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Défi de Saint Valentin
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Bonjour les amis,

La date du 14 février est bien connue de tous, surtout des restaurateurs, des parfumeurs, des chocolatiers et des fleuristes !

Je vous propose de nous proposer un écrit de votre cru à partir de cette suggestion : "C'est la St Valentin et vous décidez de rompre..."

à vos plumes !

Je suis curieuse de voir ce que vous allez nous concocter...

Amitiés

Couscous

Posté le : 14/02/2015 10:25
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Re: Défi de Saint Valentin
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Gothique Saint-Valentin


Ce matin, c’est la Saint Valentin qui débute. J’ai rendez-vous avec Liz, quelque part dans Camden. Elle me donnera l’endroit exact cinq minutes avant, par un message sur mon mobile. Une vraie agente du MI5 ma chérie, tellement elle me raconte des craques. J’ai même du m’acheter un détecteur de conneries, histoire d’anticiper ses histoires à deux pence.

Mes potes me traitent de con éclairé, de pigeon à roulettes. Ils n’ont jamais pu la sacquer ma Liz, trop éloignée des cagettes habituelles, des baleines savantes de notre quartier. Elle est trop belle pour eux avec sa tronche de gothique, ses yeux d’un noir profond, ses frusques d’un autre temps. Ces crapauds branchés sur les merdes du théâtre à quatre sous ne peuvent pas la comprendre, ma chérie d’outre-tombe, ma reine des corbeaux. Ce sont des nains en or massif.

Moi aussi, je ne saisis pas toujours ses phrases sibyllines, ses mots compliqués, surtout quand elle me parle d’art moderne, de déstructurer l’intemporalité au nom d’un satané principe berlinois. Je suis un inculte, un pauvre petit fils à papa égaré dans la mauvaise époque, celle de l’argent roi. En tout cas, c’est comme ça qu’elle me définit mon égérie, la fille de mes cauchemars, ma divine Liz. A ses yeux, ma rébellion plaquée toc prouve mon immaturité, mon manque de profondeur, le vide dans ma vie.

Elle m’avait ouvert les yeux. Avant de la rencontrer, je trainais avec des branleurs d’Hampstead, des rejetons de l’aristocratie britannique, des nuls nés avec une cuillère en platine dans la bouche. Je n’avais aucun mérite vu que mes parents puaient eux aussi le fric à cent miles, que mon avenir était décidé à l’avance, que je n’avais plus qu’à ramasser la mise sans trop me fatiguer. Alors, entre inutiles condamnés à l’opulence et au gaspillage, nous avions fondé une bande de frimeurs, histoire d’impressionner les boudins de notre classe sociale, des intellectuelles de pacotille.

J’avais encore des œillères ce fameux jour, quand Liz m’étais apparue dans un pub de Kentish Town. Mes copains l’avaient également repérée mais comme j’étais un peu leur idole j’avais forcée la dose en matière de rentre dedans. Liz ne ressemblait pas à mes relations amicales, appelons les comme ça, ces filles à maman trop pressées de trouver le gendre bien côté à la bourse des vanités. Elle ne jugeait pas les hommes sur la taille de leur maison, la coupe de leurs vêtements et la marque de leur voiture. D’ailleurs, elle m’avait mis un beau râteau, une fois que j’avais épuisé mes arguments.

En temps normal, je n’aurais jamais dû revenir à la charge. Seulement j’étais persévérant et joueur. Au-delà de la mettre dans mon lit, la belle néo-gothique me plaisait, pour ne pas dire plus. Fille de Belzébuth, elle débarquait dans mon Paradis pavé de lingots, bousculait les anges en stuc, riait de la musique céleste et évinçait le fils de Saint Pierre. Le tout avec des formules secrètes mélangeant latin, français et allemand. L’envoutement avait débuté. Aucun exorciste n’était disponible.

