Son père, Teackle Wallis Warfield, originaire du Maryland — cadet d'une famille établie aux États-Unis depuis 1662 et qui compte un gouverneur du Maryland, Edwin Warfield, parmi ses membres — et sa mère Alice Montague, originaire de Virginie, fille d'un assureur, William Latane Montague et de Sally Howard Love. Les familles Warfield et Montague sont hostiles à cette relation, en effet Teackle est malade tuberculeux depuis son plus jeune âge, et c'est au grand dam de tous qu'Alice ne renonce pas à lui. Alice tombe enceinte et, pour éviter un scandale, le couple est obligé de se marier en catimini le 19 novembre 1895 dans le salon du révérend de la ville.
Elle est née le 19 juin 18961 à 22 h 30 à Squaw Cottage, un pavillon en bois de l'hôtel Monterey Inn situé à Blue Ridge Summit, une station de montagne du comté de Franklin, en Pennsylvanie, près de la ville de Hagerstown. Selon la tradition sudiste, elle reçoit un double prénom. Son père meurt quatre mois plus tard. Sa mère s'installe dans la demeure familiale des Warfield sous la tutelle de la belle-mère Anna Emory et de l'oncle Solomon David dit oncle Sol. Oncle Sol est l'aîné de la famille, et gère l'héritage paternel. Brillant et célibataire, il est receveur général des postes de Baltimore, directeur d'une compagnie de chemins de fer, de plusieurs manufactures et est propriétaire de dizaines de brevets, ce qui le place à la tête d'une fortune estimée de 3 millions de dollars. Wallis vit grâce à sa protection et sous son toit, entourée de domestiques. Mais bientôt sa mère est obligée de s'exiler à l'hôtel 1901 et de trouver un travail pour compléter la pension d' oncle Sol.
En 1902, sa tante Bessie, qui est devenue veuve, les accueille dans sa maison de Baltimore où elle côtoie Upton Sinclair. La même année, elle fait ses débuts à l'école. En 1906, oncle Sol lui paie les cours d'Arundel School, ainsi que de nombreux autres cadeaux divers et variés. A cette école, elle fait la connaissance de Charlotte Noland, professeur de gymnastique qui organise des camps d'été dans sa propriété de Burland, où les filles découvrent la vie en plein air. Chaque été, elle se rend tantôt chez les Warfield tantôt chez les Montague, dans les maisons et domaines agricoles de ses oncles et tantes. En 1907, sa mère se lie avec John Freeman Rasin, le fils aîné du chef du parti démocrate de Baltimore et déménage. Ils se marient en 1908. Cela grise énormément la petite Wallis. En 1908, sa mère sous-loue des chambres dans Preston Street et fait même table d'hôte pendant un moment.
En 1911, Wallis entre à Oldfield School, une école austère où les filles ne lisent que la Bible, et dont il n'est possible de sortir que deux weekends dans l'année ; un pensionnat destiné à former de futures épouses du grand monde, et qui est l'école de filles la plus chère de l’État, payée par l'oncle Sol. Elle s'y fait deux bonnes amies : Renée Dupont de Nemours et Mary Kirk. Elle continue chaque été à se rendre au camp de Miss Noland. En 1913, son beau-père John Rasin meurt, ce qui replace sa mère dans une situation précaire. En 1914, elle sort d'Oldfield School. Sa préoccupation est désormais de se trouver un mari. Elle va de mondanités en mondanités, sponsorisée par oncle Sol ainsi que par une tante, Lelia, qui réside à Washington. Elle enchaîne les bals, les soirées, et les déjeuners entre Baltimore, Washington et la Virginie, comme à Princeton ou à l'École navale. Le riche Carter Osborne la courtise, mais elle refuse. Fin 1915, sa grand-mère Anna Emory meurt. Wallis est obligée d'observer le deuil, interrompant ainsi ses mondanités. Sa tante Lelia et sa cousine Corinne l'invitent en avril 1916 à Pensacola en Floride. C'est là qu'elle rencontre son futur mari l'officier Earl Winfield Spencer.
C'est ainsi qu'elle cherchera à prendre sa revanche sur la vie.

Deux premiers mariages

Elle se marie le 8 novembre 1916 avec Earl Winfield Spencer, Jr, officier de marine alcoolique et aviateur de la United States Navy, par ailleurs espion des États-Unis. En 1922, il sert en tant que commandant du USS Pampanga en Extrême Orient. Son épouse, qui l'a rejoint, en profite pour visiter la Chine de l'époque des Seigneurs de la guerre. Selon certains de ses biographes5 elle y aurait appris des techniques de massages érotiques par des professionnelles de maisons closes ou qui travaillent dans des salons de massage, ce qui lui aurait permis plus tard de s'attacher le prince de Galles futur Édouard VIII ; mais cette hypothèse est refusée par d'autres biographes. Selon l'épouse de l'un des collègues d'Earl Winfield Spencer, Mme Milton E. Miles, Wallis aurait rencontré à Pékin le comte Galeazzo Ciano, futur gendre de Benito Mussolini et aurait eu une liaison avec lui. Tombée enceinte de lui, elle se serait fait avorter, ce qui l'aurait rendue stérile. Cette rumeur se répand vite, bien qu'elle ait été toujours démentie par l'épouse de Ciano, Edda Mussolini. De retour aux États-Unis, le couple Spencer y vit séparé, leur divorce étant finalisé le 10 décembre 1927.
Après son divorce, elle se remarie le 21 juillet 1928 avec Ernest Aldrich Simpson, dirigeant d'une grande entreprise du transport maritime. Elle rencontre pour la première fois Edward, prince de Galles et futur roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, le 10 janvier 1931 puis le revoit au cours de nombreuses soirées entre 1931 et 1934. À cette époque, le couple vivant au-dessus de ses moyens connaît des difficultés financières et doit renvoyer plusieurs membres de son personnel.

Duchesse de Windsor

C'est pendant son deuxième mariage, dit-on, en 1934, qu'elle devint la maîtresse d'Édouard, prince de Galles. Deux ans plus tard celui-ci, devenu Édouard VIII, roi d'Angleterre et empereur des Indes, lui proposa le mariage. Cette intention d'épouser une Américaine deux fois divorcée, dont les deux ex-maris vivaient encore et qui traînait une réputation d'intrigante, provoqua au Royaume-Uni et dans les dominions une crise constitutionnelle qui déboucha finalement sur l'abdication du roi en décembre 1936, laissant celui-ci libre de se marier avec celle qu'il appelait la femme que j'aime.
Les services de renseignement britannique et le FBI enquêtent sur Wallis, notamment sur sa pratique des salons de massage en Chine soupçonnés d'être des officines d'espions. Ces services secrets montrent aussi que Wallis noue des relations avec de nombreux hauts dignitaires nazis qui arrivent au pouvoir en Allemagne en 1933. Le gouvernement britannique craint alors qu'elle puisse envoyer des documents confidentiels, détenus par le prince, à Berlin ou être payée par les services secrets allemands pour influencer encore plus le prince en faveur de l'Allemagne, ce dernier ayant déjà des sympathies nazies avérées. Ainsi, la mythographie romantique qui donne comme cause à la crise d'abdication d'Édouard VIII l'amour de ce dernier pour Wallis et son obstination à vouloir épouser une divorcée, cache probablement une manœuvre du gouvernement britannique pour écarter un couple qui avait beaucoup trop de sympathie pour l’Allemagne nazie.
Après son abdication, son frère Albert, devenu roi sous le nom de George VI, lui accorda le titre de duc de Windsor. Le duc épousa Wallis six mois plus tard, le 3 juin 1937, au Château de Candé à Monts en Indre-et-Loire, propriété de l'industriel franco-américain Charles Bedaux, affairiste sulfureux, pro-allemand, sans doute espion nazi, possédant une villa à Berchtesgaden, localité où se situait le Berghof, le nid d'aigle de Hitler. Après ce mariage, auquel n'assista aucun membre de la famille royale, elle reçut officiellement le titre de duchesse de Windsor, mais sans le prédicat d'Altesse Royale.
Selon des informations transmises par Carl Alexander de Wurtemberg — devenu moine bénédictin sous le nom de père Odo —, à un agent du FBI, au cours de la Seconde Guerre mondiale, Wallis Simpson aurait été la maîtresse de Joachim von Ribbentrop quand celui-ci était ambassadeur en Grande-Bretagne en 1936, ce dernier lui envoyant tous les jours dix-sept œillets, le nombre de fois où ils avaient couché ensemble.
De 1937 à 1940, le duc et la duchesse vécurent surtout en France. En mai 1940, avec l'avancée des troupes allemandes sur le sol français, le couple quitta son domicile parisien pour Biarritz d'abord, pour l'Espagne en juin puis à Lisbonne au Portugal. Elle faillit, avec son mari le duc de Windsor se faire kidnapper par une équipe de la SD nazie commandée par Walter Schellenberg. Après la guerre, le couple s'installa de nouveau en France.
Avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale, dans les sphères dirigeantes et dans le public, on a suspecté le duc et la duchesse de Windsor de sympathiser avec le nazisme, ce qui aurait incité le gouvernement britannique et le Premier ministre à encourager Édouard VIII à abdiquer. Le biographe officiel des Windsor, Philip Ziegler, réfute cette thèse, expliquant que la duchesse ne s'intéressait pas à la politique et que le duc, germanophile et anticommuniste, parent du tsar Nicolas II, avait noué des contacts avec Hitler parce qu'il voyait en lui un rempart contre le communisme. Il est probable que de nombreux éléments de preuve ont été détruits par différents services secrets pour protéger la famille royale britannique.
Dans les années 1950 et 1960, le couple vécut entre Europe et États-Unis, menant la vie oisive et mondaine que leur offrait leur célébrité. À partir de 1952, le couple habita une villa — désormais appelée Villa Windsor — au 4 route du Champ d'Entraînement, dans le bois de Boulogne à Paris. Après la mort de son mari dans sa villa parisienne, le 28 mai 1972, la duchesse vécut retirée et se montra rarement en public. Sa vie privée a été l'origine de bien des spéculations, et elle reste une figure controversée dans l'histoire britannique.
Elle mourut le 24 avril 1986 à Paris. Elle avait fait don de la majeure partie de sa fortune à l'institut Pasteur, à la condition que ce legs ne puisse financer des recherches impliquant des animaux de laboratoire. L'institut employa ces fonds pour la construction d'une bibliothèque et d'un centre d'informatique scientifique.

