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#161 L'origine du poisson d'Avril
Loriane Posté le : 31/03/2013 11:51
La coutume du "poisson d'Avril"


est une tradition ancienne et quoiqu'elle semble marquer un certain recul dans notre vie moderne, elle reste présente dans notre société, dans les actes pour certains et dans les mots pour d'autres.

Tous, nous connaissons "le poisson d’avril" cette plaisanterie, voire ce canular, que l’on fait le premier avril à ses connaissances ou à ses amis. Il est aussi de coutume de faire des canulars dans les médias, aussi bien presse écrite, radio, télévision que sur Internet.
Le Poisson d’avril, tout le monde le sait, n’est autre chose qu’une attrape, un piège innocent et bienséant, cela va sans dire, que l’on tend à quelque personne amie, parente ou familière, le premier jour de ce mois d’avril. Donner un poisson d’avril à quelqu’un, c’est lui faire faire une démarche inutile, lui annoncer une nouvelle qu’on invente, l’envoyer au-devant de quelqu’un qui ne vient pas, en un mot, se divertir un peu à ses dépens, et éprouver sa patience.
Pour les enfants, il consiste souvent à accrocher un poisson de papier dans le dos de personnes dont on veut se gausser. Poisson d’avril ! est aussi l’exclamation que l’on pousse une fois qu’une des plaisanteries est découverte.
Mais d'où nous vient ce "poisson d'Avril ?
Ici comme dans beaucoup d'autre coutumes anciennes, plusieurs origines sont avancées.

Parmi ces origines :

Une première origine de cette tradition serait née en France, en 1564.
La légende veut que jusqu’alors, l’année aurait commencé au 1er avril en fait le 25 mars correspondait selon le calendrier julien au Jour de l'an, à la fête de l'Annonciation à Marie avec la tradition de s'échanger des cadeaux. Mais le roi de France Charles IX décida, par l’Édit de Roussillon, que l’année débuterait désormais le premier janvier, marque du rallongement des journées, au lieu de fin mars, arrivée du printemps. Mais en fait, l’année civile n’a jamais débuté un 1er avril.

Si l’origine exacte de l’utilisation des poissons reste obscure peut-être l’ichthus chrétien, il semble que beaucoup de personnes eurent des difficultés à s'adapter au nouveau calendrier, d'autres n'étaient pas au courant du changement et ils continuèrent à célébrer le premier avril selon l'ancienne tradition. Pour se moquer d'eux, certains profitèrent de l’occasion pour leur remettre de faux cadeaux et leur jouer des tours. Les cadeaux que l'on s'offrait en avril étaient le plus souvent alimentaires. Cette date étant à la fin du Carême, période de jeûne durant laquelle la consommation de viande est interdite chez les Chrétiens, le poisson était le présent le plus fréquent. Lorsque les blagues se développèrent, l'un des pièges les plus courants était l'offrande de faux poissons. Ainsi naquit le fameux poisson d’avril, le jour des fous, le jour de ceux qui n’acceptent pas la réalité ou la voient autrement.

Une deuxième origine est donnée par des ouvrages tels que l’Origine des proverbes, le Dictionnaire de Trévoux au mot Avril, ou encore le Spectateur anglais, celui-ci écrit :
"l’expression poisson d’avril serait liée à la corruption de la passion de Jésus-Christ qui arriva le 3 avril : Jésus étant renvoyé d’un tribunal à l’autre, et contraint de faire diverses courses par manière d’insulte et de dérision, on aurait pris de là, la froide coutume de faire courir et de renvoyer, d’un endroit à l’autre, ceux dont on voulait se moquer."
Pour beaucoup l'origine serait donc liée à la religion, car en effet, dans les premiers temps du christianisme, le clergé, afin de graver plus puissamment dans l’esprit des populations le sentiment et le souvenir des mystères de la religion catholique, eut recours à des représentations scéniques.
Lors des grandes fêtes de l’année, le peuple venait écouter pieusement ces pièces religieuses, qui n’étaient pour lui qu’un commentaire vivant de l’évangile du jour. Rien de profane ne se mêlait à ces jeux, et ce ne fut que plus tard, au XIIIe siècle, que des éléments profanes vinrent se mêler à ces cérémonies religieuses et en modifier à la longue le caractère sacré.
Dans les premiers jours d’avril avaient lieu ces représentations de la Passion, et l’assistance écoutant avec terreur, voyait le Christ, raillé et renvoyé de Caiphe à Pilate et de Pilate à Caiphe.
Plus tard, l’habitude rendit la terreur moins grande, et quelques railleurs impies, en revenant le soir de l’église, s’amusèrent à répéter la scène du matin aux dépens de leurs amis ou de leurs voisins. De là, l’origine avancée de ce jeu du premier avril, et le nom de passion passant de bouche en bouche et n’étant plus guère compris, devenant le mot poisson.


Une troisième origine fut proposée : le mois d’avril étant peu favorable à la pêche, plus d’un gourmand se serait vu, à cette époque, privé d’un plat délicat sur lequel son palais avait compté. Mais cette explication, pour suffisante qu’elle soit à justifier l’expression Manger du poisson d’avril, semble n’avoir aucun rapport avec les facéties du 1er avril.


On donne également une quatrième origine, beaucoup plus récente, de cette expression : un prince de Lorraine que Louis XIII faisait garder à vue dans le château de Nancy, aurait trompé ses gardes et se serait sauvé en traversant la rivière de Meurthe, le premier jour d’avril.
Certes le duc Nicolas François, frère de Charles III, duc de Lorraine, quitta son évêché de Toul et le chapeau de cardinal par politique d’État, avant d’épouser à Lunéville, au mois de mars 1635, la princesse Claude, sa cousine germaine, fille de Henri II. Puis, s’étant retiré à Nancy et ayant eu vent qu’on voulait le conduire à la cour de France, il trompa ses gardes.
Mais en réalité, le prince ne passa point la rivière de Meurthe à la nage, et sortit par une des portes de la ville, déguisé en paysan, portant une hotte pleine de fumier, de même que la princesse. Il aurait simplement délibérément choisi la date du premier avril pour s’échapper et tromper les Français.
Une jeune paysanne des environs de Nancy, qui fournissait journellement du laitage à la cour, reconnut la princesse malgré son déguisement et, l’ayant dit à quelques soldats de la garde, ceux-ci se figurèrent que cette fille voulait leur donner à tous le poisson d’avril, en les faisant courir mal à propos ; ce qui donna au prince et à la princesse le temps de gagner leurs chevaux pour se réfugier à Bruxelles, auprès du cardinal Infant.
Cette évasion fit dire au peuple que le roi avait donné à garder un poisson d’avril, mais l’usage était connu au XIVe siècle, à en juger par les manuscrits du pasteur Paul Ferry relatifs à l’histoire de Metz et dans lesquels il cite déjà l’expression...

Une cinquième théorie opinion fait remonter l’origine de la coutume au changement opéré sous Charles IX, quand l’année, qui jusqu’alors avait commencé le jour de Pâques, dut s’ouvrir le premier janvier.
Les étrennes du premier de l’an furent donc offertes trois mois plus tôt, et il ne resta dès lors pour l’ancien premier jour de l’an que des félicitations pures et simples, auxquelles les mauvais plaisants ajoutèrent des cadeaux ridicules ou des messages trompeurs.

Un "Poisson d'avril notable" nous est conté :

Un des plus curieux poissons d’avril dont le bon vieux temps nous ait légué le souvenir, se déroula en 1686 et mit en scène un abbé de Caen, Michel de Saint-Martin, né à Saint-Lô en 1614, celui-ci était un brave homme original, toujours crédule au plus haut point, et surtout "bonhomme" par-dessus tout.
Ce personnage était, pour les sociétés de la ville, un divertissement que les habiles faisaient alterner avec la lecture de la Gazette de France ou du Mercure Galant.
Notez que le digne ecclésiastique sacrifiait aux muses, et se proclamait un dévoué serviteur des sciences et des lettres ; mais ses ouvrages étaient à la hauteur de ses idées et de sa conduite.
Il publia, entre autres, un livre bizarre, singulier, absurde, intitulé : le Moyen de vivre en santé au delà de cent ans. Or, il était difficile après cela de ne pas jouer quelque bon tour à l’auteur : les nouvelles de la cour en fournirent bientôt l’occasion.
Il se trouva à cette époque que les gazettes étaient remplies de détails circonstanciés sur l’arrivée en France et sur la réception prochaine, à Versailles, des ambassadeurs du Royaume de Siam , ancien nom de la Thaïlande, accompagnés du premier ambassadeur français qui y avait été dépêché l’année précédente par Louis XIV, Alexandre de Chaumont.
Les sociétés de Caen s’entretinrent longtemps de cet évènement, qui faisait grand bruit.
Notre bon abbé n’étant pas des derniers à s’enquérir des histoires merveilleuses racontées à ce sujet, il ne parla plus, ne pensa plus et ne rêva plus qu’aux ambassadeurs siamois, avant qu’une idée des plus folles ne traversât la cervelle de quelques gens du bel air, certains de trouver appui dans toute la ville, plus certains encore d’avoir un auxiliaire puissant dans la crédulité de leur victime.
Le premier avril arrivait dans quelques jours.
On annonça à M. l’abbé de Saint-Martin que Sa Majesté le roi de Siam, après s’être fait lire son admirable livre, avait été si charmée de l’incomparable découverte que ce livre renfermait, qu’elle avait résolu d’envoyer à l’auteur des ambassadeurs pour lui offrir le rang de mandarin et le titre de son premier médecin.
Toute la ville s’en mêla : les gens les plus graves y prêtèrent volontiers les mains, les sévères magistrats tout comme les autres.
Tout fut prévu ; il y eut autorisation du roi de France pour conférer à l’abbé les hautes dignités de mandarin et d’Esculape.
La mascarade fut complète. Le bonhomme dut se croire mandarin, en toute sécurité, et ce fut grand plaisir de le voir revêtu et chamarré des insignes de ses nouvelles fonctions.
Mais le jour d’avril passé, l’abbé ne put croire à ce poisson d’un nouveau genre, et deux années s’écoulèrent avant qu’il voulût bien reconnaître qu’on s’était moqué de lui.
En 1738, Charles-Gabriel Porée, écrivant sous le pseudonyme de Censorinus Philalethes, rassembla nombre d’anecdotes amusantes sur les extravagances de l’abbé de Saint-Martin, dans un ouvrage intitulé La Mandarinade, ou Histoire du mandarinat de l’abbé de Saint-Martin."

Comme on le voit cette tradition, si charmante par ailleurs, peut avoir aussi le visage de la cruauté.
Ce qui explique peut-être le recul de ces "poissons d'Avril" .
Aurions nous plus d'égard pour nos concitoyens, renâclons nous à mettre les autres en mauvaise posture ?
Serions-nous plus délicats, plus respectueux et nous est-il désagréable d'humilier le naïf ?
Je le crois .


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#162 Re: la tomate
aliv Posté le : 30/03/2013 15:07
hum qu'elle est bonne, surtout en salade.

Un article intéressant.


#163 Re: l'histoire du père Noël
aliv Posté le : 30/03/2013 15:06
C'est sure que le mythe du père noël à pas mal évolué durant les années. Ton article le retrace assez bien.
aujourd'hui, j'ai l'impression que ce mythe se perd un peu ce qui est dommage pour les enfants. Ou alors c'est moi qui ai trop grandit. Je vois ce mythe autrement.


#164 Saint Valentin
Loriane Posté le : 10/02/2013 14:57
La Saint Valentin, communément fête de l'amour et des amoureux est fêtée dans de très nombreux pays le 14 Février.
Elle est souvent l'occasion de dons de fleurs, de roses rouges, ou de billets doux illustrés, et elle a pour symboles, un cœur, un Cupidon ailé, des oiseaux en couple.
Il faut savoir que la saint Valentin serait l'occasion de l'envoi d'environ un milliards de cartes ou de mots doux dans le monde.
Cette fête apparaît à la fin du moyen-âge, fête à l'origine catholique, elle devient la célébration de l'amour physique, mais aujourd'hui son sens premier semble évolué et elle est plus spécialement le jour des échanges affectifs, de l'amitié.
La légende la plus communément répandue est la suivante :
Saint Valentin était un prêtre qui fût décapité le 14 Février.
Au cours de son emprisonnement les enfants dont il était l'ami, aimaient tant le saint qu'ils le soutenaient et le réconfortaient en lui passant à travers les barreaux de sa cellule des mots de réconfort et d'affection.
Ces gestes seraient à l'origine des envois traditionnels de vœux et des billets doux chargés de mots d'amour.
Les sources de cette célébration semblent venir de très loin et comme pour beaucoup d'autres fêtes, la saint Valentin se superpose à d'autres coutumes bien plus anciennes, pratiquées dans les sociétés primitives depuis toujours, comme le furent les fêtes de la fertilité.
Dans la Grèce antique, par exemple, de la mi-Janvier à la mi-Février ont célébrait le mariage de Zeus et de Héra pendant le mois de Gamélion;
A la même époque la Rome antique fêtait le 15 Février les Lupercales, du Dieu de la fertilité Lupercus,
On célébrait le dieu pan, le dieu de la nature et Junon, déesse des femmes et du mariage.
Cette fête païenne se traduisait par des sacrifices d'animaux et des manifestations de rues censées rendre les femmes plus fertiles et faciliter les accouchements.
Depuis l'antiquité le 15 Février, fut la fête des célibataires puis comme il est de coutume, une fête chrétienne vint se substituer à la fête païenne.
Pour l'histoire il parait difficile d'attribuer à l'un des trois saints qui portent le nom de Valentin la paternité de cette fête qui parait avoir été crée pour inciter les jeunes couples d'amoureux à se marier.
Il faut donc probablement considéré que le choix de saint Valentin est le résultat d'une légende sur laquelle s'est greffée la manifestation de l'amour courtois.
La coutume des "Valentins" nous vient de l'Angleterre, vers la moitié du XIVe siècle, dans ce pays, le 14 Février symbolisait le retour de la vie et de l'amour car on avait observé que les oiseaux avaient l'habitude de s'accoupler à cette date.
Nous retrouvons depuis toujours, dans de très nombreuses sociétés, cette symbolique des oiseaux amoureux, des tendres tourtereaux, liée à celle de l'œuf pondu à la fin de l'hiver, signe de renouveau et de retour de la vie et des amours.
Un poète Othon de Grandson rapporte cette coutume du culte de la saint Valentin.
On retrouve à la cour de Savoie ces écrits et poèmes : "la complaincte amoureuse de sainct Valentin" gransson, "le souhait et le songe de Saint valentin".
A partir de ces publications ces mêmes poèmes gagneront alors tout le monde occidental de langue latine.
Nous devons à Charles d'Orléans, qui écrivit lui-même des poésies dédiées à saint Valentin, la connaissance de cette tradition.
Celle-ci disparut, puis fut remise en pratique au XIXe siècle.
Le succès de cette fête redonna de l'intérêt pour les reliques des saints Valentin.
Nous en trouvons un à Dublin, un autre à Roquemaure en France, un troisième à St Pierre du Chemin, tous étant fêtés le 14 Février et authentifiés par le Vatican.

Nous voyons aujourd'hui "la saint-Valentin" fêtée dans tout l'occident et dans toute l'Amérique du nord où elle prend le nom de Valentine's day, sa notoriété va croître et gagner les pays de l'Orient, de l'Amérique du sud, Brésil, Colombie...
Depuis 1980, la Saint Valentin est maintenant fêtée en Chine.
Au japon, le white Day est fêté le 14 Mars, dans ce pays les échanges de cadeaux sont obligatoires et codifiés.
Au Brésil, on ne parle pas de Saint-Valentin mais de "dia dos namorados" , jour des amoureux, fêté non pas le 14 février mais le 12 juin.
En Colombie, "el día del amor y amistad", jour de l'amour et de l'amitié est fêtée le troisième samedi du mois de septembre.
La saint Valentin devient populaire en Inde au Pakistan...et s'étend un peu plus chaque année à travers le monde revêtant toujours la même symbolique de l'amour et de l'amitié.


Lydia Maleville



Les deux pigeons de La Fontaine (Fables) :

Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre.
L'un d'eux s'ennuyant au logis
Fut assez fou pour entreprendre
Un voyage en lointain pays.
L'autre lui dit : Qu'allez-vous faire ?
Voulez-vous quitter votre frère ?
L'absence est le plus grand des maux :
Non pas pour vous, cruel. Au moins, que les travaux,
Les dangers, les soins du voyage,
Changent un peu votre courage.
Encor si la saison s'avançait davantage !
Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ? Un corbeau
Tout à l'heure annonçait malheur à quelque oiseau.
Je ne songerai plus que rencontre funeste,
Que Faucons, que réseaux. Hélas, dirai-je, il pleut :
Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut,
Bon soupé, bon gîte, et le reste ?
Ce discours ébranla le coeur
De notre imprudent voyageur ;
Mais le désir de voir et l'humeur inquiète
L'emportèrent enfin. Il dit : Ne pleurez point :
Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite ;
Je reviendrai dans peu conter de point en point
Mes aventures à mon frère.
Je le désennuierai : quiconque ne voit guère
N'a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint
Vous sera d'un plaisir extrême.
Je dirai : J'étais là ; telle chose m'avint ;
Vous y croirez être vous-même.
A ces mots en pleurant ils se dirent adieu.
Le voyageur s'éloigne ; et voilà qu'un nuage
L'oblige de chercher retraite en quelque lieu.
Un seul arbre s'offrit, tel encor que l'orage
Maltraita le Pigeon en dépit du feuillage.
L'air devenu serein, il part tout morfondu,
Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de pluie,
Dans un champ à l'écart voit du blé répandu,
Voit un pigeon auprès ; cela lui donne envie :
Il y vole, il est pris : ce blé couvrait d'un las,
Les menteurs et traîtres appas.
Le las était usé ! si bien que de son aile,
De ses pieds, de son bec, l'oiseau le rompt enfin.
Quelque plume y périt ; et le pis du destin
Fut qu'un certain Vautour à la serre cruelle
Vit notre malheureux, qui, traînant la ficelle
Et les morceaux du las qui l'avait attrapé,
Semblait un forçat échappé.
Le vautour s'en allait le lier, quand des nues
Fond à son tour un Aigle aux ailes étendues.
Le Pigeon profita du conflit des voleurs,
S'envola, s'abattit auprès d'une masure,
Crut, pour ce coup, que ses malheurs
Finiraient par cette aventure ;
Mais un fripon d'enfant, cet âge est sans pitié,
Prit sa fronde et, du coup, tua plus d'à moitié
La volatile malheureuse,
Qui, maudissant sa curiosité,
Traînant l'aile et tirant le pié,
Demi-morte et demi-boiteuse,
Droit au logis s'en retourna.
Que bien, que mal, elle arriva
Sans autre aventure fâcheuse.
Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger
De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines.
Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ?
Que ce soit aux rives prochaines ;
Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau,
Toujours divers, toujours nouveau ;
Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste ;
J'ai quelquefois aimé ! je n'aurais pas alors
Contre le Louvre et ses trésors,
Contre le firmament et sa voûte céleste,
Changé les bois, changé les lieux
Honorés par les pas, éclairés par les yeux
De l'aimable et jeune Bergère
Pour qui, sous le fils de Cythère,
Je servis, engagé par mes premiers serments.
Hélas ! quand reviendront de semblables moments ?
Faut-il que tant d'objets si doux et si charmants
Me laissent vivre au gré de mon âme inquiète ?
Ah ! si mon coeur osait encor se renflammer !
Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête ?
Ai-je passé le temps d'aimer ?



(La Fontaine, Fables : Les deux pigeons)
inspiré d'écrivain qui l'on précédé :
La Bible de Jérusalem , psaume 55 (54), versets 7-8).
Nous pouvons bien sûr comparer cette fable à celle des " Deux Amis " (Livre VIII, fable 11).
Madame de Sévigné , La Fare, Horace , les deux pigeons bien connus" (Epître, Livre I, 10). du Livre des lumières....
On peut considérer que les sources de cette fable est le Pañchatantra du sanskrit Pachatatra " Le Livre d'instruction en cinq parties" de Pilpay.
.
Pilpay était un Sage Indien. C'était le la principale source d'inspiration de Jean de "La Fontaine.
Ses contes et ses fables à caractère universel, sont traduits en français au 17ème siècle.
Vizir de Dabchélym, Pilpay composa ses fables et ses contes dans l’intention d’instruire le monarque.
Son œuvre fût traduite, dès son époque, dans les langues perses et arabes qui rayonnaient internationalement.
Les fables indiennes sont popularisées dès le VII° siècle sous formes de récits allégoriques contenant de pertinentes leçons de vie.

Loriane


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#165 Victor Baltard
Loriane Posté le : 13/01/2013 15:14
Le 13 Janvier 1874 meurt Victor Baltard, architecte de la ville de Paris. .
Le nom de Baltard évoque aujourd'hui encore le centre de Paris et restera pour toujours attaché à la construction des halles de la capitale;
Il est et restera le concepteur et le réalisateur de ce grand chantier que fut la construction "du ventre de la capitale", ce lieu populaire si cher à tous les parisiens, même si ce lieu symbolique de la capitale a aujourd'hui disparu.
Les pavillons Baltard, Ces vastes édifices innovants faits de verre et de métal, si souvent imités, furent à l'origine de l'immense renommée de l'architecte mais lui valut aussi l'incompréhension de certains historiens qui lui refusèrent la paternité de ce projet. Le Nom de Baltard restera pour toujours attaché à la rénovation de Paris sous le nouvel empire. Victor Baltard marquera de sa trace la ville nouvelle qui naît alors, il sera acteur de cette renaissance au même titre que le furent Haussman, Rambuteau, Eiffel, E.Belgrand, Alphand




Le Paris de cette époque

Les transformations du second Empire sont ébauchées dès le règne de Louis-Philippe (1830-
1848). Paris au XIXe siècle se transforme complètement.
La vieille ville devient une “ville de l’âge industriel"
Le fort accroissement démographique urbain qui accompagne les premiers temps de l’industrialisation est la cause initiale de ce
bouleversement. L’armature de la ville éclate : de 547 000 habitants en 1801, Paris passe à un million vers 1835, deux vers 1860, trois vers 1885, quatre vers 1900.
L’afflux de population concerne d’abord les quartiers du Châtelet, des Halles, de Saint Antoine, de Saint-Marcel, puis à la fin du siècle les communes périphériques, donnant naissance à une nouvelle réalité urbaine emblématique du XXesiècle : la banlieue.
Les mutations économiques modifient directement le visage de la ville : ateliers et petites usines prolifèrent, le chemin de fer, après l’ouverture en 1837 de la ligne Paris Saint-Germain, s’étend autour de Paris et nécessite l’installation de voies spécifiques et de gares. Bien avant Haussmann, les clivages sociaux s’inscrivent dans la géographie urbaine : un prolétariat misérable, main-d’œuvre d’origine rurale pour les manufactures, s’entasse dans les vieux quartiers insalubres du centre.
La nécessité d’une transformation radicale des structures urbaines s’impose à de nombreux responsables dès le début du siècle.
Rambuteau, préfet de la Seine (1833-1848) réalise la première percée dans le tissu ancien de la ville.
La crise économique puis la révolution de 1848 entravent la poursuite des travaux, mais la nécessité d’une politique urbaine d’ensemble reste manifeste.
Seul un régime autoritaire pourra imposer ce bouleversement de l'environnement des parisiens, le second Empire réunit les conditions d’une action énergique et durable.
L’aménagement de Paris est directement pris en charge par Napoléon III, assisté du préfet de la Seine, le baron Haussmann (1809-1891).
Napoléon III décide des grandes lignes directrices des travaux.
Il les dessine à gros traits de couleur sur un plan installé dans son bureau. La conduite et la réalisation du remodelage de Paris sont confiées à Georges Haussmann, préfet de la Seine. Parmi ces projets est incluse l'implantation d'un marché central moderne et adapté regroupant toutes les marchandises alimentant la ville.
Cette réorganisation de l’approvisionnement de la ville imposera la construction des halles, et c'est cet immense chantier qui sera confié à Victor Baltard.



Victor Baltard

Petit-fils de musicien et fils d'architecte, le jeune Victor, naît à Paris le 10 Juin en 1805, il est le fils de Louis-Pierre Baltard (1764-1846), illustre architecte néo-classique graveur et peintre et important théoricien de l’architecture. Professeur à l’École des beaux-arts de 1818 jusqu’à sa mort, il publie de nombreux écrits dont l’Architectonographie des prisons (1829) consacrée à l’étude comparative des divers systèmes carcéraux.