Petit à petit je m’étais transformé. J’avais commencé à visiter des musées, loin des circuits officiels et des prospectus sur le Londres culturel, à écumer les expositions alternatives, à trainer mes guêtres dans les concerts de musique électronique. Liz m’avait déniaisé, montré la face sombre de notre société, celle dépeinte par les artistes maudits et les candidats au suicide.

Mes parents m’avaient regardé comme si je vivais une seconde crise d’adolescence. Un psychothérapeute me suivait désormais chaque mercredi, à écouter mes dernières découvertes, à me poser des questions elliptiques, à hocher de la tête. Tant que je n’habitais pas avec Liz, dans les rues étroites de Camden, je ne franchissais pas la ligne jaune, la limite entre l’excentricité et la révolution. Ma famille ne me coupait donc pas les vivres mais n’acceptait pas pour autant de partager le thé avec ma nouvelle amoureuse.

Désormais, je voyais le monde dans sa réalité. Liz m’en avait fait découvrir l’obscurité, loin des paillettes de mon existence dorée, du bûcher des vanités diffusé en boucle sur les chaines de télévision. Me rebeller contre mon milieu avait été une option, rapidement mise à mal par la faconde prétentieuse de ma princesse des ténèbres. Pour Liz, je n’étais toujours qu’un gosse de riches, certes un peu moins niais qu’avant mais toujours aussi superficiel. Elle me le faisait sentir tous les jours, en me prenant pour un demeuré, en me posant des lapins ou en me lâchant sans avertir.

Est-ce que j’avais besoin de Liz ? Plus maintenant. Elle me pesait dorénavant, à me déverser son mépris pour ma prétendue engeance, à critiquer les riches et les puissants, à opposer le beau et le futile, bref à me saouler avec ses principes élitistes à un penny.
Ce qui m’étonnait ce jour de la Saint-Valentin, c’était son apparent désir de célébrer l’Amour comme des millions de gueux, de gens médiocres et d’incultes. Des gars dans mon genre, en version populaire. Je ne comprenais pas pourquoi Liz m’invitait à déjeuner à ce moment précis, pour cette occasion spéciale dont je n’avais jamais eu rien à foutre. Encore la preuve de notre différence.

J’ai rangé mon détecteur de conneries. Il ne me sert plus à rien. Un taxi m’attend, direction l’aéroport de Londres. Je vais à Ibiza rejoindre mes potes les inutiles, la jeunesse insouciante droguée au sexe, au champagne et au clinquant. Nul besoin d’expliquer à Liz le pourquoi de notre rupture. C’est trop trivial pour elle. Attendre comme une conne dans son bouge de Camden, assise sur un tréteau en ferraille fabriqué par un sculpteur maudit, m’envoyer des messages en grec, faire semblant de ne pas s’être pris un lapin, cela devrait suffir. Elle saura. Valentin a pris congé.

Posté le : 14/02/2015 14:06
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Re: Défi de Saint Valentin
Accro
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Relation tourmentée

Dominique et Romain est un couple particulier, adepte des disputes à répétition, pourtant revenant à leur rencontre c’était sur internet dans un site de rencontre.
Ils n’y croient pas trop à ce genre de site pour une relation longue durée mais pour passer le temps, ils s’y donnent rendez-vous pour discuter un peu et se défouler.

Au début c’était des amis qui se racontaient leurs tracas quotidiens, petit à petit ils commençaient à s’apprécier et décident d’échanger leurs photos et la magie opère, c’est le coup de foudre.
Tout va bien, tout d’abord dans leurs relations, ils se donnent de temps en temps rendez-vous dans un restaurant puis c’est devenu sérieux, ils décident d’emménager ensemble. Romain remarque alors que sa petite amie est très attachée à sa mère et l’appelle régulièrement.

Au fur et à mesure du temps ceci commence à agacer son compagnon et s’enchaine alors une série de disputes. Ce qui lui reproche c’est qu’elle raconte tout à sa mère, il lui dit alors qu’ils n‘ont plus d’intimité, mais elle l’écoute pas et continue son habitude particulière de ne lui rien cacher.