Mariages et titres successifs

Mariages

Earl Winfield Spencer Jr. 1916-1927
Ernest Aldrich Simpson 1928-1937
Prince Edward, duc de Windsor 1937-1972, le 3 juin 1937 au château de Candé.

Titres

Miss Bessie Wallis Warfield 1896-1916
Mrs Earl Winfield Spencer 1916-1927
Mrs Wallis Warfield Spencer 1927-1928
Mrs Ernest Aldrich Simpson 1928-1937
Mrs Wallis Simpson 1937
Mrs Wallis Warfield 1937
Sa grâce la duchesse de Windsor 1937-1986.

Film

Le film W.E. réalisé par Madonna sortie en décembre 2011, raconte l'histoire d'amour entre Wallis et Édouard. Ce film fait l'objet de critiques positives comme négatives. Pour Le Parisien, le film est attachant ; soigné, trop soigné, artificiel, tape-à-l'œil, sans âme pour TF1 et pour Le Figaro, c'est un récit sous forme de montage parallèle de deux intrigues peu convaincant .
Néanmoins le film bénéficie d'une nomination aux Oscars 2012 pour les Meilleurs costumes, pour Arianne Phillips.


#19 Les fêtes de Pâques
Loriane Posté le : 26/03/2016 20:44
Coutume de Pâques Mille légendes, croyances ...

Le carême a donné des expressions amusantes : Face de carême : face amaigrie Tomber comme mars en carême : arriver inévitablement Semaine Sainte :
Le carême est une coutume religieuse des Chrétiens catholiques et orthodoxes.
Pour cela, ils font pénitence et jeûne, pour expier leurs péchés.
La tradition chrétienne a repris cette pratique pendant le temps du Carême : 40 jours de privation pour se purifier et aller vers la lumière.
Le mercredi des Cendres est le symbole des cendres qui dans la bible évoque le péché.
Les croyants demandent à Dieu le pardon de leurs péchés en faisant pénitence.
Les cendres que l'on utilise pour la célébration sont faites en brûlant les rameaux bénis de l'année précédente.
Le soir, dans les maisons, on nettoyait soigneusement la batterie de cuisine, car on ne devait pas utiliser de graisse jusqu’à Pâques.
Le Carême dans la tradition Catholique est aussi en souvenir d'Adam condamné "à retourner poussière" après son péché. Le Dimanche des Rameaux : C'est le dimanche qui précède celui de Pâques. Ce jour célèbre l'arrivée de Jésus monté sur un âne et entrant à Jérusalem, ses disciples l'ayant accueilli en parsemant des branches d'olivier à ses pieds comme tapis.
De nos jours, les catholiques vont à l'église ce jour­là pour faire bénir leurs rameaux qui sont souvent des branches de buis, en les accrochant au crucifix, ils pensent se protèger du mal pour l'année...
Le Jeudi Saint : Les catholiques célèbrent le souvenir de la Cène, qui donna lieu à de fabuleux tableaux, voir la peinture de Léonard de Vinci, réalisée de 1494 à 1498 pour le réfectoire du couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie à Milan et qui était considérée jusqu'au milieu du XIXe siècle comme son chef-d'œuvre.
La Céne reproduit le dernier repas de Jésus, avec ses apôtres.
Le Vendredi Saint :est célébré cinq jours après le Dimanche des Rameaux. C'est un jour sombre, car Jésus a été crucifié ce jour­là.
C’est un jour férié dans de nombreux pays.
En Espagne, au Mexique et dans plusieurs pays de l'Amérique du Sud, on organise des parades tous les jours de la semaine Sainte, celle du Vendredi Saint étant la plus triste. Les Mexicains punissent Judas pour sa trahison en pendant et brûlant sa représentation.
Chaque année la police de ces pays particulièrement religieux découvre des victimes de leur propre foi et qui sous l'effet d'un mysticisme excessif se font crucifiés avec des clous comme selon le fut Jésus, les croyances
Dimanche de Pâques : Pâques vient de "Pessah" en hébreu, du grec "paskha" signifiant passage.
La Pâque Juive célébre la libération des juifs et leur sortie d'Egypte.
Dans le christianisme, c’est ce dimanche de pâques, selon la croyance, que les disciples de Jésus découvrirent qu'il était ressuscité. C'est là, une promesse de vie nouvelle qui s’ouvrait à tous ceux qui auraient foi en lui.

Pâques fut aussi très longtemps une fête païenne universelle qui annonce l'éveil du printemps. Le retour à la vie
Lundi de Pâques : Le lundi de Pâques est dit jour humide par référence à certaines coutumes où l'eau était très présente, les jeunes filles étaient aspergées d'eau en signe de bonheur.
L'eau est associée au Lundi de Pâques depuis longtemps.
Jadis, on disait que les jeunes filles qui se lavaient le visage avec de l'eau de source ou de la rosée devenaient plus jolies ! Ou que boire l'eau d'une rivière ou d'un ruisseau au lever du soleil le matin de Pâques avait des vertus thérapeutiques... Les traditions dans divers pays : Aujourd'hui, on cache les œufs en chocolat un peu partout pour que les enfants aillent les dénicher le matin de Pâques.
Les enfants d'Angleterre et de Hollande vont de maison en maison en quête d'œufs.
Les petits allemands eux, s'échangent des œufs mais aussi des lapins en chocolat.
En Italie, on sème du blé dans une coquille d'œuf le premier jour du Carême. Le blé en herbe aura rempli la coquille à Pâques, symbole de renouveau.
Faire ses Pâques : L'expression Faire ses Pâques signifie communier au moins une fois dans l'année.
Pâques est non seulement une fête joyeuse, mais c'est aussi une fête de famille.
L’agneau de Pâques : Dans la plupart des pays européens : France, Belgique, Allemagne, Italie, Grèce, Pologne, Norvège etc. , l'agneau, agneau pascal, est l'une des pièces maîtresse du repas du dimanche de Pâques.
Il rappelle l'agneau de Dieu qui a donné sa vie pour le Salut du monde.
L'agneau pascal en Allemagne et en Alsace désigne un biscuit en forme d'agneau décoré d'un étendard, un ruban autour du cou.
Dans divers pays : On mange des gâteaux en forme de colombes comme en Italie On décore les maisons pour la fête de Pâques.
En Allemagne On accroche des oeufs aux branches d'un arbuste, en Allemagne et en angleterre On mange du jambon.
En Angleterre On danse dans les rues ;
On fait les décorations en jaune, dans les pays scandinaves.
Les enfants se déguisent en sorcières la veille de Pâques, en Finlande et en Suède.
En Pologne, on asperge d'eau la famille et les amis et on asperge les champs d'eau bénite.
En Russie, on dépose des oeufs sur les tombes des parents au cimetière.
Le lys de Pâques : Une fleur originaire du Japon. Le lys est la fleur le plus souvent associée à Pâques et à l'arrivée du printemps. C’est aussi un symbole de pureté et de sainteté. Une vieille légende nous apprend que quand Jésus passait, toutes les plantes et les animaux de la terre inclinaient la tête en signe de respect. Sauf le lys, trop orgueilleux, qui se pensait beaucoup trop beau. Mais quand il vit Jésus sur la croix, le lys courba la tête pour la première fois. Et on dit que depuis ce jour, le lys a toujours la tète inclinée en guise de respect éternel.
En Angleterre on déguste le jambon de Pâques, il y a longtemps que l’on commença à manger du jambon le Dimanche de Pâques. Aujourd’hui cette coutume s’est répandue à travers le monde.
Dans plusieurs pays le porc est un symbole de chance.
Encore de nos jours les Allemands se souhaitent Bonne chance en dit " Schwein haben" expression signifiant : "Aie un cochon". Les Allemands croient que posséder un cochon porte chance.
Les brioches du carême : Dans plusieurs pays, on mange les brioches de Pâques, aussi appelées "Hot cross buns". C'est le seul temps de l'année où l'on peut se procurer ce genre de pâtisserie. Elles sont caractéristiques puisque la brioche est marquée d'une croix en sucre sur le dessus. C’est à un moine que l’on doit ces petits pains car il en fabriquait pour les donner aux pauvres en temps de carême.
Elles sont supposé apporter la santé tout au long de l'année à ceux qui les mangent.
Les vêtements neufs : A l'origine, une des premières raisons qu'avaient les gens de porter de nouveaux vêtements à Pâques était qu'ils en avaient assez des vêtements portés depuis le début de l'hiver. Les couleurs vives remplaçaient les couleurs ternes de l'hiver. Certains croyaient que de porter un nouveau vêtement la journée de Pâques, leur porterait chance tout au long de l'année.
L'arbre de Pâques : La coutume de l'arbre de Pâques nous vient d'Allemagne. Cet arbre est décoré à l'aide d'Oeufs décoré et peints de couleurs vives.
Pour cela il faut tout d'abord pour vider l’œuf, on perce un trou à chaque extrémité de la coquille, on le vide en soufflant par le trou, la coquille sera décorée de différentes couleurs pour ensuite être accrochée à l'arbre. Les petits poussins : Évidemment, les petits poussins sont le symbole d'une vie nouvelle.
Il y a très longtemps, certaines personnes trouvaient très surprenant de voir ces petits êtres vivants sortir d'un oeuf qu'il croyait mort.
La brebis de Pâques. La brebis a toujours eu une consonance religieuse et a depuis le commencement des temps représenté la pureté et l'innocence. Il y a très longtemps, la brebis était porteuse de chance.
Il existait une superstition à l'effet que le diable pouvait prendre la forme de n'importe quel animal à l'exception de la brebis.