Victor Baltard suit les traces de son père C'est un élève brillant. Il hésitera entre la médecine et les mathématiques avant d'entrer, à l'âge de 18 ans, en 1824, à l'École des beaux-arts de Paris dans la section architecture où il étudie, de concert, la peinture et l'architecture. En 1833 à Paris, il prépare et obtient le grand prix de Rome. Victor gagne alors un séjour de cinq ans dans la Ville éternelle.
L'Académie de France à Rome est alors sous la direction de Dominique Ingres.
Pensionnaire à la Villa Médicis, Victor Baltard, durant son séjour jusqu’en 1838, voit sa vision de l’architecture et du décor monumental profondément marquée par les exemples qui lui offre son séjour italien et par la personnalité d’Ingres
Il va y nouer de profondes amitiés, avec ce dernier ainsi qu'avec ou Hippolyte Flandrin, renforçant ses liens avec le monde des arts. Chargé, à son retour, de superviser les chantiers décoratifs des églises, il y appliquera sa conception de l'architecte comme maître d'œuvre de l'ensemble de l'édifice.
Fresques et peintures murales vont alors se substituer aux lourds tableaux qui brisaient les lignes.
À partir de 1849, il devient architecte de la ville de Paris. Nommé inspecteur des Fêtes et des travaux d’art de la Ville de Paris, il est notamment chargé des travaux d’entretien, de décoration et de restauration des églises.
Il est également architecte diocésain pour le palais épiscopal et le grand séminaire, mais ce poste lui sera retiré en 1854 car l’administration des cultes considère qu’il attache trop peu d’importance à ses travaux.
Personnage complexe, sinon ambivalent, Baltard fut en effet sans cesse tendu entre l'affirmation de l'aspect artistique de son métier et la soif de nouveautés techniques.
Il devient l' architecte des Halles centrales à partir de 1845,
Puis, vient le projet de reconstruction des Halles centrales. C'est déjà, en ce milieu du XIXe siècle, un enjeu politique de taille.
Mais , déjà, l'opposition de nombreux riverains provoque l'abandon de plusieurs projets.
Choisi face à de nombreux concurrents, Victor Baltard part, en 1851, sur l'idée de pavillons en pierre. Pas assez moderne pour le nouveau régime de Napoléon III qui fait stopper les travaux.

Baltard imagine alors, en dix jours, trois nouveaux projets, dont une structure entièrement métallique et un système de rues couvertes.
son projet de pavillons en fonte est retenu par le conseil municipal en 1853 après d’âpres débats.

Et pourtant le succès de cette architecture novatrice sera immense et immédiat et inspirera de nombreux édifices avant de symboliser le vrai Paris.

Un regret peut-être, que la Ville, alors redessinée par Haussmann, n'ait pas retenu son idée d'une gare centrale au Pont-Neuf. Elle aurait relié, au moyen de tunnels, les gares de la petite ceinture au centre de Paris;

Le Conseil des bâtiments civils adopte son projet pour l’église Saint-Augustin en 1860, édifice phare où il déploie toute sa science de la construction et du décor.
L’année 1860 voit également sa nomination à la tête du service d’architecture de la Ville de Paris, suivie en 1863 par son élection à l’Académie des beaux-arts.
Passionné par la question de l’ornement et du rapport entre les arts, Baltard est aussi l’artisan des grandes cérémonies du Second Empire pour lesquelles il conçoit de fastueux bâtiments éphémères.

Deux préoccupations ont nourri conjointement sa créativité.
"Paris embellie, Paris agrandie, Paris assainie" !
Tel est le maître mot de la campagne de rénovation de la capitale sous le Second Empire. Le préfet Haussmann perce la ville de larges avenues, l'architecte Baltard érige avec bonheur de nouvelles architectures de fer et de verre.

A deux, ils inventent le visage moderne de la capitale.




Les halles

Les Halles furent construites sur la maison des Frères Pithou par Bataille, Périsse et Moisant, dans le pur style Baltard qui conjugue le fer, la fonte et le verre.
Dix pavillons furent construits entre 1852 et 1872, la construction des deux derniers s'acheva en 1936

Mais dans le Paris tentaculaire des années 1960, l'asphyxie devint si gênante pour la ville qu'il fallut créer un marché moderne, géant, adapté aux contraintes d'une ville qui avait doublé de volume en quelques décennies. En 1969 les Halles centrales de Paris devenues trop exiguës furent déplacées et on créa donc hors du centre de la capitale, dans la banlieue sud, l'immense marché de Rungis et on entreprit la démolition du quartier historique des Halles, si typique de l'architecture métallique du XIXème siècle avec ses pavillons de fer signés par l'architecte Victor Baltard
Mais des voix s'élevèrent, les protestations et associations de défense de ce patrimoine se multiplièrent.
Sous un tollé général on procéda à la démolition des pavillons Baltard en 1972, mais sous la pression des contestataire le pavillon n° 8 sera classé Monument Historique, démonté soigneusement, il sera reconstruit à Nogent sur Marne (proche banlieue est de Paris).

Passionné par la question de l’ornement et du rapport entre les arts, Victor Baltard est aussi l’artisan des grandes cérémonies du Second Empire pour lesquelles il conçoit de fastueux bâtiments éphémères.

Il meurt le Jeudi 13 Janvier 1874 à l'âge de soixante huit ans.




Ses oeuvres

-Les Halles de Paris en 1863
-Halle de style baltard (Aix-en-Othe, Aube)
-L'Hôtel du Timbre et de l'Enregistrement (1846-1852)
-La tombe du compositeur Louis James Alfred Lefébure-Wely (1817-1869) au Cimetière du Père-Lachaise
-La sépulture du juriste Léon Louis Rostand au cimetière de Montmartre.
-Les 12 Pavillons des Halles de Paris (1852-1872). Seul le Pavillon Baltard no 8 a été remonté à Nogent-sur-Marne.
-Marché aux bœufs des Halles de la Villette
-Construction de l'église Saint-Augustin (1860-1871)
-Façade de Notre-Dame des Blancs-Manteaux : elle provient de l’église Saint-Elois-des-Barnabites qui était alors située dans l’île de la Cité et qui fut détruite lors des travaux d’Haussmann, puis remontée en 1863 par Baltard.


Les restaurations

-L’église Saint-Germain-l'Auxerrois, en collaboration avec Jean-Baptiste Lassus de 1838 à 1855.
-L’église Saint-Eustache en 1844.
-L’église Saint-Étienne-du-Mont : il dirige les travaux de construction de la chapelle des Catéchismes et restaure la ------façade de l’église entre 1861 et 1868.
-L’église de Saint-Germain-des-Prés.
-L’église Saint-Séverin.
-L’église Saint-Paul-Saint-Louis : il s’occupe principalement du réaménagement du chœur et de la réfection de la --------façad




Pavillon Baltard à Nogent sur Marne

Orgue du Gaumont Palace
La même année le Gaumont Palace l’un des plus grands cinémas du monde (6000 places) fut lui aussi démoli. Il abritait le plus grand orgue à tuyaux jamais installé dans une salle de spectacle. Ce dernier servait à l’accompagnement musical des films muets, puis par la suite devint la principale attraction lors des entractes.

Grâce à l’acharnement de passionnés il fut démonté et entreposé. En 1976 on voulut procéder à la vente aux enchères de ce fabuleux instrument, mais un décret du Ministre de la Culture signé le matin même le classa monument historique. Suite à cette décision il fut reconstruit à Nogent sur Marne....dans le pavillon Baltard

Les anciennes Halles de Paris
Elle vous attend à Nogent sur marne, à dix minutes de RER par la ligne A. Dans une ambiance Belle Epoque vous pourrez alors découvrir le splendide pavillon Baltard, l’orgue du Gaumont Palace, une fontaine Wallace, une colonne Morris, une borne d’incendie datant du 19ème siècle, des réverbères, des bancs publics. Le tout étant parfaitement d’époque.

Des deux pavillons furent sauvés et réinstallés, l'un donc est en France classé monument historique, remonté à Nogent-sur-Marne, et l'autre fut transporté et reconstruit à Yokohama au Japon.
Dans l'immense trou laissé par les halles, furent construits sur une superficie de 7 hectares, une gare de RER et un des plus grands centre commercial de Paris intramuros, le forum des halles.




Construction de saint Augustin

Sa construction, oeuvre de Victor Baltard architecte également des anciennes Halles de Paris , s'est échelonnée de 1860 à 1871.

L'église Saint Augustin située place Saint-Augustin, dans la prolongation du Bd Haussmann;fut la première église à Paris à utiliser une structure métallique recouverte d'un parement de pierre.

C'est l'époque du baron Haussmann qui va faire tracer de larges avenues rectilignes
Ce bâtiment est une composition de plusieurs styles architecturaux, tel que roman, gothique, byzantin et Renaissance. Il est long de 94m. Son dôme s'élève à 60 mètres du sol.
Sur la façade, les symboles des quatre Évangélistes au-dessus des arcades et, sous la rosace, les douze apôtres.
A l’intérieur, la fonte qui soutient la voûte et la coupole se veut en même temps élément décoratif avec ses anges polychromes.
Les vitraux de la nef alignent évêques et martyrs des premiers siècles.
La statue de Jules Simon située derrière l'église Saint Augustin depuis 1933 se trouvait auparavant place de la Madeleine.




Saint Germain des près


L'entrée de l'église Saint Germain des Prés entrée donne sur la place Saint Germain des Prés
En 1800, lors de la percée de la rue de l'Abbaye, l'église était menacée de ruine au point qu'on envisageait de la démolir.
Grâce à l'active campagne de sauvegarde menée par Victor Hugo et par le curé de la paroisse, l'église et le Palais Abbatial furent restaurés au 19e siècle.
Le clocher-porte, construit entre 990 et 1014, est formé d'un porche, d'une chapelle haute et de deux autres étages
La nef, bâtie vers 1025-30 s'élève sur deux niveaux avec des grandes arcades et des fenêtres hautes.
Parmi les chapiteaux romans, très restaurés au 19e siècle, il en reste 22 authentiques.
Les voûtes d'ogives, les chapiteaux hauts du vaisseau central le portail Sainte-Marguerite sont l’œuvre de l'architecte Christophe Garnard, en 1644-1646.
Le transept et les tours flanquant le chœur datent du 11e siècle.
Le déambulatoire du chœur gothique, construit vers 1145, est entièrement enveloppé par une série de profondes chapelles et les arcs-boutants sont parmi les plus anciens subsistant actuellement.




Le Quartier Châtelet Restauration de St Eustache


L'église de Saint-Eustache a été construite de 1532 à 1640, son plan est celui d'une cathédrale gothique, tandis que sa décoration est Renaissance.
L'édifice fut longtemps considéré comme une église royale grâce à sa proximité avec le haut lieu de la monarchie, le Louvre.
Ses dimensions: 33,5 m de haut, 100 m de long et 43 m de large
Son nom vient d'un général romain, converti au catholicisme. La nef réalisée au début du XVIIème siècle est la plus haute de Paris.
L'église Ste Eustache se trouve face au Forum des Halles en bordure du jardin des Halles.
Les travaux financés par Colbert, seront confiés à Charles David et François Petit.
La façade principale, inachevée, est démolie en 1754 et remplacée par une construction baroque due à l’architecte Hardouin-Mansart de Jouy en 1764, qui s'inspire du portail néoclassique de l'église Saint-Sulpice.
Une seule des deux tours prévues sera achevée.
Fermée de 1793 à 1795 durant la révolution française, elle est rendue au culte en 1803.Des travaux de reconstruction sont réalisés par Victor Baltard, en 1844 à la suite d'un incendie important.
Le mausolée de Jean-Baptiste Colbert en bronze et le marbre blanc et noir a été exécuté par Antoine Coysevox (1640-1720) d'après les dessins de Charles Le Brun




St Etienne-du-mont restauration de Baltard


L'église St-Etienne-du-Mont située au sommet de la montagne place du Panthéon a été reconstruite en 1491 sur le site de l'ancienne église, Sainte-Geneviève qui ne suffisait plus à accueillir le nombre croissant de paroissiens.
La châsse de Sainte Geneviève la patronne de Paris s'y trouve.
L'église est située derrière Le Panthéon non loin du Jardin du Luxembourg en face du lycée Henri IV, avec la tour Clovis, clocher de l'ancienne abbaye Sainte-Geneviève
Les étapes successives de sa construction expliquent les différents styles architecturaux que l'on retrouve dans cette église qui par ailleurs est la seule à avoir conservé un jubé à Paris (il en reste 9 en France).
Les voûtes de l'abside et le clocher sont construits en 1492, le cœur de style gothique flamboyant jusqu'au transept en 1537.
Vers 1540 le jubé, sera construit , est de style ogival pour les arcatures et de style Renaissance pour l'entablement, en 1580 les voûtes de la nef et le transept
La galerie qui entoure le chevet, ornée de vingt-quatre vitraux sera construite à partir de 1605
Enfin le clocher est surélevé en 1624 alors que le portail est construit en 1610.
Victor Baltard restaurera la façade de l'église entre 1861 et 1868.

A regarder

http://youtu.be/M_SJ8YHrg2U
http://youtu.be/Vd9i-yyxvIQ
http://youtu.be/eQCOpFH5f1A
http://youtu.be/gDzWR9VTBwE

A écouter

http://youtu.be/erAOx3EXV98 les forts des halles
http://youtu.be/7whXkifG_ms Dutronc
http://youtu.be/7SfkrvNVqMc sous les ponts de Paris
http://youtu.be/tBckAOJfkdA comme de bien entendu
http://youtu.be/UhWqBRJhYm4 la caissière du grand café



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#166 J'Accuse...! de Balzac, Dreyfus 2
Loriane Posté le : 13/01/2013 14:49

Un titre conçu pour frapper au premier coup d'œil.

Des contacts ayant été pris avec Clemenceau dès le début de l'année 1898, Émile Zola rencontre Ernest Vaughan, patron de L'Aurore, le matin du 12 janvier pour parler de son article titré : "Lettre à M. Félix Faure Président de la République".
En fin d'après-midi, Zola se présente au journal et donne lecture de son article à l'ensemble de la rédaction. Clemenceau tique. Il n'a pas le même point de vue que Zola. L'Aurore défend en effet une vision formellement légaliste de l'affaire Dreyfus. L'innocence de Dreyfus doit être prouvée dans un nouveau procès, pas dans un journal. Mais l'éditorialiste s'incline devant les qualités indéniables du texte en s'exclamant : "C'est immense cette chose-là !".
L'équipe rédactionnelle bute aussi sur le titre de l'article : "Lettre au Président de la République". Ce titre avait été choisi par Zola dans la même veine que ses publications précédentes comme "Lettre à la jeunesse". Mais la décision de publier dans un journal du matin le remet en cause. Georges Clemenceau et Ernest Vaughan s'emparent du sujet, puisque le titre choisi par le romancier ne convient plus à un journal. Vaughan raconte : "Je voulais faire un grand affichage et attirer l'attention du public".
Le titrage de l'article de "une" doit en effet pouvoir se lire facilement d'assez loin sur des affiches, et surtout pouvoir se crier dans la rue. L'objet est aussi de répondre à la presse du soir, bon marché, orientée sur le fait divers, "la presse immonde", majoritairement anti-dreyfusarde, dont l'usage est de titrer en très grosse force de caractère. C'est une forme de marque de fabrique, par opposition à la grande presse d'opinion qui titre à la colonne. C'est cette presse contre laquelle Zola s'insurge, et en utilisant l'un de leurs artifices, il s'adresse aussi à son lectorat.
On comprend dès lors que le titre initialement choisi par Zola soit inadéquat du fait de sa longueur. Car en cette fin de siècle, sans medias audio-visuels, l'information est dans la rue, et c'est dehors, sur le pavé, que l'on vient la chercher, tout au moins dans les grandes villes. Vaughan cherchant ainsi un titre qu'on puisse crier, c'est Clemenceau qui met le groupe sur la voie en faisant remarquer : "Mais Zola vous l'indique le titre dans son article : c'est “J’accuse !” ".
C'est donc en regard de la péroraison finale que la rédaction de L'Aurore choisit le titre qui va barrer la "une" du quotidien le lendemain matin.

Un article cinglant et délibérément diffamatoire

"J’accuse… !" à la une de L'Aurore
Si "J’accuse… !" a tant marqué les esprits, c'est qu'il apporte un certain nombre de nouveautés, rarement vues dans la presse avant lui. Ce véritable coup, voulu comme tel par le romancier, innove ainsi à la fois sur le fond et sur la forme.
Un plan simple
Pour son article, Zola opte pour un plan simple. L'objectif de l'écrivain est de faire comprendre l'écheveau de l'affaire Dreyfus de la manière la plus lumineuse possible. Il fait bien acte d'écrivain, en ordonnant clairement son récit.
Zola explique d'abord, dans son introduction, les ressorts initiaux de l'erreur judiciaire, qu'il qualifie d'implacable, d'inhumaine. Il justifie aussi la forme de son message, en une lettre ouverte au Président de la République. Dans sa première partie, il use du procédé du flashback, transportant le lecteur trois ans auparavant, à l'automne 1894. On assiste aux différentes procédures judiciaires contre Alfred Dreyfus, de son arrestation à sa condamnation. Dans la seconde, le romancier explique les conditions de la découverte du véritable coupable, Ferdinand Esterházy.
La troisième partie est consacrée à la collusion des pouvoirs publics afin de protéger le véritable traître en l'acquittant lors du Conseil de guerre du 11 janvier. Le double crime est consommé : "Condamnation d'un innocent, acquittement d'un coupable". Il reste à Zola, en conclusion, à asséner ses accusions nominatives contre les hommes qu'il considère comme responsables du crime, par une litanie faite de la répétition de la formule "j'accuse...". Une forme efficace.


La fin de "J’accuse… !", page 2 de L'Aurore

La forme employée par Zola est assez révolutionnaire en regard du support utilisé pour exprimer sa révolte. L'article est très long, avec environ 4 570 mots. Il court sur pas moins de huit colonnes, dont l'intégralité de la première page de L'Aurore.
C'est une première dans cette presse d'opinion d'habitude très modérée dans la forme, dont les grands éditoriaux dépassent rarement deux colonnes en première page. En outre, la plupart de ces journaux ne publient que sur quatre pages à cette époque, un espace fort limité. "J’accuse… !" occupe ainsi près d'un tiers de la surface utile de l'édition du 13 janvier 1898.


En réaction à "J’accuse… !", Psst… ! parodie le fameux titre de L'Aurore.

Le titre est formé d'un seul mot, deux syllabes. La composition typographique en a été particulièrement soignée. Les deux majuscules initiales et les trois points de suspension suivis d'un point d'exclamation renforcent l'aspect dramatique de la proclamation.
Ce dispositif typographique, un peu oublié aujourd'hui, a marqué les contemporains de l'Affaire, et peut être comparé au logo de nos marques modernes. Au point que lorsque des anti-dreyfusards publient en réaction un périodique antisémite, le titre choisi est « psst…! ». Une interjection qui, reprenant les artifices typographiques de "J’accuse… !", accentue le mépris dans la réplique.
Ce titre barre ainsi tout le haut de la première page en manchette, composé de grandes lettres de bois. Le gros titre est suivi du titre initialement choisi par Zola, en forme de sous-titre, dans un corps de caractère plus petit. Puis enfin, le nom de l'auteur du texte, fait rare, mais nécessaire car le titre étant à la première personne, il était indispensable d'identifier immédiatement l'auteur de l'accusation. Il n'est pas, en effet, dans les usages de donner le nom de l'auteur d'un article en titre.
Souvent les articles ne sont pas signés ; et lorsqu'ils le sont, c'est au bas de la colonne même si son auteur est renommé. Cette "titraille" massive paraît comprimer le texte, austèrement aligné sur les six colonnes de la première page. Rien n'est là pour détourner l'attention du lecteur, aucune illustration. Le texte dans toute sa rigueur comme il sied dans les journaux d'opinion. Seule concession typographique, les parties sont séparées par des astérisques, afin de concéder une petite respiration au lecteur.
La forme, c'est aussi le style, un style efficace. Et ici, plus que jamais, Zola donne la pleine puissance de sa rhétorique et de son savoir faire d'écrivain. Henri Mitterand emploie l'expression de "blitzkrieg du verbe". Usant en effet de tous les artifices littéraires, l'écrivain montre comment le bon mot est l'outil politique par excellence. Son éloquence agite son texte par l'usage de la grande rhétorique oratoire, pour un résultat certain.
Tous ces effets de style apportent une vision dramaturgique, dans le but de retenir l'attention du lecteur, devant la grande longueur du texte. Mais c'est aussi, surtout par l'emploi des répétitions, des parallélismes et des symétries, des clausules, des moyens de renforcer l'attaque et d'arriver à la conclusion, en forme anaphorique, de "coups de bélier" de la litanie finale, sommet pamphlétaire.
Le fond : entre défense et réquisitoire

L'historiographie a souligné la rupture incarnée par "J’accuse… ! ", contrastant de manière importante avec toute l'œuvre journalistique passée d'Émile Zola. Certes acerbes, pertinents, piquants, ses articles déjà publiés n'allaient jamais au-delà d'une certaine mesure, dont la transgression n'aurait sans doute pas été permise par les supports de presse ayant accueilli le romancier. Aussi Émile Zola passe-t-il pour un redoutable escrimeur du verbe, mais sans doute pas au point d'ébranler l'échiquier politique, comme le revendiquent un Drumont ou un Rochefort.
"J’accuse… !" est une surprise pour les contemporains, surpris de lire une telle violence, un engagement aussi clair, sans aucune équivoque, mais aussi une telle exposition au danger, sous la plume d'un écrivain jusqu'ici rangé, estimé et tranquille. Zola proclame dès le début l'innocence de Dreyfus :
"Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. Mes nuits seraient hantées par le spectre de l'innocent qui expie là-bas, dans la plus affreuse des tortures, un crime qu'il n'a pas commis."
Mais ce faisant, il inverse les rôles, et de celui d'avocat, il endosse l'habit du procureur, d'accusateur public. Très agressif, le texte se veut une attaque des acteurs militaires de l'affaire. Zola y désigne nommément les généraux, les officiers responsables de l'erreur judiciaire ayant entraîné le procès et la condamnation, les experts en écritures, les civils, experts, coupables de "rapports mensongers et frauduleux".
Il met aussi en cause les bureaux de l'armée responsables d'une campagne de presse mensongère, ainsi que les deux conseils de guerre "dont l'un a condamné Dreyfus sur la foi d'une pièce restée secrète, tandis que le second acquittait sciemment un coupable". L'article s'achève sur la célèbre litanie accusatrice, qui livre au public les noms des coupables à sa vindicte :
"J'accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam d'avoir été l'ouvrier diabolique de l'erreur judiciaire, en inconscient, je veux le croire, et d'avoir ensuite défendu son œuvre néfaste, depuis trois ans, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables.

J'accuse le général Mercier de s'être rendu complice, tout au moins par faiblesse d'esprit, d'une des plus grandes iniquités du siècle.

J'accuse le général Billot d'avoir eu entre les mains les preuves certaines de l'innocence de Dreyfus et de les avoir étouffées, de s'être rendu coupable de ce crime de lèse-humanité et de lèse-justice, dans un but politique et pour sauver l'état-major compromis.

J'accuse le général de Boisdeffre et le général Gonse de s'être rendus complices du même crime, l'un sans doute par passion cléricale, l'autre peut-être par cet esprit de corps qui fait des bureaux de la guerre l'arche sainte, inattaquable.

J'accuse le général de Pellieux et le commandant Ravary d'avoir fait une enquête scélérate, j'entends par là une enquête de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, dans le rapport du second, un impérissable monument de naïve audace.

J'accuse les trois experts en écritures, les sieurs Belhomme, Varinard et Couard, d'avoir fait des rapports mensongers et frauduleux, à moins qu'un examen médical ne les déclare atteints d'une maladie de la vue et du jugement.

J'accuse les bureaux de la guerre d'avoir mené dans la presse, particulièrement dans L'Éclair et dans L'Écho de Paris, une campagne abominable, pour égarer l'opinion et couvrir leur faute.

J'accuse enfin le premier conseil de guerre d'avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et j'accuse le second conseil de guerre d'avoir couvert cette illégalité, par ordre, en commettant à son tour le crime juridique d'acquitter sciemment un coupable."

Pour ses contemporains, le grand intérêt de l'article de Zola réside dans le résumé consolidé des différents évènements constituant les quatre premières années de l'affaire Dreyfus, auquel le lecteur accède pour la première fois. Zola leur raconte l'histoire complète. Il faut en effet se mettre à la place du lecteur de l'affaire Dreyfus qui lit, çà et là et par petits bouts, le déroulement de ce feuilleton à ressorts compliqués.
Comme la presse cherche le scoop et les rebondissements fort nombreux, des détails sans importances sont discutés par le menu au détriment de la vision globale du récit de "l'Affaire". L'écrivain remet donc les "pendules à l'heure" en livrant un récit entier, bâti sur la documentation dont il dispose à ce moment-là.
Mais Zola n'y fait pas œuvre d'historien ou de juriste. Lui-même, et ceux qui l'ont alimenté en informations, ont commis d'importantes erreurs, simplement par le fait qu'ils ignoraient à cette époque une partie des circonstances et des faits. Par exemple, Zola limite la responsabilité du ministre de la Guerre de l'époque, le général Auguste Mercier, en exagérant le rôle de Du Paty de Clam et en ignorant totalement le commandant Henry, pourtant un acteur essentiel de l'affaire Dreyfus. "J’accuse… !" n'est donc pas un texte historique dans ses détails, mais il est du propre aveu de son auteur un moyen, un tournant décisif de l'affaire Dreyfus. C'est un texte politique.
Zola sait à quoi il s'expose et prévient le lecteur à l'avance. Il contrevient en effet aux articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, ce qui va l'amener à être inculpé de diffamation publique. Il ne dispose en effet d'aucune preuve en appui de ses accusations. Aux termes de la loi, ce délit est passible des Assises, ce qui occasionne une délibération par un jury populaire. Tout est dans cet espoir pour Zola, que des hommes indépendants puissent rendre une décision de justice elle-même indépendante des militaires.
Conséquences de la publication de "J’accuse… !"