On est le 8 février, la Saint Valentin approche, même si c’est un peu électrique entre le couple, Dominique croit alors que cet événement va être une occasion pour tout arranger, de plus elle est un peu fleur bleu et très romantique.

Pour Romain, c’est tout le contraire, il veut stopper nette la relation, il sait que sa moitié en fait qu’à sa tête, une fois il lui dit même qu’elle n’a pas coupé le cordant ombilicale avec sa mère.
Il va même très loin il fait une autre rencontre, elle s’appelle Christine. Il ne veut pas lui annoncer la nouvelle tout de suite mais le jour de la fête des amoureux il se retrouve avec sa nouvelle compagne et décide de rompre avec Dominique par sms.

Il lui écrit en ces termes : «Nous deux c’est fini, je ne te supporte plus ».
Elle lit le sms et ne croit pas ce qu’elle voit, elle est un peu triste mais décide de riposter en lui envoyant elle aussi un sms : « Rompre par sms, ça ce voit que t’es un vrai homme, quelle virilité ».

Elle appelle sa mère effondrée, qui lui répond : « d’après ce que tu m’as raconté sur lui, ça m’étonne pas de lui, oublie le, il ne te mérite pas ma chérie ». Les jours se suivent elle décide tenir le coup et de ne pas l’appeler. Un jour elle apprend par une copine qu’il sort avec une autre.

Dominique est très choquée, mais elle décide de tenir le coup, quelques jours après elle rencontre un garçon très charmant au boulot, le coup de foudre est immédiat et elle connait alors une belle histoire d’amour.

S.B

Posté le : 14/02/2015 14:41
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Re: Défi de Saint Valentin
Guest_
Chère Couscous,

Voici ma réponse à ton défi. Pour autant, je n'oublie pas celui de SbPoésie auquel je répondrai au plus tard demain.


La veille de la Saint Valentin, Jean Pierre se sépare de sa femme. Est-ce lui ou elle qui a initié la séparation? Nul ne peut le dire. Cette séparation s'est faite dans un peu de violence. L'un et l'autre ont eu une aventure extraconjugale et ni l'un ni l'autre ne l'a supporté. Leur orgueil les a éloigné l'un de l'autre.

Alors que Jean Pierre quitte son travail, ce 13 février, il rencontre Elodie, une très vieille amie qui avait tenter de le conquérir pendant leur adolescence. Avec beaucoup de tact et de délicatesse, celle-ci lui propose de l'écouter alors que sa souffrance réelle se lit sur son visage. Elle craint qu'il ne fasse une bêtise. Elle lui propose de le raccompagner chez lui. Il accepte bien volontiers.

Le regard étoilé de tendresse et féérique d'Elodie l'émeut mais il demeure ancré dans la souffrance.
Elodie comprend qu'il a besoin de silence et de solitude. Elle le laisse rentrer seul dans son domicile.

Dès lors qu'il eut passé le pas de la porte de sa maison, Jean Pierre rejoint le salon, se sert un muscat de Lunel et met le cd du "concerto pour la fin d'un amour" de Francis Lai. Il s'enfonce alors dans son canapé et son âme poétique se met en branle. Et voilà ce qu'il se dit en lui-même :

Mon aimée s’est éloignée en terre lointaine.
Mon être saigne, pleure de manière certaine.
Les caresses, des lys, les baisers, des hyacinthes,
Manquent tant aux allégresses de ma vie ceinte.

Aujourd’hui, je pleure les absences d’Aphrodite,
Mes yeux encore remplis des pétales de l’amour,
Regardent s’éloigner les élans de toujours,
Sceaux vaillants de mon âme qu’en mon cœur on édite.

Je la vois éclore sur l’arbre de la vie,
A l’orée des nos malheurs embaumés de pleurs,
Quand l’aube des deuils en tout point du jour nous lie,
Lumières dardant l’énergie de nos ardeurs.

