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#41 Pablo Picasso
Loriane Posté le : 23/10/2015 17:21
Le 25 octobre 1881 naît Pablo Ruiz Picasso

à Malaga, Espagne, peintre, dessinateur, graphiste, graveur, chorégraphe, céramiste, affichiste et sculpteur espagnol ayant passé l'essentiel de sa vie en France; il meurt le 8 avril 1973 à 91 ans à Mougins, France.
Artiste utilisant tous les supports pour son travail, il est considéré comme le fondateur du cubisme avec Georges Braque et un compagnon d'art du surréalisme. Il est l'un des plus importants artistes du XXe siècle, tant par ses apports techniques et formels que par ses prises de positions politiques. Il a produit près de 50 000 œuvres dont 1 885 tableaux, 1 228 sculptures, 2 880 céramiques, 7 089 dessins, 342 tapisseries, 150 carnets de croquis et 30 000 estampes gravures, lithographies, etc.. Son nom de naissance est Pablo, Diego, José, Francisco de Paula, Juan Nepomuceno, María de los Remedios, Crispín Cipriano de la Santísima Trinidad Ruiz y Picasso
De nationalité espagnole. Il reçoit sa formation à l'académie royale des beaux-arts de San Fernando, il a pour maître José Ruiz y Blasco. il travaille à Paris. Il appartient au mouvement Cubisme, surréalisme. Il reçoit pour distinction le prix Lénine pour la paix en 1962. Ses Œuvres les plus réputées sont Les Demoiselles d'Avignon en 1907, Guernica en 1937. Il est aussi le fondateur du cubisme avec Georges Braque. Il est le père de la styliste Paloma Picasso

En bref

La personnalité de Picasso domine la vie artistique de la première moitié du XXe siècle. Aucun peintre, depuis Michel-Ange, n'a à ce point stupéfié, subjugué son époque, n'a à ce point déterminé et souvent devancé son évolution. Principal auteur de la révolution cubiste qui, autour de 1910, change complètement la face de l'art européen, Picasso a pris la tête du mouvement de retour à l'antique et de reflux vers la tradition qui caractérise les années 1920. Son exemple a été essentiel au développement du surréalisme, de la peinture du rêve et de l'inconscient, et il n'est pas une des inventions stylistiques de notre temps qui, jusqu'en 1950, ne se rattache plus ou moins à son influence. Pourtant, et bien qu'il ait constamment interrogé tout l'héritage du passé, surtout au niveau des arts primitifs, Picasso est un artiste solitaire et culturellement autonome. À l'époque de Guernica, pendant la guerre, à travers l'engagement politique qui suit la Libération, il a pu donner l'impression qu'il souhaitait exprimer les angoisses et les espérances de ses contemporains, être l'interprète “humaniste” d'une histoire, mais son œuvre “fanatiquement autobiographique” D. Kahnweiler n'est en fait que le miroir de lui-même. L'alternance entre la violence et la douceur, le charme sentimental et la provocation insurrectionnelle qui la caractérise trouve son origine aussi bien dans les péripéties de la vie du peintre que dans la profonde et mystérieuse ambiguïté de sa nature d'artiste. Par sa fécondité, la richesse de son iconographie, la diversité des techniques qu'elle utilise et parfois invente, cette œuvre, même si le temps n'en retient pas la totalité, est celle d'un créateur qu'on peut dire universel.
Pablo Ruiz Blasco, dit Pablo Picasso, est né en 1881 à Málaga Andalousie ; il a fait son éducation artistique à Barcelone, où les influences anarchistes se mêlent à celles de l'“art nouveau”, de l'esprit décadent, de l'expressionnisme nordique Edvard Munch, de la peinture française aussi, avec laquelle il entre directement en contact au cours des voyages qu'il fait à Paris entre 1900 et 1903. Ses premières œuvres, qui représentent des pierreuses, des danseuses de cabaret, des alcooliques, des prostituées misérables, le montrent très attentif aux leçons du postimpressionnisme Danseuse naine La Nana, 1901, museu Picasso, Barcelone, de Toulouse-Lautrec, de Gauguin Arlequin accoudé, 1901, The Metropolitan Museum of Art, New York, et c'est dans ce climat d'amertume, sinon de révolte sociale, de pitié pour les êtres pauvres et exilés, que baignent les tableaux de la “période bleue”, presque monochromes, très proches des œuvres du peintre catalan Isidro Nonell et nettement symbolistes d'inspiration : La Vie, 1903 The Cleveland Museum of Art, La Célestine, 1904 musée Picasso, Paris. Installé définitivement en avril 1904 à Paris, où il occupe, avec sa compagne Fernande Olivier, un atelier au “bateau-lavoir” à Montmartre et se lie bientôt d'amitié avec Apollinaire et Matisse – il connaissait Max Jacob depuis 1901 –, Picasso exécute jusqu'en 1906 une série de toiles encore très sentimentales, mais de tonalité plus claire et fleurie, d'inflexion parfois maniériste, que l'on groupe traditionnellement sous le titre de “période rose” et qui représentent des arlequins, des acrobates, des écuyères et toute la troupe des gens du voyage : La Femme à l'éventail, 1905 National Gallery of Art, Washington, L'Acteur, 1904-1905 The Metropolitan Museum of Art, New York, La Famille de saltimbanques Les Bateleurs, 1905 National Gallery of Art, Washington. C'est de cette époque également que datent ses premiers essais de graveur Le Repas frugal, 1904 et de sculpteur Le Fou, 1905, bronze, musée Picasso, Paris. À partir de 1906, les formes tendent à se stabiliser et à s'épaissir, les sujets à perdre leur caractère littéraire. Le visage de Gertrude Stein, 1906 The Metropolitan Museum of Art, portrait achevé après des vacances passées dans l'atmosphère rustique et sévère du petit village de Gosol, en Andorre espagnole, donne l'impression d'un masque, et les monumentales, presque monstrueuses, Deux Femmes nues, 1906 The Museum of Modern Art, New York, manifestant l'influence de l'art ibérique, peut-être déjà de la sculpture africaine, témoignent en tout cas d'une volonté “primitiviste” qui désormais sera présente dans toute l'œuvre de l'artiste.

Sa vie
.

Pablo Picasso naît à 23 h 15 au 36 place de la Merced aujourd'hui no 15 à Malaga. Il est le premier enfant de José Ruiz y Blasco, alors professeur de peinture à l'école provinciale des Arts et métiers de la ville dite San Telmo, et de María Picasso López, une fille de vignerons. Son nom complet est Pablo Diego José Francisco de Paula Juan Nepomuceno María de los Remedios Cipriano de la Santísima Trinidad Mártir Patricio Ruiz y Picasso. Le nom de Picasso, qui n'est pas espagnol, serait selon certains auteurs d'origine italienne. Un de ses arrière-grands-pères est né à Sori dans la région de Gênes. En revanche, selon Robert Maillard, la famille ne serait pas originaire d'Italie. Pablo avait deux sœurs Maria de Los Dolorès, dite Lola, née en 1884 et Maria de la Concepción, dite Conchita, née en 1887, mais aucun frère.
En 1891, le musée provincial de Malaga, dont José Ruiz Blasco était le conservateur, ferme ses portes, ce qui oblige le père à trouver d'autres moyens de subsistance. La famille déménage à La Corogne et José Ruiz Blasco occupe un poste de professeur au lycée Da Guarda. La mort de sa sœur Conchita d'une diphtérie en janvier 1895 le traumatise et son vœu d'arrêter la peinture si sa sœur guérit n'étant pas exaucé, il se réfugie dans son art8. Son père est alors nommé professeur à La Llotja de Barcelone, en 1895.

Le peintre débutant

L'artiste ne signe plus ses toiles du nom de Ruiz Blasco mais de celui de Picasso à partir de 1901
Picasso, encouragé par son père qui lui accorde toute confiance9, peint ses tout premiers tableaux à l'âge de huit ans, son préféré étant Le Petit Picador jaune 1889, sa première peinture à l'huile, dont il refusera toujours de se séparer. Pendant l'été 1895, Pablo découvre Madrid et Barcelone et passe ses vacances à Malaga et revient par la mer à Barcelone. À cette occasion, il réalise des marines du voyage. C'est durant l'hiver 1895, qu'il peint sa première grande toile académique : La Première Communion. L'année suivante, il entre à l'école des Beaux-Arts de Barcelone. Il signe ses premières œuvres Ruiz-Picasso avant d'opter pour P.R-Picasso puis définitivement pour Picasso en 1901 à cause de l'étrangeté du nom et du digraphe ss inusité en espagnol.
À Barcelone en 1896, il est reçu à l'École de la Llotja, où enseigne son père, ayant exécuté en un jour le sujet de l'examen pour lequel on laisse généralement un mois aux candidats. C'est en 1896 qu'il peint L'Enfant de chœur. Don José lui loue alors un atelier rue de la Plata qu'il partage avec son ami peintre Manuel Pallarès et où il peint Science et Charité 1896, l'une de ses plus importantes toiles d'enfance. Pour cette œuvre, son père a imaginé la composition qui représente une malade couchée sur un grabat, assistée d'un docteur Picasso réalisera le portrait de son père et d'une religieuse. Ce tableau reçoit à l'exposition des Beaux-Arts de Madrid une mention honorifique. Il est fortement influencé par le modernisme catalan à cette époque. Dès l'âge de quinze ans, Manuel Pallarès l'initie précocement aux bordels du barrio chino de Barcelone. C'est dans ces lieux qu'il réalise de nombreux feuillets, dessins et aquarelles érotiques dont le sujet subversif se retrouvera dans la sensualité de ses dessins ou tableaux ultérieurs.
En septembre 1897, Picasso part étudier à Madrid et réussit en octobre le concours d'entrée à l'académie royale de San Fernando. Cependant l'enseignement de l'institution ne lui plaît pas et il renonce à suivre les cours. En juin 1898, il retourne à Barcelone, puis part pour Horta de Sant Joan, le village de son ami Pallarès, situé près de la ville de Gandesa où il partage la vie des paysans. Plus tard, il dira Tout ce que je sais, je l'ai appris dans le village de Pallarès. En avril 1899, il est de nouveau de retour à Barcelone, où il s'installe au no 1, rue des Escudillers. Picasso fréquente alors le cabaret Els Quatre Gats, cabaret phare de la bohème, créé en référence au Chat Noir de Paris. Là, il rencontre notamment Miguel Utrillo, et se lie d'amitié avec le poète Jaime Sabartés, Carlos Casagemas, le peintre Opisso, le sculpteur Julio Gonzalez. Une exposition de ses peintures se tient dans le cabaret le 1er février 1900.
Picasso voit sa toile Les Derniers Moments représenter l'Espagne à l'Exposition universelle de 1900 à Paris. Il part, avec Casagemas dont il est très proche, pour la capitale française où il s'installe dans l'atelier du peintre Nonell à Montmartre. Picasso s'y imprègne de l'atmosphère du Moulin de la Galette et rencontre le marchand Pedro Mañach ainsi que Berthe Weill qui lui achète trois scènes de tauromachie, les premières toiles qu'il vend à Paris. Réalisant des œuvres de commande, il vend également quelques pastels à des amateurs. Il rentre à Barcelone le 20 décembre, avec Casagemas que Picasso emmène avec lui jusqu'à Malaga pour le sortir de sa mélancolie. À la mi-janvier 1901, Picasso part pour Madrid. Le 17 février, Casagemas, après avoir tenté de tuer son amante Germaine qui était une danseuse volage du Moulin rouge, se suicide à Paris. Picasso, bouleversé par la mort de son ami peindra un tableau clé La Mort de Casegemas dont il dira qu'il a conditionné grandement son passage à la période bleue, empreinte de douleur, tristesse et faisant référence aux grands maîtres espagnols. En avril 1901, il retourne à Barcelone, puis, en mai, il repart à Paris et s'installe au 130 ter, boulevard de Clichy chez Pedro Mañach qui le loge pendant quelques mois dans son appartement personnel et lui offre un salaire. Il livre quelques dessins à des périodiques humoristiques parisiens qu'il signe sous le nom de Ruiz.

Période bleue

La période bleue correspond aux années 1901-1904 : ce nom vient du fait que le bleu est la teinte dominante de ses tableaux de cette époque, qui a débuté avec le suicide de son ami catalan Carlos Casagemas, ce qui explique qu'elle soit marquée par les thèmes mélancoliques de la mort, de la vieillesse, et de la pauvreté, mais ne l'empêche pas d'être satirique. Durant ces années, Picasso peint des pauvres, des mendiants, et des aveugles, sous forme de personnages souvent étirés et faméliques inspirés des tableaux du Greco que Picasso étudie à cette époque et qui l'influencent fortement. Le premier tableau de cette période fut la Mort de Casagemas, et les œuvres importantes sont : Dama en Éden Concert 1903, La Vida 1903, Las Dos hermanas 1904, La Celestina 1904. Il vit pendant ces années dans le dénuement. Bien que son père lui envoie des toiles et des tubes de peinture, par souci d'économie, il réalise plusieurs peintures sur le même tableau ou doit brûler une liasse de ses dessins pour se chauffer.
Entre le 25 juin et le 14 juillet 1901, Picasso et Iturrino font une exposition à la galerie d'Ambroise Vollard, à Paris. Picasso fait la connaissance du poète Max Jacob. Pendant l'hiver, il peint Autoportrait bleu Paris, Musée Picasso. Fin janvier 1902, il se rend à Barcelone. La galerie Berthe Weill, expose du 1er au 15 avril des œuvres de Lemaire et de Picasso. Il revient à Paris en octobre avec Sébastien Junyer. Et il montre pour la première fois ses toiles bleues du 15 novembre au 15 décembre dans une exposition de groupe chez Berthe Weill. En janvier 1903, Picasso est de nouveau à Barcelone. Au printemps, il commence la toile La Vie Cleveland Museum of Fine Arts.

Période rose 1904-1906

À partir de 1905, il s'installe à Paris, au Bateau-Lavoir, dans l'atelier laissé par Paco Durrio. Là, il rencontre sa première compagne : Fernande Olivier. C'est le début de la période rose. Comme précédemment, c'est l'utilisation des teintes rougées qui explique cette dénomination. Les thèmes abordés sont la joie et l'inquiétude existentielle. Il reste mélancolique et dominé par l'amour ; on y trouve aussi de nombreuses références au monde du zoo et du cirque. Il peint des masques, arlequins, dompteurs et clowns. Picasso privilégia pendant cette période le travail sur le trait, le dessin, plutôt que sur la couleur… C'est aussi l'époque des maternités roses. Picasso fait la connaissance de Guillaume Apollinaire et d'André Salmon.
Du 25 février au 6 mars 1905, Picasso expose à la galerie Serrurier, ses premières toiles roses. Au printemps, il peint Les Saltimbanques Washington, National Gallery. Pendant l'été, il fait un séjour à Schoorl en Hollande, et y peint les Trois Hollandaises Paris, Musée national d'art moderne, dépôt au Musée Picasso.
En automne, il rencontre Gertrude et Leo Stein. Ces deux mécènes lui achètent de très nombreuses toiles et apportent au peintre désargenté une plus grande aisance financière et une nouvelle stimulation intellectuelle. On commence à trouver dans ses toiles le thème de la mort. Notamment dans son tableau Arlequin dont il fait cadeau en 1919 au Museo de Arte Moderna de Barcelone. Gertrude Stein le présente à Matisse, pendant l'hiver 1906. Le galeriste Ambroise Vollard achète la plupart des toiles roses en mars. En mai, il part avec Fernande Olivier pour Barcelone, puis durant l'été à Gósol, village isolé de haute-Catalogne. Ce séjour aura un impact majeur dans l'œuvre de Picasso. C'est dans ce petit bourg de la province de Lérida qu'il conçoit Les Demoiselles d'Avignon, un tableau qui constitue un évènement capital dans les débuts du cubisme.
Le portrait de Gertrude Stein New-York, Metropolitan Museum of Art, commencé en hiver, est enfin achevé grâce à une peinture de Cézanne, Madame Cézanne à l'éventail que Gertrude Stein avait acquise au salon d'automne en 1904.

Influences africaines

De 1907 à 1909, Picasso est sous influence de l'art africain, notamment de l'art congolais. Cette période est marquée au début par les deux figures du côté droit des Demoiselles d'Avignon qui ont été en partie inspirées par les masques africains que Picasso possédait.

Cubisme

De 1907 à 1914, il réalise avec Georges Braque des peintures qui seront appelées cubistes. Elles sont caractérisées par une recherche sur la géométrie et les formes représentées : tous les objets se retrouvent divisés et réduits en formes géométriques simples, souvent des carrés. Cela signifie en fait qu'un objet n'est pas représenté tel qu'il apparaît visiblement, mais par des codes correspondant à sa réalité connue. Le cubisme consiste aussi à représenter sur une toile en deux dimensions un objet de l'espace. Picasso décompose l'image en multiples facettes ou cubes, d'où le nom de cubisme et détruit les formes du réel pour plonger dans des figures parfois étranges comme une figure représentée sur une moitié de face, et sur l'autre de côté. Cette technique, initiée par Picasso et Braque, fit de nombreux émules tels que Juan Gris, Francis Picabia, Brancusi, les Delaunay, Albert Gleizes.
La réalisation des Demoiselles d'Avignon, l'œuvre fondatrice du cubisme commencée pendant l'hiver 1906-1907 et achevée début juillet 1907, et surtout les portraits notamment ceux d'Ambroise Vollard et de Daniel-Henry Kahnweiler des années 1910 ont été influencés notamment par les travaux des mathématiciens Henri Poincaré et Esprit Jouffret dont les idées et les schémas furent vulgarisées à Picasso, et à son entourage Montmartrais, par leur ami Maurice Princet. Dès lors peindre l'espace et le temps consiste à représenter sur une toile en deux dimensions un objet de l'espace.
Au début de l'été, Daniel-Henry Kahnweiler fait une première visite au Bateau-Lavoir. En octobre, a lieu une rétrospective Cézanne au Salon d'automne. Pendant l'hiver 1908, Picasso peint L'Amitié Leningrad, Ermitage, Nu debout Boston, Fine Arts Museum. Il séjourne à la Rue-des-Bois, village à 60 km au nord de Paris, durant l'été et en octobre, il propose la version définitive des Trois femmes Leningrad, Ermitage.
En mai 1909, Picasso va à Barcelone, et à Horta de Ebro avec Fernande Olivier. Là, il peint les Paysages New York, MoMA . À Paris, en septembre, il déménage au 11 boulevard de Clichy, et réalise des sculptures : Tête de Fernande Paris, Musée Picasso. En 1910, il fait les portraits d'Ambroise Vollard Moscou, Musée Pouchkine, de Wilhem Uhde Saint-Louis, collection Pulitzer et de Daniel-Henry Kahnweiler Chicago, Institut d'art. Picasso part pour Céret, village de Catalogne française, dans les Pyrénées-Orientales, en juillet 1911. Fernande Olivier et Braque le rejoignent en août. Le 5 septembre, il rentre à Paris. Picasso est absent de la salle cubiste au Salon d'automne qui commence le 1er octobre.
À l'automne, Eva Gouel entre dans sa vie, qu'il appelle Ma jolie dans plusieurs de ses toiles.
Les premiers collages et les premiers assemblages sont réalisés pendant l'hiver 1912, Nature morte à la chaise cannée Paris, Musée Picasso, Guitares en carton Paris, Musée Picasso. Le 18 mai, il part de Céret pour Avignon et le 25 juin s'installe à Sorgues. Il déménage 242 boulevard Raspail. Picasso et Daniel-Henry Kahnweiler signent le 18 décembre une lettre-contrat. Vers le 10 mars 1913, il retourne avec Eva Gouel, souffrante, à Céret où ils séjournent tout l'été. Le Verre d'absinthe est peint au printemps 1914. Après le départ pour Avignon, en juin, il fait un retour au portrait, en juillet. Éva meurt le 14 décembre 1915.
Trois formes de cubisme émergent : le précubisme, ou cubisme cézannien, le cubisme analytique et le cubisme synthétique.

Les Ballets russes

Pendant la Première Guerre mondiale, Picasso séjourne à Rome avec Jean Cocteau, à partir du 17 février 1916. Il s'installe Via Margutta, d'où il voit la villa Médicis. Outre de nombreux portraits dessinés, il peint L'Italienne, L'Arlequin et femme au collier. En mai, Cocteau présente Diaghilev à Picasso. Il travaille comme décorateur pour le ballet Parade de Léonide Massine et les Ballets russes de Serge de Diaghilev, sur une musique d’Erik Satie. Il rencontre Stravinski et la danseuse Olga Khokhlova qui devint sa femme. Dans une veine décorative, Picasso réalisa plusieurs portraits d’elle et de leur fils Paul en Pierrot en 1925.
Fin mars 1917, il voyage à Naples et à Pompéi et revient à Paris, fin avril. Le 18 mai, la première de Parade a lieu au Châtelet. Puis en juin, Picasso part pour Madrid avec la troupe de Diaghilev et Olga, et le 12 juillet, un banquet est offert en son honneur à Barcelone.
Du 23 janvier au 15 février 1918, Picasso expose avec Matisse chez Paul Guillaume. Il se marie avec Olga à l'église russe de Paris, le 12 juillet. Cocteau, Max Jacob et Apollinaire sont les témoins. Pendant un séjour à Biarritz, il peint Les Baigneuses Paris, musée Picasso.
En mai 1919, Picasso part pour Londres travailler au ballet Le Tricorne sur une musique de Manuel de Falla. Pendant l'été, il séjourne à Biarritz chez Mme Errazuriz puis s'installe avec Olga à Saint-Raphaël Côte d'Azur.
Son fils Paulo naît le 4 février 1921. Durant l'été, il s'installe avec Olga et Paulo à Fontainebleau. Il y peint les Femmes à la fontaine Paris, Musée Picasso et New York, Museum of Modern Art et Les Trois Musiciens New York, Museum of Modern Art et Philadelphie, Museum of Art. En juin 1922, lors d'un séjour à Dinard Bretagne, côte de la Manche, il peint Deux femmes courant sur la plage La Course Paris, Musée Picasso. Puis, en décembre, il réalise le décor pour L'Antigone de Cocteau, créée par Charles Dullin au théâtre de l'Atelier. En 1923, il fait un nouveau séjour estival sur la Côte d'Azur Cap d'Antibes et peint La Flûte de Pan Paris, Musée Picasso. Et c'est en 1924, en été, alors qu'il se trouve à la villa La Vigie à Juan-les-Pins Côte d'Azur, qu'il fait son Carnet de dessins abstraits et qu'il peint Paul en arlequin Paris, musée Picasso.
Pendant cette période des années 1920, dans un climat de reconnaissance mondaine, il peignit des tableaux marqués par un retour à la figuration et au classicisme : Trois Femmes à la fontaine 1921, et des œuvres inspirées par la mythologie comme les Flûtes de Pan 1923.

Surréalisme

L’année 1925 fut celle d’une rupture radicale dans la production du peintre. Il peignit des tableaux très violents montrant des créatures difformes, convulsives, prises dans les rets d’une rage hystérique : Femme dans un fauteuil 1926 et Baigneuse assise 1930. L’influence des poètes surréalistes fut indéniable dans cette volonté de dépeindre de l’intérieur l’enfer personnel. Cependant il adoptait une approche plus pragmatique que celle du « rêve calqué sur la toile » des surréalistes.
En juin-juillet 1925, il achève La Danse et peint Le Baiser. Le 14 novembre, il participe à la première exposition surréaliste de la Galerie Pierre. En 1926, il peint le Peintre et son Modèle, qui marque sa rencontre avec Marie-Thérèse Walter à la fin de cette année, alors qu'elle est encore mineure. Il réalise les Guitares à clous.
Il exécute le grand collage du Minotaure en janvier 1928. Picasso a besoin alors d'une aide technique, notamment pour la réalisation des maquettes du Monument pour Guillaume Apollinaire dont il a reçu commande en 1922. Quelques années auparavant il avait renoué son amitié avec le ferronnier et sculpteur catalan Julio González, rencontré à Barcelone du temps d'Els Quatre Gats, et vivant comme lui à Paris depuis 1900. Picasso s'adresse naturellement à lui, et ils entameront, de l'automne 1928 jusqu'en juillet 1932, une fructueuse collaboration technique autour des sculptures en fer forgé et soudé. C'est au printemps 1929 qu'il sculpte en fer soudé La Femme au jardin dans l'atelier de González, qui par la suite réalisera le bronze en 1932. C'est l'année aussi de ses dernières vacances à Dinard. Il peint le Grand nu au fauteuil rouge, et en février 1930, Crucifixion. À l'automne 1930, Marie-Thérèse déménage au 44, rue de la Boétie. Il achète le château de Boisgeloup, près de Gisors, 80 km au nord-ouest de Paris, en juin, et s'y installe jusqu'à la fin de 1932.
Il passe les vacances de l'été 1933 à Cannes avec Olga et Paulo.
Deux figures au bord de la mer est peint en janvier 1931, et en mars, Nature morte sur un guéridon. Cette année-là, voit également l'édition de deux livres majeurs : Les Métamorphoses d'Ovide Lausanne, Skira et Le Chef-d'œuvre inconnu de Balzac Paris, Ambroise Vollard.
En 1932, Jeune fille devant le miroir est finie. Une rétrospective à la galerie Georges Petit, puis au Kunsthaus de Zurich, a lieu en juin. Picasso travaille à Boisgeloup aux têtes sculptées d'après Marie-Thérèse et à la série de dessins d'après La Crucifixion de Matthias Grünewald.
De juin à septembre 1934, il fait des séries de corridas, peintes, dessinées et gravées. En août, il voyage en Espagne avec Olga et Paulo, et se rend aux corridas de Burgos et de Madrid. Il visite le Musée d'Art catalan de Barcelone. Il réalise une série de sculptures à texture moulée : Femme au feuillage et Femme à l'orange. Au printemps 1935, la galerie Pierre expose des papiers collés. Minotauromachie est gravée. Il se sépare d'Olga en juin, et le 5 septembre, naît Maya Picasso, sa fille avec Marie-Thérèse Walter.
Le 25 mars 1936 voit le départ secret de Picasso avec Marie-Thérèse et Maya pour Juan-les-Pins. Il fait des gouaches et des dessins sur le thème du Minotaure. Cette même année, au début de la Guerre civile espagnole, il est nommé directeur du Musée du Prado à Madrid. Début août, Picasso part pour Mougins et Dora Maar l'y rejoint.

Guernica et pacifisme

À la suite du bombardement de Guernica, le 26 avril 1937 pendant la guerre civile espagnole, horrifié par ce crime, Picasso se lance dans la création d'une de ses œuvres les plus célèbres : Guernica et il dit : Cette peinture n’est pas faite pour décorer les appartements. C’est un instrument de guerre, offensif et défensif contre l’ennemi. Elle symbolise toute l'horreur de la guerre et la colère ressentie par Picasso à la mort de nombreuses victimes innocentes, causée par le bombardement des avions nazis à la demande du général Franco. Guernica fut exposé dans le Pavillon espagnol de l'Exposition internationale à Paris en 1937.
Une anecdote veut qu'à Otto Abetz, ambassadeur du régime nazi à Paris, qui lui aurait demandé, sur le ton de la colère, lors d'une visite à son atelier devant une photo de la toile de Guernica : C'est vous qui avez fait cela ?, Picasso aurait répondu : Non… c'est vous. Dans une interview accordée à Simone Tery, publiée le 24 mars 1945 dans Les Lettres françaises, il revient sur l'anecdote en disant qu'elle est à peu près vraie et précise qu'en réalité il distribuait aux visiteurs allemands des années 1940 des photos reproduisant le tableau, en les narguant d'un Emportez-les. Souvenirs, souvenirs ! .En octobre-décembre 1937, Picasso peint La Femme qui pleure, puis en 1938, fait un grand collage, Les Femmes à leur toilette. En juillet 1938, il va à Mougins avec Dora Maar. Début juillet 1939, avec Dora Maar, il part chez Man Ray à Antibes, d'où le tableau Pêche de nuit à Antibes. De septembre 1939 au début de 1940, il est à Royan, où il réalise notamment Séquence de Femmes au chapeau.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Pablo Picasso vit à Paris. Entre 1942 et 1943, il réalise l'assemblage, Tête de taureau, L'Aubade, L'Homme au mouton. Les archives sur le marchand d'art proche des nazis Hildebrand Gurlitt indiquent qu'il affirme avoir acheté une œuvre chez Picasso lui-même en 194249, éventuellement sous la contrainte.
L'immense notoriété de Picasso lui procure une relative protection, sans lui épargner les tracasseries. Son ami Max Jacob sera arrêté par la Gestapo d'Orléans le 24 février 1944 à Saint-Benoît-sur-Loire, puis meurt au camp de Drancy, malgré des interventions tardives pour le faire libérer, dont celles de Jean Cocteau. Ce dernier s'inquiète aussi pour Picasso, qui assiste publiquement à l'enterrement.
Entre-temps, Picasso rencontre Françoise Gilot en mai 1943, mais habite chez Marie-Thérèse Walter durant l'insurrection de Paris d'août 1944.

Engagement au parti communiste

Après la Seconde Guerre mondiale, ses tableaux deviennent plus optimistes, plus gais, montrant, comme l'indique le titre d'un tableau de 1946, la Joie de vivre qu'il ressent alors. Picasso adhère, le 5 octobre 1944, au Parti communiste français PCF et publie un article dans l'Humanité le 29-30 octobre 1944 intitulé Pourquoi j'ai adhéré au parti communiste » dans lequel il explique que son engagement personnel date de la période de la Guerre d'Espagne, renforcé par la lutte des résistants communistes français durant la guerre qui vient de s'achever, et qu'il ne lui suffit plus de lutter avec ses peintures révolutionnaires mais de tout lui-même adhérant à l'idéal communiste de progrès et de bonheur de l'homme. S'il se sent proche des idéaux du parti, il n'en sera jamais un membre actif, gardant sa totale liberté d'expression et prenant position principalement à travers ses tableaux dénonçant notamment la Guerre de Corée en 1951 et prônant la Paix contre la Guerre dans de nombreuses œuvres. Picasso sera même en butte à de nombreux conflits avec les dirigeants du PCF, notamment quant à un portrait jugé peu respectueux de Joseph Staline, publié à la demande de Louis Aragon le 12 mars 1953 à la une des Lettres françaises.
Très opposé à la guerre, Picasso peint la célèbre Colombe de la paix 1949 à l'occasion de son adhésion au Conseil Mondial de la Paix. Il reçoit à ce titre un prix international de la paix en 1955. L'attrait pour les colombes chez le peintre remonte à son enfance, où son père utilisait des pigeons comme modèles que Picasso allait jusqu'à emporter avec lui à l'école.

