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Re: Défi du 15 août 2015
Plume d'Or
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Bonjour chère Delphine,

Ah ah, le défi nouveau est arrivé.
Allez, c'est parti, je te propose un équivalent belge que tu connais sans doute : "si on ne sais pas aller à Knokke, on va à Blankenberghe".
Chaque culture, chaque pays a son "faute de grives, on mange des merles"

Philisophe, philosophe, je crois que je vais en toucher un mot à Sénèque à moins que cela ne soit à La Fontaine. Ou aux deux peut être! Tiens aux deux! Je vais sans doute revenir avec Sénèque et La Fontaine.

Bises et amitiés de Bourgogne.

Jacques

Posté le : 15/08/2015 15:46
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Re: Défi du 08-08-2015
Plume d'Or
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Cher Donald,
Chère Loréennes et chers Loréens,

J'ai décidé de commencer ma reconversion. Ma spécialité sera les formules gastronomiques pour les grands vins et plats fins.
Plus sérieusement - c'est pas sûr-, Houcine, Emma, Couscous, et toi Donald, vous m'avez stimulé. J'ai désiré une seconde lampée de ce défi.

Je vous propose ma seconde réponse que j'ai appelé la défense des grands vins.

Accrochez vous pour les formules assez ringardes!


Un ange vint à la tête de mon berceau
Soyez sûr, je ne vous mène pas en bateau,
Il voua ma vie belle aux produits de la treille,
Que je préfère tant déguster en bouteilles.
Mais à cela, il posa une condition,
Je devais, des vins, assurer la tradition
Par la création de formules enchanteresses
Qui devaient, à nos palais, offrir des caresses.
Mais par quels grands vins vais-je donc commencer?

Honorons les grands vins que j’aime, sans grincer.
La rencontre avec un Gevrey est un bonheur.
Tes bouquets réglissés, de cuir, sont enchanteurs.

Le Gevrey Chambertin,
A le boire à dessein,
C’est toujours un festin.

Le Volnay, quand, dans un repas, je te rencontre,
Je ressens l’empreinte d’un baiser qui se montre.
Tes arômes chantent la violette, la cerise,
Et offrent à mon palais une saveur exquise.

Oh toi, mon cher Volnay,
Dans les bras d’une femme, tu renais!

Oh, toi, le Chablis Grand cru, mon cher compagnon,
Tu réconcilies les blancs, gascons et bourguignons.
Tu es tout à la fois acide, gras, vif et sec,
Jamais avec toi, en bien être, il n’y a d’échec.

Si tu bois un très grand Chablis,
A Chablis, tu t’établis!

A mes yeux, le Meursault blanc est ton seul rival,
Pour lui, je prends parti; son rang est bien central.
Tu es un seigneur aux couleurs de bronze ou d’or.
Tes bouquets onctueux et frais sont en plein essor.

Savourez le Meursault,
Vous en serez le héraut!

On dit de lui qu’il est le premier vin du monde,
Qu’il est de garde, que ses fragrances sont fécondes.
Le château Chalon, avec ses arômes de noix,
De noisette, de curry, nous laissent sans voix.
Si tu le dégustes enfin avec un comté,
Très vivifiante sera ton alacrité.

Si tu bois un Château Chalon,
En dégustant un comté,
Plus rien ne peut t’être conté,
Aucun autre vin ne peut compter!

Et toi, mon tendre Gigondas, le magnifique,
Je partage avec toi des émois pacifiques.
Ton rouge aux arômes de fruits cuits et boisés
Enchante mon palais, par toi, apprivoisé.

Le Gigondas, aucun amoureux des vins ne s’en passe!

Et toi, mon cher Muscat de Beaumes-de-Venise,
Dont les divins arômes floraux et fruités
Sèment sur mes papilles la belle brise
D’un amour éternel à la vive acuité.

Un Muscat de Beaumes-de-Venise,
Sa qualité est admise, sa dégustation est requise!

Je crie en chemin mon amour pour les grands vins
Tu crie ton amour, me dit Bacchus, le divin!
Cherche donc à retenir ton cri, mon ami,
Car bien des grands vins, tu as oublié ici!
Et les vins de Gascogne, et les vins de Touraine,
Ne méritent-ils pas quelque formule vaine?
Ils sont vraiment dignes de la noble bouteille
Tout autant que les vins venant de ta corbeille.

Pardonne moi, mais la liste serait très longue;
Je finirais vraiment par en tirer la langue.
Propose encore quelques slogans et je te pardonne!
Je veux te citer les Sauternes que j’affectionne.
Leurs arômes de pêche rôtie, d’abricot
M’invitent à goûter, du Périgord, un foie gras.
Leurs touches florales leur répondent en écho,
En m’invitant à manger des pigeons bien gras.

Une vie sans Sauternes, vous paraîtra bien terne!

Pour ne point froisser nos bons amis tourangeaux,
Je dois avouer mon amour pour le Vouvray.
Pour ce vin très moelleux je lève mon drapeau.
J’aime le boire avec des fromages crémeux et frais.

Boire un Vouvray,
Votre plaisir sera vrai!

En France, tant de grands vins chantent leur fierté
Qui sont tous sur le même pied d’égalité!
Ah, te voilà raisonnable, me dit Bacchus,
Sonnons donc ensemble, de tous les vins, l’angelus.

Un angevin se posa bien sur mon berceau
Mais seulement pour y déposer un cadeau.
0h, ils ont tous bu des grands vins à ma santé,
En étant de ma venue au monde, enchantés.
Mais alors qu’en est-il advenu du bel ange.
Et pourquoi pas vous le proposer en échange?
Oh, j’ai pensé que nous ne perdrions pas au change!

Qu’il soit votre bel ange ou votre démon,
Buvez un grand vin et laissez les sermons!

Là, je vais boire un Coteau du Languedoc. pas mal non plus!

Amitiés de Beaulieu en Languedoc.

