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#81 Origine de la fête de pâques
Loriane Posté le : 03/04/2015 18:48
Pâque juive et Pâques chrétiennes

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On distingue la Pâque juive des Pâques des chrétiens : la Pâque juive s'emploie au singulier, les Pâques chrétiennes au pluriel. Au Moyen Âge, on écrivait au singulier ou au pluriel indifféremment pour les deux fêtes. Elles se fêtent à la même époque, au début du printemps mais pas le même jour. Et elles n'ont pas la même signification. Cependant la Pâque juive a largement influencé la célébration chrétienne.
La Pâque juive commence le 15 nissan. Le calendrier juif est lunaire : le mois commence avec la nouvelle lune. Le premier jour du mois de nissan est le 20 mars 2015. Le jour de Pâque correspond au jour de la pleine lune (le jour juif commence à la tombée de la nuit.
Les juifs célèbrent donc Pâque le vendredi 3 avril 2015 au soir. La fête de Pâque dure 7 ou 8 jours après cette date.

Détermination du jour de Pâques
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Le jour de Pâques a été fixé lors du concile de Nicée aujourd'hui İznik, en Turquie, en 325. Le jour de Pâques a lieu le premier dimanche après la pleine lune qui suit le 21 mars.
Pourquoi la pleine lune ? à l'origine, la Pâque est fixée par les juifs au 15 du mois de nissan. Le mois commençant le jour de la nouvelle lune, le 15 du mois correspond alors à la pleine lune.
Pourquoi le 21 mars ? En fait l'équinoxe de printemps était fixé, à l'origine, dans le calendrier julien établi sous Jules César, le 25 mars le jour du solstice d'hiver a alors lieu le 25 décembre qui deviendra Noël). Mais à l'époque du concile de Nicée, en 325, on observe que l'équinoxe tombe le 21 mars. La différence de 4 jours s'explique par l'erreur du calendrier julien qui sera corrigée avec l'adoption du calendrier grégorien l'équinoxe tombe en effet à la fin du Moyen Âge le 11 mars. En réalité, le jour de l'équinoxe varie et peut avoir aussi lieu un 20 mars ou un 22 mars.

L'équinoxe de printemps a lieu le 20 mars 2015 ; la première pleine lune, le 4 avril 2015, et Pâques, le dimanche 5 avril 2015.
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LA PÂQUE GRECQUE


Pour l'église orthodoxe, le calcul est différent. Elle n'a pas reconnu la réforme du calendrier proposé par le pape Grégoire XIII d'où le nom de calendrier grégorien en 1582. Il y avait alors un décalage de 10 jours à cette époque, qui s'est accru : il est aujourd'hui de 13 jours. Ce décalage est toujours en vigueur pour calculer la date de Pâques. Pour la célébration de Noël, c'est différent : les orthodoxes russes ont conservé ce décalage et célèbrent Noël le 7 janvier alors que les orthodoxes grecs fêtent Noël, comme les occidentaux, le 25 décembre.
D'autre part, l'église grecque fixe la pleine lune en fonction de calculs réalisés il y a plusieurs siècles et qui ne sont plus exacts. Il y a alors un second décalage : la pleine lune orthodoxe a lieu 4 ou 5 jours après la pleine lune réelle.
Le jour de Pâques est le dimanche 12 avril 2015 pour les orthodoxes.
En 2017, les églises d'orient et d'occident célèbreront Pâques le même jour comme en 2014.