Pâques ailleurs

La Semaine Sainte en Amérique Latine

Les célébrations de la Semaine Sainte en Amérique Latine datent de la conquête au XVII et XVIIème siècles.
La Semaine Sainte commémore, dans la religion catholique, la mort de Jésus et sa résurrection.
Cette tradition venue d’Espagne et du Portugal, y est bien vivante et pleine de ferveur. Elle nous montre à quel point le catholicisme, hérité des ibériques, s’est intégré aux religions locales des Andes, et des peuples mayas, pour se théâtraliser ensuite au contact des cultures indigènes avec lesquelles il a fusionné.
Cela donne lieu à de magnifiques festivités : processions, défilés religieux, cortèges dans les rues où des pénitents marchent en costumes traditionnels, les acolytes portant le lourd crucifix, de grandes statues de la vierge et des saints, des châsses richement ornées. Ces fêtes se déroulent en général du dimanche des Rameaux jusqu’au jour de Pâques et attirent de nombreux touristes.
Chaque pays d’Amérique Latine, chaque ville, chaque village a sa propre célébration de la Semaine Sainte, avec ses particularités.

Brésil

La Semaine Sainte tient une place prépondérante dans la vie des Brésiliens.
Les processions religieuses se produisent partout dans les villes et villages. A Salvador de Bahia, par exemple, la célébration dans le centre historique, le Pelourinho, est l’une des plus importantes.
Toutes les personnes, quel que soit leur niveau social, entrent dans la fête. Ce type d’événement se transforme vite en diverses attractions avec danses et musiques dans les rues… et comme toujours au Brésil la musique joue un grand rôle pendant la Semaine Sainte.
Plus qu’une fête religieuse, la Semaine Sainte au Brésil fait partie intégrante de la culture populaire du Pays. Et le Brésil n’est pas le moindre des pays d’Amérique latine avec ses près de 200 millions d’habitants, chrétiens à 89%, 64% d’entre eux étant catholiques !

Colombie

Popayan est la ville la plus religieuse de Colombie : elle possède le plus grand nombre d’églises datant des XVe et XVIème siècles. Les processions de la Semaine Sainte constituent ici l’une des plus anciennes traditions pratiquées en Colombie depuis l’époque coloniale.
Elles revêtent une qualité artistique indéniable : dorures, ébénisteries en sont les ornements. La préparation dure une année, selon un enseignement transmis de génération en génération, comme le rôle de porteur, considéré comme un privilège. Les rôles et responsabilités de chacun sont définis par une association, en collaboration avec les autorités de la ville.
Les cérémonies de la Semaine Sainte débutent le dimanche par la bénédiction des Rameaux dans la Chapelle de Belén. Les fidèles, agitant des mouchoirs blancs, proclament la royauté de Jésus et se rendent en procession à la Basilique, parmi les clameurs de la foule.
Le Mardi Saint à la nuit tombée, les porteurs, suivis d’un cortège d’acolytes en soutanes rouges, portent un grand crucifix, avec encensoirs et clochettes et emmènent, sur une musique de Requiem, quatre des statues, de l’église San Agustín au centre-ville. La procession du Vendredi Saint est la plus symbolique : elle reproduit le drame de la Passion avant la crucifixion.
L’image de La Mort est représentée par un squelette. Des hommes, portant marteaux et outils, symbolisent les outils qui ont servi à la descente de la croix du corps ensanglanté.
Finalement apparaît un cercueil, en "tagua", un ivoire végétal taillé et en corne, symbolisant le Saint Sépulcre dans lequel repose l’image du Christ.
Les festivités s’achèvent le samedi par une messe dans la cathédrale, après quoi les fidèles se rendent sur la place où se tient un marché, songeant à une nouvelle vie pleine d’espérance.

Guatemala

Ici, la religion est vécue d’une façon particulière, mêlant rites catholiques et croyances mayas ancestrales.
La Semaine Sainte débute le premier jour du carême, et dure jusqu’au jour de Pâques, elle est la plus longue de l’Amérique Latine. Dans tout le pays, des commémorations de la passion et de la mort du Christ, des messes et des processions sont organisées, mais c’est dans la vieille ville coloniale d’Antigua, que se déroulent les plus belles festivités.
Le Vendredi Saint est le jour le plus émouvant avec la reconstitution de la passion du Christ, c’est la ferveur de tout un pays qui se réveille et acquière toute son intensité, jusqu’au jour de Pâques où elles se terminent dans la joie avec la résurrection du Christ.
La vieille ville coloniale d’Antigua est le théâtre de somptueuses processions tout au long de la Semaine Sainte. L’une des caractéristiques propre à Antigua, ce sont ces magnifiques tapis aux couleurs vives, les "alfombras", fabriqués avec de la sciure colorée des fleurs et des fruits, pouvant aller jusqu’à dix mètres de long : ils recouvrent les rues pavées.
Ces extraordinaires compositions, aux motifs géométriques ou religieux, sont l’œuvre des habitants et de leurs amis qui, comme les touristes du monde entier, viennent admirer ces festivités uniques.

Mais le Vendredi saint en particulier, où l’on rejoue la passion et la mort du Christ, les rues d’Antigua sont le théâtre d’un spectacle étonnant. Il y a foule dans la ville, et la circulation est arrêtée.
Au cours de la nuit qui précède, des groupes d’étudiants, des familles ou des amis s’attèlent minutieusement à la fabrication des alfombras, véritables œuvres d’art éphémères.
Les délicates alfombras sont ensuite arrosées avec précaution pour éviter que le vent ne les disperse, ce qui sera fait de toute façon par les milliers de pèlerins qui les piétineront pendant les processions !

Mexique

La Semaine Sainte au Mexique est la fête la plus importante du calendrier catholique après la dévotion à la Vierge de Guadalupe, la plus célébrée dans le pays.
Elle commence le dimanche des Rameaux et se poursuit par les représentations du Jugement et de la Crucifixion pour se terminer le jour de Pâques. Elle donne lieu à des célébrations très colorées.
La plus marquante est celle qui rassemble plus de quatre cents mille fidèles réunis pour emprunter le chemin de croix du "Cerro de la Estrella", suivant le calvaire du Christ dans ce quartier Est de Mexico.
En fait, son origine date de l’époque terrible de l’épidémie de choléra en 1843 qui décima une grande partie de la population.
Désormais, cette fin soudaine de l’épidémie est associée par la croyance populaire à cette Semaine Sainte.
Depuis, chaque année, en remerciement, la population de tout le pays organise des représentions de la Passion pour invoquer les pouvoirs surnaturels et chaque participant procède à des actions de grâce pour améliorer sa vie quotidienne. Dans les villes de San Luis Potosi, Taxco, Pátzcuaro, Catemaco et Zinacantán, les processions aux chandelles qui défilent dans les rues sont célèbres.

Pérou

Parmi les innombrables fêtes et processions qui ont lieu au Pérou pendant la Semaine Sainte, celles d’Ayacucho, située au cœur des Andes, sont réputées pour être les plus fastueuses, mais aussi les plus pathétiques.
Cette exceptionnelle manifestation de ferveur religieuse constitue l’un des éléments fondamentaux de l’identité péruvienne, démontrant, comme au Guatemala, que la fusion des cultures, a pour résultats des représentations d’une grande originalité et intensité.
Comme presque dans toute l’Amérique Latine, la Semaine Sainte commence le jour des Rameaux ; chaque jour on assiste à une représentation différente, avec la Procession du "Seigneur des Rameaux", qui se rend du Monastère des Carmélite à la Place d’Armes, avec une curieuse représentation du Christ, monté sur un âne blanc au milieu d’un cortège de cierges allumés.
Le mardi, ce sont les effigies de Jésus de Nazareth et de la Vierge des Douleurs qui sont emmenées à l’Eglise Santa Clara, tandis que pendant la nuit se déroule la procession de la Sentence où l’on voit le Christ parcourir les rues, les mains liées, une couronne d’épines sur la tête avec des marques de flagellation sur le corps.
Le mercredi à huit heures du soir, on assiste à la "Procession del Encuentro" qui commémore la rencontre du Christ et de sa mère sur le chemin du Calvaire.
Les deux châsses s’arrêtent et " ils se parlent ", c’est le moment le plus fort et le plus intense, sublimé par les cantiques des fidèles et les nuages d’encens. Pour le passage de la procession, les habitants ont préparé de somptueux tapis de fleurs.
Le Vendredi Saint, en l’église Santo Domingo, une grande messe est célébrée dans la soirée, regroupant les autorités civiles et militaires, les membres des confréries et les porteurs, suivie des Processions du Saint Sépulcre et de la " Virgen Dolorosa"- L’effigie du Christ est allongée sur un lit de roses, tandis que la Vierge est accompagnée des dames de la ville en deuil.
Les cérémonies s’achèveront le samedi sur la Place d’Armes par une messe dans la cathédrale, suivi d’un lâcher de taureaux.

Les oeufs de pâques

Le lundi de Pâques, la chasse aux œufs en chocolat s’est imposée comme une tradition qui puise ses origines dans l’Antiquité

On les voit fleurir au petit matin dans nos jardins. Bleus, verts, rouges, roses… Les œufs de Pâques colorent notre lundi et ravissent les enfants qui les chassent. Mais d’où vient cette tradition ?

Une coutume qui remonte à l'antiquité

L’œuf cosmique est un motif que l’on retrouve dans de nombreux récits mythologiques de diverses civilisations. Des coquilles d’œufs d’autruche vieux de 60 000 ans décorés de motifs animaliers, géométriques ou végétaux, ont été retrouvées dans des tombes en Égypte et en Afrique Australe.
Dans ces antiques théogonies, dont la plus ancienne retrouvée à ce jour se trouve être les écrits sacrés de l’Inde en Sanskrit, l’œuf est évoqué pour désigner l’univers, le cosmos, le fœtus doré ou encore l’Utérus d’or.

