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Henri Laborit
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Le 18 mai 1995 à Paris à 80 ans meurt Henri Laborit,

né le 21 novembre 1914 à Hanoï, alors en Indochine française médecin chirurgien et neurobiologiste, il travaille aux Institutions, Hôpital militaire du Val-de-Grâce, Hôpital Boucicaut , il reçoit le Diplôme de l'école principale du service de santé de la Marine, il est Renommé en agressologie, chlorpromazine, il reçoit la distinction Prix Albert Lasker pour la recherche médicale en 1957.
Il introduisit l'utilisation des neuroleptiques en 1951. Il était également éthologue, spécialiste du comportement animal, eutonologue, selon sa propre définition c'est à dire spécialiste du comportement humain et philosophe.
Il s'est fait connaître du grand public par la vulgarisation des neurosciences, notamment en participant au film Mon oncle d'Amérique d'Alain Resnais.


Sa vie

Henri Laborit naît d'un père officier médecin des troupes coloniales en Indochine qui décède alors que son fils n'a que cinq ans.
Henri Laborit est né à Hanoi le 21 novembre 1914, sous le signe du Scorpion, ce dont il était assez satisfait, comme d'être issu d'une mère née de Saunière et d'un père officier médecin des troupes coloniales. Laborit ne reniera toutefois jamais ses origines vendéennes et se présentera volontiers comme descendant des Atlantes !
À l'âge de cinq ans, avec sa mère, il accompagnera en pirogue sur le Maroni la dépouille de son père, mort en Guyane d'un tétanos contracté en service.

À douze ans, lui-même fut atteint de la tuberculose. Les séquelles pleurales qu'il en conserva ne l'empêchèrent pas de préparer, et de réussir, d'abord son baccalauréat à Paris lycée Carnot, puis son certificat de sciences physiques, chimiques et naturelles faculté des sciences, enfin, à vingt ans, le concours d'entrée à l'École principale de santé de la Marine, à Bordeaux, où, grâce à un médecin compréhensif, il put être incorporé.
L'histoire a oublié le nom de ce praticien qui influença de façon décisive le destin de Laborit. Car, en dépit ou à cause de sa rébellion contre l'institution médicale, c'est à elle qu'il dut de pouvoir cultiver ses dons.
De 1937 à 1939, il est en effet interne des hôpitaux de Bordeaux, et, à trente-quatre ans, il devient chirurgien des hôpitaux des armées, pour finir, de façon imprévisible mais méritée, maître de recherche du Service de santé des armées, avec le grade de médecin en chef de 1re classe.
En 1939, il est médecin à bord du torpilleur Sirocco, lequel est coulé, le 31 mai 1940, lors de l'évacuation de Dunkerque.
Il a la vie sauve, mais son séjour prolongé dans les eaux de la mer du Nord lui fait vivre les effets d'une réfrigération sans préparation, auxquels il songera sans doute en 1950, lorsqu'il mènera à bien ses recherches sur l'“hibernation artificielle”, obtenue par une atténuation des réactions au froid. En 1944, il est sur l'Émile-Bertin pour le débarquement d'Anzio janvier et pour celui de Provence août, comme chirurgien de la 6e division de croiseurs.
Après la guerre, il opère dans les hôpitaux maritimes de Lorient, puis de Bizerte Sidi Abdallah, où il entraîne son épouse et ses cinq enfants. Mme Laborit deviendra chef de travaux de la faculté de Créteil et praticien dans le service de réanimation de Pierre Huguenard à l'hôpital Henri-Mondor.
C'est à Bizerte que, vers 1946, désolé d'assister à des “maladies opératoires tourmentées”, notamment faute d'anesthésies adéquates, il commence ses réflexions et ses recherches sur ce qui deviendra la maladie postagressive, ses manifestations neurovégétatives et les moyens de les apaiser.
De cette époque datent ses premières publications connues, en particulier L'Anesthésie facilitée par les synergies médicamenteuses, par lesquelles ce chirurgien va révolutionner l'anesthésiologie, puis la psychiatrie, puis une grande partie de la médecine, voire la sociologie.
En effet, la chance a voulu que ce médecin militaire atypique soit muté en 1949 au laboratoire de physiologie du Val-de-Grâce, dirigé par le médecin général Jaulmes, homme cultivé, compétent, tolérant, amical. Ainsi pourra commencer la troisième vie de Laborit : après les études et la guerre, voici le temps du chercheur qui devient biologiste, philosophe et écrivain.
En tant que chirurgien, Henri Laborit s'intéresse à la qualité de l'anesthésie et plus particulièrement à la neuroleptanalgésie, ce qui le conduit à deux premières grandes découvertes :
de 1950 à 1952, il met au point la technique de l'hibernation artificielle, qui va révolutionner la chirurgie.
en 1951, il introduit la 4560 RP chlorpromazine, le premier neuroleptique au monde. Cette molécule, commercialisée sous le nom de Largactil, est utilisée dans le traitement de la schizophrénie.
Cette troisième vie s'ouvrira sur la découverte, en 1951, de la chlorpromazine Largactil, premier neuroleptique au monde, synthétisée par les laboratoires Specia. Elle fut illustrée par l'attribution du prix américain Albert-Lasker, prélude au prix Nobel, qu'il n'obtint jamais à sa forte déception à cause de l'hostilité du microcosme médical civil français, et plus précisément parisien.
International Notable du Congrès américain, président de l'Institut de psychosomatique à l'université de Turin depuis 1983, professeur titulaire de la Jolla University de San Diego États-Unis et du Campus européen à Lugano Suisse, il fit de nombreuses conférences, sur invitation, en Amérique, en Europe, en Afrique et en Extrême-Orient. Cette activité internationale ne l'empêchera pas de créer et de diriger à partir de 1958, dans le cadre de l'hôpital Boucicaut à Paris, le laboratoire d'eutonologie, géré par une association sans but lucratif loi 1901 ; ce laboratoire fonctionne sans aide de l'État, grâce aux droits d'auteur des brevets pris par l'association.
Henri Laborit a publié un grand nombre d'articles et d'ouvrages divers, ce qui rend difficile de dresser une liste exhaustive de ses publications. Il faut néanmoins citer La Vie antérieure Grasset, 1989, ouvrage autobiographique relatant sa carrière scientifique, et la somptueuse Légende des comportements (Flammarion, 1994), volumineux livre d'art et de science qui apparaît désormais comme son luxueux testament.
La plupart de ses livres sont des essais de philosophie scientifique ou des tentatives pour expliquer les connaissances biologiques dans le champ des sciences humaines. Le premier, Biologie et structure, aborde l'aspect biologique de la sociologie et du comportement.
Le succès de ce livre paru en mars 1968, peu avant les événements de Mai donc, a attiré sur son auteur l'intérêt des étudiants du département d'urbanisme de la faculté expérimentale de Vincennes, qui lui ont demandé de créer une unité de valeur “biologie et urbanisme”. Depuis le début de 1969 et jusqu'en 1974, il a donc, avec son collaborateur Bernard Weber, assuré cet enseignement. Le livre L'Homme et la ville résume son approche biocomportementale des problèmes urbains.
La Nouvelle Grille 1974 fait le point de son apport en sociologie, économie et politique à partir des grandes lois de la biologie générale et de la biologie des comportements abordées précédemment dans La Société informationnelle 1973 et Les Comportements 1973.
De 1978 à 1983, il assure un enseignement de bio-psycho-sociologie, comme professeur invité, à l'université du Québec, à Montréal, qui prolonge la ligne de pensée qu'il inaugurait en 1970 avec L'Homme imaginant, et poursuivait dans L'Éloge de la fuite 1976 et L'Inhibition de l'action 1979.
La Colombe assassinée vulgarisait en 1983 ses thèses sur la violence.
Mais avec Dieu ne joue pas aux dés 1987, il devait revenir à l'étude des systèmes vivants qui lui avait déjà inspiré, en 1963, Du soleil à l'homme, pour achever ce parcours encyclopédique avec son Esprit du grenier 1992.
Il est le père de l'actrice Maria Laborit, du psychiatre Jacques Laborit et le grand-père de l'actrice Emmanuelle Laborit, fille de ce dernier. Mais aussi de Marie Noël, Philippe et Jean Laborit. Son épouse est décédée en 1997.

Travaux scientifiques

En tant que chirurgien, Henri Laborit s'intéresse à la qualité de l'anesthésie et plus particulièrement à la neuroleptanalgésie, ce qui le conduit à deux premières grandes découvertes :
de 1950 à 1952, il met au point la technique de l'hibernation artificielle, qui va révolutionner la chirurgie.
en 1951, il introduit la 4560 RP chlorpromazine, le premier neuroleptique au monde. Cette molécule, commercialisée sous le nom de Largactil, est utilisée dans le traitement de la schizophrénie.
Il s'oriente par la suite vers l'étude des mécanismes liés au stress. En 1958, il crée le laboratoire d’eutonologie. Il y travaille avec son équipe à l’hôpital Boucicaut et en est le directeur jusqu'à sa mort.
En même temps, il dirige la revue Agressologie jusqu'en 1983.
Il donne sa vraie importance à la névroglie ou ensemble de cellules gliales, et aux radicaux libres, bien avant leur irruption dans la presse radio-télévisée et même dans la presse scientifique. Il est également le premier à synthétiser le GHB au début des années 1960.
En 1968, il publie son premier ouvrage de vulgarisation, Biologie et structure (ISBN 2070351564). Il écrit par la suite une trentaine d'œuvres dédiées à la philosophie scientifique et à la nature humaine.
Il apparaît en 1971 et en 1972 dans Italiques. De 1978 à 1983, il est professeur invité de bio-psycho-sociologie à l’Université du Québec, où il donne des cours en alternance avec son adjoint le Dr Bernard Weber, physiologiste et collaborateur au CEPEBPE, son laboratoire à Boucicaut

En 1989, il accepte la présidence de l'Institut de Psychosomatique de Turin. La même année et jusqu'en 1992, il occupe une chaire de professeur à l'Université Européenne de Lugano en Suisse Italienne.
Henri Laborit est aussi l'un des pionniers de la théorie de la complexité, initiateur de la pensée complexe et de l'auto-organisation du vivant par l'introduction de la cybernétique et de la systémique par sa participation au Groupe des dix.

Activités socio-politiques

" Tant qu'on n'aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l'utilisent et tant que l'on n'aura pas dit que jusqu'ici cela a toujours été pour dominer l'autre, il y a peu de chance qu'il y ait quoi que ce soit qui change. "

Henri Laborit, Mon oncle d'Amérique

Durant toute sa vie, Henri Laborit est un esprit curieux et anticonformiste : il prend la défense de façon inattendue de la revue Planète contre les attaques de l'Union rationaliste dans les années 1960, il rappelle discrètement les massacres de Vendée dans Mon oncle d'Amérique en 1980, il participe au comité de direction de l'Institut de Sémantique générale de Lakeville. Il ne se laisse pas étiqueter sous quelque mouvement que ce soit.
En 1969, les étudiants en urbanisme de la nouvelle université de Vincennes l'invitent à animer une unité de valeur intitulée « biologie et urbanisme », ce qu'il fait jusqu'en 1974.
Avec son livre La Nouvelle grille 1974, il fait connaître ses idées sur la biologie comportementale au grand public dans le contexte favorable d'après mai 68. Le bon accueil fait par un public lettré à ce livre le conduit à écrire Éloge de la fuite, qui en constitue une introduction accessible à tous; celle-ci connaîtra plusieurs réimpressions en version de poche.
Ses travaux sur le conditionnement sont à la base du film Mon oncle d'Amérique d'Alain Resnais en 1980. Il y expose les expériences scientifiques conduites sur des rats et qui l'ont amené à développer le concept d'inhibition de l'action et qui explique dans quelles conditions de stress des rats isolés somatisent (apparition d'ulcères).

Publications

Physiologie et biologie du système nerveux végétatif au service de la chirurgie, G. Doin et Cie,‎ 1950, 163 p.
L’anesthésie facilitée par les synergies médicamenteuses, Masson & Cie,‎ 1951
Réaction organique à l’agression et choc, Masson & Cie,‎ 1952
Pratique de l’hibernothérapie en chirurgie et en médecine, Masson & Cie,‎ 1954
en collab. avec Pierre Huguenard
Résistance et soumission en physio-biologie : l’hibernation artificielle, Masson & Cie, coll. Évolution des sciences,‎ 1954
Excitabilité neuro-musculaire et équilibre ionique. Intérêt pratique en chirurgie et hibernothérapie, Masson & Cie,‎ 1955
en collab. avec Geneviève Laborit
Le delirium tremens, Masson & Cie,‎ 1956
en collab. avec Robert Coirault
Bases physio-biologiques et principes généraux de réanimation, Masson & Cie, coll. Agressologie – réanimation – hibernothérapie,‎ 1958
Les destins de la vie et de l’homme. Controverses par lettres avec P. Morand sur des thèmes biologiques, Masson & Cie,‎ 1959
en collab. avec Pierre Morand
Physiologie humaine cellulaire et organique, Masson & Cie,‎ 1961
Du soleil à l’homme, Masson & Cie, coll. Évolution des sciences ,‎ 1963
Les régulations métaboliques, Masson & Cie,‎ 1965
Biologie et structure, Gallimard, coll. Idées,‎ 1968
Neurophysiologie. Aspects métaboliques et pharmacologiques, Masson & Cie,‎ 1969
L’homme imaginant : Essai de biologie politique, Union Générale d’Édition, coll. 10/18,‎ 1970
L’agressivité détournée : Introduction à une biologie du comportement social, Union Générale d’Édition, coll. 10/18,‎ 1970
L’homme et la ville, Flammarion,‎ 1971
La Société informationnelle : Idées pour l’autogestion, Éditions du Cerf,‎ 1973
Les Comportements : Biologie, physiologie, pharmacologie, Masson & Cie,‎ 1973
La Nouvelle grille, Éditions Robert Laffont, coll. Libertés 2000 ,‎ 1974
Éloge de la fuite, Éditions Robert Laffont, coll. La vie selon … ,‎ 1976
Discours sans méthode, Éditions Stock, coll. Les grands auteurs ,‎ 1978
en collab. avec Francis Jeanson
L’Inhibition de l’action, Masson & Cie,‎ 1979
Copernic n’y a pas changé grand chose, Éditions Robert Laffont,‎ 19
L’Alchimie de la découverte, Grasset,‎ 1982
en collab. avec Fabrice Rouleau
La Colombe assassinée, Grasset,‎ 1983
Dieu ne joue pas aux dés, Grasset,‎ 1987
La vie antérieure, Grasset,‎ 1989
Les récepteurs centraux et la transduction de signaux, Masson & Cie,‎ 1990
Les bases biologiques des comportements sociaux, coll. Grandes conférences,‎ 1991
Musée de la civilisation-Québec
L’esprit du grenier, Grasset,‎ 1992
Étoiles et molécules, Grasset,‎ 1992
La légende des comportements, Flammarion,‎ 1994
Une Vie - Derniers entretiens, éditions du Félin,‎ 1996, 318 p.
entretiens avec Claude Grenié

Prix et distinctions

1957 : Prix Albert Lasker pour la recherche médicale, équivalent américain du prix Nobel.
1972 : médaille de l'O.M.S.
1981 : prix Anokhin (URSS).
Il n'a pas eu le prix Nobel bien qu'il ait été nommé. D'après Pierre Huguenard, professeur émérite à la Faculté de Médecine de l'Université de Paris XII, ce prix lui aurait échappé « à cause de l'hostilité du microcosme médical civil français, et plus précisément parisien6. » Alors qu'il était pressenti pour le Prix Nobel, le doyen de la faculté de Médecine de Paris, envieux de son succès et supportant mal les remises en question que ses travaux suscitent, fait le voyage à Stockholm pour dissuader le jury de lui décerner la prestigieuse récompense7[réf. insuffisante].

La République française l'élève au grade d'Officier de la Légion d'honneur

en 1967.

L'hôpital psychiatrique de Poitiers, la structure médico-chirurgicale des urgences de l'Hôpital d'Instruction des Armées de Bordeaux, la promotion 1997 de l'École du service de santé des armées de Bordeaux, le grand amphithéâtre de l'Institut de médecine navale de Toulon et la promotion 2006 de l'Institut Toulousain d'Ostéopathie portent son nom.

Liens

http://youtu.be/HFoiBWUXvYQ rencontre avec H.Laborit 1
http://youtu.be/mRwzI-MktcU rencontre avec Laborit 2
http://youtu.be/4hho57NP6RQ Eloge de la fuite
http://youtu.be/38o367D16LU Biologie comportementale 1
http://youtu.be/e49gZKx9YFE Laborit/Dali 1
http://youtu.be/_0ODv6KRy88 Laborit/ Dali 2
http://youtu.be/VuV1PdiN4mA Biologie comportementale 2



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Posté le : 18/05/2014 21:09

Edité par Loriane sur 19-05-2014 22:12:37
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Moi je suis sissi78 j'ai 36 ans je suis mariée et je suis maman de trois garçons: 7 ans, 4 ans, 3 ans. Je suis comblée et bien entourée. J'aime rire, parler, écouter, jouer, penser, lire. Je suis en congé parentale je pense reprendre mon travail en septembre à temps partiel pour pouvoir aussi m'occuper de mes enfants. Voilà un petit résumé de moi. Pour plus d'infos demandez moi je suis toute ouïe.

Posté le : 18/05/2014 21:11
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Nicolas II empereur de Russie 2ème partie
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La pénurie et l'isolement 1915

Portrait de Nicolas II en 1915, par Boris Koustodiev.
En 1915, la situation de la Russie est préoccupante. Les zemstvos sont méfiants à l'égard du régime, la Douma est hostile, les minorités politiques et ethniques s'agitent et le gouvernement est incapable de diriger le pays et de mener la guerre. Les ingénieurs allemands ne sont plus là, donc la production s'effondre et les armes que la Russie n'arrive pas à produire en quantité suffisante viennent à manquer. Celles qui proviennent des Alliés ne parviennent en Russie que par les ports de l'océan Arctique.
Une contre-offensive austro-allemande balaie les conquêtes en quelques semaines. Les Russes reculent, abandonnant la Pologne, la Lituanie et une partie de la Lettonie.
Nicolas II démet alors le grand-duc Nicolas de ses fonctions de commandant suprême des armées impériales.
Le 21 août 1915, ne possédant ni les aptitudes, ni la formation, l'empereur se met à la tête des armées. Elles sont obligées de se replier et leur dénuement devient catastrophique. Le conseil de guerre, qui est présidé par un monarchiste constitutionnel et un nationaliste, membre de l'Union du peuple russe, désapprouve le 4 septembre 1915 le limogeage du grand-duc et rappelle au tsar que l'armée russe a perdu en treize mois 4 000 000 hommes, tués, blessés ou prisonniers et bat en retraite. L'empereur ne répond pas.
Nicolas II refuse même de recevoir un homme de confiance allemand à Petrograd porteur d'offres, comme un privilège russe sur les détroits ottomans. C'est pour Nicolas le seul moyen de sauver sa dynastie en péril. Guillaume II demande même à ses armées de freiner leur avance, mais le tsar oppose un Niet solennel et définitif aux offres allemandes. Hindenburg a les mains libres et l'Allemagne abandonne le tsar et choisit de déstabiliser la Russie en y favorisant la révolution.