LA PÂQUE JUIVE


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À l'origine, il existait deux fêtes pour célébrer le printemps :
- La fête de l'agneau pascal : ḥag ha-pessaḥ חג הפסח
C'est une fête pastorale dont l'origine remonte au temps où le peuple hébreu était un peuple de nomades. Le rite du sang a une valeur importante : on prenait le sang de l'agneau pour oindre le pourtour des portes d'entrée de la tente ou de la cabane. C'était un rite de protection pour détourner les mauvais esprits et protéger ainsi la famille.
Le mot pâque désignait ainsi la fête et aussi l'animal que l'on sacrifiait et que l'on mangeait. Ce sacrifice était encore pratiqué au temps de Jésus mais ne l'est plus depuis la destruction du temple de Jérusalem en 70.
- La fête du pain sans levain : ḥag ha-matsoth חג המצות
C'est une fête agricole célébrée par un peuple sédentaire au début de la moisson. Le pain sans levain porte aussi le nom de pain azyme, du grec ἂζυμος de ζύμ (levain)
La Pâque en hébreu Pesaḥ est une des trois fêtes de pèlerinage du calendrier juif. Elle débute le 15e jour du mois de nisan et se poursuit sept jours durant (huit en Diaspora. Elle célèbre la délivrance d'Israël de l'asservissement à l'Égypte. Dans le texte biblique, elle porte deux noms : le premier (en Exode, XXXIV, 25) est Pâque ḥag ha Pōsaḥ, parce que Dieu « passe au-dessus de la maison des enfants d'Israël lorsqu'il frappe les premiers-nés de l'Égypte Ex., XII, 23 ; le second Ex., XXIII, 15 est celui de fête des pains non levés ḥag ha maṣṣōt justifié par la consommation de cet aliment lors du départ précipité des Hébreux Ex., XII, 39. À la période du Temple de Jérusalem, le rite essentiel était le sacrifice de l'agneau pascal korban Pesaḥ la veille du 14 nisan.
La critique discerne deux composantes parmi les rites de célébration de la fête : d'une part, le sacrifice de l'agneau, rite de bergers historicisé par son rattachement à la sortie d'Égypte ; d'autre part, la fête des pains sans levain, célébration de printemps en relation avec le calendrier agricole Ex., XIII, 4, qui fut, en raison de la date traditionnelle de l'Exode, aisément rattachée à l'histoire du salut. Le livre de Josué V, 10-12 indique que les Israélites sous la conduite de Josué célébrèrent la fête des pains non levés à Guilgal. Le livre des Rois II Rois, XXIII, 21-23 souligne avec quel éclat la Pâque fut célébrée sous le règne de Josias ~ VIIe s.. La fusion des deux éléments s'opère sans doute au début de l'exil de Babylonie.
Depuis la destruction du second Temple, la Pâque juive se trouve essentiellement marquée, durant les deux premières veilles, par la cérémonie familiale du Séder (ordre. Autour d'un plateau porteur de mets symboliques : pains azymes, herbes amères, os rôti, est évoquée la signification de la nuit de la délivrance, dans un rituel où s'entremêlent questions, réponses, hymnes, louanges et commentaires, dont le texte se trouve rédigé dans un volume spécial : la Haggada. On verse aussi quatre coupes de vin pour signifier les quatre expressions de la délivrance. Une cinquième coupe nommée « coupe d'Élie » évoque l'aspect messianique de la fête. Pendant toute la durée de celle-ci, les fidèles s'abstiennent de la consommation de tout aliment contenant du levain et se nourrissent de pains azymes. Fête de la liberté, Pesaḥ fut célébrée clandestinement en Espagne par les conversos pourchassés par l'Inquisition. C'est à Pâque qu'eut lieu la révolte du ghetto de Varsovie en avril 1943. À travers toutes les générations, la Pâque est demeurée pour la conscience juive l'événement fondateur de son existence et de son historiosophie.

Le Séder
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Le repas de la veillée de Pâque Séder. Haggadah d'or rituel de la fête avec poésies liturgiques et prières, Barcelone. Vers 1320-1330. British Library, Londres.


LES PÂQUES CHRÉTIENNES


Solennité de la Résurrection de Jésus-Christ, considérée par toutes les Églises comme la principale fête chrétienne. La fête de Pâques est fixée au dimanche après la pleine lune qui suit l'équinoxe de printemps, donc entre le 22 mars et le 25 avril sauf pour les Orientaux, restés fidèles, sur ce point, au calendrier julien qui place l'équinoxe au 25 mars.

Bien que certaines communautés d'Asie aient, jusqu'au IIIe siècle, célébré Pâques le même jour que les Juifs, la fête, dans la plupart des Églises, apparaît à la fin du IIe siècle sous la forme d'une période de cinquante jours, solennisation annuelle de ce qu'est, chaque semaine, la célébration dominicale. La symbolique des nombres qui fait du dimanche le huitième jour 7 + 1 justifie la durée de ce qu'on appelle la Pentecôte ou Cinquantaine pascale 7 fois 7, plus 1 : après quelques jours de jeûne, la solennité commence, le samedi soir, par une longue veillée de prière où les catéchumènes reçoivent le baptême et la confirmation et participent pour la première fois à l'eucharistie ; elle se termine le dimanche qui clôture la septième semaine. Durant toute cette période, on s'abstient de toute attitude pénitentielle, comme chaque huitième jour; c'est le grand dimanche », selon l'expression de saint Athanase d'Alexandrie, où l'on célèbre, dans sa globalité, l'ensemble du mystère du Christ.
Ce n'est qu'au IVe siècle que les divers aspects de ce mystère vont être attribués à des jours différents : la Passion du Christ au vendredi saint, son Ascension au quarantième jour, la venue de l'Esprit au cinquantième. Le dimanche de la Résurrection comporte toujours comme élément essentiel la veillée pascale, au cours de laquelle, après une célébration du Christ-Lumière, de style populaire, et une suite de lectures bibliques se terminant par le chant de l'alléluia et l'évangile de la Résurrection, une consécration de l'eau prépare les baptêmes éventuels et, en tout cas, le renouvellement de la profession de foi baptismale de toute la communauté, scellée dans l'eucharistie. C'est le sommet de toute l'année liturgique ; par là s'explique la légende répandue dans l'Église ancienne selon laquelle le Christ devait revenir pendant la nuit de Pâques, pour la fin du monde que l'on attendait chaque année.
On appelle triduum pascal le temps qui sépare la fin du carême de la veillée pascale ; il est inauguré par la messe de la Cène, le soir du jeudi saint, et comporte surtout l'office du vendredi, avec la lecture de la passion du Christ selon saint Jean, une prière solennelle pour tous les besoins de l'Église et du monde, la vénération de la croix et un service de communion. Un jeûne est prescrit aux fidèles le vendredi, recommandé le samedi.
On appelle temps pascal la cinquantaine qui prolonge la fête jusqu'à la Pentecôte. La première semaine ou « octave pascale » est particulièrement solennisée ; le quarantième jour est consacré à la célébration de l'Ascension du Seigneur. On y médite surtout le livre des Actes des Apôtres, qui relate la vie de la première communauté et l'épopée missionnaire de l'Église primitive. Robert Cabié