Jacques

Posté le : 10/08/2015 19:44
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Re: Défi du 08-08-2015
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Chère Donald,
Chères Loréennes et chers Loréens,

Voici ma contribution à ce défi. Je l'ai appelé "le marketeur sans honneur".

Au fil de l’eau des défis, les sujets se corsent,
Mais qu’en penserait donc notre Papi de Corse?
Nous sommes invités à trouver la formule
Qui, sans nous valoir le bonheur d’un beau pécule,
Fera notre gloire chez tous les marketeurs,
Tout autant auprès de Donald, notre défieur!

On dit que je peux avoir le sens des formules
Mais dans quelle direction va aller ma plume?
En gastronome du côté des petits plats,
Afin de préparer des menus délicats!
Et tiens, si j’ouvrais un restaurant en Bourgogne,
Je devrais pour cela me mettre à la besogne.
En voici le slogan, avant que d’être forclos :
Chez nous, le poids du plaisir sans le poids des kilos.

Continuons notre chemin chez les gourmets,
Et trouvons un slogan pour les vins au sommet!
Pour un très grand vin de Bourgogne et de Touraine;
Nul doute que Kjtiti aimera la rengaine :
Le consommer avec raison,
L’apprécier sans modération.

Mais je peux être plus grave avec une grande ardeur
En me révoltant à l’égard de ces vils tueurs
Qui ont assassiné la liberté de penser,
Sans être par les émotions, cannibalisé.
A l’égard des récupérations et des complots,
Voici donc mon slogan : je suis Charlie mais pas charlot!

En fait, ne suis-je pas quelqu’un venu d’ailleurs,
Peut être devrais-je y retourner à plusieurs.
Alors pour vous encourager à y venir,
Et connaître sur mars un immense plaisir.
Viens sur mars, pour y courir et se découvrir.

En fait, toutes mes formules sont vraiment nulles.
Je voulais ainsi honorer les défis, bien crédule.
Je finis par une formule pour l’Orée.
A l’Orée, la belle amitié est honorée.
A l’Orée, vos émotions sont revigorées.

Amitiés de Beaulieu en Languedoc.

Jacques

Posté le : 08/08/2015 19:45
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Re: Défi du 1er Août
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Merci cher Houcine.
Le choix de ton défi m'a vraiment enchanté.
Et vois-tu, il m'a permis aussi de rendre un petit hommage à mon cher Papa qui était un spécialiste du Mexique et des Aztèques, en particulier. Il avait publié, avant de décéder, trois ouvrages passionnants à leur sujet.

Amitiés de Beaulieu.

Jacques

Posté le : 03/08/2015 21:06
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Re: Défi du 1er Août
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Chères Loréennes, chers Loréens,
Cher Houcine,

J'ai beaucoup aimé ce défi d'autant plus que, quand le mystère se présente, je le saisis.
Alors voici ma nouvelle que j'ai appelée :

La statue du dieu Quetzalcoatl sur la cheminée de mon salon.


Depuis de nombreuses années repose sur la cheminée de notre salon la statue du dieu toltèque Quetzalcóatl. Elle y trône depuis le jour où mon père me l’offrit. Nous étions le 14 juillet de l’an 2004.
Ce jour-là, il m’avait raconté quelques contes de la foisonnante mythologie aztèque et fait aimer la liste nombreuse des dieux de leur panthéon. Quelque uns d’entre eux avaient toujours éveillé sa curiosité qu’il souhaitait me faire partager, en raison même des mystères qui gravitaient autour d’eux, tout particulièrement les dieux Tlaloc, Tezcatlipoca et Quetzalcóatl.

Il me raconta également, ce jour-là, l’origine de la possession familiale de cette très belle statue en obsidienne représentant un serpent à plumes.
Lors de mon voyage au Mexique, en 2000, me dit-il, j’ai rencontré une vieille femme qui se faisait passer pour une descendante des prêtresses du dieu Quetzalcóatl. Elle m'a suivi pendant plusieurs jours. Et alors que je visitais le site de Palanque avec ta mère, dans le Yucatan, elle s’approcha de moi et me dit :

- Je désire vous offrir une statue sacrée de l’un de nos principaux dieux.
- Qui est-il, lui répondis-je ?
- Il s’agit d’une représentation de notre dieu Quetzalcoatl.
- Mais pourquoi désirez-vous me l’offrir à moi, en particulier.
- Vous êtes français et médecin, m’a-t-on dit et amoureux de la tradition de notre peuple, Les Toltèques ?
- Oui, tout cela est exact. Mais d’autres que moi s’intéressent à votre civilisation !
- Oui mais la lecture des Pléiades dans les cieux a indiqué que vous êtes l’élu qui doit recevoir la statue vénérée de notre cher Quetzalcoatl. Notre tradition veut qu’un jour, une jeune guerrière, venant de l’est, après qu'elle ait touché la statue de notre dieu, un jour de pleine lune, soit envoyé dans le temps du règne de Moctezuma II, roi des Aztèques, en 1518, pour y rétablir notre dieu Quetzalcoatl dans son triomphe.

J’étais passionné par cette histoire, me dit mon père, dont je voulais connaître absolument le dénouement.
J’ai accepté cette statue de cette femme qui me faisait un peu pitié, me dit-il, sans plus d’explications.

- Mais qui est donc ce dieu Quetzalcoatl, lui demandai-je?
- Quetzalcoatl régnait sur le peuple des Toltèques. peuple d'Anahuac, chez lesquels il fit régner l'âge d'or. Les êtres et les humains vivaient en paix et aucun sacrifice humain n’était exécuté. Les terres riches produisaient de belles moissons. Le ciel était couvert d'une multitude d'oiseaux aux plumages colorés et aux chants harmonieux. Les femmes et les hommes habitaient des palais d’or et d’argent. Dans leur vie quotidienne, ils cultivaient une grande sagesse qui se traduisait par la parution de lois justes et éthiques. Mais le dieu Tezcatlipoca, Dieu Créateur, Dieu de la sorcellerie et des sorciers, Dieu du ciel nocturne, Dieu de la mémoire ancestrale, Dieu du Temps, Dieu de la chasse et L'Ennemi des Deux Côtés, s’opposa au dieu Quetzalcoatl, par jalousie de la prospérité qui régnait chez les Toltèques. Il fit tout pour chasser Quetzalcoatl du pays qu’il avait régénéré.