1916

Le bilan de l'année 1916 est très contrasté : depuis le début de l'année, la Russie peut compter, en partie grâce au doublement du Transsibérien, sur un afflux de matériel de guerre étranger, fourni par les Alliés, ce qui améliore notablement les capacités de combat des troupes russes, confrontées jusque là à une terrible pénurie de moyens militaires. La production russe fait d'étonnants progrès et 144 écoles d'officiers fournissent de jeunes cadres à l'armée impériale qui vont donner ses plus belles victoires aux armées du tsar.
Pendant que les Alliés attaquent sur la Somme, Nicolas II lance une vaste offensive en Galicie. En mars 1916, Broussilov est affecté au commandement du Corps Sud-Ouest regroupant quatre armées russes. En juin, il lance son offensive en Galicie. Celle-ci, au début victorieuse et prometteuse, se révèle au fil des mois extrêmement coûteuse en hommes, mais convainc la Roumanie d'entrer en guerre.
Les armées autrichiennes, retenues sur le Trentin, sont rapidement hors de combat. Deux armées austro-hongroises sont détruites. Les Russes font 400 000 prisonniers et sont aux frontières de la Hongrie et leur effondrement paraît si complet que l'Allemagne doit envoyer plusieurs divisions à leur secours pour les maintenir dans la guerre et même des contingents ottomans.
Malgré l'insuffisance de l'armement, la faiblesse du commandement et les désastres militaires qui se soldent par des milliers de tués, de blessés et de prisonniers, ce n'est pas le front russe qui s'effondre : c'est l'arrière qui ne tient plus. Le mouvement des grèves reprend avec une ampleur extraordinair
Le degré de développement du pays est insuffisant pour faire face aux besoins d'une guerre moderne et en même temps pour assurer les besoins de l'arrière. La conversion de l'industrie, en industrie de temps de guerre, permet de fabriquer les équipements nécessaires à la défense du pays, mais entraîne l'asphyxie économique des autres secteurs de l'économie. Ce phénomène est aggravé, car la Russie est isolée de ses principaux partenaires européens.
L'Allemagne fournissait 50 % des produits manufacturés et achetaient 33 % des matières premières. Beaucoup d'ingénieurs et de conseillers venaient des empires centraux. Au bout de quelques mois, l'arrière manque de biens de consommation et les prix des denrées de base augmentent considérablement.
La désorganisation des transports perturbe le ravitaillement du front et de l'arrière, notamment dans les centres urbains où l'afflux des réfugiés accroît la précarité de l'approvisionnement. Les campagnes sont également touchées par la mobilisation massive d'hommes pour l'armée, par les réquisitions de cheptel et de céréales. Il devient manifeste que l'autocratie n'est plus capable de gouverner en temps de guerre. Partout dans l'Empire s'organisent des comités de zemstvos ou autres qui prennent en charge la gestion du quotidien que l'État est incapable d'assumer.
Les populations apprennent à résoudre les problèmes par elles-mêmes, étant donné que le pouvoir est de plus en plus désorganisé et lentement s'évanouit. De fait, pour la Russie et pour son souverain, cette évolution constitue une grande chance. La société fait l'apprentissage d'un système démocratique, mais ni le tsar, ni les partis politiques ne vont profiter de cette révolution invisible et pacifique avec laquelle le pays aurait pu s'installer dans la modernité.
Le prince Youssoupoff tue le fakir vagabond, Raspoutine, qui incarne pour lui le bolchévisme en marche. Il est vrai que cet individu va largement contribuer à donner une mauvaise image de la tsarine et la pousser à demander la nomination d'incapables et de traîtres.

L'hiver 1917 Révolution de Février.

Le prince Gueorgui Lvov, principal opposant à Nicolas II, premier Premier ministre post-impérial de la Russie, du 23 mars au 7 juillet 1917.
Dès janvier 1917, les protestations au sein la Douma et les mouvements ouvriers s'intensifient dans la capitale. Les premiers tracts bolcheviks qui invitent l'armée à renverser le gouvernement sont distribués. Il devient évident, à Petrograd, que des promesses à la Douma, de la part du souverain, sont indispensables pour éviter la fin de l'Empire. Nicolas II a un entretien au grand quartier général avec l'attaché militaire britannique, Hanbury-Williams.
Il s'exprime sur les réformes à entreprendre : Le pouvoir doit être décentralisé en partie dans l'Empire, mais l'autorité suprême doit rester au souverain. La Douma doit avoir plus de pouvoirs, mais seulement graduellement parce qu'il est difficile de développer l'instruction des masses avec une satisfaisante rapidité.
À la Douma, une majorité de députés se rassemble derrière les Octobristes du Bloc progressiste qui réunit les deux tiers de ses membres et est dirigé par le prince Lvov et par Milioukov. Ces nobles ou ces bourgeois espèrent tous que l'empereur va sauver la Russie du chaos. Celui-ci en guise de réponse à leurs souhaits de réformes, nomme leur pire ennemi, Boris Stürmer, accusé par les nationalistes d'être un partisan de l'Allemagne. Puis, Nicolas II nomme Alexandre Feodorovitch Trepov, qui conseille au tsar de donner plus de pouvoir à la Douma et qui veut se faire apprécier des députés. Dans les deux cas, Trepov connaît l'échec, et il donne sa démission le 9 janvier 1917 au bout de cinq semaines à la tête du gouvernement.
En février 1917, Nicolas II nomme le prince Galitzine président du Conseil d'État. Celui-ci demeure à son poste jusqu'à l'abdication du 3 mars 1917. Il refuse d'abord sa nomination en demandant à Nicolas II de nommer quelqu'un d'autre à sa place. Le prince a la faveur de l'impératrice Alexandra.
Mais Lvov n'est pas leur pire ennemi.

Alexandre Protopopov le dernier ministre de l'Intérieur de la Russie impériale 1916 à 1917
.

À la cour, une partie de la famille impériale veut faire abdiquer Nicolas et envoyer l'impératrice dans un couvent. Des hypothèses sont évoquées dans un cercle restreint comme de porter sur le trône le tsarévitch avec comme tuteur le populaire grand-duc Dimitri, mais ce ne sont que suppositions.
Rodzianko propose à Nicolas II d'envoyer l'impératrice au palais Livadia, en Crimée jusqu'à la fin de la guerre ; l'empereur refuse. Il déclare désormais à la fin de tous ces entretiens : "J'ai voulu plaire à la Douma. Voyez ma récompense."
Même le ministre de l'intérieur, Alexandre Protopopov, l'un des grands naufrageurs du régime tsariste, incapable et dérangé, mais protégé de l'impératrice, veut faire un coup d'État et organiser des élections anticipées.
Toutefois, l'opposition modérée et les comploteurs de salon ne sont pas le danger réel. La montée du mouvement des grèves a repris avec une ampleur extraordinaire. Les militants bolcheviks qui sont ouvriers ne sont pas mobilisés et les rares qui le sont contribuent à démoraliser les troupes. Lénine veut transformer la guerre des peuples en guerre civile.
Pour augmenter la production, des sous-prolétaires venus des campagnes s’entassent dans des dortoirs à Pétrograd. Des femmes du peuple sortent dans la rue au cri de Du pain ! De la chaleur !. Les 150 000 soldats de la garnison sont noyautés par les militants ouvriers. Les dirigeants révolutionnaires sont en exil ou en prison ou bien encore dans la clandestinité. Lénine écrit à Alexandre Chliapnikov 1885-1937 : Les échecs militaires tsaristes aident à l’effondrement du tsarisme. Ils facilitent l’union des travailleurs révolutionnaires… Les anarchistes, les socialistes-révolutionnaires, les mencheviks et les bolcheviks sont désormais en relation étroites.

Nicolas II est au grand quartier-général à Moghilev, en Biélorussie. L’homme fort est le ministre de l'Intérieur Protopopov, détesté à la fois des libéraux et de la droite. La ville n’est pas approvisionnée. Il fait – 40 °C. Chez Maxime Gorki, le député de gauche modérée Alexandre Fedorovitch Kerensky rencontre le pro-bolchevik Alexandre Chliapnikov.

La semaine qui va ébranler la Russie commence par des émeutes de la faim…

Dans la soirée du 25 février, Nicolas II ordonne de faire cesser par la force, avant demain, les désordres à Petrograd. Le refus de toute négociation, de tout compromis va faire basculer le mouvement en une révolution. Au cours de la journée du 27, la garnison de Petrograd environ 150 000 hommes passe du côté des insurgés.
À la surprise générale, l'État-major fait pression sur le tsar pour que celui-ci abdique afin de sauver l'indépendance du pays et assurer la sauvegarde de la dynastie. Nicolas déclare à ses derniers généraux fidèles : Que pouvais-je faire d’autre, ils m’ont tous trahi.
Le général Alekseïev, soutenu par les commandants des cinq fronts, le convainc en arguant que l'abdication serait le seul moyen de poursuivre la guerre contre l'Allemagne. Le 2 mars 1917, Nicolas II renonce au trône en faveur de son frère, le grand-duc Michel. Nicolas II évite volontairement de confier une trop lourde tâche à son fils Alexis en raison de son état de santé.
Devant la protestation populaire, celui-ci renonce à la couronne le lendemain. En cinq jours, sans avoir pu offrir la moindre résistance, l'Ancien Régime russe s'écroule comme un château de cartes.

De l'abdication de la famille impériale à son massacre Cinq mois cloîtrés

Les quatre grandes-duchesses et le tsarévitch en juin 1917 avec les têtes rasés du fait de la rougeole qu'ils avaient contractée.
Les ouvriers, paysans ou soldats, qui dans leurs nombreuses pétitions au soviet de Petrograd, demandent que des mesures soient prises contre le tsar, sont très peu nombreux. Des soldats du front veulent qu’ils partent, des paysans ressuscitant les mirs se saisissent de ses terres. Même dans les faubourgs où il est surnommé Nicolas le sanglant, on ne crie pas vengeance sur son passage. Les policiers, mais aussi le clergé orthodoxe, les officiers, les propriétaires terriens et même assez étrangement la Douma sont désormais les ennemis du peuple.

Certains hommes politiques modérés essaient de sauver la dynastie en sacrifiant Nicolas. En vain ! Nicolas est arrêté par le gouvernement provisoire. Nicolas II entend répéter à tous ceux qu’il rencontre les termes employés par le représentant du gouvernement provisoire : Savez-vous que désormais le tsar est privé de liberté.
Alexandra est encore en liberté au palais Alexandre avec quelques fidèles, dont le vieux comte Benckendorff, protégés par les gardes à cheval de Novgorod.
L'ex-empereur demande à pouvoir rejoindre sa famille au palais Alexandre et de là à s’exiler jusqu’à la fin de la guerre, pour retourner ensuite à tout jamais en Crimée. Le gouvernement provisoire accède à ses demandes. Kerensky se met d’accord avec Milioukov pour que l’ancien empereur parte pour l'Angleterre, mais le gouvernement provisoire lui offre aussi de choisir entre partir ou demeurer en Russie.

Nicolas II en captivité à Tsarkoie-Selo en 1917

Cependant le 9 mars 1917, la garde du palais Alexandre se retrouve sous l'autorité de contingents révolutionnaires. Personne ne peut plus sortir ou entrer au palais et les lignes téléphoniques sont coupées. Toutefois Kerensky refuse que la famille impériale soit transférée dans une forteresse.
Milioukov, qui se dit monarchiste, malgré une grande campagne britannique en faveur du fidèle allié, veut faire passer l'ancien tsar en jugement et déclare que cela n’est pas possible. Puis c’est la gauche britannique et le roi – son cousin - qui poussent le gouvernement britannique à ne pas lui accorder le droit d’asile.
Peu à peu, les conditions de détention se durcissent. De simples soldats donnent des ordres à l'empereur déchu, malgré les interventions d'officiers et pendant cinq mois ces gardes sont insolents avec ses filles. Le tsar se dit cloîtré avec sa famille comme des prisonniers. Toutefois Kerensky est, semble-t-il, un humaniste, le prince Lvov est monarchiste, comme Milioukov.
Le désordre grandit et le mouvement révolutionnaire se durcit, inquiétant les militaires russes et alliés. La plupart d’entre eux regrettent leur choix et leur soutien à une révolution qui ne bénéficie qu’à l’armée allemande et aux dirigeants bolcheviks.
Ces derniers sont farouchement hostiles au dernier souverain. Ils excitent en permanence la fureur populaire contre le tyran buveur de sang et contre l’Allemande, qui ne sont pas sans rappeler les surnoms du roi Louis XVI et de sa femme.
D'ailleurs, ils évoquent sans cesse le précédent de la fuite et de l'arrestation de Louis XVI à Varennes. Pour empêcher une telle possibilité de retour des Romanov sur la scène de l’histoire, ces personnes redoutables doivent être remises au Soviet .
Nicolas ne peut pas partir de Tsarskoïe Selo, ni se rendre en Crimée. Selon les rares témoins, il lit, jardine, marche et surtout prie pour que sa patrie et son armée restent fidèles à leurs alliés. Il est vêtu de son uniforme tout simple et porte sa croix de chevalier de Saint-Georges sur le cœur.
Les premières vexations se multiplient et les siens comprennent qu’ils ne sont pas tombés seulement au rang de citoyens ordinaires. Ils assistent impuissants à tous les sursauts de la révolution russe et à l’irrésistible avancée des troupes allemandes.
Kerensky les envoie à Tobolsk, Sibérie occidentale, le 31 juillet, soi-disant pour protéger Nicolas des bolcheviks. En réalité, les bolcheviks, pour une fois, se soucient très peu des Romanov, en juillet 1917. Kerensky craint un coup d’État monarchiste qui se servirait du tsar comme étendard, mais, les tentatives monarchistes pour libérer Nicolas sont quasi inexistantes et se limitent à quelques tracts distribués à Madrid, à Nice, à Lausanne et tout de même… à Yalta.
Cependant, Kerensky n’a pas totalement tort. Le général Kornilov est nommé par lui nouveau commandant en chef.
Alors que l’armée se disloque, il incarne un retour à la discipline de fer antérieure : il a déjà donné l’ordre en avril de fusiller les déserteurs et d’exposer les cadavres avec des écriteaux sur les routes, et menacé de peines sévères les paysans qui s’en prendraient aux domaines seigneuriaux.
Ce général, réputé monarchiste, est en réalité un républicain indifférent au rétablissement du tsar, et un homme issu du peuple fils de cosaque et non d’aristocrate, ce qui est rare pour l’époque dans la caste militaire. Avant tout nationaliste, il veut le maintien de la Russie dans la guerre, que ce soit sous l’autorité du gouvernement provisoire ou sans lui. Beaucoup plus bonapartiste que monarchiste. Il redonne néanmoins un peu d’espoir à la famille, à Nicolas et à ses proches.

Affaire Kornilov.La détention à Tobolsk

Le train part le 31 juillet 1917 et arrive le 3 août à Tioumen. De là, le bateau part à Tobolsk Sibérie occidentale.
La ville ne connaît pas d’insurrection d’octobre. La réalité du pouvoir appartient à un comité de sauvegarde, dans lequel les bolcheviks sont très minoritaires. Nicolas et sa famille peuvent se promener en ville avec des gardiens et recevoir des prêtres, mais les conditions de vie sont très difficiles. La maison du gouverneur a été pillée, vandalisée. Nicolas II note :
"Depuis quelques jours, nous recevons du beurre, du café, des gâteaux secs et de la confiture de la part de braves gens qui ont appris que nous avions dû comprimer nos dépenses de nourriture".
Des passants s'arrêtent parfois devant la maison et bénissent la famille impériale en faisant un signe de croix. Les gardes les chassent mollement. Nicolas joue aux dames avec eux. À Tobolsk, le pouvoir bolchévique ne s’est instauré que le 15 avril 1918.
Nicolas regrette son abdication en apprenant avec bien du retard les nouvelles du pays. Dès que les bolcheviks prennent le pouvoir le sort des captifs s’aggrave. Nicolas est contraint d’ôter ses épaulettes.
Ils sont traités désormais comme de véritables prisonniers. Les anciens combattants qui les gardaient sont remplacés par des gardes rouges. Lénine pense qu’il faut exterminer une centaine de Romanov, et en mars 1918 il ne veut pas d’un procès.

L'ex-tsar, Olga, Tatiana et Anastasia pendant leur captivité à Tobolsk en 1917.
Le pouvoir bolchevik considère que l'ancien empereur ne peut être ramené à Kronstadt avant la débâcle des rivières et ainsi à Moscou, la nouvelle capitale, on décide que le problème de l’ex-tsar n’est pas à l’ordre du jour.
Les monarchistes ne sont pas non plus très soucieux du sort de l'ancien monarque. Certes un ex-sénateur, Tougan-Baranovski, achète une maison en face de la résidence du gouverneur et creuse un tunnel, mais il est entouré d’un nombre de personnes limité et ce projet n’est pas terminé quand Nicolas est emmené à Iekaterinbourg. Il est vrai que beaucoup de partisans sont morts au front ou tués par les révolutionnaires.
Tout d'un coup, peut-être du fait de rumeurs d'évasion, Sverdlov estime que le problème des Romanov est désormais à l’ordre du jour. Le 2 mai 1918, le Praesidium du Comité central décide de déplacer les Romanov de Tobolsk à Iekaterinbourg, mais Omsk revendique aussi leur présence. Les parents et la grande-duchesse Marie partent sous bonne garde, pensant être transférés à Moscou pour contresigner le traité de Brest-Litovsk, mais le 7 mai 1918, les trois sœurs et leur frère apprennent qu’ils sont détenus à Ekaterinbourg. Les bolcheviks locaux se sont emparés d’eux, à leur passage dans cette ville. Cette étape du martyre des Romanov est particulièrement affreuse et redoutée à l’avance.

La maison à destination spéciale

En avril 1918, les bolcheviks conduisent le tsar, la tsarine et la grande-duchesse Marie, à Ekaterinbourg dans la maison à destination spéciale. Les trois autres filles du tsar sont restées à Tobolsk pour prendre soin d'Alexis, atteint d'une grave crise d'hémophilie. Ils rejoindront le reste de leur famille un peu moins d'un mois plus tard. Ils sont confiés au commissaire militaire pour l’Oural, Isaac Golochekine, un des compagnons de Lénine, arrivé de Suisse avec lui, mais surtout ami de Sverdlov. Quand Nicolas comprend que sa destination est Ekaterinbourg, il déclare : "J’irai n’importe où, mais surtout pas dans l’Oural." Cette ville est, selon Hélène Carrère d'Encausse, " dans l’Oural rouge, peuplée d’extrémistes—bolcheviks, anarchistes et socialistes-révolutionnaires—qui réclament bruyamment l’exécution du buveur de sang".

La garde de la famille impériale est assurée par des hommes ayant toute la confiance du commissaire Golochekine. Ce sont des ouvriers travaillant dans les usines avoisinantes. Le commandant Avdeïev commande la garde extérieure et intérieure de la maison Ipatiev. C'est un ivrogne au vin mauvais avec un passé de voyou. Il aime humilier ses prisonniers. Violent et borné, il n'adresse la parole à l'ancien monarque qu'en le traitant de buveur de sang.
Le logement du commandant et de dix autres gardes se situe à l'étage réservé à la famille impériale. Cette cohabitation est source pour les membres de la famille impériale de nombreuses vexations. Ils sont les victimes d'incessants quolibets de la part des gardes, de plaisanteries douteuses à l'encontre des jeunes grandes-duchesses, qui couvrent les murs d’inscriptions obscènes et volent tout ce qu’ils peuvent, dont les provisions destinées à l’ancien tsar et ses proches.
Aucune intimité n'est possible les membres de la famille qui sont dans l'obligation de partager cette maison sale et sans aucun confort avec leurs geôliers. Une palissade est élevée autour de la maison Ipatiev. Les vitres sont recouvertes de peinture et les détenus reçoivent l'ordre de laisser leurs portes ouvertes.

Toutefois en juin, la garde est changée avec à sa tête un bolchevik de toujours, Iakov Iourovski, membre du comité exécutif du soviet de l’Oural et surtout membre du collège de la Tcheka. Nicolas II écrit dans journal le 21 juin 1918 : On nous a changé la garde Avdeïev, si désagréable est remplacé par Iourovski… Il nous a pris nos bijoux… et nous les a rapportés dans une boîte qu’il a cachetée en nous priant d’en vérifier le contenu. Puis il nous l’a remise en garde… Iourovski a compris que les gens qui nous entouraient gardaient pour eux la plus grosse partie des provisions qui nous étaient destinées….
Jacob Iourovski est juif, mais les autres tchékistes ne le sont pas, contrairement à ce qui se racontera. Ce sont des étrangers, des Autrichiens, des Hongrois, des Lettons, qui sont tous très peu instruits et ne comprennent donc pas les propos des prisonniers et ne cherchent pas à les comprendre.

En dehors de la maison Ipatiev, la situation de l’État bolchévique se dégrade :

crise diplomatique avec l’Allemagne qui occupe l’ensemble de la Pologne, les pays baltes, une partie de la Russie Blanche, et l’Ukraine ;
débarquement des alliés à Mourmansk et des Japonais à Vladivostok ;
soulèvement de la Légion tchèque et formation d’une armée anti-bolchévique composée de libéraux, de socialistes-révolutionnaires et de monarchiste à Samara, au sud d’Ekaterinbourg.
Il est trop tard pour transférer l’ex-tsar et sa famille dans une zone plus sûre. C’est un problème aigu pour Lénine. Il faut supprimer Nicolas et tous les siens...
Nicolas II déclare à un ami deux jours avant son assassinat : Au fond, je suis déjà mort... mort mais pas encore enterré.

Assassinat de la famille impériale russe.