LES COUTUMES


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Pâques, dimanche qui suit la pleine lune venant après l’équinoxe de printemps, soit entre le 22 mars et le 25 avril, est la fête chrétienne de la résurrection de Jésus-Christ, trois jours après sa mort sur la croix à Jérusalem…

Pâques Histoire et légendes

Pâques, dimanche qui suit la pleine lune venant après l’équinoxe de printemps, soit entre le 22 mars et le 25 avril, est la fête chrétienne de la résurrection de Jésus-Christ, trois jours après sa mort sur la croix à Jérusalem. Pâques toujours au pluriel lorsqu’il s’agit de la fête chrétienne tient son nom de Pessa’h (probablement de l’hébreu Pâsah “passer”, “épargner”.
Dans les jardins, les enfants trouvent au matin des œufs en chocolat ou en sucre, ainsi que d’autres friandises en forme de cloches, poules, lapins, agneaux, poissons… déposés mystérieusement dans la nuit par les cloches de retour de Rome, dit-on généralement ou par le lièvre de Pâques.
Ces confiseries ont remplacé les œufs teints ou naturels, symboles universels de vie et d’éternité, que l’on s’échangeait ce jour là.
Le lundi de Pâques, jour férié en France, est la trace de l’octave les huit jours suivants qui prolongeait la fête jusqu’au dimanche de Quasimodo.
Le dimanche de Quasimodo est le premier dimanche après Pâques. Dans le calendrier liturgique, ce dimanche qui “poursuit la joie de la résurrection du Christ” est noté comme le “deuxième dimanche se Pâques”. Il tient son nom des premiers mots de la prière d’introduction de la messe du jour, l’introït : Quasimodo geniti infante (comme des nouveau-nés. Ce dimanche était également appelé “Pâques closes”, “petites Pâques”, ou “Pâquettes”.

L’œuf de Pâques

L’œuf symbole universel de perfection, est fêté au printemps car il est lié à la nouvelle vie et à la fécondité : il figure dans de nombreuses légendes sur l’origine du monde. Abondants dans les basses-cours à cette époque, les œufs sont célébrés au moment de pâques, tout comme certains animaux réputés pour leur fécondité : poule, poisson, lièvre. L’agneau est également un symbole biblique de croissance des cheptels. Pour les enfants, des œufs en chocolat et autres friandises sont cachés dans les jardins le matin de Pâques, déposés par les cloches de retour de Rome dit-on dans la plupart des régions de France ou par un mystérieux lièvre en Alsace et dans une partie de la Lorraine, comme dans les pays germaniques et anglo-saxons.

L’agneau pascal
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Selon la bible, peu avant le départ précipité des Hébreux d’Égypte à la suite de Moïse (vers 1300 avant J.C), un ange exterminateur fut envoyé par Dieu pour frapper les enfants premiers-nés d’Égypte. Dieu voulait par ce terrible fléau manifester sa colère auprès du pharaon qui avait contraint les hébreux à de durs travaux. Moïse, prévenu par Dieu, fit marquer de sang d’agneau les deux montants et le linteau des portes des maisons de son peuple afin qu’elles puissent être épargnées. Pour cela, les juifs devaient chaque année commémorer la Pâque en offrant en sacrifice à la première pleine lune de printemps le 14 Nissan, un agneau ou un chevreau sans défaut âgé de moins d’un an.
La Pâque juive commémore toujours lors du grand repas (le Seder) ce sacrifice de l’agneau. La fête catholique de Pâques au pluriel cette fois commémore la résurrection de Jésus-Christ mort sur la croix trois jours plus tôt. Jean-Baptiste avait annoncé le Christ “Sauveur du monde” en le désignant ainsi : “Voici l’agneau de Dieu”. Les chrétiens font également un grand repas le jour de Pâques où il est fréquent de manger de l’agneau ainsi qu’une pâtisserie contenant des oeufs en abondance.
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Les cloches de Pâques