En somme, il est symbole d’origine du monde, de fécondité, et de perpétuité des êtres. Le judaïsme le voit encore aujourd’hui comme un emblème du cycle de la vie, perpétuant cette croyance en faisant de l’œuf dur le met principal du repas de deuil. Dans la mythologie chinoise, l’univers est perçu sous forme d’œuf, que le dieu Pangu brisa en deux, créant ainsi le ciel et la terre. Les exemples sont nombreux : l’œuf a toujours tenu une grande place symbolique dans les mysticismes.

Le christianisme et l'oeuf rouge

Une légende orthodoxe raconte que Marie de Magdala serait allée rapporter la résurrection de Jésus à l’empereur Tibère, et, devant son scepticisme, l’œuf qu’elle tenait en main serait devenu rouge.
Mais ce n’est qu’au XIIIe siècle que les œufs peints en rouge vif firent leur réelle apparition en Europe. Leur décoration commence le jeudi Saint – jeudi 17 avril cette année – le premier œuf peint devant être pondu ce jour. Rouges et décorés de devises ou de dessins, on se les échangeait pour fêter la fin du Carême et des privations de l’hiver.

À la Renaissance, l’œuf rouge est remplacé par l’œuf en or, notamment dans les cours des souverains européens. Décorés de métaux précieux, dont les motifs étaient parfois même réalisés par de grands peintres, ces objets connurent leur apogée avec les célèbres œufs de Fabergé à la cour de Russie, à la fin du XIXe.
Outre la fête religieuse, les œufs de Pâques seraient également des étrennes – des cadeaux que l’on s’offre en début d’année. Jusqu’à Charles IX, qui décida de faire commencer l’année le premier janvier, l’année débutait aux alentours du premier avril, lorsque le printemps revenait. Les œufs incarnaient l’équinoxe du Printemps et l’éveil de la nature.

Aujourd'hui les oeufs sont en chocolat

Les chocolatiers du XIXe siècle se sont emparés de la tradition, au moment de la démocratisation du cacao et du chocolat.
Les Frères Fry découvrent qu’en mélangeant du sucre, du beurre de cacao et du chocolat en poudre, on obtient une pâte malléable que l’on peut verser dans des moules.
L’œuf en chocolat est né. Peu à peu, on assimile l’œuf à la poule en réalisant des statuettes, et les progrès techniques en matière de moules permettent aujourd’hui une grande variété de sculptures en chocolat.
La chasse aux œufs puiserait quant à elle sa source en Alsace, Allemagne, Suisse et Autriche, où ce serait le lièvre de Pâques qui déposerait les œufs dans les jardins.
La référence à la fécondité est encore présente dans cette tradition, le lapin étant très prolifique au printemps. Selon les régions en France, l’histoire diffère : ce sont soit les cloches de Pâques, soit le Lapin de Pâques qui déposent les œufs.
Mais peu importe qui les a cachés, quand ils sont dans les jardins, les enfants partent à leur recherche avec enthousiasme, et les gourmands n’attendent qu’une chose : les croquer.


Conte pour petits et grands mangeurs d'oeuf en chocolat

Le secret des oeufs de Pâques

Il était une fois un petit pays tranquille où, lorsque le printemps s'annonçait, les gens, dans chaque village, organisaient un grand marché. Ils enfilaient leur costume de fête et s'installaient sur la place principale pour vendre ce qu'ils avaient produit de meilleur ou de plus beau :
des couronnes de brioche ou de pain doré, des oeufs, des outils de bois sculpté, des ceintures de cuir ...
La nature elle-même participait à l'événement. Les pommiers s'habillaient de blanc, les papillons défroissaient leurs ailes et les fleurs leurs pétales.
Un jour, au centre d'un de ces villages, comme d'habitude à cette époque, des fermières comparaient les oeufs de leur poulailler. C'était à qui aurait les plus gros, les plus ronds ou les plus blancs.
Seule une vieille femme se taisait. Elle ne possédait pour toute fortune qu'une petite poule maigrichonne qui ne lui avait donné que trois petits oeufs pas plus gros que des billes.
La vieille femme soupirait :
Je suis pauvre, ma poulette, que je t'ai mal nourrie et que tes oeufs sont tout juste bons à offrir aux enfants pour jouer aux billes.
Comme il faut cependant que je vende quelque chose afin de gagner quelques sous, c'est toi que je vais être obligée de mettre à l'étalage...
A ces mots, la petite poule se mit à crier :
Pitié, ma bonne dame ! Je ne veux pas finir rôtie. Si vous me gardez, je vous promets de pondre l'année prochaine les oeufs les plus extraordinaires !
La vieille femme n'en crut rien, mais elle se laissa attendrir et rentra chez elle avec sa poulette. Une année passa. Et la vieille femme, de plus en plus pauvre, n'avait que quelques poignées de riz à donner à sa petite poule en guise de nourriture.
Le jour du marché approchait et la petite bête dépérissait.
Elle comprit qu'elle ne pouvait pondre des oeufs plus gros que ceux de l'an passé et, désespérée, elle alla se cacher dans un champ pour se lamenter :
Que vais-je devenir si je ne suis pas capable de donner à ma maîtresse que trois petits oeufs tout juste bons à offrir aux enfants pour jouer aux billes ? Cette fois, elle sera forcée de me vendre, et je finirai dans l'assiette d'un gros fermier!
Toute à sa peine, elle ne se rendit pas compte que les fleurs et les papillons l'écoutaient.
Nous ne laisseront pas faire cela ! chuchotèrent-ils.
A la nuit tombée, les fleurs se couchèrent sur le sol, formant une sorte de litière multicolore au creux de laquelle se blottit la petite poule. Puis les papillons étendirent leurs ailes sur elle comme une couverture bruissante et bariolée.
Au matin, lorsqu'elle se réveilla, la poulette se sentit fraîche, dispose, et même si ragaillardie qu'elle se mit à chanter et pondit une demi-douzaine d'oeufs.
Et ces oeufs-là n'étaient pas ordinaires ! Ils n'étaient toujours pas bien gros, mais ils possédaient toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Et même, à y regarder de près, on pouvait voir sur leur coquille de très jolis dessins comme on peut en admirer sur les ailes des papillons.
Toute heureuse, la petite poule courut chercher sa maîtresse. Celle-ci examina les oeufs un par un avant de les ranger dans son tablier :
Tu as tenu ta promesse. Ce sont bien les oeufs les plus extraordinaires que l'on puisse voir ! J'ai eu raison de ne pas te vendre !
Le jour du marché, les oeufs de la vieille femme attirèrent les curieux. On se bouscula pour les acheter et la pauvre fermière récolta plus de pièces d'argent qu'elle n'en avait jamais eues dans sa vie.
Depuis ce jour, chaque année, dans ce petit village, puis dans tout le pays, et même dans les contrées voisines, les gens essayèrent de copier les oeufs de la vieille dame en peignant et décorant les leurs. Mais ils ne réussirent jamais à les égaler en couleurs et en délicatesse, car la petite poule, les fleurs des champs et les papillons gardèrent bien leur secret.
C'est ainsi que, chaque année, lorsque s'annonce le printemps, on prit dans ce petit pays et ensuite dans le monde entier l'habitude de décorer les oeufs ....

Conte tiré de "Milles ans de contes"

Histoires d'animaux, texte de Claude Clément


Le lundi de Pâques, la chasse aux œufs en chocolat s’est imposée comme une tradition qui puise ses origines dans l’Antiquité


On les voit fleurir au petit matin dans nos jardins. Bleus, verts, rouges, roses… Les œufs de Pâques colorent notre lundi et ravissent les enfants qui les chassent. Mais d’où vient cette tradition ?


#20 Marlon Brando
Loriane Posté le : 26/03/2016 19:21
Le 27 Mars 1973 Marlon Brando refuse un oscar.

Pour son rôle dans Le Parrain, il reçoit un nouvel Oscar du meilleur acteur en 1973, qu'il refuse pour protester contre la manière dont le cinéma américain traite les Indiens dans ses films. À la place, il envoya Sacheen Littlefeather, l'activiste pour la défense des droits civiques des Indiens, qui vint en costume traditionnel Apache. Acteur, réalisateur dont les films les plus notables sont : Un tramway nommé Désir, L'Équipée sauvage, Jules César, Sur les quais, Reflet dans un œil d’or, Le Parrain, Le Dernier Tango à Paris, Apocalypse Now. Marlon Brando, né le 3 avril 1924 à Omaha et mort à 80 ans le 1er juillet 2004 à Los Angeles, est un acteur et réalisateur qui est considéré comme l'un des plus grands et des plus influents acteurs américains du xxe siècle. L'American Film Institute l'a classé 4e acteur de légende.Il est une star hollywoodienne et un sex-symbol à l'instar de Marilyn Monroe, Greta Garbo, Louise Brooks ou James Dean. Il est aussi connu pour son implication dans le combat pour les droits civiques aux États-Unis, notamment pour la reconnaissance des droits des Amérindiens et des Afro-Américains.
Marlon Brando, acteur au comportement imprévisible, a influencé des acteurs de sa génération comme James Dean, Paul Newman, Steve McQueen et Robert Redford ainsi que les meilleurs acteurs de la génération suivante comme Al Pacino, Jack Nicholson, Robert De Niro, Dustin Hoffman ou encore James Caan.