Avant même son arrivée, le 21 juin 1918 Iourovski reçoit des instructions du soviet de l’Oural concernant les préparatifs pour une prochaine exécution.
Alarmé par l'avance de l’armée blanche, qui approche d’Ekaterinbourg, il reçoit bientôt ce message : "
Informé de la menace que font peser les bandits tchécoslovaques sur la capitale rouge de l’Oural et prenant en considération le fait que le bourreau couronné, en se dissimulant, pourrait échapper à la sentence du peuple, le Comité exécutif, exécutant la volonté du peuple, a décidé de fusiller le ci-devant tsar Nicolas Romanov, coupable d'innombrables crimes sanglants".
Les jours suivants, Iourovski et son second, Ermakov, examinent les terrains du côté de Koptiaki, à dix-huit kilomètres de la ville, afin de trouver un endroit assez discret pour y enterrer les corps et garder secret le lieu de l’inhumation.

Iakov Sverdlov.

Début juillet, l'armée de Koltchak s'approche dangereusement de la ville, où sont enfermés Nicolas II et sa famille. Le Comité central du parti bolchevique, alors favorable à un procès public du dernier des Romanov, envoie à Ekaterinbourg Golechtchekine, un bolchevik parfaitement sûr, pour ramener Nicolas II et sa famille à Moscou et organiser le procès.
Pierre Gilliard raconte dans son livre : Le 4 juillet 1918, le commissaire Yakov Iourovski prit le commandement de la villa Ipatiev. Il emmena avec lui dix hommes, qui seront chargés de l’exécution. Pendant quelques jours, il parcourut la région à cheval pour repérer un endroit sûr où faire disparaître les corps.
Le 12 juillet, les officiers de l'Armée rouge préviennent que la chute de la ville n'est plus qu'une question de jours. Lénine et une partie du Bureau Politique décident alors secrètement de faire assassiner le tsar sans aucune autre forme de procès. Le 16 juillet, il reçoit de Sverdlov, à Moscou, l'autorisation d'abattre toute la famille. L'ancien monarque est peut-être fusillé avec toute sa famille dans la nuit du 17 au 18 juillet 1918, à Ekaterinbourg, une semaine avant que celle-ci ne tombe aux mains des Blancs.
En 1990, Marc Ferro se demande si Lénine n'a pas fait que consentir à une décision prise par le soviet régional de l'Oural qui devait de toute façon prendre une décision des armées blanches et souligne que la décision se limitait au tsar, peut-être au tsarévitch, mais pas aux femmes de la famille Romanov. La population d'Ekaterinbourg accueillit la mort du tsar avec "une stupéfiante indifférence".
Le 16 juillet au soir, Iourovski procura des pistolets à ses hommes. Après minuit, il demanda aux Romanov et à leurs domestiques Evgueni Botkine, Anna Demidova, Ivan Kharitonov et Aloïs Troupp de se préparer à être transférés dans un lieu plus sûr. Tout le monde descendit par les escaliers intérieurs jusqu’au sous-sol. L’ex-tsar portait son fils dans ses bras. Il y avait deux chaises, où s’assirent l’empereur et l’impératrice, Alexis se trouvait sur les genoux de son père, les grandes-duchesses et leurs domestiques se trouvaient debout à côté du couple impérial.
Iourovski, prétextant qu’il allait chercher un appareil photographique pour prouver leur bonne santé auprès de Moscou, alla régler les derniers détails du massacre avec ses hommes de mains, puis il ouvrit la double porte où se trouvaient les prisonniers. Les douze hommes s’alignèrent sur le seuil en trois rangs. Dehors, le chauffeur du camion mit le moteur en marche pour couvrir le bruit des détonations.
Au premier rang des tueurs, Iourovski sortit un papier et se mit à le lire rapidement : Du fait que vos parents continuent leur offensive contre la Russie soviétique, le comité exécutif de l’Oural a pris le décret de vous fusiller.
La fusillade se déchaîna aussitôt, dans le désordre le plus absolu. Il n’était plus question de préséance révolutionnaire : la plupart des soldats visèrent le tsar. Le choc des multiples impacts le projeta en arrière et il s’effondra, mort sur le coup. Alexandra et la grande-duchesse Olga eurent à peine le temps d’esquisser un signe de croix avant de tomber à leur tour, ainsi que Troupp et Kharitonov
Dans la fumée de la poudre qui emplissait la pièce, le tsarévitch effondré par terre, faisait preuve, selon Iourovski, d’une étrange vitalité : il rampait sur le sol en se protégeant la tête de la main. Nikouline, maladroit ou trop énervé, vida sur lui un chargeur sans réussir à le tuer. Iourovski dut l’achever de deux balles dans la tête. Le sort des grandes-duchesses fut encore plus horrible : les projectiles ricochaient sur leurs corsets où elles avaient cousu des bijoux et des pierres précieuses pour les dissimuler aux gardiens.

Iakov Iourovski.

Iourovski dira, plus tard, qu’elles étaient blindées, ce détail, une fois connu, a alimenté les rumeurs des survivants car les bijoux avaient servi de gilets pare-balles, et également celle d’un fabuleux trésor. Anna Demidova fut aussi longue à mourir. Les tueurs avaient vidé leurs armes, mais cela ne suffit pas, car trois des grandes-duchesses étaient encore en vie.
Selon son témoignage, Kabanov alla chercher une baïonnette en forme de couteau d’une Winchester pour les achever. D’autres l’imitèrent.
Les victimes sont au nombre de onze : Nicolas II, sa femme Alexandra Fedorovna, ses quatre filles Olga, Tatiana, Maria et Anastasia, son fils Alexis, le médecin de la famille Ievgueni Botkine, la femme de chambre Anna Demidova, le valet de chambre Alexeï Trupp et le cuisinier Ivan Kharitonov. Une vidéo reconstituant le massacre du tsar et de sa famille permet de mieux comprendre le déroulement des événements.
Aussitôt l’exécution terminée, les corps sont chargés dans un camion et emmenés à un ancien puits de mine, dans le bois de Koptiaki, où ils sont jetés après avoir été dépouillés de leurs vêtements et de leurs bijoux. Iourovski s'avise vite cependant que les Blancs ne tarderont pas à les retrouver. La nuit suivante, aidé d'un autre commando, il repêche les cadavres et les emmène plus loin dans la forêt. À un moment, le camion s'enlise définitivement dans le sentier et il décide de les enterrer sur place. Après avoir fait brûler deux corps, les hommes de Iourovski préparent une fosse commune pour les autres. Ils y installent les corps, les aspergent d’acide sulfurique pour empêcher leur identification s’ils étaient retrouvés, puis remplissent la fosse en plaçant, par dessus, des traverses de chemin de fer.

Deux jours plus tard, Iourovski part pour Moscou, emmenant avec lui les biens des Romanov. Il est également chargé de convoyer jusqu’à la capitale l’or des banques de l’Oural. Il expliquera ses actes dans sa confession du 1er février 1934.

Du massacre à la réhabilitation

Monogramme de Nicolas II de Russie Après le massacre 1918

La destruction totale des restes a pour but d’éviter qu’ils ne deviennent des reliques, mais aussi pour conséquence de permettre à des pseudo-historiens et des escrocs de nier le massacre ou surtout de faire croire à l’existence de survivants. Sverdlov fait biffer la mention concernant la famille sur un tract annonçant le massacre. À Trotski, qui avait soutenu l’idée d’un procès, Sverdlov répond froidement : Nous l’avons décidé ici. Illitch Lénine était convaincu que nous ne pouvions laisser aux Blancs un symbole auquel se rallier. Lénine de son côté nie qu’il soit pour quelque chose dans le meurtre des enfants de Nicolas et des membres de sa famille.
Après la reprise de la ville d'Ekaterinbourg par la légion tchèque, les pièces de la maison où a eu lieu le massacre sont placées sous scellés et le général tchécoslovaque Radola Gajda installe son état-major à l'étage. Son bureau personnel se trouve alors dans la pièce qui avait été affectée au couple impérial. Le 7 février 1919, l'amiral Koltchak, chef des armées blanches, confie l'enquête à Nicolaï Sokolov et Mikhaïl Dieterichs sur la mort de Nicolas II et de sa famille. Le juge Sokolov découvre dans un puits de mine, dont parlent aussi les bourreaux, des vêtements et des objets personnels, dont six buscs de corsets de femme, appartenant aux six victimes féminines.

Controverses

Controverses sur la mort de la famille impériale russe.
Le sort de la famille impériale reste pendant longtemps sujet à controverses : si le juge Sokolov conclut immédiatement au massacre collectif et à l'incinération des corps, diverses personnes contestent ses conclusions. Le mythe de l’immense fortune impériale dormant dans des coffres étrangers ferait fantasmer des journalistes qui écriraient, d'après Hélène Carrère d'Encausse, des ouvrages dénués de sérieux, à partir de rumeurs répandues dans la région.
Ainsi en serait-il de Marina Grey, fille du général Denikine, qui tenterait de démontrer la survie courte -limitée à quelque mois ou aux quelques années de la guerre civile russe- d'une partie de la famille impériale. Seuls le tsar, le tsarévitch et les quatre membres de l'entourage impérial auraient été exécutés.

Confirmation et inhumation Dernière demeure du tsar.

Église "sur le sang" construite sur le lieu de la villa Ipatiev, détruite en 1977 par Boris Eltsine, à Ekaterinbourg.
En 1990, les corps de la famille impériale sont retrouvés et exhumés, puis identifiés par une analyse ADN. Deux corps manquent pendant un temps, celui du tsarévitch Alexis, 13 ans, et celui de l'une des filles, Marie : d'après le rapport de Yourovsky, qui dirige l'exécution en 1918, ces deux corps ont été brûlés.
Le 17 juillet 1998, Nicolas II est inhumé avec sa famille sauf les deux corps non retrouvés dans la Cathédrale Pierre-et-Paul à Saint-Pétersbourg, ainsi que le docteur Ievgueni Botkine, médecin de la famille impériale, et leurs domestiques : Anna Demidova, Ivan Kharitonov et Alexeï Trupp. Ils sont inhumés en présence de plus de cinquante membres de la famille Romanov et de leurs proches parents, en particulier le grand duc Nicolas Romanovitch de Russie, chef de la maison impériale de Russie.
Sont également présents aux funérailles : Constantin Melnik petit-fils du docteur Ievgueni Botkine, H. Kharitonov petit-fils du cuisinier Ivan Kharinotov, Natalia Demidova petite-nièce de la femme de chambre Anna Demidova. En revanche sont absents le patriarche de Moscou Alexis II, la reine d'Angleterre, cousine du tsar.
Les corps auparavant introuvables des deux enfants du dernier tsar, Marie, 19 ans et Alexis, 13 ans, semblent avoir été retrouvés en 2007 dans une forêt de l'Oural. Le 25 juin 2008, les tests ADN menés par une équipe de scientifiques russes démontrent que les ossements sont bien ceux de l'héritier du tsar et de l'une de ses filles.
Le 30 avril 2008, Édouard Rossel, gouverneur de l'oblast de Sverdlovsk, déclare Le plus grand laboratoire génétique des États-Unis a confirmé leur identité, les corps retrouvés en août 2007, sont bien les corps des deux enfants du tsar Nicolas II, la princesse Maria et le tsarévitch Alexis ... Nous avons à présent retrouvé la famille au grand complet.

Canonisation

De gauche à droite : les grandes-duchesses Maria, Tatiana, Anastasia, Olga et le tsarévitch Alexis en 1910.
Canonisation des Romanov.
Le 14 août 2000, au vu de leur martyre, de la vénération populaire dont ils font l'objet et des miracles qui sont rapportés les concernant, Nicolas II et sa famille sont canonisés par l'Église orthodoxe de Russie, et inscrits dans le martyrologe de l'Église orthodoxe russe. Saint-tsar Nicolas est vénéré le 17 juillet, le lieu de pèlerinage est situé à Ekaterinbourg en l'église nouvellement bâtie sur le lieu où furent massacrés Nicolas II et sa famille en 1918.

Réhabilitation

Après plusieurs rejets de la plainte et des appels déposés par l'avocat de la grande-duchesse Maria Vladimirovna de Russie, la Cour suprême de Russie avait statué en novembre 2007 que Nicolas II et sa famille ne pouvaient pas être réhabilités, arguant de l'absence du verdict émis par les bolcheviks qui avaient condamné à mort la famille impériale. Mais, en octobre 2008, le Présidium de la Cour suprême a reconnu les actes de répression contre Nicolas II et sa famille comme injustifiées et a décidé de les réhabiliter. 90 ans après leur exécution sommaire, la justice russe reconnaît que le dernier tsar de Russie et sa famille ont été victimes du bolchevisme.
Boris Gryzlov, président en exercice de la Douma d'État de Russie depuis 2003, a condamné le 7 juin 2008 le massacre de la famille impériale, le qualifiant de crime du bolchévisme.

Divers

La fortune personnelle de Nicolas II était colossale. D'après le blog financier Celebrity Networth, il serait le cinquième homme le plus riche de tous les temps111.

Distinctions

1894: Ordre de Saint-André :
1894: Ordre de Saint-Alexandre Nevski :
1896 : Grand-croix de la Légion d'honneur remise par le Président Félix Faure
Ordre de l'Aigle blanc :
Ordre de Saint-Georges 4e classe :
Ordre de Saint-Vladimir 4e classe :
Ordre de Sainte-Anne 1re classe :
Ordre de Saint-Stanislas :
Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade :
Chevalier Grand Croix de l'Ordre de la Couronne d'Italie :
Chevalier de la Grand Croix de Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare:
Chevalier de l'Ordre du Bain :
Chevalier de l'Ordre de la Jarretière :
Ordre royal de Victoria :
Ordre de la Toison d'or :
Ordre de l'Étoile de Roumanie :
Ordre de la maison royale de Chakri :
Commandeur de l'Ordre du Soleil Levant 1re classe :
Chevalier Grand Coix de l'Ordre du Sauveur :
Grand cordon de l'Ordre de Léopold :
Collier de l'Ordre de la Croix du Sud :
Ordre de l'Aigle noir :

Généalogie

Nicolas II et le roi d'Angleterre George V, qui étaient cousins germains par leurs mères, se ressemblaient à un tel point qu'ils étaient souvent confondus l'un avec l'autre. Le duc de Kent actuel ressemble également beaucoup à Nicolas II.

Ainsi, au lendemain de la Révolution russe et du massacre de la famille impériale, un jour que le roi Georges V parut dans la pièce où se trouvait la grande-duchesse Xenia Alexandrovna, sœur de Nicolas II, entourée de ses serviteurs, ces derniers se méprirent sur l'identité de la personne et se jetèrent aux pieds du souverain britannique croyant que Nicolas II était ressuscité.

Ascendance de Nicolas II

Nicolas II appartient à la première branche de la Maison d'Oldenbourg-Russie (Holstein-Gottorp-Romanov), issue de la première branche de la Maison d'Holstein-Gottorp, elle-même issue de la première branche de la Maison d'Oldenbourg.

Ascendance de Nicolas II

Culture populaire
Nicolas II et sa famille au cinéma

Poster du film Darkest Russia
La vie et la mort du tsar et des siens ont inspiré beaucoup de films, la plupart inédits en France :

The Fall of the Romanoffs (1917)
Rasputins Liebesabenteuer (1928)
Arsenal, la révolte de janvier à Kiev, an 1918 (1929)
1914, die letzten Tage vor dem Weltbrand (1931)
Anastasia l'ultima figlia dello zar (1956)
Anastasia (1956)
L'ultimo zar (Les nuits de Raspoutine) (1960)
Nicolas et Alexandra (1971)
La Chute des aigles (Fall of Eagles) (1974) Miniserie TV
Anastasia: Il mistero di Anna (1986) Film TV
L'assassino dello zar (Careubijca) (1991)
Anastasia (1997) Film d’animation
Les Romanov : une famille couronnée (2000)
L'Arche russe (2002)
Bednaja Nastja (2003) Série TV
Engineering an Empire, (2006)
Amiral (8 octobre 2008), une superproduction cinématographique russe Amiral, à la gloire d’Alexandre Vassilievitch Koltchak, comme le titre Euronews, et qui obtient un succès record dans toute la Russie.

Nicolas II et sa famille dans la littérature

Jacqueline Monsigny, Les filles du tsar, Marie ou les tourbillons du destin, Paris Michel Lafon, 2003.
Franck Ferrand, L'ombre des Romanov, Paris, XO Edtions, 2010.
Steve Berry, Le Complot Romanov, États-Unis, Le Cherche midi, 2011.
Marc Ferro, Nicolas II, France, Petite bibliothèque Payot 1990.
Luc Mary, Les derniers jours des Romanov, éditions de l'Archipel,‎ 2008
Agnès Michaux, Le Témoin, Flammarion, Paris, 2009.
Michel Wartelle, L'Affaire Romanov ou le mystère de la maison Ipatiev, Louise Courteau éditrice, 2008, Québec, Canada
Précédé parNicolas IISuivi par
Alexandre III
Empereur de Russie
1894-1917

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Aujourd'hui l'Eglise célèbre la mémoire de l'Empereur Nicolas II et de la famille impériale


Le 17 juillet 1918, le Tsar Nicolas II et tous les membres de sa famille, retenus prisonniers par les bolcheviks, sont assassinés sans jugement à Ekaterineburg, à l’est de l’Oural.

Le Tsar aura régné sur la Russie de 1894 à 1917. Après avoir abdiqué en mars 1917, il s’était vu refuser le droit d’asile par les Britanniques. Relégué en Sibérie, il sera fait prisonnier par les bolcheviks. Il fut d’abord détenu au palais Tsarkoïe Selo, puis près de Tobolsk. La progression, en juillet 1918, des forces contre-révolutionnaires fit craindre aux Soviets que Nicolas ne soit libéré ; lors d’une réunion secrète, une sentence de mort fut prononcée pour le tsar et sa famille. Ils furent tués avec leurs serviteurs dans une cellule à Ekaterinbourg, dans la nuit du 16 juillet.

Pierre Gilliard, né en 1879 et mort le 30 mai 1962 à Lausanne était le précepteur des enfants du Tsar Nicolas II : les grandes-duchesses Olga, Tatiana, Maria, Anastasia et le tsarévitch Alexei. Gilliard raconte dans son livre : "Le 4 juillet 1918, le commissaire Yakov Yourovski prit le commandement de la villa Ipatiev. Il emmena avec lui dix hommes, qui seront chargés de l’exécution. Pendant quelques jours, il parcouru la région à cheval pour repérer un endroit sûr où faire disparaître les corps. Le 16 juillet au soir, Yourovski procura des pistolets à ses hommes. Après minuit, il demanda aux Romanov et à leurs suivants: Evgueni Botkine, la femme de chambre Anna Demidova, Ivan Kharitonov et Aloïs Troupp - de se préparer à être transférés dans un lieu plus sûr.

Tout le monde descendit par les escaliers intérieurs jusqu’au sous-sol. L’ex-tsar portait son fils dans ses bras. Il y avait deux chaises, où s’assirent l’empereur et l’impératrice, Alexei se trouvait sur les genoux de son père, les grandes-duchesses et leurs suivants se trouvaient debout à côtés du couple impériale. Yourovski, prétextant qu’il allait chercher un appareil photographique pour prouver de leur bonne santé auprès de Moscou, alla régler les derniers détails du massacre avec ses hommes de mains. Puis il ouvrit la double porte où se trouvaient les prisonniers. Sur le seuil, les douze hommes s’alignèrent sur trois rangs. Dehors, le chauffeur du camion mit le moteur en marche pour couvrir le bruit des détonations. Au premier rang des tueurs, Yourovski sortit un papier et se mit à le lire rapidement : "-Du fait que vos parents continuent leur offensive contre la Russie soviétique, le comité exécutif de l’Oural a pris le décret de vous fusiller."

La fusillade se déchaîna aussitôt, dans le désordre le plus absolu.
Il n’était plus question de préséance révolutionnaire : la plupart des exécuteurs visèrent le tsar. Le choc des multiples impacts le projeta en arrière et il s’effondra, mort sur le coup. Alexandra et la grande-duchesse Olga eurent à peine le temps d’esquisser un signe de croix avant de tomber à leur tour, ainsi que Troupp et Kharitonov. Le massacre prit rapidement un tour dantesque. Dans la fumée de la poudre qui emplissait la pièce, le tsarévitch effondré par terre, faisait preuve, selon Yourovski, d’une "étrange vitalité" : il rampait sur le sol en se protégeant la tête de la main. Nikouline, maladroit ou trop énervé, vida sur lui un chargeur sans réussir à le tuer. Yourovski dut l’achever de deux balles dans la tête. Le sort des grandes-duchesses fut encore plus horrible : les projectiles ricochaient sur leurs corsets où elles avaient cousu des bijoux et des pierres précieuses pour les dissimuler aux gardiens. Yourovski dira, plus tard, qu’elles étaient "blindées". (Ce détail, une fois connu, a alimenté les rumeurs des survivants car les bijoux avaient servi de gilets pare-balles, et également celle d’un fabuleux trésor.) Anna Demidova fut aussi très longue à mourir.