Au moment de Pâques, les cloches jouent encore aujourd’hui un rôle important dans toute la France. Après l’hymne du Gloria de la messe du jeudi saint, veille de la mort de Jésus-Christ sur la croix, les cloches se taisent en signe de deuil jusqu’au Gloria de la veillée pascale. Selon la tradition on dit qu’elles vont à Rome pour se faire bénir et chercher des œufs qu’elles répandent au retour dans les jardins. Le folkloriste Arnold Van Gennep pense que cette croyance serait apparue à la fin du XIIème siècle, avec l’interdiction venant de Rome de faire sonner alors des cloches de métal.

HISTOIRE


La façon dont Pâques est devenue une fête importante est un exemple d’inculturation – le mélange de l’Église primitive du Nouveau Testament avec la culture païenne jusqu’à ce qu’un nouveau rite soit créé. La cérémonie d’origine de la Pâque, comme Jésus et ses premiers adeptes l’ont observée, a été remplacée par une fête commémorant non pas sa mort mais sa résurrection. À l’origine, Pâques est une ancienne fête païenne de la fertilité qui n’a aucun rapport avec la pratique de la première Église.
Le débat concernant la date de cette nouvelle fête, connue sous le nom de « Controverse quartodécimane », fit rage pendant presque trois siècles au sein de l’Empire romain. En l’an 325 de notre ère, le concile de Nicée trancha en faveur de Pâques, et le synode d’Antioche le renforça en 341. Même si le synode exigeait l’excommunication de quiconque résisterait à la nouvelle observance ainsi que le renvoi en dehors des frontières de l’empire, le problème persista : les personnes qui voulaient suivre la pratique de l’Église du premier siècle avaient de forts antécédents.

Une déclaration contre le judaïsme
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Le terme quartodéciman (qui signifie « 14 » en latin) fut appliqué à ces adeptes de Jésus qui honoraient sa mort, de la manière dont l’Église du premier siècle l’avait fait. Ils observaient la commémoration le 14ème jour du mois hébreu Nisan, à la même date que la Pâque juive. Mais pour beaucoup, c’était clairement désespérant que la date juive de la Pâque détermine la date de Pâques. Tout comme l’Église de Rome, ils souhaitaient fêter la résurrection de Christ le dimanche après la première pleine lune de la nouvelle année. Selon le calendrier julien, l’année commençait à l’équinoxe vernal, ou équinoxe du printemps. Ainsi, Pâques est toujours fêté le vendredi et le dimanche, alors que le 14 Nisan peut tomber un lundi, un mercredi, un vendredi ou un samedi, mais jamais un dimanche.
Le degré d’antipathie envers les juifs et les quartodécimans fut clairement exprimé par l’empereur Constantin lorsqu’il annonça les changements décidés par le concile de Nicée : « Il a été décrété qu’il serait indigne d’observer cette fête sacrée en conformité avec la pratique des juifs. Ceux-ci ayant souillé leurs mains d’un crime haineux, il en ressort que ces hommes, maculés de sang, sont, comme il faut s’y attendre, mentalement aveugles…Qu’il n’y ait donc plus rien de commun entre vous et les détestables juifs ! Le Sauveur nous a indiqué une autre voie pour notre sainte religion, et cette voie est à la fois juste et conforme à la loi. Aussi, très honorables frères, d’un commun accord, choisissons cette seule voie, afin de nous détacher définitivement de la dégoûtante promiscuité des juifs. » (Eusèbe de Césarée, Vie de Constantin : 3 : 18 : 2-3).
Il est évident que Constantin était très mal renseigné sur les origines de la fête de Pâques. En fait, la simplicité de la déclaration de l’empereur embrouilla certains des vrais problèmes. Et donc, la controverse qui provoqua le concile de Nicée a continué d’être intense au moins jusqu’à la fin du siècle.
Eusèbe de Césarée, évêque chroniqueur du concile, rapporta le témoignage d’Irénée, évêque de Lyon à la fin du deuxième siècle, concernant le premier prétexte qui servit à changer la commémoration de la Pâque du Nouveau Testament. Irénée affirmait que le débat avait commencé à l’époque de l’évêque Xyste (pape Sixte 1er, env. 115-125 de notre ère), époque à partir de laquelle l’observance du 14 Nisan fut abandonnée à l’Occident (Histoire ecclésiastique 5.24).
De plus, Pie, successeur à l’évêché de Rome, déclara en 147 que son frère Hermès avait reçu l’ordre d’un ange lui disant que Pâques devait être observé le « jour du Seigneur », et non le 14 Nisan (Joseph Bingham, The Antiquities of the Christian Church, 1855). Donc, selon les documents historiques de l’Église de Rome, la célébration de Pâques n’est pas fondée sur une instruction ou un enseignement de Jésus mais sur une prétendue vision angélique ayant eu lieu plus de 100 ans après la mort de Christ.
Que l’Église ait eu recours, au deuxième siècle, à de telles affirmations sur l’authenticité de ses enseignements, démontre bien à quel point elle s’est éloignée de l’instruction apostolique.
Le règne de Constantin a également dissimulé le fait que pour les quartodécimans, la Pâque était la commémoration de la mort de Christ, alors que les partisans de Pâques se concentraient essentiellement sur sa résurrection. Ainsi, un immense fossé théologique se creusa entre ceux qui s’alignèrent sur la tradition hébraïque et ceux qui ne s’y alignèrent pas.
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Défenseurs de la foi