Période de Vallauris

Le 7 octobre 1944 s'ouvre le Salon d'Automne et la rétrospective Picasso. Le Charnier New York, Museum of Modern Art est peint en avril-mai 1945 d'après le souvenir de la découverte en décembre 1944, du corps supplicié de son ami le jeune poète surréaliste Robert Rius. Picasso part avec Dora Maar pour le Cap d'Antibes, en juillet, et le 26 novembre Françoise revient vivre chez Picasso. En 1946, Picasso rejoint Françoise à Golfe-Juan, il rend visite à Henri Matisse à Nice. Puis en juillet, avec Françoise, il part pour Ménerbes Vaucluse. En août, il s'installe chez Louis Fort à Golfe-Juan, et débute le travail au château d'Antibes en octobre.
Le 15 mai 1947, naît son fils Claude. En juin, il part pour Golfe-Juan. Lorsque Picasso visite Vallauris à l'été 1946, il se rend chez Georges et Suzanne Ramié et modèle trois pièces de céramique. Lorsqu'il reviendra l'année suivante, il retrouve ses pièces et débute alors une période intense de production de céramique qu'on estime à près de 4 500 pièces. Il s'installera à Vallauris en 1948 avec Françoise Gilot. Le 25 août 1948, Picasso va au Congrès des Intellectuels pour la Paix à Wroclaw. Il revient à Vallauris à la mi-septembre. Il peint les deux versions de La Cuisine l'une est actuellement au Musée Picasso de Paris et l'autre au Museum of Modern Art de New York.
En février 1949, La Colombe est choisie par Aragon pour l'affiche du Congrès de la Paix qui ouvre à Paris le 20 avril. Le 19 avril 1949, naît Paloma. Le 6 août 1950, Laurent Casanova inaugure L'Homme au mouton à Vallauris. Picasso exécute La Chèvre, La Femme à la poussette, la Petite Fille sautant à la corde. Le 15 janvier 1951, il peint Massacre en Corée.
En 1952, il dessine La Guerre et la Paix pour la décoration de la chapelle de Vallauris, qui deviendra Musée Picasso, il écrit une seconde pièce de théâtre : Les Quatre Petites Filles.
L'affaire du Portrait de Staline dans Les Lettres françaises se déroule en mars 1953. Françoise Gilot part pour Paris avec les enfants.
Signature de Pablo Picasso en 1954, lors de la réalisation de sa série de cinquante Gemmaux.
Il fait les portraits de Sylvette David, en avril 1954. En juin, il rencontre Jacqueline Roque. C'est en décembre que débute la série des variations sur les Femmes d'Alger de Delacroix. Il s'installe en mai 1955, avec Jacqueline, à la villa La Californie à Cannes. En juin, a lieu une rétrospective au musée des arts décoratifs. Pendant l'été il travaille avec Henri-Georges Clouzot pour le film le Mystère Picasso. Il découvre le gemmail et décide de réaliser Femme dans un fauteuil d’osier ainsi qu'une cinquantaine d'œuvres qui seront présentées l'année suivante aux États-Unis au Metropolitan Museum et à l'Institut d'art de Chicago…
En 1956, Les Baigneurs, les sculptures en bois Stuttgart, Staatsgalerie sont coulées en bronze. Il peint L'Atelier de La Californie.
Au château de Vauvenargues, au pied de la montagne Sainte-Victoire, où résida Picasso de 1958 à 1961 et dans le parc duquel il est enterré.
Mas Notre-Dame-de-Vie à Mougins où résida Picasso de 1961 à sa mort en 1973.
Le 17 août 1957, il commence le travail sur Les Ménines Barcelone, Musée Picasso. Le 29 mars 1958 a lieu la présentation de la décoration pour l'UNESCO : La Chute d'Icare. En septembre, Picasso achète le château de Vauvenargues dans lequel il emménage l'année suivante déclarant à son ami et marchand étonné Daniel-Henry Kahnweiler : J’ai acheté la Sainte-Victoire de Cézanne. Laquelle ? La vraie.
Il peint La Baie de Cannes entre le 19 avril et le 9 juin 1958 depuis La Californie, la villa qu'il a achetée en 1955 dans le quartier du même nom à Cannes où il réside avec Jacqueline jusqu'en 1961. Les premiers dessins d'après Le Déjeuner sur l'herbe de Manet sont faits le 10 août 1959.
Il se marie avec Jacqueline à Vallauris, le 2 mars 1961, et en juin, s'installe au mas Notre-Dame-de-Vie à Mougins près de Cannes. Il travaille sur les tôles découpées et peintes, La Chaise, la Femme aux bras écartés, la Femme à l'enfant, les Footballeurs. En novembre 1962, il peint, l'Enlèvement des sabines dont une version se trouve au Musée national d'art moderne de Paris.
L'inauguration de la rétrospective au Grand Palais et au Petit Palais se déroule le 19 novembre 1966. Au printemps 1967, Picasso est expulsé de son atelier de la rue des Grands-Augustins. En janvier 1970, le musée Picasso de Barcelone reçoit la donation des œuvres conservées par sa famille. Une exposition se déroule au Palais des Papes d'Avignon de mai à octobre.

Dernières années

En avril 1971, la galerie Louise Leiris expose les 194 dessins réalisés entre le 15 décembre 1969 et le 12 janvier 1971. Nouvelle exposition à la galerie Louise Leiris, en janvier 1973, qui montre cette fois les 156 gravures réalisées entre fin 1970 et mars 1972.
Picasso meurt le 8 avril 1973 d'une embolie pulmonaire. Il est enterré deux jours plus tard dans le parc du château de Vauvenargues dans les Bouches-du-Rhône selon la décision de sa femme Jacqueline et de son fils Paulo après que la mairie de Mougins a refusé l'inhumation sur sa commune, voyant en lui un communiste milliardaire. L'enterrement a lieu dans une ambiance familiale délétère, Marie-Thérèse Walter, sa fille Maya ou Paloma ainsi que son fils Claude se voyant interdire l'accès au château. Selon le vœu de Picasso, la sculpture monumentale en bronze La femme au vase est scellée sur sa tombe dans le parc du château. Jacqueline Roque sera elle-même enterrée à ses côtés en 1986.
Une exposition de 201 toiles se tient au Palais des Papes d'Avignon, prévu de mai à septembre 1973, elle est finalement prolongée, selon les vœux de Jacqueline Picasso, jusqu'au début de l'année 1976, date à laquelle une partie des tableaux exposés sont dérobés entraînant la fermeture définitive de l'exposition.

Une révolution

Peintes en 1907, Les Demoiselles d'Avignon (he Museum of Modern Art, à la fois cézanniennes et négroïdes, marquent la rupture de Picasso avec toutes les traditions de l'art de peindre, et les débuts du cubisme. Épisode très bref de la peinture contemporaine (1908-1914), le cubisme est une aventure assez mystérieuse, et il est difficile de faire la part respective de Picasso et de Braque – puisqu'ils travaillèrent pendant quelques années en étroite collaboration – dans la genèse de ses audaces et de ses étapes. Il se présente d'abord comme une tentative pour simplifier les objets et les réduire à des solides géométriques, pour donner le sentiment de leur présence physique, “tactile” en les amenant vers le devant de la toile et en supprimant progressivement leur flottement dans la perspective traditionnelle, la lumière étant par ailleurs intégrée à la forme et l'espace densifié, traité comme une masse qui ne se répartit plus en pleins et en vides : ainsi dans la Nature morte aux pains de 1908-1909 Kunstmuseum, Bâle et l'Usine à Horta de Ebro, 1909 (musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg). La couleur, limitée à quelques tons très neutres, est unifiée de manière à accentuer l'homogénéité du tableau ; l'objet, qu'il s'inspire d'une nature morte ou d'un visage, d'abord magnifié dans sa réalité sculpturale Femme assise, 1909-1910, Stedelijk van Abbemuseum, Eindhoven, est ensuite disséqué, présenté sous tous ses angles, décomposé en facettes et en angles brisés, que l'espace, traité exactement de la même manière, a tendance à absorber : la forme tend à se dissoudre dans son contraire et à se cristalliser en quelques signes de plus en plus hermétiques, comme le montre l'évolution très rapide qui conduit Picasso en 1910 du Portrait de Vollard musée Pouchkine, Moscou à celui de Kahnweiler The Art Institute of Chicago. À partir de 1913, Picasso recompose l'objet non en volumes mais en plans qui en font la synthèse et sur lesquels un dessin très cursif résume l'esprit de la forme Violon et guitare, 1913, Philadelphia Museum of Art. Pour donner l'impression au moins d'une équivalence de la réalité, il introduit dans la toile des éléments bruts : tissus, toile cirée, chiffres, lettres de journal, étiquettes de bouteille, fragments de papier peint, et les “ papiers collés” sont conçus comme une sorte de transcription musicale d'un groupe d'objets associés pour des raisons formelles et poétiques Compotier avec fruits, violon et verre, 1912, Philadelphia Museum of Art. Investigation sans merci d'une réalité dont il veut, et voudra toujours, briser l'apparence compacte et inerte, le cubisme est aussi pour Picasso un moyen de commenter cette réalité de façon humoristique, d'écrire la comédie de l'objet, comédie dont on peut suivre les épisodes dans le Portrait de jeune fille de 1914 Musée national d'art moderne, Paris, l'Arlequin de 1915 The Museum of Modern Art, New York et Les Trois Musiciens (Philadelphia Museum of Art et The Museum of Modern Art, New York de 1921 qui sont la conclusion facétieuse du cubisme.

Souvenirs romains et thèmes freudiens

En 1917, Picasso, que la guerre a séparé de Braque et des peintres de Montmartre, part pour Rome, sur les instances de Jean Cocteau, et exécute les décors de Parade pour Serge de Diaghilev. Il collaborera souvent par la suite aux Ballets russes Le Tricorne, Pulcinella, s'éprendra du monde du théâtre et de la danse, ramènera d'Italie une curiosité durable pour la sculpture antique et le classicisme de la Renaissance. D'où un retour à la tradition, qu'explique en partie le climat artistique et social du Paris de l'après-guerre, et qui s'exprime chez Picasso sous la forme de dessins et portraits ingresques, puis de figures monumentales, souvent d'inspiration épique, qui renouvellent l'art du nu, célèbrent la fécondité des beautés rustiques il vient de se marier avec Olga Khokhlova et d'avoir un fils et les plaisirs de la vie balnéaire, évoquent en termes vigoureux le passé idyllique de la Méditerranée La Flûte de Pan, 1923, musée Picasso, Paris. Les années 1924-1925 voient alterner de délicieux arlequins Paul en Arlequin, 1924, musée Picasso, Paris avec de grandes natures mortes auxquelles la présence de bustes antiques parmi les débris de l'iconographie cubiste donne un accent curieusement œdipien. L'accalmie est de courte durée : en 1925, Picasso exécute La Danse Tate Gallery, Londres, toile frénétique et parcourue d'ombres funestes, qui inaugure la période la plus “barbare” de son œuvre. Qu'il ait ou non connu, à travers les surréalistes, les découvertes et les théories de Freud, il va pendant plus de dix ans et au milieu d'une production très variée peindre un ensemble de toiles qui fixent des images cruelles de cauchemars et d'obsessions érotiques, et qui évoquent avec autant de rancœur que de férocité la duplicité immémoriale des femmes (Femme assise, 1927, The Museum of Modern Art, New York), le caractère éventuellement grotesque de leur physique tel qu'on l'aperçoit sur les plages (les fusains de la période de Cannes, la Baigneuse au ballon, 1932, The Museum of Modern Art, New York), la rapacité inhumaine et castratrice de leurs désirs (Baigneuse assise au bord de la mer, 1930, The Museum of Modern Art, New York). Une nouvelle compagne, Marie-Thérèse Walter, une liaison sans histoire, inspire à Picasso en 1932 une série justement célèbre de portraits où le cauchemar devient sommeil paisible et comblé, où une sensualité pour une fois heureuse et reconnaissante s'exprime à travers la palette très vive et les courbes puissantes du Rêve, 1932 coll. Mrs. Victor W. Ganz, New York et de La Jeune Fille devant un miroir, 1932 The Museum of Modern Art, New York.
À partir de 1930, Picasso exécute dans l'atelier du château de Boisgeloup, en Normandie, un groupe de sculptures où l'on trouve, à côté de figures traitées en ronde bosse et très proches des Jeannette de Matisse, de curieuses constructions faites de métal découpé et d'éléments de rebut qui demeureront longtemps inédites et sont peut-être encore aujourd'hui les chefs-d'œuvre de “l'art de l'assemblage” La Femme au jardin, 1929-1930, musée Picasso, Paris. La gravure est avec la sculpture la grande affaire de ce début des années 1930 ; elle marque un nouveau retour à l'antique, exprimé à travers le style décoratif et les mythes de la Grèce archaïque, et l'imagination de Picasso s'y déploie avec une liberté sans pareille, qu'il évoque dans les eaux-fortes de la Suite Vollard le problème de la création artistique Le Repos du sculpteur, ou qu'il raconte les aventures du Minotaure, symbole de perversité et de culpabilité sexuelles Le Minotaure aveugle. Joint au thème de la corrida, souvent repris par la suite, celui du Minotaure inspire à Picasso en 1935 l'eau-forte de la Minotauromachie, la plus importante de ses gravures, celle qui résume le mieux sa cruelle et mystérieuse iconographie.

Guernica et Dora Maar

En 1937, Picasso, que la guerre civile espagnole a éveillé aux problèmes politiques, grave Sueño y mentira de Franco Songe et mensonge de Franco et peint pour le pavillon républicain de l'Exposition internationale l'immense toile de Guernica Centro de arte Reina Sofia, Madrid, qui évoque le bombardement par l'aviation allemande d'une petite ville du Pays basque. Seul tableau historique peint au XXe siècle, Guernica rassemble en une grande image d'épopée funèbre quelques-uns des thèmes des périodes précédentes le Minotaure, la corrida, la statue antique brisée et marque le début de la période la plus violente, la plus sombre et tragique de la production du peintre. La Femme qui pleure, 1937 Tate Gallery, Londres, qui est un écho de Guernica, introduit dans son œuvre un personnage qui aura une importance considérable dans sa vie et l'évolution de son art : Dora Maar, une jeune photographe yougoslave, qui sera pendant près de dix ans sa compagne. À travers les nombreux portraits qu'il nous a laissés d'elle, Picasso n'a pas seulement raconté les péripéties d'une liaison sans doute fortagitée, il a aussi exprimé, même si c'est parfois d'une façon tragi-comique, l'angoisse et la douleur de l'époque : ainsi dans le Portrait de femme coll. part., Suisse) de 1942 ou la Femme dans un fauteuil, 1941-1942 (Kunstmuseum de Bâle). Tous les tableaux peints autour de 1940 évoquent d'ailleurs plus ou moins l'atmosphère de la guerre, qu'il s'agisse de la Pêche de nuit à Antibes, 1939 (The Museum of Modern Art, New York, vaste nocturne exécuté à la veille de l'ouverture des hostilités, de la Femme se coiffant, 1940 The Museum of Modern Art, New York, dont le corps monstrueux est emprisonné dans une sorte de cellule, ou des toiles, natures mortes et figures, qui évoquent les petites misères quotidiennes et les obsessions alimentaires des années de l'Occupation (Le Plant de tomates, 1944, ancienne collection Rosengart, Lucerne ; le Buffet du Catalan, 1943, Staatsgalerie, Stuttgart ; la Femme à l'artichaut, Museum Ludwig, Cologne). Deux chefs-d'œuvre résument cette période : la Nature morte au crâne de bœuf, 1942 Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf, une des œuvres les plus espagnoles et tragiques de Picasso, exécutée une semaine après la mort de son ami le sculpteur Julio González, et L'Homme au mouton, 1943 musée Picasso, Paris, sculpture monumentale qui se dresse dans une autre version sur la place de Vallauris comme un symbole de souffrance, de pitié et de solidarité dans l'épreuve.

La Méditerranée et le journal du peintre

Inscrit au Parti communiste français en 1944, Picasso exécute quelques œuvres qui évoquent les tensions politiques de l'après-guerre et les espérances de l'intelligentsia progressiste : Le Charnier, 1945 The Museum of Modern Art, New York, Massacre en Corée, 1951 (musée Picasso, Paris), les deux panneaux La Guerre et la Paix, 1952, aujourd'hui réunis dans le Temple de la Paix à Vallauris, la célèbre Colombe de la paix dont l'affiche, reproduite à des milliers d'exemplaires, a fait le tour du monde. Mais le retour à la paix signifie le retour à la joie, à l'inspiration sensuelle et païenne qui se manifeste surtout dans les grands panneaux et les dessins exécutés à Antibes en 1946 (musée Picasso d'Antibes), d'autant plus qu'une nouvelle compagne fait à nouveau de lui un homme heureux et un père comblé La Femme-Fleur, 1946, coll. part. ; Maternité à l'orange, 1951, succession de l'artiste). Cette période arcadienne et méditerranéenne (Picasso s'installe définitivement dans le Midi vers 1948) s'achève en 1953 au moment de sa rupture avec Françoise Gilot, qu'il évoque dans une série de dessins et de gouaches qui sont un peu sa confession esthétique et sentimentale, les premières pages d'un journal intime qu'il ne cessera désormais d'enrichir. En 1954, Picasso rencontre Jacqueline Roque qui deviendra son épouse après la mort d'Olga Khokhlova et qui lui inspirera les plus beaux portraits qu'il ait réalisés depuis l'époque de Dora Maar. Il peint encore des nus d'une étonnante puissance monumentale Deux Femmes sur la plage, 1956, Musée national d'art moderne, Paris), s'intéresse de plus en plus aux thèmes espagnols, comme le montrent la série des tauromachies et la suite goyesque des vingt-huit aquatintes de la Tauromaquia o arte de torear 1959. Mais sa production est à cette époque trop abondante et diverse pour que l'on puisse en démontrer tous les sujets et les modes. Il n'est pas un genre qu'il n'ait, autour de 1950, abordé : la lithographie il en a exécuté des centaines, dont, en 1947, l'étonnante suite de David et Bethsabée, inspirée d'un tableau de Cranach, la gravure, la gravure sur linoléum, l'affiche, la sculpture avec La Chèvre, 1950 musée Picasso, Paris et la Guenon et son petit, 1951 musée Picasso, Paris, la céramique, enfin, redécouverte chez les potiers de Vallauris et qui représente l'aspect le plus populaire, le plus aimablement décoratif et spirituel de son œuvre. Parmi les tableaux, une place spéciale doit être réservée aux Ateliers peints à Cannes en 1956 L'Atelier de la Californie, musée Picasso, Paris et aux variations sur des œuvres célèbres qui représentent l'aspect le plus énigmatique de la production de ces dernières années : Les Femmes d'Alger, 1955 coll. Mrs. Victor W. Ganz, New York, Les Ménines d'après Velázquez, 1957 museu Picasso, Barcelone, Le Déjeuner sur l'herbe d'après Manet, 1960 musée Picasso, Paris. Picasso vécut à Mougins dans une retraite à peu près complète, mais ses dernières expositions (celle des eaux-fortes érotiques de 1968, en particulier montrent qu'il n'avait rien perdu de sa vitalité, de sa fécondité d'invention, de son ardeur à interroger le mystère de l'œuvre d'art. André Fermigier. Hélène Secke

Descendance et héritage Picasso a eu quatre enfants :

Paulo Picasso 4 février 1921 - 5 juin 1975, avec Olga Khokhlova
Maya Widmaier-Picasso (née le 5 septembre 1935, avec Marie-Thérèse Walter
Claude Picasso né le 15 mai 1947, avec Françoise Gilot
Paloma Picasso née le 19 avril 1949, avec Françoise Gilot
Mort sans avoir laissé de testament, les héritiers légaux de Picasso sont son fils Paulo et Jacqueline Roque, les trois autres enfants étant nés hors mariage mais ces derniers gagnent en 1974 leur procès en reconnaissance de droit à l'héritage. La mort prématurée de Paulo provoque une querelle autour de cet héritage lucratif, héritage du siècle » évalué en 1977, après quatre années d'inventaire dans les onze propriétés de Picasso par le commissaire-priseur Maurice Rheims, à 1,4 milliard de francs, soit l'équivalent de 40 milliards d'euros valeur 2014, sans compter les droits patrimoniaux62. La dation permet aux héritiers de l'artiste de régler leurs énormes droits de succession en cédant des œuvres à l'État qui sont regroupées principalement dans le Musée Picasso dont la collection de 5 000 œuvres 232 tableaux, 158 sculptures, 88 céramiques, 1 500 dessins et papiers collés, 1600 gravures représente la plus importante collection publique du peintre au monde. Selon Olivier Widmaier Picasso, son patrimoine est aujourd'hui estimé à dix milliards d'euros.
Depuis 1995, c'est la société Picasso Administration » qui gère les droits des héritiers liés à l'œuvre, au nom et à l'image du peintre. Cette société est gérée et fondée par Claude Picasso qui a été désigné le 24 mars 1989 par le Tribunal de grande instance de Paris pour régler l'indivision de la succession de son père. Cette société est aussi amenée à donner son expertise pour authentifier les œuvres du peintre, comme dans l'affaire des 271 Picasso de Pierre Le Guennec.

Liste des œuvres de Picasso.
Picasso et la corrida

La tauromachie est un thème important dans toute l'œuvre de Picasso, depuis ses débuts d'enfant peintre jusqu'à la fin de sa vie. Tout jeune, il va avec son père dans les arènes de Malaga et c'est ensuite en France, à Arles, à Nîmes et dans tout le sud qu'il continue à suivre les ferias. Cette passion de son enfance ne l'a jamais quitté. Il avouait que s'il avait eu à choisir, il aurait été picador et non torero. Fervent aficionado, il entraîne dans son sillage tout un monde d'intellectuels. Dès 1910, il initie Georges Braque et Max Jacob à l'art de la corrida.
Sa première peinture de corrida connue date de 1889 et s'intitule Petit picador jaune. Cheval éventré de 1917 est une première approche de ce qui deviendra plus tard le cheval de Guernica. Le thème du Minotaure, inspiré du taureau et des légendes grecques, revient dans une série d'œuvres à forte connotation sexuelle couramment rassemblées sous le titre Minotauromachie, tel Le Minotaure et la Jeune Fille 1934-36. C'est dans ce style de la Minotauromachie qu'il illustre en 1930 les Métamorphoses d'Ovide. En 1933, il réalise la couverture du no 1 de la revue surréaliste le Minotaure fondée par Georges Bataille et éditée par Albert Skira le 25 mai 1933.
Dès 1930, Picasso a déjà entraîné dans les arènes Robert Desnos, Francis Picabia, Jean Cocteau, Paul Éluard ou René Char. En septembre 1933, il peint à Boisgeloup La Mort du toréro ; plus tard, en pleine période abstraite, il livre une Nature morte à l'épée de matador 1943. Après la guerre, il va aux arènes avec George Bataille et Michel Leiris et à Vallauris, en 1948, fait organiser des corridas qui attirent des célébrités.
Mais sa contribution la plus importante à l'art de la tauromachie est son livre Toros y toreros, publié en 1953 avec un texte de son ami le torero Luis Miguel Dominguin.
Enfin, la corrida est également très présente dans son important travail céramique.

Écriture et livres illustrés

En 1931, il participe à l'édition de deux livres majeurs accompagnés d'estampes : Les Métamorphoses d'Ovide, avec 30 gravures à l'eau-forte et Le Chef-d'œuvre inconnu de Balzac, avec 13 gravures à l'eau forte. Au total, Picasso illustrera plus de 150 ouvrages durant sa vie parmi lesquels des chefs-d'œuvre du XXe siècle : Le Chant des morts de Pierre Reverdy avec 125 lithographies, la Célestine de Fernando de Rojas, avec 66 eaux-fortes et aquatintes. Vingt poèmes de Luis de Góngora avec 41 eaux-fortes et aquatintes, L'Histoire naturelle de Buffon avec 31 gravures à l'aquatinte, la Tauromaquia 1959 avec 27 gravures à l'eau-forte et aquatinte et aussi Toros y toreros 1961 avec un texte sur la corrida de Luis Miguel Dominguin, et une étude de Georges Boudaille. Une édition de luxe tirée à 150 exemplaires comporte une suite de 15 dessins sur papier Arches et une lithographie.
En 1935, il se consacre intensément à l'écriture de poèmes, en écrivant près de 400 sur une courte période. Durant la Seconde Guerre mondiale, Picasso écrit en 1941 une pièce de théâtre de style surréaliste, Le Désir attrapé par la queue, dont il donnera une lecture le 19 mars 1944 chez Michel Leiris avec ses amis Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Louise Leiris, Pierre Reverdy entre autres. La pièce sera finalement créée en juillet 1967. Il a écrit également deux autres œuvres littéraires Les Quatre Petites Filles et L'Enterrement du comte d'Orgaz.

Une cote exceptionnelle

Selon Guillaume Cerutti, président de Sotheby's France, « au mépris de la loi selon laquelle ce qui est rare est cher, il est celui qui atteint les prix les plus élevés. Il est l'artiste universel par excellence : il est recherché comme un trophée, un nom familier, comme un artiste immense, par les collectionneurs du monde entier.
La collection du musée Picasso de Paris a été estimée à environ 10 milliards d'euros en 2013, selon sa présidente, Anne Baldassari.
En 1999 chez Sotheby's à New York, un portrait de Dora Maar provenant de la collection d'Eleanore et Daniel Saidenberg, intitulé Femme assise dans un jardin, une huile sur toile datée de 1938, s'est vendue pour 49 502 500 $ soit une somme supérieure à 45,8 millions d'euros, ce fut à l'époque la deuxième enchère jamais atteinte pour une œuvre .
Depuis, Dora Maar au chat 1941 s'est vendue 95 216 000 $ le 3 mai 2006 chez Sotheby's, acquise par un acheteur russe l'estimation n'en donnait pas plus de 70 millions, sans toutefois détrôner le Garçon à la pipe 1905, provenant de la Greentree Foundation et auparavant des collections de Monsieur et Madame John Hay Whitney, vendu 104 168 000 $ deux ans plus tôt, le 5 mai chez Sotheby's77 ce qui constitua le premier tableau dans l'histoire dépassant la barre symbolique des 100 millions de dollars. En 2007 aux enchères, la Femme à la mandoline s'est vendue pour 27 millions d'euros, le Mousquetaire et nu assis a été vendu pour 9,954 millions d'euros en juin 2007 et la Tête d'Arlequin, a atteint 15,16 millions de $78.
Le 3 mai 2010, Nu au plateau de sculpteur 1932 est devenu l'œuvre d'art la plus chère jamais vendue aux enchères en étant adjugée chez Christie's à New York pour 106,5 millions de $79,80.
Des croquis de l'artiste sur papier sont en revanche nettement moins chers. Le dessin Buste de femme au corsage blanc 1957 a été vendu pour 40 000 euros en 2007. L'estimation était de 30 000 euros.
Le 11 mai 2015, Les Femmes d'Alger version O, toile peinte en 1955, vendu 179,36 millions de dollars, devient la toile la plus chère du monde.

Picasso, un peintre de musées Les musées Picasso

Musée Picasso Paris à l'hôtel Salé
Musée Picasso Barcelone
Musée Picasso Horta de Sant Joan
Collection Rosengart Lucerne de
Musée Picasso Malaga
Musée Picasso Münster
Musée Picasso Paris
Musée Picasso Vallauris
Musée Picasso Antibes

Anecdote

Une compagnie d'assurance suisse avait acheté deux tableaux de Picasso pour diversifier ses placements et servir de garantie pour les risques assurés. À la suite d'une catastrophe aérienne, elle dut acquitter de lourds remboursements. Elle décida alors de se séparer des deux tableaux, confiés en dépôt au musée des Beaux-arts de Bâle. Plusieurs citoyens bâlois demandèrent alors une votation, sorte de référendum local, pour que les Picasso soient achetés par le canton de Bâle, votation couronnée de succès. Les tableaux restèrent donc au musée. Informé de cette démarche, Picasso offrit trois tableaux et une esquisse au musée; la ville le gratifia alors du titre de citoyen d'honneur.
Le poète belge Louis-Philippe Kammans cite cette histoire dans son poème Autour d'un musée consacré au musée des Beaux-arts :

… Et le peuple bâlois dans un référendum
Dimanche a décidé de donner huit millions
Pour deux beaux Picasso qui valent cette somme
Et qu'ils iront chérir les dimanches en rond…


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#42 Bernard Buffet
Loriane Posté le : 03/10/2015 23:33
Le 4 octobre 1999 meurt Bernard Buffet,

à 71ans à Tourtour dans le Var, né le 10 juillet 1928 à Paris, peintre français expressionniste, composant aussi bien des personnages que des figures, animaux, nus, paysages, intérieurs, natures mortes, fleurs. Aquarelliste, c'est également un peintre de décors de théâtre et un illustrateur. Il est formé à l'école nationale supérieure des beaux-arts, il est distincté comme officier de la Légion d'honneur et officier des Arts et des Lettres‎.

En bref

Bernard Buffet est né le 10 juillet 1928 à Paris. Sa carrière tient en quelques dates : renvoyé du lycée à quinze ans, en 1943, il suit des cours de dessin avant d'être reçu au concours d'entrée de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris qu'il quitte deux ans plus tard pour travailler seul. Après plusieurs participations à des salons, sa première exposition personnelle, organisée par Guy Wheelen et présentée à Paris par Pierre Descargues dans une librairie de la rue des Écoles en 1947, le révèle aux yeux des amateurs perspicaces et des collectionneurs clairvoyants. Il reçoit le Prix de la jeune peinture et entre sous contrat dans la galerie du marchand Emmanuel David qui s'associera ensuite avec Maurice Garnier. En 1948, alors qu'il n'a que vingt ans, la presse lui décerne, ex æquo avec Bernard Lorjou, le Prix de la critique. Il est le lauréat, en 1955, d'un référendum organisé par la revue Connaissance des arts pour désigner les dix meilleurs peintres de l'après-guerre. L'année suivante, alors que le monde entier commence à le connaître après des expositions à New York, Bâle, Copenhague..., il participe à la biennale de Venise. À elles seules, ces quelques dates jalonnent le parcours météoritique d'un jeune artiste qui incarne alors le renouveau de la peinture française, à tel point qu'on le désigne souvent comme le nouveau Picasso ! Ce qui ne manque pas de surprendre aujourd'hui tant son style semble, depuis longtemps, sclérosé.
Mais ce succès précoce et rapide ne peut se comprendre que dans le contexte des questions qui sont débattues autour de la figuration et de l'abstraction, du réalisme et de l'art engagé. Il ne fait pas de doute que l'hostilité de la critique de grande presse vis-à-vis de l'abstraction favorise l'engouement pour la peinture de Bernard Buffet, héritière des grands réalistes du XIXe siècle, peinture d'autant plus médiatisée qu'elle perpétue le pessimisme de la vision du monde de Francis Gruber récemment disparu, dont elle renouvelle, de manière probante d'ailleurs, le graphisme nerveux et les gradations de gris marquées de lignes noires. Mais la force des œuvres de la période dite misérabiliste 1946-1951 se fige très vite en un maniérisme immédiatement identifiable dont les moyens plastiques ne se renouvellent plus, à l'exception peut-être de l'utilisation de couleurs vives. Si ce que l'on nomme le style Bernard Buffet, compromis entre l'académisme des Salons et les nouvelles tendances de l'art auxquelles les valeurs bourgeoises ne sont pas préparées, lui assure, indépendamment de sa signature également typée, un large succès auprès du public, en revanche sa surproduction, ses expositions annuelles à thème, son incapacité à maîtriser son succès et à contrôler la demande jamais relâchée du marché n'inspirent à la critique qu'un profond mépris auquel l'artiste, par l'intermédiaire des seuls journaux à grands tirages, ne manque pas de riposter en entretenant d'ailleurs la polémique par ses propos acerbes et des formules définitives.