En bref

Né le 3 avril 1924 à Omaha (Nebraska), Marlon Brando Jr., rejeton turbulent d'un commerçant et d'une actrice amateur, connaît une vie scolaire mouvementée, couronnée par sa mise à la porte d'une école militaire. Sous l'influence de sa mère et de sa sœur aînée Jocelyn, également comédienne, il s'oriente vers l'art dramatique. Après un an de formation à la Dramatic Workshop, sous la houlette de Stella Adler, partenaire puis rivale du fameux Lee Strasberg, puis d'une expérience avec le metteur en scène d'avant-garde allemand Erwin Piscator, il débute à Broadway en 1944 dans la pièce à succès I Remember Mama de John van Drutten. Les rôles se suivent, et Brando y est régulièrement remarqué. Il crée notamment, avec Tallulah Bankhead, L'Aigle à deux têtes de Jean Cocteau, affiche prometteuse qui fut pourtant l'un des plus célèbres fiasco de l'histoire de Broadway. Un élève de l'Actor's Studio
Le triomphe de la pièce Un tramway nommé Désir, en 1947, consacre l'avènement du dramaturge Tennessee Williams, confirme le metteur en scène Elia Kazan et fait de Marlon Brando une légende et un porte-drapeau : il y est à jamais Stanley Kowalski, brute épaisse étrangement séduisante en tee-shirt blanc couvert de sueur, qui trouble et terrorise à la fois la fragile et vieillissante Blanche Dubois (interprétée par Jessica Tandy puis Vivien Leigh). Il y impose avec éclat un jeu physique, convulsif, anticonventionnel, mais cependant réaliste, étrangement poétique en même temps que naturaliste, un jeu qui réunit tous les contrastes, tantôt sobre et tantôt flamboyant. Il va influencer la formation de l'acteur pour les décennies à venir : il est l'exemple le plus imposant de la méthode de formation, inspirée des idées de Konstantin Stanislawski et divulguée par Lee Strasberg à l'Actor's Studio.
En 1950, le réalisateur Fred Zinnemann, dont Les Anges marqués (The Search, 1948) interprété par Montgomery Clift vient de remporter un énorme succès, consacre cette nouvelle façon de jouer en faisant appel à lui pour C'étaient des hommes (The Men), où Marlon Brando compose le portrait à la fois saisissant et sensible d'un jeune militaire que la guerre a rendu paraplégique. Mais la gloire n'arrive que l'année suivante, avec Un tramway nommé Désir (A Streetcar Named Desire, 1951), porté à l'écran par Elia Kazan, où l'interprétation de Brando, violente, érotique, exacerbée par une caméra qui colle jusqu'à l'épiderme de l'acteur, provoque la même sensation qu'à la scène, mais cette fois à l'échelle universelle. Quelques années plus tôt, le personnage aurait été un « méchant » sans nuance : Brando, avec son tee-shirt savamment déchiré, fait de lui une icône érotique masculine inédite. Emblème d'une génération entière (il touche un public plus mûr que son contemporain James Dean), il vole de succès en succès, mêlant œuvres originales ou polémiques (Viva Zapata !, 1952 ; Sur les quais [On the Waterfront, 1954], tous deux d'Elia Kazan), classicisme rigoureux (le shakespearien Marc-Antoine dans Jules César [Julius Caesar, 1953], de Joseph L. Mankiewicz, où, malgré le « marmonnement » que certains lui reprochent, il manie en virtuose le verbe shakespearien) et calcul commercial (L'Équipée sauvage [The Wild One, 1953], de Laszlo Benedek ; Désirée, 1954, de Henry Koster, où il interprète le rôle de Bonaparte. Il s'essaye même à la comédie musicale : malgré des talents vocaux et chorégraphiques limités, son interprétation du séduisant joueur Sky Masterson dans Blanches Colombes et vilains messieurs (Guys and Dolls, 1955) de Joseph L. Mankiewicz, est irrésistible. L'originalité de son génie, l'imprévisibilité de ses choix autant que de son jeu, et la qualité de son travail lui permettent à chaque fois de s'en sortir avec panache.
«.Il existe une différence énorme entre l'homme et les autres animaux, l'humanité étant la seule espèce dont le comportement soit à ce point influencé par son appartenance culturelle..» L'Équipée sauvage, sorti en 1953, mettait pour la première fois en scène le phénomène d'une bande de rebelles dirigée par Marlon Brando.
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Peu à peu, cependant, son caractère difficile, ses caprices et ses excentricités rejaillissent sur sa popularité, rendant les financiers méfiants. On s'étonne qu'il galvaude son talent dans une comédie anodine comme La Petite Maison de thé (The Teahouse of the August Moon, 1956), de Daniel Mann, mais peut-être que la tentation de jouer un Japonais lui était irrésistible. Il est certainement plus à son aise quand il apporte une épaisseur romanesque à l'officier nazi qui prend peu à peu conscience de ses erreurs dans Le Bal des maudits (The Young Lions, 1958), d'Edward Dmytryk, et surtout quand il apparaît en poète canaille, traînant sa guitare et moulé dans un blouson en peau de serpent, dans L'Homme à la peau de serpent (The Fugitive Kind ; 1959), de Sidney Lumet, qui lui fait retrouver la prose de Tennessee Williams dans laquelle il se glisse avec bonheur. Le rôle avait été écrit pour lui, mais Brando ne l'avait pas interprété au théâtre ; néanmoins, le monologue sur les oiseaux sans pattes, condamnés à voler éternellement, est murmuré comme une chanson et reste un moment inoubliable.
Bien qu'il ne réalise qu'un seul film, très personnel (le long western maniériste et masochiste, La Vengeance aux deux visages (One-Eyed Jacks ; 1961), dont il prend les rênes après avoir, comme producteur, licencié Stanley Kubrick), ses sautes d'humeur font parfois la une. Le tournage des Révoltés du Bounty (Mutiny on the Bounty) en 1962, où il fait remplacer le réalisateur Carol Reed par Lewis Milestone, est épique. Ses conquêtes féminines comme son engagement social et politique (auprès de Martin Luther King, par exemple) le maintiennent à la une des journaux.
Un jeu complexe et tourmenté. À la fin des années 1960, les films qu'il interprète ont plus de difficultés à rencontrer leur public, même lorsque le réalisateur s'appelle Charlie Chaplin : dans La Comtesse de Hong Kong (A Countess from Hong Kong, 1967), dernier film du maître, il incarne avec compétence un homme d'affaires rigide. Mais c'est la plus vive Sophia Loren qui intéresse le cinéaste. Obnubilée par le phénomène médiatique, la presse oublie de relever un génie d'acteur resté intact : le douloureux shérif en proie à la haine de toute une ville dans La Poursuite impitoyable (The Chase, 1966), d'Arthur Penn ; le sobre militaire homosexuel de Reflets dans un œil d'or (Reflections in a Golden Eye, 1967), de John Huston, où il remplace Montgomery Clift au pied levé ; le tueur à gages haut en couleur de Missouri Breaks (1976), western d'Arthur Penn. Autant de créations magistrales, dans des registres très différents, auxquelles la nouvelle maturité et la prise de poids de l'acteur donnent un relief incomparable.
Rejeté par Hollywood, Marlon Brando se réfugie en Europe auprès de metteurs en scène comme Gillo Pontecorvo (Queimada, 1969) ou Bernardo Bertolucci (Le Dernier Tango à Paris [Ultimo tango a Parigi, 1972]). Cette même année, le jeune Francis Ford Coppola a du mal à l'imposer pour Le Parrain (The Godfather). Mais le triomphe du film, dû en grande partie à l'interprétation de Brando, et le scandale qui entoure la sortie du Dernier Tango à Paris valent à l'acteur le plus spectaculaire des come-back. Il obtient d'ailleurs un oscar pour Le Parrain, qu'il ne va pas chercher en personne, laissant la place à une Indienne qui profite de cette tribune pour protester contre le non-respect des droits de son peuple aux États-Unis.
Dans la dernière phase de sa carrière, Marlon Brando va tirer parti du statut mythique que ces deux films viennent de lui valoir. Il apparaît pour un salaire mirobolant, le temps de quelques minutes à l'écran, par exemple en militaire fou, dans Apocalypse Now ! (1979), de Francis F. Coppola, film construit « en creux » sur son absence. Il s'agit là de sa dernière composition réellement prestigieuse, où son maniement du monologue fait taire ceux qui ont longtemps moqué sa tendance à marmonner. Le goût de jouer, ou peut-être des nécessités plus terre à terre le sortent périodiquement de son isolement : il est tour à tour le père de Superman, dans la version Richard Donner, en 1978 ; l'avocat voué aux causes perdues dans Une saison blanche et sèche (A Dry White Season), d'Euzhan Palcy, en 1989 ; le savant fou dans L'Île du docteur Moreau (The Island of Dr. Moreau, 1996) de John Frankenheimer, incroyable numéro, au-delà du cabotinage, avec fond de teint blafard, yeux faits et voilette... Plus tristement, les feux se braquent sur lui après un tragique fait-divers qui mêle ses enfants à un meurtre. Mais la rareté de ses apparitions ne fait qu'accroître son statut de mythe. Il meurt le 1er juillet 2004, après une ultime apparition magistrale en malfrat obèse, tout de blanc vêtu, face à Robert De Niro dans The Score (2001) de Frank Oz.
On a dit de lui qu'il était l'acteur du siècle. S'il est difficile de l'affirmer, il est certain que, dans l'histoire de l'acteur au cinéma, il y aura eu un avant et un après Brando. Ce jeu, ineffablement élégant, même dans la rudesse, qui savait si bien manier les contraires, la grâce et la vulgarité, le masculin et le féminin, la sobriété et l'éclat, a obligé les acteurs qui l'ont suivi à travailler la complexité et les contradictions des personnages, là où, avant lui, on se contentait parfois d'un charisme de surface.Christian Viviani