Polycarpe, un disciple de Jean, alla à Rome pour tenter de trouver un accord entre les deux écoles de pensée, mais sans succès. Son successeur, Polycrate, affirma qu’il était le huitième évêque d’Asie Mineure à observer le 14 Nisan comme une commémoration de la mort de Christ (Histoire ecclésiastique 5.24).

Méliton de Sardes en Asie Mineure était un contemporain de Polycrate. Dans ses écrits datés de la fin du deuxième siècle, il a également soutenu que la Pâque du Nouveau Testament devait être observée le 14 Nisan. Dans un sermon sur la Pâque, il est même allé encore plus loin que les documents historiques que nous avons de Polycarpe et Polycrate. Dans ce sermon, il a fait le lien entre la mort de Christ en tant qu’Agneau pascal et la nécessité pour les chrétiens d’enlever le levain de leur vie – le levain symbolisant le péché. Ceci rappelle l’épître de Paul adressée à l’Église de Corinthe (1 Corinthiens 5 ). Ça montre également une certaine compréhension de la succession des fêtes données dans Lévitique et observées par les juifs jusqu’à ce jour. Et puis ça souligne le lien entre la Pâque et les autres fêtes – un rapport qui avait été perdu à cause du nouveau centre d’attention qu’était la résurrection.
Quelque 50 ans après Eusèbe de Césarée et le concile de Nicée, Épiphane de Salamine, un autre historien de l’Église, écrivit qu’il y avait encore des personnes dans l’Empire qui observaient le 14 Nisan en dépit du décret de l’empereur. Il fit une liste des groupes qui affirmaient suivre Jésus-Christ mais qu’il considérait, lui, comme étant hérétiques. Parmi eux figuraient les Audiens, qui continuaient à observer la Pâque à la même date que la communauté juive. Épiphane consigna par écrit leur affirmation selon laquelle l’Église avait abandonné la coutume des pères pour plaire à l’empereur (Panarion 70.9.3). Les Audiens établissaient également un rapport entre la Pâque du Nouveau Testament et la fête des Pains sans levain. Apparemment, Constantin bannit de l’Empire le chef de ce groupe. Mais cela ne changea pas la conviction des adeptes. Plus tard, l’empereur Théodose 1er (379-395), voyant qu’ils n’étaient pas décidés à faire des compromis sur le sujet, fit des lois contre eux. Interdits de se réunir, ils s’exposaient désormais non seulement à la confiscation de leur propriété mais aussi à la peine de mort.
Même si l’emplacement géographique exact des Audiens n’est pas stipulé par Épiphane, nous savons que la Pâque était encore observée le 14 Nisan à Antioche au moins dix ans après qu’il ait écrit Panarion. Jean Chrysostome, évêque d’Antioche, a laissé un recueil de huit sermons qu’il donna entre 386 et 387 contre ceux qui pensaient qu’il fallait continuer à observer la Pâque et les autres jours saints avec les juifs dans cette communauté, plutôt que les jours établis par des édits post-apostoliques ou impériaux. En d’autres termes, plus de 60 ans après le concile de Nicée, l’observance de la Pâque, telle que les apôtres l’avaient pratiquée avec Jésus-Christ, était encore pratiquée par des gens qui se considéraient comme de fidèles adeptes.