Sa vie

Enfant de Charles et Blanche Buffet, il est élevé dans le 17e arrondissement de Paris au no 29 de la rue des Batignolles où il commence à peindre et dessiner dès l'âge de 10 ans. Renvoyé du Lycée Carnot en 1939, il suit en 1942 les cours du soir de la ville de Paris place des Vosges, où Monsieur Darbefeuille l'initie au dessin. Il remporte le concours d’entrée de l'École nationale supérieure des beaux-arts en décembre 1943 à quinze ans, passant deux ans dans l'atelier du peintre Eugène Narbonne où il est déjà considéré comme très doué. Il s'y lie notamment d'amitié avec les peintres Maurice Boitel et Louis Vuillermoz. En 1945, il part travailler seul dans la chambre de bonne de l’appartement familial. En 1946, il expose son premier tableau, un autoportrait, au Salon des moins de trente ans à la Galerie des beaux-arts.
En 1947, il expose L'Homme accoudé au Salon des Indépendants et en décembre a lieu sa première exposition particulière présentée par Pierre Descargues, à la Librairie des impressions d'art, organisée par Guy Weelen et Michel Brient. L'État, par l'intermédiaire de Raymond Cogniat, lui fait son premier achat pour le Musée national d'art moderne de Paris, la peinture Nature morte au poulet.
En avril 1948, il présente un tableau, Le Buveur au prix de la jeune peinture organisé à la galerie Drouant-David, 52 rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris. Il n'obtient pas le prix, mais le docteur Maurice Girardin, un collectionneur d'art contemporain qui acquiert dix-sept de ses œuvres entre 1948 et 1953, défend sa peinture avec passion et attire l'attention d'Emmanuel David sur ce jeune peintre.
Quelques jours plus tard, Emmanuel David se rend dans l'appartement du 29 de la rue des Batignolles et propose à Bernard Buffet d'entrer dans sa galerie avec un contrat d'exclusivité. Ce contrat a par la suite été partagé avec Maurice Garnier.
En juin, à la galerie Saint-Placido à Paris, il obtient le Prix de la critique ex-aequo avec Bernard Lorjou, de vingt ans son aîné. En juillet, une exposition de ses œuvres aura lieu dans cette Galerie. Il expose La Ravaudeuse de filet au Salon d'automne.
En 1949 Pierre Descargues publie Bernard Buffet aux Presses littéraires de France. Bernard Buffet épouse Agnès Nanquette, une camarade des Beaux-Arts, dont il divorcera l'année suivante. Un amateur d'art met un pavillon à Garches à sa disposition. Comme loyer, Bernard Buffet lui donne un tableau par trimestre.
En 1952 il reçoit le prix Antral.

Rétrospective à la galerie Charpentier

En 1955, il obtient la première place au référendum organisé par la revue Connaissance des arts désignant les dix meilleurs peintres de l'après-guerre. Il peint les maquettes des décors et des costumes pour La Chambre argument de Georges Simenon qui devient son ami. Il achète la propriété de Manimes à Domont, près de Paris, mais la quittera l'année suivante.
En 1958, première rétrospective de son œuvre à la galerie Charpentier de Paris. Pierre Bergé publie Bernard Buffet.

Buffet, Pierre Bergé et Annabel

En mai 1958, le peintre Xavier Zevaco lui présente Annabel Schwob à Saint-Tropez, alors qu'il était déjà installé dans le succès. C'est le coup de foudre. Elle avait alors de nombreux amants. Bernard venait de quitter Pierre Bergé, avec lequel il vivait depuis plusieurs années et qui gérait sa carrière. Le 12 décembre 1958, Buffet épouse Annabel Schwob à Ramatuelle. Buffet devait la portraiturer inlassablement. En 1961, l'une de ses expositions s'intitula Trente fois Annabelle Schwob.

Les années 1960

En 1961, il peint un ensemble de tableaux représentant la vie du Christ destinés à décorer la chapelle de Château l'Arc. Dix ans plus tard, à la demande de Monseigneur Pasquale Macchi, secrétaire du Pape Paul VI, Bernard Buffet offrira ces tableaux au musée du Vatican où ils sont exposés dans une salle particulière.
En 1964, Maurice Druon publie Bernard Buffet, légendes d'Annabel Buffet, images de Luc Fournol. Bernard Buffet achète La Vallée à Saint-Cast où il travaillera jusqu'en 1970.

Notoriété

À trente ans, en 1958, le peintre Bernard Buffet voit son œuvre consacrée par une rétrospective à la galerie Charpentier, dont le catalogue est préfacé par Claude Roger-Marx. Jusqu'en 1999, l'artiste fournit au moins une centaine de tableaux par an, sans compter les dessins et les estampes. La maladie a pourtant vaincu ce bourreau de travail, qui s'est donné la mort dans sa propriété de Tourtour Var le 4 octobre 1999, laissant derrière lui une production prolifique de quelque 8 000 toiles depuis si longtemps contestée qu'elle oblitère ses débuts fulgurants.
Bien que de plus en plus replié sur son monde, il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1971 et est élu à l'Académie des beaux-arts en 1974. En dehors de sa traditionnelle exposition parisienne, et de nombreuses expositions dans le monde, seuls les Japonais lui vouent une admiration fidèle, l'un de ses collectionneurs, Kiichiro Okano, directeur de banque, allant même jusqu'à créer, en 1973, un musée Bernard-Buffet à Surugadaira, au pied du mont Fuji. Mais, depuis 1955, ses sujets – les villes, les visages, les corps, les natures mortes, les paysages... – et ses thèmes successifs – Le Cirque, Les Oiseaux, La Corrida, Les Bateaux, Les Fleurs, etc. – témoignent de sa boulimie de représentation et d'une manière stéréotypée, donnant raison à Dora Vallier qui écrivait en 1958 : Si Bernard Buffet s'y méprend, il ne sera jamais le peintre qu'il aurait pu être. Philippe Bouchet

Honneurs officiels

Élu à l’Académie des beaux-arts le 13 mars au fauteuil de Paul Jouve, Bernard Buffet est alors le plus jeune académicien.
En 1978, à la demande de l’administration des postes, Bernard Buffet réalise une maquette pour un timbre de trois francs L’Institut et le Pont des arts. À cette occasion le musée postal à Paris présente une exposition rétrospective de ses œuvres.

Fin de vie

En 1986, Annabel publie D’amour et d’eau fraîche ; la même année sort le livre de Yann Le Pichon Bernard Buffet en deux tomes qui obtient le prix Élie-Faure. En 1989, Alin Avila publie Bernard Buffet.
Bernard Buffet, diminué par la maladie de Parkinson, se suicide par asphyxie, le 4 octobre 1999, dans son atelier du Domaine de la Baume près de Tourtour Var, étouffé dans un sac en plastique noir sur la surface duquel son nom était imprimé avec sa calligraphie particulière.
Le 20 juin 2007, Vladimir Veličković, qui lui a succédé à l'Académie des beaux-arts, prononce son éloge sous la Coupole.
En novembre 2007 paraît le 3e et dernier volume de la monographie de Yann Le Pichon, Bernard Buffet, couvrant la période de 1982 à 1999.

Décorations

Mai 1971 : chevalier de la Légion d’honneur
Officier de la Légion d'honneur
Officier de l'ordre des Arts et des Lettres

Hommages

À Paris, une rue porte son nom depuis octobre 2013.
Bernard Buffet est évoqué dans le 220e des 480 souvenirs cités par Georges Perec, dans son texte Je me souviens.

Expositions

Bernard Buffet a fait de nombreuses expositions particulières à l'étranger, notamment à New York, Chicago, Palm Beach Floride, Montréal, Vancouver, Tokyo, Osaka, Johannesburg, Londres, Amsterdam, Bruxelles, Berlin, Varsovie, Bâle, Zurich, Genève, Rome, Venise, Milan, Madrid.

Musée

Le 25 novembre 1973 est inauguré le musée Bernard Buffet, fondé par Kiichiro Okano 1917-1995, à Higashino, commune de Nagaizumi, préfecture de Shizuoka au Japon. En 1988, l’extension du musée est inaugurée.

Les cendres du peintre ont été dispersées dans le jardin de ce musée.

Rétrospectives

1958 : Galerie Charpentier de Paris
1958 : Institut français de Berlin
1959 : Casino de Knokke-le-Zoute
1961 : Biennale de Paris
1963 : Musée d'art moderne de Kyoto et Tokyo
1969 : Musée Unterlinden de Colmar
1977 : Gemeentemuseum de Wieger Deurne Pays-Bas
1978 : Musée postal de Paris
1985 : Réfectoire des Jacobins de Toulouse
1987 : Musée Odakyu de Tokyo
1991 : Musée Pouchkine de Moscou
1991 : Musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg
1991 : Musée Hyundai de Séoul
1993 : Musée Gustave Courbet d'Ornans
1994 : Documenta-Halle de Kassel
1995 : Musée Odakyu de Tokyo
1996 : Musée des beaux-arts de Kaoshiung Taïwan
2007 : Musée départemental breton, Quimper
2009 : Centre de la Vieille Charité, Marseille
2010 : Galerie Pascale Froessel, Strasbourg.
2012 : Musée d'art moderne de la ville de Paris exposition de la totalité des œuvres de Buffet réunies par le Dr Girardin
2015 : Une symphonie de couleur en plus, musée du Touquet-Paris-Plage

Œuvres diverses Illustrations

Les Chants de Maldoror, de Lautréamont, 1952
Recherche de la Pureté, de Jean Giono, 1953
La Passion du Christ, 1954
La Voix Humaine, de Jean Cocteau, 1957
Les Voyages Fantastiques, de Cyrano de Bergerac, 1958
Saint-Cast, poème de Baudelaire, 1962
Toxique, de Françoise Sagan, 1964
L'Herbier, de Louise de Vilmorin
Mon Cirque, 1968
Jeux de Dames, poèmes de Verlaine, Rimbaud, Baudelaire, 1970
L'Enfer, de Dante, 1976
La Révolution Française, 1977
Saint-Tropez, d'Annabel Buffet, 1979
Le Voyage au Japon, d'Annabel Buffet, 1981

Décors

Concours des Jeunes Compagnies, 1948
La Chambre, de Georges Simenon pour les Ballets de Roland Petit, 1955
Le Rendez-Vous manqué, de Françoise Sagan, 1958
Patron, de Marcel Aymé, 1959
Carmen, de Georges Bizet pour l'Opéra de Marseille, 1962
Le Grand Cirque d'Aram Khatchatourian et Istar de Vincent d'Indy, chorégraphie par Serge Lifar, Opéra de Paris, 1967
La Valse, de Maurice Ravel pour l'Opéra-Comique, 1970

Timbres postaux

En 1978, un timbre de trois francs, l'Institut et le Pont des Arts, a été émis par l'Administration des Postes d'après une maquette dessinée par Bemard Buffet.
En 1991 un timbre de 25,70 francs, Piste de la Terre Adélie, a été émis par l’administration des Terres australes et antarctiques françaises TAAF d'après une maquette dessinée par Bernard Buffet.

Sculptures

Bernard Buffet a réalisé quatre sculptures en bronze de plus de trois mètres d'envergure. Deux d'entre elles représentent un scarabée, les deux autres un papillon. Deux sculptures sont exposées dans le parc du Musée Bernard Buffet de Surugadaira Japon, les deux autres, initialement dans le square Bernard et Annabel Buffet de Tourtour Var, ont été installées sur la place de l'hôtel de ville, en témoignage de leur présence dans ce village de 1986 à 1999.


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#43 Rembrandt
Loriane Posté le : 03/10/2015 21:54
Le 4 octobre 1669 meurt Rembrandt Harmenszoon van Rijn

à Amsterdam, Provinces-Unies, à 69 ans habituellement désigné sous son seul prénom de Rembrandt, né le 15 juillet 1606 à Leyde, Provinces-Unies actuels Pays-Bas peintre, aquafortiste, dessinateur, graveur, il reçoit sa formation à l' université de Leyde de ses maîtres
Jacob van Swanenburgh, Pieter Lastman, Jan Lievens. Il a poue élèves Ferdinand Bol, Gérard Dou, Willem Drost, Govaert Flinck, Carel Fabritius, Samuel van Hoogstraten, Nicolas Maes, Eeckhout Il appartient au mouvement peinture baroque. Ses Œuvres les plus réputées sont : Leçon d'anatomie du docteur Tulp, La Ronde de nuit, Les Pèlerins d'Emmaüs, Bethsabée au bain tenant la lettre de David. Il est généralement considéré comme l'un des plus grands peintres de l'histoire de la peinture, notamment de la peinture baroque, et l'un des plus importants peintres de l'École hollandaise du XVIIe siècle. Rembrandt a également réalisé des gravures et des dessins et est l'un des plus importants aquafortistes de l'histoire. Il a vécu pendant ce que les historiens appellent le siècle d'or néerlandais approximativement le XVIIe siècle, durant lequel culture, science, commerce et influence politique de la Hollande ont atteint leur apogée.
Rembrandt a réalisé près de 400 peintures, 300 eaux fortes et 300 dessins. La centaine d'autoportraits qu'il a réalisés tout au long de sa carrière permet de suivre son parcours personnel, tant physique qu'émotionnel. Le peintre représente, sans complaisance, ses imperfections et ses rides.
Une des caractéristiques majeures de son œuvre est l'utilisation de la lumière et de l'obscurité technique du clair-obscur, qui attire le regard par le jeu de contrastes appuyés. Les scènes qu'il peint sont intenses et vivantes. Ce n'est pas un peintre de la beauté ou de la richesse, il montre la compassion et l'humanité, qui ressortent dans l'expression de ses personnages, qui sont parfois indigents ou usés par l'âge. Ses thèmes de prédilection sont le portrait et les autoportraits ainsi que les scènes bibliques et historiques. Rembrandt représente aussi des scènes de la vie quotidienne, et des scènes populaires. Sa famille proche — Saskia, sa première femme, son fils Titus et sa deuxième femme Hendrickje Stoffels — apparaissent régulièrement dans ses peintures. Il a exécuté peu de paysages peints cela est moins vrai pour l'œuvre gravée et de thèmes mythologiques.

En bref

Rembrandt Harmenszoon van Rijn naquit à Leyde, le 15 juillet 1606, huitième enfant d'un meunier broyant le malt pour les brasseries de cette ville laborieuse et peuplée, renommée pour son industrie drapière employant alors près de deux mille ouvriers. Après quatre années passées à la petite école et sept à l'École latine, il est immatriculé en 1620 à l'université dont Guillaume d'Orange avait doté la ville, en récompense de sa résistance courageuse aux Espagnols, lors du siège de 1573-1574. Mais, abandonnant rapidement ces études, il entre pour trois ans dans l'atelier de Jacob Isaacz van Swanenburgh et complète cette formation en 1624 chez Pieter Lastman à Amsterdam, tous deux peintres d'histoire catholiques ayant fait de longs séjours en Italie. À partir de 1625, Rembrandt s'installe comme peintre indépendant dans la maison paternelle de la Weddesteeg à Leyde, fréquentant assidûment un jeune peintre virtuose Jan Lievens. Tous deux traitent des thèmes religieux, Rembrandt dans de petits formats, Lievens par des figures grandeur nature cadrées à mi-corps à la manière des caravagesques d'Utrecht. Ils peignent des têtes d'expression, ou tronjes, d'après des modèles de vieillards ridés, et expérimentent la technique de l'eau-forte. Rembrandt forme ses premiers élèves, Gerrit Dou, qui deviendra le spécialiste recherché des scènes de genre miniaturisées, exécutées avec beaucoup de délicatesse et de fini, et Isaac Jouderville, qui produisit têtes et portraits à la manière de son maître. La visite de Constantijn Huygens, secrétaire du stathouder Frédéric Henri d'Orange-Nassau, vaut à Rembrandt et Lievens des éloges pleins de perspicacité et la commande d'œuvres pour la cour de La Haye. Dans l'inventaire du palais à Noordeynde, en 1632, sont cités des tableaux qu'on peut identifier, comme L'Enlèvement de Proserpine et la Minerve dans son étude (tous deux à la Gemäldegalerie, Berlin), la Présentation de Jésus au Temple du Mauritshuis à La Haye, et le portrait de l'épouse du stathouder Amalia van Solms du musée Jacquemart-André à Paris. La commande d'une série de la Vie du Christ suivit, dont Rembrandt livrera sept tableaux de 1633 à 1646, payés 600 florins pièce. Entre 1631 et 1634, Rembrandt se déplace à La Haye, à Rotterdam et Amsterdam pour des commandes de portraits. En 1631, il investit 1 000 florins dans l'affaire de Hendrick Uylenburgh, marchand d'art à Amsterdam, où il se fixe, devenant citoyen de la ville et membre de la guilde de Saint-Luc en 1634 ; la même année, il épouse Saskia Uylenburgh, nièce de son associé. Ce dernier le loge, lui fournit des commandes de tableaux et édite ses gravures.
La décennie suivante est marquée par le succès de Rembrandt, qui déménage plusieurs fois jusqu'à acquérir, en 1639, une riche maison dans Sint Anthonisbreestraat, l'actuel musée Rembrandt, dont il sera chassé en 1658 n'ayant pu régler entièrement les 13 000 florins qu'elle coûtait. Il peint les bourgeois d'Amsterdam, négociants, prédicateurs, médecins ; il achète sans compter aux ventes aux enchères tableaux, dessins, estampes, armes anciennes et exotiques, statues et bustes antiques, instruments de musique, coquillages, étoffes et vêtements orientaux dont il pare certains de ses modèles. Il dirige un atelier, accueillant pour leur donner un complément de formation de nombreux jeunes peintres qui dessinent sous sa conduite et imitent ses portraits de couples, ses figures de bergers ou d'Orientaux, exécutent des peintures d'après ses gravures, comme Le Bon Samaritain de Govaert Flinck (Wallace Collection, Londres), ou d'après des prototypes modifiés, comme le Sacrifice d'Isaac, qui est peut-être de Ferdinand Bol (Alte Pinakothek, Munich, version révisée de celui de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg). Après avoir donné le jour à trois enfants dont seul Titus vivra, Saskia meurt en 1642, à la suite d'une longue maladie, et Rembrandt défend âprement son patrimoine contre les revendications de sa belle-famille ; d'autres procès l'opposèrent à Geertje Dircx, première nourrice de Titus. Rembrandt semble avoir découragé les demandes de portraits, peut-être moins par son style d'exécution énergique et contrasté que par une certaine désinvolture à l'égard de sa clientèle bourgeoise. Le peintre hollandais Arnold Houbraken, élève indirect de Rembrandt, rapporte en 1718 des anecdotes sur les séances de pose trop longues exigées des modèles, les suppléments de rémunération extorqués, les délais de livraison insupportables et le manque de ressemblance ou de soin apporté aux toiles dont certains se plaignirent. Malgré le produit de la vente de ses estampes, dont il multipliait les états, peut-être moins dans un souci esthétique de perfection que pour susciter de nouveaux achats chez les amateurs épris de raretés, et dont il rachetait parfois lui-même les épreuves pour faire monter les prix (selon le témoignage de Filippo Baldinucci en 1686), les spéculations de Rembrandt marchand d'art furent trop hasardeuses. Faisant face à ses dettes par des billets à ordre échangeables contre des œuvres qu'il promettait de peindre ou de graver, il dut cependant se présenter devant la Desolate Boedelskammer, Chambre des débiteurs insolvables, pour procéder à la cessio bonorum. Ces magistrats dressèrent donc en 1656 l'inventaire des biens du peintre, qui révèle un stock important de peintures de Brouwer, Lievens, Pynas, Seghers, Lastman, ainsi que des tableaux italiens, dont un Giorgione et un Palma Vecchio possédés en commun avec un autre marchand. La collection de Rembrandt comportait aussi un ensemble impressionnant de portefeuilles d'estampes des plus grands maîtres italiens, allemands, flamands ou néerlandais des XVIe et XVIIe siècles qui lui servirent fréquemment de sources pour l'iconographie (scènes bibliques de Marteen van Heemskerck) ou la composition (Raphaël, Titien...). Ses biens furent vendus à l'encan en 1657-1658, pour des sommes faibles. S'étant transféré dans le quartier plus artisanal du Jordaan, Rembrandt se déclara l'employé d'un commerce d'art tenu par Hendrickje Stoffels, sa compagne, et par Titus, ce qui lui permit d'échapper aux poursuites des créanciers insatisfaits. Par cet intermédiaire, il reçut encore des commandes de portraits ou de figures historiques ainsi que la visite du grand-duc de Toscane Cosimo III de Médicis, qui lui demanda un autoportrait. On conserve plusieurs noms d'élèves pour les années 1642-1660 : Constantijn van Renesse quelques dessins conservés portent des corrections du maître), Carel Fabritius, Jan Victors, Willem Drost (qui tira d'un dessin du maître conservé au Louvre la Vision de Daniel de la Gemäldegalerie de Berlin), Nicolaes Maes, Samuel van Hoogstraten, tous artistes qui adoptèrent la construction du tableau par la couleur, la matière épaisse, les jeux d'ombre complexes de Rembrandt. Mais on ne peut plus citer pour les années 1660 que celui d'Aert de Gelder qui pratiqua jusque vers 1720 une peinture au coloris riche, étalée au couteau, dédaigneuse des règles de composition. Après la disparition de Hendrickje en 1662, puis celle de Titus, qui était devenu lui aussi peintre, en 1668, quelques mois après son mariage, Rembrandt mourut le 4 octobre 1669 et fut enterré dans une tombe inconnue de la Westerkerk.

Sa vie

Rembrandt Harmenszoon van Rijn est né le 15 juillet 1606 rue Weddesteeg6 à Leyde, aux Provinces-Unies. Il est le huitième enfant sur dix d'un père meunier sur le Rhin (Harmen Gerritszoon van Rijn et d'une mère fille de boulanger Neeltgen Willemsdochter van Zuytbrouck. Issu de la bourgeoisie aisée, il passe son enfance et le début de sa vie de peintre dans sa ville natale, après avoir suivi l'école latine institution calviniste donnant un enseignement religieux très poussé et où il prend ses premiers cours de dessin de dix à quatorze ans, puis il effectue un bref passage à l'Université de Leyde, où ses parents l'inscrivent à la faculté de philosophie mais où il n'étudie probablement jamais, préférant se lancer dans la peinture plutôt que d'y passer les sept années qui sont de rigueur à cette époque.
En 1621, il décide de se consacrer entièrement à la peinture et devient apprenti dans le système d'apprentissage normal chez un artiste local, Jacob van Swanenburgh. En 1624, après six mois d'apprentissage à Amsterdam chez le plus important maître de l'époque, Pieter Lastman, il ouvre un atelier à Leyde qu'il partage avec son ami Jan Lievens de Leyde, lui aussi ancien apprenti de Lastman, qui l'initie probablement à l'eau-forte. En 1625, il signe La Lapidation de saint Étienne, première toile qui nous soit parvenue de lui. En 1627, Rembrandt enseigne déjà à des apprentis, dont le premier est Gérard Dou qui entre dans son atelier en 1628, et probablement commence avec la préparation des panneaux et toiles et des peintures, qui étaient tous faits à la main dans les ateliers des peintres.
En 1629, Constantin Huygens, secrétaire du prince d’Orange, lui rend visite dans son atelier, ses commandes lui apportent notoriété et le sortent de ses difficultés financières. En 1631, après avoir acquis une certaine reconnaissance, il se voit proposer de multiples commandes de tableaux de corporations et de portraits les Doelen, son premier portrait de groupe, Leçon d'anatomie du docteur Tulp, étant réalisé en 1632, commandes issues d'Amsterdam quil'obligent à s'installer dans cette ville. Un important marchand d'art lui offre le gîte, Hendrick van Uylenburgh dont il épouse la nièce Saskia van Uylenburgh le 22 juin 1634. Ce dernier l'introduit dans le cénacle de la haute société et favorise sa réputation, ce qui lui vaut plus de 50 commandes de portraits de patriciens dans les années 1631-1634. Rembrandt a aussi réalisé plusieurs portraits de sa femme entre 1633 National Gallery of Art, Washington D.C et 1634 (musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg.
En 1639, Rembrandt et Saskia, qui vivent désormais dans une plus grande aisance financière, vont habiter une maison cossue qui deviendra le Musée de Rembrandt de Jodenbreestraat, dans le quartier juif, maison plus spacieuse qui permet au peintre de recevoir et d'exposer, mais il doit prendre une hypothèque et s'endetter lourdement pour l'acquérir, cause principale de ses difficultés financières ultérieures. Trois de leurs enfants meurent peu après la naissance. Le quatrième, Titus, né en 1641 atteindra l'âge adulte. Saskia meurt d'une phtisie en 1642 à l'âge de 30 ans. Le sommet artistique de cette période est La Ronde de nuit De Nachtwacht, Rijksmuseum, Amsterdam, fini en 1641, l'œuvre mesure 440 × 500 cm et sera plus tard diminuée, qui fait le portrait de 18 membres d'une milice civile, d'une façon dynamique, révolutionnaire pour son temps.

La maison de Rembrandt est devenue Musée de la maison de Rembrandt.

Entre 1643 et 1649, Rembrandt partage ensuite sa vie avec sa servante Geertje Dircx, jeune veuve sans enfant, qui prend en charge le bébé Titus. Cette liaison entre un veuf et la nourrice de son fils provoque un scandale au point que Rembrandt décide de la congédier. Geertje entame et gagne un procès contre Rembrandt sur le sujet de promesse de mariage, mais Rembrandt la fait enfermer dans un asile d'aliénés en 1650, la faisant passer pour folle. Il doit alors affronter un certain nombre de difficultés. Sa production de peintures continue, mais sa production d'eaux-fortes monte et connaît un grand succès commercial et international.
En 1645, Hendrickje Stoffels, plus jeune que Geertje, devient une nouvelle servante de la maison, et remplace Geertje comme concubine. En 1654, ils ont une fille, Cornelia, ce qui leur vaut un blâme de l'Église qui leur reproche de vivre dans le péché
Rembrandt vivant au-dessus de ses moyens, achetant des pièces d'art du monde entier collection qui lui sert de modèle dans ses peintures, des costumes dont il se sert souvent dans ses peintures, n'arrive plus à honorer ses dettes en 1656. Il est alors contraint de vendre sa maison aux enchères et de se contenter d'un logis plus modeste loué au 184 du canal Rozengracht nl littéralement Quai des roses. Hendrickje et Titus y installent une boutique d'art pour faire vivre la famille, car là, malgré la renommée de Rembrandt qui continue à croître, les commandes diminuent en nombre, mais pas en importance : par exemple le prince Antonio Ruffo de Sicilie commande trois grandes peintures à partir de 1653-57, mais une grande toile en 1660 La Conjuration de Claudius Civilis, la plus grande de son œuvre pour la nouvelle mairie d'Amsterdam, est refusée et retournée maintenant dans le musée national de Stockholm. Il survit pourtant aux disparitions de Hendrickje décédée en 1663 de la peste et Titus, mort en 1668. Sa fille Cornelia, sa belle-fille Marguerite et sa petite-fille Titia sont à ses côtés quand il meurt le 4 octobre 1669 à Amsterdam. Désargenté, il est inhumé dans une tombe louée dans l'église Westerkerk, où une plaque commémorative est déposée en 1906 sur une colonne septentrionale de la nef mais plus aucune trace de cette tombe ne subsiste aujourd'hui, la famille Rembrandt n'ayant plus assez d'argent pour y faire construire un tombeau personnel.
Trois questions suscitées par l'œuvre de Rembrandt n'ont cessé de hanter les auteurs et ont donné lieu à des réponses très divergentes. La première concerne les rapports entre la personnalité de l'artiste et le contenu affectif de ses œuvres. Elle s'est posée inévitablement à propos d'un peintre qui a su donner une telle impression d'authenticité humaine à ses portraits comme à ses scènes religieuses qu'il intéresse, ainsi que le remarquait Kenneth Clark, même les gens les plus indifférents d'ordinaire à la peinture. Si l'on veut échapper au cercle méthodologique de bien des auteurs qui ont prolongé la vision romantique du XIXe siècle, lisant les œuvres comme des confessions involontaires du peintre, et les regarder sans a priori, force est en effet de constater un hiatus, une disjonction entre la vie et les œuvres. Les plus sereines et équilibrées furent peintes peu après le décès de son épouse Saskia, et c'est après sa faillite, lorsqu'on voudrait y trouver du découragement, que les œuvres les plus fortes et les plus spectaculaires virent le jour, dans les années tardives de sa vie, jusqu'à cet ultime Autoportrait en Démocrite au musée de Cologne, où le vieillard, seul survivant de sa famille, se tourne vers le spectateur en se riant de tout. L'artiste qui inventa des images si fortement chargées d'amour des humbles et des faibles est aussi l'homme qui fit impitoyablement enfermer dans la maison de correction de Gouda son ancienne maîtresse, gouvernante de son fils Titus, Geertje Dircx. Et celui qui a suscité tant d'expositions et de publications sur le thème Rembrandt et la Bible semble avoir été pour le moins indifférent à la croyance calviniste de sa famille et n'a pas daigné comparaître devant le conseil ecclésiastique lui reprochant son concubinage avec Hendrickje Stoffels.
On rencontre un autre ordre de difficultés lorsqu'il s'agit de situer Rembrandt dans son époque et son milieu. Face aux innombrables petits maîtres hollandais spécialisés dans le portrait, la nature morte, le paysage ou la scène de genre, on l'a souvent présenté comme une exception, un homme qui, au détriment de toute logique économique, s'obstinait à vouloir être un peintre universel, un peintre d'histoire. Svetlana Alpers l'exclut d'abord de ses réflexions dans L'Art de dépeindre. La peinture hollandaise au XVIIe siècle 1983, rééd. 1990, comme étranger aux recherches descriptives, menées en toute minutie et rigueur scientifique, qui lui semblent être le fondement de l'art de ses contemporains : Il contestait leur confiance en la visibilité, c'est-à-dire l'idée que le monde et ses textes étaient connus par les yeux [privilège qu'il accorde au sens de l'ouïe. Dans un nombre extraordinaire d'œuvres, il étudie l'interaction entre l'orateur et l'auditeur. Dans sa monographie sur Rembrandt 1988, elle revient sur cette position de marginal pour en faire un entrepreneur mû par l'amour du gain et de la spéculation sur un marché libre, une incarnation de l'aspiration individualiste à la liberté, caractères qu'il partage avec l'élite commerçante d'Amsterdam, métropole cosmopolite et tolérante, ville aux immenses entrepôts abritant les denrées rapportées des pays lointains par la plus grande flotte commerciale d'Europe. Les recherches récentes montrent que Rembrandt ne fut pas un isolé dans sa volonté de traiter divers genres de peinture, et que les tons sombres et les surfaces rugueuses de ses peintures, s'ils parurent de plus en plus archaïques à mesure que le goût évoluait vers une peinture claire, lisse, empreinte d'un décorum classique international, continuèrent toutefois de trouver des admirateurs chez un petit nombre de peintres et de collectionneurs.
Enfin, la question qui ne cesse de tarauder les spécialistes est celle de l'authenticité des centaines de peintures, dessins et gravures qui ont été attribués au maître depuis le XVIIIe siècle. Question d'autant plus délicate que le premier catalogue de l'œuvre peint ne parut qu'en 1836 et que les documents anciens, peu nombreux pour un artiste aussi actif et célèbre de son vivant, ne sont pas sans incertitudes dans bien des cas. À la différence de ce qui arrive pour d'autres peintres dont l'œuvre s'accroît de découvertes, le corpus de Rembrandt ne cesse de se restreindre, et les suspicions des spécialistes empêchent le public de jouir en confiance de la beauté propre des tableaux. Les fausses signatures, l'abondance des copies et pastiches que pratiquèrent des collaborateurs doués et encouragés à cela par le maître, qui vendait lui-même leurs œuvres sous son nom, la persistance de son empreinte sur certains d'entre eux des années même après leur passage dans son atelier compliquent les données. Si les imitations postérieures au XVIIe siècle paraissent avoir été depuis longtemps expurgées des catalogues de Rembrandt les supports des peintures examinées par le Rembrandt Research Project depuis 1968 semblent presque tous contemporains du peintre, les arguments pour départager les œuvres autographes de celles qui ont été produites dans le cercle du maître restent le plus souvent les convictions intimes, difficilement formulables, des connaisseurs.