Sa vie

Marlon Brando dans le rôle de Stanley Kowalski dans la pièce de théâtre Un tramway nommé Désir en 1948.
Marlon Brando naît dans une famille modeste du Nebraska, qui a des ascendances françaises, allemandes, hollandaises, irlandaises et anglaises. Le nom de famille, d'origine alsacienne-allemande, s'écrivait à l'origine « Brandau »1, puis a été francisé en « Brandeau », avant d'être américanisé/italianisé en « Brando » 2 à l'initiative de son grand-père, immigrant. Fils de l'actrice Dorothy Pennebaker, alcoolique et bohème, et d'un père coureur de jupons tout autant alcoolique, il est élevé en compagnie de ses deux sœurs aînées, Jocelyn et Frances. À cause du souvenir de sa mère ivrogne qu'il allait récupérer la nuit dans des bouges, il adoptera comme ligne de conduite de ne pas boire ni fumer mais connaîtra les mêmes tourments avec sa première épouse toxicomane Anna Kashfi3. Mauvais élève, il est envoyé dans une école militaire, la Shattuck Military Academy (en), où il découvre sa vocation pour le théâtre, mais, menacé d'en être exclu pour insubordination, il préfère quitter l'académie.
Vivant de petits boulots grâce à l'intervention de son père, il tente d'incorporer l'armée, mais il est réformé à la suite d'une blessure faite au genou lors d'une partie de football. Il décide alors de rejoindre ses sœurs à New York en 1943.
Il suit un peu par hasard le cours de formation d'acteurs de Stella Adler et la méthode de Constantin Stanislavski. Marlon Brando développe une nouvelle façon d'interpréter les rôles, fondée sur l'improvisation et l'oubli du scénario originel, pour un approfondissement psychologique du personnage jusqu'à l'excès. Il ne fait pas semblant d'être un autre, mais incarne un personnage, physiquement et mentalement. « Marlon n’a jamais réellement eu besoin d’apprendre à jouer. Il savait », a un jour déclaré Stella Adler, l’une des enseignantes de l’Actors Studio.
Sa carrière débute au théâtre à Broadway en 1944 avec la pièce I Remember Mama. Il connaît un premier succès d'estime dans Truckline Café mais sa carrière d'acteur est véritablement lancée par Elia Kazan qui lui offre, en 1951, le rôle de Stanley Kowalski dans Un tramway nommé Désir. Brando avait cherché à joindre Elia Kazan au téléphone pendant trois jours pour refuser le rôle, mais lorsque celui-ci le rappelle, il n'ose pas dire non.
Au cours d'une des représentations de cette pièce, un machiniste lui casse le nez alors qu'ils boxent entre deux scènes dans les coulisses. Il termine pourtant la pièce, le nez en sang. Il gardera de cet incident un nez légèrement déformé.

Brando le sex-symbol

En 1951, Elia Kazan adapte Un tramway nommé Désir au cinéma. Le film est tiré de la pièce de Tennessee Williams et le rôle de Blanche Dubois est campé par Vivien Leigh qui recevra l'Oscar de la meilleure interprétation féminine. Marquant une nette rupture avec la tradition anglo-saxonne, ce film est un brasier malséant qui mélange dans un contexte social hyperréaliste, les névroses et les pulsions sexuelles. Le choix de Brando est un trait de génie. Le film fait exploser la popularité de Brando qui devient une star hollywoodienne du jour au lendemain ce n'est que son deuxième film après The Men de Fred Zinnemann en 1950. En plus de son jeu d'acteur révolutionnaire et de sa prestation époustouflante dans le rôle du vulgaire Stanley Kowalski, Marlon Brando crève l'écran et s'impose comme un sex-symbol incontournable, en redéfinissant les critères de beauté masculine pour la seconde moitié du XXe siècle à venir, allant plus loin que Tyrone Power ou Montgomery Clift et étant plus jeune que les Clark Gable, John Wayne et autres Humphrey Bogart qui le précédaient. C'est d'ailleurs ce dernier qui remportera l'Oscar du meilleur acteur en 1951 pour L'Odyssée de l'African Queen, malgré la nomination de Brando.
Comme l'écrit Truman Capote, il est alors l'image idéale de la jeunesse américaine : cheveux blonds foncés, yeux gris-bleu, teint basané, démarche athlétique. La carte des États-Unis est gravée sur son visage5. Son rôle dans Viva Zapata! en 1952 lui vaut un prix d'interprétation à Cannes.

L’image de rebelle

Après la pièce Un Tramway nommé Désir de Tennessee Williams, en 1953, il enchaîne avec un film qui rendra célèbres le jeans et le blouson de cuir Perfecto : L'Équipée sauvage de László Benedek. Dans ce film, il exprime toute la révolte d'une génération en devenant Johnny, un motard rebelle5 sur sa propre moto Triumph Thunderbird 6T qui prend d'assaut une petite ville avec sa bande de jeunes bruyants. Encore une fois, son interprétation va avoir un grand retentissement. Cependant, la marque Triumph voit d'un très mauvais œil l'image que renvoie le film sur elle. Le film et le jeu d'acteur de Brando ne sont pas aussi extraordinaires que dans Un tramway nommé Désir mais c'est le personnage qu'il joue à l'écran celui de Johnny qui va lancer une mode et avoir un impact considérable sur la « culture rock ». En effet, James Dean voudra la même moto que celle du film, et on se souvient de la photo d'Elvis Presley mimant à la perfection la posture de Brando sur sa Triumph. En effet, les images de Brando posant avec sa moto deviendront emblématiques et seront la base du mannequin de cire au musée de Madame Tussauds à Londres.
Son personnage Johnny, chef d'un gang de motards, dans le film, prononce cette réplique devenue célèbre :
— Une fille : « Hey Johnny, what are you rebeling against? Hé Johnny, tu te rebelles contre quoi ?;
— Johnny : « What have you got? Qu'est-ce que tu m’proposes ?.
À cette époque, certains critiques lui reprochent sa façon de parler assez nonchalante et son manque d'articulation. Frank Sinatra le surnomme d'ailleurs à cet égard « Mister Mumbles »(« Monsieur bredouillage. Mais Brando va les prendre à défaut en jouant un rôle shakespearien dans le Jules César de Joseph Mankiewicz en 1954. On y trouvera une scène où Marc Antoine Brando fait un réquisitoire plus que saisissant.
C'est Frank Sinatra qui doit tenir le rôle de Terry Malloy dans le film suivant d'Elia Kazan : Sur les quais 1954. Au dernier moment, Brando accepte, bien qu'il soit en désaccord avec Kazan qui avait dénoncé ses collègues communistes lors de la chasse aux sorcières de McCarthy. La délation est justement le thème central de ce film qui vaudra à Brando son premier Oscar du meilleur acteur en 1955. On y trouve plusieurs scènes fameuses dont celle dite « du taxi » où Brando fera pleurer des techniciens du plateau par son simple monologue. La même année, il incarne Napoléon Bonaparte à l'écran dans Désirée d'Henry Coster avec Jean Simmons.

Multiplicité de son talent

Marlon Brando est alors la plus grande star masculine hollywoodienne, il n'a peur de rien et va donc s'essayer à la comédie musicale avec comme partenaire Frank Sinatra. Dans la vie, les deux acteurs se détestent. Le film s'intitule Guys And Dolls Blanches colombes et vilains messieurs. Gene Kelly était pressenti pour le premier rôle mais la MGM n'ayant pas voulu le libérer, c'est Brando qui l'obtient et joue pour la première fois dans une comédie musicale. En 1956, il joue avec Glenn Ford dans The Teahouse Of The August Moon La Petite Maison de thé où il interprète un Asiatique. Il poursuit dans la même veine de manière plus sérieuse avec Sayonara où il joue le rôle d'un soldat américain dont l'amour avec une Japonaise est impossible, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
En 1958, il interprète son plus grand rôle depuis Sur les quais, dans le film d'Edward Dmytryk The Young Lions Le Bal des maudits où il joue le rôle d'un officier allemand, aux côtés de Dean Martin et Montgomery Clift. L'année suivante, il joue dans The Fugitive Kind L'Homme à la peau de serpent le rôle d'un musicien solitaire à la veste en peau de serpent, avec Anna Magnani et Joanne Woodward. Le film, adapté d'une pièce de Tennessee Williams écrite spécialement pour Brando, ne connait pas de succès mais a acquis le statut de film culte.

Les années soixante et le déclin

En cette année 1960, Brando travaille sur un western avec Sam Peckinpah puis Stanley Kubrick intitulé La Vengeance aux deux visages. Après d'innombrables querelles sur le scénario et la direction, Marlon Brando lui-même finira par réaliser le film en 1961, dans lequel il joue en compagnie de Karl Malden. Après de gros retards pris pendant le tournage et un fort dépassement de budget, les producteurs décidèrent de ne pas lui confier le montage final. Méconnu, le film distille une atmosphère particulière pour un western et sera le seul film réalisé par Brando. En 1962, il refuse le rôle de Lawrence d'Arabie.
En 1962, il joue dans Les Révoltés du Bounty de Lewis Milestone, La Poursuite impitoyable d'Arthur Penn en 1966 et les Reflets dans un œil d'or de John Huston en 1967 où il joue un officier de l'armée qui réprime son homosexualité. En 1968, il joue aussi un gourou dans la comédie graveleuse Candy de Christian Marquand. En 1969, il refuse Butch Cassidy et le Kid pour tourner dans Queimada. Plus tard, il déclarera à son sujet qu'il est son film préféré malgré son échec commercial. À la fin de la décennie, sa carrière souffre du fait qu'il commence à avoir la réputation d'être difficile sur les plateaux de tournage et que ses films subissent des échecs commerciaux.