Approbation générale

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Néanmoins, pour la plupart des gens, la fête était passée, sur plusieurs siècles, d’une fête profondément ancrée dans la Pâque des Écritures à une fête associée à des mythes de résurrection païens. Pourtant, l’Ancien et le Nouveau Testament n’ordonnent à aucun moment de changer cette observance. Le concept de crucifixion du Fils de Dieu était, comme l’apôtre Paul l’a écrit, difficile pour la plupart des païens (1 Corinthiens 1 : 20-25). La mort sacrificielle d’un tel individu, comme s’il était un simple criminel, n’avait pas de sens pour la grande majorité des gens. L’idée d’une résurrection, liée comme elle l’était à la pensée païenne existante, était bien plus facile à accepter.
Et donc aujourd’hui, Pâques est l’une des deux fêtes chrétiennes principales. Elle est très largement pratiquée mais peu de personnes remettent en question ses origines. Du reste, la plupart des gens ne se posent pas la question la plus importante : est-ce que les Écritures hébraïques et les écrits apostoliques ordonnent la commémoration de la résurrection de Jésus-Christ ou de sa mort lors de la Pâque ?

PETER NATHAN
traduit par Gaël Feltracco


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#82 Robert Falcon Scott
Loriane Posté le : 28/03/2015 20:20
Le 29 mars 1912 meurt Robert Falcon Scott

à 44 ans, sur la barrière de Ross en Antarctique, né le 6 juin 1868 près de Plymouth, officier de la Royal Navy et un explorateur polaire britannique, considéré comme l'une des principales figures de l'âge héroïque de l'exploration en Antarctique, sur lequel il dirige deux expéditions : l'expédition Discovery 1901-1904 et l'expédition Terra Nova 1910-1913. Au cours de la seconde, Scott mène un groupe de cinq personnes au pôle Sud le 17 janvier 1912. Pensant être les premiers à réussir cet exploit, ils découvrent que l'expédition norvégienne de Roald Amundsen les avait précédés de quelques semaines. Sur le chemin du retour, tous vont mourir d'épuisement, de faim et de froid.
Avant sa nomination à la tête de sa première expédition, Scott suit une carrière d'officier de marine classique, mais en temps de paix, les possibilités d'avancement professionnel restent limitées. C'est davantage l'occasion d'obtenir une distinction personnelle qu'une prédilection pour l'exploration polaire qui conduit Scott à postuler pour le commandement du RRS Discovery. Toutefois, après avoir franchi cette étape, son nom est devenu indissociable de l'Antarctique, sujet auquel il reste attaché les douze dernières années de sa vie.
Après sa mort, Scott devient un héros au Royaume-Uni, un statut indiscuté pendant plus de cinquante ans et illustré par les nombreux mémoriaux érigés en son honneur à travers le pays. Cependant, sa légende est réévaluée avec plus de scepticisme dans les dernières décennies du XXe siècle, à mesure que les causes de la tragédie mettent en avant l'ampleur de la responsabilité de Scott. Il devient une figure controversée, dont la compétence et le caractère sont débattus. Par la suite, les historiens du XXIe siècle ont dans l'ensemble considéré Scott de manière plus positive, en insistant sur sa bravoure personnelle et son stoïcisme, tout en reconnaissant ses erreurs, mais attribuent le sort de son expédition principalement à la malchance.