Contrairement à une idée reçue selon laquelle l'article de Zola a reçu un accueil très favorable de la part de ses lecteurs, Zola doit faire face à une hostilité quasi générale dès le premier jour de sa publication. Que ce soit dans les cercles politiques, artistiques et littéraires, universitaires, journalistiques ou militaires, les attaques directes de Zola contre les pouvoirs publics et l'Armée ont choqué ses contemporains. Seule une minorité salue l'action de l'écrivain.
La seconde "affaire Dreyfus", celle qui va passionner les foules pendant plusieurs années, vient de commencer. L'affaire Dreyfus devient "l'Affaire" tout court, c'est-à-dire non plus une simple problématique autour de la question judiciaire, mais un véritable affrontement politique et social.


Relance de l'affaire Dreyfus

La première conséquence de "J’accuse… !", c'est l'affaire Dreyfus relancée. Dreyfus avait été jugé deux fois, en 1894 et indirectement lors du procès Esterházy qui venait de se dérouler. Si bien que Jules Méline, le président du Conseil, affirme "qu'il n'y avait plus d'affaire Dreyfus".
En réponse, l'écrivain invente donc une affaire Zola, qui se substitue aux deux autres, en s'exposant aux poursuites judiciaires civiles afin d'extraire l'affaire Dreyfus des mains militaires. À partir de ce moment, l'enchaînement implacable des faits provoquera l'écroulement de l'édifice créé par les militaires, aboutissant à la révision du procès de 1894, moins d'un an après l'article écrit par le romancier.
Surprise et rassemblement du camp dreyfusard
L'émotion et la surprise autour des accusations proférées par Zola sont si fortes, qu'elles entraînent à moyen terme un sursaut de l'opinion. Très petit était le cercle des initiés sur les véritables intentions d'Émile Zola. Mathieu Dreyfus, frère du condamné, découvre le pamphlet au matin du 13 janvier. Il savait une intervention de Zola imminente mais, admiratif, "ne l'attendait pas aussi énergique, aussi forte".
Scheurer-Kestner et Clemenceau sont plus réticents, voire hostile pour ce qui concerne le vice-président du Sénat, estimant qu'il est hasardeux de se livrer au jury des Assises. Mais d'une manière générale, le camp dreyfusard, très atteint par l'acquittement du commandant Esterházy, et passé le moment de surprise, sort encouragé par l'intervention puissante de l'écrivain. Car tactiquement, Zola, aidé de Leblois, Clemenceau et de l'état-major de l'Aurore, joue un coup d'une certaine habileté.
Seulement une journée après le verdict, les anti-dreyfusards n'ont pas le temps de fêter leur victoire, que déjà les voilà à nouveau sur la défensive, Zola leur ayant repris l'initiative. Pour les Dreyfusards, la nouvelle de l'engagement résolu d'Émile Zola est inespérée, et la violence conjuguée à la justesse du propos force chacun à prendre position, pour ou contre. Le débat est donc bien relancé, prolongé par une nouvelle étape judiciaire, dans un tribunal civil cette fois, imposée aux pouvoirs publics par un écrivain-journaliste.
Stupeur et fureur anti-dreyfusarde

Dans le camp anti-dreyfusard, c'est la stupeur, mêlée de furie vindicative. Ces réactions violentes cachent mal le malaise que le coup porté par Zola ne manque pas d'installer. Les éditorialistes nationalistes et antisémites tels Judet, Rochefort ou Drumont, comprennent immédiatement l'importance de l'engagement de l'écrivain, dans sa puissance et sa détermination. Chez Drumont, dans sa Libre Parole, on note même un soupçon d'admiration pour le courage de Zola. Ce sentiment est bien vite effacé par le torrent déversé contre lui par la presse dans son immense majorité.
Du côté politique, l'hostilité est unanime, la forme de 'J’accuse… !', jugée injurieuse, l'emportant sur le fond. Le jour de la parution, la décision est prise, par le gouvernement, de ne pas réagir aux attaques. Le but est de refuser un nouveau combat juridique, d'autant plus dangereux qu'il se déroulerait aux Assises, devant un jury populaire. Mais le député catholique Albert de Mun, en interpellant le gouvernement tout au long de la journée du 13 janvier, force le ministre de la Guerre, le général Billot, puis le président du Conseil, Jules Méline, à se positionner en faveur de poursuites contre Zola. Le fait en est acquis dès la fin de la journée.
Du côté des militaires, les accusés désignés par le pamphlet d'Émile Zola, la réaction est encore plus dramatique. La panique est totale, notamment chez plusieurs acteurs de 'l'Affaire' comme Esterházy, qui cherche à s'enfuir. Cette terreur est vite calmée par les cerveaux militaires de l'Affaire, qui commencent à préparer immédiatement la riposte judiciaire s'imposant désormais à eux.

Conséquences politiques et sociales

Radicalisation politique

De l'unanimité politique dans la condamnation du "traître Dreyfus" en 1894, le monde politique se divise peu à peu à l'image de la population elle-même, à mesure des révélations. Cette scission en deux camps radicalement opposés est une conséquence de la publication du pamphlet de Zola, et du procès qui s'ensuit un mois plus tard.
La gauche républicaine dans son ensemble change d'avis, éclairée par les preuves des manipulations politiques et militaires. À l'image de Clemenceau ou Jaurès, très hostiles à Dreyfus en 1894, ils finissent par être convaincus par les plus chauds partisans du capitaine en comprenant les réalités du dossier. Ils s'engagent dès lors totalement pour la réhabilitation du capitaine Dreyfus.
Mais par cette scission, la France politique restera durablement coupée en deux camps irréductibles. René Rémond voit même dans cet évènement l'une des origines de l'affrontement droite-gauche, encore en vigueur de nos jours.
L'engagement des "intellectuels"
Un homme de lettres s'engage résolument dans un combat pour la justice, politique et sociale. Le réquisitoire journal
Le réquisitoire journalistique de Zola convainc. De nombreux intellectuels signent alors, à sa suite, une "protestation en faveur de la révision du procès, publiée elle aussi par L'Aurore dès le lendemain de "j ’accuse… !. C'est la première des nombreuses pétitions qui vont rassembler de plus en plus d'intellectuels. Parmi eux, Anatole France, Georges Courteline, Octave Mirbeau ou Claude Monet, mais aussi Charles Péguy, Aurélien Lugné-Poë, Victor Bérard, Lucien Herr, ou Alfred Jarry. Les signatures ont été recueillies par des étudiants ou de jeunes écrivains comme Marcel Proust.
Ces pétitions rassemblent aussi d'éminents scientifiques tel Émile Duclaux, directeur de l'Institut Pasteur. Les pétitions des quarante écrivains, des artistes, de l'Université, des scientifiques totalisent 1 482 signatures. Mais l'engagement de l'élite ne dépassera pas les 2 000 intellectuels, du fait des pressions et des risques importants sur les carrières. Ils formeront quand même l'ossature dreyfusarde, ceux qui par leur esprit et leur engagement vont parvenir à convaincre une partie des pouvoirs publics de la nécessité de réviser le procès d'Alfred Dreyfus.


Le quatrième pouvoir


En famille de Félix Vallotton dans Le Cri de Paris. La presse touche quasiment tous les Français, seul moyen d'information disponible.
Gagnant en puissance depuis une vingtaine d'années, la presse populaire et d'opinion franchit un nouveau cap avec "J’accuse… !", s'imposant désormais comme un contre-pouvoir à part entière. Zola, longtemps journaliste lui-même, a su employer efficacement cet outil qu'il maîtrise. Il est secondé de professionnels de la presse, comme Vaughan, qui réalisent immédiatement la forte teneur du "coup médiatique" imaginé par Zola, et lui apportent les moyens d'une diffusion massive par un fort tirage, une distribution à forte densité, un affichage publicitaire massif. Devant les défaillances successives des pouvoirs judiciaires, exécutifs et législatifs, incapables de la moindre remise en cause, c'est donc un article violent, imprimé sur un petit journal d'opinion qui relance définitivement l'affaire Dreyfus et fait aboutir à la révision du procès de 1894. Dans ces proportions c'est une première, parfaitement consciente et voulue par Émile Zola, qui parle d'un "moyen révolutionnaire pour hâter l’explosion de la vérité et de la justice".
Bien que la presse soit encore à plus de 90 % anti-dreyfusarde en 1899, "J’accuse… !" est entré au Panthéon journalistique comme l'exemple de sa puissance sur les foules et contre l'abus de pouvoir. Mais l'adhésion au geste de Zola par la population dans son ensemble est tardif, la reconnaissance de son acte n'intervenant vraiment que dans la seconde moitié du XXe siècle.
Création de la Ligue des droits de l'Homme
Ludovic Trarieux, député puis sénateur de la Gironde, est nommé Garde des sceaux peu après la dégradation du capitaine Dreyfus, le 26 janvier 1895. Rapidement, il acquiert la conviction que les formes légales n'ont pas été respectées lors des différentes étapes judiciaires qui ont mené à la condamnation de Dreyfus au bagne. Et notamment, Gabriel Hanotaux, ministre des Affaires étrangères, le met au courant de l'existence d'une pièce secrète (Ce canaille de D…, nommée ainsi car elle contient cette expression) transmise aux juges en dehors de l'accusé et de ses défenseurs. Mais il ne bouge pas, absorbé par les obligations de son ministère.
Libéré de ses obligations ministérielles à la fin du mois d'octobre 1895, il est le seul sénateur de l'hémicycle à soutenir Auguste Scheurer-Kestner lors de son interpellation du gouvernement Jules Méline à propos de Dreyfus, à l'automne 1897. Témoin crucial du procès Zola, il comprend à cette occasion qu'une organisation visant à la défense des libertés individuelles doit être mise en place en France. En cela, il s'inspire des ligues humanistes créées notamment en Grande-Bretagne dans la seconde moitié du XIXe siècle.
C'est donc à l'issue du procès d'Émile Zola qu'a lieu la première réunion jetant les bases de la future Ligue des droits de l'homme le 25 février 1898. Cette organisation voit officiellement le jour le 4 juin 1898 et réunit les principaux intellectuels dreyfusards autour de son président, Ludovic Trarieux. Trarieux restera président de la ligue jusqu'à sa mort, survenue le 13 mars 1904, soit deux années avant la réhabilitation d'Alfred Dreyfus.


Conséquences pour Émile Zola

Les conséquences de l'engagement de Zola ont été majoritairement difficiles pour l'écrivain. "J’accuse… !" a totalement relancé l'Affaire, et lui a donné une dimension sociale et politique qu'elle n'avait pas jusqu'alors. L'homme de lettres apparaît bien comme celui qui en est à l'origine pour la postérité.
Zola sort donc de ses démêlés judiciaires avec une stature du justicier pour toute une frange de la population, défenseur de valeurs de tolérance, de justice et de vérité. En témoignent les innombrables hommages qui lui sont rendus dès février 1898. On notera le Livre d'hommage des Lettres françaises à Émile Zola, gros ouvrage de 500 pages réalisé à l'initiative d'Octave Mirbeau. Une centaine de contributions individuelles le composent, écrites par pratiquement tous ceux qui comptent en littérature française et belge.
Zola reçoit de nombreux messages de soutien, mais aussi des lettres d'injures et de menaces à coloration antisémite ou xénophobe (le père de Zola était un grand ingénieur de travaux publics italien). Par ailleurs, cet engagement coûte très cher au romancier. Sur le plan financier, tout d'abord, puisqu'il est en fuite, donc dans l'impossibilité de payer ses condamnations, la justice fait saisir ses biens et les vend aux enchères.

L'injure

Avec "J’accuse… !", Zola devient la cible unique des anti-dreyfusards. La montée en puissance du mouvement dreyfusard, à partir de 1896, n'avait pas permis à ses adversaires d'identifier un leader sur qui déverser leur vindicte. La famille avait été exclue, les premiers dreyfusards (Forzinetti, Lazare) simplement méprisés. L'engagement d'Auguste Scheurer-Kestner avait concentré un feu nourri de la presse nationaliste. Mais celle-ci tendait à se retenir devant le prestige de l'homme politique, vice-président du Sénat et Alsacien ultra-patriote.

Ces assauts décidèrent tout de même Zola à intervenir dans le Figaro de manière relativement modérée. Mais l'engagement de l'écrivain avec "J’accuse… !" change complètement la situation dans le cadre de l'affaire Dreyfus. Les anti-dreyfusards trouvent immédiatement leur cible, car selon eux, Zola incarne l'image rêvée de l'adversaire. Écrivain célébré, mais sulfureux, taxé de "pornographie", stigmatisé et mis à l'index, notamment pour Lourdes qui vient de paraître, haï par une gente militaire qui ne lui a pas pardonné son roman La Débâcle, Zola représente l'apatride, le mécréant et l'antimilitariste qu'abhorre cette population choquée par " J'Accuse… !".
C'est donc un "intellectuel" qui devient du jour au lendemain la cible privilégiée des anti-dreyfusards. Insulté, traité d'"italianasse", caricaturé à outrance (des centaines d'articles et de caricatures paraissent, parfois même par journaux entiers), objet de menaces écrites et verbales, Zola subit ces foudres nationalistes et racistes, sans jamais renoncer. Le point culminant de cette persécution est atteint en 1899, au moment où la révision du procès Dreyfus étant entamée, les anti-dreyfusards se déchaînent. Elle ne cessera véritablement jamais jusqu'à la mort de l'écrivain en 1902.


La calomnie


La calomnie frappe Zola par surprise au matin du premier jour de son second procès en mai 1898. Visant François Zola, père de l'écrivain, cette attaque est lancée par Ernest Judet, rédacteur en chef du Petit Journal. Elle se traduit par une campagne de presse qui remet en cause l'honnêteté de François Zola au moment où celui-ci s'était engagé dans la Légion étrangère, vers 1830. Le père de Zola y est ouvertement accusé de détournement de fonds et d'avoir été chassé de l'armée pour ces faits. L'objectif est d'atteindre Zola au travers d'une attaque ad hominem, qui prendrait l'auteur des Rougon-Macquart au piège de ses principes d'hérédité, insinuant un "Tel père, tel fils" de principe pour expliquer sa supposée aversion de l'armée .
Zola se lance alors dans une enquête fouillée sur son père, dont il ne connaissait pas toute la vie et il démonte point à point les arguments du journaliste nationaliste de manière factuelle. Il prouve en outre que les documents, sur lesquels Judet s'appuie, sont des faux grossiers en écrivant trois articles dans L'Aurore des 23 janvier, 24 janvier et 31 janvier 1900. Les faux sont réalisés en partie par le lieutenant-colonel Henry, quelques mois avant son suicide.
Il s'ensuit un procès, duquel Zola est acquitté, ayant réussi à établir les mensonges du journaliste, et dans lequel il apparaît que l'état-major de l'armée est à l'origine de cette campagne contre Zola. Toutefois, Zola affirme qu'il n'a jamais regretté son engagement, quel qu'en ait été le prix. Il a écrit dans ses notes : "Ma lettre ouverte "J'accuse… !" est sortie comme un cri. Tout a été calculé par moi, je m'étais fait donner le texte de la loi, je savais ce que je risquais."


La condamnation


Le 9 février 1898, lors de la deuxième audience du procès, le général Mercier dépose devant Zola, attentif.
En conclusion de son article, Zola appelle de ses vœux un procès devant les Assises afin de faire éclater la vérité. Il espère substituer une affaire Zola aux affaires Dreyfus et Esterházy, sur lesquelles il est interdit de revenir, puisqu'elles ont été jugées. L'indécision est grande dans les pouvoirs publics, qui hésitent à traduire l'écrivain devant le tribunal.
La première attitude, chez les politiques et les militaires, est de laisser dire. Le risque est en effet trop important de voir étalées au grand jour les irrégularités inadmissibles du procès de 1894. Mais toute la journée du 13 janvier, Albert de Mun, député conservateur, pousse le gouvernement à adopter une position claire. Successivement dans l'après-midi, Jules Méline, président du Conseil, et le général Billot, ministre de la Guerre, se succèdent dans l'hémicycle pour annoncer les poursuites.
Le 18 janvier, la plainte contre Émile Zola est déposée, dans laquelle seuls trois passages courts de "J’accuse… !" sont retenus contre l'écrivain :
"Première colonne, première page : " Un Conseil de guerre vient, par ordre, d'oser acquitter un Esterhazy, soufflet suprême à toute vérité, à toute justice. Et c'est fini, la France a sur sa joue cette souillure. L'histoire écrira que c'est sous votre présidence qu'un tel crime social a pu être commis".
Sixième colonne, première page : "Ils ont rendu cette sentence inique qui à jamais pèsera sur nos Conseils de guerre, qui entachera désormais de suspicion tous leurs arrêts. Le premier Conseil de guerre a pu être inintelligent, le second est forcément criminel".
Deuxième colonne, deuxième page : "…J'accuse le second Conseil de guerre d'avoir couvert cette illégalité par ordre, en commettant à son tour le crime juridique d'acquitter sciemment un coupable."
Ainsi, seules dix-huit lignes du journal sur plusieurs centaines sont retenues contre Émile Zola et Alexandre Perrenx, gérant du quotidien. Il est en effet jugé à plusieurs reprises, car, d'une part, le procès d'assises est cassé et rejugé, et, d'autre part, plusieurs procès connexes sont intentés contre l'écrivain. Le premier procès se déroule du 8 au 23 février 1898, au travers de quinze audiences. La condamnation qui s'ensuit est cassée le 2 avril 1898. Un second procès se déroule le 18 juillet 1898 qui confirme la condamnation.
Au final, les jugements successifs aboutissent d'une part à une peine d'un an de prison et 3 000 francs d'amende pour les attaques de Zola contre l'état-major (soit, avec les frais de justice, 7 555 francs), de l'autre une condamnation à un mois de prison et 1 000 francs d'amende pour sa dénonciation des trois pseudo-experts, dont chacun doit recevoir 10 000 francs de dommages et intérêts.
Pour échapper à la prison, Zola s'exile en Angleterre dès le 18 juillet, où il passe onze mois dans l'attente d'une révision du procès Dreyfus. L'arrêt de révision renvoyant Alfred Dreyfus devant le conseil de guerre de Rennes est rendu le 3 juin 1899. Zola peut alors rentrer en France où il publie dans L'Aurore l'article Justice dans lequel il se félicite de cette décision. Mais le procès de Rennes est éprouvant pour les dreyfusards, proches du désespoir, et Zola continuera à lutter jusqu'à sa mort pour demander la réhabilitation d'Alfred Dreyfus.


Postérité de "J’accuse… ! "


Probablement l'un des articles parus dans la presse les plus connus au monde, "J’accuse… !" incarne encore aujourd'hui une œuvre à la fois artistique et littéraire. Plus encore, l'article de Zola est l'exemple de "l 'engagement intellectuel pour une cause juste. Il est, enfin, l'exemple du coup d'éclat médiatique qui bouleverse l'ordre établi et permet la concrétisation d'une action politique.
Nombreux ont été ceux qui, devant une erreur, une injustice, une cause injuste à dénoncer, ont écrit après Zola leur "J’accuse… !". L'instrumentalisation du titre et de son effet fut du même ordre que l'usage de toutes sortes de l'affaire Dreyfus, souvent mal comprise par les récupérateurs. Pour certains, la dénonciation d'un fait social par l'usage d'un média écrit est un "J'accuse… !", et ceci dès la fin du XIXe siècle.
En 1991, le manuscrit original est racheté aux descendants de Zola 5 millions de francs avec la participation du fonds du Patrimoine du ministère de la Culture, il est désormais conservé dans un coffre-fort au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France. Cette affaire a été présentée depuis dans de nombreuses expositions.
La vérité en marche
En s’engageant ainsi publiquement, Émile Zola utilisera la médiatisation, il cristallisera les passions, et révélera la crise morale et les opinions publiques pour enfin atteindre le but qu’il s’était fixé

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De nos jours, l’affaire Dreyfus est considérée par beaucoup
comme une des plus grandes iniquités du XIX° siècle
Le capitaine Dreyfus (grand oncle de notre poète-chanteur Yves Duteil) connu l'infamie et l'injustice puis la déportation.
Tiraillée entre antisémitisme, mensonges d’État et trahisons, cette affaire, devenu un conflit social et politique, divisa en son temps les Français, opposant dreyfusards et antidreyfusards. Elle est le symbole moderne et universel de l’inégalité au nom de la raison d'État.
L'écriture :
La lettre de Emile Zola est un monument de la rhétorique pure, elle est construite avec la maîtrise du maître et revêt une puissante sur tous ces points; Elle se pare de la grandiloquence et de l'emphase en pratique à cette époque.
Le plan est efficace et suit le schéma habituel de l'écriture d'un roman, à savoir le début est consacré à une situation positive, (remerciements et propos flatteurs) qui sera suivie d'une aggravation romanesque.
Dans "j'accuse" la thèse s'appuie sur deux champs lexicaux dominants qui s'expriment par opposition des deux partie du texte;
Dans la première partie le champ lexical du mensonge domine, c'est l'accusation alors que dans la seconde partie le champ lexical de la vérité plaide l'innocence. L'emploi des métaphores, telle celle de la lumière pour la justice, renforce encore le propos.
Zola fait le choix d'un ton délibérément polémique et emploie un vocabulaire agressif et injurieux pour les personnes mises en cause : "mensongers", "frauduleux", "abominable"," crime juridique", "violé le droit", "esprits de malfaisance sociale".
Ce vocabulaire porteur de jugement de valeur est ici très efficace et atteint le but recherché.
Zola utilise également l'ironie, la moquerie pour convaincre le lecteur. Parlant des experts en écriture, il affirme qu'ils ont menti " à moins qu'un examen médical ne les déclare atteints d'une maladie de la vue ou du jugement". L' antiphrase ici traduit une dérision qui dissimule une injure aggravée.
Le style est volontiers emphatique, l'auteur appuie ses propos par l'utilisation de l'hyperbole souvent combinée avec la métaphore : "moyen révolutionnaire" pour "moyen exceptionnel","explosion de la vérité" pour "révélation de la vérité".
L'usage appuyé de l'hyperbole ajoute à la solennité de la déclaration de guerre à l'injustice : " une campagne abominable ", "protestation enflammée"," moyen révolutionnaire ".
La grandeur du propos et la noblesse du combat est rendue par des métaphores qui apportent un certain lyrisme : "la passion de la lumière", " le cri de mon âme ", "l'explosion de la vérité".
On retrouve ici, les effets de manches, le romantisme exacerbé du plaideur qui doit traduire des sentiments extrêmes, douloureux....
C'est un réquisitoire animé par la détermination d'un homme en révolte et dont la colère est porteuse d'une quête de vérité et de forts idéaux qui cherche à entraîner l'adhésion de tous.
Le ton est celui d'un tribunal populaire, Zola y emploie le lexique judiciaire : rapports, experts, mensonges, enquête ..;
La noble cause étant de dénoncer la condamnation d'un innocent, mais aussi d'obtenir l'acquittement d'un "coupable".
De plus le ton catégorique du texte est majoré par la multiplication des verbes d'actions qui expriment la détermination. Le ton d'engagement total exclut toutes faiblesses et tous doutes.
D' autre part dans " J'Accuse ...!" Zola proclame qu'il a conscience des dangers encourus, en rappelant que c'est en toute connaissance de cause qu'il transgresse la loi, Zola fais sien le combat et revendique sa liberté de conscience.
Il justifie sa révolte par la spontanéité et la force de son indignation : "Ma protestation enflammée n'est que le cri de mon âme".
Par cette phrase, Zola justifie par ces mots son droit à la désobéissance civile face à l'état, lorsque l'individu a l'intime conviction d'avoir raison contre la loi.
Il affirme le droit de s'élever contre la loi écrite. Cette position le place en position de justicier et lui donne la dimension du sacrifié qui s'oppose à la duplicité pour le bien de tous. Zola revêt l'habit du sacrifice, il met sur la table sa paix, sa notoriété, son honneur, son confort physique et moral, il prend fait et place de la victime expiatoire qui souffre en déportation.
Il rappelle la grandeur des grands principes bafoués, "la vérité", l'honneur", " la justice", il rejoint par son acte qu'il déclare conscient le panthéon des héros défenseur de la justice bafouée.
Zola ici se transforme en militant : "au nom de l'humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur".
En évoquant : raison, progrès et liberté de conscience, il rappelle les valeurs qui sont le fond commun de la civilisation française, valeurs a priori communes à tous et qui ne peuvent, selon lui, que remporter l'adhésion des lecteurs.
Après avoir habilement concédé la longueur de la lettre ouverte la fin est annoncée " Il est temps de conclure et s'ensuit la péroraison.
Dans celle-ci le ton polémique est instauré par l'anaphore "j’accuse", ce ton vigoureux qui rythme et martèle l'accusation, porte la conviction.
Ici l'effet est assuré par l emploi de l'anaphore. Les deux syllabes " J'Accuse", "enfonce le clou" et donne au texte la puissance d'un réquisitoire.
La conclusion est un acte de droit, l'écriture épouse le modèle de la rédaction judiciaire de l'avocat : argumentaire ciblé, précis, lapidaire sans fioriture fait pour faire mouche. Le lecteur sait qu'il se trouve dans le registre du jugement, ce procédé marque les esprits par sa gravité.
De surcroît par la répétition Zola utilise et manie avec science la redite, le rabâchage insistant, ce procédé bien connu de nos publicitaires actuels. Pour l'exemple, lors des dernières élections présidentielles nous avons entendu le candidat "Hollande" utiliser avec bonheur cet outil de la rhétorique : " moi président ... moi président ..." et en tirer tout le bénéfice
La division de cette partie du texte en paragraphes, donne toute sa force à l'accusation, chaque paragraphe correspondant à une cible différente. Cette construction de la conclusion en dénonciations succinctes dégage, de plus, une impression de dynamisme destiné à suggérer au lecteur l'importance du crime, l'urgence de la dénonciation ainsi que la détermination de l'auteur. Cette construction rend également la lecture du texte plus aisée et plus rapide.
La conclusion de l'article "J'Accuse" est bien la démonstration de l'éloquence oratoire mise au service d'une thèse à défendre.

et donc Zola en intervenant dans l'affaire Dreyfus, s'inscrit dans la tradition de l' engagement politique et humanitaire de l'intellectuel, pourchassant les injustices, il suit en cela, notamment Voltaire ou Victor Hugo. Ces écrivains ont su à l'occasion consacrer leur savoir-faire, leur habileté rhétorique, à combattre l'intolérance et les iniquités. Ils ont mis leur célébrité au service de la cause défendue.