Succès phénoménal avec Le Parrain

En 1972, la prestation de Brando dans Le Parrain marque une étape et relance sa carrière alors en berne. Le réalisateur, Francis Ford Coppola, parvient à convaincre Brando de faire des tests de maquillage. Lui, qui n'avait plus passé de casting depuis près de vingt ans, se prend au jeu, se crée un nouveau visage à partir de boules de coton qu'il se met dans le menton et les joues, se donnant un air de bouledogue dur et impitoyable. Aux essais, Coppola est très emballé par sa prestation en tant que parrain d'une famille du crime organisé, la famille Corleone, au sein de Cosa Nostra. Coppola doit se battre pour l'imposer, contre l'avis des studios Paramount qui ne veulent pas de Brando au casting. Les dirigeants de la Paramount veulent donner le rôle à Danny Thomas. Thomas décline le rôle et Coppola presse les studios d'engager Brando avec l'aide des témoignages des personnes qui ont assisté à ses essais.
Pour son rôle dans Le Parrain, il reçoit un nouvel Oscar du meilleur acteur en 1973, qu'il refuse pour protester contre la manière dont le cinéma américain traite les Indiens dans ses films. À la place, il envoya Sacheen Littlefeather, l'activiste pour la défense des droits civiques des Indiens, qui vint en costume traditionnel Apache.
En 1972 sort Le Dernier Tango à Paris de Bernardo Bertolucci, qui constitue une des meilleures prestations de l'acteur. Ce film provoque un scandale en raison de certaines scènes érotiques montrant de façon crue les rapports intimes entre un homme mûr et une très jeune femme. En dépit de la controverse provoquée par le film et l'acteur lui-même, Brando est encore une fois nommé pour l'Oscar du meilleur acteur.
En 1974, Brando comme Caan sont programmés pour apparaître dans la scène finale du Parrain. Mais à la suite d'une dispute entre l'acteur et les studios au sujet de son salaire, Brando refuse de venir une seule journée pour tourner la scène, au point que les scénaristes doivent réécrire la scène finale où son personnage est juste évoqué.

Dernières années et fin de carrière

Pour Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, Brando interprète le torturé colonel Kurtz, héros de l'armée américaine, promis au plus haut poste mais brisé par son expérience de la guerre du Viêt Nam. Il s'enfuit alors au fond de la jungle avec des déserteurs, assujettit les indigènes et fait appliquer ses propres règles de guerre. Il développe autour de lui un culte mythique de sa personnalité en commettant des actes d'une atroce sauvagerie sur ceux qui s'opposent à lui.
Ce film est en développement depuis 1975. Coppola propose le rôle de Kurtz à Brando qui, après bien des hésitations, finit par accepter en février 1976 pour une somme de 3 millions de dollars. Le tournage commence en mars 1976. Mais Coppola connait des difficultés financières et des retards, notamment à cause de Brando qui veut un intéressement sur les entrées du film. Lorsque Coppola arrive sur le lieu de tournage aux Philippines, Brando a énormément grossi et pèse plus de 110 kilos. Pour compenser son physique, Coppola décide de le filmer dans la semi-obscurité et en contre-plongée. Cela a pour effet d'accroître l'aura mythique du personnage et sa folie. Le film reçoit la Palme d'or du Festival de Cannes 1979. Les critiques voient dans le rôle du colonel Kurtz un parallèle à la carrière de Brando et ce qu'il est devenu, un personnage solitaire et perdu.
En 1977, Il est le narrateur de la version anglaise du film Raoni.
En 1978, Brando joue le rôle de Jor-El, le père de Superman dans le film du même nom. Il accepte d'apparaître à l'écran si les producteurs lui garantissent qu'il aura un petit rôle très bien payé. Pour douze jours de travail, Brando est payé 3,7 millions de dollars, plus 16,86 % du chiffre d'affaires du film. Superman ayant rapporté 300 millions de dollars, Brando gagna donc en tout 14 millions. Même ayant un petit rôle, il ne prendra pas la peine d'apprendre son texte et se contentera de le lire posé sur un support posé hors caméra. Pour Superman II, Brando reprend le rôle de Jor-El mais se fâche avec les producteurs à cause de son salaire. Il refuse que ses scènes apparaissent à l'écran. Après sa mort, en 2004, ses héritiers acceptent que les scènes soient utilisées dans le film Superman Returns sorti en 2006.
De 1980 à 1989, il se désintéresse du cinéma. En 1989, il joue le rôle d'un avocat dans Une saison blanche et sèche, un film sur les discriminations en Afrique du Sud. Son salaire sera reversé à des associations luttant contre l’apartheid. Toujours attaché à défendre la cause des Indiens, il tourne en 1997 dans The Brave, un film de Johnny Depp. La relation entre les deux hommes sera plus que cordiale, Brando appréciant que Depp, en tant que réalisateur, lui fasse confiance pour son rôle.
En 2001, il apparaît pour la dernière fois au cinéma dans le film The Score avec Robert De Niro et Edward Norton. La même année, on le voit aussi dans le clip de la chanson You Rock My World de Michael Jackson, dont il était un ami proche. Il fait également une brève apparition sur scène pour le concert des trente ans de carrière de Michael Jackson, la veille des attaques terroristes du 11 septembre. Il fut payé 1 million de dollars.
Il décède le 1er juillet 2004 à Los Angeles, en Californie, d'une fibrose pulmonaire. Ses cendres furent dispersées en partie à Tahiti et en partie dans la vallée de la Mort.

Hommage

L'American Film Institute l'a classé quatrième acteur de légende du cinéma américain.

Vie privée

Marlon Brando se maria trois fois, eut cinq enfants officiels et en adopta un autre. Il eut aussi quatre enfants avec des mères non-identifiées et trois autres enfants avec celle qui partagea la fin de vie, sa gouvernante Maria Christina Ruiz.
Il est connu pour ses multiples conquêtes aussi bien féminines (Marilyn Monroe, Bette Davis, Édith Piaf, Marlène Dietrich, Ursula Andress, Carmen Amaya, Ava Gardner et Jacqueline Kennedy entre autres que masculines, François Forestier le présentant comme un dépravé sexuel à la gueule d'ange3. Il se maria avec Anna Kashfi de 1957 à 1959, puis avec Movita Castaneda de 1960 à 1962. Il quitta cette dernière pour épouser Tarita Teriipaia qu'il rencontra, en 1962, sur le tournage du film Les Révoltés du Bounty. Cette dernière est sa fiancée dans le film. Il resta avec elle de 1962 à 1972. Le film fut aussi important à double titre car il lui permit de découvrir la Polynésie française et Tahiti. Il décida d'y acheter un atoll, Tetiaroa et de s'y installer.
Connu mondialement par les radioamateurs sous les indicatifs KE6PZH et FO5GJ, Brando est inscrit dans la base de données du FCC sous le nom de Martin Brandeaux. À l'occasion, on pouvait l'entendre avec son indicatif FO5GJ émettant depuis son île privée en Polynésie française. En 1994, au cours d'une entrevue sur CNN avec Larry King, Marlon Brando avait confirmé qu'il s'intéressait toujours au radio amateurisme. En réponse à une question d'un téléspectateur, il avait révélé que le radio amateurisme lui permettait d'avoir l'opportunité « d'être simplement lui-même ».
Sur la fin de sa vie, la notoriété de Brando, ses problèmes familiaux et son obésité attirèrent plus l'attention des médias que sa carrière cinématographique. Des années 1980 à la mi-1990, Brando prit énormément de poids, arriva à peser près de 136 kg et souffrait de diabète. Il finit ainsi sa vie seul, constamment couché, en regardant des vidéos des duos comiques Laurel et Hardy et Abbott et Costello.

Révélation de sa bisexualité

Sa bisexualité, depuis longtemps soupçonnée, a été révélée par l'acteur lui-même, au cours d'une interview avec Gary Carey en 1976 :
« L’homosexualité est tellement à la mode que ça ne fait plus la une. Comme un grand nombre d’hommes, j’ai, moi aussi, eu des expériences homosexuelles et n’en ai pas honte. Je n’ai jamais prêté beaucoup d’attention à ce que les gens pensaient de moi. Mais s’il y a quelqu’un qui est convaincu que Jack Nicholson et moi sommes amants, alors qu’il le croie. Je trouve ça amusan.
Cela a été confirmée lors de la parution d'une biographie de Marlon Brando, Marlon Brando : Les derniers secrets, de Darwin Porter. Cette fois, ce sont les noms de ses partenaires qui sont relatés dans ce livre et notamment des romances avec Bette Davis, Édith Piaf, Marlène Dietrich, James Dean, Montgomery Clift et même Cary Grant pour ne citer qu'eux, en plus d'une affirmation selon laquelle Paul Newman aurait été également bisexuel : Je n’ai jamais été dupe. Paul Newman a eu autant de liaisons sur des tournages que nous autres, et il était autant bisexuel que moi. Mais, là où moi je me faisais attraper la main dans le sac, lui a toujours réussi à le faire en douce, propos jugés scandaleux par l'entourage de Newman. Dans les années 2000, une photographie le représentant, en gros plan, en train de pratiquer une fellation, refait surface et se propage sur internet, où elle fait sensation. L'image est ensuite reproduite dans le livre Brando Unzipped. L'auteur de l'ouvrage en confirme l'authenticité et présente l'acte photographié comme une plaisanterie faite lors d'une soirée à Harlem.