Cette statue est restée à la même place depuis le soir du 14 juillet 2004, sur le côté gauche de la cheminée de notre salon, à proximité de la fenêtre qui donne sur le jardin.

Ce soir-là, le 2 août 2014, c’était une nuit de pleine lune. Dans la voûte céleste, toutes les constellations étaient d’une lumière vive et intense. Par un mystère que je ne m’explique pas, la statue de Quetzalcoatl était auréolée d’une lumière douce et éclatante. L’on aurait dit qu’un ange y avait déposé sa grâce.
Ma fille Laure qui s’en étonne, m’interpelle à son sujet :

- Papa, regarde. Ne vois-tu pas ?
- Que faut-il que je vois, ma chère fille ?
- La statue !
- Quoi, la statue !
- Regarde la lumière qui l’enserre comme un diamant ! Que représente cette statue Papou?

Lorsque ma fille m’appelle Papou, je sais que la formule est initiatrice d’une demande particulière et pressante.

- Papou, chéri…
- Oh, que de tendresse Laure !...
- J’aimerais que tu me racontes l’histoire de cette statue, qui nous vient de Papoum, je crois.
- Oui, c’est cela. C’est ton grand paternel qui me l’a offert.

Alors que j’arrivais au terme de l’histoire que m’avait raconté mon propre père, Laure se dirigea vers la cheminée et se saisit de la statue de Quetzalcoatl.

Dès lors que Laure se saisit de la statue, un rayon lumineux en jaillit et court à grande vitesse à gauche, à droite, puis couvre tout le salon en cercles concentriques. Nous sommes, l’un et l’autre ébaubis par tant de lumière et nous en restons cois. Après quelques minutes, s’ouvre au centre de la pièce ce qui semble être un trou noir dans lequel nous sommes absorbés.

Sans comprendre ce qui nous est arrivé, nous nous retrouvons en vue de la cité lacustre de Tenochtitlan. Apparait devant nous une ville aux palais et aux maisons couvertes d’or entre lesquels courent des canaux où l’eau semble s’écouler sereinement. De-ci delà le long des canaux, flamboient des jardins flottants, les chinampas, tapissés de toutes les plantes de la création, aux couleurs rutilantes sous le soleil mexicain. Plusieurs routes permettent d’accéder au centre de la cité où se trouvent les principaux palais et les temples.
Je dis alors à ma fille :

- J’avais fini par en avoir marre de tous ces mythes, mais maintenant qua nous sommes dans la marmite, quelle va être notre stratégie ?
- Papa, rappelle-toi ce que t’avait dit Papoum au sujet du discours de la vieille femme. Je crois me souvenir qu’elle avait dit que nous devions rétablir le dieu Quetzalcoatl dans son triomphe.
- Et que c’est une guerrière qui en aurait la mission… Serais-tu cette guerrière ?
- Tu es sûr Papa de cette partie de l’histoire?
- Oui, ma fille. Mais bon, il nous faut sortir de cette histoire, de ce mythe. Et regarde tous ces gens qui nous accompagnent. Ils semblent tous t’aduler et te vénérer comme une déesse et moi comme un dieu. Ce qui est étrange, c’est qu’il semble nous percevoir comme un être duel, masculin et féminin.

Nous comprenons très vite que les personnes qui nous entourent nous prennent pour la dimension masculine et féminine du dieu Quetzalcoatl.
En fait, nous sommes au milieu d’une troupe de dieux mineurs et de tous leurs serviteurs qui se rendent à la grande réunion des caprices des dieux qu’organisaient Huitzilopochtli, Tlaloc et Tezcatlipoca. Nous comprenons que la réunion à laquelle nous devons assister doit résoudre la question de qui aurait la charge d’éclairer le monde, mais également répondre à la question cruciale suivante : fallait-il pérenniser la pratique des sacrifices humains pour réitérer éternellement le sacrifice divin originel conduisant à la course continue du soleil ?

Nous sommes accueillis à la conférence par le dieu Tlaloc, dieu de la pluie. Celui-ci nous dit :

- Les astres nous avait prévenu que le dieu Quetzalcoatl reviendrait sous la forme d’une double divinité homme-femme. Nous mettons beaucoup d’espoir dans votre venue et dans votre aide.
- Comment va se dérouler cette conférence, lui dit la partie masculine du dieu ?
- Et devrais-je intervenir, ajouta ma fille Laure ?
- Il est important que vous interveniez l’un et l’autre et que vous exprimiez tant la sensibilité féminine que masculine. Chez nous les Aztèques, nous nous représentons toutes les choses sous la forme de binômes masculin-féminin. La réunion se déroulera sous la forme de plaidoiries successives des quatre principaux dieux, puis l’ensemble des dieux passeront au vote, au sujet des deux questions suivantes dont vous avez déjà l’intuition, je crois :
1. Quel est le dieu qui aura la charge de conduire le monde : Huitzilopochtli, Tezcatlipoca, vous ou moi.
2. Faut-l poursuivre les sacrifices humains ?
- Je vous souhaite bon courage car votre principal adversaire est Tezcatlipoca, vous l’avez compris.
- Oui, nous l’avions compris.
- Nous ne tenons absolument pas à gouverner le monde, ajoute ma fille.
- Rassurez-vous, vous retournerez dans votre monde.