Aux vents violents du cœur qui troublent l’esprit,
J’adresse la supplique de l’être surpris
Par tant de souvenirs qui tempêtent en moi,
Fleurs blafardes de l’expression de tant d’émois.

Je vagabonde sur la plage de mes désirs,
Errant au milieu des flots à me faire pâlir.
Le flux, le reflux de mes vaines libertés
M’éloignent du temps de nos baisers répétés.

Je croise dans mes rêves, racé, l’étalon noir,
Destrier fougueux de mes amours qui s’embaument.
Figure altière de mes espoirs qui se consument,
Tu caracoles sur les chemins du désespoir.

Au jour si tant flétri de la Saint Valentin,
Le désespoir sera ici chaque matin
Alors que de moi mon aimé s'est éloignée
Pour parcourir d'autres amours non avoués.

Mais que vois-je donc venir dans mon coeur : une féé,
Qui cicatrise tant cet amour achevée,
Qui ressucite en moi de nouvelles espérances,
Douces inclinaisons qui appellent une naissance.

Le souvenir du regard étoilé d'Elodie le rassérène.
Deux jours plus tard, Elodie l'appelle au téléphone et lui propose une invitation à dîner.

Bon week end à toi.
Amicalement.

Jacques

Posté le : 14/02/2015 16:42
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Re: Défi de Saint Valentin
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Fin inattendue, je pensais que c est elle qui allait le larguer. Il a choisi la futilité, ne pas se prendre la tête a Ibiza c est bien aussi ;)

Posté le : 14/02/2015 17:04
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Re: Défi de Saint Valentin
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Donald,

Venant de milieux si différents, leur relation semblait assez compromise. Il aurait fini tatoué, piercé avec du maquillage noir sur les yeux. Tes descriptions me font toujours rire. Finalement, il a bien fait de la larguer, surtout pour aller faire la teuf à Ibiza.

Merci pour cette peinture sociologique.

Couscous

Posté le : 14/02/2015 17:07
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Re: Défi de Saint Valentin
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Iztenozot : tant pis pour elle ;) elle a quitté un vrai poète.

Posté le : 14/02/2015 17:08
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Re: Défi de Saint Valentin
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Sb1poesie,

Ton histoire parle d'un problème assez courant, malheureusement.
Il y a un souci dans les temps de tes verbes. J'aurais aimé que tu évoques une dispute avec des dialogues directs en y mettant du piquant par exemple.

Merci pour ta fidélité à nos défis hebdomadaires.

Au plaisir

Couscous

Posté le : 14/02/2015 17:18
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Re: Défi de Saint Valentin
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Je m'essaie moi aussi à ce défi que je trouve très drôle :


Le bonheur des autres

Jules n’avait jamais vraiment compris pourquoi le bonheur des autres rendait Marjorie si intensément malheureuse. On eut cru que leurs joies - si microscopiques fussent-elles - plantaient des milliers de dards dans le cœur orgueilleux de la jeune femme.
Ce soir, c’était l’apothéose. Cette soirée « Saint Valentin des anciens de la promo 98 » avait réveillé toutes les frustrations de la jeune femme.
Jules se concentrait sur la route. Uniquement sur la route. Néanmoins, sans même la voir, il devinait le volcan souterrain en train de bouillir. Prisonnier dans l’habitacle étroit de la clio, il attendait avec anxiété le moment fatidique où il s’en prendrait plein la tronche. A sentir comme Marjorie était tendue, Jules devinait qu’elle n’allait pas tarder à exploser.
« Annie est enceinte pour la deuxième fois… » Lâcha-t-elle d’une voie blanche.
- Mmm… Répondit-il seulement. Il savait pertinemment qu’elle n’avait besoin de rien ni de personne pour alimenter ses échauffements intérieurs.

- Flora a passé sa lune de miel aux Maldives. J’ai vu les photos sur son portable.

- Oui, oui…

- Et le comble, c’est le mari d’Océane qui a eu cette promo de directeur des ventes. Totalement démentiel !

