Kijtiti je divorce tu as gagné!

Couscous,des volatiles d'extrême gauche ? On aura tout vu !

Demain j’arrête !

Honfleur. Un petit salon de thé très cosy avec des nappes fleuries, des photographies en noir et blanc sur les murs et des chaises garnies de confortables coussins. Un couple est installé dans un coin d’une salle à l’étage où une jolie cheminée de pierre garnie de fleurs renforce encore cette impression que le printemps ne va plus tarder. L’homme me tourne le dos, il semble grand, il est chauve et porte un pantalon de velours marron, un shetland gris et une chemise blanche. C’est la panoplie parfaite du Parisien en weekend. Sa parka en cuir est posée sur une chaise ainsi que son chapeau et une longue écharpe écossaise. Sa voisine de table me fait face, mais son mari m’empêche de voir son visage, elle parle très fort :

- Mon thé est excellent, c’est vraiment parfait !

- Oui tu as raison, mon chocolat chaud est très bon lui aussi. J’aime bien cette ambiance, on se sent comme à la maison.

La voix de l’homme est plus sourde, mais comme nous ne sommes pas très nombreux dans la pièce, je peux suivre leur conversation sans aucun problème. L’homme souffre d’un certain embonpoint, il doit être habitué à visiter les cafés et les pâtisseries.
Sa femme a l’air assez autoritaire :
- Comment s’est passée ta visite chez Durand ?

- Très bien, l’intervention a lieu le mois prochain.


- Tu as fait les démarches auprès de la sécu ?

- Il s’occupe de tout.


- Mais si tu veux être remboursé, tu as des papiers à remplir !!! Quand j’ai fait mes implants je n’ai absolument rien payé.

- Cette opération ne sera pas prise en charge voyons.


- Mais si, la mienne concernait des implants qui se trouvaient devant la mâchoire, ils doivent tout payer !
L’homme élève la voix :
- Mais enfin dans quel monde vis-tu ? Ce genre d’opération n’est pas vitale, je n’obtiendrai aucune aide.

La femme se tait un instant puis reprend :

- En tout cas tes yeux sont vraiment une réussite, tu n’as plus aucun problème ?

- Non non tout va bien et je vois parfaitement.


- Il est fort ce Durand ! Tu fais un métier où tu es en contact avec le public, tu dois bien présenter, c’est pour cette raison que mes dents ont été remboursées. L’administration a estimé que je devais être irréprochable devant les clients.

L’homme se met soudain à hurler dans le petit salon de thé garni de jolis coussins roses et gris.
- Arrête, tu m’ennuies avec tes histoires ! Je fais tout ce que tu me demandes, mais il te faut toujours plus. Je vais aller me faire opérer, ce sera la deuxième fois, mais ne pousse pas le bouchon trop loin.

- Je ne comprends pas pourquoi tu te mets dans des états pareils, je pensais que tu étais satisfait. Ce n’est pas agréable pour toi d’avoir une jolie femme coquette dans ton lit ? De mon côté j’aime te voir beau et séduisant.

- Tout ça devient difficile.

- Tu n’es pas content quand tu te vois dans le miroir sans ces lunettes horribles ?

- Oui bien sûr.

- Et quand tu sortiras de l’hôpital tu te sentiras plus jeune, tu verras la vie autrement, comme moi !

Le mari semble réfléchir :

- Je ne sais plus trop quoi penser.


- Il faut prendre soin de soi, et rester en bonne santé le plus longtemps possible, tu as pris tes vitamines ce matin ?

- Je n’en peux plus ! Laisse-moi tranquille avec tes vitamines et tes opérations. J’ai envie d’avoir la paix, de voyager et de faire enfin ce que je veux. J’en ai assez de souffrir et de mettre tout mon argent dans ces stupides interventions.

Ecoute, j’ai rencontré une femme. Elle a dix ans de plus que moi. J’aime ses rides, sa bonne humeur et sa légèreté. Je… Je crois que je vais partir avec elle.

Un silence pesant règne dans la pièce. J’écoute leur conversation depuis le début. Je ne sais pas trop de quelles opérations il s’agit, tout ça parait un peu étrange. J’ai quand même une petite idée.

- Ce n’est pas possible ! Comment s’appelle-t-elle ?
La voix de la femme s’est mis à trembler, presque à chevroter.

- Tu la connais. C’est Paulette.

- Paulette ? Cette vieille peau ? Mais tu es fou !