Affaire de l'assassinat commis par un des fils de Marlon, Christian

Le 16 mai 1990, dans la villa familiale de Mulholland Drive sise au 40 N Beverly Dr Beverly Hills, CA 90210 à Los Angeles, son fils Christian tue Dag Drollet, tahitien âgé de 27 ans et compagnon de sa demi-sœur Cheyenne 20 ans, alors enceinte de Dag, avec le pistolet familial et d'une balle dans la tête à bout portant. Cheyenne était le second enfant de Tarita. Commence alors une bataille juridique entre Marlon et J.D. Drollet, le père de la victime, persuadé que Christian avait tué son fils avec préméditation.
Selon Christian, le litige portait sur des suspicions de violences physiques de Dag sur Cheyenne, à l'origine d'une querelle ayant dégénéré et au cours de laquelle les deux hommes se seraient bagarrés mais la scène du crime montre la victime la commande de télévision dans une main, un briquet et du tabac dans l'autre. Christian plaide coupable pour ne pas être condamné à perpétuité pour meurtre avec préméditation : libéré sous caution de deux millions de dollars, versée par son père qui doit hypothéquer sa demeure qui domine Hollywood pour la payer, il est poursuivi pour homicide volontaire après un plaidoyer de marchandage. Il est finalement condamné en 1991 à dix ans de prison et bénéficie d'une libération conditionnelle en 1996 pour bonne conduite.
Sa demi-sœur Cheyenne, seule témoin du meurtre, est inculpée « pour complicité d'assassinat » en juillet 1990 à Papeete par le juge Gatti à la demande de J.D. Drollet, dit-on. Instable et toxicomane comme son frère, elle sombre alors dans la dépression, faisant deux tentatives de suicide aux antidépresseurs. Laissée en liberté sous contrôle judiciaire, convoquée comme simple témoin au procès de son frère, elle fuit le territoire, se fait assister par Me Jacques Vergès puis par Me Jean-Yves Le Borgne. Bénéficiant d'un non-lieu, J.D. Drollet dépose une nouvelle plainte pour non assistance à personne en danger, plainte souffrant d'un obstacle juridique car cette notion de non assistance n'a pas d'équivalent dans le droit californien.
Cheyenne effectue plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, et se suicide par pendaison à Punaauia, Tahiti, en 1995 à l’âge de 25 ans, laissant orphelin son fils, Tuki, âgé de cinq ans. Elle sera enterrée avec Dag. Christian quant à lui se marie en 2004, trois mois après la mort de son père Marlon et meurt le 27 janvier 2008 d'une pneumonie fulgurante.

Hollywood vu par Brando

Dans une interview sur CNN en avril 1996 il déclare à Larry King que l'establishment juif à Hollywood exploite les stéréotypes raciaux et ethniques :
« Ils ndlr : les Juifs devraient avoir une grande sensibilité à la souffrance parce qu'ils ont été eux-mêmes exploités. On a vu le nègre, le gros latino, le chinetoque, le jap dangereux aux yeux bridés, mais on n'a jamais vu le youpin parce qu'on sait parfaitement qu'on va dessiner les wagons autour.

Testament

Déposé devant la Cour supérieure de Los Angeles, il mentionne en août 2004 une succession de 21,6 millions de dollars. Des rumeurs laissaient alors croire qu'il vivait dans le dénuement. Ce n'était qu'un stratagème car, en procès avec sa gouvernante, Christina Ruiz, avec qui il eut trois enfants, elle lui réclamait 100 millions de dollars.
Moins de 2 semaines avant sa mort, il modifia son testament et nomma trois exécuteurs testamentaires, personnes de confiance et amis.
Le testament est composé de 3 parties, dont la moitié représente la villa de Mulholland drive, à Beverly Hills. L'atoll de Tetiaroa se voit décerner 8,6 millions, le reste est constitué d'un bungalow à Bora Bora et d'objets mobiliers, œuvres d'art, manuscrits, etc.
Les héritiers cités sont ses fils Christian, Miko, Teihotu, ses filles Rebecca Brando Kotlinzky, Maimiti fille de Tarita, après sa séparation avec Marlon, Raiatua, et les 3 enfants de Christina Ruiz, Nina, Myles et Timothy. En sont exclus Tuki, le fils de Cheyenne, et Petra Brando-Corval, fille de son assistante Caroline Barrett. Tuki avait déjà bénéficié, en 1996, d'un million de dollars pour son éducation que gérait sa grand-mère Tarita. Mais Marlon voulait empêcher, par cette exclusion, que J.D. Drollet père de Dag accède à l'héritage. Quant à Petra, c'était la fille naturelle de Caroline et d'un écrivain anglais. Marlon ne réussit pas à faire reconnaître la paternité de ce dernier, malgré une fortune dépensée en frais d'avocats.

L'atoll de Tetiaroa

Le roi de Tahiti, Pōmare V, l'aurait offert au dentiste-consul britannique W. J. Williams. Ce dernier eut pour héritière Marjorie Smith qui le vend à Brando en 1966. Quatre ans après le tournage des Révoltés du Bounty, Marlon reste fasciné par la nature, la culture et la personnalité polynésienne. Aussi désire-t-il maintenir vierge cet atoll. En 1970, cependant, il y ouvre un hôtel dont la maintenance, les salaires aux rares employés ne sont assurés que par sa fortune personnelle. Ce ne seront que 33 années de pertes financières.
Il est en 2011 la propriété de ses héritiers, lesquels en ont confié l'exploitation à une société hôtelière qui en a fait un complexe hôtelier de luxe, The Brando. Les vols entre Tahiti et Tetiaroa sont assurés par la compagnie aérienne privée Air Tetiaroa, l’unique compagnie desservant l’atoll grâce à une piste.

Enfants

Enfant avec Anna Kashfi :
Christian Devi Brando alias Gary Brown, le 11 mai 1958 - 26 janvier 2008, mort d'une pneumonie
Enfants avec Movita Castaneda :
Miko Castaneda Brando né en 1961
Rebecca Brando née en 1966
Enfants avec Tarita Teriipaia :
Simon Teihotu Brando né en 1963 - le seul habitant de Tetiaroa
Tarita Cheyenne Brando 1970-1995, s'est suicidée par pendaison
Enfants adoptés :
Petra Brando-Corval née en 1972, fille de son adjointe Caroline Barrett Brando et du romancier James Clavell (alias Charles Edmund Dumaresq de Clavell
Maimiti Brando né en 1977
Raiatua Brando né en 1982
Enfants avec des mères non-identifiées :
Stefano Brando alias Stephen Blackehart né en 1967
Dylan Brando 1968-1988
Angelica Brando inconnu
Enfants avec sa gouvernante, Maria Christina Ruiz :
Ninna Priscilla Brando née le 13 mai 1989
Myles Jonathan Brando né le 16 janvier 1992
Timothy Gahan Brando né le 6 janvier 1994

Petits-enfants

Michael Brando né en 1988
Tuki Brando né en 1990, enfant de Cheyenne Brando
Tumi Brando née en 1988, enfant de Teihotu Brando

Filmographie sélection
Comme réalisateur

1961 : La Vengeance aux deux visages One-Eyed Jacks

Comme acteur

1950 : C'étaient des hommes The Men de Fred Zinnemann
1951 : Un tramway nommé Désir A Streetcar Named Desire d'Elia Kazan
1952 : Viva Zapata! d'Elia Kazan
1953 : L'Équipée sauvage The Wild One de László Benedek
1953 : Jules César de Joseph Mankiewicz
1954 : Sur les quais On The Waterfront d'Elia Kazan
1954 : Désirée de Henry Koster
1955 : Blanches colombes et vilains messieurs Guys and Dolls de Joseph Mankiewicz
1956 : La Petite Maison de thé The Tea House of the August Moon de Daniel Mann
1957 : Sayonara de Joshua Logan
1957 : Le Bal des maudits The Young Lions d'Edward Dmytryk
1959 : L’Homme à la peau de serpent The Fugitive Kind de Sidney Lumet
1961 : La Vengeance aux deux visages One-Eyed Jacks de Marlon Brando
1962 : Les Révoltés du Bounty Mutiny on the Bounty, de Lewis Milestone
1963 : Le Vilain Américain The Ugly American de George Englund
1964 : Les Séducteurs Bedtime Story de Ralph Levy
1965 : Morituri Morituri de Bernhard Wicki
1966 : La Poursuite impitoyable The Chase d'Arthur Penn
1966 : L'Homme de la Sierra The Appaloosa de Sidney J. Furie
1967 : La Comtesse de Hong-Kong A Countess From Hong Kong de Charlie Chaplin
1967 : Reflet dans un œil d’or Reflections In A Golden Eye de John Huston
1968 : Candy de Christian Marquand
1968 : La Nuit du lendemain The Night of the Following Day d'Hubert Cornfield et Richard Boone
1969 : Queimada de Gillo Pontecorvo
1972 : Le Corrupteur The Nightcomers de Michael Winner
1972 : Le Parrain The Godfather de Francis Ford Coppola
1972 : Le Dernier Tango à Paris Ultimo tango a Parigi de Bernardo Bertolucci
1976 : Missouri Breaks d'Arthur Penn
1977 : Raoni de Jean-Pierre Dutilleux : Narrateur dans la version en anglais
1977 : Le Parrain de Francis Ford Coppola TV
1978 : Superman de Richard Donne
1979 : Apocalypse Now de Francis Ford Coppola
1980 : La Formule The Formula de John G. Avildsen
1989 : Une saison blanche et sèche A Dry White Season d'Euzhan Palcy
1990 : Premiers pas dans la mafia The Freshman d'Andrew Bergman
1992 : Christophe Colomb : La découverte : Tomas de Torquemada de John Glen
1995 : Don Juan Demarco de Jeremy Leven
1996 : L’Île du docteur Moreau The Island of Dr. Moreau de John Frankenheimer
1997 : The Brave de Johnny Depp
1998 : Free Money de Yves Simoneau
2001 : The Score de Frank Oz
2001 : You Rock My World de Michael Jackson
2006 : Superman Returns de Bryan Singer images d'archives

Voix françaises

En France, William Sabatier a été la voix française la plus régulière de Marlon Brando. Il y a également eu Bernard Noël qui l'a doublé à quatre reprises.
Liste des voix françaises de Marlon Brando

Récompenses et nominations Oscars du cinéma

1952 Meilleur acteur Un Tramway nommé Désir
1953 Viva Zapata !
1954 Jules César
1955 Sur les quais
1958 Sayonara
1973 Le Parrain
1974 Le Dernier Tango à Paris
1990 Meilleur acteur dans un second rôle Une saison blanche et sèche
1953 Meilleur acteur Viva Zapata !
1954 Jules César
1955 Sur les quais
1958 Le Bal des maudits
1973 Le Corrupteur
Le Parrain
1974 Le Dernier Tango à Paris
1990 Meilleur acteur dans un second rôle Une saison blanche et sèche

Festival de Cannes

1952 : Prix d'interprétation masculine pour Viva Zapata!

Festival de Saint-Sébastien

1961 : Coquille d'or du meilleur film pour La Vengeance aux deux visages
interview en français



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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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