A la fois narratif et argumentatif la lettre de Zola est un texte composé de 5 parties comme un discours judiciaire :
- l'exorde où il s'adresse au Président ;
- le rappel des circonstances de la condamnation de Dreyfus ;
- l'identification du traitre Esterhazy ;
- l'acquittement criminel du coupable Esterhazy ;
- la péroraison.

Par sa haute qualité de rédaction "j'accuse ...! " , article publié en première page, et doté d'un titre écrit avec une énorme police de caractère, de deux majuscules, eut un immense retentissement, il est probablement l'un des articles parus dans la presse le plus connu au monde.

"J' Accuse…! incarne encore aujourd'hui une œuvre à la fois humaine, artistique et hautement littéraire.

Lydia Maleville

A regarder :
http://youtu.be/8tJEj4hNXe4 Dumaillet 15mn

http://youtu.be/fOS15c03yFw l'affaire Dreyfus Guillemin 34mn
http://youtu.be/PytNVlpCtgE l'affaire Dreyfus II Guillemin 26 mn
http://youtu.be/yC4H6BdAVvc l'affaire Dreyfus III Guillemin 19mn

http://www.ina.fr/economie-et-societe ... 98001431/j-accuse.fr.html

A écouter :

http://youtu.be/nb5gnoVqRFA yves Duteil
http://youtu.be/P32zsBvc0n0 Yves Duteil


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#167 J'Accuse...! de Zola L'affaire Dreyfus 1
Loriane Posté le : 13/01/2013 14:18
Le 13 Janvier 1898 "J' Accuse...!" le pamphlet de E. Zola s'affiche sur

les pages du journal "l'Aurore",


Ce titre est crié dans toutes les rues de France. Ce jeune journal va servir de support a un puissant tir de barrage, initié par Emile Zola, qui au sommet de sa gloire, met sa plume au service de la justice et se met en danger pour secourir le capitaine Dreyfus victime, accusé à tort de trahison, d'intelligence avec l'ennemi, accusation fomentée contre lui certainement au nom de l’antisémitisme ambiant qui sévit en cette fin de XIX éme siècle.
Le quatrième pouvoir est né, la presse rend public les actions cachées et sert d'amplificateur en atteignant chaque citoyen.
Le puissant réquisitoire de Zola est construit avec une rigueur parfaite, l’auteur avec maîtrise et dévoile l'affaire dans sa totalité faisant la lumière sur les mécanismes et manipulations ténébreuses.

"Qu'avons-nous vu dans l'affaire Dreyfus sinon, en face de nous, un tel amas de saletés et de laideurs qu'à moins de nous en faire les complices, nous avons dû désirer de toutes nos forces que cela n'eût jamais eu lieu dans l'histoire du monde."
Charles Péguy, 4 juillet 1900, dans Cahiers de la Quinzaine, I-II, paru le 4 juillet 1900, Charles Péguy.



Lettre au président Félix Faure.
Ces pages ont paru dans L'Aurore, le 13 janvier 1898.

Commentaire introductoire de Zola:
Ce qu'on ignore, c'est qu'elles furent d'abord imprimées en une brochure, comme les deux Lettres précédentes. Au moment de mettre cette brochure en vente, la pensée me vint de donner à ma Lettre une publicité plus large, plus retentissante, en la publiant dans un journal, L'Aurore avait déjà pris parti, avec une indépendance, un courage admirables, et je m'adressai naturellement à elle.
Depuis ce jour, ce journal est devenu pour moi l'asile, la tribune de liberté et de vérité, où j'ai pu tout dire. J'en ai gardé au directeur, M. Ernest Vaughan, une grande reconnaissance. - Après la vente de L'Aurore à trois cent mille exemplaires, et les poursuites judiciaires qui suivirent, la brochure resta même en magasin. D'ailleurs, au lendemain de l'acte que j'avais résolu et accompli, je croyais devoir garder le silence, dans l'attente de mon procès et des conséquences que j'en espérais.






LETTRE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE Par EMILE ZOLA


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J'accuse... !



LETTRE A M. FELIX FAURE

Président de la République

Monsieur le Président,

Me permettez-vous, dans ma gratitude pour le bienveillant accueil que vous m'avez fait un jour, d'avoir le souci de votre juste gloire et de vous dire que votre étoile, si heureuse jusqu'ici, est menacée de la plus honteuse, de la plus ineffaçable des taches ?

Vous êtes sorti sain et sauf des basses calomnies, vous avez conquis les coeurs. Vous apparaissez rayonnant dans l'apothéose de cette fête patriotique que l'alliance russe a été pour la France, et vous vous préparez à présider au solennel triomphe de notre Exposition universelle, qui couronnera notre grand siècle de travail, de vérité et de liberté. Mais quelle tache de boue sur votre nom - j'allais dire sur votre règne - que cette abominable affaire Dreyfus ! Un conseil de guerre vient, par ordre, d'oser acquitter un Esterhazy, soufflet suprême à toute vérité, à toute justice. Et c'est fini, la France a sur la joue cette souillure, l'histoire écrira que c'est sous votre présidence qu'un tel crime social a pu être commis.

Puisqu'ils ont osé, j'oserai aussi, moi. La vérité, je la dirai, car j'ai promis de la dire, si la justice, régulièrement saisie, ne la faisait pas, pleine et entière. Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. Mes nuits seraient hantées par le spectre de l'innocent qui expie là-bas, dans la plus affreuse des tortures, un crime qu'il n'a pas commis.

Et c'est à vous, monsieur le Président, que je la crierai, cette vérité, de toute la force de ma révolte d'honnête homme. Pour votre honneur, je suis convaincu que vous l'ignorez. Et à qui donc dénoncerai-je la tourbe malfaisante des vrais coupables, si ce n'est à vous, le premier magistrat du pays ?

La vérité d'abord sur le procès et sur la condamnation de Dreyfus.

Un homme néfaste a tout mené, a tout fait, c'est le colonel du Paty de Clam, alors simple commandant. Il est l'affaire Dreyfus tout entière, on ne la connaîtra que lorsqu'une enquête loyale aura établi nettement ses actes et ses responsabilités. Il apparaît comme l'esprit le plus fumeux, le plus compliqué, hanté d'intrigues romanesques, se complaisant aux moyens des romans-feuilletons, les papiers volés, les lettres anonymes, les rendez-vous dans les endroits déserts, les femmes mystérieuses qui colportent, de nuit, des preuves accablantes. C'est lui qui imagina de dicter le bordereau à Dreyfus ; c'est lui qui rêva de l'étudier dans une pièce entièrement revêtue de glaces ; c'est lui que le commandant Forzinetti nous représente armé d'une lanterne sourde, voulant se faire introduire près de l'accusé endormi, pour projeter sur son visage un brusque flot de lumière et surprendre ainsi son crime, dans l'émoi du réveil. Et je n'ai pas à tout dire, qu'on cherche, on trouvera. Je déclare simplement que le commandant du Paty de Clam, chargé d'instruire l'affaire Dreyfus, comme officier judiciaire, est, dans l'ordre des dates et des responsabilités, le premier coupable de l'effroyable erreur judiciaire qui a été commise.

Le bordereau était depuis quelque temps déjà entre les mains du colonel Sandherr, directeur du bureau des renseignements, mort depuis de paralysie générale. Des "fuites" avaient lieu, des papiers disparaissaient, comme il en disparaît aujourd'hui encore ; et l'auteur du bordereau était recherché, lorsqu'un a priori se fit peu à peu que cet auteur ne pouvait être qu'un officier de l'état-major, et un officier d'artillerie : double erreur manifeste, qui montre avec quel esprit superficiel on avait étudié ce bordereau, car un examen raisonné démontre qu'il ne pouvait s'agir que d'un officier de troupe. On cherchait donc dans la maison, on examinait les écritures, c'était comme une affaire de famille, un traître à surprendre dans les bureaux mêmes, pour l'en expulser. Et, sans que je veuille refaire ici une histoire connue en partie, le commandant du Paty de Clam entre en scène, dès qu'un premier soupçon tombe sur Dreyfus. A partir de ce moment, c'est lui qui a inventé Dreyfus, l'affaire devient son affaire, il se fait fort de confondre le traître, de l'amener à des aveux complets. Il y a bien le ministre de la guerre, le général Mercier, dont l'intelligence semble médiocre ; il y a bien le chef de l'état-major, le général de Boisdeffre, qui paraît avoir cédé à sa passion cléricale, et le sous-chef de l'état-major, le général Gonse, dont la conscience a pu s'accommoder de beaucoup de choses. Mais, au fond, il n'y a d'abord que le commandant du Paty de Clam, qui les mène tous, qui les hypnotise, car il s'occupe aussi de spiritisme, d'occultisme, il converse avec les esprits. On ne croira jamais les expériences auxquelles il a soumis le malheureux Dreyfus, les pièges dans lesquels il a voulu le faire tomber, les enquêtes folles, les imaginations monstrueuses, toute une démence torturante.

Ah ! cette première affaire, elle est un cauchemar, pour qui la connaît dans ses détails vrais ! Le commandant du Paty de Clam arrête Dreyfus, le met au secret. Il court chez madame Dreyfus, la terrorise, lui dit que, si elle parle, son mari est perdu. Pendant ce temps, le malheureux s'arrachait la chair, hurlait son innocence. Et l'instruction a été faite ainsi, comme dans une chronique du quinzième siècle, au milieu du mystère, avec une complication d'expédients farouches, tout cela basé sur une seule charge enfantine, ce bordereau imbécile, qui n'était pas seulement une trahison vulgaire, qui était aussi la plus impudente des escroqueries, car les fameux secrets livrés se trouvaient presque tous sans valeur. Si j'insiste, c'est que l'oeuf est ici, d'où va sortir plus tard le vrai crime, l'épouvantable déni de justice dont la France est malade. Je voudrais faire toucher du doigt comment l'erreur judiciaire a pu être possible, comment elle est née des machinations du commandant du Paty de Clam, comment le général Mercier, les généraux de Boisdeffre et Gonse ont pu s'y laisser prendre, engager peu à peu leur responsabilité dans cette erreur, qu'ils ont cru devoir, plus tard, imposer comme la vérité sainte, une vérité qui ne se discute même pas. Au début, il n'y a donc, de leur part, que de l'incurie et de l'inintelligence. Tout au plus, les sent-on céder aux passions religieuses du milieu et aux préjugés de l'esprit de corps. Ils ont laissé faire la sottise.

Mais voici Dreyfus devant le conseil de guerre. Le huis clos le plus absolu est exigé. Un traître aurait ouvert la frontière à l'ennemi, pour conduire l'empereur allemand jusqu'à Notre-Dame, qu'on ne prendrait pas des mesures de silence et de mystère plus étroites. La nation est frappée de stupeur, on chuchote des faits terribles, de ces trahisons monstrueuses qui indignent l'Histoire, et naturellement la nation s'incline. Il n'y a pas de châtiment assez sévère, elle applaudira à la dégradation publique, elle voudra que le coupable reste sur son rocher d'infamie, dévoré par le remords. Est-ce donc vrai, les choses indicibles, les choses dangereuses, capables de mettre l'Europe en flammes, qu'on a dû enterrer soigneusement derrière ce huis clos ? Non ! il n'y a eu, derrière, que les imaginations romanesques et démentes du commandant du Paty de Clam. Tout cela n'a été fait que pour cacher le plus saugrenu des romans-feuilletons. Et il suffit, pour s'en assurer, d'étudier attentivement l'acte d'accusation, lu devant le conseil de guerre.

Ah ! le néant de cet acte d'accusation ! Qu'un homme ait pu être condamné sur cet acte, c'est un prodige d'iniquité. Je défie les honnêtes gens de le lire, sans que leur coeur bondisse d'indignation et crie leur révolte, en pensant à l'expiation démesurée, là-bas, à l'île du Diable. Dreyfus sait plusieurs langues, crime ; on n'a trouvé chez lui aucun papier compromettant, crime ; il va parfois dans son pays d'origine, crime ; il est laborieux, il a le souci de tout savoir, crime ; il ne se trouble pas, crime ; il se trouble, crime. Et les naïvetés de rédaction, les formelles assertions dans le vide ! On nous avait parlé de quatorze chefs d'accusation : nous n'en trouvons qu'une seule en fin de compte, celle du bordereau; et nous apprenons même que, les experts n'étaient pas d'accord, qu'un d'eux, M. Gobert, a été bousculé militairement, parce qu'il se permettait de ne pas conclure dans le sens désiré. On parlait aussi de vingt-trois officiers qui étaient venus accabler Dreyfus de leurs témoignages. Nous ignorons encore leurs interrogatoires, mais il est certain que tous ne l'avaient pas chargé ; et il est à remarquer, en outre, que tous appartenaient aux bureaux de la guerre. C'est un procès de famille, on est là entre soi, et il faut s'en souvenir : l'état-major a voulu le procès, l'a jugé, et il vient de le juger une seconde fois.

Donc, il ne restait que le bordereau, sur lequel les experts ne s'étaient pas entendus. On raconte que, dans la chambre du conseil, les juges allaient naturellement acquitter. Et, dès lors, comme l'on comprend l'obstination désespérée avec laquelle, pour justifier la condamnation, on affirme aujourd'hui l'existence d'une pièce secrète, accablante, la pièce qu'on ne peut montrer, qui légitime tout, devant laquelle nous devons nous incliner, le bon dieu invisible et inconnaissable. Je la nie, cette pièce, je la nie de toute ma puissance ! Une pièce ridicule, oui, peut-être la pièce où il est question de petites femmes, et où il est parlé d'un certain D... qui devient trop exigeant, quelque mari sans doute trouvant qu'on ne lui payait pas sa femme assez cher. Mais une pièce intéressant la défense nationale, qu'on ne saurait produire sans que la guerre fût déclarée demain, non, non ! C'est un mensonge ; et cela est d'autant plus odieux et cynique qu'ils mentent impunément sans qu'on puisse les en convaincre. Ils ameutent la France, ils se cachent derrière sa légitime émotion, ils ferment les bouches en troublant les coeurs, en pervertissant les esprits. Je ne connais pas de plus grand crime civique.

Voilà donc, monsieur le Président, les faits qui expliquent comment une erreur judiciaire a pu être commise ; et les preuves morales, la situation de fortune de Dreyfus, l'absence de motifs, son continuel cri d'innocence, achèvent de le montrer comme une victime des extraordinaires imaginations du commandant du Paty de Clam, du milieu clérical où il se trouvait, de la chasse aux "sales juifs", qui déshonore not
Et nous arrivons à l'affaire Esterhazy. Trois ans se sont passés, beaucoup de consciences restent troublées profondément, s'inquiètent, cherchent, finissent par se convaincre de l'innocence de Dreyfus.
Je ne ferai pas l'historique des doutes, puis de la conviction de M. Scheuter-Kestner. Mais, pendant qu'il fouillait de son côté, il se passait des faits graves à l'état-major même. Le colonel Sandherr était mort, et le lieutenant-colonel Picquart lui avait succédé comme chef du bureau des renseignements. Et c'est à ce titre, dans l'exercice de ses fonctions, que ce dernier eut un jour entre les mains une lettre-télégramme, adressée au commandant Esterhazy, par un agent d'une puissance étrangère. Son devoir strict était d'ouvrir une enquête. La certitude est qu'il n'a jamais agi en dehors de la volonté de ses supérieurs. Il soumit donc ses soupçons à ses supérieurs hiérarchiques, le général Gonse, puis le général de Boisdeffre, puis le général Billot, qui avait succédé au général Mercier comme ministre de la guerre. Le fameux dossier Picquart, dont il a été tant parlé, n'a jamais été que le dossier Billot, j'entends le dossier fait par un subordonné pour son ministre, le dossier qui doit exister encore au ministère de la guerre. Les recherches durèrent de mai à septembre 1896, et ce qu'il faut affirmer bien haut, c'est que le général Gonse était convaincu de la culpabilité d'Esterhazy, c'est que le général de Boisdeffre et le général Billot ne mettaient pas en doute que le fameux bordereau fût de l'écriture d'Esterhazy. L'enquête du lieutenant-colonel Picquart avait abouti à cette constatation certaine. Mais l'émoi était grand, car la condamnation d'Esterhazy entraînait inévitablement la révision du procès Dreyfus ; et c'était ce que l'état-major ne voulait à aucun prix.
Il dut y avoir là une minute psychologique pleine d'angoisse. Remarquez que le général Billot n'était compromis dans rien, il arrivait tout frais, il pouvait faire la vérité. Il n'osa pas, dans la terreur sans doute de l'opinion publique, certainement aussi dans la crainte de livrer tout l'état-major, le général de Boisdeffre, le général Gonse, sans compter les sous-ordres. Puis, ce ne fut là qu'une minute de combat entre sa conscience et ce qu'il croyait être l'intérêt militaire. Quand cette minute fut passée, il était déjà trop tard. Il s'était engagé, il était compromis. Et, depuis lors, sa responsabilité n'a fait que grandir, il a pris à sa charge le crime des autres, il est aussi coupable que les autres, il est plus coupable gueux, car il a été le maître de faire justice, et il n'a rien fait. Comprenez-vous cela ! voici un an que le général Billot, que les généraux de Boisdeffre et Gonse savent que Dreyfus est innocent, et ils ont gardé pour eux cette effroyable chose ! Et ces gens-là dorment, et ils ont des femmes et des enfants qu'ils aiment !
Le colonel Picquart avait rempli son devoir d'honnête homme. Il insistait auprès de ses supérieurs, au nom de la justice. Il les suppliait même, il leur disait combien leurs délais étaient impolitiques, devant le terrible orage qui s'amoncelait, qui devait éclater, lorsque la vérité serait connue. Ce fut, plus tard, le langage que M. Scheurer-Kestner tint également au général Billot, l'adjurant par patriotisme de prendre en main l'affaire, de ne pas la laisser s'aggraver, au point de devenir un désastre public. Non ! le crime était commis, l'état-major ne pouvait plus avouer son crime. Et le lieutenant-colonel Picquart fut envoyé en mission, on l'éloigna de plus loin en plus loin, jusqu'en Tunisie, où l'on voulut même un jour honorer sa bravoure en le chargeant d'une mission qui l'aurait sûrement fait massacrer, dans les parages où le marquis de Morès a trouvé la mort. Il n'était pas en disgrâce, le général Gonse entretenait avec lui une correspondance amicale. Seulement, il est des secrets qu'il ne fait pas bon d'avoir surpris.

A Paris, la vérité marchait, irrésistible, et l'on sait de quelle façon l'orage attendu éclata. M. Mathieu Dreyfus dénonça le commandant Esterhazy comme le véritable auteur du bordereau, au moment où M. Scheurer-Kestner allait déposer, entre les mains du garde des sceaux, une demande en révision du procès. Et c'est ici que le commandant Esterhazy paraît. Des témoignages le montrent d'abord affolé, prêt au suicide ou à la fuite. Puis, tout d'un coup, il paye d'audace, il étonne Paris par la violence de son attitude. C'est que du secours lui était venu, il avait reçu une lettre anonyme l'avertissant des menées de ses ennemis, une dame mystérieuse s'était même dérangée de nuit pour lui remette une pièce volée à l'état-major, qui devait le sauver. Et je ne puis m'empêcher de retrouver là le lieutenant-colonel du Paty de Clam en reconnaissant les expédients de son imagination fertile. Son oeuvre, la culpabilité de Dreyfus était en péril, et il a voulu sûrement défendre son oeuvre. La révision du procès, mais c'était l'écroulement du roman-feuilleton si extravagant, si tragique, dont le dénouement abominable a lieu à l'île du Diable ! C'est ce qu'il ne pouvait permettre. Dès lors, le duel va avoir lieu entre le lieutenant-colonel Picquart et le lieutenant-colonel du Paty de Clam, l'un le visage découvert, l'autre masqué. On les retrouvera prochainement tous deux devant la justice civile. Au fond, c'est toujours l'état-major qui se défend, qui ne veut pas avouer son crime, dont l'abomination grandit d'heure en heure.

On s'est demandé avec stupeur quels étaient les protecteurs du commandant Esterhazy. C'est d'abord, dans l'ombre, le lieutenant-colonel du Paty de Clam qui a tout machiné, qui a tout conduit. Sa main se trahit aux moyens saugrenus. Puis, c'est le général de Boisdeffre, c'est le général Gonse, c'est le général Billot lui-même, qui sont bien obligés de faire acquitter le commandant, puisqu'ils ne peuvent laisser reconnaître l'innocence de Dreyfus, sans que les bureaux de la guerre croulent dans le mépris public. Et le beau résultat de cette situation prodigieuse est que l'honnête homme, là-dedans, le lieutenant-colonel Picquart, qui seul a fait son devoir, va être la victime, celui qu'on bafouera et qu'on punira. O justice, quelle affreuse désespérance serre le coeur ! On va jusqu'à dire que c'est lui le faussaire, qu'il a fabriqué la carte-télégramme pour perdre Esterhazy. Mais, grand Dieu ! pourquoi ? dans quel but ? Donnez un motif. Est-ce que celui-là aussi est payé par les juifs ? Le joli de l'histoire est qu'il était justement antisémite. Oui ! nous assistons à ce spectacle infâme, des hommes perdus de dettes et de crimes dont on proclame l'innocence, tandis qu'on frappe l'honneur même, un homme à la vie sans tache ! Quand une société en est là, elle tombe en décomposition.

Voilà donc, monsieur le Président, l'affaire Esterhazy : un coupable qu'il s'agissait d'innocenter. Depuis bientôt deux mois, nous pouvons suivre heure par heure la belle besogne. J'abrège, car ce n'est ici, en gros, que le résumé de l'histoire dont les brûlantes pages seront un jour écrites tout au long. Et nous avons donc vu le général de Pellieux, puis le commandant Ravary, conduire une enquête scélérate d'où les coquins sortent transfigurés et les honnêtes gens salis. Puis, on a convoqué le conseil de guerre.

Comment a-t-on pu espérer qu'un conseil de guerre déferait ce qu'un conseil de guerre avait fait ?

Je ne parle même pas du choix toujours possible des juges. L'idée supérieure de discipline, qui est dans le sang de ces soldats, ne suffit-elle à infirmer leur pouvoir même d'équité ? Qui dit discipline dit obéissance. Lorsque le ministre de la guerre, le grand chef a établi publiquement, aux acclamations de la représentation nationale, l'autorité absolue de la chose jugée, vous voulez qu'un conseil de guerre lui donne un formel démenti ? Hiérarchiquement, cela est impossible. Le général Billot a suggestionné les juges par sa déclaration, et ils ont jugé comme ils doivent aller au feu, sans raisonner. L'opinion préconçue qu'ils ont apportée sur leur siège, est évidemment celle-ci : "Dreyfus a été condamné pour crime de trahison par un conseil de guerre ; il est donc coupable, et nous, conseil de guerre, nous ne pouvons le déclarer innocent : or nous savons que reconnaître la culpabilité d'Esterhazy, ce serait proclamer l'innocence de Dreyfus. " Rien ne pouvait les faire sortir de là.