Motifs, styles et techniques : un expérimentateur infatigable

En 1666, l'abbé-collectionneur Michel de Marolles vend à Louis XIV ses deux cent vingt-quatre eaux-fortes de Rembrandt, qu'il venait de recenser dans un ouvrage, et, en 1751, c'est le marchand parisien Gersaint qui en fournit aux amateurs un catalogue critique. De 1626 à 1660 environ, Rembrandt a produit quelque deux cent quatre-vingt-dix estampes jugées aujourd'hui autographes, pour lesquelles un tiers des cuivres sont conservés, sur les sujets les plus divers et d'une façon autonome et parallèle à son œuvre peint. Après les premiers essais leydois, souvent qualifiés de « griffonis » : autoportraits expressifs jusqu'à la caricature, tronjes, gueux à la manière de Jacques Callot, sujets religieux, les années 1630 voient l'apparition de planches ayant exigé un travail considérable par leur fini, leur rendu des textures et des moindres caprices de la lumière : la Descente de croix de 1633 reproduisant le tableau peint pour le stathouder, l'Annonce aux bergers (1634), l'Ecce Homo de 1636. Les paysages apparaissent dans les années 1640 vues de chaumières et de bouquets d'arbres essentiellement), tandis que les nus féminins réalistes, les portraits (pasteurs, rabbins, commerçants, artistes et magistrats, les sujets bibliques souvent récurrents s'étalent au long de sa carrière. Dans les années 1650, les planches ont le même caractère d' ébauches que ses toiles : fortement charpentées mais parsemées de trous d'ombre oblitérant des motifs préalablement tracés, de violentes stries, de figures sommairement esquissées, sans modelé, où éclate le blanc du papier. Cette liberté suggestive est particulièrement réussie dans le Saint Jérôme dans un paysage italien vers 1654. Rembrandt a utilisé des plaques de cuivre minces, plus faciles à marteler pour opérer des changements, un vernis mou mêlé de cire, opacifié de blanc, pour y dessiner sa composition sans effort, un mordant lent pour mieux contrôler les effets de pleins et de déliés, des encres grises ou noires pour suggérer l'atmosphère, des papiers de types divers, plus ou moins absorbants, pour varier les contrastes de valeur : blanc luisant, gris moucheté, jaunâtre papier japonais, voire du vélin pour des impressions de luxe. Ses eaux-fortes furent assez tôt complétées par un travail au burin et, surtout dans les années 1650, à la pointe sèche, au tracé irrégulier en raison des barbes laissées sur les bords de la taille. Les différences entre les états successifs d'une même composition sont souvent spectaculaires, comme pour Les Trois Croix de 1653 ou Le Christ présenté au peuple de 1655.
En tant que dessinateur, Rembrandt a fait preuve également d'une grande fécondité, même s'il ne fut pas le dessinateur acharné que Bode voyait en lui et qu'on tend à restituer à ses élèves de nombreuses feuilles attribuées autrefois par analogie. Les dessins de Rembrandt ne sont que très rarement des études préparatoires pour ses peintures ou ses gravures ; lorsqu'ils s'en rapprochent, ils se présentent souvent comme des variantes ou des alternatives. Le dessin est pour lui un exercice : d'observation, comme pour ses paysages au lavis d'encre ou une série de Lions, gravés plus tard par Bernard Picart ; de notation rapide, comme pour les cent trente-cinq esquisses de femmes et d'enfants que possédait son ami le peintre mariniste Jan Van de Cappelle, aujourd'hui dispersées ; de copie, comme l'ensemble de dessins reprenant des miniatures mogholes vingt retrouvés ; de mise en scène, comme pour la centaine de scènes de la Passion du Christ esquissées dans les années 1650-1655. Dans son atelier, Rembrandt participa lui-même aux exercices qu'il proposait à ses élèves : dessins d'académies d'hommes ou de femmes, dessins d'invention sur une histoire biblique lue, peut-être mimée par les élèves-acteurs improvisés, s'il faut faire remonter à Rembrandt la pratique que son élève Samuel van Hoogstraten évoque à propos de son propre atelier. En dehors des modèles pour la gravure, exécutés à la sanguine ou à la pierre noire pour la facilité d'en prendre des contre-épreuves sur un papier humidifié, la technique de prédilection de Rembrandt était le dessin à la plume (quelquefois au roseau et à l'encre brune. Pour corriger certains passages, il les recouvrait de gouache blanche. Étant donné que ses élèves ont imité sa technique graphique et ses motifs, les critères pour départager les dessins du maître sont la qualité expressive des figures, concentrée en quelques traits, la brièveté et l'énergie avec laquelle il définit leurs lignes de force, sans décrire détails et superficies, l'intelligence dans la structuration de la composition et sa mise en espace, et la variété des signes graphiques en fonction de la nature des éléments figurés.
Et j'ai remarqué que, dans ses débuts, il a employé beaucoup plus de patience pour exécuter ses œuvres que plus tard, écrit Houbraken en 1718, opposant la manière fine, les glacis lisses et les tons fondus de nombreux tableaux de 1628 jusque vers 1645 aux taches de couleurs juxtaposées, aux épais empâtements raboteux et au rendu approximatif des contours et des plans qui se multiplient dans ses peintures après cette date. Durant la période leydoise, Rembrandt utilise des panneaux de bois de chêne pour ses œuvres qui sont de petit format ; à Amsterdam, il emploiera de plus en plus fréquemment la toile de lin pour support. Les compositions sont exécutées sans report de carton, sous forme d'une ébauche monochrome au pinceau qui lui sert de guide pour mettre en couleur les diverses zones les unes après les autres, en commençant souvent par les fonds, plus minces et moins opaques. Les examens aux rayons X, généralisés ces dernières années, révèlent de nombreux repentirs, de beaux passages obscurcis pour donner plus de relief à d'autres, témoignage d'une liberté créative revendiquée tout au long de la genèse picturale ; on comprend dans ces conditions pourquoi on ne trouve pas de tableaux à plusieurs mains, où il déléguerait à un élève tout ou partie de l'exécution comme le pratiquait Rubens. Après deux années 1625-1627 au cours desquelles Rembrandt produit des œuvres à la palette aussi variée que les textures des objets traduites mimétiquement Allégorie musicale, Rijksmuseum, Amsterdam, il évolue vers une peinture quasi monochrome, subtile harmonie de bruns et de gris dont les nuances lumineuses servent à suggérer l'espace et à immerger les figures dans cette atmosphère saturée de reflets et de pénombres mouvantes (Saint Paul en méditation, 1629, Germanisches Nationalmuseum, Nuremberg. Il y a peu de lumière dans ses œuvres, sauf à l'endroit où il voulait concentrer l'intérêt ; ailleurs, il regroupait avec grand art lumières et ombres avec des reflets bien mesurés et des passages de la lumière à l'ombre d'une grande habileté ; son coloris était ardent, et tout révélait un jugement profond », écrit Joachim von Sandrart en 1675. Cette suprême intelligence du clair-obscur », pour reprendre l'expression de Roger de Piles à son propos 1699, exploité tour à tour pour ses possibilités dramatiques, psychologiques, spatiales ou plastiques se révèle magistralement dans les scènes de la Vie du Christ pour le stathouder (Alte Pinakothek, Munich), où la lumière intense semble rayonner de son corps pathétiquement environné de ténèbres.
Une des particularités de la technique picturale de Rembrandt est précisément sa versatilité, son absence d'habitudes et de règles, les contrastes internes à une même œuvre. Houbraken relevait cette disparité entre des détails exécutés avec le plus grand soin tandis que le reste semble peint avec un pinceau de peintre en bâtiment, sans le moindre égard pour le dessin. Mais il ne pouvait s'empêcher de procéder ainsi, et il se justifiait en disant qu'un tableau est terminé lorsque le peintre y a réalisé son intention. Mais les œuvres des décennies 1650 et 1660 n'ont pas nécessairement été réalisées plus rapidement, avec moins de réflexion ; c'est la transposition des formes du réel, plus visionnaire, radicale et apparemment arbitraire qui rend le travail plus difficile à juger. Dans une peinture qui se refuse à toute confrontation avec le modèle de la nature et affirme sa réalité concrète par son épaisseur même et ses enchaînements quasi autonomes de teintes flamboyantes et terreuses, le dernier mot revient à l'artiste ; le portrait de famille du musée de Brunswick en est un exemple frappant.

La fable et la Bible : un narrateur non conformiste

Ce qui fait la grandeur de Rembrandt peintre d'histoire n'est ni l'originalité de ses thèmes bibliques ou de leurs particularités iconographiques qui sont tous empruntés à des devanciers nordiques, peintres ou graveurs, parmi lesquels son maître Lastman, ni même l'abondance de ses peintures religieuses Lastman en a peint davantage, mais leur force de conviction et leur capacité à émouvoir. Dans l'une des sept lettres de lui que nous avons conservées, adressées à Constantijn Huygens, Rembrandt indique qu'il a recherché longuement, en élaborant les tableaux pour le stathouder, l'émotion la plus grande et la plus naturelle possible. Rembrandt n'a peut-être jamais lu la Bible entière, mais est revenu fréquemment sur les mêmes scènes et sur des personnages favoris David, Salomon, Samson, Tobie, proposant de nouvelles mises en scène. Il place, à ses débuts, des personnages de petite échelle dans un espace solennel, comme les édifices caverneux de la Résurrection de Lazare (vers 1630, Los Angeles County Museum ou du Prophète Jérémie 1630, Rijksmuseum, Amsterdam, aux multiples figurines fuyant à l'arrière-plan. Plus tard, il supprimera ces références spatiales, réduisant le tableau à l'affleurement de personnages monumentaux : Moïse brandissant les tables de la Loi 1659, Gemäldegalerie, Berlin, Saint Matthieu et l'ange 1661, Louvre. Les histoires peintes par Rembrandt semblent solliciter l'œil et l'esprit, qui cherchent à déchiffrer – comme les personnages dans le Festin de Balthasar, les caractères mystérieux apparus sur la paroi vers 1635, National Gallery, Londres – des visages dissimulant la haine : David jouant de la harpe devant Saül vers 1629, Städelsches Kunstinstitut, Francfort. Mais aussi l'ouïe : Saint Pierre et saint Paul en conversation 1628, National Gallery of Victoria, Melbourne ou le toucher : la main d'Aristote contemplant le buste d'Homère, peint pour Antonio Ruffo, gentilhomme de Messine en 1653 Metropolitan Museum, New York, Jacob bénissant les fils de Joseph 1656, Gemäldegalerie, Kassel. Ces figures bibliques sont peut-être à interpréter, à la lumière des recherches sur l'imaginaire des contemporains de Rembrandt qu'expose Simon Schama dans L'Embarras de richesses. La culture hollandaise au siècle d'or Gallimard, 1990, moins pour leur sens religieux premier que comme des références analogiques prestigieuses à des personnages et à des événements de l'histoire récente des Pays-Bas du Nord. Dans les tableaux de Rembrandt qui traitent de l'histoire d'Esther, il faudrait voir, comme dans quatre tragédies néerlandaises écrites entre 1618 et 1659 portant sur ce thème, en Aman le duc d'Albe, incarnation de la méchanceté calculée d'un conseiller assoiffé de sang, et en Mardochée Guillaume d'Orange, l'innocent patriote et héros. Les sujets dans lesquels Rembrandt se montre le plus nettement hostile aux conventions rhétoriques de l'art italien ou du baroque rubénien sont assurément les thèmes mythologiques. Le choix de sujets violents ou scabreux, le refus des transpositions antiquisantes le chantier naval à l'arrière-plan de L'Enlèvement d'Europe, vers 1633, coll. part., de l'ennoblissement allégorique des fables L'Enlèvement de Ganymède, bébé pleurant et pissant d'effroi, 1635, Gemäldegalerie, Dresde, de l'idéalisation des corps Diane au bain, au ventre flasque, eau-forte, vers 1631, ou d'une gestuelle esthétique mais sans vraisemblance L'Enlèvement de Proserpine, qui griffe sauvagement le visage de Pluton, 1631, Gemäldegalerie, Berlin font la saveur incongrue de ses essais dans ce domaine. Mais la question la plus délicate pour interpréter le sens de mainte œuvre de Rembrandt est l'imprécision volontaire, la suppression des indices permettant de déterminer le sujet et le genre exact de l'œuvre. La Fiancée juive Rijksmuseum, Amsterdam peut illustrer ce phénomène fréquent. Elle a été lue comme un portrait déguisé interprétation particularisante et affective qui a prévalu au XIXe siècle, Isaac et Rébecca épiés par Abimélech interprétation historicisante qui prévaut aujourd'hui ou une allégorie de l'amour conjugal (interprétation universalisante, souvent peu vraisemblable.

Observation et animation : Rembrandt portraitiste

Aucun portrait de commande n'étant connu pour la période leydoise, les premiers portraits réalisés à Amsterdam paraissent d'autant plus surprenants par leur maîtrise et leur nouveauté. Nicolaes Ruts, négociant en fourrures avec la Russie, dresse son imposante silhouette vêtue d'une riche pelisse derrière le dossier d'une chaise 1631, Frick Collection, New York ; Marten Looten, autre marchand, tient une lettre reconnaissante de Rembrandt, et sa main droite ramenée contre sa poitrine semble protester de la réciprocité de cette amitié 1632, Los Angeles County Museum. Même geste dans le portrait du Révérend Johannes Wtenbogaert, prédicateur remontrant, commandé par le marchand Abraham Recht, protecteur des remontrants 1633, coll. part., Angleterre ou dans ceux du prédicateur anglican Johannes Elison et de son épouse 1634, Museum of Fine Arts, Boston, peints à la demande de leur fils. Des modèles non identifiés écrivent, taillent leur plume, se lèvent de leur chaise, froissent leurs gants, serrent un éventail. Selon la somme convenue, le cadrage : tête placée dans un ovale pour Haesje van Cleyburgh 1634, Rijksmuseum, Amsterdam, les bustes sertis dans des encadrements de fenêtres pour Nicolaes van Bambeeck et Agatha Bas 1641, séparés entre les musées royaux de Bruxelles et Buckingham Palace, à mi-corps pour le poète Jan Krul 1633, Gemäldegalerie, Kassel, en pied pour l'Homme devant une porte, négligemment accoudé 1639, Schloss Wilhelmshöhe, Kassel. Les doubles portraits sont l'occasion de mises en scène vivantes, saisissant en une attitude caractéristique la profession des modèles : Le Constructeur de navires Jan Rijcksen se détourne du plan qu'il trace, son épouse se penche pour lui remettre une lettre 1633, Buckingham Palace ; Le Prédicateur mennonite Cornelis Anslo commente de la voix et de la main l'Écriture à son épouse qui l'écoute docilement 1641, Gemäldegalerie, Berlin. Dans les portraits tardifs, les poses se font plus statiques, mais c'est la touche qui s'émancipe et leur confère la palpitation de la vie : Jan Six, impatient et mécontent, joue nerveusement avec ses gants, le manteau sur l'épaule 1654, Fondation Six, Amsterdam, le Porte-drapeau 1654, Metropolitan Museum, New York semble las malgré la fierté de la pose et l'éclat de son écharpe brodée et de son panache de plume, Jacob Trip et Margaretha de Geer, riches marchands de canons, sont traités comme des vieillards nobles de tragédie, dignement assis, dans des vêtements passéistes 1661, National Gallery, Londres.
Les œuvres les plus célèbres de Rembrandt sont ses portraits de groupe. La Leçon d'anatomie du Dr Nicolaes Tulp (1632, Mauristhuis, La Haye) réunit autour du praelector anatomiae de la guilde des chirurgiens d'Amsterdam sept de ses confrères qui semblent assister avec une vive curiosité à une démonstration portant sur les muscles du bras. De La Leçon d'anatomie du Dr Joan Deyman 1656, Rijksmuseum, Amsterdam, on ne conserve plus qu'un fragment montrant le cadavre évidé et scalpé en raccourci, avec une brutalité horrible que la précédente évitait élégamment. La sortie de la compagnie de tireurs du capitaine Frans Banning Cocq et du lieutenant Willem van Ruytenburgh, plus connue sous le nom de Ronde de nuit 1642, Rijksmuseum, Amsterdam est aussi un portrait collectif pour lequel chaque modèle paya 100 florins ; mais l'ajout de personnages de fantaisie, le mouvement d'irruption en avant de la compagnie, contrarié par le désordre des attitudes individuelles, joints à l'importance d'un clair-obscur théâtral et instable et à l'irrégularité de la matière picturale en font une œuvre déconcertante qui rompt avec la tradition des images de milices civiques de Frans Hals ou d'autres devanciers moins doués de Rembrandt. Les Syndics des drapiers 1662, Rijksmuseum, Amsterdam donne aussi l'illusion d'un dialogue animé, entre les contrôleurs de la qualité des étoffes, et les contrastes des teintes et des valeurs lumineuses suggèrent également avec efficacité l'espace où ils se tiennent.
Rembrandt a fréquemment représenté ses proches. S'il faut revenir sur l'idée que les vieilles femmes lisant la Bible celle qui est dite en prophétesse Anne au Rijksmuseum d'Amsterdam, 1631, par exemple et les têtes de vieillards pensifs ont eu ses parents pour modèles, un certain nombre de tableaux peuvent être identifiés avec son épouse Saskia, sa compagne Hendrickje ou son fils Titus, les comparaisons entre des visages peints sous des jours, des angles et des costumes divers, à différentes époques, restant toujours délicates. Comme pour ses autoportraits, Rembrandt n'a pas hésité à en vendre, ainsi le portrait de Saskia de profil, en riche costume Schloss Wilhelmshöhe, Kassel de 1633, retouché ensuite sans doute pour être vendu à Jan Six, délicat exercice à la Holbein. Saskia a posé pour son époux un voile sur les cheveux 1633, Rijksmuseum, Amsterdam, riant 1633, Gemäldegalerie, Kassel, en Flore, son visage et sa gorge, les broderies de sa robe, la couronne et la gerbe de fleurs et le bâton pastoral entortillé de plantes brillant délicatement contre un paysage nocturne 1634, Ermitage, SaintPétersbourg, et 1635, National Gallery, Londres. Hendrickje fut peut-être le modèle de la Bethsabée au bain du Louvre 1654, de la Jeune Femme se baignant dans un ruisseau 1654, National Gallery, Londres, de la Flore du Metropolitan Museum de New York 1655 ou de la Femme à la fenêtre 1656, Gemäldegalerie, Berlin ; toutes ces femmes ont en commun la douceur des yeux sombres, la grâce nonchalante des poses, la plénitude de la chair d'une femme mûre et sont traitées dans une chaude lumière, un tonalisme dérivé de Titien, une pâte nourrie largement étalée. Titus est montré en écolier rêvant à son pupitre 1655, musée Boymans, Rotterdam, en page de la Renaissance vers 1657, Wallace Collection, Londres, en moinillon 1660, Rijksmuseum, Amsterdam. Même si l'on tient compte des récentes désattributions, Rembrandt a peint la série d'autoportraits la plus étendue de l'histoire de la peinture occidentale, soit une soixantaine de peintures et de gravures, les deux séries entretenant des relations étroites. Dès 1628, il se peint à contre-jour, les mèches blondes ébouriffées grattées avec le manche du pinceau Rijksmuseum, Amsterdam. Déguisé en patriote dans l'Autoportrait au hausse-col 1629, Mauritshuis, La Haye, en bourgeois dans l'Autoportrait au chapeau mou 1632, Art Gallery, Glasgow, en gentilhomme de la Renaissance dans les deux Autoportrait à la chaîne d'or, en ovale, du Louvre 1633 et 1634 ou celui de la National Gallery de Londres, inspiré du portrait dit de l'Arioste par Titien 1640, en apôtre Paul 1661, Rijksmuseum, Amsterdam. Il se cadre souvent au plus près, surtout dans les images de la maturité et de la vieillesse, et regarde sans complaisance son visage alourdi et son gros nez. Mais il ne s'est montré que quatre fois, tardivement, avec les instruments du peintre, palette et appuie-main : Frick Collection, New York 1658, Louvre 1660, Kenwood House, Londres 1665 et Wallraf-Richartz Museum, Cologne 1669.

Rembrandt au miroir changeant des siècles

Vers la fin du XVIIe et au XVIIIe siècle, les critiques émettent de sérieuses réserves sur Rembrandt. Sur la toile de fond de la théorie classique de l'art, attachée à la hiérarchie des genres, au décorum et à la recherche d'un beau idéal, obtenu par un dessin parfait, à l'école des antiques, il ne pouvait faire figure que d'ignorant, de maladroit, de fourvoyé ou d'obstiné, et son talent de coloriste apparaît comme gâché au service de sujets vils et de personnages laids : telle est la position de Houbraken ou de Gersaint. André Félibien Entretiens, 1679 et Gersaint opposent à la manière « léchée » de ses contemporains la « singularité » de ses « grands coups de pinceau, de ses couleurs fort épaisses, remarquant que ses portraits font un fort effet, de relief et de vérité, lorsqu'on les regarde d'une distance proportionnée. Ses gravures piquantes, source inépuisable d'intelligence du clair-obscur, partie dans laquelle il est si difficile de réussir, connaissent le même succès que ses portraits et têtes de caractère, et circulent sur le marché de l'art européen. Cette dispersion, sans documents ni descriptions précises, a pesé lourd sur la connaissance ultérieure de l'œuvre de Rembrandt. Au XIXe siècle, si un Ruskin n'a pas assez de mépris : « la vulgarité, la bassesse ou l'impiété s'exprimeront toujours dans l'art par le moyen du brun et du gris comme chez Rembrandt », le romantisme avec son enthousiasme pour les individualités hors des normes a entraîné une réhabilitation de la vision singulière du maître. Le marchand d'art anglais John Smith édite en 1836 le premier catalogue d'ensemble de son œuvre peint, comportant environ six cent quarante numéros. Ce corpus s'enflera jusqu'à un millier de peintures, à la fin du siècle. Rembrandt fut tour à tour enrôlé comme champion du protestantisme, de la liberté républicaine, du christianisme populaire, du patriotisme hollandais. W. Martin écrit en 1936 : « Rembrandt reflète essentiellement ce que notre peuple a de meilleur : de profondes convictions religieuses, une conscience et un esprit de liberté, un besoin d'agir insatiable et indomptable. » Le XXe siècle a opéré un patient travail de discrimination raisonnée des œuvres, accompagné d'une exploration et publication systématique des documents d'archives concernant le peintre, sa famille et sa clientèle. Parallèlement, la méthode iconologique examinait les thèmes et leur sens précis dans le milieu où vécut Rembrandt, tandis que les études sur ses élèves offraient des alternatives d'attribution aux œuvres rejetées. L'examen scientifique des œuvres et leur minutieuse description matérielle par le Rembrandt Research Project (« Nous nous méfions profondément de l'évocation poétique des qualités rembranesques »), leur confrontation systématique des points de vue de divers experts ont pour but d'établir collégialement un corpus (en cours de publication) reflétant un large consensus étayé par des informations objectives et des comparaisons techniques et stylistiques. Martine Vasselin

Élèves

Rembrandt a eu plusieurs élèves qui ont connu le succès :
Isaac de Jouderville 1612-1646
Ferdinand Bol 1616-1680
Gérard Dou 1613-1675
Willem Drost 1630-1680
Govaert Flinck 1615-1660
Carel Fabritius 1622-1654, considéré comme le plus doué
Samuel van Hoogstraten 1627-1678
Nicolas Maes 1643-1693
Gerbrand van den Eeckhout 1621-1674
Beaucoup d'œuvres habituellement attribuées à Rembrandt ont une paternité aujourd'hui contestée par les experts, notamment celles du Rembrandt Research Project, une coopération de six professeurs universitaires néerlandais.

Périodes

David présentant à Saül la tête de Goliath 1627, huile sur toile, 27,2 × 39,6 cm, Bâle, Kunstmuseum. Cette œuvre est typique, par son format comme par la richesse des détails, de la période de Leyde du jeune Rembrandt.
Pendant la période de Leyde 1625-1631, l'influence de Lastman est la plus marquante. Les peintures sont de taille modeste mais très détaillées costumes, bijoux. Les thèmes traités sont essentiellement religieux et allégoriques.
À son arrivée à Amsterdam 1634-1636, Rembrandt utilise de larges toiles, des tons puissants et peint des scènes plus spectaculaires, ainsi que de nombreux portraits.
Vers la fin des années 1630, il réalise beaucoup de paysages, aussi bien que des gravures inspirées par les thèmes de la nature, qui est vue souvent de façon agressive arbres arrachés par les tempêtes, nuées menaçantes…
À partir de 1640, son travail gagne en sobriété et reflète les tragédies familiales qu'il traverse. L'exubérance est remplacée par une intériorisation des sentiments qui le tourmentent. Les scènes bibliques sont plutôt inspirées du Nouveau Testament que de l'Ancien Testament, ce qui était le cas dans ses œuvres précédentes. La taille des toiles diminue également, à l'exception notable de la Ronde de nuit. Les forces sombres de la nature laissent place à de paisibles scènes hollandaises rurales.
Dans les années 1650, le style de Rembrandt change à nouveau. Il se remet à peindre de grandes toiles et utilise des couleurs plus riches, les coups de pinceaux regagnent en force. On imagine qu'il prend de la distance par rapport à son œuvre précédente et qu'il s'éloigne aussi de la mode du moment, qui favorise le détail et la finesse de réalisation. Il continue à s'inspirer de thèmes bibliques, mais dans un style plus intimiste, préférant les personnages solitaires aux scènes de groupe.
À la fin de sa vie, il réalise de nombreux autoportraits, sur lesquels on voit son visage empreint de souffrance et marqué par les épreuves qu'il a traversées.

Œuvres marquantes

1625 : La Lapidation de saint Étienne Musée des beaux-arts de Lyon
1626 : L'Ânesse de Balaam Musée Cognacq-Jay
1626 : La Partie de musique Rijksmuseum, Amsterdam
1627 : Saint Paul en prison Alte Staatsgalerie, Stuttgart
1629 : L'Artiste dans son atelier Museum of Fine Arts, Boston
1630 : La Résurrection de Lazare Los Angeles County Museum of Art, Los Angeles
1630 : Jérémie pleurant Rijksmuseum, Amsterdam
1630-1635 : Un Turc National Gallery of Art, Washington, DC
1631 : Andromède enchaînée aux rochers Mauritshuis, La Haye
1631 : Portrait de Nicolaes Ruts Frick Collection, New York
1631 : Le Christ en Croix Collégiale Saint-Vincent, Le Mas-d'Agenais, France
1632 : La Leçon d'anatomie du docteur Tulp Mauritshuis, La Haye
1632 : Philosophe en méditation Musée du Louvre, Paris

Portrait d'un vieil homme 1645, Musée Calouste-Gulbenkian.
1632 : Jacob de Gheyn III Dulwich Picture Gallery, Londres
1632 : Portrait d'un noble oriental Metropolitan Museum of Art, New York
1633 : Saskia portrait de sa femme réalisé pour leurs fiançailles, National Gallery, Londres
1634 : Artémis Musée du Prado, Madrid
1635 : Le Sacrifice d'Isaac Musée de l'Ermitage, Saint Petersbourg
1635 : Le Festin de Balthazar National Gallery, Londres
1636 : L'Aveuglement de Samson Städel, Francfort-sur-le-Main
1636 : Danaé (Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg
1637 : L'Archange Raphaël quittant la famille de Tobie Musée du Louvre, Paris
1637 : Portrait du pasteur Eleazer Swalmius Musée royal des Beaux-Arts, Anvers
1642 : La Compagnie de milice de Frans Banning Cocq, plus connue sous le nom de Ronde de Nuit Rijksmuseum, Amsterdam
1643 : Le Bœuf écorché Kelvingrove Art Gallery and Museum ; Musée du Louvre, version de 1655
1644 : Le Christ et la femme adultère National Gallery, Londres
1648 : Les Pèlerins d'Emmaüs Musée du Louvre, Paris
1650 : Le Moulin National Gallery of Art, Washington, DC
1653 : Aristote contemplant le buste d’Homère Metropolitan Museum of Art, New York
1654 : Bethsabée au bain tenant la lettre de David Musée du Louvre, Paris
1655 : Titus Musée Boymans-van Beuningen, Rotterdam
1659 : Autoportrait avec béret et col droit Metropolitan Museum of Art, New York
1661 : Mater Dolorosa Musée départemental d'art ancien et contemporain, Épinal
1662 : La Conspiration de Claudius Civilis Nationalmuseum, Stockholm
1662 : Le Syndic de la guilde des drapiers Rijksmuseum, Amsterdam
1663 : Autoportrait en Zeuxis Wallraf-Richartz Museum, Cologne
1664 : La Fiancée juive Rijksmuseum, Amsterdam
1665-1669 : Autoportrait aux deux cercles Kenwood House, Londres
1666 : Lucrèce Minneapolis Institute of Arts, Minneapolis
1668 : Homme à la loupe (Metropolitan Museum of Art, New York
1669 : Le Retour du fils prodigue Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg

Rembrandt et le dessin

Près de 300 feuilles sont attribuées actuellement au peintre contre plus de 1300 dans les années 1950. Il s'agit essentiellement d'exercices de style, la plupart n'ayant pas de rapport direct avec un tableau existant. Les plus riches collections sont conservées à Londres, Amsterdam, Berlin et au Musée du Louvre.
Le peintre a utilisé de nombreuses techniques dont la sanguine, l'encre, la pierre noire. Les thèmes en sont divers mais différents de ceux de ses tableaux : peu de portraits et beaucoup de paysages.