- Démentiel, oui…

Marjorie se tourna franchement vers lui et l’observa avec une intensité dévorante.
Ça y est, la colère des Dieux allait s’abattre.

- Et nous deux ? Gronda-t-elle d’une voix sourde.

- Nous deux quoi, ma chérie ? Chuchota Jules d’une petite voix dominée.

- Nous deux, Jules ! Nous deux ! En couple depuis la fac ! Toujours le même appart, toujours le même job ! Pas marié, pas d’enfants ! Jules ! Jules ! Ouvre les yeux ! On est des minables ! On stagne ! On régresse, même !

- Mais je l’aime, mon job. Je me sens utile. On l’adore, notre quartier. Pourquoi veux-tu te compliquer la vie ?

Jules osa une œillade dans sa direction et compris qu’il avait commis la parole de trop.

- Ah ! Je te reconnais bien là ! Aucune ambition ! Partisan du moindre effort ! Trop duuuur de réfléchir plus loin que le bout de son nez ! D’ailleurs, parlons-en, de ton tempérament d’assisté : c’est moi qui planifie toujours tout, moi qui prends toutes les décisions ! Même pour partir trois jours en week-end t’es pas capable de te décider ! Tu sais ce que t’es, Jules ? Une chiffe-molle. Un pauvre gars ! Un paumé ! Franchement, je me demande ce que je fous, MOI, à presque 35 ans, avec le looser de la promo. Dire que j’aurais pu épouser un mec bourré de talent comme Grégoire… Ah ! On ne manquerait pas de projets…

Jules s’était tapé ce genre de discours acide et réducteur depuis des années. Il s’y était accoutumé. A la longue, il n’y faisait plus attention. Mais là : il y eu un déclic. Une sorte de grande claque à l’intérieur du cerveau. Paf ! Ça le frappa au coin de la nuque :

- Et qu’est ce que je fous, MOI, avec une femme aussi méchante ?
Ça avait fusé comme ça, au milieu de la nuit. Puis il avait soigneusement garé la voiture sur le bas côté. Il l’avait regardée droit dans les yeux et puis…

- Marjo, c’est fini entre nous.

Elle n’avait rien dit, elle était restée figée dans une expression de stupeur, les yeux écarquillés, pétrifiée de surprise. Jamais… Jamais elle ne l’aurait cru capable de… Putain quel salaud ! La plaquer le jour de la Saint Valentin ? Mais on rêve ! Mais… Mais…
« Je te dépose chez ta mère ». Avait-il conclu dans un silence de mort.

Autant dire que les vingt minutes de trajets qui les séparaient du domicile des parents de la jeune femme avait été les plus longues, les plus humiliantes, les plus pénibilissimes depuis la création de l’univers…
Au moment de sortir de la voiture, pour reprendre un peu de contenance, à la recherche peut-être d’un mot de conclusion, elle avait farfouillé en silence un peu partout pour reprendre ses affaires qui trainaient. Ouvrant fébrilement la boite à gant, une petite boite joliment ouvragée lui sauta littéralement entre les mains.

Une boite à bijoux ?
Une bague de fiançailles ???

Jules ne lui laissa pas le temps d’assimiler l’information. Il reprit prestement l’objet et le fourra dans sa poche. D’un claquement sec il lui ouvrit la portière.

- Demain je t’apporte tes affaires. Avait-il conclu.

Pas un « adieu ». Pas un « au revoir ». Elle sortit du véhicule et il n’y eu plus rien entre eux.

Bien des années après, Marjorie se souviendrait de cet instant où elle avait été à deux doigts d’être épousée.

Posté le : 14/02/2015 18:01
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Re: Défi de Saint Valentin
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Istenozot,

Je te sens très inspiré par la musique en ce moment et ta chanson est bien belle et triste.

Quelle rapidité tous !

Je vois que le sujet vous a inspirés...

Merci

Couscous


Posté le : 14/02/2015 18:52
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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