En bref

Explorateur britannique né à Devonport et mort au cours d'une expédition au pôle Sud, Robert Falcon Scott participa à la grande épopée de la découverte du continent antarctique entreprise à la fin du XIXe siècle par les grandes nations européennes. Après la réussite du premier hivernage dans les glaces de la péninsule antarctique du Belge Adrien de Gerlache à bord du navire La Belgica 1897-1899, le Norvégien Borchgrevink entreprend, un an plus tard, le premier hivernage à terre et utilise des traîneaux attelés de chiens. Une campagne de recherche internationale est alors entreprise, et ses travaux se poursuivront jusqu'à la Première Guerre mondiale. La France est présente avec le gentilhomme polaire, Jean-Baptiste Charcot, la Grande-Bretagne avec Robert Falcon Scott et Ernest Shackleton, l'Allemagne avec Eric von Drygalski et la Norvège avec Otto Nordenskjöld, puis Roald Amundsen.
Au cours des expéditions se dégage peu à peu la physionomie de l'Antarctique, terre plus vaste que l'Amérique du Sud, véritable continent blanc qui recèle en son centre le défi suprême, la conquête du pôle Sud. Décrire ce que fut la course vers le pôle Sud est presque impossible, tant il faudrait pouvoir revivre à travers les textes des carnets de route des explorateurs, les images et les témoignages, l'extraordinaire aventure de lutte pendant plusieurs mois contre une nature hostile et en parcourant des milliers de kilomètres à pied par des températures de — 40 à — 50 0C et des vents de 150 km/h, les traversées de crevasses et séracs en direction du pôle situé à plus de 3 000 mètres d'altitude ! Le 9 janvier 1909, E. Shackleton, parvenu pourtant à 88023′ S., soit à moins de 180 kilomètres du pôle, vaincu par le froid et l'épuisement, renonce avec courage et lucidité à poursuivre plus avant, et parvient à regagner la côte.
Après une première expédition au début du siècle, 1901-1904, R. F. Scott organise un nouvel hivernage à terre à McMurdo en 1910, d'où il compte se lancer au printemps suivant vers le pôle. Au même moment, Roald Amundsen, bien décidé à parvenir le premier au pôle Sud, hiverne à l'autre extrémité de la plate-forme de Ross. Le Norvégien prépare son raid avec le plus grand soin et met en place avant l'hiver des dépôts de vivres tout au long de la route qu'il compte suivre. Son expédition, très légère, compte cinq hommes et quelques traîneaux attelés de chiens. Robert Falcon Scott prépare, de son côté, une expédition plus lourde, et utilise des poneys pour transporter le matériel lourd. Au printemps austral de 1911, s'engage la course au pôle entre Scott et Amundsen. Ce dernier, parti du littoral le 19 octobre 1911 avec quatre compagnons remarquablement entraînés, hisse le drapeau norvégien au pôle Sud le 14 décembre suivant et laisse dans une tente une lettre destinée à Scott. Parti tardivement de McMurdo, Scott rencontre de nombreuses difficultés : les poneys ne résistent pas au climat hostile, les dépôts de vivres sont trop espacés. Néanmoins, le 17 janvier 1912, les cinq membres de l'équipe de pointe parviennent au pôle, où flotte le drapeau norvégien. Ils font demi-tour alors que déjà, le froid augmente. Retardés dans leur marche par un blessé qu'ils n'ont pas l'atroce courage d'abandonner, ils sont bientôt contraints au rationnement des vivres. Le 17 février, un premier homme meurt, suivi d'un second décès le 17 mars. Les trois survivants, bloqués par une tempête de neige à dix-huit kilomètres d'un dépôt de vivres qui aurait pu les sauver, mourront d'épuisement dans une tente, à côté des échantillons rapportés à grand peine du pôle, et dont ils n'ont pas voulu se séparer.
L'âge héroïque des expéditions individuelles est bien mort aujourd'hui ; mais les noms du Norvégien Amundsen et de son concurrent malchanceux, le Britannique Scott, resteront associés dans la dénomination de la base installée par les États-Unis au pôle Sud, la base Amundsen-Scott. Lucien Laubier.

Sa vie

Robert Falcon Scott est né le 6 juin 1868 dans le hameau d'Outlands près de la paroisse de Stoke Damerel à proximité de la ville de Plymouth dans le comté du Devon. C'est le troisième des six enfants, de John Edward et Hannah née Cuming Scott et leur premier fils. Robert se fait surnommer Con, diminutif de Falcon. Sa petite enfance est confortable car son père a atteint une petite prospérité grâce à une brasserie située à Plymouth, héritée de son propre père Robert, qu'il vendra par la suite. Des années plus tard, quand Scott établit sa carrière navale, la famille subira cependant d'importantes difficultés financières.
Bien que son père soit brasseur et magistrat, la famille possède une forte tradition navale et militaire puisque le grand-père de Robert Falcon et trois frères de son grand-père ont servi pendant les guerres napoléoniennes et quatre de ses fils oncles de Robert Falcon ont servi dans l'armée ou la marine : trois dans l'Armée des Indes britanniques et un comme chirurgien dans la Royal Navy. L'un de leurs ancêtres a même pris part à la bataille de Culloden dans le camp de Charles Édouard Stuart. Conformément à cette tradition familiale, les deux garçons, Robert et Archibald, sont prédestinés à une carrière dans les forces armées. Robert est envoyé en 1880 à Stubbington House School de Fareham dans l'Hampshire, un établissement préparant les candidats à l'examen d'entrée sur le navire-école HMS Britannia à Dartmouth. Après avoir réussi à ces examens dans l'année, Scott, alors âgé de treize ans, entame sa carrière dans la marine en 1881, comme cadet à bord du Britannia.