Les tueurs ont vidés leurs armes mais cela ne suffi sa pas, trois des grandes-duchesses étaient encore en vie. Selon son témoignage, Kabanov alla chercher une baïonnette en forme de couteau d’une Winchester pour les achever. D’autres l’imitèrent. Les corps ensanglantés furent emmenés en camion dans une clairière, près du village de Koptiaki. Ils furent arrosés d’acide sulfurique, brûlés et démembrés avant d’être ensevelis sous un chemin forestier".

En 1990, les corps du Tsar, de l’impératrice et de trois de leurs filles Olga, Tatiana et Anastasia furent retrouvés. Manquaient les corps de la grande-duchesse Maria et du tsarévitch Alexei ceux-ci ont été probablement retrouvés en juillet 2007.


La Canonisation du Tsar russe Nicolas II


Quatre-vingts ans plus tard, jour pour jour, les restes des Romanov ont été ensevelis dans la nécropole impériale de la cathédrale Pierre et Paul, à Saint-Pétersbourg. Le souverain, son épouse Alexandra, leurs filles Tatiana, Olga, Maria, Anastasia et le tsarévitch Alexeï, ont rejoint au panthéon des saints du calendrier orthodoxe les trois autres dirigeants de l’État russe à y figurer : Vladimir le Grand, qui a christianisé la Russie 988, Daniil, chef de la principauté de Moscou et Dimitry Donskoï, qui vaincu les Tatars.

Nicolas II et la famille impériale font partie des centaines de ’martyrs du communisme’ que le patriarche de Moscou, Alexis II, a décidé de canoniser en 2000. Avec le soutien de l’Etat, l’Eglise orthodoxe, où nationalistes et conservateurs l’emportent sur les progressistes, retrouve toute sa place dans la société russe.

Ils étaient dans la légende, ils sont entré dans l’Histoire sainte. Le 19 août, en la fête de la Transfiguration, Nicolas II, dernier tsar de Russie, et la famille impériale assassinée à Ekaterinbourg Oural par les bolcheviks, dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, ont été élevés sur les autels.

Le dernier des Romanov, sa femme Alexandra Fedorovna et leurs cinq enfants, Alexis, Olga, Tatiana, Maria et Anastasia, ont été canonisés. Leur nom est associé à celui des centaines de « martyrs » du communisme que l’Eglise orthodoxe de Russie.

Ce n’est pas sa conduite des affaires de l’Etat qui vaut à Nicolas II cette canonisation, mais sa mort. « Le dernier tsar a refusé l’exil. Il est resté jusqu’au bout fidèle à sa patrie. Sa correspondance prouve qu’il était prêt à mourir en chrétien », assure au monastère Saint-Daniel, siège du patriarcat russe, le Père Hilarion Alfeyev.

Le patriarche Alexis II, qui avait contesté l’authenticité de la dépouille des Romanov inhumée en 1998 à Saint-Pétersbourg et repoussé les rumeurs de canonisation, a cédé aux pressions populaires et nationalistes.

S’il fallait un signe de la fierté retrouvée de l’Eglise russe, il est là. L’enthousiasme religieux qui a suivi la chute de l’Union soviétique est retombé, mais 80 % des Russes se définissent comme orthodoxes : dix mille paroisses ont été rouvertes, des églises, des monastères par centaines reconstruits, ses deux académies de formation du haut clergé, à Sergueï Possad, ex-Zagorsk, et Saint-Pétersbourg restaurés.

’Les derniers jours des Romanov’

Mais, le 22 janvier 2008, l’ADN a parlé. La sinistre forêt de Koptiaki vient de livrer son dernier mystère... C’est le récit de cette enquête scientifique et historique que livre Luc Mary... Juin 1918.

" L’ange approche ", écrit dans son journal intime Alexandra, dernière impératrice de Russie, après quinze mois de captivité. Cet ange, un envoyé de Lénine, est un exterminateur dont l’épée s’abat un mois plus tard sur la tsarine, son époux Nicolas II, leurs quatre filles et l’unique héritier du trône, le tsarévitch Alexis, un adolescent de treize ans. La révolution bolchevique vient de tomber le masque. Y a-t-il des survivants ? Une semaine seulement après la mise à mort du 17 juillet 1918, les armées blanches ne trouvent à Ekaterinbourg que cendre et destruction. Quant au lieu présumé de l’inhumation, une mine en forêt, on n’y découvre aucun corps. Démembrés, dispersés, brûlés et enterrés, les restes des derniers Romanov demeureront introuvables jusqu’à la chute de l’URSS, donnant cours aux plus folles rumeurs. Il y aura presque autant de grandes-duchesses qu’il y eut de Louis XVII...
Mais, le 22 janvier 2008, l’ADN a parlé. La sinistre forêt de Koptiaki vient de livrer son dernier mystère... C’est le récit de cette enquête scientifique et historique que livre Luc Mary, mais aussi la chronique d’un régicide annoncé : celui d’un tsar faible et influençable, promis à la chute dès le sacre, et dont la Révolution aura fait un martyr, puis un saint dont nul n’imaginait que les reliques seraient un jour vénérées sous les fenêtres de son ancien palais...

Liens
http://youtu.be/JMWeG_pGEdE Premier film sur les Romanov
http://youtu.be/y6UOwNLDA-U Dossiers secrets su la mort des Romanov
http://youtu.be/1qMVKqCUWlg Enquète sur la mort du Tsar et de sa famille(l'ombre d'un doute)
http://youtu.be/rMFFxfAS0MM Enquète sur la mort de Raspoutine l'ombre d'un doute
http://www.youtube.com/watch?v=BrB-W2 ... E6&feature=share&index=32 Les Romanov


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Posté le : 18/05/2014 21:14

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Nicolas II empereur de Russie 1ère partie
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Le 18 mai 1868 -6 mai 1868 C.J.- au palais de Tsarskoïe Selo, Pouchkine

près de St Pétersbourg, naît Nicolas II Romanov de Russie


en russe : Николай Александрович Романов, Nikolaï Aleksandrovitch Romanov, de la dynastie des Romanov, et assassiné, à 50 ans, avec toute sa famille le 17 juillet 1918 à Ekaterinbourg, est le dernier empereur de Russie, roi de Pologne et grand-prince de Finlande du 1er novembre 1894 – 15 mars 1917 soit 22 ans, 4 mois et 14 jours, son Couronnement a lieu le 26 mai 1896, il avait pour prédécesseur Prédécesseur Alexandre III, puis lui succedera le système communiste après l'abolition de la monarchie, Gueorgui Lvov sera le chef du gouvernement provisoire. Il appartient dynastie des Romanov, dont l'Hymne royal est "Dieu, garde le tsar Boje, tsaria khrani".
Sa sépulturese trouve à la Cathédrale Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg, son père est Alexandre III, sa mère Dagmar de Danemark, il se marie avec Alix de Hesse-Darmstadt avec qui il aura 5 enfants : Olga N. Romanova, Tatiana N. Romanova, Maria N. Romanova, Anastasia N. Romanova, Alexis N. Romanov, Héritier Gueorgui A. Romanov
Mikhaïl A. Romanov et tsarévitch Aleksei N. Romanov

Fils aîné d'Alexandre III, il lui succède en 1894 et condamne dès 1895 les rêves insensés des délégués des zemstvos, qui demandaient la poursuite des réformes entreprises par Alexandre II. Il se déclare alors décidé à maintenir le principe de l'autocratie de façon aussi énergique et immuable que son inoubliable père ». Ainsi, Nicolas II, que l'on a accusé d'irrésolution ou de faiblesse, défendra avec obstination ses prérogatives de tsar autocrate. Très attaché à son épouse, Alexandra Fiodorovna, avec qui il aura quatre filles et un fils, le tsarévitch Alexis né en 1904, il vit le plus souvent à Tsarskoïe Selo, se soustrayant le plus possible à la vie publique.
Ni par son éducation ni par son tempérament, Nicolas II n'est préparé à la tâche écrasante de gouverner un immense empire agité depuis un demi-siècle par les mouvements sociaux et politiques les plus divers. De caractère timide, aux goûts modestes et bourgeois, préférant la vie familiale, il reçoit l'éducation limitée d'un officier de la garde. Le 26 novembre 1894, il épouse Alice, princesse de Hesse, qui prend le nom d'Alexandra Feodorovna, dotée d'un caractère plus fort, mais morbide, tombant facilement sous la coupe des charlatans spiritualistes, en particulier de Raspoutine, qui possédait le don d'arrêter l'hémophilie du tsarévitch. Incapable de choisir de bons collaborateurs et aussi de comprendre qu'il fallait modifier le système autocratique, il ne peut se résoudre à renoncer au pouvoir absolu, tout en manquant en même temps de la volonté et de la personnalité nécessaires pour l'imposer.
Dès son avènement, Nicolas II, tout comme son père, proclame son intention de ne pas libéraliser le régime. Poussé par ses conseillers, il s'engage en Asie dans une politique ayant pour dessein de faire de la Russie une grande puissance eurasienne. Mais l'issue malheureuse de la guerre russo-japonaise provoque la première révolution de 1905.
Le 3 mars 1905, le tsar accepte à contrecœur la convocation d'une assemblée consultative, la Douma. Le 30 octobre 1905, il signe le manifeste établissant un régime constitutionnel ; mais, dès que le danger immédiat est écarté, il retire progressivement les pouvoirs à la Douma et favorise les groupements d'extrême droite, telle l'Union du peuple russe.
Pendant la guerre, de 1914 à 1917, il intervient maladroitement, sous la pression de Raspoutine, dans les nominations des généraux et des ministres. Vers la fin de la guerre, marquée par des défaites successives dont Nicolas II est rendu responsable par toutes les couches de la population, y compris par ses proches, des émeutes éclatent à Petrograd ; la Douma et l'armée réclament son abdication.
Le 15 mars 1917, à Pskov, le tsar renonce au trône en faveur de son frère Michel, qui refuse aussitôt la couronne. Arrêté par le gouvernement provisoire, il est assigné avec sa famille à résidence surveillée à Tsarskoïe Selo, puis transféré à Tobolsk. En avril 1918, il est dirigé avec sa famille à Ekaterinbourg Sverdlovsk de 1924 à 1991. Dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, sur l'ordre de Sverdlov, Nicolas II est exécuté avec sa famille et quelques proches dans une cave ; leurs corps furent brûlés et les restes jetés dans un puits de mine.

Le 14 août 2000, le Saint-Synode de l'Église orthodoxe décide de canoniser Nicolas II et la famille impériale. Les cérémonies ont lieu à Moscou le 20 août.

Nicolas II est tsar de toutes les Russies, de 1894 à 1917. Il connaît de nombreux surnoms suivant les époques : Nicolas le Pacifique, du temps de son règne, puis les Soviétiques le baptisent Nicolas le Sanguinaire, mais de nos jours la tradition populaire orthodoxe le décrit comme un saint digne de la passion du Christ.
Sous son règne et celui de son père, la Russie connaît un essor sans précédent d'un point de vue économique, social, politique et culturel.
Les serfs sont libérés pendant le règne de son grand-père Alexandre II et les impôts sont allégés. Le premier ministre Piotr Stolypine réussit à développer une classe de paysans riches, les koulaks.
La population triple et la Russie, avec 175 millions d'habitants, devient la troisième ou quatrième puissance économique mondiale et possède le premier réseau ferroviaire après les États-Unis et le Canada. Le rouble devient une monnaie convertible et outre un nombre important de marchands et d'industriels, l'Empire possède désormais ses propres financiers. Ils sont souvent des mécènes. Sur le plan culturel, la Russie connaît alors un Âge d'argent, et prend la deuxième place dans le domaine de l'édition de livres.
De nouvelles universités, des écrivains, sculpteurs, peintres, danseurs… sont à l'époque connus dans le monde entier. Selon Alexander Gerschenkron, nul doute qu'au train où croissait l'équipement industriel pendant les années du règne de Nicolas II, sans le régime communiste, la Russie eût déjà dépassé les États-Unis.
Nicolas II gouverne de 1894 jusqu'à son abdication en 1917. Il ne réussit pas à mettre fin à l'agitation politique de son pays ni à mener les armées impériales à la victoire pendant la Première Guerre mondiale. Son règne se termine avec la révolution russe de 1917, pendant laquelle lui et sa famille sont emprisonnés d'abord dans le palais Alexandre à Tsarskoïe Selo, puis plus tard dans la maison du gouverneur à Tobolsk, et finalement dans la villa Ipatiev à Ekaterinbourg. Nicolas II, son épouse, son fils, ses quatre filles, le médecin de famille, son domestique personnel, la femme de chambre et le cuisinier seront ensuite assassinés par les bolcheviks dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918.

Sa vie

Le 6 mai 1868 naît Nicolas Alexandrovitch Romanov en transcription universitaire, Nikolaj Aleksandrovič Romanov, fils d'Alexandre III et de Marie Feodorovna 1847-1928, fille de Christian IX roi du Danemark. Il est le premier des cinq enfants du couple impérial : Alexandre 1869-1870, Georges 1871-1899, Michel 1878-1918

Nicolas et ses plus jeunes frères sont élevés à la dure : des lits de camp, un ameublement simple, des icônes de la Vierge et de l'enfant Jésus. Leur grand-mère Marie Alexandrovna introduit les coutumes britanniques en matière d'éducation chez les Romanov : gruau pour le déjeuner, bains froids, abondance d'air frais… Leur mère est brillante, enjouée, aimant la vie en société, les bals et les fêtes et elle leur donne le goût du divertissement et de la vie mondaine, mais elle ne s’occupe guère d’eux et c’est leur père, rude et bourru, qui monte dans leurs chambres pour les câliner.
Le 1er/13 mars 1881, Nicolas assiste à la brève agonie de son grand-père, l'empereur Alexandre II de Russie, dont un attentat a arraché les jambes et défiguré le visage. Or cet attentat survient alors même qu'Alexandre II, poursuivant sa politique réformatrice, s'apprêtait à faire de grandes réformes. Nicolas devient tsarévitch. Pour des raisons de sécurité, le nouvel empereur et sa famille s'installent au palais de Gatchina en dehors de la ville.
À l'adolescence, le tsarévitch a déjà un caractère sérieux et réservé, respectueux des conseils de ses précepteurs et obéissant aux ordres de son père6. Alexandre III confie l'éducation de son fils à des hommes issus de son gouvernement, parmi lesquels le procureur du Saint Synode, Constantin Pobiedonostsev, le général Danilovitch, le ministre des finances Bunge, totalement pénétrés de la nécessité d'un pouvoir impérial fort.
En 1884, à l'âge de seize ans, il rencontre pour la première fois la princesse Alix de Hesse-Darmstadt, l'une de ses cousines allemandes, âgée de douze ans, dont il tombe amoureux. Toutefois la perspective d'un possible mariage avec une princesse allemande contrarie aussi bien le tsar que la tsarine, et Alexandre III ordonne à Nicolas Alexandrovitch d'abandonner tout espoir de se marier avec une Allemande.
Le futur empereur mesure 1,73 m. Cheveux châtains avec des yeux bleus, il est mince et bien de sa personne selon ses contemporains. C'est un excellent danseur, patineur et cavalier et il a le goût de la chasse. Il parle plusieurs langues, dont le français, mais la politique est pour lui une corvée.
De 1885 à 1890, il fréquente la faculté de sciences politiques et économiques de l'université de Saint-Pétersbourg, devient colonel de la Garde impériale et suit aussi les cours de l'Académie d'État. Les journaux intimes du jeune Nicolas montrent son enthousiasme pour la vie de caserne, pour les parades, les revues, et la vie des jeunes soldats de la capitale. L'empereur, cependant, ne fait rien pour lui enseigner l'art de gouverner. Il veut en faire un juriste, un officier et le meilleur représentant de la grande Russie et de l'illustre famille des Romanov auprès des cours européennes. Le futur premier ministre Serge Witte propose à Alexandre III de nommer le tsarévitch Nicolas président des travaux du Transsibérien. L'empereur refuse : Connaissez-vous bien le tsarévitch ? A-t-il jamais réussi à parler sérieusement avec vous ? Il est encore un enfant dans tout et pour tout, il juge les choses en mode enfantine. Comment serait-il capable de présider un comité ? L'homme d'État lui réplique qu'il ne sera là que pour présider, pas pour comprendre.
Le 23 octobre 1890, il appareille sur un croiseur russe et fait une tournée officielle en Grèce, en Égypte, aux Indes, dans le sud-est asiatique, en Chine et au Japon. Il est accompagné de son frère Georges et de son oncle, futur Georges Ier de Grèce. Pendant son séjour au Japon, le tsarévitch reçoit un coup de sabre d'un mari outragé par les avances que Nicolas aurait faites à sa jeune épouse. Le tsarévitch doit revenir dans son palais en traversant la Sibérie. Il revient d'Asie avec un grand mépris pour les Japonais, qu’il appelle les singes et il est plus que jamais assuré de son amour profond et sincère pour le paysan russe : le meilleur des êtres humains.
À son retour, son père lui conseille de s'amuser et va jusqu'à favoriser une relation du tsarévitch avec la première danseuse du Théâtre Marie, Mathilde Kschessinska. Il rompt toutefois rapidement sa relation avec la Kchessinskaïa.
Au début des années 1890, la santé de l'empereur Alexandre III se dégrade. Comme Nicolas est tombé amoureux de la cousine de Guillaume II, il obtient le consentement à son mariage avec Alix, malgré l'insistance de ses parents à le marier à la princesse Hélène d'Orléans, fille de Philippe d'Orléans 1838-1894 et ainsi renforcer l'alliance franco-russe. Le 8 avril 1894, Nicolas Alexandrovitch et Alix de Hesse-Darmstadt se fiancent officiellement au château de Cobourg, en présence de leurs familles, parmi lesquelles on pouvait compter l'empereur Guillaume II et la reine Victoria, grand-mère commune à la fois de la fiancée et du Kaiser.
Avant de mourir, son père l'exhorte : "Manifeste ta propre volonté, ne laisse pas les autres oublier qui tu es. "
Nicolas II succède à Alexandre III, le 1er novembre 1894.

Premières années de règne Mariage

Le nouvel empereur s'interroge : Que va-t-il nous arriver à moi et à toutes les Russies11?. Il avoue : Non, je ne suis pas prêt à être un tsar. Je n'ai jamais voulu l'être. Je ne sais rien sur ce qu'il doit faire pour gouverner. Je n'ai pas la moindre idée de comme on parle aux ministres. Pendant un certain temps, il se contente d'imiter son père, mais il consacre beaucoup plus d'attention aux détails de l'administration que ce dernier.
Protestante, sa fiancée se convertit avec réticence à l'orthodoxie. Le Kaiser, leur cousin, s’entremet avec succès. Il veut renouer l’entente des trois empereurs. Le 26 novembre 1894, Nicolas II épouse la princesse Alix de Hesse-Darmstadt 1872-1918, fille du grand-duc Louis IV de Hesse et de la grande-duchesse, née princesse Alice d'Angleterre 1843-1878. Elle est connue en Russie sous le nom d'Alexandra Féodorovna. Les cérémonies de mariage obéissent à un rite multiséculaire.
Nicolas II et Alexandra ont cinq enfants : un fils, le tsarévitch Alexis Nikolaïevitch 1904-1918 et quatre filles, Olga 1895-1918, Tatiana 1897-1918, Maria 1899-1918 et Anastasia 1901-1918. Il existe de nombreuses photos du mariage, du couple et de ses enfants, qui forment une famille très unie. Les cinq enfants ont pour précepteur Pierre Gilliard.

Couronnement

Le 26 mai 1896 est le jour de son sacre comme empereur et autocrate de toutes les Russies, Божию Милостию, Император и Самодержец Всероссийский et Basileus de l'Église Orthodoxe russe. Des images d'actualités de l'époque montrent le couronnement de Nicolas II de Russie. Le rituel est inspiré de Byzance et a lieu à Moscou, la troisième RomeL. À Moscou, se trouvent les corps de ses ancêtres et cette grande ville outre qu’elle est le centre de l’Empire Rossia incarne la tradition Rous, l’ancienne Russie. Se conformant aux précédents couronnements, Nicolas II fait une entrée triomphale dans la ville de Moscou, sur un cheval blanc, suivi des deux impératrices.
Le jour de cette cérémonie très importante, une bousculade se produit dans la foule au champ de Khodinka, provoquant la mort de plusieurs centaines de personnes qui sont piétinées. Le tsar pense annuler les cérémonies officielles, mais il n’ose se décommander au bal du comte de Montebello, l’ambassadeur français. Il y paraît donc, blême et anxieux. Et à peine sorti de cette fête gâchée, il se rend au chevet des blessés. En raison de cette catastrophe et de la participation du tsar au bal, le peuple va se mettre à haïr la tsarine qu’il surnomme l’Allemande. Or, tous ceux qui vont la rencontrer vont rapidement se rendre compte qu’elle déteste l'Empire allemand et parle en anglais, sa langue maternelle.