La conférence s’ouvre dans le plus beau temple de la ville, le « temple majeur », recouvert d’or et d’argent. Un puits de lumière irradie la lumière dans la salle centrale occupée par un hémicycle de deux cents places. Tous les dieux s’y rassemblent. Nous occupons le premier rang avec les principaux dieux.
La séance est ouverte par Huitzilopochtli, comme dieu fondateur de l’empire aztèque :

- Je déclare ouverte la septième conférence céleste des caprices des dieux méso-américains. Et sans plus tarder, je passe la parole à mon frère Tezcatlipoca.
- Mes très chers amis, je ne veux pas être long. Je ne souhaite ici que répondre modestement aux deux questions posées. A la première, je veux vous convaincre que l’ordre du monde ne doit pas être confié à Quetzalcoatl, qui se présente maintenant à vous sous une forme bifide et à la seconde, y répondre par l’affirmative, car cela est dans notre tradition. Songez mes amis, que j’ai apporté mon soutien à Quetzalcoatl quand il s’est agi de le faire. Alors qu’il était malade, je lui ai apporté un moyen de guérison. Et je lui ai conseillé d’aller se reposer dans un voyage et que la volonté de tous les dieux l’y incitaient également. C’est comme cela qu’il put apporter son soutien à la nation toltèque. Après vingt années passées à Cholula chez les Toltèques, j’ai la preuve que Quetzalcoatl est parti au Yucatan et qu’il y ait encore. Alors, les deux personnes qui se présentent devant vous ne sont pas Quetzalcoatl et je demande au dieu suprême Huitzilopochli de ne pas leur passer la parole et qu’ils ne puissent s’exprimer en son nom. En ce qui concerne maintenant les sacrifices, songez mes amis que c’est un honneur que de mourir ainsi et qu’ainsi les sacrifiés gagnent le « paradis » de Tlaloc. Pour finir donc, je vous demande de confier le gouvernement du monde méso-américain à notre dieu suprême Huitzilopochtli et d’autoriser la poursuite des sacrifices humains.
- Votre objection est rejetée mon frère. La communauté des dieux a déjà répondu favorablement à l’audience de Quetzalcoatl. La parole est maintenant au dieu Tlaloc.
- Mes très chers mais, tout comme mon frère, je vais répondre, avec humilité, aux deux questions posées, sans vouloir blesser quiconque. Sans vouloir froisser mon frère Tezcatlipoca, puis-je lui faire remarquer que, lorsque Quetzalcoatl fut malade, certes le breuvage l’a guéri mais l’a poussé à partir du pays méso-américain qu’il avait régénéré et qu’il profita de son absence pour détruire tous ses palais, changer les arbres fruitiers en plantes sauvages, et ordonner à tous des oiseaux chanteurs de l'accompagner pour le divertir pendant la route. Mon frère ne fit rien également pour favoriser son retour. Et n’oubliez pas que notre frère Tezcatlipoca eut sa part dans la destruction du deuxième monde qui fit souffler une tempête magique, métamorphosant les hommes en singes- Que va en penser Emma-. Et n’oubliez pas non plus que durant la période du quatrième monde, un homme et une femme furent les seuls survivants du déluge qui frappa les hommes, en se mettant à l'abri dans le tronc d'un cyprès, mais que notre frère Tezcatlipoca les transforma en chiens pour avoir désobéi à ses ordres. Aussi, je pense qu’il ne faut pas offrir le monde méso-américain à la gouvernance de notre frère Tezcatlipoca. En ce qui concerne la pratique des sacrifices, je propose que nous les remplacions par des incantations à la nature et au soleil. Et soyez assurez comme dieu de la pluie, je m’y associerais, afin que le soleil et la pluie travaillent plus en harmonie, au lieu de privilégier la course pérenne du soleil par des sacrifices qui sont devenus barbares à mes yeux. Pour finir donc, je vous demande de confier le gouvernement du monde méso-américain à notre dieu suprême Huitzilopochtli et d’autoriser la poursuite des sacrifices humains.
- Je remercie notre frère pour son intervention et je passe maintenant la parole au dieu bifide Quetzalcoatl.

Nous devons maintenant prendre la parole et nous n’avons pas réellement préparé notre intervention. Pendant les interventions précédentes, nous avions décidé que j’interviendrai dans le registre de la raison et que Laure interviendrait dans le registre des émotions.

Je commence donc à prendre la parole :
- Mes très chers amis, dès à présent, je veux vous avouer mon intention de ne point postuler à la gouvernance du panthéon méso-américain. Mon seul désir est de vous ramener à la raison d’une entente cordiale entre les hommes et les dieux. Songez que, sans moi, beaucoup parmi vous ne seraient point-là et que vous tous, vous ne pourriez pas orienter la vie des hommes si je n'avais pas donné la vie à l'humanité. Rappelez-vous que je suis allé récupérer les os des humains des créations précédentes qui avaient échoué et que je me suis présenté devant Mictlantecuhtli pour lui demander les « os précieux » afin de faire avec eux les femmes et les hommes de notre monde. Souvenez-vous aussi que je suis aussi à l’origine de l’acquisition de la nourriture destinée aux femmes et aux hommes. Du moins c’est ce que disent les livres. Enfin, c’est que nous enseigne notre histoire ! Souvenez-nous, il a fallu quatre mondes pour espérer une harmonie avec les femmes et les hommes qui ne s'est pas faite. Je vous propose un cinquième monde où l’harmonie règnera entre les hommes et votre panthéon. Mais de grâce, ne m’élisez pas comme votre dieu suprême. Je vous propose le « changement dans la continuité ». Que Huitzilopochli demeure le dieu suprême mais cessez donc les sacrifices, et à tant faire, tout autant les sacrifices d’animaux, et soyez en communion avec la nature. Et à tant faire, si j’écoutais encore plus mon cœur, je vous propose une réforme de votre panthéon. Transformez tous vos dieux guerriers en dieux de la nature.

Ma fille Laure m’interrompt avec son tempérament de feu, comme elle aime le faire parfois. Oh non, souvent. Enfin, trop souvent à mon goût.