Rembrandt et l'eau-forte

Les trois croix 1653.
Le peintre reste l'un des grands aquafortiste du XVIIe siècle et a laissé près de 290 planches qui pour la plupart ne correspondent pas aux originaux car Rembrandt aimait les retravailler. Il a probablement appris la technique auprès de Jan Lievens qui partageait sans doute son atelier à Leyde.
Ses premières eaux-fortes datent de 1626 :Repos en Égypte B 59 et La circoncision s 398. Rembrandt n'a pas coutume de signer et dater les eaux-fortes. Une seule échappe à cette règle : Jeune homme au buste : autoportrait B 338. Il s'est spécialisé dans la technique de l'eau-forte, utilisant une plaque de cuivre recouverte d'un vernis, ce qui permet de travailler sur cette dernière avec le même geste que le dessinateur. De l'acide attaquait ensuite les zones découvertes par le vernis, la morsure, formant un relief en creux qui pouvait retenir l'encre. Rembrandt utilisait plusieurs techniques complémentaires : la double morsure où il reprenait la plaque en la recouvrant une deuxième fois d'un vernis transparent, l'emploi complémentaire d'un burin pour accentuer certains traits, ou d'un mordant directement sur la plaque afin d'obtenir des effets de brume. Il a laissé également des irrégularités d'encrage permettant la constitution de voiles plus ou moins opaques.
L'année 1630 est extrêmement prolifique : Rembrandt faisant la moue B 10, Rembrandt à la bouche ouverte B 13, Rembrandt au bonnet fourré et habit blanc B 24, Présentation au temple, avec l'ange B51, Jésus-christ au milieu des docteurs de la loi B66, Gueux et gueuse B 164, Gueux assis sur une motte de terre ; ressemblant à Rembrandt B 174, Tête d'homme chauve B 292, Tête d'homme chauve, tourné à droite B 294, Tête d'homme de face B 304, Vieillard à grande barbe B 309, Tête de face riante : autoportrait B 316, Tête d'homme au bonnet coupé ; Rembrandt aux yeux hagards B 320, Homme à moustaches relevées et assis B 325. Ce sont de petits formats.
Entre 1650 et 1655, Rembrandt a fait quelques rares planches directement en taille-douce.

Quelques tableaux


La peinture de Rembrandt procède par la superposition de couches de glacis tons de terres, procédé du clair-obscur, cette matière ou manière brute s'opposant à la manière lisse de la génération suivante de peintres hollandais.

La Ronde de nuit


Rembrandt a peint La Compagnie de Frans Banning Cocq et Willem van Ruytenburch, entre 1640 et 1642. Au XVIIIe siècle, ce tableau paraissait si sombre et si détérioré qu’on a cru qu’il s’agissait d’une scène nocturne. Il fut donc rebaptisé ou surnommé La Ronde de nuit. Un nettoyage opéré en 1947 permit de restituer sa lumière et surtout ses couleurs à l’œuvre, qui représente un groupe d'arquebusiers, quittant l'ombre d'une cour et s'avançant dans la lumière du jour.
Le tableau a été commandé pour orner le nouveau hall du Kloveniersdoelen, la compagnie des arquebusiers, une des milices de gardes civils chargées de défendre la ville en cas de conflit. Rembrandt, s'éloignant des conventions du genre, choisit de montrer la troupe alors qu'elle se met en mouvement. On ne sait d'ailleurs pas à quelle occasion. S'agit-il d'une simple patrouille ou d'un événement particulier ? Une parade, à l'occasion de la visite de Marie de Médicis à Amsterdam, en 1638, ou celle d'Henriette Marie d'Angleterre, en 1642, ont été suggérées. Quoi qu'il en soit, cette approche artistique contraria les commanditaires et certains membres de la milice furent agacés de se voir relégués à l'arrière-plan, presque invisibles. À 1600 florins, le paiement était un record dans l'œuvre de Rembrandt, dans une société où un ouvrier gagnait de 200 à 250 florins par an.
En 1725, pour qu'elle pût trouver sa place sur un mur d'une salle de l'Hôtel de ville, des morceaux de la toile, alors d'environ 500 × 387 cm, furent découpés. Ses dimensions actuelles 438 × 359 cm sont encore impressionnantes : elle occupe tout un côté d'une des plus grandes salles du Rijksmuseum, dont elle est considérée comme l'œuvre majeure.

Le Syndic des drapiers

Le Syndic de la guilde des drapiers.
Cette toile représente six personnages en costume noir, portant chapeaux et fraises, qui vérifient les comptes de la corporation des drapiers. Elle illustre bien le talent de Rembrandt pour la disposition de ses personnages. Son exécution est sobre et efficace. Un article publié en 2004, par Margaret S. Livingstone, professeur de neurobiologie à l'Université de Harvard Medical School, suggère que Rembrandt, dont les yeux n'étaient pas alignés correctement, souffrait de cécité stéréo. Cette conclusion a été faite après l'étude de trente-six autoportraits du peintre. Parce qu'il ne pouvait pas former une vision binoculaire normale, son cerveau se reportait automatiquement sur un seul œil pour de nombreuses tâches visuelles. Cette incapacité pourrait l'avoir aidé à aplatir les images qu'il voyait pour les restituer ensuite sur la toile en deux dimensions.

Expertises

La distinction entre l'œuvre originale du peintre et celle faite par son atelier est difficile et les attributions ont été variables dans le temps, Rembrandt n'hésitait pas en effet à signer de son nom des tableaux qui étaient l'œuvre de collaborateurs parfois éloignés, le peintre entretenant sciemment cette confusion même pour des autoportraits. De plus, certaines de ses œuvres qui lui furent attribuées étaient réalisées par de ses élèves ou des imitateurs qui prenaient parfois la liberté de signer du nom de Rembrandt.
En 1836 est publié le premier recensement de son œuvre peinte, fait par John Smith, qui compte près de 600 tableaux. Près de 400 peintures supplémentaires lui sont attribuées par la suite. Un inventaire de 1915 ramène ce nombre à 740 et Abraham Bredius à 600 dans un catalogue publié en 1935.
En 1968, le Rembrandt Research Project RRP a été créé sous l'égide de l'Organisation néerlandaise pour l'avancement de la recherche scientifique Nederlandse Organisatie voor Wetenschappelijk Onderzoek. Des historiens d'art et des experts de plusieurs disciplines se sont associés pour valider l'authenticité des travaux attribués à Rembrandt et établir une liste complète de ses peintures au sein d'un catalogue raisonné. Certaines œuvres ont été retirées de la liste après expertise, dont Le Cavalier polonais, conservé par la Frick Collection de New York. La plupart des experts, parmi lesquels le Dr Josua Bruyn du RRP, attribuent maintenant ce tableau à l'un des plus talentueux élèves de Rembrandt, Willem Drost. En 2003, le comité poursuit ses travaux d'investigation. Les enjeux de ces désattributions sont de taille : un Rembrandt peut actuellement se vendre plus de 28 millions de dollars américains ; la Wallace Collection, qui avait 11 tableaux de Rembrandt, ne se retrouve plus qu'avec un authentifié. L'expertise de L'homme au casque d'or, exposé à la Gemäldegalerie de Berlin, a également abouti à la conclusion que son attribution à Rembrandt est à présent pratiquement exclue.
À la suite des désattributions effectuées par les experts notamment Ernst van de Wetering, directeur du Rembrandt Research Project, il n'en reste actuellement que 300 estimés authentiques.

Signatures

Signatures de Rembrandt.
« Rembrandt » est une modification de l'orthographe du prénom de l'artiste qu'il a présentée en 1633. En gros, ses premières signatures vers 1625 se composaient d'un premier « R », ou le monogramme « RH » pour Rembrant Harmenszoon, c'est-à-dire « fils de Harmen », et à partir de 1629, « RHL » (« L » était, vraisemblablement, pour Leiden. En 1632, il a utilisé ce monogramme au début de l'année, puis a ajouté à son patronyme, « RHL-van Rijn », mais a remplacé cette forme dans la même année et a commencé à utiliser son prénom seul avec son orthographe d'origine, « Rembrant ». En 1633, il a ajouté un « d », et a toujours maintenu cette forme à partir de là, ce qui prouve que cette petite modification avait un sens pour lui. Ce changement est purement visuel, il ne change pas la façon dont son nom est prononcé. Curieusement, malgré le grand nombre de peintures et de gravures signées avec ce changement de prénom, la plupart de ses documents qui sont mentionnés au cours de sa vie ont conservé l'orthographe originelle « Rembrant ». Note : la chronologie approximative de la signature des formes ci-dessus s'applique aux peintures et, dans une moindre mesure, à la gravure, de 1632, vraisemblablement, il n'y a qu'une seule gravure signée « RHL-v. Rijn », le grand format La résurrection de Lazare B 73. Sa pratique de signer son travail de son prénom, suivie plus tard par Vincent van Gogh, a probablement été inspirée par Raphaël, Léonard de Vinci et Michel-Ange, qui, hier comme aujourd'hui, ont été appelés par leur prénom seul.
Amsterdam. Rembrandtplein.

Collections

Aux Pays-Bas, la collection la plus importante de tableaux de Rembrandt se trouve au Rijksmuseum, y compris La Ronde de nuit et La Fiancée juive.
Beaucoup de ses autoportraits sont conservés à la Mauritshuis de La Haye.
Le musée de la Maison de Rembrandt à Amsterdam contient surtout ses gravures.
Les autres collections principales se trouvent à la Gemäldegalerie de Berlin, au Metropolitan Museum of Art de New York, à l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, à la National Gallery of Art de Washington, au Louvre à Paris et à la National Gallery de Londres.

Expositions récentes

Rembrandt - Caravaggio, Musée Van Gogh d'Amsterdam, du 28 février 2006 au 18 juin 2006
Rembrandt : La lumière de l’ombre, Bibliothèque nationale de France, du 11 octobre 2006 au 7 janvier 2007
Portraits hollandais au siècle de Rembrandt et Frans Hals, Musée Mauritshuis Korte Vijverberg 8 - La Haye, du 13 octobre 2007 au 13 janvier 2007.
Rembrandt et la figure du christ, Musée du Louvre, du 21 avril 2011 au 18 juillet 2011.

Œuvre volée en 1999, puis retrouvée en 2014

Le tableau L’enfant à la bulle de savon, volé au musée de Draguignan le 13 juillet 1999, dont la valeur était estimée à plus de 20 millions de francs en 1999 4 millions d'euros, a été retrouvé le 19 mars 2014, l'auteur du vol s'étant rendu volontairement à la gendarmerie de Marmande. Cependant, depuis que la toile non signée a été retrouvée, plusieurs experts ont fait part de leurs doutes quant à son authenticité, y voyant la main d’un élève ou d’un imitateur. La conservatrice du musée rappelle que la toile est considérée comme un Rembrandt depuis son acquisition : propriété du comte de Tourves, la toile a fait l’objet d’une saisie révolutionnaire en 1794, pour intégrer le musée de Draguignan. Le tableau a retrouvé les collections du musée le 24 juin 2014 .

Fictions

Autoportrait avec fourrure, chaîne en or et boucles d'oreille ca 1656-57
La couleur bleue de Jörg Kastner, un thriller historique mettant en scène Rembrandt.
Dans Leçons de ténèbres (Éditions de La Différence, 2002, traduit de l'italien, Lezioni di tenebre 2000, Patrizia Runfola imagine un témoignage de son dernier élève, Aert de Gelder, dans la nouvelle Dans l'effroi.

Filmographie

Plusieurs fictions, au cinéma ou à la télévision, ont retracé la vie de Rembrandt :
Rembrandt 1936, film britannique réalisé par Alexander Korda, avec Charles Laughton dans le rôle de Rembrandt.
Rembrandt 1942, film allemand réalisé par Hans Steinhoff, avec Ewald Balser dans le rôle de Rembrandt.
Rembrandt fecit 1669 1977, film néerlandais réalisé par Jos Stelling, avec Frans Stelling dans le rôle de Rembrandt jeune et Ton de Koff dans le rôle de Rembrandt vieux.
La Ronde de nuit 1978, téléfilm français réalisé par Gabriel Axel, avec Michel Bouquet dans le rôle de Rembrandt.
Rembrandt 1999, film français réalisé par Charles Matton, avec Klaus Maria Brandauer dans le rôle de Rembrandt.
La Ronde de nuit 2007, film britannique réalisé par Peter Greenaway, avec Martin Freeman dans le rôle de Rembrandt.
Âge d'or de la peinture néerlandaise
Les œuvres de Rembrandt aux Offices de Florence

Expositions

Exposition virtuelle Rembrandt Bibliothèque nationale de France


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#44 Jean-François Millet
Loriane Posté le : 03/10/2015 19:19
Le 4 octobre 1814 naît Jean-François Millet

à Gruchy, Gréville-Hague, artiste-peintre réaliste, pastelliste, graveur et dessinateur français du XIXe siècle, l’un des fondateurs de l’école de Barbizon, il meurt le 20 janvier 1875, à 60 ans, à Barbizon. Il est particulièrement célèbre pour ses scènes champêtres et de la paysannerie réalistes.Il fut berger jusqu'en 1834, laboureur jusqu'en 1834, peintre, graveur, dessinateur en bâtiment, il reçoit sa formation à l'école nationale supérieure des beaux-arts du 27 mars 183 au 18 mai 1839. Il a pour maîtres Mouchel, Langlois de Chèvreville, Paul Delaroche. Il appartient au mouvement réaliste de l' école de Barbizon
Il est influencé par Gustave Courbet. Ses Œuvres les plus réputées sont : Les Glaneuses et L'Angélus

En bref

La peinture de Millet, longtemps très populaire, a été appréciée en vertu de critères d'ordre social ou moral, mais rarement en tant qu'œuvre plastique : c'est ce qu'a justement entrepris la critique récente. Par ses origines, comme par l'univers de toute son œuvre, Millet fait figure de personnalité à part, généralement estimée pour ses qualités de générosité et de probité. Né dans le Cotentin, ce fils de paysan a eu la vocation de la peinture ; elle ne l'éloigna jamais ni de son milieu social ni du sens des réalités, ni d'une éducation marquée par la Bible, qui donne au peintre un goût parfois sentencieux et solennel. Ses premières œuvres, dans les années 1840, enjouées et décoratives, à la palette riche, sont des scènes pastorales et des nus, ainsi qu'une série de beaux portraits appréciés de la clientèle bourgeoise de province. Le modelé en est énergique et, tels les portraits d'officier de marine, 1854, musées de Lyon et de Rouen, ils font preuve d'un sens de l'unité des formes, de la simplification avec un maximum de densité, qui caractérise toute la démarche de son œuvre graphique et picturale.
Vers 1846, Millet modifie radicalement sa conception de la peinture : le style, comme le choix des sujets, vont aller vers plus de gravité en même temps qu'ils tendent au réalisme. C'est l'abandon des sujets allégoriques, des thèmes pastoraux libres et sensuels, pour l'univers d'origine du peintre : l'homme à la campagne. Le premier de sa génération, il s'attache à montrer le paysan au travail dans une nature qui n'existe que par rapport au labeur de l'homme ; c'est le côté humain, franchement humain, qui me touche, écrit-il. Alors que d'autres artistes contemporains, Troyon ou Jules Breton par exemple, idéalisent leurs sujets paysans dans le sens moralisateur de la mentalité bourgeoise et dans le style décoratif qui plaît à la clientèle fortunée, Millet tente de dégager l'essence de la condition humaine aux champs. Ses innombrables croquis, ses dessins très achevés, son extrême lenteur d'exécution sur la toile témoignent que le processus de création s'est peu à peu transformé dans le sens d'une réflexion plus profonde, d'une véritable méditation aboutissant à un art synthétique. Les gestes des travailleurs ou des mères, les attitudes des corps, dans l'effort comme dans le repos se veulent chargés d'un sentiment d'éternité qui n'est pas toujours dépourvu d'emphase ni de procédé. Avec Le Semeur de 1850 au musée de Boston, c'est le premier succès de Millet : il est compris comme un regard nouveau sur la vie paysanne ; on soulignait alors l'aptitude de l'artiste à « donner aux plus simples travaux de la campagne une grandeur biblique ». L'art de Millet va s'orienter vers une conception plus monumentale des compositions, la touche devient plus franche et l'éclairage s'assombrit. Il vit depuis 1849 — et jusqu'à sa mort — à Barbizon, auprès de son ami le peintre Théodore Rousseau ; existence tranquille et laborieuse, rythmée par les envois réguliers au Salon et interrompue par quelques voyages en Auvergne ou en Normandie. Dans les années 1850, c'est l'époque des admirables dessins au crayon gras, qui se vendaient bien aux amateurs de passage à Barbizon, puis des eaux-fortes au modelé sans aucune hésitation ni effort d'illusionnisme, Le Départ pour le travail, 1863. De 1855 à 1857, il peint le célèbre Angélus, musée d'Orsay, Paris, maintes fois reproduit, pastiché, commenté et critiqué. Gambetta y verra, par exemple, en 1873, l'affirmation pour la peinture d'un « rôle moralisateur, éducateur ; le citoyen passe dans l'artiste et avec un grand et noble tableau nous avons une leçon de morale sociale et politique ». Voilà l'interprétation de la peinture de Millet inscrite dans l'histoire des idées politiques de son temps. Pourtant la méfiance, sinon le net recul, que Millet a manifesté toute sa vie à l'égard de l'engagement tel que l'a vécu Courbet, ainsi que l'absence de ton polémique ou contestataire, semblent détruire l'image d'un « Millet socialiste ». Mais, sans en avoir été le militant conscient, il a exprimé quelques-uns des idéaux des hommes de 1848 ; il correspond d'ailleurs aussi au goût de la sentimentalité bourgeoise en face du monde paysan en pleine mutation et menacé par la révolution industrielle. Cela explique peut-être une partie du succès que ses tableaux ont connu aussitôt après sa mort en 1875, succès populaire mais aussi gouvernemental, souligne A. Fermigier.
Les dernières années de l'activité de Millet ont été marquées par une technique picturale plus claire et plus légère et par un retour aux sujets littéraires et religieux. Le sens du paysage se traduit également dans la série des Quatre Saisons, dont Le Printemps(1868-1873, musée d'Orsay) montre un intérêt passionné aux problèmes de la lumière et des formes en mutation. On comprend l'admiration d'artistes comme Degas et surtout Van Gogh qui a beaucoup peint d'après les gravures de Millet. Il convient de libérer un peu Millet de l'étiquette sociale pour s'attacher à mettre en valeur l'apport plastique d'une œuvre qui dépasse le naturalisme paysan et rejoint une grande aspiration ; le critique Philippe Burty ne voyait-il pas en son ami un vrai peintre d'histoire ? Un de ceux qui unissent la science profonde des sentiments à la généralisation des faits .Jean-Pierre Mouilleseaux

Sa vie

Jean-François Millet est le fils de Jean Louis Nicolas Millet originaire de Saint-Germain-le-Gaillard et de Aimée Henriette Adélaide Henry. Il est né à Gruchy, hameau de Gréville, dans le pays de la Hague. Aîné d'une famille nombreuse de paysans, berger dans son enfance et plus tard laboureur, il est élevé dans un environnement éclairé. Notamment grâce à son oncle, curé lettré, il lit la Bible, mais aussi Montaigne, La Fontaine, Homère et Virgile, Shakespeare et Milton, Chateaubriand et Victor Hugo.
Il travaille dans la ferme familiale jusqu'à l'âge de 20 ans, puis, doué en dessin, il est envoyé à Cherbourg par son père, grâce à des relations dans la bourgeoisie locale, pour apprendre le métier de peintre auprès de Paul Dumouchel et de Théophile Langlois de Chèvreville.
À cette époque, ouvre le musée Thomas-Henry, et Millet s'y exerce en copiant les toiles de maîtres et s'initie aux maîtres hollandais et espagnols.
Le conseil municipal de Cherbourg et le conseil général de la Manche lui octroient ensuite une pension pour qu'il puisse continuer son apprentissage à Paris. Il s'y installe en 1837 et étudie à l'école des Beaux-Arts à partir du 27 mars dans l'atelier du peintre Paul Delaroche.
Deux ans plus tard, il est 18e sur 20 au premier essai pour le Prix de Rome le 10 avril, mais échoue au second essai le 18 mai. Il perd alors sa bourse et doit quitter l'école des Beaux-Arts.
Il revient à Cherbourg où il vit de la vente de quelques portraits de proches et de bourgeois, ainsi que de peintures érotiques. Son portrait de l'ancien maire de Cherbourg, le colonel Javain, est refusé par le conseil municipal. Il se marie en 1841 à Pauline Ono, fille de tailleur, qui meurt 3 ans plus tard d'une tuberculose.
De retour à Paris, il se détourne du modèle officiel à la mode après 1840, et subit l’influence d’Honoré Daumier. Il expose au Salon à partir de 1842.
Il rencontre à Cherbourg Catherine Lemaire, ancienne servante, qu'il épouse en 1853.
Elle lui donnera 9 enfants. En 1847, son Œdipe détaché de l'arbre par un berger attire l'œil des critiques parisiens.
En 1848, il expose au Salon Le Vanneur, qu'Alexandre Ledru-Rollin lui achète pour cinq-cent francs.
C'est la première œuvre inspirée par le travail paysan, veine qu'il développe à partir de 1849 en s'installant à Barbizon avec Charles Jacque pour s’appliquer à peindre beaucoup de scènes rurales souvent poétiques. Là naissent Les Botteleurs 1850,
Des Glaneuses 1857, L'Angélus 1859, la Tondeuse de moutons 1861 et la Bergère 1864, des peintures qu'il classe dans l'influence du courant réaliste, glorifiant l'esthétique de la paysannerie. Un rapide retour dans la Hague en 1854, à la suite du décès de sa mère, lui inspire Le Hameau Cousin, La Maison au puits, Le Puits de Gruchy, une première version du Bout du village…
Peu à peu, il délaisse les seules scènes de travail paysan pour s'intéresser davantage aux ambiances, aux paysages. Alors que les Prussiens envahissent la France, Millet revient avec sa famille à Cherbourg, en 1870 durant un an et demi, avant de revenir à Barbizon.
À cette époque, il travaille davantage les jeux de lumière, la pénombre et le clair-obscur, signant un travail annonciateur de l'impressionnisme, à travers les tableaux de L'Église de Gréville, Le Prieuré de Vauville ou du Bateau de pêche, et même proche du cubisme, avec Le Rocher du Castel.

Il meurt à Barbizon en Seine-et-Marne, le 20 janvier 1875, et fut enterré dans le cimetière communal qui à l'époque était à Chailly-en-Bière, car Barbizon était le hameau de Chailly-en-Bière jusqu'en 1903.

Sa maison à Barbizon est au no 29 de la Grande Rue, il l'occupa de 1849 à 1875. Elle est devenue un musée.
L'Angélus, 1857-1859, huile sur toile, 53.3 x 66 cm, musée d'Orsay, Paris.
Ses tableaux, comme Des Glaneuses 1857, dépeignant les plus pauvres des femmes de la campagne se penchant dans les champs pour glaner les restes du champ moissonné, sont une présentation forte et éternelle de la classe paysanne qui résonne encore à ce jour Des Glaneuses sont exposées au Musée d'Orsay à Paris.
Son Angelus 1858 a été très largement reproduit sur différents objets et supports et copié ou réinterprété par d'autres artistes du XIX et XXe siècles. Salvador Dalí a été en particulier fasciné par ce travail, et a écrit un livre entier l’analysant le Mythe tragique de l’Angélus de Millet. Des variations de ce tableau de Millet apparaissent dans plusieurs de ses propres peintures.
Millet est considéré comme un peintre réaliste, mais il a eu une grande influence sur des impressionnistes tels que Claude Monet et Camille Pissarro, et surtout sur Vincent van Gogh, qui a reproduit à sa façon la plupart de ses scènes rurales. Son œuvre a également influencé l'autrichien Albin Egger-Lienz.
Sa maison natale, au village de Gruchy dans la commune de Gréville-Hague, a été reconstruite à l’identique et meublée comme une maison paysanne du xixe siècle. On y peut découvrir de nombreuses copies de ses tableaux.

Jean-François Millet, les Glaneuses

D'abord peintre de portraits, de scènes pastorales, de nus, de sujets de genre ou d'histoire, il se consacre essentiellement à la représentation du monde paysan à partir de son installation à Barbizon, en 1849.
Son réalisme, qui se fonde autant sur la connaissance des maîtres du passé que sur une sensibilité contemporaine, est mal reçu par la bourgeoisie, hostile au spectacle de la misère et plus encore à la dignité que le peintre confère à celle-ci comme en témoignent le Semeur (1850, Philadelphie ; les Glaneuses 1857, musée d'Orsay ; l'Angélus ibidem. De nombreuses autres toiles illustrent cette veine l'Homme à la houe, 1860-1862, collection privée, États-Unis.
Le paysage prend plus d'importance dans les dix ou quinze dernières années de la vie de l'artiste l'Hiver aux corbeaux, 1862, Vienne ; le Printemps, 1868-1873, musée d'Orsay ; l'Église de Gréville, proche de l'impressionnisme, ibidem.
Millet a exécuté de nombreux dessins préparatoires au crayon ou au fusain, de grands pastels, des eaux-fortes.

Œuvres

Autoportrait 1841, huile sur toile, 73 x 60 cm, musée Thomas-Henry, Cherbourg-Octeville.
Les plus grandes collections d'œuvres de Millet sont au musée d'Orsay à Paris, au musée des beaux-arts de Boston et au musée Thomas-Henry de Cherbourg-Octeville.
Portrait de Pauline Ono 1841, musée Thomas-Henry, Cherbourg-Octeville,
Intérieur de cuisine Normande 1842), musée des beaux-arts et d'archéologie de Châlons-en-Champagne,
Femme nue couchée 1844, musée d'Orsay, Paris,
Portrait de Charles-André Langevin 1845, huile sur toile, musée des beaux-arts André-Malraux, Le Havre.
Le Vanneur 1848, musée d'Orsay, Paris,
Le Repos des faneurs 1849, musée d'Orsay, Paris,
Le Semeur 1851, huile sur toile, musée des beaux-arts de Boston,
Le Départ pour le Travail 1851, huile sur toile, collection privée,
Le Printemps 1853, musée d'Orsay, Paris
La Récolte des pommes de terre 1855, Walters Art Museum, Baltimore,
Les Glaneuses 1857, musée d'Orsay, Paris,
La Charité 1858, musée Thomas-Henry, Cherbourg-Octeville,
La petite Bergère 1858, musée d'Orsay, Paris
L'Angélus 1859, musée d'Orsay, Paris,
La Mort et le bûcheron 1859
L'Homme à la houe 1860-1862
Les Planteurs de pommes de terre 1862, musée des beaux-arts de Boston,
Bergère avec son troupeau 1863-1864, musée d'Orsay, Paris,
La Méridienne 1866, musée des beaux-arts de Boston,
La Leçon de tricot 1869
Meules, Automne 1868-1874, Metropolitan Museum of Art, New York,
L'Église de Gréville 1871-1874, musée d'Orsay, Paris,
Le Bouquet de marguerites 1871-1874, musée d'Orsay, Paris
Chasse des oiseaux avec les feux 1874, Philadelphia Museum of Art
Le Retour du troupeau, musée d'Orsay, Paris

Élèves

Robert Mols 1848-1903

Galerie

L'Homme à la pipe ou Portrait d'Armand Ono, vers 1843, huile sur toile, 100.8 x 80.8 cm, musée Thomas-Henry, Cherbourg-Octeville
La Fournée, 1854, huile sur toile, 55 x 46 cm, musée Kröller-Müller, Otterlo
Portrait de Pauline Ono en déshabillé, 1843-1844, huile sur toile, 100.2 x 81.2 cm, musée Thomas-Henry, Cherbourg
Bergere avec son troupeau, 1863 ou 1864, huile sur toile, 81 x 101 cm, musée d'Orsay, Pari
L'Homme à la houe, vers 1860-1862, huile sur toile, 31.5 x 39 cm, Getty Center, Los Angele
La Charité, 1859, huile sur bois, 40 x 45 cm, musée Thomas-Henry, Cherbourg-Octeville
Le Rocher du Castel Vendon, 1848, huile sur toile, 28 x 37 cm, musée Thomas-Henry, Cherbourg-Octeville
La Becquée, huile sur toile, 74 x 60 m, Palais des beaux-arts de Lille, Lille
Les Planteurs de pommes de terre, huile sur toile, 82.5 x 101.3 cm, musée des beaux-arts de Boston, Boston



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#45 Lucas Cranach le jeune
Loriane Posté le : 03/10/2015 18:55
Le 4 octobre 1515 naît Lucas Cranach le Jeune

à Wittemberg, artiste peintre et graveur de la Renaissance artistique allemande, mort à Weimar le 25 Janvier 1586. Peintre et dessinateur pour la gravure sur bois. Fils de Lucas Cranach l'Ancien, il a travaillé dans l'atelier de son père, dont il avait pris la direction à sa mort. Lucas Cranach le Jeune a adopté le même style que lui, de sorte qu'il est souvent difficile de distinguer ses œuvres de celles de la dernière période de son père dans une surabondante production d'atelier, de plus en plus routinière, qui comprend surtout des portraits et des tableaux religieux, pesantes allégories de la foi luthérienne.

Sa vie

Fils de Lucas Cranach l'Ancien, il soutient l'activité de son père et de l'atelier familial à partir de 1525. Son style est si proche de celui de ce dernier qu'il est difficile de distinguer nettement les deux œuvres l'une de l'autre, en particulier à partir des années 1530 et de la mort de son frère Hans en 1537. En 1540, il se marie avec Barbara Brück, la fille de Gregor von Brück, chancelier de l'électeur de Saxe Frédéric le Sage, puis, veuf, se remarie avec Magdalene Schurff, nièce de Philippe Melanchthon un humaniste réputé. En 1550, à la captivité de son père, il prend la tête de l'atelier, et à la mort de celui-ci en 1553, en devient le propriétaire.
De 1549 à 1568, il sert le conseil municipal de Wittenberg, occupant successivement les postes de chancelier puis de bourgmestre. Les commandes des princes de Saxe lui assurent la prospérité, jusqu'à sa mort, en 1586.