Couronnement de Nicolas et d'Alexandra.

Mal préparé à assumer ses fonctions, Nicolas II est généralement considéré par les historiens comme un homme n'ayant ni l'imagination créatrice, ni l'énergie de concevoir un autre ordre. Il subit constamment l'influence de son épouse. Il rêve d'une existence bourgeoise avec elle et leurs enfants et de parties de tennis ou de bains dans les eaux glacées de la Baltique. D'ailleurs trois jours après son mariage, il écrit dans son journal : Avec Alix je suis immensément heureux. Dommage que les affaires d'État me prennent tant de temps. Je préfèrerais passer avec elle toutes ces heures. Le tsar semble parfaitement inconscient des intrigues de la cour, de sa dépravation et de l'affairisme de certains de ses conseillers. Peu capable de refus, il est trop délicat et bien élevé pour se déterminer grossièrement et, plutôt que refuser, préfère se taire. Son épouse écrit à la fin de sa vie en 1917 à une amie :
" Si vous saviez au prix de quel effort il a pu vaincre en lui cette propension à la colère, propre à tous les Romanov !... Le plus magnifique des vainqueurs est celui qui se vainc lui-même ".
En dépit d'une visite au Royaume-Uni avant son accession, où il s'intéresse au fonctionnement de la Chambre des communes, Nicolas II est opposé au parlementarisme, et même à une extension des pouvoirs des assemblées locales, les zemstvos. Il défend le principe de l'autocratie absolue. Au mois de janvier 1895, il expose clairement son programme : il est le dépositaire d’une tradition, celle des Romanov, et l’autocratie est un principe sacré, légitimé par des lois qui ne sont pas temporelle. Il répète aux Russes : Vous avez formulé des rêves insensés.

Affirmation de l'autocratie

Nicolas II veut conserver l'organisation centralisée du pouvoir, qui avait permis de conserver la stabilité gouvernementale. Parmi ses principaux collaborateurs, figurent des hommes jadis proches conseillers d'Alexandre III, comme le procureur du Saint Synode, Constantin Pobiedonostsev, ancien précepteur de ce dernier, les ministres de l'Intérieur, Ivan Goremykine de 1895 aux 1899 et le comte Plehve de 1902 à 1904, le chef de la police de Saint-Pétersbourg, Dimitri Feodorovitch Trepov de 1896 à 1905. Le choix de son cabinet annonce quelles vont être les orientations politiques des premières années du règne du jeune Nicolas II.
Totalement novice dans l'art de gouverner un État, il arrive au trône en appliquant les doctrines conservatrices apprises de Pobiedonostsev. Il a des idées toutes-faites et idéalise la réalité russe. Il est influencé par la lecture des biographies des saints orthodoxes et du tsar Alexis Ier, connu dans l'histoire russe comme le bon tsar et se veut être un vrai père du peuple, le surnom du tsar dans les campagnes russes.
En même temps, il accède aux demandes de sa femme, timide et puritaine, qui veut s'éloigner, ainsi que sa famille, de la vie mondaine de l'aristocratie russe, en choisissant comme résidence le palais Alexandre, situé à Tsarskoïe Selo, en français le village des Tsars. Cela le rendra - et surtout l'impératrice Alexandra - antipathique à une partie importante de la grande noblesse de Moscou et de Saint-Pétersbourg, qui ne se reconnaît pas dans cet empereur privilégiant un style de vie austère loin de la cour.
Sous l'impulsion du comte Plehve, ministre de l'Intérieur, il soumet les zemstvos, assemblées provinciales ouvertes au peuple, à des fonctionnaires d'État, et organise une russification des provinces, en particulier de la Pologne, de la Finlande et du Caucase. Il accroît également la politique antisémite amorcée par son père Alexandre III : numérus clausus, ghettos, et surtout sanglants pogroms exécutés par les Cent-Noirs.

Serge Witte et l'industrialisation de la Russie

Nicolas II conserve aussi le ministre de son père, Serge Witte. Malgré leur divergence de caractère, Nicolas II approuve la politique de développement économique intensif menée par son ministre des Finances de 1892 à 1903. Le comte de Witte veut faire de la Russie une grande puissance européenne.
Le 3 janvier 1897, Serge Witte continue les réformes financières amorcées sous Alexandre III : le rouble-or est instauré dont l'impérial 15 roubles et le demi-impérial 7 roubles et 50 kopecks. Cette réforme donne un élan sans précédent en Russie, à l'économie et aux développements de l'industrie. La dette de la Russie passe de 258 à 158 millions de roubles entre 1897 et 1900.
Le comte de Witte a aussi comme priorité le développement du commerce à l'étranger. Après une négociation serrée avec Berlin, le gouvernement allemand accepte d'appliquer à la Russie un tarif douanier très favorable.
En 1914, la moitié des importations russes viendront d’Allemagne et un tiers des exportations y partiront30.
Pour développer l'industrie, Serge Witte a recours à l'emprunt à l'étranger, les fameux emprunts russes. De 1895 à 1899, ils atteignent 275 millions de roubles, venant avant tout de France et un peu de Belgique. Grâce à eux, le développement industriel est considérablement facilité. La production augmente en effet de 8 % dans les années 1890.
Witte encourage les compagnies privées étrangères à venir investir en Russie. En 1900, près de 300 sociétés, en grande partie françaises et belges, y sont installées. Elles contrôlent 60 % de la production de houille et 80 % de celle du coke.
Les progrès réalisés dans le domaine du développement économique, sans réel souci du sort des ouvriers, entraînent logiquement des mouvements sociaux. Serge Witte se rend compte de la nécessité de faire des réformes sociales, culturelles et politiques.
Mais il doit faire face à l’essor de la culture russe traditionnelle qu'inspire au peuple et aux intellectuels la peur du changement.
C’est le cas de Constantin Aksakov et d'Alexeï Khomiakov, slavophiles ennemis de l’Occident et du progrès, partisans du retour au mir et à l’orthodoxie des anciens. Et aussi à l’opposition des grands propriétaires fonciers et d'industriels voulant de la main-d'œuvre bon marché. En juillet 1897, le gouvernement limite la journée de travail à onze heures trente et le travail de nuit à dix heures.
Malgré tout, Nicolas II est conscient de la valeur de Witte qu'il déteste, car il est soupçonné d'être franc-maçon, mais qu'il laisse réformer et industrialiser l’Empire. Avant la fin du siècle, la balance commerciale russe n’est plus déficitaire et le rouble devient convertible et fiable. Des chemins de fer sont construits dans tout le pays, dont le Transsibérien terminé en 1901. Witte transforme la Russie en serre du capitalisme. On le compare souvent à Colbert et à Turgot.
La politique agricole, au contraire, se montre ruineuse et inadéquate. Les jachères sont nombreuses et les paysans libres endettés.
Witte comprend qu'il faut baisser leurs impôts et, comme il constate que la vodka est consommée en quantité excessive, il décrète l'alcool monopole d'État. Le Trésor se gonfle des sommes importantes générées par la consommation de vodka. Entre 1893 et 1899, 24 pour cent des ressources du gouvernement proviennent de la vodka.
La population passe de 98 à 175 millions d’habitants de 1880 à 1914. Witte repeuple la Sibérie et des territoires en Extrême-Orient. L'exploitation des ressources orientales toutefois engendre un conflit administratif de compétences entre les ministères des Finances et des Étrangers.
En 1900, la crise mondiale de la monnaie cause la fermeture d'industries et de banques. Les propriétaires fonciers, opposés à Witte profitent de la situation pour relancer des attaques contre lui, en l’accusant d’être le père de la social-démocratie. La Russie reprendra seulement en 1903 son ascension économique.

La ligne transsibérienne en 1904. Défense de la paix

L'allié principal de la Russie, à cette époque, est toujours la France, depuis la signature de l'alliance franco-russe, ratifiée par Alexandre III de Russie en 1893.
En effet, la Russie voit d'un œil inquiet la montée en puissance de l'Empire allemand à sa frontière occidentale. La Triplice redoutée lie toujours l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie - dont la diplomatie expansionniste dans les Balkans l'oppose à la Russie - et le royaume d'Italie.
Aussi la France, outre son programme de coopération financière et économique, aide-t-elle l'armée à se moderniser à la suite de l'alliance franco-russe signée en 1891. Des visites officielles bilatérales s'effectuent à un rythme régulier : d'abord la visite du jeune couple impérial en France, en octobre 1896, qui est un triomphe et au cours de laquelle Nicolas II inaugure le Pont Alexandre-III à Paris, ensuite la visite en 1897 du président Félix Faure, puis la seconde visite de Nicolas II en France en 1901, auquel répond celle du président Émile Loubet à Saint-Pétersbourg en 1902.
L'Angleterre, quant à elle, reste fidèle à sa politique de splendide isolement, et, concurrente de la France dans sa politique coloniale, n'a de cesse de contenir la Russie et de critiquer cette alliance.
En 1902, elle va même jusqu'à signer avec le Japon un traité, où elle attaquerait la France si le Japon est attaqué par la Russie. Ce qui explique la neutralité de cette dernière, lors de la désastreuse guerre russo-japonaise.
Par la suite, constatant la faiblesse de l'armée russe après sa défaite et inquiète de la rencontre à l'été 1905 du Kaiser et de son cousin le tsar, l'Angleterre change de point de vue par nécessité. Elle se décide à régler ses différends de frontières dans le Pamir, en Afghanistan et en Perse avec la Russie et amorce une politique de rapprochement qui donnera corps à la Triple-Entente.
Le président Fallières rencontre Nicolas II à Cherbourg, le 31 juillet 1909. Cette alliance à trois qui est présentée alors comme une défense de la paix face à la montée des périls est en pleine vigueur, jusqu'à la Première Guerre mondiale.
En août 1912, après les affaires de la canonnière d'Agadir et des différends de la France avec l'Empire allemand, Raymond Poincaré, alors président du conseil et chargé des Affaires étrangères, se rend en visite officielle en Russie, pour surtout assister à des manœuvres conjointes et se rendre compte de l'état de l'armée russe. Il réitère sa visite, cette fois en tant que président de la république, juste après l'attentat de Sarajévo, en juillet 1914.
Sur le plan intérieur, en 1897, le tsar envoie le général Galitzine russifier les provinces du Caucase et en 1898, il nomme gouverneur général du grand-duché de Finlande Bobrikov qui entreprend une certaine russification de la population.
Malgré cette répression, un appel au désarmement est lancé en 1898 par Nicolas II, conseillé par Witte qui est totalement opposé à une guerre soit avec l’Allemagne, soit avec le Japon. Nicolas II lance à tous les pays un appel au désarmement et à la paix mondiale, en se référant aux conséquences commerciales, financières et morales de la course aux armements En 1899, le tsar choisit la ville de La Haye pour la première conférence internationale devant discuter de ce problème.
Les autres puissances comme le Royaume-Uni et l'Allemagne accueillent froidement son invitation. Vingt nations européennes, toutefois, participent à ces rencontres, ainsi que les États-Unis, le Mexique, le Japon, la Chine, le Siam et la Perse qui réunissent aussi des experts de droit international public de divers pays. La proposition de désarmement est repoussée, mais on obtient une convention sur les règles de guerre qui prévoit la tutelle de personnes et les structures civiles et la prohibition des gaz toxiques, et le droit international humanitaire. Le résultat le plus important obtenu du tsar et de ses collaborateurs est cependant la création de la Cour d'arbitrage international de La Haye.

Situation intérieure au début duXXe siècle

Les révoltes paysannes se multiplient au début du siècle dans l'Empire, les émeutes et les grèves aussi et s'ajoutent à ces violences des pogroms. La crise internationale et l'effort de guerre ont comme conséquences la fermeture de 4 000 usines.
En 1902, Nicolas II confie le ministère de l'Intérieur au comte Plehve. Bien qu'il éprouvât de la sympathie pour les idées constitutionnelles, Plehve développe une politique très conservatrice.
En 1903, l'empereur fait de Séraphin de Sarov un saint et se sent placé sous la protection d'une sainte figure authentiquement russe, paysanne, à l'image du peuple idéal auquel il se réfère sans cesse.

La guerre contre le Japon 1904-1905 Guerre russo-japonaise.

Bataille de Chemulpo.

En 1896, la Russie obtient la construction du chemin de fer de l'est chinois qui doit relier la ville russe de Tchita au port de Vladivostok, en traversant le saillant que forme la Mandchourie, entre les deux points ce qui permet d'éviter un long détour le long de l'Amour.
Dans son expansion vers l'est pour participer au dépeçage de la Chine par les grandes puissances européennes, la Russie pendant la révolte des Boxers occupe la Mandchourie, en 1900.
Des généraux et des hommes d'affaires envisagent d'étendre le protectorat russe sur la Corée que le Japon considère comme sa chasse gardée. Jusqu'en 1902, la Russie et le Japon tentent de régler pacifiquement leurs différends. D'intenses contacts diplomatiques ont lieu entre les deux pays, diverses options sont envisagées : le partage de la péninsule coréenne, la neutralité coréenne sous garantie internationale, l'échange de la Corée contre la Mandchourie.

Centenaire du siège de Port-Arthur.

Le 8 février 1904, le Japon attaque par surprise la flotte russe ancrée à Port-Arthur et assiège la ville qui se rend après un siège de huit mois. En mars 1905, l'infanterie russe est battue à la bataille de Moukden. En mai, la flotte de la Baltique, parvenue sur les lieux après un périple de plusieurs milliers de kilomètres est anéantie dans le détroit de Tsushima.
En septembre 1905, un traité de paix russo-japonais est signé à Postsmouth États-Unis. La Russie reconnaît l'existence des intérêts japonais en Corée, concède au Japon les privilèges qu'elle avait acquis en Mandchourie et lui cède la partie méridionale de l'île de Sakhaline mais, malgré l'insistance de la délégation nippone, ne verse pas d'indemnité de guerre.
Sur le plan militaire, ce conflit préfigure les guerres du xxe siècle par sa durée un an et demi, par les forces engagées sans doute plus de deux millions d'hommes au total et les pertes 156 000 morts, 280 000 blessés, 77 000 prisonniers ainsi que par l'emploi des techniques les plus modernes de l'art de la guerre logistique, lignes de communications et renseignements ; opérations combinées terrestres et maritimes; durée de préparation des engagements, tranchées.
Cette catastrophe est la première défaite de l’homme blanc face à des gens de couleur et pour les peuples colonisés de l’Empire russe c’est la défaite du tsar blanc. Les musulmans de Russie se mettent à rêver d’émancipation. L’admiration fait place au mépris.
Chez les Russes, le mécontentement grandit. Le cuirassé Potemkine bombarde le port d'Odessa. Les partis d'opposition sortent renforcés de la défaite des armées russes.

La révolution de 1905 Révolution russe de 1905.

Le Dimanche Rouge des dizaines de personnes sont massacrés près du Palais d'Hiver.
La Russie est depuis le début du XXe siècle dans un état de révolte permanente. Trois partis exploitent le mécontentement chez les ouvriers, les paysans et les bourgeois :
Le parti ouvrier social-démocrate de Russie est une organisation politique marxiste révolutionnaire fondée en mars 1898. Les grèves ouvrières commencent relativement tard, en 1903. Elles obéissent au début à des motivations économiques puis deviennent politiques. En 1897 est né le Bund, mouvement ouvrier juif marxiste qui revendique pour les juifs l'égalité nationale qui va se heurter à Lénine qui est partisan de l'unité du parti.
Le Parti socialiste révolutionnaire est une organisation politique russe, d'inspiration socialiste et à base essentiellement paysanne. Il se réclame du groupe terroriste Narodnaïa Volia Volonté du peuple disparu en 1881. En 1904, la brigade terroriste du parti, sous la direction de Boris Savinkov, organise l'attentat contre le ministre de l'intérieur Plehve. Les SR assassinent aussi Dmitri Sipiaguine et le grand-duc Serge, oncle du tsar.
L'agitation paysanne est endémique à partir de 1902, mais les émeutes ne virent jamais à l'insurrection : elles ont pour but de faire peur aux nobles afin qu'ils cèdent la terre à bas prix. On compte 670 soulèvements de ce type de 1902 à 1904.
Le parti constitutionnel démocratique un parti politique libéral. Les membres du parti sont appelés Cadets, de l'abréviation KD du nom du parti en russe Конституционная Демократическая партия. Le Parti constitutionnel démocratique est formé à Moscou du 12 au 18 octobre 1905, à l'apogée de la révolution russe de 1905.
Ce n'est qu’en 1906, avec le repli de la révolution, que les Cadets abandonnèrent leurs aspirations révolutionnaires et républicaines et se déclarèrent en faveur d'une monarchie constitutionnelle.

Le Mouvement d'octobre par Répine.

L'évolution économique et sociale du pays avait fait monter les oppositions libérales, démocrates, socialistes et révolutionnaires au régime tsariste. Il suffit d'une étincelle pour déclencher une révolution. Le 22 janvier 1905, la police ouvre le feu sur une immense manifestation ouvrière, faisant entre huit cents et mille morts. L'ironie du sort veut que le meneur de la manifestation, le pope Gapone, soit en réalité membre d'un syndicat policier destiné à noyauter le mouvement ouvrier et l'orienter dans la direction voulue par les autorités. Les ouvriers qui convergent vers le palais d'Hiver - ils ignorent que Nicolas II est absent de la capitale - portent des icônes et des portraits du tsar et viennent en sujets fidèles ou plutôt comme des enfants devant leur père pour le supplier de soulager leur misère.

Le Dimanche Rouge marque le début d'un engrenage révolutionnaire : la première révolution russe.

Des jacqueries éclatent dans la plupart des provinces de l'Empire, indépendamment des troubles survenus à Saint-Pétersbourg, car les moujiks ignorent le Dimanche Rouge, dont les journaux censurés ne disent pas un mot.
Dans le même temps, la grève ouvrière s'étend à tout le pays. En l'absence de syndicats, l'idée d'une organisation représentative des ouvriers fait son chemin sous la forme de soviets : ils apparaissent d'abord en province dans le rôle de comités de grèves éphémères ce mot russe signifiant conseil est adopté en mai 1905 par les ouvriers d'Ivanovo pour désigner leur comité de grève. Ils prennent une coloration plus politique avec la fondation du soviet de Saint-Pétersbourg, en octobre 1905, et de Moscou, en décembre. Tout en se méfiant des intellectuels suspects de vouloir imposer leur hégémonie, les ouvriers ressentent le besoin d'être conseillés par des révolutionnaires expérimentés, qui n'ont qu'un rôle consultatif à côté des délégués ouvriers : d'abord réservés parce qu'ils n'approuvent pas le mouvement des masses, les bolcheviks envoient des représentants mais les postes dirigeants reviennent aux mencheviks, plus nombreux jusqu'en 1917.
La population réclame une constitution, une Douma et les libertés. À Saint-Pétersbourg, les Socialistes Révolutionnaires, les bolcheviks et les mencheviks s'unissent au sein du soviet ouvrier qui publie les Izvestia.