- Mes chères sœurs et mes chers frères, je suis en harmonie complète avec mon cher Papa, enfin, avec la part masculine de notre déité. Je veux faire appel à votre âme de père, de mère, de sœur ou de frère. Accepteriez vous que l’un des vôtres, sous prétexte qu’il soit capturé sur un champ de bataille, ou qu’il soit un enfant, soit sacrifié pour alimenter le soleil et la terre. Je vous invite plutôt à faire de grands feux. Nous en Bourgogne, nous faisons de grands feux pour honorer le soleil et désirer la poursuite de sa course! Pourquoi ne le feriez vous pas vous-même. Je vous en supplie : cessez les sacrifices humains.
- Oh dieu suprême, puis-je me permettre de poser une question à mon frère Quetzalcoatl, demande Tezcatlipoca ?
- Je vous l’accorde volontiers, mon frère, dit Huitzilopochtli.
- Alors mon frère Quetzalcoatl réside-t-il dans le Yucatan ou s’est-il retiré dans cette région qu’il appelle Bourgogne.
- Nous nous sommes retirés en Bourgogne, une terre où l’on ne fait plus de sacrifices mais où l’on se sacrifie et l’on se dévoue pour manger et boire les belles productions locales de la nature, dit Laure. Voilà ce que nous proposons : vivre dans la nature, la chanter, l’honorer en se nourrissant de ses productions !

Il était prévu que Huitzilopochtli intervienne mais il se fait tard et le soleil décline. Aucune décision ne devait être prise en son absence.
Le dieu suprême invite alors l’ensemble des deux cent dieux présents à voter.


Alors que l’assemblée des dieux allait conclure le vote, un rayon lumineux tombe du ciel par le puits de lumière du « temple majeur » et exécute les mêmes mouvements que dans notre salon que nous finissons par retrouver.

Nous sommes épuisés, nous nous regardons, installés dans un grand silence. Après quelques minutes, nous poursuivons le cours de notre vie comme si rien ne s’était passé.

A la pleine lune suivante, ma fille revient vers moi et me dit :
- Papa, as-tu les mêmes souvenirs que moi ?
- A quels souvenirs fais-tu allusion ?
- Enfin, voyons, tu le sais bien, en regardant la statue de Quetzalcoatl. qui trône encore et toujours sur notre cheminée.
- Je le saurai mieux si tu m’en parles plus explicitement !
- Te souviens-tu de la conférence des caprices des dieux méso-américains. Tu y étais bien ?
- J’y étais bien !. Mais jusqu’à présent, je n’osais pas t’en parler, de peur de passer pour un fou.
- Tu connais le résultat du vote ?
- Pas davantage que toi, car je te rappelle que nous avons été aspirés à nouveau par le trou noir juste, avant la parution des résultats… Mais il me faut t’avouer que je suis allé me plonger dans les ouvrages de Papoum pour espérer y trouver la réponse.
- Et alors !
- Eh bien, il semble que dans le cinquième monde, les tribus du sud aient arrêté la pratique des sacrifices humains et que Huitzilopochtli soit bien demeuré le dieu suprême des Aztèques.
- Alors tu penses que nous avons inversé le cours de l’histoire ?
- Je n’en suis pas tout à fait convaincu… Mais nous pouvons le rêver… Mais en revanche, je peux t’affirmer que depuis cette fameuse pleine lune, je te trouve moins guerrière.

Laure sourit alors tendrement, aux anges ! Non aux dieux !

THE END

Bises et amitiés de Beaulieu en Languedoc.

Jacques

Posté le : 03/08/2015 12:02
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Re: Défi du 25 juillet
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Bonsoir chères Loréennes et chers Loréens,


Moi qui aime les fables et les contes, je ne pouvais pas me défiler devant un tel défi.
J'ai abandonné momentanément la voie de la poésie pour me réfugier dans celle du conte.

J'ai arrangé à ma manière le conte de Grimm, les douze frères, et je l'ai fait devenir les douze soeurs. Les Dames du site apprécieront, je l'espère.
Toujours est-il, je me suis bien amusé.

Le voici, le voilà le conte d'Isté.

Il était ma fois dans une terre lointaine appelée Amazone, si lointaine et si belle que pas même votre imagination ne saurait en décrire la volupté, une reine, Antiopé, et son roi qui avaient douze filles : Clonia la guerrière, Polemusa la talentueuse, Devioné la subtile, Evandra la tacticienne, Antandra la roublarde, la divine Brémusa, Hippothoé la violente, Harmothoé aux yeux noirs, Alcibié la songeuse, Antibrooté la réfléchie, Derimachia la patiente et Termodossa, toutes très belles, à l’exception de la dernière, Termodossa, qui chagrinait ses parents royaux, en raison de la couleur de sa peau mais aussi de sa grande originalité. Elle était albinos; en plus de son physique surprenant, elle avait acquis une distraction qui devint légendaire.

Le Roi jaloux s’était étonné de la naissance d’une telle enfant mais, paradoxalement, en était réellement heureux, car cette belle jeune fille avait été dispensée des activités guerrières dévolues aux seules femmes, en raison de ce qui paraissait être une infirmité aux yeux de la reine et de ses sœurs, toutes engagées dans l’armée royale, avec le titre de princesses.
La distraite et joyeuse Termodossa s’adonnait, jours après jours, aux activités dévolues aux seuls hommes : organiser la maisonnée, s’occuper des enfants, filer la laine… Elle en était très heureuse car elle aimait vraiment la compagnie des hommes.

Cet été-là, comme chaque année, la reine qui se distinguait par sa force, sa puissance et sa bravoure, entraîna son armée dans une guerre contre des tribus voisines. Elle en revint victorieuse mais également enceinte d’un possible treizième enfant.

Au début de l’automne de cette année-là, le roi dit à la reine :

- J’aimerais que cet enfant soit un garçon et qu’il puisse ouvrir une nouvelle voie dans la relation des femmes et des hommes, plus juste et plus équilibrée.
- Mon ami, il n’en n’est nullement question. Si cet enfant est un garçon, il aura le destin de tous les hommes de notre royaume, celui d’être à notre service et d’assurer les tâches domestiques. Cela étant, pour t’agréer, je peux en faire un étalon! Mais si cet enfant est une fille, comme notre Termodossa, il faudra la tuer.