Ils ont rendu une sentence inique, qui à jamais pèsera sur nos conseils de guerre, qui entachera désormais de suspicion tous leurs arrêts. Le premier conseil de guerre a pu être inintelligent, le second est forcément criminel. Son excuse, je le répète, est que le chef suprême avait parlé, déclarant la chose jugée inattaquable, sainte et supérieure aux hommes, de sorte que des inférieurs ne pouvaient dire le contraire. On nous parle de l'honneur de l'armée, on veut que nous l'aimions, que nous la respections. Ah ! certes, oui, l'armée qui se lèverait à la première menace, qui défendrait la terre française, elle est tout le peuple et nous n'avons pour elle que tendresse et respect. Mais il ne s'agit pas d'elle, dont nous voulons justement la dignité, dans notre besoin de justice. Il s'agit du sabre, le maître qu'on nous donnera demain peut-être. Et baiser dévotement la poignée du sabre, le dieu, non !

Je l'ai démontré d'autre part : l'affaire Dreyfus était l'affaire des bureaux de la guerre, un officier de l'état-major, dénoncé par ses camarades de l'état-major, condamné sous la pression des chefs de l'état-major. Encore une fois, il ne peut revenir innocent sans que tout l'état-major soit coupable. Aussi les bureaux, par tous les moyens imaginables, par des campagnes de presse, par des communications, par des influences, n'ont-ils couvert Esterhazy que pour perdre une seconde fois Dreyfus. Quel coup de balai le gouvernement républicain devrait donner dans cette jésuitière, ainsi que les appelle le général Billot lui-même ! Où est-il, le ministère vraiment fort et d'un patriotisme sage, qui osera tout y refondre et tout y renouveler ? Que de gens je connais qui, devant une guerre possible, tremblent d'angoisse, en sachant dans quelles mains est la défense nationale ! et quel nid de basses intrigues, de commérages et de dilapidations, est devenu cet asile sacré, où se décide le sort de la patrie ! On s'épouvante devant le jour terrible que vient d'y jeter l'affaire Dreyfus, ce sacrifice humain d'un malheureux, d'un "sale juif" ! Ah ! tout ce qui s'est agité là de démence et de sottise, des imaginations folles, des pratiques de basse police, des moeurs d'inquisition et de tyrannies, le bon plaisir de quelques galonnés mettant leurs bottes sur la nation, lui rentrant dans la gorge son cri de vérité et de justice, sous le prétexte menteur et sacrilège de la raison d'Etat !

Et c'est un crime encore que de s'être appuyé sur la presse immonde, que de s'être laissé défendre par toute la fripouille de Paris, de sorte que voilà la fripouille qui triomphe insolemment, dans la défaite du droit et de la simple probité. C'est un crime d'avoir accusé de troubler la France ceux qui la veulent généreuse, à la tête des nations libres et justes, lorsqu'on ourdit soi-même l'impudent complot d'imposer l'erreur, devant le monde entier. C'est un crime d'égarer l'opinion, d'utiliser pour une besogne de mort cette opinion qu'on a pervertie jusqu'à la faire délirer. C'est un crime d'empoisonner les petits et les humbles, d'exaspérer les passions de réaction et d'intolérance, en s'abritant derrière l'odieux antisémitisme, dont la grande France libérale des droits de l'homme mourra, si elle n'en est pas guérie. C'est un crime que d'exploiter le patriotisme pour des oeuvres de haine, et c'est un crime, enfin, que de faire du sabre le dieu moderne, lorsque toute la science humaine est au travail pour l'oeuvre prochaine de vérité et de justice.

Cette vérité, cette justice, que nous avons si passionnément voulues, quelle détresse à les voir ainsi souffletées, plus méconnues et plus obscurcies ! Je me doute de l'écroulement qui doit avoir lieu dans l'âme de M. Scheurer-Kestner, et je crois bien qu'il finira par éprouver un remords, celui de n'avoir pas agi révolutionnairement, le jour de l'interpellation au Sénat, en lâchant tout le paquet, pour tout jeter à bas. Il a été le grand honnête homme, l'homme de sa vie loyale, il a cru que la vérité se suffisait à elle-même, surtout lorsqu'elle lui apparaissait éclatante comme le plein jour. A quoi bon tout bouleverser, puisque bientôt le soleil allait luire ? Et c'est de cette sérénité confiante dont il est si cruellement puni. De même pour le lieutenant-colonel Picquart, qui, par un sentiment de haute dignité, n'a pas voulu publier les lettres du général Gonse. Ces scrupules l'honorent d'autant plus que, pendant qu'il restait respectueux de la discipline, ses supérieurs le faisaient couvrir de boue, instruisaient eux-mêmes son procès, de la façon la plus inattendue et la plus outrageante. Il y a deux victimes, deux braves gens, deux coeurs simples, qui ont laissé faire Dieu, tandis que le diable agissait. Et l'on a même vu, pour le lieutenant colonel Picquart, cette chose ignoble : un tribunal français, après avoir laissé le rapporteur charger publiquement un témoin, l'accuser de toutes les fautes, a fait le huis clos, lorsque ce témoin a été introduit pour s'expliquer et se défendre. Je dis que cela est un crime de plus et que ce crime soulèvera la conscience universelle. Décidément, les tribunaux militaires se font une singulière idée de la justice.

Telle est donc la simple vérité, monsieur le Président, et elle est effroyable, elle restera pour votre présidence une souillure. Je me doute bien que vous n'avez aucun pouvoir en cette affaire, que vous êtes le prisonnier de la Constitution et de votre entourage. Vous n'en avez pas moins un devoir d'homme, auquel vous songerez, et que vous remplirez. Ce n'est pas, d'ailleurs, que je désespère le moins du monde du triomphe. Je le répète avec une certitude plus véhémente : la vérité est en marche et rien ne l'arrêtera. C'est aujourd'hui seulement que l'affaire commence, puisque aujourd'hui seulement les positions sont nettes : d'une part, les coupables qui ne veulent pas que la lumière se fasse ; de l'autre, les justiciers qui donneront leur vie pour qu'elle soit faite. Quand on enferme la vérité sous terre, elle s'y amasse, elle y prend une force telle d'explosion que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle. On verra bien si l'on ne vient pas de préparer, pour plus tard, le plus retentissant des désastres.

Mais cette lettre est longue, monsieur le Président, et il est temps de conclure.

J'accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam d'avoir été l'ouvrier diabolique de l'erreur judiciaire, en inconscient, je veux le croire, et d'avoir ensuite défendu son oeuvre néfaste, depuis trois ans, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables.

J'accuse le général Mercier de s'être rendu complice, tout au moins par faiblesse d'esprit, d'une des plus grandes iniquités du siècle.

J'accuse le général Billot d'avoir eu entre les mains les preuves certaines de l'innocence de Dreyfus et de les avoir étouffées, de s'être rendu coupable de ce crime de lèse-humanité et de lèse-justice, dans un but politique, et pour sauver l'état-major compromis.

J'accuse le général de Boisdeffre et le général Gonse de s'être rendus complices du même crime, l'un sans doute par passion cléricale, l'autre peut-être par cet esprit de corps qui fait des bureaux de la guerre l'arche sainte, inattaquable.

J'accuse le général de Pellieux et le commandant Ravary d'avoir fait une enquête scélérate, j'entends par là une enquête de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, dans le rapport du second, un impérissable monument de naïve audace.

J'accuse les trois experts en écritures, les sieurs Belhomme, Varinard et Couard, d'avoir fait des rapports mensongers et frauduleux, à moins qu'un examen médical ne les déclare atteints d'une maladie de la vue et du jugement.

J'accuse les bureaux de la guerre d'avoir mené dans la presse, particulièrement dans L'Eclair et dans L'Echo de Paris, une campagne abominable, pour égarer l'opinion et couvrir leur faute.

J'accuse enfin le premier conseil de guerre d'avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et j'accuse le second conseil de guerre d'avoir couvert cette illégalité, par ordre, en commettant à son tour le crime juridique d'acquitter sciemment un coupable.

En portant ces accusations, je n'ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c'est volontairement que je m'expose.

Quant aux gens que j'accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n'ai contre eux ni rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l'acte que j'accomplis ici n'est qu'un moyen révolutionnaire pour hâter l'explosion de la vérité et de la justice.

Je n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n'est que le cri de mon âme. Qu'on ose donc me traduire en cour d'assises et que l'enquête ait lieu au grand jour !

J'attends.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance de mon profond respect.

EMILE ZOLA
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J'accuse…!


"J’accuse… !"
est le titre d'un article rédigé par Émile Zola lors de l'affaire Dreyfus.
Il est publié dans le journal L'Aurore du 13 janvier 1898 sous la forme d'une lettre ouverte au président de la République française, Félix Faure.
Alfred Dreyfus est un officier français d’état-major général, d’origine juive, accusé à tort d’avoir livré des documents secrets à l’attaché militaire allemand en poste à Paris, à l’automne 1894. Après une enquête à charge, et sous la pression d’une importante campagne de presse à caractère antisémite, le capitaine Dreyfus est condamné à l'emprisonnement à perpétuité dans une enceinte fortifiée. Dégradé publiquement, il est expédié sur l’île du Diable, en Guyane française. Sa famille organise sa défense. Peu à peu, les informations s’accumulent à propos d’irrégularités graves dans l’instruction et le procès de 1894. Le véritable traître est finalement officiellement identifié en novembre 1897 : c'est le commandant Walsin Esterházy.
Devant le risque d’une contestation populaire et d’un retour de l’affaire sur le devant de la scène, les militaires qui ont fait condamner Dreyfus s’organisent afin que leurs irrégularités ne soient pas exposées publiquement. Pourtant, le lieutenant-colonel Georges Picquart, chef du service des renseignements militaires, avait découvert l’identité du véritable traître dès 1896. Mais il est limogé par l’état-major, qui se livre à des manœuvres de protection du véritable coupable, dont le but est de maintenir coûte que coûte Dreyfus au bagne.
À la fin de l’année 1897, le cercle des dreyfusards s’élargit. Le vice-président du Sénat, Auguste Scheurer-Kestner décide de prendre fait et cause pour Alfred Dreyfus. De proche en proche, ces rumeurs atteignent Émile Zola, jusque là totalement étranger à l’affaire Dreyfus. Il publie quelques articles, sans effet majeur. Mais la rumeur enfle. L’état-major de l’armée décide en retour de faire comparaître le commandant Esterházy en Conseil de guerre, où il est acquitté à l'unanimité le 11 janvier 1898.
Révolté, Émile Zola décide de frapper fort. Au travers d'un pamphlet contestant cette décision de justice au nom de valeurs universelles, l'écrivain décide de s'exposer publiquement, afin de comparaître aux assises pour qu'un nouveau procès, plus indépendant, puisse se dérouler. Par des accusations publiques et nominatives, par voie de presse, de dix acteurs de l’affaire Dreyfus, dont le ministre de la Guerre et le chef d’état-major de l’armée, le romancier sait qu'il se met sous le coup de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881, comme il l'écrit à la fin de son texte. La diffamation d'un fonctionnaire de l'État relève en effet des assises. Par là, Zola compte refaire le procès Dreyfus, mais jugé cette fois par un jury populaire indépendant du pouvoir militaire.
C'est cet article qui relance l'affaire Dreyfus, au moment où le véritable coupable (Esterházy) étant acquitté, tout pouvait sembler perdu pour le camp dreyfusard. Accusé de diffamation publique, Zola est jugé au mois de février 1898. Malgré les entraves posées par le président du tribunal, qui interdit que le sujet du procès Dreyfus ne soit évoqué car il a déjà été jugé, plus de cent témoins parviennent à s'exprimer librement. Zola est cependant condamné au maximum de la peine et doit s’exiler à Londres. Mais le procès, qui a duré plus de deux semaines, a permis de montrer les failles de l’accusation contre Alfred Dreyfus et mène, quelques mois plus tard, au processus de révision de l’affaire du capitaine.
"J'accuse...!", l’article d’Émile Zola, au travers de son engagement et en raison des résultats obtenus, représente ainsi le symbole de l'éloquence oratoire et du pouvoir de la presse mis au service de la défense d'un homme et de la vérité.



Émile Zola.




Émile Zola en pleine gloire s'engage dans l'affaire Dreyfus.


En 1898, Émile Zola est un écrivain au sommet de la gloire. Bien qu'il n'ait jamais pu se faire élire à l'Académie française, il est décoré de la Légion d'honneur et préside la Société des gens de lettres. Ayant déjà achevé son cycle romanesque des Rougon-Macquart en vingt volumes, il termine à ce moment-là un triptyque, Les Trois Villes, et s'apprête à en commencer un autre, Les Quatre Évangiles. Il est à l'abri du besoin, même à la tête d'une petite fortune, après des décennies de vache maigre. Il n'a plus rien à prouver ni à gagner dans ce nouvel engagement.
Reconnu avant tout comme romancier, Zola a pourtant débuté sa carrière d'homme de lettres dans la presse, dont il a compris le pouvoir croissant. Journaliste passé par toutes les rubriques de nombreux journaux, y compris les faits divers, il y a acquis la maîtrise d'une écriture tournée vers l'efficacité. Surtout, son éloquence en fait l'un des éditorialistes à la fois les plus respectés et les plus craints de la presse parisienne.
Il s'est aussi fait longtemps connaître comme critique d'art, épinglant ou louant les nouveaux mouvements picturaux, comme les anciens. Son passage au Figaro a été particulièrement remarqué, quotidien qu'il quitte officiellement le 22 septembre 1881 dans un article à la une, "Adieux" , pour se consacrer entièrement aux Rougon-Macquart.
Avant ses premiers contacts à l'occasion de l'affaire Dreyfus, Zola n'a jamais fait de politique, hormis un bref intermède à la chute du Second Empire, afin d'obtenir un poste de sous-préfet, sans succès. Observateur attentif de cette fin de régime et de la naissance de la Troisième République, il s'est tenu à l'écart de tout engagement. Mieux, son observation du monde politique le rend sceptique, et il gardera toujours une once de mépris et d'incrédulité face à un personnel politique, beaucoup trop compromis à son goût. Mais il reste convaincu que la République et la démocratie sont les meilleurs garants des libertés publiques. Zola sait, la connaissant bien, qu'il peut compter sur une presse de contre-pouvoir, pour le jour où il décidera de s'engager pour une cause
L'affaire Dreyfus jusqu'en janvier 1898

Affaire Dreyfus.

L'affaire Dreyfus commence à l'automne 1894 sur la base d'une lettre appelée « bordereau ». Cette lettre prouve que des fuites sont organisées vers l'ambassade d'Allemagne à Paris. Un capitaine d'état-major de confession juive, Alfred Dreyfus, est alors accusé d'espionnage et condamné au bagne à perpétuité car son écriture ressemble à celle du bordereau. Malgré les dénégations de l'accusé, un dossier vide de preuves, l'absence de mobile, le Conseil de guerre le condamne à l'unanimité. Cette unanimité emporte l'adhésion quasi-totale de l'opinion publique française : Dreyfus a trahi et a été justement condamné, pense-t-on. Le capitaine est dégradé dans la cour d'honneur de l'École militaire à Paris le 5 janvier 1895, puis expédié à l'île du Diable, en Guyane française. Deux années passent.
La famille du capitaine n'a jamais accepté les circonstances de cette condamnation. Mathieu Dreyfus, le frère du condamné, et Lucie Dreyfus, son épouse, ne peuvent s'y résoudre et engagent tout leur temps et leurs moyens. Petit à petit, des informations filtrent, des détails s'amoncèlent encourageant la famille dans la voie de la révision. Parallèlement, Georges Picquart, nouveau chef des services secrets français, s'aperçoit à l'été 1896, que le véritable auteur du bordereau n'est pas Alfred Dreyfus, mais Ferdinand Walsin Esterházy, commandant d'infanterie, criblé de dettes. Fort de ces constatations, le lieutenant-colonel Picquart prévient ses chefs. Mais ces derniers refusent de rendre l'erreur publique et insistent afin que les deux affaires restent séparées. Devant l'insistance du lieutenant-colonel Picquart, celui-ci est limogé et transféré en Afrique du Nord. Alors qu'il est l'objet de diverses machinations orchestrées par son ancien subordonné, le commandant Henry, Picquart confie ses secrets à son ami, l'avocat Louis Leblois. Celui-ci, révolté par l'iniquité faite au capitaine Dreyfus, se confie à son tour au vice-président du Sénat Auguste Scheurer-Kestner, mais tous deux décident de garder le secret faute de preuves positives.
Le tournant vient de la publication du fac-similé du bordereau par le journal Le Matin en novembre 1896. L'écriture du coupable est placardée dans tout Paris et, inévitablement, elle est reconnue : c'est celle d'Esterházy. Mathieu Dreyfus en est informé et Lucie Dreyfus porte plainte contre Esterházy. Auguste Scheurer-Kestner intervient alors officiellement, et devient la cible des nationalistes et des antisémites. Le haut-commandement vole au secours d'Esterházy. Devant les risques présentés par les interrogations de l'opinion publique et l'éventuelle mise en place d'une enquête parlementaire en conséquence, il n'a d'autre choix que de faire comparaître Esterházy en Conseil de guerre. L'intérêt de cette décision pour les militaires est de fermer définitivement la voie juridique à la révision de l'affaire Dreyfus, par un acquittement contre lequel il ne peut pas y avoir d'appel. L'audience est ouverte le 10 janvier 1898. Adroitement manipulés, l'enquêteur, de Pellieux, et les militaires magistrats acquittent le véritable traître au terme d'une parodie de justice de deux journées, à l'issue d'un délibéré de trois minutes. En réponse, Zola, qui avait déjà écrit trois articles assez modérés dans Le Figaro, décide de frapper un grand coup au travers d'une lettre ouverte au président de République.
Zola devient acteur de l'Affaire

Émile Zola dans l’affaire Dreyfus.

La source du combat d'Émile Zola est à rechercher dans la tradition d'engagement politique de l'intellectuel, illustrée avant lui, et notamment, par Voltaire et l'affaire Calas au XVIIIe siècle ou encore plus récemment, par Victor Hugo, dont l'affrontement avec Louis Napoléon Bonaparte reste vivant dans tous les esprits.
Ces écrivains ont su à l'occasion consacrer leur savoir-faire et leur habileté rhétorique à combattre l'intolérance et l'injustice. Ils ont mis leur célébrité au service de la cause défendue, sans souci des conséquences. Le camp dreyfusard cherchait à générer un engagement de ce type, souhaitait l'emblème littéraire au profit de leur cause. La presse de l'automne-hiver 1897-1898 fait référence de nombreuses fois à l'affaire Calas ou au Masque de fer, en réclamant un nouveau Voltaire pour défendre Alfred Dreyfus.
Mais les grandes plumes avaient disparu : Honoré de Balzac, Guy de Maupassant, Gustave Flaubert, ou même Alphonse Daudet, qui meurt à ce moment-là, en décembre 1897. Des grands hommes de lettres célèbres, ne restait qu'Émile Zola. Sollicité, il décide d'intervenir directement dans le débat au cours de l'automne 1897, après une longue réflexion. C'est que jusqu'à cette date, le romancier a ignoré pratiquement l'affaire Dreyfus. Elle ne l'intéressait pas, sauf à craindre la montée des périls antisémites qui le navraient.
Approché par le vice-président du Sénat Auguste Scheurer-Kestner, Zola est convaincu de l'iniquité de la décision de justice ; le sénateur détient en effet des informations indirectes mais sûres de l'avocat Louis Leblois. Ce dernier, confident du colonel Picquart, ex-chef des Renseignements militaires, le conseille ; ce cercle restreint connaît depuis la fin de l'été le nom du véritable coupable, le commandant Esterházy. En cette fin d'année 1897, Zola, révolté par l'injustice et les réactions insultantes de la presse nationaliste, décide d'écrire plusieurs articles dans Le Figaro en faveur du mouvement dreyfusard naissant. Le premier, intitulé M. Scheurer-Kestner, paraît le 25 novembre 1897 et se veut un plaidoyer en faveur de l'homme politique courageux qui se dresse contre l'injustice de la condamnation du capitaine Dreyfus. C'est cet article qui scande le leitmotiv des Dreyfusards pour les années à venir : "La vérité est en marche et rien ne l'arrêtera", un trait qui exprime le sens de la formule de l'auteur des Rougon-Macquart.
Cet article, et les deux suivants, titrés "Le Syndicat" le 1er décembre et "Procès-verbal" le 5 décembre, restent sans effet notoire. Les militaires, pas plus que les hommes politiques, ne sont impressionnés par cet engagement résolu, mais encore modéré.
Cependant, l'engagement relatif d'Émile Zola a indigné une partie du lectorat du Figaro. Des pressions nombreuses incitent sa direction à informer le romancier que ses colonnes lui seront désormais fermées. Fernand de Rodays, l'un de ses directeurs, le plus favorable à la cause dreyfusarde, décide alors de passer la main à son associé et se retire de la direction du Figaro.
La légende, entretenue par Zola lui-même, veut que l'écrivain ait rédigé l'article "J’accuse… ! " en deux jours, entre le 11 et le 13 janvier, sous le coup de l'émotion issue du verdict d'acquittement rendu au profit du commandant Esterházy. Mais les spécialistes ne sont pas de cet avis. La densité des informations contenues dans l'article et divers indices démontrant l'intention de Zola font pencher plutôt pour une préméditation qui remonte bien avant le procès Esterházy, fin décembre 1897.
Du reste, il semble que Zola ne croyait pas à la condamnation d'Esterházy, d'après son meilleur ami, Paul Alexis, à qui Zola révèle une semaine avant la fin du procès sa certitude de l'acquittement du véritable traître. Mais les deux options sont toutefois envisagées : ou Esterházy est reconnu coupable et l'article appuiera sur les zones d'ombre de l'Affaire en exigeant la révision ; ou c'est l'acquittement et le pamphlet n'en sera que plus redoutable. Dans les deux cas, l'objectif est de répondre violemment à l'iniquité : Zola décide d'un coup d'éclat.
Après le retrait du Figaro, et après avoir échoué dans ses contacts avec d'autres journaux, Émile Zola songe à publier son futur texte en plaquette, puisqu'il ne dispose plus de support de presse pour exprimer son indignation. C'est à ce moment que Louis Leblois, ami du colonel Picquart, lui suggère de se rapprocher du journal L'Aurore et de Clemenceau.
"J’accuse… !" paraît dans l'édition du 13 janvier 1898 du journal L'Aurore, deux jours seulement après l'acquittement d'Esterhazy par le conseil de guerre le 11 janvier, alors que ce jugement semblait ruiner tous les espoirs nourris par les partisans d'une révision du procès ayant condamné Dreyfus. L'article, distribué dès huit heures du matin, fait toute la "une" et une partie de la seconde page du quotidien, dont 200 000 à 300 000 exemplaires s'arrachent en quelques heures à Paris. C'est le texte d'un écrivain, une vision de romancier qui transforme les acteurs du drame en personnages de roman.
Charles Péguy, est témoin de l'évènement :
"Toute la journée, dans Paris, les camelots à la voix éraillée crièrent L'Aurore, coururent avec L'Aurore, en gros paquets sous les bras, distribuèrent L'Aurore aux acheteurs empressés. Le choc fut si extraordinaire que Paris faillit se retourner."
Coïncidence, au moment même où les premiers exemplaires de "J’accuse… !" sont vendus sur le pavé parisien, Picquart est arrêté à son domicile et incarcéré au Mont-Valérien. Le même jour, les élections du président du Sénat et de ses vice-présidents voient la défaite d'Auguste Scheurer-Kestner, premier homme politique dreyfusard, désavoué par ses pairs au surlendemain du verdict d'acquittement du procès Esterházy. C'est dans ce contexte difficile pour les défenseurs d'Alfred Dreyfus que paraît "J’accuse… !".
L'Aurore


Presse et édition dans l'affaire Dreyfus.