Galerie

Portrait de Maurice de Saxe 1521-1553
Portrait de Anna-von-Minckwitz 1543
Portrait de Joachim I v. 1555
Portrait de Margarethe Elisabeth von Ansbach-Bayreuth à Munich 1579

Œuvres

1535-1549
Hercule et Omphale à Copenhague, 1535
La Cour à la pêche et à la chasse à l'ours à Cleveland, 1540
Charitas à Weimar, 1540
Caspar von Minckwitz à Stuttgart, 1543
Anna von Minckwitz à Stuttgart, 1543
La Cour à la chasse au cerf, au sanglier et au renard à Madrid, 1544
Le Sacrifice d'Élie à Leipzig, 1545
Portrait d'un homme à San Francisco, 1545
Portrait du duc Auguste de Saxe, v. 1545, détrempe sur papier vergé collé sur carton, 36 × 25 cm, Musée des beaux-arts de Reims
Portrait d'un homme de 28 ans probablement un autoportrait à Varsovie, 1546
La Vraie et la fausse Église, dos de l'autel dans la grande église de Wittenberg, 1547
La Montagne des vertus à Vienne, 1548
La Conversion de Paul au Musée national germanique de Nuremberg, 1549
La Prédication de saint Jean-Baptiste à Brunswick, 1549

1550-1559

Lucas Cranach l'Ancien. - dans la Galerie des offices de Florence, 1550
Hercule et les pygmées - dans la galerie de peinture de Dresde, 1551
Hercule dormant et les pygmées - dans la galerie de peinture de Dresde, 1551
Christ en croix, retable, grande église de Weimar. Achèvement en 1555 d'une œuvre de Lucas Cranach l'Ancien commencée en 1552.
Allégorie de la Rédemption - Épitaphe pour Jean Frédéric de Saxe et sa famille dans la Herderkirche de Weimar, 1555
Le Prince électeur Joachim II de Brandebourg pavillon de chasse Grunewald, Berlin 1555
La Résurrection du Christ à Leipzig, 1557
Le Ressuscité - Épitaphe pour Gregor von Lamberg dans l'église principale de Wittenberg, 1558
La Résurrection de Lazare Épitaphe pour le maire Michael Meyenburg, Nordhausen, église Saint-Blaise, 1558
Philipp Mélanchthon à Francfort-sur-le-Main, 1559

1560-1569

Le Baptême de Jésus Épitaphe pour Johannes Bugenhagen dans l'église principale de Wittenberg, 1560
Peinture Joachim Ernest von Anhalt à Halle, 1563
Peinture Agnès von Anhalt à Halle, 1563
Portrait d'une dame de haut rang à Vienne, 1564
L'Adoration des bergers Épitaphe de Noël pour Casper Niemegk dans l'église principale de Wittenberg, 1564
Prince Alexandre de Saxe - dans la galerie de peinture de Dresde, 1564
Princesse Élisabeth de Saxe - dans la galerie de peinture de Dresde, 1564
Anne de Saxe, femme du prince électeur - dans la galerie de peinture de Dresde, 1564
Margrave Georges Frédéric von Anspach-Bayreuth à Potsdam 1564
Georges Frédéric de Brandenbourg-Ansbach à Berlin, 1564
Prince-électeur Auguste de Saxe - dans la galerie de peinture de Dresde, 1565
La Crucifixion du Christ épitaphe pour Sara Cracov dans l'église principale de Wittenberg, 1565
La Cène épitaphe pour Joachim von Anhalt à Dessau, église Saint-Jean, 1565
Portrait d'un homme de 44 ans à Prague 1566
Portrait d'une femme de 32 ans à Prague, 1566
La Vigne du Seigneur 'épitaphe pour Paul Eber dans l'église principale de Wittenberg, 1569
Épitaphe pour Barthélemy Vogel dans l'église principale de Wittenberg, 1569

1570-1579

Épitaphe pour „Agnes von Anhalt“ en l'église du monastère de Nienburg, 1570
Le magrave Georg der Fromme von Brandenburg-Ansbach sans chapeau à Berlin, 1571
Le magrave Georg der Fromme von Brandenburg-Ansbach avec chapeau à Berlin, 1571
Les bons bergers, Der gute Hirte épitaphe au couple Drachstedt en l'église de Wittenberg, 1573
La crucifixion, Die Kreuzigung Christi à Dresde, 1573
Prière au Mont des Oliviers, Das Gebet am Ölberg épitaphe à Anna Hetzner en l'église de Wittenberg, prêt de l'église de Dietrichsdorf, 1575
L'électeur Johann Friedrich en armure de bataille de Mühlberg à Berlin, 1578
L'électeur Johann Friedrich en habit de tous les jours, Berlin, 1578
Margarethe Elisabeth von Ansbach-Bayreuth à Munich, 1579

Après 1580

Hans von Lindau
La résurrection du Christ, „Die Auferstehung Christi“ - épitaphe à Michael Teubner à Kreuzlingen, 1580
„Erich Volkmar von Berlepsch“ à Klein Urleben, 1580
„Lucretia von Berlepsch“ à Klein Urleben, 1580
„Hans von Lindau“ à Ottendorf, 1581
Le vignoble, „Der Weinberg“ , autel à Salzwedel, 1582
La crucifixion du Christ, Die Kreuzigung Christi de Colditz autel à Nuremberg, 1584
L'éblouissement de Paul, Blendung des Paulus épitaphe à Veit Oertel en l'église de Wittenberg, 1586
Vénus et l'Amour, Venus und Amor à la Pinacothèque de Munich
Elias et le prêtre de Baal, Elias und Baalpriester, Dresde
Loth et ses filles, Looth und seine Töchter
Flutte du péché, Sinnflut
L'autel Schneeberger, Der Schneeberger Altar à l'église St. Wolfgang de Schneeberg
Retable , Altarretabel en la chapelle du château d'Augustusburg.

Influence

Le Portrait de Margarethe Elisabeth von Ansbach-Bayreuth à Munich peint en 1579 par Cranach le Jeune inspira une peinture de Picasso, Portrait de Jeune Fille, d'après Cranach le Jeune 1958



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#46 Francesco Soliména dit abbé Ciccio
Loriane Posté le : 03/10/2015 18:11
Le 4 Octobre 1657 naît Francesco Solimena

à Avellino, Campanie, Italie, peintre italien d'histoire et de sujets religieux ainsi qu'un architecte de l'école napolitaine de la période baroque dit l'Abbé Ciccio. C'est une des grandes figures du développement des styles baroque et rococo qui fut reconnu internationalement comme un des plus fameux artistes de son époque. Il décède le 5 avril 1747 à 89 ans à Barra, Naples. Il a pour élève Corrado Giaquinto, il appartient au mouvement baroque, rococo, il est influencé par Angelo Solimena, Giovanni Lanfranco.

En bref

Il est, avec L. Giordano, l'une des principales figures du baroque napolitain. La fougue mélodramatique de ses fresques pour les églises de la capitale vice-royale, San Paolo Maggiore, sacristie de San Domenico, Gesù Nuovo n'exclut ni les inventions de détail ni les nuances délicates. Également peintre d'allégories et portraitiste, il a travaillé pour toutes les cours d'Europe.
Fils d'un peintre avec lequel il fait ses premières études, Solimena travaille ensuite chez Francesco de Maria mais se forme surtout au contact des œuvres de Lanfranco, de Matia Preti et de Luca Giordano. La verve décorative de celui-ci inspire sa manière tour à tour nuancée ou dramatique, tumultueuse ou délicate, qui reste très personnelle par la saveur et l'éclat des accents colorés. Il ne quitta jamais Naples où il a laissé une œuvre considérable, affirmant un sens des compositions complexes et tourbillonnantes, des éclairages orageux et inquiétants : des fresques de San Giorgio Maggiore à l'immense et fougueux Héliodore chassé du temple du Gesù Nuovo 1725, de la Conversion de saint Paul à San Paolo Maggiore, 1689-1690 aux Saints Dominicains entourant la Vierge 1709, cet accent passionné donne à la peinture décorative une orientation nouvelle, qui comptera pour Goya et aussi pour Delacroix. De LA Coste-Messelière

Sa vie

Francesco Solimena est né le 4 octobre 1657 dans la région d'Avellino en Campanie, à Canale di Serino selon certains, à Nocera dei Pagani selon d'autres. Son père Angelo Solimena 17 novembre 1629-1716 dirigeait un atelier de peinture dans cette région.
Angelo voulait orienter Francesco vers l'étude des lettres, contre le goût de ce dernier.
Mais le cardinal Orsini futur pape Benoît XIII l'en dissuada et Francesco devint ainsi apprenti dans l'atelier de son père, en 1672-1673, puis exécuta avec lui la fresque du Paradis de la cathédrale de Nocera Inferiore et une Vision de saint Cyrille d'Alexandrie à l'église San Domenico de Sofra, vers 1675-1680.
En 1674, il se rend à Naples pour travailler avec Francesco di Maria 1623-1690 puis Giacomo del Po 1654-1726.
Il se rapproche à ce moment du style que Giovanni Lanfranco 1582-1647 développe dans les fresques de la chapelle Sainte-Anne de l'église du Gesù Nuovo de Naples 1677.
Enfin, il achève ses études à Rome en copiant des œuvres de Pietro da Cortona 1596-1669, Guido Reni 1575-1642 et Carlo Maratti 1625-1713.
De retour à Naples vers 1685, il prend connaissance des travaux de Luca Giordano 1632-1705 et Mattia Preti 1613-1699 dont il retint la leçon d'ombrage par des bruns chauds. Francesco monte alors son atelier à Naples et y réalise de nombreuses fresques, des retables des sujets mythologiques, des célébrations de mariage et d'évènements de cour, caractéristiques par leur aspect dramatique, ainsi que des portraits.
Sa première grande commande, au début des années 1690, est la décoration intégrale de la sacristie de la basilique de San Paolo Maggiore, l'un des principaux sanctuaires de Naples et maison de l'ordre des Théatins, où sont conservées les reliques de son fondateur, saint Gaétan de Thiene.
Cette réalisation prestigieuse fait de Solimena le nouveau grand peintre de Naples : il obtient, à partir de cette époque, les plus importantes commandes pour la décoration des grands édifices religieux de la cité succédant à Luca Giordano comme chef de file de la peinture napolitaine.
Ainsi, Solimena est choisi pour peindre la contre-façade de l'église du Gesù Nuovo, où il représente Héliodore chassé du temple, une grande fresque qui constitue l'un de ses principaux chefs-d'œuvre.
D'autres décors majeurs sont la sacristie de San Domenico Maggiore, la chapelle de Saint Philippe Neri aux Girolamini et la voûte de San Nicola alla Carità.
À la fin des années 1690 et dans la première moitié du xviiie siècle, son atelier devint pratiquement une académie qui occupe le cœur de la vie culturelle napolitaine. De nombreuses toiles en sortent pour décorer les édifices religieux de la vile.
Selon le Dictionnaire Bénézit 1924, il se serait rendu à Madrid en 1702 à la demande de Philippe V d'Espagne pour y réaliser différentes œuvres au palais royal mais les autres sources ne mentionnent pas cet épisode de sa vie. Toujours est-il que son influence est flagrante chez des peintres comme Francisco Goya qui travaillait à la cour d'Espagne à cette période.
Nicola Maria Rossi 1650-1700 fut son assistant et Francesco Solimena eut de nombreux élèves : Bartolomeo Altomonte 1702-1779 Giuseppe Bonito, Lorenzo de Caro, Mario Gioffredo, Daniel Gran 1694-1757, Francesco de Mura 1696-1782, Francesco Narici 1719-1785, Pietro Antonio Rotari 1707-1762, Ferdinando Sanfelice 1675- ?, Oronzo Tiso 1729-1800, Gaspare Traversi 1722 ?-1769, Paul Troger 1698-1762, Domenico Antonio Vaccaro 1678-1745
Johann Jakob Zeiller 1708-1783, Joseph Zoffany 1733-1810… Mais parmi les plus illustres figurent : Corrado Giaquinto 1703-1765, son fils Orazio Solimena 1690-1789 ?, Sebastiano Conca 1679-1764 également formé par Corrado Giaquinto, ainsi que le portraitiste écossais Allan Ramsay 1713-1784 qui travailla trois ans dans l'atelier de Francesco.
Le succès de Francesco Solimena fut considérable et il travailla pour de grandes cours européennes dont celle de Louis XIV et celle de Vienne. Cela lui permit de vivre très confortablement en accumulant une fortune considérable et il fut même nommé baron. En dépit de son succès et à l'instar de son père Angelo, il ne souhaitait pas que son fils Orazio se consacre à la peinture et il le destinait à devenir juriste. Celui-ci reçut un doctorat de droit dominicain mais se consacra finalement à la peinture tout comme son père l'avait fait.

Francesco est resté actif jusqu'à la fin de ses jours et mourut à l'âge de 89 ans à Barra, Naples, le 5 avril 1747.

Analyse de l'œuvre

La composition de ses tableaux est souvent soulignée par des éléments architecturaux (marches, arches, balustrades, colonnes qui concentrent l'attention sur les personnages, de même que le jeu d'ombres et de lumières des étoffes.
Les historiens d'art ont pris plaisir à identifier les nombreux modèles qu'il avait imité dans ses compositions. Ses nombreuses études préparatoires mélangent souvent plusieurs techniques telles que des dessins à l'encre et à la plume, de la craie et des lavis d'aquarelle.
Un exemple typique du style de ses jeunes années de maturité est l'Allégorie d'un règne 1690, ouvrage de la collection Strogonov aujourd'hui conservé par le musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg.
À partir des années 1680, Francesco Solimena s'approprie l'expérience chromatiste de Luca Giordano, élève de José de Ribera, qui avait assimilé les expérimentations picturales les plus diverses de l'Italie de l'époque et permis l'éclosion de la peinture baroque napolitaine. Francesco Solimena sera son héritier, ainsi que ses élèves Corrado Giaquinto et Sebastiano Conca. À partir de 1690, il revient aux exemples du baroque vigoureux et expressif de Mattia Preti et il commencera à Naples, au début du xviiie siècle une période artistique majeure : celle du rococo comme épuisement du baroque, mais aussi comme celle de la victoire du siècle des lumières, de la raison et du raisonnable opposée à l'arbitraire, à l'imagination et au luxe effréné. Au début du XVIIIe siècle, il s'oriente vers de vastes compositions solennelles, aux sujets sacrés ou profanes, et aux tons formels et, à partir des années 1730, revient presque à sa fougue juvénile avec une peinture baroque, retrouvant une bouleversante intensité visuelle.
Francesco Solimena a exercé une influence considérable sur les peintres des plus jeunes générations de Naples mais aussi de toute l'Europe centrale. Il a servi d'exemple aux générations naissantes et notamment Jean Honoré Fragonard, Francisco Goya et François Boucher qui s'inspirèrent abondamment de ses œuvres.
Grâce à lui, en un siècle, la peinture est passée à Naples des clairs-obscurs héroïques du Caravage et de Giovanni Battista Caracciolo aux scénographies lumineuses et cette ville a quitté son statut de centre artistique périphérique pour devenir une des capitales européennes de la peinture.

Liste des œuvres

L’Assomption et le Couronnement de la Vierge 1690, Montargis, musée Girodet.
1675-1680, Paradis, fresque, Duomo, Nocera Inferiore, Campanie en collaboration avec son père Angelo Solimena
1675-1680, Vision de saint Cyrille d'Alexandrie, Chiesa San Domenico, Sofra réalisé avec son père Angelo Solimena
1680-1681, Vierge en gloire, Berlin, Gemäldegalerie
Vers 1684, Chute de Lucifer, Rome, musées du Vatican
Vers 1685, fresques, Naples, Chiesa Santa Maria Donnaregina
Vers 1685, tableaux, Naples, Chiesa San Nicola alla Carità
1685-1690, Chute de Simon le Magicien, esquisse pour la fresque de l'église de San Paolo maggiore à Naples, Le Havre, musée André Malraux
1689-1690, Sainte Trinité avec la Vierge et saint Dominique, fresque, Naples, sacristie de la basilique San Paolo Maggiore
1689-1690, Saint Gaétan apaisant l'ange divin, fresque, Naples, sacristie de la basilique San Paolo Maggiore
1690, Chute de Magus, Naples, basilique San Paolo Maggiore
1690, Allégorie d'un règne, Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage
1690, L’Assomption et le Couronnement de la Vierge, huile sur toile, Montargis, musée Girodet
Vers 11695-1705, Vénus dans les forges de Vulcain attribution, dessin, Toronto, musée des beaux-arts de l'Ontario
Vers 1695-1705, Saint Georges combattant le dragon attribution, dessin, Toronto, musée des beaux-arts de l'Ontario
Vers 1696-1697, Songe de Joseph, Paris, musée du Louvre
1697-1708, Martyre de saint Placide et sainte Flavie, Budapest, Szépmüvészeti Museum
1698, Adoration des bergers, Convento della Santa Annunziata, Aversa, Campanie
1700, Borée enlevant Orithye, fille d'Érechthée, Rome, Galleria Spada
1702, Saint Janvier, cathédrale Notre-Dame de l'Assomption de Naples
1704, Vénus recevant de Vulcain les armes pour Énée, Los Angeles, Getty Center
1710, La Vierge confiant le Saint-Sépulcre à saint Bonaventure, Duomo San Paolo, Aversa, Campanie
Vers 1710, Rébecca et Éliézer au puits, Gallerie dell'Accademia de Venise
Vers 1712-1714, Chasse royale de Didon et Énée, musée des beaux-arts de Houston
1719, plan du plancher faïencé représentant le Paradis Terrestre et Adam et Ève chassés du Paradis, Capri, Campanie, Chiesa San Michele
1720, Didon recevant Énée et Cupidon déguisé en Ascagne, Londres, National Gallery
1721-1730, Retable, Vienne, Palais du Belvédère
1723, Saint Philippe Néri et la Vierge, Turin, Chiesa San Filippo Neri
Vers 1723-1725, Héliodore chassé du Temple, étude préparatoire à la fresque de la Chiesa Gesù Nuovo de Naples, Paris, musée du Louvre
1725, Héliodore chassé du Temple de Jérusalem, fresque du revers de la façade, Naples, Chiesa del Gesù Nuovo
1727-1730, fresques, Naples, chapelle San Filippo Neri, Chiesa Gerolamini
1728-1733, Judith femme d'Esaù tenant la tête d'Holopherne, Vienne, Kunsthistorisches Museum
Vers 1730, L'Annonciation, huile sur toile, musée des beaux-arts de Quimper
1730, Éducation de la Vierge, Pinacothèque nationale d'Athènes
1730, Sainte Trinité avec la Vierge et saint Dominique, fresque, Naples, sacristie de la Chiesa di San Domenico Maggiore
1730, Vierge entourée de saints dominicains, Naples, Chiesa di San Domenico Maggiore
Vers 1730, Saint Thomas d'Aquin, Naples, Chiesa di San Domenico Maggiore
Vers 1730, Autoportrait, Florence, Galerie des Offices
1735, Alexandre vainqueur de Darius, Palacio Real de La Granja, San Ildefonso, Segovia
1737, Allégories pour les Noces de Charles de Bourbon et de Marie-Amélie de Saxe, musée de Capodimonte de Naples
1740, Didon recevant Énée, musée Capodimonte de Naples
1744, Portrait équestre de Charles II à la bataille de Velletri, Palais de Caserte, Campanie
1747, Vierge du Rosaire, Basilica di San Michele, Piano di Sorrento, Campanie
Massacre des Justiniens à Chios, musée Capodimonte de Naples
Conversion de saint Paul, Naples, Chiesa San Paolo
Le départ de Rébecca, Ajaccio, musée Fesch
Barac et Deborah
Noli me tangere
Saint Janvier visité en prison par Proculus et Sosius
Portrait de femme, musée des Augustins de Toulouse
Ascension de la Vierge, Duomo San Andrea, Venosa
Philippe V d'Espagne, Palais de Caserte, Campanie
Saint Georges et le Dragon, Naples,Duomo San Gennaro
Vierge immaculée, Nardò, Pouilles, Cattedrale Maria Santissima Assunta
Sainte Thérèse d'Avila avec l'Enfant Jésus, Budapest, Szépmüvészeti Szépmüvészeti Museum
Apothéose de Saint Gaétan, Vicence, Vénétie, Chiesa di San Gaetano Thiene
Saint Paul et Madeleine, Vicence, Vénétie, Chiesa San Filippo Neri
Descente de croix, huile sur toile, musée des beaux-arts de Chambéry
Adoration des bergers, musée d'art et d'histoire de Narbonne
La chute des damnés, huile sur toile, musée des beaux-arts de Quimper


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#47 Théodore Chassériau
Loriane Posté le : 19/09/2015 14:21
Le 20 septembre 1819 naît Théodore Chassériau

à Santa Bárbara de Samaná, Saint-Domingue; il décède, à 37 ans 8 octobre 1856 à Paris, peintre français. Son maître
est Jean-Auguste-Dominique Ingres, il appartient au mouvement romantisme, il a influencé Pierre Puvis de Chavannes et Gustave Moreau. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur‎ en 1849. Son Œuvre la plus réputée est la plus Vénus Anadyomène
Ancrée dans son époque, entre tradition et modernité, l'œuvre de Chassériau tire sa force d'oppositions perceptibles dans les tensions du style, brassant dessin et couleur avec la virtuosité d'un talent métis, mêlant les genres dans des figures androgynes proches de celles de Gustave Moreau. Dans ce parcours épris de métamorphoses, le regard d'aujourd'hui préfère le glissement des ambiguïtés aux fusions de la synthèse.
À partir de la leçon ingresque, qui privilégiait la pureté du dessin Portrait de Lacordaire, 1840, Louvre, il a évolué vers un art plus sensuel et coloré, marqué par l'influence de Delacroix et par l'attrait de l'Orient. Scènes mythologiques, bibliques ou orientales le rapprochent du romantisme Nymphe endormie, 1850, musée Calvet, Avignon. Il a donné d'importantes décorations murales à Paris, églises Saint-Merri et Saint-Philippe-du-Roule, escalier de l'ancienne Cour des comptes fragments au Louvre.


En bref

eaucoup reste encore à redécouvrir ou à interpréter dans la peinture française de la première moitié du XIXe siècle. C'est dire l'intérêt de la publication d'une monographie consacrée à Théodore Chassériau Théodore Chassériau, Gallimard, Paris, 2001, écrite par Christine Peltre, professeur à l'université de Strasbourg, une spécialiste de cette période et plus spécifiquement de l'orientalisme, mouvement auquel elle a consacré une étude fort remarquée Les Orientalistes, Hazan, Paris, 1997. Cet ouvrage est le premier de ce type depuis près de trente ans à aborder tous les aspects de l'activité de Chassériau, de ses débuts précoces, au milieu des années 1830, à sa fin prématurée en 1856. Le livre précédait la présentation, au Grand Palais à Paris, d'une exposition monographique Chassériau. Un autre romantisme, 26 février-27 mai 2002, reprise au musée des Beaux-Arts de Strasbourg, 19 juin-21 septembre 2002 et, dans une version légèrement remaniée avec en particulier l'ajout d'une récente acquisition, le portrait de La Comtesse de La Tour Maubourg, une œuvre importante de l'artiste, au Metropolitan Museum de New York 21 octobre 2002-5 janvier 2003.
Le livre de Christine Peltre ne s'inscrit pas, loin de là, dans un vide historiographique complet : on doit en particulier à Louis-Antoine Prat, l'un des commissaires de l'exposition du Grand Palais, le catalogue de l'ensemble considérable de dessins de l'artiste conservés au Louvre. Mais Christine Peltre a su, dans un premier temps, compléter la documentation, notamment par la découverte de photographies anciennes représentant le décor de l'escalier de la Cour des comptes, à Paris, peint par Chassériau entre 1844 et 1848 et considéré par ses contemporains comme un de ses chefs-d'œuvre, œuvre disparue après les incendies de la Commune, en 1871 fragments subsistant aujourd'hui au Louvre. C'est surtout la démarche suivie par l'auteur qui fait l'intérêt de l'ouvrage : Christine Peltre situe Chassériau dans son contexte en insistant sur les problèmes de réception. C'est ainsi qu'elle analyse très finement le milieu où le peintre évolua, le Paris mondain et artiste de la monarchie de Juillet et du début du second Empire, nous montrant ainsi un Chassériau perpétuellement en équilibre entre ses aspirations personnelles, qui ont elles-mêmes connu de fortes évolutions, et les attentes réelles ou supposées de ses commanditaires ou de son public. Elle renouvelle ainsi la lecture d'épisodes aussi convenus, dans une vie d'artiste de cette époque, que le séjour en Italie 1840-1841 et le voyage d'Algérie 1846, et permet de mieux apprécier les travaux décoratifs de l'artiste à la Cour des comptes et dans différentes églises parisiennes – Saint-Merri, Saint Roch et Saint-Philippe-du-Roule, de 1841 à 1855 – ou de mieux comprendre son activité de portraitiste, comme de mieux situer ses tableaux de Salon, aujourd'hui la part la plus populaire de son œuvre.
L'exposition du Grand Palais participait d'un projet différent : il s'agissait là non de montrer l'œuvre de Chassériau, dont l'essentiel est conservé au Louvre ou dans diverses institutions publiques françaises, mais de la faire redécouvrir tout en en proposant, à partir des connaissances actuelles, une lecture suggérée par le titre même, un autre romantisme. Si le parcours, en grande partie fondé sur la chronologie, était classique, la présentation du Grand Palais était, quant à elle volontairement spectaculaire en rappelant délibérément le XIXe siècle des salons, des galeries d'expositions publiques ou privées et de la naissance des musées : murs colorés en vert ou en rouge, rideaux et poufs de velours, fausses portes et vitrines à l'antique.
On peut regretter que certaines toiles, capitales, n'aient pas été présentes, le grand Christ au Jardin des oliviers de l'église de Souillac 1844, dont le prêt avait été refusé (mais la version de 1840 du même thème, venue de l'église de Saint-Jean-d'Angély, était là, et La Défense des Gaules que Chassériau réalisa pour l'Exposition universelle de 1855, dont les dimensions interdisent désormais le déplacement en dehors du musée de Clermont-Ferrand. Mais l'ensemble était néanmoins fort représentatif.
L'interprétation de l'œuvre, mais aussi le sens, s'il en est un, des orientations successivement choisies par Chassériau reste néanmoins ouverte. On ne peut plus se satisfaire, comme le note Christine Peltre, de la vision traditionnelle des contemporains de l'artiste, qui caractérisaient son œuvre comme une hésitation entre la voie d'Ingres, son premier maître, et celle de Delacroix dont il se rapprocherait par ses scènes algériennes ou ses illustrations de Shakespeare, dans une synthèse entre le dessin et la couleur jugée alors impossible. Faut-il aller du côté du sujet, et en particulier de la femme, dont Chassériau donne une image sensuelle, troublante et, iront jusqu'à dire certains, troublée par sa psychologie et ses rapports avec les nombreuses femmes de son entourage, amies ou maîtresses ? Comment envisager le traitement de thèmes aussi connotés, de son temps, que la représentation de l'Afrique du Nord ? Chassériau serait-il avec Le Tepidarium ou La Naissance des Gaules le premier des « pompiers » ? Le livre, comme l'exposition, suggèrent plus qu'ils ne concluent. Encore aujourd'hui, Chassériau garde sa part de mystère et d'interrogation. Barthélémy Jobert

Sa vie

Il vit ses premières années sur l'île de Saint-Domingue à El Limón de Samaná, élevé par sa mère Marie-Madeleine Couret de la Blaquière, elle-même issue d'une famille de colons. L'enfance du peintre fut marquée par l'absence de son père Benoît Chassériau, un temps ministre de l'Intérieur de Simón Bolívar, probablement agent secret et consul de France à Porto Rico. Son père très peu présent laisse la charge de la famille à son fils aîné Frédéric-Victor-Charles Chassériau, lequel fait venir ses frères et sœurs à Paris en 1822.
De 1830 à 1834, Chassériau a pour professeur Jean-Auguste-Dominique Ingres qui décèle très tôt le talent du jeune Théodore, à qui il prédit qu'il sera le Napoléon de la peinture.
Nommé directeur à la villa Médicis, Ingres lui propose de le suivre à Rome, offre que Chassériau décline faute d'argent.
Très tôt, vers le milieu des années 1830, Théophile Gautier s'intéresse à l'art de Chassériau. Il lui prête alors des « vies imaginaires ou parle de grâce étrange pour tenter de rendre compte de l'univers particulier du peintre. En effet, Chassériau ne cesse de se jouer d'atmosphères troubles, étranges, équivoques et mystérieuses. En 1839 alors âgé de 20 ans, Chassériau commence à exposer au salon avec Suzanne au bain. Il se lie d'amitié avec Théophile Gautier qu’il rencontra la première fois quand il avait 14 ans. Gautier sera un ardent défenseur de son œuvre et publiera plusieurs critiques de ses toiles dans le quotidien La Presse. En 1840, il part pour Rome avec le peintre Henri Lehmann et peint le portrait du père Henri Lacordaire, renoue un temps avec son maître, Ingres, qui lui reprochera son manque de savoir livresque et avec lequel il rompra définitivement. Parmi les principales œuvres de sa maturité précoce il faut citer, en 1843, la fresque de l'église Saint-Merry (Paris) aux figures sinueuses et élégantes qui empruntent la modernité d'Ingres.
Admirateur d'Eugène Delacroix, Théodore Chassériau se sent attiré par l’Orient. Sur l’invitation du calife de Constantine Ali Ben Ahmed, il se rend en Algérie en 1846. Les scènes de combats de cavaliers arabes, les scènes de vie des femmes à Alger montrent combien Chassériau maîtrise le mouvement et est un grand coloriste.
Ami d'Alexis de Tocqueville, le frère aîné de l’artiste qui était conseiller d’État a pu l'appuyer pour l'obtention de la commande des fresques de l’escalier d’honneur de la Cour des comptes situé dans l’ancien palais d’Orsay et incendié pendant la Commune remplacé par la gare d'Orsay, aujourd’hui musée d’Orsay.
Les fresques peintes par Chassériau de 1845 à 1848 constituent certainement son œuvre majeure, dont seuls quelques restes ont pu être sauvés grâce à l’initiative du baron Arthur Chassériau et d’Ary Renan. Ces fragments des fresques de la Cour des comptes sont aujourd’hui conservés au musée du Louvre.
Chassériau combine les leçons de ses deux maîtres. La pureté classique des lignes ingresques se teinte de la fougue romantique de Delacroix, son second maître.
Chassériau aime les femmes et leur compagnie. Il a créé un type de femme reconnaissable parmi toutes. Les femmes de Chassériau dans sa peinture sont étranges, d’une extrême sensualité et dotées d’un torse long et mince. Il faut voir Esther se parant pour être présentée au roi Assuérus, dit La Toilette d'Esther, accroché au musée du Louvre.
Avec la comédienne Alice Ozy, il aura une relation passionnée qui durera deux ans et lui vaudra les foudres et le mépris de Victor Hugo.
Chassériau meurt à l’âge de 37 ans, en 1856, à son domicile du 2, rue Fléchier à Paris. Il avait été fait chevalier de la Légion d'honneur 3 mai 1849.
Gustave Moreau réalisera en hommage à son ami et sans doute maître5 le tableau le Jeune Homme et la Mort conservé au Fogg Art Museum de l'université d'Harvard et le dessin au musée d'Orsay. Ce tableau est décrit par Paul de Saint-Victor dans le journal La Presse du 7 mai 1865.
Le frère aîné du peintre Frédéric-Victor-Charles Chassériau fit don des esquisses faites de la chapelle des fonts à Saint-Roch et de l’hémicycle de l'église Saint-Philippe-du-Roule au musée de la ville de Paris Petit Palais.
L’œuvre de Chassériau a fait l’objet d’une des plus grandes donations faites aux musées nationaux. En 1936, le cousin issu de germain du peintre, baron Arthur Chassériau fils de l'architecte en chef d'Alger, Charles Frédéric Chassériau), donna aux Musées nationaux l'ensemble des œuvres de Chassériau qu'il avait mis une vie à réunir, soit 74 peintures et quelque 2 200 dessins.