Bien qu’il fût convaincu que ce futur enfant n’était le sien, Le roi fit construire un cercueil qu’il fit remplir des pétales des plus glorieuses fleurs du royaume. Il le fit installer dans une pièce secrète du palais dont les murs étaient recouvertes de tapisseries aux fils et d’argent, qui racontaient la triste histoire d’être déchus parce qu’ils n’étaient pas ce que l’on attendait d’eux. Il confia la clé de cette pièce à la tendre Termodossa à laquelle il s’attachait de plus en plus, jours après jours, alors que le soleil brillait de mille feux dans leur relation tendre et filial.

Un soir d’hiver, le roi et Termodossa se retrouvèrent devant la cheminée du salon d’apparat du château.
Termodossa dit à son père :

- Père, pourquoi êtes-vous si triste ?
- Ma douce et tendre fille, je ne peux pas te le dire.

Mais l’enfant ne lui laissa aucun répit tant qu’il ne l’eût pas conduit dans la pièce secrète dont elle avait deviné l’existence dans son for intérieur.

- Ma tendre Termodossa, lui dit-il, ta mère a promis le bannissement si l’enfant à venir est un garçon et la mort si c’est une fille comme toi. Et je ne peux me résoudre à cela.
- Père, il nous faut trouver une solution pour éviter cela à notre futur parent.
- Mais que pouvons-nous faire devant la détermination de notre reine?
- Papa, papa… Veuillez me pardonnez, Père, j’ai une idée…
- Oh, oh, ma fille, je suis là… Tu rêves... Alors me livreras-tu ton idée ?
- Oui, mon papa chéri… Oui, Père ! Dès lors que l’enfant naîtra, tu m’en informeras par une missive que me transmettra ton officier d’ordonnance. Si c’est un garçon, nous le confierons à une famille qui aime à la fois les filles et les garçons et si c’est une albinos comme moi, je partirai avec elle dans la forêt et nous y vivrons ensemble.
- Dans les deux cas donc, tu proposes d’éloigner cet enfant de sa mère. En faisant cela, tu t’exposes toi-même à la mort.

Advint le jour de la naissance du treizième enfant. L’accouchement dura pendant vingt et une heures. L’enfant fut si blême que le roi crut qu’il était albinos et s’en inquiéta auprès de son officier d’ordonnance. Tout aussi inquiet que son royal monarque, cet officier prit sur lui d’envoyer une missive à Termodossa où il s’inquiétait auprès d’elle du risque que cet enfant puisse être une fille albinos.
Fidèle à sa distraction dont le caractère légendaire avait déjà commencé, Termodossa interpréta la missive, en imaginant que l’enfant était bien albinos. Elle entreprit donc d’enlever la petite fille et partit avec elle dans la forêt, comme il en avait été convenu.

Si elle était bien distraite, en revanche la donzelle avait préparé son plan. Elle avait prévu de se retrouver dans la forêt avec une troupe de rebelles, hommes et femmes, dirigés par un aventurier tout aussi distrait qu’elle, qui se faisait appelé Robin des quois. Et ma fois, je peux vous assurer, qu’ils ont formé un joli couple, tous les deux, pendant le temps où il a fallu éduquer la treizième fille qui, naturellement, autant vous l’avouer, n’était pas une albinos. Mais cela, vous l’aviez compris, à moins d’être distrait vous-même.

Folle de rage, la reine dépêcha dans tout son royaume des espions pour connaître le lieu de la retraite de sa fille Termodossa et de son treizième enfant dont elle savait bien qu’elle était une fille. Elle fit emprisonner le roi, comprenant qu’il avait participé à cet enlèvement. Par un triste sort, il fut enfermé dans le cabinet secret où avait été installé le cercueil.

Elle mena en vain quelques opérations guerrières contre les rebelles dans l’espoir de retrouver les deux jeunes femmes. Elle perdit beaucoup de ses amazones pendant les combats. En effet le destin des rebelles avait changé dès lors que les deux jeunes femmes étaient apparues dans leur horizon. En effet, l’enfant enlevé était devenu une grande et belle jeune femme à qui l’on enseigna les arts, les lettres, la musique et l’harmonie entre les femmes et les hommes. Sa beauté intellectuelle vibrait de concert avec sa beauté physique et fit qu’elle acquit un charisme auprès des femmes et des hommes de la forêt. A l’âge de 16 ans, elle prit tout naturellement la tête de la troupe des rebelles et prit le nom de Cassiopée.

Mais alors me direz-vous, que sont donc devenus Robin des quois et Termodossa ? Eh bien, pendant l’éducation de Cassiopée, l’un et l’autre se découvrirent et il en résulta un grand amour.
Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants.
Ami(e) lecteur, ne croyez pas vous en sortir à si bon compte. Non, non, le conte n’est pas fini. La fin, il faut que je vous la raconte. Je vous l’ai écrit, je crois, la distraction de Termodossa est devenue légendaire. Pour l’instant, elle n’est encore qu’éphémère. Et vous allez voir, les distractions conjuguées sont les plus extraordinaires.

Il advint un jour que l’officier d’ordonnance passa dans la forêt. Il apprit ainsi à Cassioppée, à Termodossa et à Robin l’emprisonnement du roi.

Termodossa s’adressa ainsi à l’officier :

- Où est donc emprisonné notre bon roi ?
- A l’endroit même où a été placé le cercueil du treizième enfant, Princesse.

Très émue, elle lui raconta tout ce qui s’était passé depuis qu’elle était partie dans la forêt avec celle qui était devenue Cassiopée.

Ils décidèrent tous alors de retourner au château pour délivrer le roi, dussent-ils le libérer en faisant le siège du château.
Lorsqu’ils arrivèrent au château, la reine était malade et les onze sœurs insuffisamment armées contre l’armée des rebelles demandèrent une trêve qui leur fut accordée.