- C’est toi la vieille peau tendue de partout, avec tes prothèses de fesses, de seins, de dents j’en passe et des meilleures. Je ne te reconnais plus avec cette bouche de canard et ces pommettes gonflées. Tu es monstrueuse et tu veux que je te ressemble ? Il n’en est pas question, je te quitte. Je pars avec Paulette en croisière autour du monde.

L’homme se lève et sort d’un pas décidé.
Devant moi, une femme sans âge, avec un Tee-shirt rose Barbie et un ruban dans les cheveux paraît complètement sonnée. Au bout de quelques minutes elle se lève enfin. Elle porte un pantalon de cuir noir, qui moule des fesses rebondies. Sa poitrine est généreuse et menace de faire craquer son petit haut. Elle est perchée sur des escarpins noirs, et semble avoir un peu de mal à marcher. En partant, elle esquisse un pauvre sourire poli dans ma direction. Et là, le drame se produit. Son visage se défait littéralement devant moi. Toute la peau qui était retenue derrière ses oreilles descend vers son cou et son menton. Sa bouche, ses fesses et ses seins se explosent en même temps, le sérum physiologique qu’ils contenaient se répand sur le sol. Son ventre se met à tomber sur la ceinture qui retient son pantalon. Les poches qu’elle a maintenant sous les yeux lui donnent un faux air de Droopy. C’est une vision de cauchemar. Je me lève pour essayer de lui venir en aide, mais elle me repousse.

Soudain, une jeune fille entre dans le salon de thé et regarde l’ampleur du désastre complètement atterrée. La vieille dame est prise d’un accès de folie et se précipite sur elle, j’ai l’impression qu’elle veut l’étrangler. Heureusement, elle se tort les pieds et tombe lourdement sur le sol. En m’approchant d’elle je l’entends murmurer :

- Demain j’arrête.

Je dirais plutôt "prise de gueule" ! C'est du vécu ? ;)

Bonjour ! Je me.sens d humeur combative aujourd'hui et j ai envie d en découdre. Le défi de la semaine sera donc : "prise de bec".

Bon courage !

Bravo Couscous, tout y est ! J'ai bien aimé ce voyage dans le temps, ressusciter les êtres chers, quelle noble mission.

Exem, j'avoue que je ne comprends pas bien la démarche d'Adémar, il va dans le royaume des morts pour tenter de revivre son histoire d'amour ? Pour quelqu'un qui ne veut pas mourir, c'est assez étrange. Il déclare aussi sa flamme à son ami, de qui est-il amoureux, de son ami ou de la femme qu'il a rencontré quand il était jeune? Il y a beaucoup de choses dans cette nouvelle,et j'avoue être un peu perdue.

Emma, si la seule ambition de Marjorie était d'être épousée, il a bien fait de la quitter !

J'ai bien aimé ta description de la dispute, on s'y croirait ;)

J'attends nos prochains défis avec impatience!

La Saint Valentin



Marie et Pierre forment un couple idéal. Ils ont décidé de se marier dès qu’ils auraient fini leurs études, ensuite ils achèteront un appartement, puis quand ils seront bien installés dans leur vie professionnelle ils feront un enfant et achèteront une maison. Tout a été programmé.

Mais, Pierre est devenu rigide, il l’a toujours été, mais soudain, Marie ne voit plus que ses défauts, elle ne supporte plus l’ordre, la propreté et la routine. Tous les lundis il gère les papiers après son travail, le mardi il faut faire les courses, le mercredi c’est le ménage, le jeudi le sport, le vendredi le repassage…Marie a décidé de rompre, elle n’en peut plus.


Aujourd’hui c’est la Saint Valentin, le jour semble mal choisi, mais au moins cette soirée ne sera pas parasitée par une occupation plus triviale, il sera là, il ne pensera pas à autre chose, il sera bien obligé de l’écouter.

Marie, se penche sur sa garde-robe. Elle doit trouver une tenue appropriée, pas trop sexy, il ne faudrait pas qu’il lui saute dessus avant le dessert ; pas trop stricte, il ne doit pas se méfier, ou lui faire des remarques désobligeantes, elle se mettrait en colère, et la soirée tournerait très mal. Une petite robe noire, toute simple, élégante, raffinée, sobre. Un maquillage discret, pas de rouge à lèvre provocateur qui lui ferait penser qu’elle a un amant. Une tresse bien sage, Pierre déteste les filles échevelées. Des ballerines noires, Marie contemple son reflet, le résultat est concluant. Elle est prête !