Les œuvres de Chassériau sont aujourd’hui visibles notamment au musée du Louvre où une salle lui est consacrée, au musée d'Orsay, au musée Sainte-Croix de Poitiers au Metropolitan Museum de New York, au Fogg Art Museum de l'université Harvard ou encore à la National Gallery of Art de Washington.
Les musées américains Detroit Institute of Arts, Museum of the Art Rhode Island School of Design, J. Paul Getty Museum et l'Institut d'art de Chicago disposent également d'œuvres de Chassériau.
La dernière grande rétrospective Chassériau s'est tenue en 2002 au Grand Palais à Paris et s'est déplacée par la suite au Metropolitan Museum de New York et au musée des beaux-arts de Strasbourg.

Il est inhumé au cimetière Montmartre, 32e division, avenue Saint-Charles, avec sa mère, Marie-Madeleine Couret de la Blaquière, 1791-1866, sa soeur Adèle 1810-1869, son frère Frédéric, conseiller d'État, 1807-1881, sa sœur Aline 1822-1871, son cousin Arthur Chassériau 1851-1934 et son épouse 1840-1961. Sur la tombe on lit : À la mémoire d’Ernest Chassériau, 1823-1870, frère de Théodore, mort au combat de Bazeilles-sous-Sedan .

Principales œuvres

Le portrait de Prosper Marilhat 1835 fait de Chassériau, le peintre ayant la plus jeune œuvre exposée au Musée du Louvre. Il n'était âgé que de 15 ans lorsqu’il le peignit.

De 1835 à 1849

1835 : Aline Chassériau, peinture musée du Louvre
1835 : Prosper Marilhat 1811-1847, peinture musée du Louvre
1836 : Ernest Chassériau, peinture musée du Louvre
1836 : Caïn maudit
1836 : Portrait d'Aline Chassériau, dessin Fogg Art Museum de Harvard
1836 : L'Enfant et la poupée portrait de Laure Stéphanie Pierrugues, peinture coll. privée
1836 : Retour de l'enfant prodigue
1837 : Ruth et Booz
1838 : Vénus marine dite Vénus Anadyomène, peinture musée du Louvre
1839 : Suzanne au bain, peinture (musée du Louvre
1839 : Isaure Chassériau
1840 : Andromède attachée au rocher par les Néréides, peinture musée du Louvre
1840 : Henri Lacordaire cloître de Sainte-Sabine à Rome, peinture musée du Louvre
1840 : Jeune prêtre, peinture Detroit Institute of Arts
1840 : Le Christ au jardin des oliviers musée des beaux-arts de Lyon
1840 : Diane surprise par Actéon, 55 × 74
1841 : Esther se parant pour être présentée à Assuérus dit La toilette d'Esther, peinture musée du Louvre
1841 : Portrait de Jeune Femme aux colliers de perles, peinture Fogg Art Museum of Harvard
1841 : Portrait de La Comtesse de Marie d'Agoult dessin et peinture
1841 : Charlotte de Pange 1616-1850 Metropolitan Museum of Art, New York
1842 : Trois scènes de la vie de Sainte Marie l'Egyptienne musée du Louvre
1842 : La baigneuse vue de dos Pinacothèque de Munich
1842 : Amiral Baron Guy-Victor Duperré, dessin Detroit Institute of Arts
1842 : Les Captives troyennes
1842 : Descente de croix Saint-Étienne, église Sainte-Marie. Salon de 1842
1843 : Les Deux Sœurs Aline & Adèle, sœurs de Théodore musée du Louvre
1843 : Marie l’Égyptienne, fresque décorative de l'église Saint-Merri à Paris
1844 : Apollon et Daphné, peinture musée du Louvre
1844 : Le Christ au Jardin des oliviers autre version, entièrement différente de celle de 1840 abbatiale de Souillac, Lot

Théodore Chasseriau, Le Christ au jardin des Oliviers, 1844 - Souillac (ot, France, abbatiale Sainte-Marie.
1844-1848 : La Paix, décor de l'escalier de la Cour des comptes séries de fresques sauvées par le comité Chassériau musée du Louvre
1845 : Ali-Ben-Hamed, calife de Constantine, peinture musée de Versailles
1845 : Cléopâtre se donnant la Mort
1845 : Portrait de femme
1846 : Baronne Charles Frédéric Chassériau née Joséphine Warrain, dessin à la mine de plomb Institut d'art de Chicago
1846 : Portrait de M. Félix Barthe, dessin Museum of the Art Rhode Island School of Design
1848 : L'Actrice Alice Ozy, dessin Detroit Institute of Arts
1848 : Mademoiselle Cabarrus, peinture musée des beaux-arts de Quimper
1849 : Le Coucher de Desdémone, peinture musée du Louvre
1849 : Héro et Léandre, dit Le Poète et la Sirène musée du Louvre

L'Enfant & la poupée, portrait de Laure Stéphanie Pierrugues, 1836, huile sur toile, 80 × 60 cm, coll. privée
1849-1851 : Femme de pêcheur de Mola di Gaete embrassant son enfant peinture, peinture (Museum of the Art Rhode Island School of Design

De 1850 à 1856

1850 : Baigneuse endormie près d'une source
1850 : Femme maures
1850 : Cavaliers arabes
1850 : La Tentation de Saint Antoine
1850 : Young Moorish Woman Nursing her Child, peinture Metropolitan Museum of Art, New York
1850 : Le Baptême de l'eunuque
1850 : Portrait d'Alexis de Tocqueville, dessin
1851 : Femme et fillette de Constantine avec une gazelle
1851 : Portrait of Raymond de Magnoncourt, dessin The J. Paul Getty Museum
1852 : Chefs de tribus arabes se défiant en combat singulier, sous les remparts d'une ville musée d'Orsay
1852 : Cavaliers arabes emportant leurs morts, après une défaite contre des Spahis, il existe deux versions au musée du Louvre et au Fogg Art Museum de Harvard
1852 : Le Christ chez Marthe et Marie
1853 : décoration de l'église Saint-Roch à Paris
1853 : Tepidarium de Pompei, peinture musée d'Orsay
1853 : La Défense des Gaules, peinture musée d'art Roger-Quilliot, Clermont-Ferrand
1854 : Bataille de cavaliers arabes autour d'un étendard Dallas Museum of Art, huile sur toile 54 × 64 cm
1854 : Macbeth apercevant le spectre de Banco
1854 : Intérieur de Harem, peinture 66 × 53,5 cm musée des beaux-arts de Strasbourg
1855 : Macbeth suivi de Banco rencontre les Trois Sorcières sur la Lande
1855 : décoration de l'église Saint-Philippe-du-Roule à Paris
1855 : Juives de Constantine
1855 : Combat de cavaliers arabes, peinture Fogg Art Museum of Harvard
1856 : Othello et Desdémone une des scènes d'Othello
1856 : Desdémone une des scènes d'Othello

Sans date de référence

La Petra Camera, 32,2 × 23,4 cm, musée des beaux-arts de Budapest
La Princesse de Belgioioso dessin & Peinture
La Princesse Cantacuzène dessin & Peinture
Roméo et Juliette musée du Louvre
Halte de Spahis auprès d'une Source musée du Louvre
Le Bon Samaritain musée du Louvre
Saint François Xavier baptisant les Indiens et les Japonais
Sappho se précipitant du rocher de Leucate
La Femme de Mola di Gaète embrassant son enfant musée du Louvre
Portrait présumé de la marquise de Caussade, musée national des beaux-arts d'Alger, Alger.

Rétrospectives consacrées à Théodore Chassériau

Exposition Théodore Chassériau : "Obras sobre papel" - Galerie nationale des beaux-arts de Saint-Domingue et Centre culturel León de Santiago de los Caballeros, en République dominicaine, 2004
Rétrospective Théodore Chassériau, 1819-1856 - Galeries nationales du Grand Palais à Paris, au musée des beaux-arts de Strasbourg et au Metropolitan Museum of Art, New York, 2002
Chassériau. 1819-1856 : exposition au profit de la Société des amis du Louvre - Galerie Daber, Paris, 1976
Theodore Chassériau. 1819-1856 - Musée des beaux-arts de Poitiers, 1969
Théodore Chassériau - Musée national des beaux-arts d'Alger, 1936
Restrospective Théodore Chassériau, 1819-1856 - Musée de l'Orangerie, Paris, 1933
Aquarelles et dessins de Chasseriau 1819-1856 - Galerie L. Dru, Paris, juin-juillet 1927
Les Peintres orientalistes français-Quatrième Exposition : Rétrospective Théodore Chassériau - Galerie Durand-Ruel, Paris, 1897.

Expositions

Exposition 'Les Orientales (Delacroix, Colin, Deveria, Boulanger, Chassériau - Maison de Victor Hugo, Paris, 2010
Exposition 'Le Louvre, prêt de la Vénus Anadyomène de Chassériau - Musée national de Corée, Séoul, 2007
Le Second Empire - Musée Jacquemart-André, Paris, 1957
Exposition des orientalistes - Galerie Charpentier, Paris, 1933
Exposition coloniale de Paris - organisée à la Porte Dorée à Paris, 1931
Centenaire de la conquête de l'Algérie. 1830-1930 - Petit Palais, Paris, mai-juin 1930
The French painters of northern Africa - The John Wanamaker galleries, New York, 1927
Exposition d'art français - Maison municipale de Prague, Prague, 1923
Exposition Föreningen Fransk Konst exposition d'art français, Stockholm, 1922
Exposition du théâtre romantique, musée Victor-Hugo, Paris, 1921.

Bibliographie

Chassériau Correspondance oubliée, édition présentée et annotée par Jean-Baptiste Nouvion. Préface par Marianne de Tolentino - Les Amis de Théodore Chassériau, 260 pages, Paris, 2014
Aglaus Bouvenne Théodore Chassériau : Souvenirs et Indiscrétions 1884, réédition par Les Amis de Théodore Chassériau, 2012 en langue française, 2013 en langue espagnole
Xavier de Harlay, « L'Idéal moderne selon Charles Baudelaire & Théodore Chassériau », revue Art et Poésie de Touraine no 180, 2005 et éditions Litt&graphie, 2011
André-Pierre Nouvion, Trois familles en Périgord-Limousin dans la tourmente de la Révolution et de L'Empire : Nouvion, Besse-Soutet-Dupuy et Chassériau, Paris, 2007
Marie-Cécile Forest, Bruno Chenique, Stéphane Guégan, Emmanuelle Brugerolles et Henry-Claude Cousseau Préface, Quand Moreau signait Chassériau, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts, 2005
Stéphane Guégan et Louis-Antoine Prat, Chassériau (1819-1856) : un autre romantisme, Louvre : conférences et colloques, 2002
Christine Peltre, Théodore Chassériau, Gallimard, 2002
Bruno Chenique, Stéphane Guégan, Vincent Pomarède et Louis-Antoine Prat, Théodore Chassériau 1819-1956, The Unknown Romantic, Exhibition Catalogue, Paris, Grand Palais ; Strasbourg, musée des beaux-arts ; New York, Metropolitan Museum of Art, 2002-2003
Christine Peltre, Théodore Chassériau, exposition, Grand Palais, Gallimard, 2002
Louis-Antoine Prat, Cahiers du Dessin français no 5. Théodore Chassériau (1819-1856), Galerie de Bayser, 1989
Louis-Antoine Prat, Dessins de Théodore Chassériau: 1819-1856, 2 vol., musée du Louvre, Cabinet des dessins, Paris : Ministère de la Culture et de la Communication, Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1988
Marc Sandoz, Théodore Chassériau, 1819 1856, catalogue raisonné des peintures et estampes. Paris : Arts et Métiers Graphiques, 1974
Werner Teupser, Theodore Chasseriau, Zeitschrift für Kunst
Léonce Bénédite, Théodore Chassériau: sa vie et son œuvre, Paris, 1931
Goodrich, Théodore Chassériau, 1928
Henri Focillon, « La peinture au xixe siècle : Le retour à l'antique in Le Romanticisme, Paris, 1927
Jean Laran, Théodore Chassériau, Paris, 1913, 1921
Léandre Vaillat, « L'Œuvre de Théodore Chassériau » in Les Arts, août 1913
Léandre Vaillat, Chassériau in L'Art et les Artistes, 1907
Valbert Chevillard, Théodore Chassériau » in Revue de l'art ancien et moderne, no 3, 10 mars 1898,
Alice et Aline, une peinture de Théodore Chassériau, par Robert de Montesquiou, éd. Charpentier et Fasquelle, Paris, 1898
La Chronique des arts et de la curiosité, no 9, 27 février 1897
Ary Renan, Les Peintres orientalistes, Galerie Durand-Ruel, 1897
Valbert Chevillard, Un peintre romantique : Théodore Chassériau, Paris, 1893
Aglaus Bouvenne Théodore Chassériau : Souvenirs et Indiscrétions, A. Detaille, Paris, 1884
Théophile Gautier, L'Atelier de feu Théodore Chassériau in L'Artiste, no 14, 15 mars 1857
Théophile Gautier, critiques de toiles de Théodore Chassériau dans La Presse, 25 mai 1832, 27 mars 1844, 24 juin 1853



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#48 Kitagawa Utamaro
Loriane Posté le : 19/09/2015 10:58
Le 20 septembre 1806 meurt Kitagawa Utamaro 喜多川 歌麿,

il serait né vers 1753 à Kawagoe, province de Musachi, près de Edo au japon, peintre japonais, spécialiste de l'Ukiyo-e. Il est particulièrement connu pour ses représentations de jolies femmes bijin-ga, mais son œuvre comprend également de nombreuses scènes de nature et d'animaux.
Son travail parvint en Occident au xixe siècle où il rencontra un grand succès. Il a particulièrement influencé les impressionnistes par ses cadrages audacieux et le graphisme de ses estampes. Il était alors connu sous le nom d'Outamaro, transposition selon l'orthographe française de la prononciation de son nom, orthographe reprise à l'époque dans certains autres pays occidentaux. Son maître est Toriyama Sekien, ses élèves sont Utamaro II, Kikumaro, Hidemaro? Il appartient au mouvement Ukiyo-e. Il est influencé par Kiyonaga, il a influencé Eishi, Eisho, Eisui, Gustav Klimt. Ses Œuvres les plus réputées sont Les Pêcheuses d'abalone, Anthologie poétique : section de l'amour, Yama-uba et Kintarō, Douze heures des Maisons vertes, L'Almanach illustré des maisons vertes
Il fut surnommé en 1891 par Edmond de Goncourt le peintre des maisons vertes c'est à dire les maisons closes, même si un tiers seulement des très nombreuses estampes que l'on connait de lui furent en réalité consacrées au Yoshiwara.

En bref

Kitagawa Utamaro débute en 1775 en exécutant des portraits d'acteurs qu'il signe du nom de Toyoaki. Ces portraits sont dans le style ukiyo-e, monde à la mode, dont les principaux représentants à l'époque sont Harunobo et Torii Kiyonaga.
Ce n'est qu'à partir de 1780 qu'il signe du nom d'Utamaro. Il se spécialise alors dans la représentation de la femme japonaise, dont ses bijin-ga (beautés féminines , exagèrent le type : visage allongé encadré par une longue chevelure couleur de jais contrastant avec la couleur claire du corps et du fond de l'image, formes élancées et graciles. Utamaro peint les occupations quotidiennes de la femme – qu'elle soit mère ou courtisane –, où l'élégance et le raffinement d'allure rivalisent avec la sensualité qu'ils ont en charge de mettre en valeur. Puisant dans son inspiration de la beauté féminine, il crée l'okubi-e, image en demi-buste, style célèbre du portrait représentant essentiellement des courtisanes.
En 1804, la censure juge une de ses œuvres inconvenante : Utamaro est emprisonné pour avoir représenté le shogun Hideyoshi 1536-1598 au milieu de ses favorites. Il ne s'en remettra jamais.
S'éloignant de l'idéalisation de la femme, Utamaro est aussi un remarquable observateur de la nature ; il illustre des albums avec beaucoup de réalisme : le Livre des insectes 1788, Dons de la marée basse 1789, Poèmes satiriques sur les oiseaux 1790.
Utamaro est, avec Hokusai, l'artiste japonais le plus admiré en Occident. Dès 1891, Edmond de Goncourt fait publier un de ses albums d'estampes en couleurs, Peintre des maisons vertes. Utamaro fut reconnu comme le maître des maîtres de l'estampe japonaise, le peintre de la femme. La gravure d'estampe fut le seul moyen dont on disposait à l'époque pour diffuser les œuvres des artistes japonais. Or, ils se considéraient avant tout comme des peintres, l'estampe étant un art mineur au Japon. Ce n'est qu'à la suite de l'engouement rencontré en Occident et surtout parmi les impressionnistes que les artistes japonais considérèrent avec plus de respect cet art.

Sa vie

Nous connaissons fort peu de choses de la vie d'Utamaro, et les détails de sa vie diffèrent souvent selon les sources.
Selon certaines sources, il serait né à Edo aujourd'hui Tōkyō, Kyoto ou Osaka les trois villes principales du Japon. Mais plusieurs sources affirment qu'il serait né à Kawagoe, province de Musachi, près de Edo. Sa naissance serait située autour de 1753 cette date étant également incertaine. Selon une tradition ancienne, il serait né à Yoshiwara, le quartier des plaisirs d'Edo, et serait le fils du propriétaire d'une maison de thé, mais là encore, sans que le fait soit avéré. Son nom véritable serait Kitagawa Ichitar.
Il est généralement admis qu'il devint l'élève du peintre Toriyama Sekien, alors qu'il était encore enfant; certains pensent qu'Utamaro était d'ailleurs son fils. Il grandit dans la maison de Sekien, et leur relation se poursuivit jusqu'à la mort de celui-ci en 1788.
Sekien avait été formé dans l'aristocratique école de peinture Kano, mais il s'orienta plus tard vers l'ukiyo-e, plus populaire.
Si Sekien eut bien un certain nombre d'autres élèves, aucun n'atteignit ensuite la notoriété.

Carrière et relation avec l'éditeur Tsutaya Jūzaburō

Un acteur-prostitué séduit un client par une agréable conversation. Utamaro Kitagawa, 1788
Utamaro fut ensuite patronné par l'éditeur Tsutaya Jūzaburō, chez qui il résida à partir de 1782 ou 1783. Comme la plupart des éditeurs, Tsutaya Jūzaburō habitait aux portes du quartier du Yoshiwara, dont il contribuait en quelque sorte à assurer la promotion (courtisanes et acteurs de kabuki.
Utamaro, comme de nombreux artistes japonais de son temps, changea son nom à l'âge adulte, et pris le nom de Ichitaro Yusuke lorsqu'il prit de l'âge. Au total, il aurait eu plus de douze surnoms, noms de famille, ou pseudonymes.
Il semble qu'il se soit également marié, bien qu'on sache très peu de choses de sa femme; il n'eut apparemment pas d'enfant.
Sa première production artistique à titre professionnel, vers l'âge de 22 ans, en 1775, semble avoir été la couverture d'un livre sur le Kabuki, sous le nom professionnel, gō de Toyoaki. Il produisit ensuite un certain nombre d'estampes d'acteurs et de guerriers, ainsi que des programmes de théâtre. À partir du printemps 1781, il changea son gō pour prendre celui d'Utamaro, et commença à réaliser quelques estampes de femmes, que l'on peut raisonnablement oublier.
Vers 1782 ou 1783, il s'en alla vivre chez le jeune éditeur Tsutaya Jūzaburō, alors en pleine ascension, chez lequel il résida apparemment cinq années. Pendant les années qui suivirent, la production d'estampes fut sporadique, car il produisit essentiellement des illustrations de livres de kyoka littéralement poésie folle, parodie de la forme littéraire classique waka.
Entre 1788 et 1791, il se consacra essentiellement à l'illustration de plusieurs remarquables livres sur la nature insectes, oiseaux, coquillages....
Vers 1791, Utamaro cessa de dessiner des estampes pour livres, et se concentra sur la réalisation de portraits de femmes, en plan serré, figurant seules dans l'estampe, contrairement aux portraits de femmes en groupe, qui avaient encore les faveurs de certains autres artistes de l'ukiyo-e.
En 1793, il devint un artiste reconnu, et son accord semi-exclusif avec l'éditeur Tsutaya Jūzaburō arriva à son terme. Il produisit alors un certain nombre de séries fameuses, toutes centrées sur les femmes du quartier réservé du Yoshiwara.
En 1797, Tsutaya Jūzaburō mourut, et Utamaro fut apparemment très affecté par la mort de son ami et protecteur. Même si certains commentateurs affirment que le niveau de l'art d'Utamaro ne fut plus jamais le même à partir de ce moment, il produisit cependant des œuvres remarquables après cette date.

Arrestation

En 1804, au sommet de son succès, l'année même où il sortit l'Almanach illustré des Maisons Vertes, il dût faire face à de sérieux problèmes vis-à-vis de la censure, après avoir publié des estampes traitant d'un roman historique interdit. Ces estampes, intitulées La femme et les cinq concubines de Hideyoshi décrivait la femme et les cinq concubines de Toyotomi Hideyoshi, le grand chef de guerre du Japon à l'époque Momoyama.
En conséquence, il fut accusé d'avoir porté atteinte à la dignité de Hideyoshi. En réalité, le shogun Ienari y vit une critique de sa propre vie dissolue.
Quoi qu'il en soit, Utamaro fut condamné à être menotté pour 50 jours selon certains, il fut même brièvement emprisonné.
Il ne put supporter le choc émotionnel de cette épreuve, et ses dernières estampes manquent de puissance, au point qu'on peut penser qu'elles sont sans doute de la main d'un de ses élèves.
Il mourut deux années plus tard, le 20° jour du 9° mois, en 1806, âgé d'environ cinquante-trois ans, à Edo, alors qu'il croulait sous les commandes des éditeurs qui sentaient sa fin prochaine.

Apports stylistiques

On a pu dire du style d'Utamaro qu'il marquait à la fois l'apogée et le point de départ du déclin de l'art traditionnel de l'ukiyo-e. Il sut en effet porter l'art du portrait à son sommet, par de nombreux apports :
portraits visant à la ressemblance, malgré les conventions de l'art japonais,
visage en gros plan, en buste okubi-e donnant à l'image un impact saisissant,
utilisation fréquente de fonds micacés kira-e, donnant un aspect à la fois luxueux et sobre au portrait,
utilisation sans précédent du noir des chevelures féminines, dont la densité est augmentée par une double impression,
virtuosité extraordinaire du traitement des cheveux (un défi pour le graveur...
Dans son œuvre, Utamaro se définit comme un physiognomoniste, capable de représenter dans ses portraits les traits de personnalité de ses sujets. D'où les titres de certaines de ses séries, telles les Dix formes de physionomie féminine 1802.
Il est de fait que le portrait de Naniwaya Okita portrait de droite dans la célèbre estampe : Trois beautés de notre temps permet de reconnaitre celle-ci dans un certain nombre d'autres estampes, où l'on retrouve son profil aquilin et son air réservé, contrastant avec l'expression plus délurée et la forme de visage très différente de Takashima Ohisa à gauche sur cette même estampe.

Les okubi-e chez Utamaro

Amour profondément caché, okubi-e sur fonds micacé, de la série « Anthologie poétique ; section de l'amour 1793-1794.
Pendant longtemps, la notion de portrait n'exista pas dans l'estampe japonaise, en tous cas pas au sens où l'entend la peinture occidentale. En effet, la plupart des représentations humaines présentaient les personnages soit en groupe, soit - et c'était une constante des bijin-ga - individualisé, mais en pied. On en trouve des exemples typiques chez Moronobu, Kaigetsudo, ou encore Harunobu.
Ce n'est guère qu'en 1788-1789 que Katsukawa Shunkō réalisa une série de portraits d'acteurs de kabuki, représentés en buste.
Utamaro reprit cette idée pour l'appliquer au genre bijin-ga, en publiant chez son éditeur Tsutaya Jūzaburō sa série Dix types d'études physiognomoniques de femmes Fūjin sōgaku juttai, vers 1792-1793. Cette première série cependant, ne pouvait pas encore prétendre au portrait en gros plan, puisqu'il ne s'agissait que de portraits de femmes cadrés à mi-corps.
Ce n'est qu'un peu plus tard, et tout particulièrement avec sa série Anthologie poétique : section de l'Amour Kazen koi no bu, publiée dès 1793-1794, qu'Utamaro conçoit véritablement ce qui restera l'archétype de l’okubi-e : les femmes ainsi représentées apparaissent en gros plan, ne montrant que la tête et les épaules, souvent sur un fonds micacé, pour produire ce qui demeure une des formes les plus spectaculaires de l'ukiyo-e.

Utilisation des fonds micacés

L'oiran Hanaogi, représentée sur un fond micacé prune, tenant une pipe à la main.
Utamaro a eu recours très tôt, dès sa série Dix types d'études physiognomoniques de femmes, à l'utilisation d'un fond recouvert de paillettes de mica. Il fut l'inventeur de ce procédé, appelé kira-e.
L'utilisation d'un tel fond confère indiscutablement un aspect luxueux à l'estampe. Il attire également l'œil par son côté lumineux et la façon dont il accroche la lumière. Enfin, autant et mieux qu'un fond monochrome, il permet de détacher le visage, et d'en faire ressortir la blancheur, retrouvant ainsi par une autre méthode la mise en valeur de la blancheur des visages féminins obtenue dans la peinture par l'utilisation de gofun.
Car les fonds micacés d'Utamaro ne sont pas toujours uniquement blancs. Très souvent, ils sont au contraire légèrement teintés, renforçant ainsi le contraste avec le visage lui-même. C'est le cas par exemple dans le portrait Amour profondément caché Fukaku shinobu koi, de la série Anthologie poétique : section de l'Amour, dont le fond micacé est légèrement rosé, ou encore du portrait de l’oiran Hanaogi, dont le fonds micacé fait appel à une rare teinte prune.

Utamaro et la recherche de la ressemblance

Utamaro se voulait un portraitiste fidèle, capable de retranscrire la psychologie profonde de ses personnages. Exercice difficile, car s'inscrivant dans la série de conventions de l'estampe japonaise : yeux représentés par une mince fente, bouche réduite à sa plus simple expression, absence de tout dégradé exprimant le modelé du visage...
Et cependant, Utamaro a su restituer, au travers de toutes ces conventions, des portraits qui permettent, par d'imperceptibles détails, d'attribuer une personnalité à ses modèles préférés, telles que Naniwaya Okita ou Takashima Ohisa.
En 1912, dans le catalogue de l'exposition tenue à Paris de quelque trois cent œuvres d'Utamaro, Raymond Koechlin rendait ainsi hommage au talent de portraitiste d'Utamaro :
Utamaro a donné à chaque visage une expression personnelle. Les yeux peuvent être dessinés de façon schématique; l'inclinaison varie d'une tête à l'autre et leur donne un regard différent; les bouches ne s'ouvrent pas de façon tout à fait semblable; les nez sont droits, aquilins ou pointus, et surtout l'ovale du visage lui donne son caractère.

Importance du noir chez Utamaro

Le recours aux okubi-e a permis à Utamaro de jouer pleinement de l'impact visuel créé par les chevelures des femmes. Ceci aboutit à un type d'estampe nouveau, qui s'éloigne des estampes de brocart traditionnelles, pour permettre l'élaboration d'architectures graphiques nouvelles. Ainsi, Janette Ostier a pu écrire :
« Utamaro ... métamorphose les coiffures féminines, harmonieusement architecturées, en de gigantesques fleurs sombres qui font ressortir la gracilité d'une nuque, la pâleur d'un visage. Dans certaines œuvres, la répartition, presque la mise en page des noirs absolus, suggère, si on cligne des yeux, de singulières compositions abstraites d'un rigoureux équilibre. »
Il est à cet égard intéressant de regarder les nombreuses estampes d'Utamaro rassemblées par Claude Monet : leurs couleurs sont aujourd'hui totalement passées, à la suite d'une trop longue exposition à la lumière du jour. Leur caractère d'« estampes de brocart » colorées s'est entièrement évanoui, pour faire place à d'admirables compositions en noir et blanc, dont le mérite purement graphique sort grandi de l'effacement des couleurs.
Pour parvenir à un tel résultat, Utamaro accordait une importance particulière à l'impression du noir de la chevelure : comme il est d'usage, on imprimait tout d'abord le bloc portant le dessin à l'encre noire sumi, qui reportait donc sur le papier le dessin original d'Utamaro. Puis on appliquait les différents blocs portant chaque couleur. Mais on appliquait tout à la fin un dernier bloc, qui portait, lui, spécifiquement le noir de la chevelure, pourtant déjà imprimé en principe par le premier bloc.
Cette double impression du noir de la chevelure le deuxième passage portant d'ailleurs des détails un peu différent du premier permettait d'atteindre une profondeur du noir que l'on ne retrouve pas chez les prédécesseurs d'Utamaro. Ainsi par exemple, la comparaison avec les chevelures des femmes de Kiyonaga fait-elle apparaître ces dernières - malgré les ressemblances stylistiques - comme étant gris très foncé, et non pas totalement noir.