Ce fut la sœur aînée Clonia, entourée de ses dix sœurs, qui les reçurent dans la salle du trône.

Ce fut Cassiopée, la première qui s’exprima :

- Je suis Cassiopée, la treizième fille d’Antiopé. Je suis aussi la chef des rebelles.
- Je suis Clonia, la première fille d’Antiopé, et donc ta sœur aînée.

Elles se mirent toutes à pleurer et s’embrassèrent avec une très grande tendresse.
Mais la reine au fond de son lit jurait encore après sa fille Termodossa et désirait toujours sa mort si sa fille ne lui était pas rendue.

Sa fille aînée Clonia se rend à son chevet et lui dit :

- Mère, me promets-tu que si tu retrouves ta fille cadette, tu n'intenteras pas à la vie de Termodossa.
- Pourquoi me dis-tu cela ?
- Me le promets-tu ?
- Je te le promets.
- Ta fille cadette, Cassiopée, est là.

Alors ils se réjouirent tous, et l'embrassèrent.

Ils vécurent toutes et tous au château. Pendant les mois qui suivirent, de nombreuses fêtes furent organisées pour honorer le retour de la fille cadette. Les tables resplendissaient de la présence de lièvres, de chevreuils, de pigeons et de légumes anciens. Ils étaient toutes et tous gourmets de plats fins et de tendresse partagée.

Dans l’euphorie des retrouvailles, la reine avait oublié le sortilège qu’elle avait jeté quelques jours après l’enlèvement de sa fille cadette – Après l’on s’étonnera que Termodossa fut distraite-. Le sortilège prévoyait que si l’on se réjouissait de la présence du treizième enfant en l’absence de la reine, au douzième banquet, toutes les princesses seraient transformées dans le dernier animal consommé.
Et ne voilà-t-il pas qu’au douzième banquet, toutes les princesses furent transformées en chevreuils, sauf Termodossa -Cela étant, d’après les témoins présents, les chevreuils consommés avaient été délicieux et bus avec un vin très tannique d’une région mystérieuse qui leur était inconnue ; qui se faisait appelée Bourgogne-. Eh oui, la reine en avait eu soupé de tous ces banquets et ne s’était pas présentée au douzième.

- Malheur à toi, lui dit une veille sorcière qui passait par là bien sûr – nous sommes dans un conte-. Tu aurais dû savoir dépasser tes indigestions et te présenter au douzième banquet.
- N’existe-t-il pas un moyen de les délivrer de ce sortilège ?
- Ta fille Termodossa et l’homme de sa vie devront se livrer à douze travaux de distraction. Il devra leur arriver les pires ennuis que puissent connaître des distraits et si, au douzième, je suis convaincue, alors leur forme originelle leur sera rendue. Mais tout cela devra se faire dans le silence absolu.

Ils étaient tant distraits l’un et l’autre qu’ils n’eurent aucune peine à passer les onze premiers travaux de distraction, comme par exemple se croiser et ne pas se reconnaître, ou oublier qu’il fallait une chaise pour s’asseoir mais aussi qu’il était impossible de traverser les glaces de la galerie des glaces du palais sans se faire du mal.
La douzième distraction s’imposa tout naturellement à eux. Par distraction, Termodossa et Robin des quois avaient omis d’officialiser leur mariage.
Furent donc célébrées les noces avec autant de pompe que de joie, quoique les mariés demeurassent dans le silence le plus absolu. Mais ils laissèrent échapper de grands sourires.
Mal leur en prit car le sortilège imposait également de ne pas sourire. Encore une distraction inacceptable me direz-vous de la part de la reine qui leur valut une condamnation à mort. N’étais-ce pas cher payer pour une distraction ?

La reine opta pour une mort devant un peloton d’exécution. Un peloton de onze cadets fut choisi pour assurer la sentence et abattre Termodossa et Robin.
Alors que le peloton allait exécuter la sentence, douze chevreuils entouraient les cadets. La reine n’avait pas souhaité assister à l'exécution et participait à un treizième banquet. Au moment du service des chevreuils sur les tables, les douze chevreuils redevinrent douze belles princesses. Et oui, la sorcière s’était trompée, par distraction sans doute. Ce n’était pas à l’issue de douze banquets mais de treize banquets que le sortilège devait se réaliser. Ce pays est vraiment un pays de distraits!

Termodossa et Robin purent à nouveau reparler, expliquèrent leur silence et racontèrent toute l’histoire.
Que faut-il retenir de cette fable? Sans doute qu’une distraction légendaire associée une philosophie de l’erreur peut être bénéfique aux progrès humains.
Veuillez me pardonner. Nous ne sommes pas dans une fable mais dans un conte.
Alors la reine comprit qu’il y avait mieux à gagner dans une harmonie entre les femmes et les hommes. Avec prudence, elle associa les hommes aux activités de gouvernement et aux activités militaires, tout en laissant aux femmes l’autorité suprême.
Et "ils vécurent désormais toutes et tous ensemble heureux et unis jusqu'à la mort."

Amitiés de Beaulieu où je me trouve actuellement.

Jacques

Posté le : 28/07/2015 22:20
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Re: Défi du 18/07/15 : un monde de singes
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Chère Emma,

Je tenais avant de partir en Italie à répondre à ton défi.
Tu me fais la grâce de lire mes textes et de me donner des conseils, et aussi de les aimer, je crois.

Je me suis un peu écarté du sujet mais je suis resté parmi les singes.

J'appelle mon poème (eh oui, encore un poème!), présenté sous la forme d'une fable : "l'homme qui devient singe".


Il était une fois un magicien puissant
Dont les pouvoirs étaient vraiment ahurissants.
Il pouvait ainsi transformer tout être humain,
En l’animal souhaité, en un tour de main,
Jusqu’au jour où, atteint d’une fièvre aux méninges,
Le zozo se prit à les changer tous en singes.