Le support du texte d'Émile Zola est un jeune quotidien militant, le journal L'Aurore. Il s'agit d'une feuille du matin très récemment créée, à la fin du mois d'octobre 1897. Le quotidien n'a donc que trois mois d'existence au moment de la parution de l'article de Zola. Le jeudi 13 janvier 1898, le titre affiche ainsi le no 87.
Son fondateur et directeur, Ernest Vaughan, politiquement très marqué par Proudhon, avait adhéré à l'Internationale dès 1867. Collaborateur de plusieurs journaux, il était devenu le gérant de l'Intransigeant en 1881, qu'il dut quitter à cause d'un différend avec son beau-frère, Henri Rochefort en 1888. Après avoir créé L'Aurore en 1897, il quittera la presse en 1903.
[b]Lors de ce lancement, Vaughan tient absolument à s'attacher les services de Georges Clemenceau, qui vient de faire cesser la parution de la Justice quelques mois plus tôt, après seize ans de parution et 688 éditoriaux.
Une autre personnalité du journal est Alexandre Perrenx, quarante-quatre ans en janvier 1898. C'est le gérant du journal, dont le nom sera connu essentiellement au moment du procès d'Émile Zola, comme son co-accusé, défendu par Albert Clemenceau, le frère de l'éditorialiste. Il semble toutefois n'avoir joué aucun rôle dans la publication du texte de Zola.
L'Aurore est donc un petit quotidien parisien avant tout orienté vers la vie artistique et littéraire parisienne. Il offre aussi une tribune politique à un centre gauche républicain progressiste, principalement incarné par Georges Clemenceau, son éditorialiste. Logé rue Montmartre au troisième étage d'un immeuble en arrière-cour, les locaux sont modestes. L'équipe de rédaction est réduite à une demi-douzaine de collaborateurs, provenant principalement des quotidiens la Justice, comme Gustave Geffroy, ou l'Intransigeant.
Le journal dispose de sa propre composition, mais pas de son imprimerie. L'impression du journal est confiée à l'imprimerie Paul Dupont, qui traite aussi la production du Radical, du Jour et de la Patrie. C'est aussi la raison pour laquelle ces quatre journaux portent la même adresse, celle de leur imprimeur.
Le principal collaborateur de Vaughan est Urbain Gohier, dont les outrances anti-militaristes feront fuir de nombreux lecteurs dreyfusards et provoqueront le départ de Clemenceau en 1899. L'équipe rédactionnelle comprend aussi un collaborateur de poids en la personne de Bernard Lazare, auteur des premières brochures éditées pour défendre Alfred Dreyfus. C'est lui qui, en quelques semaines, convainc l'équipe rédactionnelle du journal de l'iniquité.
L'Aurore restera le chef de file des journaux dreyfusards parisiens en offrant un espace d'expression à toutes les principales figures du mouvement. Émile Zola y reste fidèle jusqu'à sa mort, offrant même au quotidien la publication en feuilleton de son roman Fécondité, au retour de son exil londonien, en 1899.
La publication du pamphlet de Zola constitue l'heure de gloire du quotidien, par ailleurs d'une audience fort modeste. Alors que les tirages moyens sont très généralement inférieurs à 30 000 exemplaires, ils culminent certainement au-delà de 200 000 exemplaires à cette mi-janvier 1898, mais on ne connaît pas exactement la diffusion de l'édition du 13 janvier 1898, qui est située entre 200 000 et 300 000 copies. La parution du titre cesse le 2 août 1914, au moment de l'ouverture des hostilités avec l'Allemagne, par défaut d'employés, tous mobilisés.
Un titre percutant, "un cri pour la rue"


La suite ------> http://www.loree-des-reves.com/module ... php?topic_id=774&forum=15


#168 L'Epiphanie
Loriane Posté le : 06/01/2013 14:46
Le 6 Janvier Nous fêterons l' Épiphanie

Epihanie (du grec traduit en latin "Epi" : dans le monde "Phanie" : manifestation), appelée aussi Théophanie (du Grec "Théo": Dieu, "phanie": apparition, manifestation) Dans la culture Grecque les "Épiphanes"sont les divinités qui apparaissent aux hommes, comme Zeus, Athéna, Hermès, Héra, Poséidon, Déméter, Héphaïstos, Aphrodite, Arès, Artémis, Hestia, Dyonisos, Apollon...
Cette fête est une fête Chrétienne qui fait partie du cycle de Noël, elle célèbre le Messie incarné et plus précisément, depuis le IV éme siècle elle évoque la légende de la visite des rois mages venus de tous les pays pour rendre hommage à Jésus, l'enfant dieu, né dans la crèche et recevant des cadeaux fameux dont, l'or, la myrrhe et l'encens. Cette fête correspond à la présentation de Jésus enfant aux Rois Mages.
Ce jour est aussi celui du premier miracle des noces de Cana et avant tout la date de baptême du Christ.




L' origine de la fête de l'épiphanie.

Une fois encore nous retrouvons une origine profane sur laquelle la chrétienté à posé une célébration religieuse.
Avant le christianisme donc, à l'époque romaine nous trouvons les saturnales et les fêtes de la lumière. La date de l'Épiphanie correspond à l'origine à une fête païenne : sous l'antiquité, les Romains fêtent les Saturnales qui durent sept jours pendant lesquels la hiérarchie sociale et la logique des choses peuvent être critiquées sinon brocardées et parodiées.
À cette occasion, par exemple :
Les soldats tirent au sort, grâce à une fève, un condamné à mort qui devient "roi" le temps des réjouissances. Une fois les Saturnales achevées, la sentence est exécutée.
Parmi les jeunes soldats, un roi est élu et peut commander tout ce qui lui plait.
Peut être opéré un changement de rôle uniquement durant la fête des Saturnales entre le "maître" et l'"esclave" déterminé ou non par tirage au sort.
En trouvant sa place le jour de l'Épiphanie, cette tradition a évolué et perdure au cours des siècles : On peut dire que cette fête a donc été "récupérée" par la tradition chrétienne.
L'Épiphanie, fait partie du cycle de Noël et tire son fond et son sens des célébrations païennes de la Lumière. En effet, Noël est d'abord un cycle :
Celui-ci atteint son apogée au jour marquant le solstice d'hiver, le 22 décembre. Cette nuit du solstice — la plus longue de l'année — annonce le rallongement des jours et — par extension — la renaissance de la Lumière censée être à l'origine de toutes choses. Puis la célébration se prolonge après le 25 décembre durant un nombre de jours hautement symbolique : 12 jours et 12 nuits.
Le nombre 12 représentant entre autres la Totalité (12 mois, 12 heures, 12 Dieux Olympiens, 12 Tribus d'Israël, 12 Apôtres, etc.)
Le cycle prend fin le 6 janvier. C'est à ce moment que les jours commencent à s'allonger de façon sensible, que la promesse de la nuit solsticiale est tenue. On célèbre alors l'Épiphanie, la manifestation de la Lumière. Par sa forme ronde et sa couleur dorée, la galette symbolise le soleil. Il est à noter également que c'est ce jour (en tout cas son équivalent, car le calendrier alors en vigueur — le calendrier julien — diffère du nôtre) qu'avait lieu sous la Rome antique la fête des 12 Dieux Épiphanes (autrement dit les 12 Olympiens).
Le christianisme a repris tout ce fonds symbolique en assimilant la lumière au Christ, puisqu'il est annoncé comme étant la parole qui éclaire le monde.
Donc jusqu'au IVéme siècle , avant la conversion de l'empire romain au christianisme la fête est une des plus grandes fêtes de l'année car Noël n'est pas fêté le 25 décembre mais, selon l'usage chrétien ancien, le 6 janvier.
Cela correspond aussi aux anciennes traditions familiales de l’époque, selon lesquelles un enfant ne devient le fils de son père que le jour de sa présentation à lui et la reconnaissance du fils par son père, et ce jour là, on rend aussi grâce à la mère pour cet enfant reconnu par son père et qui se soumet à sa volonté.
Le baptême de Jésus dans le Jourdain correspond donc à cette présentation du Fils au Père, c’est aussi l’acte de la soumission de Jésus à la volonté divine et c’est aussi la date où le Père se révèle à lui. La nativité fêtée prend alors une signification plus théologique que dans l’Église catholique romaine, puisque c’est aussi traditionnellement la date par laquelle il reçoit du père la révélation de sa mission prophétique : ce qui est fêté est plus la naissance du "Christ sauveur" et la manifestation de Dieu (théophanie), que celle de l’enfant Jésus, même si cette célébration est directement liée à sa naissance.
A partir du 1er siècle apparaît la fête de Noel qui détrônera la fête du 6 Janvier, cependant celle-ci ne disparaît pas mais elle change de forme, de rayonnement, et elle subira alors divers orientations selon les régions où elle est pratiquée. |
Longtemps, le 6 janvier, l'Epiphanie fût plus important que le jour de Noël.
Encore actuellement, en Espagne ce sont les Rois mages qui apportent les cadeaux à l'Epiphanie et non à Noel. Les Rois Mages sont bien plus importants dans le coeur des enfants espagnols que le Père Noel et le 6 janvier est l'occasion d'une grande fêtes et de défilés dans les rues espagnoles.





Transformation de la fête


À partir du XIIe siècle, l'épiphanie se transforme en fête des rois mages, et ceux -ci sont célébrés par l'Église.
On invente des reliques à Milan. Elles sont transférées à Cologne par Frédéric Barberousse. La châsse des rois mages (Dreikönigenschrein en allemand) est aujourd'hui conservée dans la cathédrale de Cologne.
L'Adoration des mages devient, à partir du XVe siècle, un thème prisé par les peintres. C'est aussi un moyen de présenter l'universalité du christianisme.

L'Épiphanie a lieu 12 jours après Noël. Ces 12 jours représentent aussi le décalage entre le calendrier lunaire et le calendrier solaire. Une année fait 12 mois lunaires (à l'origine le mois représentait la période entre deux nouvelles lunes, soit 29,5 jours). Cela fait un total de 354 jours. Il faut ajouter presque 12 jours (comme les 12 mois de l'année) pour atteindre l'année solaire. Donc six jours après Noël et six jours avant l'Épiphanie, se déroule le passage à la nouvelle année. Autrefois on fêtait, le jour de l'An, et la circoncision de Jésus.
Car comme pour tout enfant juif, elle se déroulait 7 jours après la naissance.




L'hommage des Mages d'Orient

La naissance de Jésus est racontée par deux Évangiles : Matthieu et Luc. Selon Luc, ce sont des bergers qui viennent rendre hommage à Jésus ; selon Matthieu, ce sont les Rois Mages.
Le texte biblique emploie le terme de mage. En général, un mage désigne à l'origine un prêtre perse ou mède, par exemple, originaire de Babylone. Ils étaient réputés pour leur connaissance en astronomie et en astrologie. On employait aussi le terme grec dans un sens péjoratif, avec celui de magicien. Ce terme est à l'origine de la magie, du magicien et de ce qui est magique.





Les textes religieux anciens disent :

Cum ergo natus esset Iesus in Bethleem Iudaeae in diebus Herodis regis ecce magi ab oriente venerunt Hierosolymam dicentes : ubi est qui natus est rex Iudaeorum ? vidimus enim stellam eius in oriente et venimus adorare eum.
Jésus étant né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem en disant : "Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu, en effet, son astre à son lever et sommes venus lui rendre hommage."

Videntes autem stellam gavisi sunt gaudio magno valde et intrantes domum invenerunt puerum cum Maria matre eius et procidentes adoraverunt eum et apertis thesauris suis obtulerunt ei munera aurum tus et murram.
À la vue de l'astre ils se réjouirent d'une très grande joie. Entrant alors dans le logis, ils virent l'enfant avec Marie sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage ; puis, ouvrant leurs cassettes, ils lui offrirent en présents de l'or, de l'encens et de la myrrhe.
En fait les Rois Mages n'étaient, à l'origine, ni rois, ni trois. Le texte biblique indique seulement que ce sont des mages venus d'orient. Si on se conforme à la Bible on ne peut employer que cette expression : les Mages d'Orient. Et ils ont offert à Jésus de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Ils ont offert trois présents, on les a alors représentés avec trois personnages, chacun offrant un cadeau.
Plusieurs interprétations et traditions se sont ensuite développées au fil des siècles...

Qui étaient les rois mages ? Le texte le plus ancien présentant le nom des mages est un manuscrit latin nommé Excerpta Latini Barbari, du VIIIe siècle. C'est une traduction (en mauvais latin) d'un texte grec d'Alexandrie du VIe siècle :
magi autem vocabantur Bithisarea Melchior Gathaspa.
Bède, dit le Vénérable, moine anglais né à la fin du VIIe siècle), dans Expositio in Matthaei Evangelium, indique l'origine de ces trois mages :
Mystice autem tres Magi tres partes mundi significant, Asiam, Africam, Europam, sive humanum genus, quod a tribus filiis Noe seminarium sumpsit.

Les mages représentent les trois continents : Melchior représente l'Europe, Gaspard l'Asie, et Balthazar (au teint sombre) c'est à dire qu'ils représentent le genre humain. Ils sont trois, comme les trois fils de Noé : Sem, Cham et Japhet. C'est à partir de ces trois fils que toute la terre fut peuplée, selon le récit de la Genèse.
Un autre texte latin de cette époque, nommé Excerpta et Collectenea, attribué à tort à Bède, apporte plus de précisions. Il semble être une description d'une œuvre d'art (certainement la traduction d'un texte grec) :

Magi sunt, qui munera Domino dederunt : primus fuisse dicitur Melchior, senex et canus, barba prolixa et capillis, tunica hyacinthina, sagoque mileno, et calceamentis hyacinthino et albo mixto opere, pro mitrario variæ compositionis indutus : aurum obtulit regi Domino.
Secundus, nomine Caspar, juvenis imberbis, rubicundus, mylenica tunica, sago rubeo, calceamentis hyacinthinis vestitus : thure quasi Deo oblatione digna, Deum honorabat.
Tertius, fuscus, integre barbatus, Balthasar nomine, habens tunicam rubeam, albo vario, calceamentis melinicis amictus : per myrrham Filium hominis moriturum professus est.
Ce qui signifie :
Ainsi, le premier mage, Melchior, vieux et blanc, barbu et chevelu, offre de l'or, symbole de la royauté.
Le second, Caspar, jeune imberbe au teint rouge, offre de l'encens, symbole de la divinité.
Le troisième, Balthasar, barbu au teint sombre, offre de la myrrhe qui rappelle que le Fils de l'homme est mortel.




L'OR, la myrrhe et l'encens

L'or est le métal précieux connu depuis la naissance de l'humanité, la myrrhe est une résine odorante fournie par un arbre d'Arabie, le balsamier. Et l'encens est une gomme résine aromatique, extrait du Boswellia sacra, de combustion lente l'encens était utilisée dans les services religieux, au cours des sacrifices dans le but d'évacuer les odeurs indésirables dues à ce genre de pratiques.





Tirer les Rois

La tradition veut que l'Épiphanie soit l'occasion de "tirer les rois" : une figurine est cachée dans une pâtisserie et la personne qui obtient cette fève devient le roi de la journée. La fève dans la galette des rois remonte au temps des Romains. La fève est une plante potagère de la famille des légumineuses et par extension, la fève désigne une graine enfermée dans une gousse : fève de cacao, café... La fève vient du latin faba.
Cet emploi de la fève, pour interroger le sort, remonte aux Grecs, qui se servaient de fèves pour l'élection de leurs magistrats. Nous avons transporté au commencement de janvier une fête que les anciens célébraient vers la fin de décembre, au solstice d'hiver, et que les Romains, s'il faut en croire Lucien, Strabon et Vossius, avaient empruntée des Perses.
L'élection de ce roi de circonstance se faisait à table comme chez nous ; mais après avoir été traité pendant la courte durée de son règne avec tout le respect et tous les égards dus à son rang, le monarque éphémère était pendu pour terminer la fête. Il est pourtant bon d'ajouter qu'il était choisi dans la classe des esclaves, et plus souvent parmi les criminels.
Cette pratique trouverait son origine dans les Saturnales de la Rome antique. Pendant ces fêtes païennes célébrées début janvier, les rôles étaient inversés entre les maîtres et les esclaves qui devenaient les "rois d'un jour". C'est une fève blanche ou noire qui était déposée pour les scrutins.
Si la tradition est d'origine religieuse, elle est devenue une tradition familiale où on se rassemble pour découper la fameuse galette. Celui qui trouvera la fève sera couronné roi ... et choisira sa reine.
Ce n'est que vers 1875 que les figurines en porcelaine remplacent les fèves.
Les Romains pratiquent déjà l'usage d'une fève dissimulée dans un gâteau pour désigner le roi. Existait également chez les romains, la tradition selon laquelle le plus jeune enfant de la famille se glisse sous la table et désigne la part revenant à chaque convive .





En France

Une chanson populaire raconte comment les Rois mages sont venus d'Afrique.
Pour l'Evangile, ils arrivèrent de l'Orient. Peut être viennent ils tout simplement du mystérieux pays d'où sont originaires les Saintes Maries de la Mer et qui porta longtemps le nom d'Egypte.
Depuis le XIVe siècle, on mange la galette des Rois à l'occasion de cette fête. La tradition veut que l'on partage la galette en autant de parts que de convives, plus une.
Cette dernière, appelée "part du Bon Dieu", "part de la Vierge" ou "part du Pauvre", est destinée au premier pauvre qui se présenterait au logis. Il y avait aussi la part des absents - le fils aux armées, le parent sur un vaisseau du roi, le pêcheur qui n'était pas rentré.
La traditionnelle fève est accompagnée ou remplacée par un petit sujet caché à l'intérieur de la pâte de la galette des Rois.
La personne ayant dans sa part la fève est symboliquement couronnée roi ou reine et doit offrir la prochaine galette ; quant à celui qui a le sujet, il doit offrir la boisson (mousseux, muscat, ou champagne selon la bourse... ).

Dans le sud-ouest de la France, traditionnellement, on ne prépare pas une galette, mais un gâteau des rois qui est une brioche en forme de couronne, que l'on nomme "còca" en occitan et qui est couverte de sucre granulé.
Dans le sud-est, cette même couronne est, en plus du sucre, garnie et couverte de fruits confits. Un santon (généralement santon-puce) tend à remplacer la fève.
Cette "couronne des Rois" est toujours très présente mais se fait souvent concurrencer par la galette, sans fruits confis et donc moins chère.
À Paris Les artisans boulangers-pâtissiers offrent tous les ans la galette de l'Élysée.
Cette galette ne contient pas de fève de façon à ce que le président de la République ne puisse pas être couronné.
Cette tradition remonte à l'année 1975, date à laquelle fut offerte à Valéry Giscard d'Estaing une galette géante d'un mètre de diamètre.





Coutumes dans les autres pays

--En Espagne, au Portugal (Bolo Rei) et dans les pays d'Amérique latine : Le Día de los Reyes Magos y est souvent un jour férié et les enfants y reçoivent leurs cadeaux plutôt qu'à Noël.
--En Belgique et aux Pays-Bas : on mange également une galette à la pâte d’amande.
Le plus jeune se cache sous la table pour désigner les parts et le roi du jour choisit sa reine.
Pendant la journée les enfants parcourent les rues en chantant la chanson de l’étoile et font du porte à porte pour recevoir des mandarines et des bonbons.
Cette coutume tend à disparaître en Belgique. Dans les campagnes flamandes cela se fait encore.
Notons au passage qu’en Wallonie, c’est à ce moment que commence la préparation du Carnaval.
Dans le sud des États-Unis la tradition de tirer les Rois existe sous le nom de king cake.
Ceux-ci sont mangés pendant toute la période qui va de l'Épiphanie jusqu'au carnaval de mardi gras.
--En Grèce et à Chypre, il n'y a pas de galette "des rois" à proprement parler.
Mais la Vassilopita est aujourd'hui une galette en l'honneur de saint Basile de Césarée.
Cette galette est préparée la veille du nouvel an et ce n'est qu'au 1er janvier, jour anniversaire de la mort du saint qu'elle est coupée. On y dispose traditionnellement une pièce en or, mimant ainsi une disposition que fit adopter le saint pour répartir de manière égale la rançon non utilisée pour stopper le siège de Césarée.
Toutefois, l'origine de la tradition byzantine remonte très certainement aux Kronia de la Grèce antique et aux Saturnales de Rome, comme l'a démontré l'anthropologue Margarett Hasluck.
--En Bulgarie pour l l'Épiphanie, les hommes réalisent une danse traditionnelle, le "horo" dans l'eau glacée.
Selon les pays, des festivités particulières issues de traditions locales, sont organisées.
--En Angleterre, comme en Bourgogne, anciennement, on préférait former un couple "d'occasion" en mettant dans la galette une fève et un petit pois.
--Dans l'église orthodoxe, on célèbre ce jour-là le baptême de Jésus dans le Jourdain. Cet évènement s'est déroulé une trentaine d'années plus tard. Et donc ce n'est pas une fève que l'on tire, mais une croix que l'on repêche dans l'eau. Le prêtre lance une croix et c'est au premier baigneur qui la retrouve...
--En Grèce, en Bulgarie, en Roumanie, en Serbie et dans une partie de la Russie, dans certains pays de tradition byzantine, une croix est lancée par l'évêque dans un fleuve ou dans la mer et les jeunes gens rivalisent, en cette saison froide, pour plonger et la rapporter.
La fête s'appelle généralement Théophanie et elle est préparée par un jeûne strict le 5 janvier.
--À Jérusalem, à l'Athos, en Russie, en Serbie et en Géorgie, la fête est célébrée le 6 janvier selon le calendrier julien qui coïncide actuellement avec le 19 janvier du calendrier grégorien.
--En Arménie La fête est une des plus grandes fêtes de l'année car Noël n'est pas fêté le 25 décembre mais selon l'usage chrétien ancien, la naissance de jésus est toujours fêtée le 6 janvier.
Le baptême de Jésus dans le Jourdain correspond donc à cette présentation du Fils au Père, c’est aussi l’acte de la soumission de Jésus à la volonté divine et c’est aussi la date où le Père se révèle à lui.
La nativité fêtée prend alors une signification plus théologique que dans l’Église catholique romaine, puisque c’est aussi traditionnellement la date par laquelle il reçoit du père la révélation de sa mission prophétique : ce qui est fêté est plus la naissance du "Christ sauveur" et la manifestation de Dieu (théophanie), que celle de l’enfant Jésus, même si cette célébration n' est pas directement liée à sa naissance.

LM

liens à écouter


http://youtu.be/owVJ7ppTwPg j'aime la galette
http://youtu.be/sU-LuJSTHXw J'aime la galette
http://youtu.be/Gl9AuM5Og5E l'Arlésienne barenboïm
http://youtu.be/le4aXLnMLmY la marche des rois orchestre
http://youtu.be/owVJ7ppTwPg la galette
http://youtu.be/mavl0B_SAcM sheila
http://youtu.be/JSZkaIaVIpE ++
http://youtu.be/BQx7vH_6SQ0 la marche des rois historique

Notes sur la marche des rois :


La musique est bien plus ancienne puisqu'elle attribuée à Lully (1632-1687) Lully ou une inspiration populaire. Mais il n'est pas certain que Lully ait jamais composé la marche de Turenne mais sans preuve que cela soit de lui, Bizet n'a fait que reprendre un air ancien pour son Arlésienne ...
L'auteur des paroles n'est autre que Joseph Domergue, curé doyen d'Aramon de 1691 à 1728, mort à Avignon en 1729. Elle a été publiée pour la première fois en 1743 dans un recueil de noëls provençaux de Saboly. La musique empruntée à la marche de turenne, est attribuée à Lully.

Paroles


version la plus récente

De bon matin, j'ai rencontré le train
De trois grands Rois qui allaient en voyage
De bon matin, j'ai rencontré le train
De trois grands Rois dessus le grand chemin.

Venaient d'abord Des gardes du corps,
Des gens armés avec trente petits pages,
Venaient d'abord Des gardes du corps,
Des gens armés dessus leurs justaucorps.

Puis sur un char doré de toutes parts,
On voit trois Rois modestes comme des anges,
Puis sur un char doré de toutes parts,
Trois Rois debout parmi les étendards.

L'étoile luit Et les Rois conduit
Par longs chemins devant une pauvre étable,
L'étoile luit Et les Rois conduit
Par longs chemins devant l'humble réduit.

Au Fils de Dieu qui naquit en ce lieu
Ils viennent tous présenter leurs hommages,
Au Fils de Dieu qui naquit en ce lieu
Ils viennent tous présenter leurs doux vœux.

De beaux présents, or, myrrhe et encens,
Ils vont offrir au maître tant aimable,
De beaux présents, or, myrrhe et encens,
Ils vont offrir au bienheureux enfant

version ancienne

Trois grands rois,
Modestes tous les trois,
brillaient chacun comme un soleil splendide;
Trois grands rois,
Modestes tous les trois,
Étincelaient sur leurs blancs palefrois.
Le plus savant
Chevauchait devant,
Mais, chaque nuit, une étoile d'or les guide;
Le plus savant
Chevauchait devant;
J'ai vu flotter sa longue barbe au vent.

M'approchant,
Je pus entendre un chant
Que, seul, chantait un page à la voix fraîche
M'approchant,
Je pus entendre un chant;
Ah! qu'il était gracieux et touchant!
Où vont les trois
Magnifiques rois ?
Voir un enfant qui naîtra dans une crèche, Où vont les trois
Magnifiques rois ?
Fêter celui qui doit mourir en croix.







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#169 Le nouvel an
Loriane Posté le : 30/12/2012 15:16
Le nouvel an :

Le nouvel an en Europe est le premier jour de l'année il est aussi appelé Saint Sylvestre, du nom du saint fêté le 31 Décembre, dernier jour de l'année.
C'est un symbole important de changement et de renouveau qui engendre l'espoir.
Il est fêté le plus souvent en public,avec des amis et n'a pas en France le côté familial réservé à la fête de Noël.
La nuit se passe à se réunir, pour manger, s'amuser et le réveillon du nouvel an est l'occasion de réjouissances populaires, d'agapes, bals, danses, feux d'artifices et dans les villes, concerts d'avertisseurs de voitures, la nuit est une promesse, l'espoir d'une vie meilleure sur cette nouvelle page blanche qui devra s'écrire.
La coutume est de boire, la St Sylvestre est souvent fêtée au champagne, boisson de luxe, boisson noble de la fête qui salue ce passage dans une année neuve.
Toutes les personnes s'échangent traditionnellement des voeux de bonheur, santé et réussite.
La particularité de cette fête est qu'elle ne peut se passer à la même heure sur toute la planète.
En effet en raison du décalage horaire, chaque pays ne fêteront pas les douze coups de minuit, les douze coups du passage vers la nouvelle année, en même temps.
Mais grâce à la technique, la télévision se charge de nous relier et il est maintenant possible de suivre sur les ondes les explosions de joie et les fêtes de chaque pays lors du passage horaire à minuit, et faire ainsi le tour de notre terre.