L'échec de l'Empire constitutionnel Le Manifeste d'octobre 1905

Ivan L. Goremykine :
J’ai signé cette déclaration à cinq heures. Après une semblable journée je ressens le poids de mes responsabilités et mes pensées sont confuses. Oh Seigneur ! aide nous et sauve la Russie et la paix ! .
La première révolution russe contraint Nicolas II à des concessions arrachées par son ministre Witte. Nicolas II promulgue le manifeste du 17 octobre, le nom officiel est Le Manifeste sur le perfectionnement de l'ordre de l'État russe : Манифест об усовершенствовании государственного порядка. Il s'engage à accorder des libertés civiques au peuple, dont :
la liberté de culte
la liberté de parole,
la liberté de réunion,
la liberté d'association,
l'institution d'une Douma d'Empire, élue au suffrage semi-universel qui va avoir le pouvoir d'approuver les lois. La Douma est le nom emprunté à l'ancien conseil des tsars moscovites, afin de signifier que l'organe créé en 1905 ne repose que sur la volonté du tsar.
une amnistie pour tous les délits et crimes commis avant la proclamation du Manifeste.
une promesse aux populations non russes du respect des libertés et le droit, pour chaque nationalité, d'utiliser sa propre langue.
un Premier ministre avec des pouvoirs étendus.
Il comporte un décret selon lequel aucune loi n'entrera en vigueur sans le consentement de la Douma. Le manifeste a été précurseur de la première constitution russe de 1906. En réalité, le manifeste n'entraîne pas un accroissement significatif des libertés ou de la représentation politique pour le Russe moyen. L'empereur continue d'exercer son droit de veto sur la Douma, et il va la dissoudre plusieurs fois. Nicolas II ne pense pas que les rapports avec les peuples dominés doivent être modifiés.
Les libéraux estiment qu'ils ont obtenu satisfaction sur l'essentiel, mais sont divisés sur la stratégie à adopter : l'aile droite forme le mouvement octobriste, mené par Alexandre Goutchkov et s'affirme prête à collaborer loyalement avec le gouvernement tandis que l'aile gauche, menée par l'historien Milioukov et le Parti constitutionnel démocratique K. D. fait du parlementarisme à l'occidentale, un idéal que la Russie doit prochainement atteindre. Les radicaux considèrent ces concessions comme insuffisantes : les Socialistes révolutionnaires et les bolcheviks refusent de participer à une Douma sans pouvoir réel et appellent à la poursuite du mouvement révolutionnaire, relayés par le soviet de Saint-Pétersbourg. Les ouvriers de la capitale, épuisés par une année de luttes, répondent mal à l'appel lancé par le Soviet, dont le gouvernement fait arrêter les membres, mais les ouvriers prennent les armes à Moscou et le pouvoir doit utiliser l'artillerie pour écraser le soulèvement.
Le 27 avril 1906, le tsar est à l’origine de la Loi fondamentale de l'État, sorte de constitution, qui transforme la Russie en une monarchie constitutionnelle, mais non parlementaire, les ministres ne dépendant que de l'empereur. En outre, la Douma se trouve rapidement en complet désaccord avec l'empereur. Celui-ci change alors la loi électorale, en diminuant considérablement le poids électoral de la majorité du peuple par rapport à celui des classes aisées et fausse ainsi largement le suffrage universel.

Le 3 mai 1906, Nicolas II accepte la démission du premier ministre Serge Witte aux tendances relativement progressistes ainsi que de son gouvernement et le remplace par le très conservateur Ivan Goremykine, assisté de Piotr Stolypine comme ministre de l’Intérieur qui conserve ses fonctions de gouverneur de Saratov.
L'année suivante, la répression met fin à la vague de grèves. Le nouveau Premier ministre Stolypine ne cherche pas à gagner la confiance du prolétariat et se contente d'une loi sur les assurances et les maladies, mesure peu populaire, car elle exige une participation ouvrière aux cotisations.

Les lois fondamentales avril 1906

Nicolas II ne cède qu'à contre-cœur en octobre 1905. Il limite au maximum les concessions octroyées dans les Lois fondamentales ce qui évite d'utiliser le terme honni de constitution promulguées en avril 1906, la veille du jour où doit se réunir la première Douma.
L'empereur conserve le titre d'autocrate article 4 et garde le contrôle de l'exécutif. Les ministres ne sont pas responsables devant la Douma et relèvent uniquement du souverain. L'empereur est le chef des forces armées, dirige la politique étrangère et notamment détient le droit de déclarer la guerre et de faire la paix et convoque les sessions annuelles de la Douma article 9.
Le pouvoir législatif de la Douma est officiellement restreint : elle n'a pas l'initiative des lois et les lois qu'elle a acceptées passent ensuite devant l'ancien Conseil d'État transformé en Conseil d'Empire et qui tient lieu de chambre haute article 44. Le gouvernement a la possibilité de légiférer par oukases dans l'intervalle des sessions, à charge de les faire ratifier ensuite par la Douma.

La période semi-constitutionnelle La première Douma ou Douma cadette mai-juillet 1906

Les élections réellement libres sont un succès pour le parti Kadet et le centre gauche. Beaucoup parmi les nouveaux élus prennent leurs fonctions à cœur et s'aliènent immédiatement la couronne en cherchant à établir un régime parlementaire et à imposer une réforme agraire jugée inacceptable par la noblesse tandis que Goremykine, éphémère premier ministre d'avril à juillet 1906, refuse tout contact avec la Douma. Elle veut aussi la libération de tous les prisonniers politiques et du veto des ministres. Les Russes sont à peine majoritaires deux cent soixante-dix députés russes pour deux cents non-russes.
Stolypine, nommé nouveau premier ministre par Nicolas II, obtient la dissolution de la Douma. Les députés libéraux et socialistes modérés répliquent en lançant l'appel de Vyborg, appelant à la résistance passive par le refus de l'impôt et de la conscription. Les signataires de l'appel sont condamnés à la prison et déclarés inéligibles non seulement à la future Douma mais aussi aux zemstvos.

La deuxième Douma ou Douma rouge février-juin 1907

Le gouvernement s'est assuré tous les moyens de pression pour obtenir des résultats favorables, mais la deuxième Douma s'avère encore plus ingouvernable que la première. Les partis de gauche qui ont renoncé au boycott progressent aux dépens des cadets, dont les leaders sont inéligibles.
Les socialistes-révolutionnaires obtiennent trente-six députés et les sociaux-démocrates soixante-six.
Les députés non-russes sont toutefois moins nombreux. Ils s'opposent à Stolypine par tous les moyens : ce dernier obtient de nouveau de l'empereur la dissolution de la Douma, à cause d'un prétendu complot fomenté par les sociaux-démocrates.

Le gouvernement Stolypine 1906-1912

En juillet 1906, Nicolas II nomme Stolypine président du Conseil des ministres. Celui-ci se donne deux objectifs : rétablir l'ordre et mettre en œuvre un programme de réformes. Il est le grand artisan de la nouvelle politique russe, qui se veut conservatrice et moderniste. Issu d’une famille de vieille noblesse, il pense que le seul remède à la poussée révolutionnaire est le développement économique du pays.

La modification de la loi électorale et l'élection de la Troisième Douma

La modification de la loi électorale a pour but de faire élire une Douma prête à coopérer avec le gouvernement : la représentation paysanne est diminuée de près de moitié, celle des ouvriers réduite de façon draconienne. Le nombre de députés de la noblesse augmente de façon tout à fait disproportionnée étant donné le faible nombre de ses électeurs. Le gouvernement trouve enfin une Douma coopérative, où l'Union du peuple russe droite nationale et les Octobristes sont majoritaires, mais où des bolcheviks sont députés.
Contrairement à ce qui s'est passé pour les deux premières Doumas qui n'ont duré que quelques mois, la troisième reste en fonction jusqu'au terme légal de la législature, c'est-à-dire jusqu'en 1912.
La quatrième Douma dure également cinq ans, de 1912 à la révolution de février 1917.

La lutte contre le terrorisme

L'arrivée au pouvoir de Stolypine correspond à une reprise du terrorisme. Les socialistes-révolutionnaires décident en 1906 de frapper un grand coup : la résidence où vit le premier ministre est l'objet d'un attentat particulièrement sanglant plus de trente victimes, dont deux enfants de Stolypine, sont grièvement blessés. Stolypine est indemne, mais il est convaincu de la nécessité de sévir sur-le-champ. Il décide la constitution de cours martiales ambulantes composées d'officiers sans formation juridique qui procèdent à l'instruction immédiate des dossiers : les jugements sont rendus et exécutés par des militaires, les accusés sont privés d'avocat et du droit d'interjeter appel. Cette justice expéditive et arbitraire, qui fonctionne jusqu'au printemps 1907, prononce des milliers de condamnations à mort la cravate de Stolypine ou aux travaux forcés le wagon de Stolypine. Au temps de Stolypine, la Sibérie gagne trois millions d’habitants, dont des condamnés politiques.

Une réelle tentative de réforme agraire.Piotr Stolypine

Stolypine estime qu'il faut changer radicalement de politique agraire. Il est convaincu que le mir est devenu un ferment de socialisme qui va à l'encontre du droit de propriété et ne permet plus de maintenir l'ordre dans les campagnes. Il entend par conséquent constituer une classe de petits propriétaires privés qui élargirait la base sociale du régime et briserait l'unité corporative de la paysannerie, en calquant l'Occident où les paysans soutiennent politiquement les partis conservateurs.
Les oukases de 1906, 1910 et 1911 facilitent la dissolution des mirs, afin de permettre le passage de la propriété collective à la propriété individuelle. La législation agraire de Stolypine, quoique critiquée, est la seule à tenter une modification en profondeur des campagnes et de la condition du peuple russe.
Leur résultat est très controversé. Les statistiques divergent et vont de 16 à 54 % de koulaks sortis du mir selon les auteurs.
Les libéraux estiment que cette politique résolue est en train de sauver l'Empire et, avec les années, la réforme aurait atteint son but avec la transformation et la stabilisation des campagnes.
Les marxistes pensent que cette réforme a eu une portée très limitée, car elle pèche par l'étroitesse de son champ d'application. Stolypine est décidé à ne pas confisquer de terres à la noblesse et invite les paysans à repartager les terres qu'ils possèdent déjà. Son aspect est coercitif et provoque l'accentuation des différenciations sociales au sein de la masse paysanne.
Stolypine s’emploie à russifier le monde des affaires en favorisant la formation de capitaux russes, le développement des exportations et la mise en œuvre d’une production de plus en plus compétitive. Mais, le 14 septembre 1911, il essuie un coup de feu, tiré par Bogrov, alors qu'il assiste à une représentation à l'opéra de Kiev en présence du tsar et de sa famille. Il meurt quatre jours plus tard.
Bogrov est présenté comme un juif agissant pour l’extrême-gauche, mais en réalité il appartient à l’Okhrana et a l’ordre de supprimer Stolypine, responsable de la réforme agraire et donc haï par les grands propriétaires terriens. Cette thèse sera développée par Alexandre Soljenitsyne dans août 14, premier nœud.
En 1913, deux ans après sa mort, l’Empire russe est considéré comme la troisième puissance mondiale, mais la dernière tentative de réforme conservatrice de l'Empire n'a pu être menée à son terme.

L'avant-guerre Une impression de fin de règne 1911-1914

La mort de Stolypine marque la reprise des troubles révolutionnaires et des grandes grèves, telle celle sur la Léna à partir de février 1912. Kokovtsov est nommé, par l'empereur, président du Conseil. Pendant ce mandat, il garde le portefeuille de ministre de l'Intérieur. Dans son autobiographie, le comte Witte mentionne Kokovtsov, comme l'un de ses assistants les plus brillants. Witte laissait son assistant gérer lui-même certaines affaires, notamment certaines réformes dans les finances de la Russie impériale. Kokovtsov, homme prudent, très capable et défenseur du tsar, ne peut toutefois pas lutter contre les factions puissantes de cour, qui détiennent un véritable pouvoir.
Kokovtsov est une sorte de mandarin russe, haut fonctionnaire froid, hautain, consciencieux et compétent. Quand le ministre de la guerre Vladimir Alexandrovitch Soukhomlinov réclame pour son budget des crédits démesurés, il les réduit considérablement, ce qui lui attire la haine de ce personnage qui voulait remplacer Stolypine.
En 1912, la Russie instaure un système d'assurance sociale pour les ouvriers et adopte un certain nombre d'autres lois pour améliorer leurs conditions de vie. Le président américain William Taft commente ainsi ces lois sociales : La législation du travail que votre Empereur a promulgué est tellement parfaite que notre pays démocratique ne peut se vanter de pareille protection sociale. Kokovtsov, premier ministre libéral, qui a négocié avec Cambon et Poincaré les emprunts ferroviaires de 1906, en redemande en 1913. Émigré en France, il sera l'ami de Poincaré.
Vladimir Kokovtsov est remplacé par Ivan Goremykine, car il s’est permis de critiquer ouvertement Raspoutine. Le 12 février 1914, Goremykine est de nouveau rappelé par Nicolas II au poste de président du Conseil. Le choix du tsar est dicté par les bons sentiments qu'éprouve l'impératrice Alexandra pour le président du Conseil. Il reste dans ces fonctions jusqu'en juillet 1916. L'hostilité des membres de la Douma et des ministres nuit à l'efficacité de son gouvernement.
En 1915, Nicolas II prend la décision d'assurer lui-même le commandement de l'armée impériale, Goremykine invite le Conseil d'État a approuver la décision de l'empereur. Les conseillers d'État refusent sa proposition, il déclare alors : Je ne suis pas apte à assurer ma position et demande à être remplacé par un homme possédant des vues plus modernes. Le 2 février 1916 son désir est exaucé, il est remplacé par Boris Stürmer qui n'est en rien un homme moderne.

Raspoutine le fakir vagabond.Assassinat de Raspoutine.

Par l'intercession de la grande-duchesse Militza et de sa sœur, la grande-duchesse Anastasia, Raspoutine, qui se dit starets, est présenté à la famille impériale au grand complet, le 1er novembre 1905. Il offre à chacun de ses hôtes des icônes. Le jeune tsarévitch Alexis souffrant d'hémophilie, Raspoutine demande à être conduit au chevet du jeune malade, lui impose les mains, et parvient à enrayer la crise et à le soulager. Selon certains, il ne donne plus d’aspirine au jeune malade, ce médicament anticoagulant qui aggrave l'hémophilie.
Le moujik acquiert la reconnaissance de la famille impériale et ses proches. Mais la tsarine Alexandra Feodorovna croit que Raspoutine est un messager de Dieu. Invité à leurs fêtes ou réunions, il fait la connaissance de nombreuses femmes riches qui le prennent pour amant et guérisseur. L'une d'entre elles, Olga Lokhtina, épouse d'un général influent mais crédule, le loge chez elle et le présente à d'autres femmes d'influence, comme Anna Vyroubova, amie et confidente de la tsarine, et Mounia Golovina, nièce du tsar. Grâce à d'habiles mises en scène, il se produit à Saint-Pétersbourg ou au palais impérial de Tsarskoie Selo, résidence impériale, dans des séances d'exorcisme et de prières.
Des récits de débauches, prétendues ou avérées, commencent alors à se multiplier et à faire scandale.
En 1912, le tsarévitch Alexis souffre d'hémorragie interne que les médecins n'arrivent pas à guérir.
Raspoutine est appelé en désespoir de cause, et après avoir béni la famille impériale, entre en prière. Au bout de dix minutes, épuisé, il se relève en disant : Ouvre les yeux, mon fils.
Le tsarévitch se réveille en souriant et, dès cet instant, son état s'améliore rapidement.
Dès lors, Raspoutine devient un familier de Tsarskoie Selo et est chargé de veiller sur la santé des membres de la famille impériale. Le tsar se figure être proche du peuple car il accueille dans son palais Raspoutine. Cependant, malgré la pleine confiance du tsar, il se rend vite très impopulaire auprès de la cour et du peuple et est vite considéré comme le mauvais ange de la famille impériale.
Il ne se préoccupe pas de s'assurer une fortune personnelle, le seul luxe qu'il s'accorde étant une chemise de soie confectionnée par l'impératrice Alexandra et une magnifique croix également offerte par elle. Il conserve ses cheveux gras et sa barbe emmêlée.
Raspoutine se heurte en 1905 au président du Conseil Stolypine, homme moderne et efficace, qui n’accepte pas l'influence de ce moujik mystique. Lors de l'affaire des Balkans, en 1909, Raspoutine se range dans le parti de la paix aux côtés de la tsarine et d'Anna Vyroubova contre le reste de la famille Romanov. Le président du Conseil le fait surveiller par l'Okhrana et Raspoutine est écarté de la cour et exilé à Kiev. Le 14 septembre 1911, l’assassinat de Stolypine met fin aux réformes et permet aussi au starets de revenir à la cour.
Lors de l'été 1912, le tsarévitch Alexis, en déplacement en Pologne, est victime d'une nouvelle hémorragie interne très importante, après un accident. Raspoutine envoie un télégramme assurant la famille impériale de ses prières et, après la réception de son télégramme, l'état de santé du tsarévitch se stabilise et commence à s'améliorer le lendemain.
Cette coïncidence est à l’origine du renvoi de ministres ou de généraux.
Raspoutine est toutefois contre l’entrée en guerre de la Russie50. Les défaites qu’ils avaient prédites font que l’opinion va jusqu’à lui prêter une relation avec l’impératrice.
L'empereur se montre alors de moins en moins réceptif aux prophéties et aux conseils du faux moine. Mais, en 1915, il est discrédité et le pouvoir se retrouve aux mains de l'impératrice Alexandra Feodorovna et de Raspoutine. Ce dernier est finalement assassiné en décembre 1916 par un agent des services secrets britanniques lors d'un complot organisé par des ultra-monarchistes et menés par le prince Youssoupoff, parent par alliance de l'empereur.

La rivalité avec l'Autriche-Hongrie dans les Balkans 1908-1914

En 1613, le boyard Michel III de Russie avait été élu, tsar de toutes les Russies. Nicolas II célèbre en 1913 le 300e anniversaire de règne de la Maison Romanov et les acclamations orchestrées de la foule le convainquent de sa popularité et de la puissance de la Russie, mais ce pays est un colosse aux pieds d’argile30.

Année du tricentenaire de la dynastie des Romanov.

Nicolas II et sa famille assistent à des nombreuses cérémonies dans tout le pays. A-t-il conscience du danger qui menace l'Europe et son Empire?
En 1913, Lénine écrit à Gorki : Une guerre entre la Russie et l'Autriche serait très profitable à la révolution. Mais, il y a peu de chances que François-Joseph et Nikki nous fassent ce plaisir.
C'est aussi l'avis d'autres révolutionnaires russes.
Lorsque l'Autriche-Hongrie a annexé la Bosnie-Herzégovine en 1908, la Russie a refusé de s'incliner mais, mal soutenue par la France qui estimait que les intérêts vitaux de la Russie n'étaient pas en jeu et menacée par un ultimatum secret allemand, elle dut accepter le fait accompli.
Les querelles balkaniques ne sont pas perçues comme un danger pour la paix, mais comme une possibilité de revanche pour une Russie humiliée en 1904-1905, puis en 1908. Elle acquiert la certitude qu'un jour l'un des deux empires devra céder devant l'autre.
Elle entend de ce fait tirer profit d'un éventuel démembrement de l'Empire ottoman, dans les Balkans, pour s'assurer des positions rêvées et patronne la création d'une alliance entre les États balkaniques qui attaquent la Turquie en 1912 et soutient la Serbie dans toutes ses entreprises.
L'attentat de Sarajevo est l'œuvre de terroristes armés par Belgrade et soutenus par leur 2e Bureau, mais ils sont liés au colonel Artmarov, attaché militaire russe en Serbie et aux services secrets russes.
Le gouvernement serbe n'ose pas sévir contre eux.
Après l'assassinat de l'héritier du trône d'Autriche-Hongrie à Sarajevo par les Serbes et l'envoi par le gouvernement austro-hongrois à la Serbie d'un ultimatum, jugé qu'en grande partie acceptable par Belgrade, le gouvernement russe décide de soutenir la Serbie, faute de quoi il ne lui resterait qu'à enregistrer une nouvelle défaite. La Russie se considère comme la protectrice naturelle des Slaves.
Elle a déjà fait par le passé des guerres pour ce genre de prétexte. Nicolas II, demeuré pacifique, déclare : C'est une crise balkanique de plus. Il écrit à son cousin Willy : Je compte sur ta sagesse et ton amitié. Néanmoins son cousin lui réplique: Actuellement, il est en ton pouvoir d'empêcher la guerre…
Personne ne menace l'honneur et la puissance russe… La paix peut encore être sauvée par toi si tu consens à arrêter les préparatifs militaires menaçant l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie..
Les économistes, comme les hommes politiques russes ne croient pas à l'imminence de la guerre.
D'ailleurs, les Empires centraux ne pensent pas que la Russie, affaiblie par les troubles révolutionnaires de 1905, veuille faire la guerre, mais, le 23 juillet 1914, Raymond Poincaré, en visite officielle à Saint-Pétersbourg, promet son aide à la Russie. Il est l’ami du Premier ministre russe, qui n’a pourtant pas voté un budget suffisant à l’armée. Ils imaginent cependant que l'armée russe agirait comme un rouleau compresseur sur les armées ennemies.
Malgré les conseils de sa femme, du comte Witte, du comte Freedrickcz, grand maréchal de la cour, Nicolas II est victime des intrigues des panslavistes et des partisans de l'alliance franco-russe. Il a néanmoins des doutes. Je pense à la responsabilité que je dois assumer.
Tu penses que cela coûtera la vie à des milliers de russes. Sazonov, tu m’as convaincu mais c’est le jour le plus triste de ma vie, écrit Nicolas II à son ministre des Affaires Étrangères, avant de signer l'ordre de mobilisation. Sazonov est honnête et capable, mais égaré par sa haine des Autrichiens.
Le 30 juillet 1914, la Russie, inconsciente du danger et belliciste, est la première à mobiliser ses troupes. Sazonov veut récupérer des territoires, comme la Posnanie et la Galicie, en cas de victoire sur l'Allemagne qui ne feront qu'aggraver le problème des minorités, dont la reconstitution de la Pologne dans son intégrité territoriale.
Cette initiative de mobilisation russe fait que le peuple allemand se sent agressé. L’entrée en guerre, et le manifeste du tsar du 2 août 1914, suscitent un renouveau du patriotisme russe comme en 1812. Des images d'actualités de l'époque le montrent déclarant la guerre devant une foule enthousiaste. La Russie est enfin réunieL2 12. L'Église et les cosaques sont les plus exaltés, et à la Douma, même les députés bolcheviks ne votent pas contre l'accroissement du budget militaire, malgré les ordres de Lénine de préparer la défaite.
Ils s'abstiennent, ce qui est déjà une exception en Europe où l'heure est à l'union sacrée.
Nicolas II, qui a été très heureux par le passé au sein de son régiment, rêve d'être à la tête des armées, mais il ne le sera qu'en 1915. Pour l'heure, les armées sont dirigées par le grand-duc Nicolas, oncle de l'empereur et extrêmement populaire. L'autocrate veut rejoindre le front, mais son entourage s'y oppose. Le tsarisme retrouve sa vigueur et sa légitimité : 1914 est son année de gloire.