Œuvre L'Almanach des maisons vertes

Livres et séries consacrées à la nature

Couple au paravent.
C'est là un aspect important de son œuvre, pendant la première partie de sa carrière.
Parmi ses premières œuvres, il publiera un livre sur Les insectes choisis Ehon Mushi Erabi, de 1788, dont son maître Toriyama Sekien écrivait dans la préface10 :
« L'étude que vient de publier mon élève Utamaro reproduit la vie même du monde des insectes. C'est là la vraie peinture du cœur. Et quand je me souviens d'autrefois, je me rappelle que, dès l'enfance, le petit Uta observait le plus infini détail des choses. Ainsi, ... quand il était dans le jardin, il se mettait en chasse des insectes et, que ce soit un criquet ou une sauterelle, ... il gardait la bestiole dans sa main pour l'étudier. »
Utamaro est également l'auteur de deux œuvres très connues, le Livre des Oiseaux, Momo chidori kyōka awase, de 1791, et le livre intitulé Souvenirs de la marée basse Shioho no tsuto, de 1790 environ sur les coquillages et les algues abandonnés par la mer.
Il publia aussi une série de douze estampes sur l'élevage des vers à soie.

Les séries de bijin-ga

Utamaro réalisa de nombreuses séries d'estampes de jolies femmes et de courtisanes bijin-ga, séries qui étaient autant d'occasions pour lui d'étudier tel ou tel aspect de son art, en étudiant de nouvelles possibilités. Parmi ses séries les plus célèbres, on peut noter :
Dix types d'études physiognomoniques de femmes Fūjin sōgaku juttai 1792-1793 ;
Les Beautés célèbres de Edo 1792-1793 ;
Dix leçons apprises des femmes 1792-1793 ;
Anthologie poétique : section de l'Amour kasen koi no bu 1793-1794 ;
Neige, lune et fleurs des maisons vertes 1793-1795 ;
Tableau des beautés suprêmes du jour présent 1794 ;
Six sélections de courtisanes et de saké Natori-zake rokkasen 1794 ;
Cinq couleurs d'encre du quartier Nord Hokkoku goshiki-zumi 1794-1795 ;
Douze heures des maisons vertes Seiro jūni toki tsuzuki 1794-1795 ;
Beautés en fleur du jour présent 1795-1797 ;
Tableau d'amants passionnés 1797-1798 ;
Huit vues de courtisanes au miroir Yūkun kagami hakkei 1798-1799 ;
Six paires zodiales dans le Monde Flottant Ukiyo nanatsume awase 1800-1801 ;
Dix formes de physionomie féminine 1802.
Ce sont là les plus connues. Mais il existe encore bien d'autres séries de bijin-ga moins connues, telles que :
Les six bras et les six vues de la rivière Tamagawa, représentées par des femmes ;
Femmes représentant les 53 stations du Tōkaidō ;
Les sept dieux du bonheur personnifiés par des femmes ;
Femmes représentant les quatre saisons...

La légende de Yama-uba et de Kintarō

Vers la fin de sa vie, Utamaro réalisa une bonne cinquantaine d'estampes consacrées à la description de la légende de Yama-uba et Kintarō. Yama-uba, la vieille femme des montagnes, sorte de sorcière des forêts profondes des montagnes du Japon, apprivoisée par l'amour maternel, et Kintarō, le garçon d'or, incarnation enfantine du héros Sakata no Kintoki. Cette très longue série fut très populaire, et donna lieu à des estampes remarquables par leur force, le détail prodigieux de la chevelure de Yama-uba, le contraste entre la blancheur de sa peau et le teint hâlé du garcon.

Autres séries montrant mère et enfant

Utamaro réalisa d'autres séries d'estampe mettant en scène des mères avec leur enfants. Ces séries, là aussi réalisées vers la fin de sa vie, ne sont pas totalement une nouveauté dans l'ukiyo-e; on en trouve en effet quelques exemples, en particulier chez Kiyonaga.
Cependant, Utamaro l'érigea en un genre distinct dont la série Yama-uba et Kintarō constitue bien sûr le fleuron.

Sur ce thème, Utamaro réalisa également :

Les trois rieurs d'esprit enfantins Kokei no sanshō vers 1802 ;
Comparaison élégante des petits trésors Fūryū ko-dakara awase vers 1802 ;
Jeunes pousses : Sept Komachi Futaba-gusa nana Komachi vers 1803.

Les triptyques

Par ailleurs, il faut signaler un certain nombre de triptyques, tels que :
Les pêcheuses d'abalone 1797-1798, qui rivalise avec La vague d'Hokusai, pour le titre d'estampe la plus célèbre ;
La lande de Musashi Musashino 1798-1799, inspirée du Conte d'Ise, célèbre classique japonais ;
L'averse Yoshida n° 311 ;
Nuit d'été sur la Sumida Yoshida n° 41 ;
Vue de la plage de sept lieues, à Kamakura Soshu Kamakura Sichiri-ga-hama Fukei ;
L'atelier des célèbres estampes d'Edo Eido Meibutsu Nishiki-e Kosaku, représentant l'atelier d'Utamaro avec des bijin en guise d'ouvrières.

Autres œuvres

Enfin, Utamaro réalisa de nombreuses œuvres érotiques, telles que son célèbre Livre sur l'oreiller, publié en 1788 Ehon Utamakura, ou consacrées aux « Maisons vertes », en particulier L'Almanach illustré des maisons vertes Seirō ehon nenjū gyōji, publié en 1804, l'année de son arrestation, et qui contribua à sa réputation en Occident.
Il réalisa également des séries de shunga estampes érotiques, telle que la série de douze estampes Prélude au désir Negai no itoguchi.
Par ailleurs, il fit aussi des portraits d'acteurs de kabuki, ou bien des séries telles que Comparaison des vrais sentiments : sources d'amour, ou encore À travers les lunettes moralisatrices des parents.
Dans un tout autre domaine, Utamaro réalisa aussi quelques séries qui peuvent être considérées comme des annonces publicitaires :

La courtisane Shizuka et le sake Yōmeishu.

Six sélections de courtisanes et de sake Natori-zake rokkasen : chacune de ces estampes y assure la promotion d'une marque de sake, qui accompagne le portrait d'une courtisane ; le logo de la marque est affiché en gros sur un motif de baril de sake;
Dans le goût des motifs d'Izugura Izugura shi-ire no moyô muki : série de neuf estampes publiées vers 1804-1806, réalisées pour promouvoir de grande marques de magasins de textile Matsuzakaya, Daimaru, Matsuya..., dont le logo apparait de façon ostensible.
Il est bien difficile finalement de recenser l'ensemble de l'œuvre d'Utamaro, qui compte près de 2000 estampes. Car s'il réalisa quelques belles peintures, l'estampe resta le domaine auquel il se consacra toute sa vie.

Élèves

Après la mort d'Utamaro, son élève Koikawa Suncho continua à produire des estampes dans le style de son maître, et repris ensuite son nom d'artiste gō Utamaro jusqu'en 1820; on se réfère à cette partie de son œuvre sous le nom de Utamaro II. On dit qu'il épousa la veuve d'Utamaro après la mort de celui-ci, et dirigea l'atelier pendant une dizaine d'années. Après 1820, il changea son nom d'artiste, qui devint Kitagawa Tetsugoro, et produisit désormais ses œuvres sous ce nom.
Utamaro eut par ailleurs d'autres élèves, plus mineurs, tels que Kikumaro Tsukimaro, Hidemaro, Shikimaro, Yukimaro, Toyomaro...
Mais son disciple le plus important, et incontestablement le plus doué, fut Eishi.
Son style se continuera dans une certaine mesure au travers d'artistes comme Eisho, Eisui et Eiri, qui, plus qu'Eishi, chercheront à retrouver le caractère spectaculaire des portraits okubi-e d'Utamaro, parfois en allant encore plus loin par l'utilisation de fonds micacés noirs.

Utamaro et l'Occident Découverte d'Utamaro au XIXe siècle

La délégation japonaise à l'Exposition Universelle de 1867
Les toutes premières œuvres d'Utamaro arrivèrent en Chine déjà de son vivant, puis en Europe par des voies inconnues.
Cependant, Utamaro ne fut largement découvert en Occident, et en particulier en France sous le nom romanisé d'Outamaro qu'à partir de l'Exposition universelle de 1867. Cette Exposition Universelle, à laquelle, pour la première fois, le Japon participait de manière officielle, fut suivie de la vente de mille trois cent objets japonais.
Dès lors, l'impulsion était donnée : de telles ventes eurent lieu de nouveau par exemple en 1878, à l'occasion d'une rétrospective en France sur l'art japonais, rétrospective qui mit Hayashi Tadasama en contact avec les collectionneurs français.
Hayashi fut dès lors l'un des tout principaux ambassadeurs de l'art japonais en France, et en Occident de façon plus générale, approvisionnant les collectionneurs en objets d'art importés du Japon.
Les artistes français de l'époque furent souvent parmi les premiers à apprécier l'art japonais, tels Claude Monet qui rassembla une importante collection d'œuvres d'Utamaro que l'on peut voir encore aujourd'hui, Degas, ou encore, les Goncourt.
L'un des plus grands collectionneurs d'estampes japonaises, le comte Isaac de Camondo, légua toute sa collection au Musée du Louvre, où, enrichie par d'autres apports, elle constitua la base de ce qui est aujourd'hui la grande collection du Musée Guimet, riche en estampes d'Utamaro.

Influence sur l'art occidental

L'influence de l'art japonais sur les artistes français et européens de la fin du XIXe siècle est connue : c'est ce qu'on a appelé le japonisme. On sait par exemple que Degas et les impressionnistes, de façon plus générale) fut influencé par sa découverte des estampes japonaises. Certains de ses cadrages s'en inspirent directement, ainsi d'ailleurs que de la photographie, avec en particulier des avant-plans audacieux où le sujet au premier plan est coupé.
Cependant, il est difficile de rattacher cette influence précisément à Utamaro, d'autant qu'on trouvera plus souvent de tels cadrages chez Hiroshige que chez Utamaro.
En revanche, Gustav Klimt a, lui, été spécifiquement influencé dans son art par Utamaro.

Utamaro et le cinéma


La vie d'Utamaro a été portée au cinéma par Kenji Mizoguchi dans le film Cinq femmes autour d'Utamaro.

Influence sur la peinture française

Les onze pièces publiées par Henri de Toulouse-Lautrec 1864-1901 pour la suite Elles sont à la fois caractéristiques de ses thèmes favoris à l'exception de la clownesse Cha-U-Kao, toutes les femmes qu'il représente appartiennent en effet au monde des maisons closes et de sa pratique de l'estampe ce sont des lithographies en couleurs, comme la plupart de ses œuvres. Lautrec suit de près l'art japonais et en particulier celui d'Utamaro : la série, en effet, devait à l'origine comporter douze pièces comme dans les albums d'estampes japonaises, la douzième, Le Sommeil, quoique exécutée, n'a pas été retenue dans l'édition originale, pour des raisons inconnues. On sait que les gravures sur bois japonaises ont un thème de prédilection, celui des quartiers réservés où évoluent courtisanes et prostituées, ce monde flottant ukiyo souvent lié au théâtre, celui-là même que Toulouse-Lautrec fréquente à Paris. Le thème, déjà abordé par Degas est ici traité avec beaucoup de finesse dans le choix de chaque sujet, il est aussi possible que Toulouse-Lautrec ait voulu y représenter les différentes heures du jour d'une manière peu conventionnelle, l'artiste préférant insister sur la recherche formelle de l'estampe plus que sur la description naturaliste ou érotique d'une réalité trop crue.

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#49 Gustave Le Gray
Loriane Posté le : 29/08/2015 19:48
Le 30 août 1820 naît Gustave Le Gray à Villiers-le-Bel,

mort le 29 juillet 1884 au Caire, est un photographe français, auteur notamment de la première photographie officielle d’un chef de l’État français, Louis-Napoléon Bonaparte, avant de devenir le photographe officiel de la famille impériale.
Inventeur et artiste, il se distinguait par sa maîtrise de la technique photographique, au niveau de la composition comme au niveau de la lumière. Il introduisit en France l’usage des plaques au collodion humide, permettant des temps de pose rapides. Ses Œuvres les plus réputées sont : La Grande Vague, Sète, Marine avec bateau et remorqueur, Bateaux quittant le port du Havre +/-
Il est l'un des pionniers de l'utilisation du collodion, et du rendu de la nature sans l'artifice de la retouche. Il a été l'un des membres de la mission héliographique organisée par la commission des monuments historiques.

«J’émets le vœu que la photographie
au lieu de tomber dans le domaine de l’industrie, du commerce,
rentre dans celui de l’art.

En bref

Gustave Le Gray compte parmi ces auteurs pionniers dont l'œuvre et l'influence sont unanimement reconnues par les histoires de la photographie, mais dont la biographie et la psychologie restent encore, à bien des égards, mystérieuses. Baudelaire aurait-il rangé Gustave Le Gray, cet ancien élève de Paul Delaroche, parmi les peintres manqués, trop mal doués qui auraient trouvé refuge dans l'industrie nouvelle, servante des sciences et des arts ? Peintre, pour le moins infortuné, Le Gray, comme d'autres photographes de sa génération, se tournera dès 1840 vers la photographie et pourra y déployer, outre ses qualités de chimiste, son tempérament artistique. À cette époque charnière où la photographie vient de naître, Le Gray jouera un rôle important dans l'évolution technique des procédés : à l'ère du calotype — négatif sur papier —, il est l'auteur d'une amélioration, l'utilisation de la cire sèche, que de nombreux photographes adopteront aussitôt.
La carrière de Le Gray promet dès lors d'être brillante. Encensé par la critique, il participe à toutes les grandes expositions, et reçoit de nombreuses commandes officielles : en 1851, il est choisi par la commission des Monuments historiques, dans le cadre de la Mission héliographique — premier inventaire photographique du patrimoine architectural de la France — pour parcourir l'Aquitaine et la Touraine, en compagnie de son élève Mestral. En 1852, il exécute pour le compte de l'administration des Beaux-Arts un album photographique sur le salon annuel ; en 1857, enfin, à la demande de Napoléon III, il traite, sur le mode épique, des manœuvres militaires au camp de Châlons. Il explore également toutes les ressources du calotype dans ses travaux plus personnels : compositions lyriques de la forêt de Fontainebleau ou marines justement célèbres ; ces instantanés lumineux paraissent annoncer la peinture impressionniste.
Vers 1855, il quitte son premier atelier du 112, rue de Richelieu et, selon les mémoires de Nadar, s'installe somptueusement, grâce à un mécène, le comte de Briges, dans l'immeuble situé boulevard des Capucines, où Nadar lui-même viendra en 1860. Considéré par ses contemporains comme « le plus adroit praticien des premiers temps de la photographie, il se révèle un parfait pédagogue et forme tour à tour Léon de Laborde, Édouard et Benjamin Delessert, Adrien Tournachon, frère de Nadar, Charles Nègre et Henri Le Secq, qui pour la plupart deviendront de grands photographes.
Hélas, dépourvu de sens commercial, Le Gray, malgré son talent, ne pourra faire face à la concurrence très âpre provoquée par la vogue du « portrait carte de visite » lancé en 1854 par le photographe français Disdéri. Il abandonne, en 1859, son atelier. Cette rupture est existentielle autant que professionnelle : il quitte également sa famille, part à l'aventure. On retrouve sa trace à Palerme, à Malte, au Caire, enfin, où il meurt — toujours selon Nadar — des suites d'un accident de cheval. Elvire Perego.

Sa vie

D’abord destiné à devenir clerc de notaire, Gustave Le Gray réussit à convaincre sa famille, des commerçants aisés, que son avenir est dans la peinture. En 1842, il suit l’enseignement de Paul Delaroche à l’École des beaux-arts, il y rencontre ses amis Henri Le Secq, Charles Nègre et Jean-Léon Gérôme. En 1843, Paul Delaroche est contraint de fermer son atelier, sa décision de partir en Italie influence ses élèves. Le Gray, puis Gérôme et Le Secq s’y retrouvent.
Bien que Le Gray ait continué à peindre, il expose aux salons de 1848 et 1853, ses tableaux n’ont pas retenu l’attention. C’est en effet dans la photographie que sa réputation s’établit et qu’il reçoit ses premières commandes.
En 1850, il met au point le négatif sur verre au collodion humide qui sera perfectionné par Frederick Scott Archer, puis, l’année suivante, le négatif sur papier ciré sec.

Mission héliographique.

L’année 1851 est une date charnière pour la photographie et pour Gustave Le Gray. Il est membre fondateur de la Société héliographique qui deviendra ensuite la Société française de photographie. Il est parallèlement un des cinq photographes sélectionnés par la commission des monuments historiques, pour accomplir ce qui sera nommée la Mission héliographique Le Gray, Edouard Baldus, Mestral, Henri Le Secq, Hippolyte Bayard. Cette mission qui a pour but le recensement des monuments du territoire national lui offre l’occasion d’expérimenter à grande échelle ses nouveaux procédés et de prouver sa virtuosité en prenant jusqu’à 30 clichés en un seul jour. Le Gray, Mestral et Le Secq utiliseront le négatif papier ciré, Baldus le négatif papier gélatine et Bayard le négatif verre albuminé. Le Gray et Mestral, élève de ce dernier, effectueront d’ailleurs le voyage ensemble.

Le photographe officiel du Second Empire 1852-1860

Au début des années 1850, Gustave Le Gray photographiait couramment les apparitions publiques du prince-président. Portraitiste reconnu, auteur du cliché officiel de Louis Napoléon, diffusé après le coup d'État du 2 décembre 1851, il photographie durant l’année 1852 toutes les étapes de la marche vers l’Empire. Pour Napoléon III, la photographie devient un moyen rapide de diffuser l’image d’un souverain moderne. Gustave Le Gray est notamment invité au camp de Châlons-sur-Marne dont il tire un reportage dans lequel il parvient à concilier son sujet à une composition travaillée.
Les premières années du Second Empire sont prospères pour Le Gray, devenu progressivement le photographe officiel de la famille impériale et le destinataire des commandes les plus prestigieuses, notamment en 1856 et 1857, lors de la naissance du prince impérial ou du déplacement de la cour en Bretagne et en Normandie.

Marines

Ses œuvres les plus célèbres datent de 1856 à 1858. Sur les côtes normande, méditerranéenne et bretonne, il réalise une série de Marines d’une grande beauté. Il utilise la technique des ciels rapportés pour donner au paysage l’intensité dramatique qu’il souhaite. À cette époque, il était difficile, à cause des différences de luminosité, de reproduire simultanément ciel et paysage. Le Gray contourne ce problème en réalisant des tirages en deux temps, à l’aide de deux négatifs l’un pour le paysage, l’autre ensuite pour le ciel, d’où le terme de ciel rapporté.

Le voyage en Orient

Mais les créanciers de Le Gray s’impatientent des retombées financières attendues de ses succès et celui-ci doit fermer son atelier en 1860, victime de sa gestion approximative.
C’est le moment que choisit Alexandre Dumas pour réaliser son rêve de voyage en Orient. Gustave Le Gray saute sur l’occasion en embarquant avec l’écrivain. À peine le voyage commencé, la prise de Palerme par Giuseppe Garibaldi décide Dumas à rejoindre les révolutionnaires et offre à Le Gray l’occasion d’illustrer les désastres provoqués par les bombardements de l’armée sicilienne. Les photos montrent une ville sans vie, devenue silencieuse. La photo de Garibaldi en révolutionnaire romantique fera rapidement le tour de l’Europe.

Le voyage reprend mais à Malte, Dumas se débarrasse de ses compagnons de voyage dont Le Gray. Sans revenus, ils proposent leurs services au Monde illustré qui les envoie en Syrie pour suivre un détachement de l’armée française.
Le Gray, blessé, profite de sa convalescence pour s’installer un atelier.
En 1861, il rejoint Alexandrie photographies d’Henri d’Artois ainsi que du futur Édouard VII du Royaume-Uni d’où il écrit à Nadar et envoie encore des photos mais à Paris, ce sont surtout ses créanciers et une femme dont il est bien content d’être éloigné pourquoi ? manque de précisions qui entretiennent son souvenir.
En 1864, il quitte un peu plus l’Europe en s’installant au Caire où il vit de cours de dessins et de la protection d’Ismaïl Pacha. Au cours des vingt dernières années de sa vie, il continue à photographier. En 1867, à l’occasion de l’Exposition universelle, il envoie des photographies dans l’indifférence générale. À sa mort en 1884, ses œuvres sont dispersées par son fils ; de nombreuses photos n’ont pas encore été retrouvées.

Influences

Gustave Le Gray a eu une grande influence sur l’évolution de la photographie vers un sixième art. Alexandre Dumas disait de lui : J’ai compris que le photographe comme Le Gray est à la fois un artiste et un savant.
En publiant des traités en 1850, 1851, 1852 et 1854 ce dernier étant une synthèse de ses trois précédents manuels dans lesquels il explique ses inventions techniques : le négatif sur verre en 1851, qui sera perfectionné par Scott Archer, le négatif sur papier ciré sec en 1852 et de nouvelles méthodes de fixage des tirages positifs en 1852.
En participant à la fondation de la Société héliographique et du journal La Lumière en 1851, ainsi que de la Société française de photographie en 1854.
Il maintient la tradition de l’atelier d’artiste en faisant de ses ateliers, rue de Richelieu puis boulevard des Capucines, à Paris, des lieux d’apprentissage pour les élèves mais aussi des salons ouverts au milieu artistique, dans lesquels se succéderont de nombreux élèves et visiteurs. Citons : Léon de Laborde et Maxime du Camp, Nieuwerkerke surintendant des Beaux-Arts, Alexandre Dumas, Victor Cousin, Henri Le Secq, Charles Nègre, Auguste Mestral, Eugène Le Dien, Eugène Piot, Victor Place, Olympe Aguado, Édouard et Benjamin Delessert, John B. Greene, Félix Avril, Emmanuel Peccarère, Léon Méhédin, le peintre Lodoïsch Crette Romet, Adrien Tournachon et son frère Nadar. C’est la première fois qu’un enseignement de la photographie de cette ampleur a lieu.

Œuvres et cote

La valeur des œuvres de cet artiste se situe à ce jour 2011 à des niveaux de prix extrêmement élevés, notamment en ce qui concerne sa production des années 1856-1858. L’un des 10 albums de photographies réalisés en 1857 a été vendu 696 730 euros en 20079 et une vente de 2011 atteint même le prix record de 917 000 euros pour une marine de 1856-1857 Bateaux quittant le port du Havre.


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#50 Léon Mathieu Cochereau
Loriane Posté le : 29/08/2015 19:31
Le 30 août 1817 meurt Léon Matthieu Cochereau

en mer à 24 ans en Grèce, né à Montigny-le-Gannelon le 9 février 1793, peintre français.
Les circonstances de la mort de l’artiste à 24 ans, atteint de dysenterie, sont connues grâce au récit du voyage du comte de Forbin. Selon ce récit, le corps de Cochereau fut jeté à la mer près de l’île de Cerigo, en mer Ionienne. Il se rendait au Levant accompagné de son oncle Pierre Prévost, le peintre de panoramas. Tous deux faisaient partie de l'expédition du comte de Forbin. Élève de David, il a représenté l'atelier de son maître par un célèbre tableau conservé au Musée du Louvre. Ses Œuvres les plus réputées sont Intérieur de l'atelier de David, à Paris, boulevard des Capucines en 1809


Sa vie

Léon Matthieu Cochereau, né à Montigny-le-Gannelon en 1793 et mort en mer le 30 août 1817 est un peintre français. C'est lors d'un voyage, au cours duquel il devait aider son oncle Pierre Prévost, peintre de paysages, à relever des panoramas, qu'il mourut, probablement en mer Ionienne et non au large de Bizerte.
Les circonstances de la mort de l’artiste atteint de dysenterie sont connues grâce au récit du voyage du comte de Forbin. Selon ce récit, le corps de Cochereau fut jeté à la mer près de l’île de Cerigo, en mer Ionienne. Il se rendait au Levant accompagné de son oncle Pierre Prévost, le peintre de panoramas. Tous deux faisaient partie de l'expédition du comte de Forbin.
Élève de David, il a représenté l'atelier de son maître par un célèbre tableau conservé au Musée du Louvre [1].
Œuvres localisées Chartres

Musée des beaux-arts de Chartres :
Le Boulevard des capucines, acheté à Mme Souchay, sœur de l’artiste, en 1873 : la vue est prise de la maison de Prévost, maintenant le no 29 du boulevard ;
Prévost expliquant ses panoramas, huile sur toile, 105 par 130 cm ;
L’atelier de l’artiste.

Musée de Châteaudun :
Intérieur de l’atelier de David ;
Autoportrait ;
Autoportrait dans son atelier.

Compiègne

Musée Antoine Vivenel de Compiègne :
Portrait de Monsieur Chatard, legs en 1925 de M. et Mme Léon Duchauvel, M. Léon Duvauchel descendant de M. Chatard doreur de la Couronne.

Paris

Cochereau, Intérieur de l’atelier de David, huile sur toile, 90 × 105 cm, musée du Louvre.
Musée Carnavalet :

La Salle du XVIIe siècle au musée des Monuments français, huile sur toile, 65 par 53,5 cm, achat en 1893 ;
La Salle du XIIIe siècle au musée des Monuments français, huile sur toile, 64 par 54 cm, longue inscription au dos décrivant le sujet, et se terminant par « peint par Cochereau en 1816 », don de M. Marquet de Vasselot en 1924, même sujet que le tableau acheté en 1893.
Musée du Louvre :
Intérieur de l'atelier de David au Collège des Quatre-Nations, 1813, salon de 1814, achat auprès de l'artiste en 1814, sur cette œuvre figurent : Victor Schnetz, Amable Louis Claude Pagnest, Léopold Robert, Louis-Charles-Auguste Couder, le modèle aurait été nommé Polonais.

Reims

Musée des beaux-arts de Reims :
Vue de la Salle du xviie siècle du Musée des Monuments Français entourage de Cohereau.

Œuvres

Châteaudun, Musée, Intérieur de l’atelier de David.
Châteaudun, Autoportrait.
Châteaudun, Autoportrait dans son atelier.
Chartres, Musée des Beaux-Arts, Le Boulevard des capucines, acheté à Mme Souchay sœur de l’artiste en 1873 (la vue est prise de la maison de Prévost, maintenant le n° 29 du boulevard.
Chartres, Musée des Beaux-Arts, Prévost expliquant ses panoramas, Huile sur toile 1. 05 par 1.30.
Chartres, Musée des Beaux-Arts, L’atelier de l’artiste.
Compiègne, Musée Antoine Vivenel, Portrait de Monsieur Chatard, Legs en 1925 de M. et Mme Léon Duchauvel, M. Léon Duvauchel descendant de M. Chatard doreur de la Couronne.
Paris Musée Carnavalet, La Salle du XVIIe siècle au musée des Monuments français, huile sur toile, 0.650 par 0.535, achat en 1893.
Paris Musée Carnavalet, La Salle du XIIIe siècle au musée des Monuments français, huile sur toile, 0.640 par 0.540, longue inscription au dos décrivant le sujet, et se terminant par « peint par Cochereau en 1816 », don de M. Marquet de Vasselot en 1924.
Paris Musée Carnavalet, La Salle du XVIIe siècle au musée des Monuments français, huile sur toile, 0.640 par 0.540, longue inscription au dos décrivant le sujet, et se terminant par peint par Cochereau en 1816, don de M. Marquet de Vasselot en 1924, même sujet que le tableau acheté en 1893.
Paris, Musée du Louvre, Intérieur de l'atelier de David au Collège des Quatre-Nations, 1813, Salon de 1814, achat auprès de l'artiste en 1814, sur cette œuvre figurent : Victor Schnetz, Amable Louis Claude Pagnest, Léopold Robert, Louis-Charles-Auguste Couder, le modèle aurait été nommé Polonais.
Reims, Musée des Beaux-Arts, Vue de la salle du XVIIe siècle du musée des Monuments français.
Œuvres non localisées
Connues par l'exposition posthume au Salon de 1822 :
Un Portrait de l'auteur dans son atelier.
Une Séance des sourds-muets, cette œuvre inachevée fut terminée par Augustin Massé.
Connues par une exposition de l’œuvre de Mathieu Cochereau et de son oncle Prévost, inventeur des panoramas, qui avait été préparée par les soins de Camille Marcille le 9 janvier 1873, lors d’une séance de la Société archéologique d’Eure-et-Loir.
Étude académique faite à l’atelier de David.
Portrait de M. Louvancour, jeune lycéen.
Une conférence, esquisse.
Intérieur d’un atelier.
Vue à vol d’oiseau de Montigny-le-Gannelon.
Vue du boulevard des Capucines, à l’endroit de la rue Basse-du-Rempart.
Intérieur d’une chapelle.
Tête d’étude.
Les hauteurs de Montmartre.
Connues par la vente Camille Marcille (biographe de Cochereau), 8-9 mars 1876, Paris :
n° 5. Cours fait par Prévot pour apprendre à peindre des panoramas. « Une excellente notice sur Cochereau a été écrite par M. Camille Marcille ». T. 0.51 par 0.64.
n° 6. Paysage ; vue de la butte Montmartre, prise du haut d’une maison du boulevard des Capucines, T. 0.28 par 0.39.
n° 7. Intérieur d’une chapelle. À gauche un homme debout et une femme agenouillée. 0.23 par 0.30.
n° 8 Tête d’étude d’après le modèle Duboscq. Elle est vue de trois quarts, regardant à droite. T. 0.48 par 0.39.
n° 9. Académie de jeune homme, au milieu d’un paysage. Un filet d’eau s’écoule d’une fontaine. T. 0.55 par 0. 46.

Œuvres non localisées

Connues par l'exposition posthume au Salon de 1822 :
Un Portrait de l'auteur dans son atelier.
Une Séance des sourds-muets, cette œuvre inachevée fut terminée par Augustin Massé.
Connues par une exposition de l’œuvre de Mathieu Cochereau et de son oncle Prévost, inventeur des panoramas, qui avait été préparée par les soins de Camille Marcille le 9 janvier 1873, lors d’une séance de la Société archéologique d'Eure-et-Loir.
Étude académique faite à l’atelier de David.
Portrait de M. Louvancour, jeune lycéen.
Une conférence, esquisse.
Intérieur d’un atelier.
Vue à vol d’oiseau de Montigny-le-Gannelon.
Vue du boulevard des Capucines, à l’endroit de la rue Basse-du-Rempart.
Intérieur d’une chapelle.
Tête d’étude.
Les hauteurs de Montmartre.
Connues par la vente Camille Marcille biographe de Cochereau, 8-9 mars 1876, Paris :
no 5. Cours fait par Prévot pour apprendre à peindre des panoramas. Une excellente notice sur Cochereau a été écrite par M. Camille Marcille . T. 0.51 par 0.64.
no 6. Paysage ; vue de la butte Montmartre, prise du haut d’une maison du boulevard des Capucines, T. 0.28 par 0.39.
no 7. Intérieur d’une chapelle. À gauche un homme debout et une femme agenouillée. 0.23 par 0.30.
no 8 Tête d’étude d’après le modèle Duboscq. Elle est vue de trois quarts, regardant à droite. T. 0.48 par 0.39.
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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