Dans les pays tempérés

Bien que les "Jours de l'an" tombent rarement à la même date d'un calendrier à l'autre, on remarque une relative concordance entre pays .
En effet, chaque pays se trouvant sous des latitudes différentes sur notre terre ronde, la "disparition" de la végétation durant l'hiver et sa "renaissance " au printemps a nourri le mythe très répandu de la "renaissance cyclique" de l'année. Il n'est donc pas étonnant qu'un grand nombre de "Jours de l'an" soient fêtés entre le solstice d'hiver et l'équinoxe de printemps.
Dans les pays tropicaux
Cependant, ceci n'est nullement universel, notamment dans les pays tropicaux, où le cycle des saisons est bien moins tangible.
On peut citer en exemple l'Égypte antique, qui, bien qu'elle utilise un calendrier civil solaire, fête la nouvelle année à l'arrivée annuelle de la crue du Nil. Cette crue étant due aux pluies ayant lieu loin en amont dans les hauts plateaux, sa date est entièrement tributaire de phénomènes météorologiques. Cependant, elle intervient généralement à la même période.
Différents calendriers avec la correspondance des dates de leur Nouvel An dans le calendrier grégorien.
Nous distinguons le calendrier civil et dans chaque pays le calendrier scolaire qui est variable selon chaque pays

Chaque peuple, longtemps calcula le passage du temps selon sa propre culture, et donc dans le monde existent encore des calendriers différents, quoique pour des raisons économiques le monde s'aligne en général et surtout en matière commerciale sur le calendrier occidental.





Divers calendrier

Calendrier attique : nouvelle lune suivant le solstice d'été (juin ou juillet) ;
Calendrier berbère : le 11 janvier (Yennayer correspondant à la fondation de la XXIIe dynastie) ;
Calendrier chinois : entre le 20 janvier et le 18 février ;
Calendrier égyptien antique : le 19 juillet (lors de la crue du Nil) ;
Calendrier éthiopien : le 11 septembre ;
Calendrier fixe : 1er janvier.
Calendrier hébreu : Roch Hachana (en septembre ou octobre) et débuts d'année lunaire, fiscale, agricole
calendrier julien : vers le 14 janvier ; date encore utilisée par certains pays ou communautés (Calendrier Berbère…)
Calendrier liturgique romain (premier dimanche de l'Avent, fin novembre)
Calendrier musulman : Appelé aussi le calendrier Hijir dont le premier jour est le 1er du mois de Muharram (محرم).
Calendrier Nanakshahi (Punjabi: ਨਾਨਕਸ਼ਾਹੀ, nānakashāhī), un des calendriers sikh : 14 mars (1 Chet).
Calendrier persan zoroastrien et Baha'i : 21 mars (équinoxe de printemps) ;
Calendrier grégorien : 1er janvier ;
Calendriers abandonnés
Calendrier républicain (Révolution française) : 1er vendémiaire (22 septembre), à l'Équinoxe automnal ;





Histoire du nouvel an


La tradition du Nouvel An remonte à Babylone, 2000 avant J.-C. Cette fête avait lieu au printemps pour honorer le dieu Mardouk qui protégeait les récoltes.

Égypte antique

En Égypte antique, le Jour de l’an est le premier jour du calendrier, soit le premier jour du premier mois de la saison de l’inondation des cultures par le Nil : le I Akhet 1. Le I Akhet 1 correspond symboliquement à la crue du Nil, même si ce n'est pas toujours le cas car le calendrier de l'Égypte antique se décale chaque année. Ainsi, cette date porte en elle une forte connotation de renouveau bénéfique, la crue du Nil étant vitale pour les Égyptiens car elle dépose sur les cultures le limon qui laisse présager de bonnes récoltes.
Le Jour de l’an est également l’occasion de faire des offrandes aux défunts et aux dieux, surtout à Rê, dont le jour de naissance est censé correspondre au Jour de l’an. De même, une procession de vases remplis de "l’eau nouvelle" du Nil se déroule depuis le fleuve jusqu’aux temples. Dans les temples, on procède à des rites d’illuminations, et au renouvellement de leur consécration aux dieux.

Rome antique

En 46 avant notre ère, Jules César décide que le 1er janvier serait le Jour de l’An. Les Romains dédient ce jour à Janus, Janvier doit également son nom à Janus qui se trouve être le Dieu des portes et des commencements : celui-ci avait deux faces, l’une tournée vers l’avant, l’autre vers l’arrière.

Mais le début de l'année fut selon les époques et les pays placés à d'autres dates.
Les calendes de Mars
Comme l'indique l'étymologie des mois de Septembre (september, septième mois), Octobre (october, huitième mois), Novembre (november, neuvième mois) et Décembre (december, dixième mois), l'antique calendrier romain tient le mois de Mars (martius) pour premier mois.

Les ides de mars
Cependant, avec l'avènement de la République, les Romains prennent l'habitude de distinguer les années en indiquant le nom d'un consul, le consulat étant une magistrature dont le mandat dure un an. On parle alors d'année consulaire.
En -153, le jour de l'investiture des consuls, jusqu'alors fixé au 15 mars, passe au 1er janvier 4.

Les calendes de Janvier
Ainsi il semble assez naturel que ce soit un 1er janvier, celui de l'année -45, que Jules César, qui entame alors son quatrième mandat de consul, fait commencer le calendrier julien (de l'empereur Julius)qui modifie certaines modalités du calcul des dates.
Le calendrier julien est encore utilisé aujourd'hui par les églises orthodoxes Serbe et Russe.
Grâce à Ovide (né en -43, mort en 17), qui décrit chaque mois de l'année dans Les Fastes, on connaît certaines des coutumes romaines observées le 1er janvier : un culte est rendu à Janus, dieu des portes et des commencements, avec des sacrifices d'animaux et des offrandes de fruits et de miel.
On ouvre les portes des temples. Ce jour est considéré comme le premier de l'année et l'on échange des vœux.
Cependant le jour n'est pas férié : on travaille, au moins symboliquement, en signe de prospérité économique. Comme c'est un jour faste, les tribunaux sont en activité. Vêtus de vêtements blancs, les Romains accompagnent en procession les nouveaux consuls de leur domicile au temple de Jupiter Capitolin.

En France
En France, le Jour de l’an n’a pas toujours été le 1er janvier :
la nouvelle année commence à cette date en vertu de l'Édit de Roussillon du 9 août 1564, promulgué par le Roi Charles IX.
Auparavant le Jour de l’an a beaucoup changé au fil des siècles pour les peuples usant du calendrier solaire et ce, au gré des Églises, des époques et des pays.
Aux vie et VIIe siècles, dans de nombreuses provinces, le Jour de l’an est célébré le 1er mars (style vénitien).
Sous Charlemagne, l’année commence à Noël (style de la Nativité de Jésus).
Du temps des rois capétiens, l’année débute le jour de Pâques (style de Pâques).
En conséquence, les années sont de longueur très variable.
Cet usage est quasi-général aux XIIe et XIIIe siècles et même jusqu’au XVe dans certaines provinces.
Les généalogistes des rois de France doivent donc jongler avec les dates en fonction des lieux pour raconter l’Histoire puisque le début de l’année varie selon les provinces :
à Lyon, c’est le 25 décembre, à Vienne, le 25 mars (style florentin ou style de l'Annonciation, d'où la tradition du poisson d'avril commémorant l'usage de s'échanger des cadeaux en début d'année de ce style)…
Finalement, l’édit de Charles IX mit tout le monde d’accord.
En 1622, cette mesure fut généralisée par le Pape à l’ensemble du monde catholique, notamment pour simplifier le calendrier des fêtes religieuses.
Derniers avatars:
De 1792 à 1806, l'éphémère calendrier républicain abolit le 1er janvier et fait débuter l'année le 1er vendémiaire.
La commune de Paris restaure en 1871 pendant une très courte durée le calendrier républicain.




Pratiques actuelles du Nouvel An

Europe occidentale

En Occident, il est de coutume de fêter le Nouvel An par un banquet la veille, le soir du 31 décembre : c'est le réveillon de la Saint-Sylvestre. Ce repas comprend généralement du foie gras et du champagne. Après celui-ci, les fêtes mêlent danses et lancers de cotillons, boules et rubans de papiers… À minuit, chacun s'embrasse, parfois sous le gui, en se souhaitant les meilleurs vœux possibles et en s'engageant dans d'éventuelles bonnes intentions. Puis, on offre les étrennes, cadeaux de nouvelle année.
Si le réveillon de Noêl est une fête douce et intime réservée à la famille, le réveillon du nouvel an lui se fait dans le bruit, avec des pétards, des chants, des feux d’artifices le bruit étant chargé de chasser les mauvais esprits.
Il existe cependant quelques particularités selon les régions ou pays :
En Belgique
Le 1er janvier, il est de tradition de manger de la choucroute en famille, avec une pièce sous l'assiette, dans la main ou dans la poche pour avoir de l'argent pendant toute l'année.
Espagne
En Espagne, on mange un grain de raisin à chacun des 12 coups de minuit. L'ensemble des Espagnols suit cette tradition, qu'ils vivent en Espagne ou à l'étranger. Les campanadas (les coups de cloche) sonnent dans toute l'Espagne, dans chaque ville. Cet événement est aussi diffusé, en direct, à la télé et à la radio. Depuis quelques années, une mode peu répandue en Espagne consiste aussi à porter de la lingerie rouge pour l'occasion. Cette pratique se fait le 31.
France
En Savoie, au Jour de l'an et au mois de janvier, on donnait des cornets de friandises ou de l'argent aux enfants, appelés étrennes, à chaque fois que l'on rendait visite à des membres de la famille. Le Jour de l'an, on rendait visite à des amis pour souhaiter la bonne année.
C'est à ce moment de l'année que le personnel de maison, les gardiens, concierges, etc., reçoivent leurs étrennes, une somme d'argent versée par l'employeur qui récompense ainsi la qualité du service rendu au cours de l'année écoulée.
Italie
Le jour du Nouvel An, appelé Capodanno, les Italiens ont coutume de manger des plats spéciaux, qui sont réputés apporter richesse et abondance. Ce sont des plats à base de graines, par exemple des brioches, ou des plats de lentilles ou encore des gâteaux enrobés de miel.
À Naples, on accueille la nouvelle année par une coutume particulière, le soir du 31 décembre. Cette tradition consiste à jeter par la fenêtre de vieux objets, symboles de l'année terminée. Ainsi meubles, vaisselle, vêtements, etc., prennent le chemin de la rue au grand dam des éboueurs, qui doivent passer la nuit à nettoyer les rues. On tire aussi, parfois. Cette tradition tend cependant à disparaître, car elle n'est pas sans risque pour les passants.
Pays-Bas
Oudejaarsavond aussi appelé Oudejaarsdag soit littéralement Jour de l'ancienne année (31 décembre) est fêté par un excès de feux d'artifices dès l'aube et jusque tard dans la nuit. C'est le seul jour de l'année où leur usage est autorisé suite à leur mise en vente libre uniquement les 3 jours précédents. Le jour suivant est appelé Oud en Nieuw soit Ancien et Nouveau
Portugal
Au Portugal, la tradition de manger les 12 grains de raisin secs à minuit est aussi pratiquée (doze passas), mais on les mange les deux pieds sur une chaise, ensuite on en descend du pied droit pour porter chance. On peut également jeter par la fenêtre de la vieille vaisselle, en général de la vaisselle bleue avec des dessins traditionnels. Il y a d'autres traditions dans les différentes régions du Portugal.
Grèce
La coutume veut que le père de famille jette et explose une grenade, le fruit évidemment, sur le pas de la porte de la maison. Le but est de voir s'échapper un maximum de grains, qui sont le signe de richesse pour l'année à venir. C'est aussi la saint Basile le père Noêl des enfants dans les pays orthodoxes.
Canada
Au Canada français et en Acadie, le nouvel an s'avère un évènement qui est fêté en famille. Ainsi, comme dans le « bon vieux temps », les membres des parentés se rassemblent dans de vieilles maisons familiales lors de veillées festives. Chez plusieurs Canadiens français et Acadiens, le temps du jour de l'an est donc une période particulièrement riche en vieilles traditions. Un hommage spécial est alors rendu à la musique traditionnelle dont les origines remontent à l'époque de la colonie : chanson à répondre, podorythmie, quadrille (set carré), reel, rigodon, etc.
Plusieurs personnes préfèrent cependant fêter le passage au nouvel an dans un bar. De plus, au Québec, le Bye Bye est une émission de télévision qui fait une revue humoristique de l'année qui s'achève. Elle est diffusée de 1968 à 1998 et par la suite, depuis 2006. Cette émission est présentée le 31 décembre à 23 h sur les ondes de Radio-Canada, une tradition pour plusieurs Québécois.
Équateur, Pérou et Colombie
En Équateur et au Pérou, peu avant le Nouvel An, on fabrique des mannequins de chiffons ou de papier mâché qui représentent l'année qui vient de passer. On expose ces mannequins (muñecos) devant chez soi jusqu'au 31 au soir à minuit pour ensuite les brûler dans les rues. On fait aussi exploser toute sorte de chose comme des pétards, feux d'artifice, etc.
Il existe aussi une superstition qui dit que si on porte une couleur en particulier sur soi (souvent le jaune, couleur de l'or) lors des 12 coups de minuit, cela pourra amener de la chance dans certains domaines pour la nouvelle année, comme le jaune pour l'argent, le rouge pour l'amour, etc. Dans le même ordre d'idée, celui qui souhaite voyager toute l'année doit courir autour de son pâté de maisons une valise à la main à minuit pile.
La tradition espagnole de manger 12 grains de raisin en faisant un vœu pendant les douze coups de minuit est également observée.
À la maison on décore la table avec des corbeilles de fruits, de maïs, de blé, de riz, de cannelle, de fleurs jaunes.
États-Unis
À Philadelphie (Pennsylvanie), la « parade des mimes » (Mummers Parade en anglais) se tient chaque 1er janvier. Les associations de la ville, appelées New Years Associations, entrent en compétition dans quatre catégories. Elles préparent pendant des mois des costumes et des scènes mobiles. Environ 15 000 personnes assistent au cortège chaque année. La première de ces parades fut organisée en 1901.
Asie
Cambodge
Au Cambodge, le Nouvel An, dénommé Chaul Chhnam, est fêté pendant trois jours, vers le 15 avril.
Chine Fête du Nouvel An1 chinois
En Chine, il suffit d'écrire et de lancer ses vœux dans un « arbre à vœux ». Il faut alors que ce papier tienne toute la soirée pour que le vœu se réalise. Le Nouvel An chinois est aussi célébré par de spectaculaires feux d'artifice et des explosions de pétards
Nouvel An chinois.
Corée

Le jour de l'an en Corée s'appelle Saehae ou Seol-nal. Les Coréens mangent la soupe de tteok (tteokgook).
Japon
Le réveillon du Nouvel An (Ōmisoka) se passe en général en famille, autour d'un copieux repas arrosé de saké. On y boit une soupe (miso) spéciale. Avant minuit, la famille part pour le temple le plus proche pour partager du saké et assister à la frappe des 108 coups de gong annonçant le passage à la nouvelle année (ce chiffre est censé représenter le nombre de péchés accumulés dans une âme tout au long de l'année, et par ce geste on chasse les péchés un à un des âmes impures. Peu après, chacun rejoint ses pénates et l'on se couche peu après. Le lendemain, le jour du Nouvel An, les japonais se rendent dans les temples shinto.
Russie
En Russie, pour Novii God, le Nouvel An russe, on boit du champagne sous les 12 coups de minuit, après le 12e coup on ouvre la porte ou la fenêtre pour que le Nouvel An entre dans la maison.
Thaïlande et Laos
Le Nouvel An, dénommé Songkran, est fêté pendant trois jours ou plus, vers le 15 avril, suivant le calendrier lunaire bouddhique.
Article détaillé : Songkran.
Tibet
Au Tibet, les fêtes de la nouvelle année (Losar) ont une origine pré-bouddhiste et remontent au premier roi tibétain Nyatri Tsenpo, dont le règne débuta en l’an -127 au iie siècle av. J.-C.. L'année de son intronisation marque la première année du calendrier tibétain. C'est donc en l'honneur du premier roi du Tibet qu'est célébré le Nouvel An tibétain, le Losar.
Le Losar, premier jour de l'an tibétain, coïncide avec le premier jour de la nouvelle année lunaire. La date est choisie conformément à l’astrologie tibétaine, matière étudiée dans le cadre des études en médecine tibétaine traditionnelle.

Océanie
Australie

Feu d'artifice du Nouvel An à Sydney en 2006
Beaucoup de soirées et tous les restaurants sont pleins. Il y a souvent des feux d'artifices. On boit du champagne aux 12 coups de minuit, tous se tiennent par la main en chantant Auld Lang Syne, un chant écossais.
Pratiques religieuses ou communautaires
Awal muharram, le Nouvel An de l'hégire
Rosh Hashana, le Nouvel An hébreu
Norouz, le Nouvel An persan
Yennayer, le Nouvel An berbère
We Tripantu, le Nouvel An Mapuche, correspond au solstice d'hiver dans l'hémisphère sud.





Souhaiter le Nouvel An dans différentes langues

Le Nouvel An est l'occasion de souhaiter les meilleures choses possibles pour l'année à venir aux gens de son entourage. La version la plus simple consiste simplement à souhaiter "une bonne année", mais il était fréquent d'utiliser des formules plus longues pour exprimer des souhaits plus précis.
anglais : Happy New Year (littéralement : Joyeuse Nouvelle Année).
allemand : Frohes Neues Jahr (littéralement : Joyeuse Nouvelle Année).
arabe : سنة سعيدة Sana Saïda (littéralement : Année Heureuse).
berbère : Assugwas Amaynu (littéralement : Nouvelle année).
breton : Bloavezh mad (littéralement : Année bonne).
Nombreuses versions des formules longues, dont : « Bloavezh mad, yec'hed mad ha prosperite, hag ar baradoz da fin o puhez » (littéralement : Année bonne, santé bonne et prospérité, et le paradis à la fin de votre vie).
catalan : Bon any nou (littéralement : bonne année nouvelle)
coréen : Saehae bok mani bat eu sae yo (littéralement : je vous souhaite bonne année et tous mes vœux).
corse : Pace e salute (littéralement : paix et santé).
espagnol : Próspero año nuevo (littéralement : Prospère année nouvelle), Feliz año nuevo (littéralement : Heureuse année nouvelle).
français : Bonne année, Bonne et heureuse année, ou Joyeux nouvel an
Formule longue : Bonne année, bonne santé.
hébreu : Shana Tova (littéralement "Bonne année") pour le nouvel an juif, et Shana Ezrakhit Tova (littéralement "Bonne année civile") pour le nouvel an civil.
hongrois : Boldog Új Évet
indonésien : Selamat tahun baru (littéralement : Heureuse année nouvelle).
italien : Buon anno (littéralement : Bonne année), Felice anno nuovo (littéralement : Heureuse année nouvelle)
japonais : Akemashite omedetô gozaimasu (littéralement : Nouvelle année heureuse)
malais : Selamat tahun baru (littéralement : Heureuse année nouvelle).
néerlandais : Gelukkig nieuwjaar (littéralement : Joyeuse nouvelle année).
norvégien : Godt nytt år (littéralement : Bonne nouvelle année).
portugais : Feliz ano novo (littéralement : Heureuse année nouvelle), Próspero ano novo (littéralement : Prospère année nouvelle).
provençal : Bon bout d'an (souhaité en Provence entre Noël et le Jour de l'an)
roumain : Un an nou fericit (littéralement : Heureuse année nouvelle)
russe : С новым годом - S novym godom (littéralement : avec la nouvelle année).
suédois : Gott nytt år (littéralement : Bonne nouvelle année).
tchèque : Šťastný Nový rok
ukrainien : З новим роком - Z novym rokom (littéralement : avec la nouvelle année).
Formule longue : Я вітаю з новим роком - Ya vitayu z novym rokom (littéralement : Je vous félicite à l'occasion de la nouvelle année).
Щасливого нового року - Chtchaslyvoho novoho rokou (littéralement : joyeuse nouvelle année).
Formule longue : Я зичу/бажаю щасливого нового року - Ya zytchou/bajayou chtchaslyvoho rokou (littéralement : Je vous souhaite une joyeuse nouvelle année).
vietnamien: Chúc mừng năm mới (littéralement: souhaite heureuse année nouvelle)
(chinois): "xīn nián hǎo"(littéralement nouvelle année bonne)
Œuvres artistiques et jour de l'an.




-
Les dates et coutumes de nouvel an dans le monde



Pour fêter la nouvelle année en Espagne, on mange 12 fruits au moment des 12 coups de minuit.
Des grains de raisins

A Naples, il est de coutume de jeter par la fenêtre...
De vieux objets qui ne servent plus

Quand le Nouvel An est-il fêté au Cambodge
Du 13 au 15 avril

Que fait-on en Russie au moment des 12 coups de minuit ?
On ouvre la porte pour faire entrer la nouvelle année

L'année 2013 d'après le calendrier chinois, sera...
L'année du serpent

Pendant l'Egypte antique, à quoi correspondait le premier jour de l'année
Au 1er jour de la crue du Nil

Au Japon, après avoir dîner les familles se retrouvent...
Au temple le plus proche pour entendre 108 coups de gong
Pourquoi 108 coups de gong ?
Car c'est le nombre de pêchés qu'accumule une âme en un an

En Chine, pour fêter la nouvelle année, on formule des vœux sur des papiers que l'on accroche..
Sur un arbre à vœux

En Belgique, et notamment près de Liège, pour amener la chance, on dîne...
Avec une pièce de monnaie dans la poche

Quelle est la première ville du monde à célébrer la nouvelle année ?
Auckland

Que se passe t-il depuis plus d'un siècle à New York, tous les 31 décembre ?
Une boule de cristal d'une demi tonne tombe sur Time Square

A Londres, quel monument marque traditionnellement le passage à la nouvelle année ?
Big Ben

Quelle ville du Brésil organise "un marathon de la Saint Sylvestre" ?
Sao Paulo

Où se retrouve t-on pour fêter le Nouvel An à Madrid ?
A la Puerta del Sol





Les fêtes de l'hiver en Europe.



La Saint Martin le 11 novembre

"A la Saint Martin il faut goûter le vin"
Autrefois partout en Europe, s'ouvraient le jour de la Saint Martin, les dernières grandes foires de l'année. On y faisait commerce de cochonailles, d'oies et de canards gras. C'est à la Saint Martin qu'on tuait le cochon.
On venait aussi tirer le vin nouveau des dernières vendanges et goûter la bière de Noël spécialement brassée à cette occasion.
C'était aussi l'occasion de renouveler les baux de fermages et d'engager pour l'année les ouvriers agricoles.
Le "mal de Saint Martin" reste l'expression populaire pour parler d'ivresse due aux excès de boisson pendant les foires de la Saint Martin.
Fêter la Saint Martin signifie faire bonne chère, c'est une fête d'abondance comme le Mardi Gras. Ceci s'explique par le fait qu'après la Saint Martin commençait le petit carême de Noël.
Les marchés de Noël sont les cousins de ces anciennes foires de la Saint Martin.

Dans le Nord et le Pas de Calais la Saint Martin est fêtée par les enfants qui défilent dans les rues en brandissant des lanternes réalisés dans des légumes creusés, en particulier des betteraves.
Cette coutume très ancienne appelée fête des Guénels célèbre la fin des travaux agricoles.
Les petits enfants allemands, autrichiens et hollandais fêtent aussi la Saint Martin. La nuit du 11 novembre ils passent dans les maisons pour apporter des petits pains briochés aux enfants sages et des crottes d'ânes aux paresseux. Puis le soir, on déguste une oie rôtie en famille.
Qui est Saint Martin ?
Un soir d'hiver près d'Amiens, Martin officier dans les légions romaines, rencontre un mendiant grelottant. Il enlève le grand manteau qui l'enveloppe, sort son épée du fourreau et le coupe en deux : la moitié pour le mendiant, l'autre pour lui. A la suite d'un songe dans lequel le mendiant a le visage du Christ, Martin se convertit au chritianisme et quitte l'armée. Il deviendra ensuite évêque de Tours.