Le régime impérial à l'épreuve de la Première Guerre mondiale


L'engrenage des alliances conduit la Russie à entrer dans la Première Guerre mondiale aux côtés de la France et du Royaume-Uni, contre l'Empire allemand, l'Empire austro-hongrois et l'Empire ottoman. Elle inspire confiance à ses alliés :
financièrement au moyen des emprunts russes souscrits par plus d'un million et demi de petits épargnants français.
militairement par le nombre considérable d'hommes qu'elle peut aligner face aux armées des Empires centraux.

Les défaites et les succès militaires de 1914

Les armées russes ne sont pas préparées à la guerre moderne, en sous-effectif du fait du manque d’armes, malgré 14 millions d’hommes mobilisés. Elle souffre de problèmes logistiques et son artillerie et son aviation sont insuffisantes. Les détroits turcs étant fermés, les alliés ne peuvent lui livrer de l’armement et des munitions qu’au compte-gouttes par Mourmansk et Vladivostok.
Conformément aux engagements pris envers la France, l'armée russe attaque début août 1914 en Prusse-Orientale et en Galicie.
Face à l’Allemagne, dont les forces principales attaquent la France et la Belgique et ne laissent que quelques corps d'armées en Prusse orientale, les armées russes sont battues à la bataille de Stalluponen, mais remportent celle de Gumbinnen. La riposte allemande, fin août, commandée par Paul von Hindenburg et Ludendorff à la bataille de Tannenberg et à la bataille des lacs de Mazurie, est foudroyante. Les Allemands capturent 90 000 prisonniers et récupèrent beaucoup d’armement ennemi à Tannenberg62. À la bataille des lacs de Mazurie le nombre de prisonniers atteint 100 000. Curieusement dans son Journal, le tsar fait silence sur ces désastres, mais il va se réjouir des nouvelles du front galicien.

Nicolas II et le grand-duc Nicolas.

L'offensive menée par ce prince sauve Paris en obligeant Moltke à dégarnir le front ouest.
Les armées russes obtiennent quelques francs succès face aux Autrichiens en occupant la Galicie orientale. C’est la victoire de Lemberg, qui fait 300 000 morts et 130 000 prisonniers dans les rangs austro-hongrois.
La bataille de Lodz sauve la Silésie, mais l'armée ottomane est battue à plusieurs reprises dans le Caucase. Ces victoires sont dues en partie au grand-duc Nicolas, commandant suprême des armées impériales russes, qui est très populaire, car il se soucie notamment beaucoup du sort des blessés. L'empereur est envieux de ses victoires et, semble-t-il d'après certains historiens, de sa taille et de sa belle prestance. L'impératrice, quant à elle, le déteste, depuis qu'un jour Raspoutine, annonçant qu'il voulait se rendre au grand quartier général, s'est vu répondre par le grand-duc : Il peut venir mais il sera pendu .
Les armées du IIe sont peu nombreuses sur le front oriental.
Les armées austro-hongroises comptent de nombreux Slaves et l'armée ottomane est médiocre, mais Moltke et Ludendorff suscitent à la cour et dans l’armée impériale, le parti oriental. Pour eux, l'issue de la guerre à l’ouest est impossible et la seule solution est de vaincre les Russes et d'obtenir la paix avec Nicolas II ou ses successeurs.

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Posté le : 18/05/2014 21:21
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Johan Jakob Froberger
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Le 18 mai 1616 à Stuttgart Wurtemberg naît Johann Jakob Froberger

musicien, compositeur, organiste et claveciniste allemand, de style baroque, mort le 7 mai 1667 à 50 ans à Héricourt près de Montbéliard, alors dépendant du Duché de Wurtemberg. Il occupe une place particulière dans la musique européenne de son temps, ayant été plus qu'aucun autre en contact direct avec les plus importantes traditions nationales : italienne, française, germanique, néerlandaise et anglaise. Véritable organisateur de la suite de danses, il est compté au nombre des plus importants compositeurs allemands du XVIIe siècle, en ce qui concerne les instruments à clavier.
Issu d'une famille de musiciens, il fut d'abord organiste à Rome, de 1637 à 1641, et reçut les conseils de Girolamo Frescobaldi. Sa vie fut itinérante : il parcourut l'Europe entière, au service de divers princes ou faisant jouer ses œuvres au concert. En 1652, il séjourna à Paris. S'imprégnant des styles et des manières qu'il rencontra, il en fit une synthèse séduisante qui préfigure la réunion des goûts chère aux musiciens français, à François Couperin notamment, au XVIIIe siècle. Il influença des compositeurs comme Bach et Haendel.
À sa double formation, allemande et italienne, il ajouta des éléments empruntés aux musiques française et anglaise.
Son influence se manifesta d'abord au travers de copies manuscrites, car, à l'exception de sa Fantaisie sur l'hexachorde et d'une fugue parues dans des recueils collectifs, toutes ses œuvres essentiellement écrites pour l'orgue ou pour le clavecin ne furent publiées qu'après sa mort, en 1693 "Diverse ingeniosissime", rarissime "e non maj più viste curiose Partite" et en 1696" Diverse curiose" e rarissime Partite".
Elles consistent en toccatas, caprices, ricercari, fantaisies, canzone, suites et fragments de suites.
Froberger constitue, après Frescobaldi et avant Pachelbel, un maillon essentiel de la chaîne de clavecinistes et d'organistes originaires du Sud aboutissant à Bach et se distinguant par une grande rigueur formelle et par une écriture plutôt serrée : cela par opposition à ces artistes du Nord, plus portés vers l'envolée lyrique et la liberté formelle, ayant nom Sweelinck, Scheidt ou Buxtehude.
Nommé organiste de la cour de Vienne en 1636, il est envoyé l'année suivante par l'empereur Ferdinand III, son patron, étudier à Rome auprès de Frescobaldi.
Après avoir voyagé en France, dans les Pays-Bas et en Allemagne, il est de nouveau à Vienne de 1653 à 1657.
Peu avant, il a interdit la diffusion de ses œuvres, qu'on ne connaît que par des impressions posthumes parues à partir de 1693, et surtout par des recueils manuscrits offerts par lui aux empereurs Ferdinand III et Léopold Ier.
Toutes sont destinées au clavier, mais sans qu'il soit précisé s'il s'agit d'un orgue, d'un clavecin ou d'un clavicorde. Son art est la synthèse achevée de ceux des Italiens Frescobaldi et des luthistes et clavecinistes français.
Il fut le créateur de la suite de danses dans sa succession allemande-courante-sarabande-gigue, mais on lui doit aussi des ricercari, des fantaisies, des caprices.
Dans ces œuvres se manifestent souvent une mélancolie et un côté introspectif dont témoignent également ses Lamentations et ses Tombeaux, comme ceux à la mémoire de Blancheroche, luthiste français, ou de Ferdinand III, et qui l'ont fait comparer à John Dowland. Son jeu, selon les témoignages du temps, était d'une qualité exceptionnelle. Une édition complète de sa musique, due à Guido Adler, est parue en 1903.

Sa vie

Fils d'un maître de chapelle à la cour du Wurtemberg, il fait ses études dans sa ville natale, puis, introduit par l'ambassadeur de Suède, parvient à entrer à Vienne au service de l'empereur d'Autriche Ferdinand III, monarque passionné d'art et de musique.
Très vite, en 1637, celui-ci lui accorde un congé pour se rendre en Italie et y parfaire ses connaissances auprès du fameux organiste de la basilique Saint-Pierre de Rome, Girolamo Frescobaldi, dont la renommée est très grande dans toute l'Europe. Froberger, qui est luthérien d'origine se convertit au catholicisme, condition sine qua non pour pouvoir se rendre dans la capitale de la papauté. Cette possibilité doit être considérée comme une faveur insigne au moment où le Saint-Empire se débat dans les grandes difficultés nées de la guerre de Trente Ans.
Il passe quatre années auprès du maître, se pénétrant de son enseignement et composant, à son instar, des œuvres dans la tradition italienne : canzone, toccate, partite, ricercari, capricci, fantasie. Il revient à Vienne de 1641 à 1645, puis retourne à Rome ou il fréquente le savant jésuite allemand Athanasius Kircher et probablement Carissimi.
Il passe à Florence, à Mantoue.
Il revient à nouveau en 1649, mais reprend très vite la route, souvent de façon aventureuse et risquée, cette fois vers les Pays-Bas espagnols l'actuelle Belgique : l'archiduc Léopold, frère de Ferdinand III en est le gouverneur, Bruxelles, Paris, Londres.
Cet artiste, dont le caractère facile et enjoué semble être une des qualités, se lie d'amitié avec le savant hollandais Constantijn Huygens, avec les luthistes et les organistes-clavecinistes français : Blancrocher, Dufault, Denis Gaultier, Roberday, Louis Couperin, les Richard, etc.
À leur contact, il s'initie à la manière française le style brisé et à la suite de danses dont la structure est en train de se formaliser. En 1652 - on est en pleine Fronde - un grand concert est donné en son honneur à Paris.
On le retrouve à Vienne en 1653. C'est à cette même époque qu'au cours d'un passage à Dresde, il participe à une joute musicale avec Matthias Weckmann, qui restera son ami et avec qui il entretiendra une correspondance suivie.

La mort de son protecteur et ami Ferdinand III survient en 1657 : cette mort consterne Froberger qui compose à cette occasion pour le clavecin une remarquable lamentation à la mémoire du défunt. Dès 1658, il quitte Vienne et se met au service de la cour de Wurtemberg : la princesse Sybilla est une amie d'enfance, ancienne élève de son père, amie des arts et musicienne avertie. Il devient donc professeur de clavecin de sa protectrice, qui lui porte beaucoup d'estime et d'admiration. Il s'installe au château d'Héricourt dépendance à cette époque du Wurtemberg, fait d'autres voyages il parvient à Londres en 1662 dans un état de pauvreté total, s'étant fait voler pendant le voyage....et actionne des soufflets d'orgue pour gagner un peu d'argent ; il rencontre Huygens en 1665 à Mayence.

En 1662, il est en Angleterre, puis passe les dernières années de son existence chez la princesse Sybille de Wurtemberg au château d'Héricourt près de Montbéliard, où il meurt subitement pendant les Vêpres.



Son œuvre

Son œuvre essentiellement sous forme de manuscrits est dédiée à l'orgue et, surtout, au clavecin. Elle comprend de nombreuses pièces de forme italienne dans un style proche de Frescobaldi et plusieurs dizaines de suites de danses dont certaines sont vraisemblablement perdues il existe à Vienne deux manuscrits superbement décorés, dédiés à l'Empereur et titrés Libro Secundo 1649 et Libro Quarto 1656 : il y manque, au moins, les numéros 1 et 3.

Froberger participe activement à la mise en forme de la suite de danses et à sa diffusion en Allemagne. Alors que les manuscrits non autographes de Louis Couperin, mort en 1661 et les 2 recueils de Chambonnières imprimés en 1670 rangent les pièces par genre ou sans ordre bien défini, les suites de Froberger sont organisées : d'abord trois danses avec quelques doubles: Allemande, Courante et Sarabande, auxquelles s'ajoute plus tard la Gigue. Cette structure devient la base de la suite classique.

S'il n'est pas le premier musicien européen à voyager : les échanges sont nombreux depuis la Renaissance entre les pays du nord et l'Italie en particulier, Froberger est le musicien le plus cosmopolite de la période baroque naissante : l'Espagne mise à part, il a été en contact avec tous les milieux musicaux de son époque, il en a assimilé les styles et les formes et son œuvre pour les instruments à clavier est une véritable synthèse des traditions italienne, française, anglaise, néerlandaise et germanique,

Froberger est également un artiste sensible, qui invente la musique à programme : de nombreuses pièces initiales de ses suites évoquent, dans leur titre et dans leur écriture, ses aventures personnelles, ses états d'âme. Jean-Sébastien Bach, entre autres compositeurs, avait pour lui une grande estime.

Discographie

Suites, toccatas et fantaisies pour clavecin par Gustav Leonhardt.
Intégrale de l'œuvre pour clavecin par Bob van Asperen.
Pour passer la mélancolie par Bob van Asperen sacd.
Suite de clavecin et Toccatas par Christophe Rousset.
Musique allemande pour clavecin des compositeurs avant Bach par Jacques Ogg Dietrich Buxtehude, Johann Jacob Froberger, édition Globe, paru en décembre 1990
intégrale de l'œuvre pour clavier orgue et clavecin par Richard Egarr, édition Globe - 4 volumes de 2 CD.
"pièces de clavecin" par Blandine Verlet édition ASTREE, CD paru en 1989
"Froberger ou l'intranquillité" par Blandine Verlet édition ASTREE/Naïve, CD paru en 2000.
pièces pour le clavier par Davitt Moroney Orgue Dallam - Lanvellec. collection Tempéraments. CD paru en 1996
"Harpsichord Music" par Lars Ulrik Mortensen, clavecin Thomas Mandrup Poulsen (1984) d'après Ruckers. enregistré en 1990. Kontrapunkt 32040
Concert à la cour des Habsbourg; Ensemble Stravaganza, 1 CD chez Aparté par Thomas Soltani. CD paru en 2012


Liens
http://youtu.be/kkZJGtlrIH4 Toccata et suite mineur
http://youtu.be/pnQlV2nACfQ suite N2
http://youtu.be/ZI5pB08fOsM Strasbourg manuscrit
http://youtu.be/S_gIv9sx8S4 tombeau pour Mr Blancheroche
http://youtu.be/Mwj93kGIIrU Ricercar N)5


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Posté le : 18/05/2014 21:25

Edité par Loriane sur 19-05-2014 22:36:21
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Henri Sauguet
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Le 18 mai 1901, à Bordeaux, naît Henri Sauguet, de son vrai nom

Henri-Pierre Poupard,

compositeur, organiste français, son maître est Charles Koechlin
il recevra un distinction honorifique de l'Académie des beaux-arts, il sera Officier de la Légion d'honneur, Officier dans l'ordre national du Mérite, et Commandeur dans l'ordre des Arts et des Lettres, il meurt à 88 ans à Paris le 22 juin 1989.


Dernier survivant d'une génération qui avait côtoyé Erik Satie, Henri Sauguet est l'un des rares compositeurs français à avoir intégré l'héritage debussyste dans un langage direct, sobre et spontané qui n'est pas sans parenté avec l'esprit initial des Six.
Dès 1926, Henri Sauguet projette d'écrire un opéra sur la Chartreuse de Parme de Stendhal. Cette œuvre, achevée en 1936, sera créée à l'Opéra de Paris en 1939. Transposant le romantisme italien dans son propre style, Henri Sauguet a fait ici une œuvre originale dont le langage, qui est celui du xxe siècle, ne fait pas obstacle à une certaine nostalgie du passé. Cette couleur mélancolique que l'on retrouvera dans d'autres œuvres romantiques, telles que les Caprices de Marianne 1954, la Dame aux camélias 1959, est, d'une manière plus générale, un des attraits et une des caractéristiques de la musique de Sauguet.
En 1945, dû à la collaboration de Boris Kochno, Christian Bérard, Roland Petit et Henri Sauguet, le ballet les Forains, dédié à la mémoire d'Erik Satie, devint très vite populaire. De là à enfermer Sauguet dans la spécialité de compositeur de ballets, il n'y aurait qu'un pas. Mais, en 1948, un remarquable Quatuor à cordes et un recueil de mélodies sur des poèmes de Max Jacob, Visions infernales, démontrent l'universalité du compositeur, qui écrit, l'année suivante, une Symphonie allégorique : les Saisons. Entre 1950 et 1964, Henri Sauguet compose de nombreuses œuvres dont les plus importantes, le Cornette, sur des poèmes de Rilke, les Caprices de Marianne, opéra d'après Alfred de Musset, la Dame aux camélias, ballet d'après Alexandre Dumas fils, L'oiseau a vu tout cela, sur un poème de Jean Cayrol, Mélodie concertante pour violoncelle et orchestre, indiquent l'étendue du registre poétique du musicien.

Sa vie

Dès l'âge de cinq ans, il reçoit de sa mère, Élisabeth Sauguet, dont il adoptera le nom de jeune fille comme pseudonyme, et de Marie Bordier ses premières leçons de piano. Puis, il suit les cours de Mlle Loureau de la Pagesse, organiste de chœur de l'église Sainte-Eulalie de Bordeaux, sa paroisse.
La musique d'église et plus spécialement l'orgue ont sans aucun doute marqué profondément sa jeunesse. En effet, il a été élève d'orgue de Paul Combes et a occupé le poste d'organiste de l'église Saint-Vincent de Floirac de 1916 à 1922. L'orgue ! Le rêve de ma jeune existence écrit-il dans son ouvrage autobiographique, La Musique, ma vie.
La mobilisation de son père en 1915 l'oblige à s'occuper de la mercerie familiale ; il est l'aîné, son frère est trop jeune et sa mère trop inquiète délaisse la responsabilité de leur commerce. Une fois son père revenu après avoir été blessé, Henri devient employé à la Préfecture de Montauban en 1919-1920. Il se lie d'amitié avec Joseph Canteloube qui lui enseigne la composition Canteloube est célèbre, par ailleurs, pour avoir recueilli - collecté - et harmonisé un certains nombre de chants traditionnels auvergnats, qu'il a réunis sous le titre de Chants d'Auvergne.
Il fonde à Bordeaux le groupe des Trois, avec le poète Louis Emié et le compositeur J.-M. Lizotte, à l'image du groupe des Six.
Leur premier concert provoque un scandale dans la société bordelaise, et, c'est à ce moment que contraint par son père, il adopte comme pseudonyme le nom de jeune fille de sa mère.
Il se fixe à Paris en 1922, où il travaille avec Charles Kœchlin et s'intègre rapidement au foisonnement artistique de la capitale. Un an plus tard, Darius Milhaud le présente à Erik Satie en compagnie de trois autres jeunes compositeurs, Henri Cliquet-Pleyel 1894-1963, Roger Désormière 1898-1963 et Maxime Jacob 1906-1978.
En hommage à l'auteur de Parade, ils adoptent le nom d'école d'Arcueil et donnent leur premier concert en 1923, au cours duquel la pianiste Marcelle Meyer crée les Trois Françaises de Sauguet. Satie voyait en eux les successeurs du groupe des Six, mais le mouvement ne survivra pas à sa disparition, en 1925. Seul Sauguet cherche à prolonger dans son œuvre les idéaux d'origine : refus de l'académisme et du romantisme, recherche de la simplicité.
Il s'impose rapidement dans les salons parisiens, préalable alors indispensable, et, s'il se brouille assez vite avec Blanche de Polignac, il trouve un protecteur en la personne du comte Étienne de Beaumont. Son premier succès est un opéra bouffe, Le Plumet du colonel, dont Ernest Ansermet dirige la création en 1924.
Diaghilev lui commande un ballet, La Chatte, que les Ballets russes créent à Monte-Carlo en 1927 dans une chorégraphie de George Balanchine.
Puis c'est Ida Rubinstein qui lui commande David créé en 1928 à l'Opéra de Paris, sous la direction de Walther Straram.
Sa voie est tracée, et l'essentiel de sa production sera consacré à la scène : dans le domaine lyrique, La Contrebasse livret de Henri Troyat d'après Tchekhov, 1930, La Chartreuse de Parme livret d'Armand Lunel d'après Stendhal, Opéra de Paris, 1939, Les Caprices de Marianne livret de Jean-Pierre Grédy d'après Musset, festival d'Aix-en-Provence, 1954, Le Pain des autres d'après Tourgueniev, 1974 ; dans le domaine chorégraphique, vingt-sept ballets dont Les Mirages argument de Cassandre et Lifar, Opéra de Paris, 1943, Les Forains Boris Kochno, chorégraphie de Roland Petit, décors de Christian Bérard, 1945, son plus grand succès, La Rencontre Kochno, 1948, Le Caméléopard A.
Vigo, d'après Edgar Poe, 1956, La Dame aux Camélias Tatiana Qsovska, Berlin, 1957, avec Yvette Chauviré.
À partir de 1939, Louis Jouvet lui confie les musiques de scène de ses principales productions : Ondine 1939 et La Folle de Chaillot 1945 de Jean Giraudoux, Les Perses 1940 d'Eschyle, Dom Juan 1947 et Tartuffe 1950 de Molière.
Il travaille ensuite pour Jean-Louis Barrault et pour la Comédie-Française.
Il compose un grand nombre de partitions pour la radio et la télévision, ce qui lui donne l'occasion de collaborer avec Cocteau, Mauriac, William Aguet, Pierre Cardinal... Au cinéma, il donne notamment la musique de L'Épervier de Marcel L'Herbier 1933, de Premier de cordée de Louis Daquin 1944, de Farrebique de Georges Rouquier 1946, de France d'Étienne Lallier 1962 et de L'Heure de vérité de Henri Calef 1965.