Maintenant, il faut élaborer une stratégie, quand va-t-elle lui annoncer la nouvelle ? Avant le dîner ? Ça sera trop difficile, il faudra s’expliquer, se justifier, Marie n’a pas envie de discuter, elle ne le supporte plus, elle le quitte, c’est tout, fin de l’histoire. Elle lui parlera juste avant le dessert, pendant qu’il mangera, ainsi elle ne sera pas obligée de gouter à cette montagne de sucre qui va ruiner son régime, et les heures passées à la salle de sport.


Marie espère que Pierre va l’inviter au restaurant, c’est ce qu’il fait tous les ans. Elle ne supporte plus cet endroit, c’est toujours le même établissement, sa renommée n’est plus à faire : « La Glacière ». Quel drôle de nom ! Tout est traditionnel, la cuisine, le décor et Pierre ! Ce sera plus pratique au restaurant, elle pourra s’en aller, il n’osera pas faire de scandale, la station de taxi n’est pas loin, elle pourra prendre la poudre d’escampette.

Et s’il décidait d’organiser un dîner à la maison ? Ça compliquerait la situation, peut-être qu’il l’empêcherait de sortir, il a toujours cette manie de refermer la porte à clef et de mettre la chaîne de sécurité. Sa sortie serait moins digne, elle devrait lui demander la clef, en plus elle n’arrive jamais à défaire cette maudite chaîne ! Il faudrait qu’elle prépare son trousseau personnel et qu’elle le garde à portée de main. Il va peut-être devenir violent, Marie est en train de contrecarrer ses plans, il a tout prévu pour les cinquante années à venir, comment va-t-il réagir ? Son monde va s’écrouler.


Il faut vraiment qu’elle rompe avant la fin du repas, il va forcément lui amener un cadeau. En général il lui offre un bijou, il veut une femme élégante, son amour doit se voir, il a besoin de témoins. Il faut qu’elle parte loin de lui, qu’elle recommence une nouvelle vie, elle est trop jeune pour vivre comme une vieille, elle veut sortir, danser et s’amuser !

Cette soirée va lui paraître bien longue, Marie espère qu’il n’y aura pas trop de plats, ces menus de Saint Valentin n’en finissent pas, les amuses bouches, l’entrée, le plat, le sorbet au calvados, le fromage, le ….non elle a décidé d’échapper au dessert.


Elle imagine sa vie sans ce boulet attaché à sa jambe. Elle va pouvoir partir en vacances à l’aventure, sans rien préparer, elle va rester à traîner en jogging le dimanche, faire des grasses matinées, le BONHEUR !


Marie regarde l’heure, il est déjà 20h30, Pierre est en retard, ça ne lui ressemble pas. Il a peut-être eu un accident. La jeune femme commence à s’inquiéter, elle ne l’aime plus, mais ne lui veut pas de mal. Elle regarde son portable, il y a un message : « je t’ai écrit une lettre, elle est sur ta table de nuit ». Qu’est-ce que c’est que ces cachotteries, il a dû vouloir lui faire une surprise, ça tombe très mal. La lettre est bien là, l’encre est noire, l’écriture distinguée :


Ma très chère Marie,

Tu vas me trouver fou, mais j’ai pris une décision assez incroyable, je pars en Inde avec des amis, nous avons décidé de vivre ensemble et d’élever nos enfants dans une maison commune. Ce projet a mûri doucement au fil du temps, je ne t’en ai jamais parlé, tu es beaucoup trop raisonnable pour comprendre. C’est ce qui m’avait attiré chez toi, mais le quotidien me pèse de plus en plus, et j’ai envie de vivre ma vie. Je voulais te l’annoncer de vive voix, mais Aurélien mon petit ami du moment a trouvé une camionnette d’occasion et nous sommes partis en catastrophe. Je te trompe depuis un an, mais je pense qu’on peut avoir plusieurs relations sur des niveaux différents, je sais que ça ne cadre pas avec ta vision des choses, je ne suis pas un homme pour toi.

Je t’embrasse tendrement, j’espère que tu n’es pas fâchée, tu seras toujours dans mon cœur.

Pierre


Le salaud ! Il lui a volé sa rupture ! Comment peut-il lui faire ça ? Ça ne lui ressemble pas, c’est elle qui est fofolle et originale. Marie pleure, elle lit et relit sa lettre, machinalement elle remet les journaux en pile, enlève ses chaussures et range les patins le long du mur, bien parallèles.

Iztenozot : tant pis pour elle ;) elle a quitté un vrai poète.