Sainte Catherine le 25 novembre

Le 25 Novembre, jour de la Sainte Catherine, est le jour des Catherinettes. On y fête les jeunes filles de 25 ans qui ne sont pas encore mariées. La tradition veut qu'elles portent un chapeau extravagant aux tons jaunes et verts confectionné pour ou par elles, à leur image.
Origine de cette tradition
Sainte Catherine d'Alexandrie a vécu au IIIe siècle. Sa légende rapportée en France par le croisés, raconte qu'elle est morte vierge et martyre. Elle fut d'abord attachée à une roue munie de pointes, qu'elle parvint à briser par ses prières.
Elle fut ensuite décapitée et de son corps jaillit du lait. Puis elle fut portée part des anges sur le Mont Sinaï.
Née à Alexandrie au sein d'une famille noble, Sainte Catherine se convertit au christianisme à la suite d' une vision. Très intelligente, elle suit les cours des plus grands maîtres chrétiens.
Elle est la seule sainte du paradis à posséder trois auréoles : la blanche des vierges, la verte des docteurs et la rouge des martyrs.
Sainte Catherine est aujourd'hui la patronne des filles à marier, mais aussi des théologiens, philosophes, orateurs, notaires, étudiants, meuniers, plombiers, tailleurs ...
La tradition de Sainte Catherine remonte au Moyen âge. A l'époque, les filles de 25 ans qui n'étaient pas encore mariées revêtaient des tenues et des chapeaux extravagants et se rendaient en cortège devant une statue de Sainte Catherine pour la parer de fleurs, rubans, chapeaux ... Elles coiffaient Sainte Catherine dans l'espoir de trouver un mari !
Elles allaient au bal et celles qui voulaient trouver un mari se mettaient un chapeau complètement fou sur la tête. Elles y accrochaient des objets jaunes et verts pour se faire remarquer.
Elle fut vénérée dès le moyen âge dans de nombreuses églises, ou des jeunes filles non mariées venaient le jour de sa fête, honorer sa statue et renouveler sa coiffure. C'est de là qu'est venue la tradition encore très répandue "de coiffer Sainte Catherine" pour les jeunes filles qui atteignent 25 ans sans être mariées. Dans l'industrie textile, où Sainte Catherine a été adoptée comme patronne des fileuses, la Sainte Catherine est fêtée par un bal des catherinettes.
Les ateliers de grande couture à Paris ont participé et participent encore à cette débauche de fantaisie dans la confection de chapeau pour"les petites mains "coiffant le Ste Catherine.
Dans le nord de la France les jeunes filles s'envoient ce jour la des cartes de la Sainte Catherine pleines de souhaits et de doux espoirs.


La Sainte Barbe le 4 décembre

Sainte Barbe a vécu au IIIe siècle. Son père furieux de voir sa conversion, la fit enfermer dans une tour, la traina devant les tribunaux et la décapita. En signe de vengeance céleste, la foudre, tomba sur lui. Depuis le Moyen Age, on attribue à Sainte Barbe, le pouvoir de protéger de la mort violente.
Sainte Barbe est devenue la sainte patronne des mineurs, des carriers, des alpinistes, des cannoniers, des pompiers et des prisonniers.
Selon une ancienne tradition germanique le jour de la Sainte Barbe on coupe une branche de cerisier pour la mettre dans un vase.
Si les bourgeons éclosent le soir de Noël, on peut y voir un bon présage de fécondité et de chance en amour pour les jeunes filles.
La fête de la Sainte Barbe est associée à des rites de fécondités ou de divination.
En Provence c'est à la Sainte Barbe qu'on inaugure les fêtes de Noël. On met du blé ou des lentilles à germer dans une coupelle que l'on dispose devant la crèche. Si de jeunes pousses vertes apparaissent pour Noël, c'est le signe d'une bonne récolte pour l'année à venir.


Saint Nicolas le 6 décembre

Saint Nicolas est l’ancêtre du Père Noel.
Il est fêté dans l'est (Lorraine et Alsace), le nord de la France, la Belgique, l'Allemagne, l'Autriche, les Pays Bas.... pratiquement tous les pays du nord et de l'est de l'Europe.
Tous les 6 décembre, Saint Nicolas fait le tour de toutes les villes de Lorraine.
Ils distribue des friandises aux enfants et se voit remettre les clés de la ville par le maire.
C'est une fête importante qui s'accompagne de défilés prestigieux, feux d'artifices, spectacles pour les enfants, gouters, fanfares dans les rues...
Saint Nicolas est une fête très importante dans la vie culturelle de l'est de la France
Les enfants dégustent des Saint Nicolas en pain d'épices et en chocolat.


Sainte Marie le 8 décembre ou fête des lumières.


A Lyon, le 8 décembre est un vrai jour de fête. Tour brille et scintille. Pour honorer la vierge Marie qui a protégé la ville d'une grand épidémie on a construit la basilique de Fourvière. Chaque année le jour de la fête de l'Immaculée Conception, les habitants illuminent la ville et organisent une grande procession aux flambeaux.
Sur les fenêtres, chacun pose des lumignons de toutes couleurs. Les familles descendent dans les rues admirer les illuminations, écouter les orchestres de rue et déguster des marrons chauds.
Pour les Lyonnais la Sainte Marie marque le début des temps de Noël.
En Italie, le 8 décembre est aussi un jour de fête et même un jour férié. Dans toutes les villes les habitants dressent des reposoirs en l'honneur de la Vierge Marie. Ils viennent en procession les fleurirs de petits lumignons.


Sainte Lucie le 13 décembre : une fête suédoise
Lucie signifie "lumière" en latin.


La Sainte-Lucie est une fête très populaire en Suède, en Norvège, on la souhaite aussi dans tous les pays scandinaves c'est à dire aussi Danemark et Finlande
En Suède et en Norvège, le 13 décembre étincelle au milieu de la grande nuit imposée par l'hiver.
Dans toutes les maisons on célèbre la Sainte Lucie, qui marque la nuit la plus longue de l'année. On déguste des petits gâteaux en forme d'étoile au coin du feu. A cette époque la nuit tombe vite et le jour ne dure que 4 heures. La clarté des bougies renouvelle l'espoir de retrouver vite un soleil rayonnant.
La plupart du temps, les jeunes font la fête le 12 au soir qui dure jusqu'au petit matin.
Lucie est originaire de Syracuse. Elle a vécu en Sicile au IVe siècle : c'est l'une des premières chrétiennes.
A cette époque les croyants sont souvent maltraités et se cachent dans des grottes pour prier. Lucie leur apporte de la nourriture pendant la nuit.
Sur sa tête repose une couronne de bougies allumées, ce qui lui laissait les mains libres pour transporter mets et boissons et éclairer son chemin. La légende raconte que la beauté de ses yeux séduisit un jeune païen qui tomba amoureux d'elle mais que Lucie repoussa. De rage, il l'a fit arrêter par les hommes de l'Empereur de Rome.
En fait Sainte Lucie est une martyre chrétienne qui a été condamné à mort pour avoir apporté aux autres chrétiens à manger. On a essayé de la brûler, mais les flammes n'ont pas voulu la tuer et donc elle a été tuée avec une épée. On dit que sous la torture elle continua a parler de sa foi. Pour la punir, les bourreaux lui arrachèrent les yeux avant de la tuer.
Sainte Lucie fut fêtée dès le Moyen Age en Scandinavie. On connait mal le trajet parcouru par Sainte Lucie depuis la Sicile jusqu'en Suède. Par contre on comprend vite qu'un pays marqué par l'avancée de la nuit ait adopté cette fête.


Sainte Lucie en Suède


Sainte Lucie est fêtée le matin du 13 décembre dans toutes les familles suédoises, et chaque entreprise, école ou ville choisit sa propre Lucie, qui vêtue d'une longue robe blanche et coiffée d'une couronne garnie de bougies, apporte sur un plateau, le café et les brioches au safran. Il arrive aussi qu'elle serve une boisson chaude, un vin épicé appelé GLÖGG.
Garçons et filles se rassemblent autour du lit des parents. La plus jeune des filles, s'avance toute illuminée et portant un plateau sur lequel sont disposés des mets pour le petit déjeuner : un café fumant, des brioches au safran, des gateaux au gingembre en forme d'étoile, de pantin ou de coeur (les lussebullar). Les enfants chantent des chants traditionnels.
Sainte Lucie est souvent accompagnée de ses demoiselles et de ses garçons d'honneur eux-aussi vêtus de blanc et qui chantent des chansons traditionnelles.
Les jeunes filles enfilent une longue robe blanche ceinturée de rouge ainsi que la plus jeune des filles qui coiffe une couronne de bougies blanches allumées sur la tête.
Les garçons portent des chapeaux terminés par des étoiles dorées.
Le jour de la Sainte Lucie, on peut voir dans les rues de Stockholm, des jeunes filles blondent qui défilent coiffées de bougies et revêtues de manteaux de fourrure blanche. Dans tous les villages et dans les écoles on élit et on couronne une Sainte Lucie. Le soir, elles défilent toutes dans les rues en chantant le traditionnel "Sankta Lucia". Elles sont accompagnées de garçons déguisés en Rois Mages qui portent des chapeaux pointus parsemés d'étoiles dorées.
Il y a des défilés et des fêtes toute la journée et même des concours de Lucie.


En Hongrie,

La Sainte Lucie est le jour de la bénédiction des moissons. Les enfants étendent de la paille de le pas de la porte et s'agenouillent pour former des voeux de bonheur.




Vive le vent
http://youtu.be/aHwLer5ek4U
http://youtu.be/CZU6ZvHAm8o

Bourvil
http://youtu.be/g7g0pBXMY4A

Mireille Mathieu
http://youtu.be/3lIQ7YF_KEQ

Bonne année
http://youtu.be/LhR-foLmVw4

Lève ton verre
http://youtu.be/s6dRaHYL-es

Dalida
http://youtu.be/OWzQS9CbZFg

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#170 l'histoire du père Noël
Loriane Posté le : 30/12/2012 14:45
Le père Noël

Papa Noel est probablement le personnage, le mythe le plus marquant de l'enfance , le symbole de l'enfant heureux qui reçoit les cadeaux rêvés et, outre ce que cette apparition nous dit de la place de l'enfant dans notre société, outre le message qui, au regret de beaucoup, semble indiqué, que le bonheur passe essentiellement par la possession d'objets, de "beaux joujoux", bien que cet archétype du papa gâteau soit décrié pour son aspect commercialisé, il faut mettre au crédit de cette légende qu'elle est aussi porteuse d'amour et de rêves et que papa noël et son univers féerique baignent notre société entière dans un tendre retour à l'enfance, durant la période des fêtes. Il est en fait le personnage central de cette croyance.
Dans la nuit du 24 au 25 Décembre, combien de parents se glissent furtifs sous le sapin, entourés des beaux papiers d'emballages, colorés ou dorés, et vont, entourés de mystères et de bonheur, déposer les cadeaux espérés des petits ?
Ils vont se donner du mal, silencieux et secrets pour perpétrer cette croyance du personnage, débonnaire et bon, ce magicien qui entre sans être vu pour exaucer les voeux de leurs enfants. Ces parents garderont le beau secret du père Noël aussi longtemps que possible et vivront souvent comme un petit deuil, la disparition de la fraîche naïveté de leur enfant qui découvrira un matin, que le "père Noêl n'existe pas".
- À l'approche du solstice d'hiver, les veillées entre femmes, où l'on prépare les futurs mariages, l'abattage du porc, animal qui est un vieux symbole païen du monde celtique et germanique marquent un passage décisif dans la vie de la terre et dans l'existence de ceux qui vivent de celle-ci.
D'anciens rite RITES de fécondité sont à l'origine des "charivaris" organisés par les jeunes hommes afin d'effrayer les jeunes femmes par l'évocation de l'esprit des morts.
Au fil des âges, cette pratique, a débouché sur la fête contemporaine des enfants
Nous savons que l'époque du 25 décembre fut toujours fêté dans la préhistoire et dans l’époque Romaine, mais au moyen âge, l'église romaine triomphante chasse les figures païennes qui étaient chargées d'offrir des cadeaux, et impose les saints.


Saint Nicolas l'archétype du personnage mythique.

Parmi eux Saint Nicolas de Myre, qui vécut au IVe siècle au sud de la Turquie actuelle près d’Antalya, contemporain de la dernière vague de persécutions et du concile de Nicée, moment important du christianisme. Au XIe siècle, sa dépouille est volée par des marchands italiens, mais ils laissent sur place un morceau de crâne et de mâchoire. Rapportée à Bari en Italie, la relique produirait des miracles.
Selon la légende, Saint Nicolas aurait ressuscité trois enfants trucidés par un horrible boucher. Il (ST NICOLAS) est alors présenté comme le saint protecteur des tout-petits. C’est pourquoi, en sa mémoire, le 6 décembre de chaque année, principalement dans les pays d’Europe du Nord et de l’Est notamment dans l’Est de la France en Alsace, à Metz, à Nancy et à Saint-Nicolas-de-Port, la coutume veut qu’un personnage, habillé comme on imaginait que saint Nicolas l’était, grande barbe, crosse d’évêque, mitre, grand vêtement à capuche, va (AILLE ? )alors de maison en maison pour offrir des cadeaux aux enfants sages. C’est au XVIe siècle, que la légende du saint s’enrichit avec le personnage du père Fouettard qui punit les enfants désobéissants
Selon certaines traditions, celui-ci serait en fait le boucher de la légende. En France, à partir du XIIe siècle St Nicolas est également appelé "le vieux" puis par la suite il sera appelé "Noël".
Saint-Nicolas occupe une place de choix dans les traditions populaires du nord et de l'est de la France, et de Belgique. Saint-Nicolas était, à l'origine le saint Évêque de Myre, Lycie, Asie Mineure, dans la première moitié du IVe siècle. Son extrême popularité est due à sa légende. On connaît en fait peu de chose de sa vie. De nombreux miracles lui sont attribués : sauver trois officiers injustement condamnés ; intervention pour préserver la vertu de trois jeunes filles ; sauvetage de bateaux en perdition ; résurrection d'enfants, etc...
La fête de saint Nicolas - et c'est ce qui explique l'importance qu'on lui accorde dans certains pays d'Europe. ( REVOIR LA PHRASE ? )
Au moment de la Réforme, les protestants luthériens, qui rejettent le rôle patronal des saints, remplacent saint Nicolas par l’enfant Jésus le Christkind allemand.
Puis aux Pays-Bas saint Nicolas se transforme après la Réforme en un personnage semi-laïc, Sinter Klaas par l’influence des huguenots.
Étrangement, au Canada, les francophones catholiques utiliseront longtemps le personnage de l’enfant Jésus, alors que Santa Claus se charge de distribuer des cadeaux aux petits anglophones.
De même, bien avant la popularisation du père Noël, les catholiques français attribuaient au Petit Jésus les cadeaux de la nuit de Noël. Au XVIIIe siècle, les souverains allemands entament un processus de laïcisation : les figures chrétiennes sont remplacées par d’anciens symboles germaniques. C’est le retour du petit peuple des fées, des elfes et du vieil homme de Noël, le Weihnachtsmann qui distribue en traîneau des sapins décorés de cadeaux.


C'est Saint Nicolas qui a inspiré le Père Noël.

On retrouve dans la représentation du Père Noël tout ce qui faisait la symbolique du personnage de Saint Nicolas :
La longue barbe blanche de St Nicolas se retrouve chez le père Noël, la mitre d’évêque est devenu un bonnet de fourrure, le grand manteau rouge s'est raccourci. Le père Noël voyage dans un traîneau tiré par des rênes.
Saint Nicolas voyageait sur le dos d'un âne. Pour cette raison, dans certaines régions de France, les enfants déposent encore sous le sapin de Noël, un verre de vin pour le Père Noël et une carotte pour son âne. L'accompagnateur de saint Nicolas qu'il s'appelle le Père Fouettard, Dame Perchta, Hans Trapp ou Frau Hollé, selon les régions participe directement du symbolisme de la fécondité.
Dans la légende le père fouettard était là pour réprimander les enfants qui n'était ÉTAIENT ? pas sages.
La légende s'installa partout en France et en Europe, et chaque pays et régions y inclua des particularités locales afin de mieux s'identifier au personnage.
Chaque région de France adapta la légende de St Nicolas à sa manière et lui donna un nom différent :
" Chalande " en Savoie,
" Père janvier " en Bourgogne et dans le Nivernais,
" Olentzaro " dans le pays basque
ou encore
" Barbassionné " en Normandie.
Pour les américains, Saint Nicolas est Sinter Klaas qui devint Santa Claus.
En Allemagne il se nomme SANTA KLAUS.
Avec l'immigration des allemands et des hollandais au XVIIème siècle, Saint Nicolas a été importé aux Etats-Unis. Là il aurait pris une l'ampleur commerciale que nous connaissons actuellement, subit des transformations vestimentaires et culturelles pour se transformer en un Père Noël plus convivial et serait ensuite revenu en Europe.



La naissance du père Noël actuel.


Cette naissance se fait sous la plume d'écrivains et de dessinateurs américains qui firent une synthèse de tous ces personnages aux noms différents pour en créer un seul, possédant les caractéristiques de chacun, une nouvelle création figée et diffusée dans le monde entier :
En 1809, l'écrivain Washington Irving avait déjà parlé des déplacements aériens de Saint-Nicolas pour la traditionnelle distribution des cadeaux. Ce merveilleux voyage dans le ciel est une des raisons pour laquelle le mythe du père Noël fît rêver tant d'enfants.
En 1821, le livre A New-year’s present, to the little ones from five to twelve (Un Cadeau pour le nouvel an aux petits de cinq à douze ans) est publié à New York sous l’influence des Hollandais qui, en fondant la Nouvelle-Amsterdam au XVIIe siècle, avaient importé le Sinter Klaas.
Il contient le poème anonyme Old Santeclaus qui décrit un vieil homme qui apporte des cadeaux aux enfants sur un traîneau tiré par des rennes. Il le fit dodu, jovial et souriant. Il remplaça la mitre du Saint Nicolas par un bonnet, sa crosse par un sucre d'orge et le débarrassa du Père Fouettard.
L'âne fut remplacé par les huit rennes fringants. .
Le 23 décembre 1823, le journal Sentinel de Troy, dans l'État de New-York, publie anonymement le poème A Visit from St Nicholas, qui sera attribué au pasteur américain Clement Clarke Moore dans ses œuvres complètes en 1844, dans lequel saint Nicolas est présenté comme un lutin sympathique, dodu et souriant, qui distribue des cadeaux dans les maisons et se déplace sur un traîneau volant tiré par huit rennes nommés respectivement : Fougueux (Dasher), Danseur (Dancer), Fringant (Prancer), Rusé (Vixen), Comète (Comet),Cupidon (Cupid), Tonnerre (Donder) et Éclair (Blitzen). Ce poème a joué un rôle très important dans l’élaboration du mythe actuel. Après le journal Sentinel en 1823, il fut repris les années suivantes par plusieurs quotidiens américains, puis traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde entier.
La première mention du père Noël en français est trouvée en 1855 sous la plume de George Sand, on parlait avant plutôt du bonhomme de Noël ou du petit Jésus.
En 1860, Thomas Nast, illustrateur et caricaturiste au journal new-yorkais Harper's Illustrated Weekly, revêt Santa-Claus d'un costume rouge, garni de fourrure blanche et rehaussé d'un large ceinturon de cuir.
En 1885, Nast établissait la résidence officielle du père Noël au pôle Nord au moyen d'un dessin illustrant deux enfants regardant, sur une carte de monde, le tracé de son parcours depuis le pôle Nord jusqu'aux États-Unis.
L'année suivante, l'écrivain américain George P. Webster reprenait cette idée et précisait que sa manufacture de jouets et "sa demeure, pendant les longs mois d'été, est cachée dans la glace et la neige du pôle Nord".
C'est en 1931, que le père Noël prit finalement une toute nouvelle allure dans une image publicitaire, diffusée par la compagnie Coca-Cola. Grâce au talent artistique de Haddon Sundblom, le père Noël avait désormais une stature humaine le rendant ainsi plus convaincant et nettement plus accessible, un ventre rebondissant, une figurine sympathique, un air jovial. La longue robe rouge a été remplacée par un pantalon et une tunique. Ceci est plus marqué aux Etats Unis, car en France, le père Noël a conservé une longue robe rouge.
Coca Cola souhaitait ainsi inciter les consommateurs à boire du Coca Cola en plein hiver.
Une légende russe raconte qu'il existe un 4e Roi mage, qui conduit sur la steppe un traîneau tiré par des rennes et rempli de cadeaux pour les enfants. Depuis 2000 ans il a renoncé à trouver l'enfant Jésus, alors il comble de cadeaux les enfants qu'il rencontre en cours de route.


Le père Noël aujourd'hui

Ainsi donc, si le père Noël est l'équivalent français du Santa Claus américain dont le nom est lui-même une déformation du Sinterklaas (saint Nicolas) néerlandais. Il est largement inspiré et descendant de
Julenisse, un lutin nordique qui apporte des cadeaux, à la fête du milieu de l'hiver,
de la Midtvintersblot,
ainsi que du dieu celte Gargan (qui inspira le Gargantua de Rabelais)
et du dieuviking Odin, qui descendait sur terre pour offrir des cadeaux aux enfants scandinaves.
De Julenisse, le Père Noël a gardé la barbe blanche, le bonnet et les vêtements en fourrure rouge, de Gargan il a conservé la hotte et les bottes.
Même si le mythe peut varier fortement d'une région à l'autre, notamment à cause du climat du 25 décembre qui peut aller du début de l'hiver dans l'hémisphère nord au début de l'été dans l'hémisphère sud, on l'imagine généralement comme un gros homme avec une longue barbe blanche, habillé de vêtements chauds de couleur rouge avec un liseré de fourrure blanche ; des lutins l'aident à préparer les cadeaux. Il effectue la distribution à bord d'un traîneau volant tiré par des rennes ou sur une planche de surf en Australie.
En France, le père Noël, entre dans les maisons par la cheminée et dépose les cadeaux dans des chaussures disposées autour du sapin de Noël ou devant la cheminée en France, dans des chaussettes prévues à cet effet accrochées à la cheminée en Amérique du Nord et au Royaume-Uni, ou tout simplement sous le sapin.
En Islande, il dépose un petit cadeau dans une chaussure que les enfants laissent sur le bord d'une fenêtre dès le début du mois de décembre.
Au Québec, les cadeaux au pied du sapin sont de mise, en plus des "bas de Noël" disposés sur la cheminée dans lesquels on met les petites surprises.
Contrairement à d'autres personnages de fiction, le père Noël est présenté aux enfants comme étant un être réel, cette naïveté, cette croyance confiante est le signe de la fraîcheur d'âme des petits mais elle permet surtout aux adultes de retrouver le temps de noël leur innocence et leurs rêves d'enfants.
Selon les familles, la tradition veut soit que l'enfant fasse une liste de cadeaux qu'il désire pour Noël, soit que le père Noël décide lui-même quels cadeaux mérite l'enfant.


La lettre au père Noël

La lettre au père noël est une coutume qui tend à se généraliser. L'enfant adresse un courrier souvent touchant présentant sa demande et ses désirs.
Le Secrétariat du Père Noël est créé par le Ministre des PTT, Jacques Marette en 1962 dans le service des "rebuts" de l'hôtel des Postes à Paris.
Ce service est né après que deux receveuses, Odette Ménager dans un bureau de poste du Maine-et-Loire et Magdeleine Homo, postière à Veules-Les-Roses en Seine-Maritime aient fait connaître dans les années 1950 leur frustration de ne pouvoir acheminer le courrier destiné au Père Noël.|
Celles-ci ont alors pris l'initiative d'ouvrir le courrier, et Magdeleine Homo répondait personnellement, seule et en cachette durant 12 ans, aux centaines de lettres des enfants de son village.
Magdeleine Homo peut ainsi être considérée comme la première "secrétaire du père Noël" avant la pédiatre et psychanalyste Françoise Dolto.
Depuis 1962, en décembre, la Poste française répond ainsi aux lettres adressées au Père Noël (quelle que soit l'adresse inscrite). Ce courrier est ouvert par le service client courrier de la poste à Libourne, la seule en France à être habilitée à effectuer cette opération, ceci, afin de retrouver l'adresse de l'expéditeur et lui envoyer gratuitement une carte-réponse.
La première carte-réponse était illustrée par René Chag et comportait un texte écrit par Françoise Dolto, psychanalyste et sœur du ministre des PTT de l'époque Jacques Marette.
Dans le nord de la France, ainsi qu'en Belgique, c'est à saint Nicolas que les enfants adressent leur lettre.
Le texte de cette réponse, manuscrit sur la carte, était le suivant :
"Mon enfant chéri, ta gentille lettre m'a fait beaucoup de plaisir. Je t'envoie mon portrait. Tu vois que le facteur m'a trouvé, il est très malin. J'ai reçu beaucoup de commandes. Je ne sais pas si je pourrai t'apporter ce que tu m'as demandé. J'essaierai, mais je suis très vieux et quelquefois je me trompe. Il faut me pardonner. Sois sage, travaille bien. Je t'embrasse fort. Le Père Noël."

Cette initiative généreuse se perpétue et nous pouvons donc dire maintenant que pour le bonheur des petits, la mère Noël aussi existe bel et bien .
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A écouter
*http://youtu.be/59DhHY0kLWg
*http://youtu.be/dRls61-d5Gk
*http://youtu.be/jM1tfaM5y1o
*http://youtu.be/Gr_fyUHDbbc
*http://youtu.be/XQx2TWgxX14

A regarder

*http://youtu.be/uD-Lyp5PSTI
*http://youtu.be/9zHxxuBrXjo

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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