Dans le domaine de la musique pure, son œuvre est aussi abondante : quatre symphonies no 1, Expiatoire, à la mémoire des victimes de la guerre, 1945 ; no 2 Allégorique 1949 ; no 3 I.N.R., 1955 ; no 4 du troisième âge, 1971, des concertos pour violon Concerto d'Orphée, 1953, piano 1934, 1948, 1963, violoncelle Mélodie concertante, écrite pour Mstislav Rostropovitch, 1964, harmonica Garden's Concerto, 1970, dont il tire ensuite une version pour hautbois, la suite symphonique Tableaux de Paris 1950, composée pour le bimillénaire de la capitale, les Deux Mouvements pour archets à la mémoire de Paul Gilson 1964, des cantates L'oiseau a vu tout cela, 1960, plus d'une centaine de mélodies Six Sonnets de Louise Labbé, 1927 ; Visions infernales, sur des poèmes de Max Jacob, 1948 ; Le Cornette, sur des poèmes de Rainer Maria Rilke, 1951, quatre quatuors à cordes, des pièces pour piano, des chansons notamment pour Édith Piaf, d'après un thème des Forains...

Le caractère frivole et mondain de Sauguet a certainement nuit à sa musique. Dans les années 1950, malgré quelques essais dans le domaine de la musique concrète, son attachement indéfectible à la tonalité, son charme et une certaine forme de romantisme ne suscitaient guère l'admiration d'un public entiché de postwébernisme .
Il incarne pourtant hors de France, un aspect très prisé de la musique française, fait de finesse, de sensibilité et d'une gaieté parfois mélancolique dans la lignée de Chabrier et Poulenc. Humoriste-né, ennemi de tout système, doué d'un irrésistible talent d'imitateur, il ne cachait pas des convictions religieuses et royalistes très profondes qui l'avaient amené à militer dans des mouvements traditionalistes, notamment pour la défense de la musique liturgique, mise en péril, à son avis, par la réforme conciliaire.
Il n'a pourtant écrit aucune œuvre majeure pour l'église, bien que sa musique soit imprégnée de la tradition du plain-chant. Prix Italia en 1957 pour un ballet, Le Prince et le Mendiant, président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques 1969-1970, de l'Académie du disque français, de l'Union nationale des compositeurs, il succède en 1976 à Darius Milhaud à l'Institut de France Académie des beaux-arts. Il meurt à Paris le 22 juin 1989.

Il prescrivait de cacher l'art par l'art même et croire avec Stendhal que seules les âmes vaniteuses et froides confondent le compliqué, le difficile avec le beau.
Il a été élu à l'Académie des beaux-arts en 1976, Officier de la Légion d'honneur, officier dans l'ordre national du Mérite et commandeur dans l'ordre des Arts et des Lettres, il a présidé durant de nombreuses années à la Société des auteurs et compositeurs dramatiques et l'association Una Voce.
Henri Sauguet a été le compagnon du peintre et scénographe Jacques Dupont jusqu'à la mort de celui-ci.

Ils sont inhumés dans la même sépulture au cimetière de Montmartre section 27.

Publication

Henri Sauguet, La Musique, ma vie, Librairie Séguier, 1990

Discographie

Musique de chambre

Pièces pour piano : 3 Françaises, 3 Nouvelles Françaises, Feuillets d'album..., Billy Eidi piano - Discover, 1987
Choral varié pour accordéon de concert, Ed. Choudens, 1972
12 pièces inédites pour piano : Pastorale de septembre, Hommage à Chostakovitch..., Isabelle Oehmichen piano - Marcal, 1994
Pièces pour 2 pianos : Les Jeux de l'amour et du hasard, Concert des mondes souterrains, Valse brève, Gisèle et Chantal Andranian pianos - SBCD, 1989
Les Amitiés musiciennes : Sonatine aux bois, Sonate crépusculaire, Golden Suite - Sonpact, 1991

Musique concertante

Mélodie concertante pour violoncelle et orchestre, Mstislav Rostropovitch violoncelle, orchestre symphonique de l'URSS, Henri Sauguet dir. - Russian Disc, 1964 + Benjamin Britten : Symphonie concertante pour violoncelle et orchestre, op.68
Concerto n° 1 en la mineur pour piano et orchestre, Vasso Devetzi piano, orchestre symphonique de la Radio de l'URSS, Guennadi Rojdestvenski dir. - Chant du monde 1961/1963 + Gabriel Fauré : Ballade pour piano et orchestre, Nocturne no 1, Impromptu no 2
Garden Concerto, Sonate d’église, L'oiseau a vu tout cela, Michel Piquemal baryton, Jacques Vandeville hautbois, Jean-Patrice Brosse orgue, Ensemble instrumental Jean-Walter Audoli, Jean-Walter Audoli dir. - Arion, 1988

Musique symphonique

Les 4 Symphonies, solistes, chœurs et orchestre symphonique de Moscou, Antonio de Almeida dir. - Naxos, 1995

Musique de film

Farrebique, film de Georges Rouquier de 1946
Clochemerle, images pittoresques beaujolaises tirées du film de 1948, orchestre des concerts Colonne, Georges Tzipine, enreg. , EMI, 1958 + musiques de films de Jean Françaix, Arthur Honegger, Maurice Thiriet

Ballets

Les Forains, orchestre des concerts Lamoureux, Henri Sauguet dir. - Chant du monde, 1963 Darius Milhaud : Suite provençale ; Francis Poulenc : Aubade
La Chatte, orchestre de l'Opéra de Monte-Carlo, Igor Markevitch dir. - Guilde du disque, 1972 + ballets de Georges Auric, Darius Milhaud, Francis Poulenc, Erik Satie

Musique vocale

Les Caprices de Marianne, Andrée Esposito, Camille Maurane, orchestre Radio-lyrique, Manuel Rosenthal dir - Solstice, 1959
La Chartreuse de Parme, Geneviève Moizan, Denise Scharley, Joseph Peyron, Xavier Depraz..., choeur et orchestre philharmonique de la RTF, Manuel Rosenthal dir. - INA Mémoire vive rééd. 2012

Plus loin que la nuit et le jour, cantate pour ténor solo et chœur mixte a cappella, Jean-Paul Fouchécourt ténor, Groupe vocal de France, John Alldis dir. - EMI, 1991 (+ Claude Debussy, Darius Milhaud, Maurice Ravel, Florent Schmitt
6 Mélodies sur les poèmes symbolistes, L'Espace du dedans, Force et Faiblesse, Visions infernales, Jean-François Gardeil (baryton), Billy Eidi piano- Timpani
Enregistrements inédits : Sonate pour violoncelle, Les Jeux de l'amour et du hasard, 4 poèmes de Schiller, Aspect sentimental, Visions infernales, La Chèvrefeuille..., Hugues Cuénod ténor, Irène Joachim soprano, Gérard Souzay baryton, Raphael Sommer violoncelle, Jeanne-Marie Darré, Jacques Février pianos, Henri Sauguet, ... - INA, 1948-1986

Autre

Musique de l'exposition Le Théâtre de la Mode, 1945.

Liens
http://youtu.be/EiL4BZLtIOo Les Forains
http://youtu.be/4cCgiRk4Cew Tableaux de Paris suite symphonique
http://youtu.be/iu4Ew9Tluro Concerto pour Piano


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Posté le : 18/05/2014 21:28

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Jérome Tharaud
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Le 18 mai 1874 à Saint-Junien Haute-Vienne naît Jérôme Tharaud

de son vrai nom Ernest Tharaud, écrivain français, élu à l'académie française. mort le 23 janvier 1953 à Paris..

L'oeuvre

Ces deux fils d'un notaire de campagne voyagent à travers l'Europe, participent à la guerre de 1914-1918 et suivent Lyautey au Maroc. Cette expérience vécue sera la matière de tous leurs livres. Ils commencent par publier des reportages dans les Cahiers de Péguy, des récits modestes et simples où ils prétendent seulement peindre, sans ambition d'analyse historique ou politique, pour l'agrément du lecteur, des scènes d'exotisme. Le succès leur vient en 1902 avec Dingley, l'illustre écrivain, une sorte de roman d'actualité où ils retracent la guerre des Boers. Leur héros représente Rudyard Kipling. Puis leurs livres s'organisent en deux séries : l'une sur Budapest, où Jérôme fut lecteur à l'université, et les milieux juifs de l'Europe de l'Est, l'autre sur les pays musulmans et la colonisation française. À l'ombre de la Croix 1917 et L'An prochain à Jérusalem 1924 rendent compte de cette âme israélite qui se transforme en esprit national. La Fête arabe 1912 dit avec beaucoup de justesse l'impossibilité d'un accord franco-arabe harmonieux : la fête serait le rêve de la communion, conservation de l'exotisme et progrès de la civilisation. Leurs récits contribuent ainsi à faire connaître nombre de problèmes mondiaux et sensibilisent l'opinion ; ce sont avant tout des documentaires très sobres où un léger romanesque préserve le plaisir. Ils écrivent un seul vrai roman, La Maîtresse servante 1911 ; leur talent de conteur se met cette fois au service d'une étude sociale, celle de la ruine d'une grande famille du Limousin : un homme ramène chez sa mère, dans une propriété de province, son amante, une ouvrière de Paris. Leur analyse psychologique de cette femme qui devient prisonnière d'un milieu auquel elle n'appartient pas séduit par sa mesure. Ils écrivent encore un émouvant essai sur Péguy, Notre Cher Péguy 1927 ; ce sont leurs souvenirs de longues années d'amitié.
Ils ont atteint une manière de perfection dans le genre où ils s'étaient fixés, un réalisme stylisé, pittoresque et humain, le modèle du récit de voyage ou du documentaire littéraire. Leur collaboration fut sans défaut, puisant en l'expérience de l'un ou de l'autre ; et l'on dit que, quand l'un rédigeait, faisait œuvre d'imagination, l'autre, comme un premier lecteur, corrigeait.


Sa Vie

Jérôme 1874-1953 et Jean Tharaud 1877-1952, son frère, sont nés à Saint-Junien en Haute-Vienne dans ce Limousin que toute leur vie ils chériront.
Leurs prénoms de baptême sont Ernest et Charles, et c’est Charles Péguy qui leur donnera plus tard les prénoms de Jérôme et Jean, en référence au fondateur et à l’apôtre de l’Evangile, car celui-ci les voyait chacun dans ce rôle vis-à-vis de la société idéale à laquelle il rêvait. Ernest et Charles, ou Jérôme et Jean, quittent Saint-Junien à la mort de leur père en 1880; leur mère, jeune veuve, retourne vivre chez son père, alors proviseur du lycée d’Angoulême et ami de Victor Duruy. Tous deux font leurs études à Angoulême, puis à Paris. Jérôme est élève à l'École normale supérieure. Le Limousin et Saint-Junien en particulier ont profondément marqué les deux frères.
En 1939, quand Jérôme sera élu à l’Académie française, il émettra le vœu que le clocher de la vénérable collégiale de Saint-Junien figure sur l’une des faces de la poignée de son épée d’académicien. Il faut dire que les deux frères ont mobilisé toute leur ardeur, en 1922, quand le clocher central de la collégiale de Saint-Junien s’est effondré par manque d’entretien. Un érudit local, Jean Teilliet, artiste peintre, avait fait appel à eux et à leur notoriété pour recueillir des fonds destinés à la reconstruction. L’église fut reconstruite dans les années qui suivirent et les frères Tharaud furent fiers d’avoir contribué au sauvetage de l’église où ils avaient été baptisés.
En 1901, Jean devint le secrétaire de Maurice Barrès, poste qu’il occupa jusqu’à la Première Guerre mondiale. Il signa ensuite de nombreux articles pour le Figaro, dont l'un, paru après la Seconde Guerre, porte sur la révélation des camps de concentration des tziganes en France.
Jérôme et Jean Tharaud vont pendant cinquante ans composer une œuvre à quatre mains, signant toujours de leurs deux prénoms. Le cadet se chargeait du premier jet, tandis que l’aîné, Jérôme, s'occupait de la mise au point du texte. Ils voyagent dans de nombreux pays, la Palestine, l’Iran, le Maroc, la Roumanie, et ramènent de leurs voyages la matière à reportages et à livres.
En 1919, de retour d’un voyage au Maroc, ils sont séduits par le charme de la vallée de la Rance et acquièrent le manoir des Auffenais en Le Minihic-sur-Rance. Ils y vécurent jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, période pendant laquelle cette demeure fut occupée par l’armée allemande. En conséquence et probablement pour des raisons pécuniaires, ils la vendirent en 19451. Leur œuvre, est notamment marquée par un esprit de conformisme aux valeurs du temps et par le racisme de l'époque qui n'exclut pas l'antisémitisme, le chapitre "un ghetto marocain" dans leur ouvrage de 1920 encore réédité en 1939 "Marrakech" et la célébration du colonialisme. Le 1er décembre 1938, Jérôme Tharaud est élu au 31e fauteuil de l’Académie française en remplacement de Joseph Bédier. La candidature de Jérôme Tharaud a posé aux académiciens un cas de conscience : l’écrivain, en effet, n’était que la moitié d’un couple d’auteurs et ils ne pouvaient pas élire simultanément les deux. Jean Tharaud y sera élu en 1946 et c'est Jean Cocteau qui lui succédera.

Œuvres

Les frères Tharaud en 1932
Ouvrages cosignés avec son frère Jean
Le Coltineur débile (1898)
La Lumière (1900)
Dingley, l'illustre écrivain (1902, prix Goncourt en 1906)
Les Hobereaux (1904)
L’Ami de l’ordre (1905)
Les Frères ennemis (1906)
Bar-Cochebas (1907)
Déroulède (1909)
La Maîtresse servante (1911)
La Fête arabe (1912)
La Tragédie de Ravaillac (1913)
La Mort de Déroulède (1914)
L’Ombre de la croix (1917), Plon 1920
Rabat, ou les heures marocaines (1918)
Marrakech ou les seigneurs de l’Atlas (1920)
Quand Israël est roi (1921)
L’invitation au voyage (1922)
La randonnée de Samba Diouf (1922)
La Maison des Mirabeau (1923)
Le Chemin de Damas (1923)
L’An prochain à Jérusalem (1924)
Rendez-vous espagnols (1925)
Un royaume de Dieu (1925)
Causerie sur Israël (1926)
Notre cher Péguy (1926)
La Semaine sainte à Séville (1927)
Petite histoire des Juifs (1927)
En Bretagne (1927)
Mes années chez Barrès (1928)
La Reine de Palmyre (1928)
La Chronique des frères ennemis (1929)
Fès ou les bourgeois de l’Islam (1930)
L’Empereur, le philosophe et l’évêque (1930)
L’Oiseau d’or (1931)
Paris-Saïgon dans l’azur (1932)
La Fin des Habsbourg (1933)
La Jument errante (1933)
Quand Israël n’est plus roi, Plon 1933
Versailles (1934)
Les Mille et un jours de l’Islam I : Les cavaliers d’Allah (1935)
Les Mille et un jours de l’Islam II : Les grains de la grenade (1938)
Le Passant d’Éthiopie (1936)
Cruelle Espagne (1937)
Alerte en Syrie (1937)
L’Envoyé de l’Archange (1939)
Les Mille et un jours de l’Islam III : Le rayon vert (1941)
Le Miracle de Théophile (1945)
Fumées de Paris et d’ailleurs (1946)
Vieille Perse et jeune Iran (1947)
Les Enfants perdus (1948)
Les Mille et un jours de l’Islam IV : La chaîne d'or (1950)
La Double confidence (1951)
Références à compléter
Petite histoire des Juifs (1927)
Vienne la rouge (1933)
La bataille de Scutarie d’Albanie (1913)
Le chemin de Damas
Les contes de la Vierge (1940)
Trois ouvrages sont présentés comme antisémites par Laurent Joly dans Vichy et la solution finale, Grasset 2006.

L’Ombre de la Croix, Plon 1920
Quand Israël est roi, Plon 1921
Quand Israël n’est plus roi, Plon 1933


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Posté le : 18/05/2014 21:30

Edité par Loriane sur 19-05-2014 15:07:38
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La trahison
Semi pro
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Tout le monde fini par trahir un jour quelqu'un, il y a différents degrés bien sûr et cela dépend du contexte. Quand tu dis à quelqu'un j'ai pas eu le temps de t'appeler car j'avais pas une minute à moi, c'est pas vrai: soit tu n'avais pas envie, soit tu n'as pas pris le temps. Pour moi c'est une forme de trahison à petite échelle je m'entends. Autre exemple tu oublie le goûter de ton petit tu trouves comme prétexte que la boulangerie était fermée. En fait nous n'assumons pas nos erreurs tout simplement parce que cela signifierait que nous acceptons nos faiblesses. Pas facile pour chacun de nous d'admettre que nous nous sommes trompés ou que nous avons oubliés. C'est compliqué d'admettre que nous faisons tous des erreurs plus ou moins importantes. Mais aux yeux des gens que nous aimons c'est la honte. Nous avons toujours ce besoin de plaire aux autres, de contenter les autres. Nous ne voulons blesser personne dans son amour propre alors nous prenons sur nous en mentant donc c'est de la trahison.

Posté le : 18/05/2014 21:45
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Re: Défi du 17/05/14
Plume d'Or
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Chère Couscous, voice une histoire réussie pour plusieurs raisons. Il y a d'abord ton style unique qui prend et nous fait lire sans efforts. Ensuite, cette vision du future nous fait frémir car elle ressemble beaucoup à ce que sera le présent, son embryon. Enfin, nous ne manquons pas de noter en passant, la solitude des gens âgés et seuls, car les enfants sont souvent loins. L'abandon, qu'il soit volontaire ou pas, demeure néanmoins le gouffre où les vieux se trouvent plongés.
Oui, Couscous, j'ai beaucoup aimé ton histoire "Retour" parce qu'elle nous fait retourner au plus profond de notre âme afin d'y trouver notre Vérité. La fin est un soulagement (je ne la dévoilerai pas) mais c'est un soulagement superficiel car après tout, si le Retour est triste, l'Arrivée ne l'est pas moins.

Posté le : 19/05/2014 01:58
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Re: Défi du 17/05/14
Plume d'Or
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Cher Donald, tu es vraiment fort dans le domaine du "Roman Noir". La vie que tu y dépeints nous fait trembler car elle a une resonance trop proche de la vérité. Tous les revers et les envers de l'amour y font plus dans notre existence que l'amour réel. C'est ça la vie. J'admire une fois de plus la facilité avec laquelle tu écris une histoire dans laquelle on se plonge avec plaisir pour y souffrir dans la noirceur du style. Dans ton histoire le Retour est un peu une Revanche. Une revanche sur la vie qui pue ! Tu as un grand talent d'écrivain. Bravo. Merci.

Posté le : 19/05/2014 02:31
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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