Son mal ne passant pas, il resta le seul homme,
Au sein d’un peuple de singes, tous gentilshommes.
Il s’étonna de leur comportement étrange.
Ils étaient devenus de véritables anges.
L’orgueil, la jalousie les avaient tous quitté.
Les longues joutes oratoires étaient stoppées.
Quelques querelles pouvaient encore exister
Sans qu’une guerre ne puisse tant s’installer.
Ils avaient gardé des humains bien des vertus
Et de la bienveillance étaient revêtus.
Des qualités des singes ils étaient adoubés.
Ainsi leur intuition était exacerbée.
Il s’étonna qu’ils ne fassent plus de grimaces.
Dans mon mal, se dit-il, je me trouve perspicace :
Réussir de la sorte une nouvelle espèce,
Quelle gloire, pour une action à l’emporte-pièce !

Une guenon magicienne qui passait là,
Trouva ses nouveaux congénères raplapla.
Ils sont tristes sans leurs simagrées, se dit-elle.
Où sont donc passées nos relations fraternelles ?
Les grimaces font partie de notre culture.
Ils ne sont pas des nôtres et n’ont pas fière allure !
Trop c’est trop ! Il faillait mettre un terme à cela.
Elle se tortura les méninges, sans blabla,
Fit au milieu d’eux une ou deux incantations,
Et chacun retourna à ses méditations,
Dans l’espèce animale dont il était issu.

Que nous dit cette petite fable reçue.
Non ! Pas qu’il faille se torturer les méninges
Pour régler les affaires des hommes et des singes.
Ou alors peut être que dans les simagrées,
On peut prendre beaucoup, si cela vous agrée.
A moins qu’il ne faille prendre son mal en patience,
Pour qu’auprès des singes les hommes prennent audience.

In fine, c’est comme vous voulez.
Tiens, faites donc des simagrées !

Bises et amitéis depuis le lac d'Orta.

Jacques

Posté le : 18/07/2015 22:35
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Re: Défi anticipé du 14 juillet, aprdon du 11 juillet
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Chère Couscous,

En regardant à la télévison le feu d'artifice de la Tour Eiffel, c'est bizarre, j'ai cru lire Delphine dans un feu d'artifice. Tiens, me suis-je dit, Delphine n'aurait-elle répondu au défi de la semaine et me voilà installé devant mon ordinateur à écrire ces quelques lignes?

Ne voilà-t-il pas que nous passons des défis aux tours de table.

Pour une non réponse, quelle réponse.
Au prochain défi, je crois que je vais faire appel à mon tour au spiritisme pour me filer un coup de main car le niveau des réponses s'élève.

Merci à toi chère Delphine.

Bises et amitiés de Bourgogne.

Jacques

Posté le : 14/07/2015 23:26
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Re: Défi anticipé du 14 juillet, aprdon du 11 juillet
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Que Dieu nous pardonne et Victor Hugo aussi
De nous livrer ainsi à mille facéties.
Si cela t’agrée, Dieu, reste là où tu es.
Toi Victor, je t’en prie, rejoins notre banquet.

A la pensée du cher Kjtiiti je m’arrime,
A tant désirer l’imiter dans quelques rimes.
Et tout comme lui je rends mes hommages à Delphine,
Qui est de nos défis la muse divine.

De là à le suivre pour aller jusqu’au crime,
Malgré mon amitié pour lui et mon estime,
Pour ma part, je préfère la folie d’ailleurs,
Pour en être auprès de vous un ambassadeur.

Ecoute Victor, si tu veux plaire à Delphine
Afin de demeurer dans toutes ses combines,
Ecris des vers sur la magie, les fées clochettes ;
Avec elle, tu feras de belles cueillettes,
De mots où l’humour fera voler les paillettes !

Reste au milieu de nous, je t’en prie, très cher Hugo,
Nous te promettons de ne pas être dingos.
Juste un petit peu, alors, pour nous faire rire,
Et dans le désir de bien vivre, nous inscrire.

Nous sommes protégés par Loriane et Delphine.
Dans tous nos textes, aucun coup de chevrotine
Ne peut atteindre la beauté noble des mots.
Elles ont la sagesse de nous remette à flots.

Posté le : 12/07/2015 21:18
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Re: Défi anticipé du 14 juillet, aprdon du 11 juillet
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Cher Donald,

J'ai aimé la manière dont tu as détourné le défi de la semaine : devoir choisir parmi trois "navets" celui qu'il faudra critiquer pour tenter de vendre les mértites de la langue française. Alors là, chapeau bas!
Tu es un Victor Hugo en herbe. Si si!

Et comme toujours, tu nous fais voyager dans l'intimité d'une relation psychologique mais aussi dans des expressions à l'emporte pièce. J'ai aimé " le pauvre chein de prairie au fin fond du Névada".
Tu nous fais voyager ici et ailleurs, plutôt ailleurs qu'ici. Quand je pense que Kjtiti me considère d'ailleurs. Tu l'es plus que moi!

Je vois que tu aimes autant que moi, le marketing. Je crois qu'un jour prochain, je vais me lâcher à son sujet.
Ah les tartes aux myrtilles. Tu me laisseras penser en positif aux tartes aux myrtilles de ma grand mère maternelle!

Ah non, n'émigre pas chez Mac Donalds. Rabealais, reviens!

Ta vision de Pavlov est intéressante. Tu as raions d'opposer les processus réflexes, parfois négatifs, à l'humanisme réflexif. Rien que cela mériterait un autre écrit.

J'ai aimé aussi les romans en négatif.

Ta réponse est fouillée et réellement talentueuse, mon ami.
Comme j'ai aimé. Je l'ai relu trois fois, et la lecture a été différente à chaque fois, centrée sur les trois oeuvres littéraires, la première fois, centrée sur la relation entre l'homme et la femme, la seconde fois, et centrée sur le conflit intérieur, la troisième fois.

Porte toi bien. Au plaisir de te lire encore et toujours.

Amitiés de Bourgogne.

Jacques

Posté le : 12/07/2015 17:16
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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