Débuts de la carrière navale

Le premier des deux HMS Britannia qui servit de navire-école entre 1859 et 1909. Scott s'entraîna sur le second qui fut mis en service en 1869.
En juillet 1883, Scott sort du Britannia comme aspirant, septième sur une promotion de vingt-six. Dès octobre, il part pour l'Afrique du Sud rejoindre le HMS Boadicea3, le navire amiral de l'escadre du Cap, puis en 1885, il sert sur le HMS Rover. En 1887, alors en poste sur l'île Saint-Christophe dans les Antilles, sur le HMS Rover, il rencontre pour la première fois Clements Markham, le secrétaire de la Royal Geographical Society RGS de l'époque, lequel occupera une place importante dans sa carrière. À cette occasion, le 1er mars 1887, Markham, qui est à la recherche de jeunes officiers de marine pour leur proposer un engagement dans des expéditions polaires, voit l'aspirant Scott remporter une course de voile dans la baie. Impressionné par l'intelligence, l'enthousiasme et le charme de Scott, il prend bonne note de l'aspirant alors âgé de dix-huit ans.
Plus tard mais toujours la même année, Scott étudie au Royal Naval College de Greenwich et en mars 1888 réussit à ses examens d'enseigne de vaisseau, décrochant quatre certificats de première classe sur cinq. Sa carrière progresse régulièrement, avec des missions à bord de différents navires et une promotion au grade de lieutenant en 1889. En 1891, après une longue période en mer, il demande deux ans de formation à la nouvelle technique des torpilles sur le HMS Vernon de Portsmouth. Il obtient des certificats de première classe aux examens théoriques et pratiques. Une légère contrariété dans sa carrière intervient lors de l'été 1893. Alors qu'il commande un torpilleur, Scott fait s’échouer le navire, ce qui lui vaut une légère réprimande.
Au cours des recherches pour sa double biographie de Scott et Roald Amundsen, Scott and Amundsen renommée par la suite The Last place on earth, l'écrivain britannique Roland Huntford a vent d'un scandale possible pendant les débuts de la carrière militaire de Scott, mais est incapable d'en préciser davantage. La biographie se concentre sur la période 1889-1890 où Scott est lieutenant sur le HMS Amphion. Selon Huntford, Scott disparaît des dossiers de la marine pendant huit mois, à partir de la mi-août 1889 jusqu'au 24 mars 1890. L'auteur soupçonne une affaire avec une femme mariée américaine, camouflée par la protection d'officiers supérieurs. Le biographe David Crane, quant à lui, réduit cette période manquante à onze semaines, mais n'est pas en mesure d'apporter plus de lumière en faisant fi de sa protection par des officiers supérieurs, au motif que Scott n'a pas à l'époque assez d'importance ou bien un réseau suffisant pour justifier cela. Des documents qui pourraient permettre d'obtenir des explications sur ce fait, sont manquants des dossiers de l'Amirauté. Une note apparaît cependant sur le passage de Scott à bord du HMS Vernon en 1889.
En 1894, servant alors depuis une année comme officier torpilleur sur le bâtiment expérimental mi-navire mi-dock HMS Vulcan, Scott apprend la catastrophe financière qui s'abat sur sa famille. John Scott, après la vente de la brasserie et l'investissement de toutes ses finances imprudemment, perd tout son capital et se retrouve en quasi-faillite. À l'âge de 63 ans et en mauvaise santé, il est forcé de prendre un emploi en tant que gestionnaire de la brasserie et déménage sa famille à Shepton Mallet dans le Somerset. Robert Scott, après une nouvelle formation aux torpilles sur le HMS Defiance en 1895 et un passage sur le HMS Empress of India en 1896 et HMS Jupiter en 1897, devient en 1897 lieutenant torpilleur à bord du navire amiral de la flotte de la Manche, le HMS Majestic. Cette année, John Scott meurt d'une maladie cardiaque, précipitant sa famille dans une profonde crise. La famille — la mère et ses deux filles non mariées — reposait désormais entièrement sur les salaires de Robert et du frère cadet Archie qui quitte l'armée pour un poste dans le service colonial afin d'accroître ses revenus. Mais à la suite de la mort d'Archie à l'automne de 1898, après avoir contracté la fièvre typhoïde, l'entière responsabilité financière de la famille repose sur Robert Falcon Scott.
Officier ambitieux, Scott a donc une lourde responsabilité. Les promotions et le revenu supplémentaire qu'elles entraîneraient sont devenues un sujet de préoccupation considérable. Au début de juin 1899, alors en congé, il rencontre fortuitement l'explorateur et géographe britannique Clements Markham — devenu Sir et président de la RGS — dans une rue de Londres et apprend l'imminence d'une expédition en Antarctique. Scott voit en celle-ci l'occasion d'obtenir un commandement et une chance de se distinguer. Ce qui se passe entre les deux hommes à cette occasion n'est pas consigné, mais quelques jours plus tard, le 11 juin, Scott vient chez Markham et se porte volontaire pour diriger l'expédition. Au même moment, l'Angleterre entre dans la Seconde Guerre des Boers.

Expédition Discovery.

La British National Antarctic Expedition BNAE, mieux connue plus tard sous le nom de l'expédition Discovery, est une entreprise conjointe de la Royal Geographical Society et la Royal Society. Elle représente la mise en œuvre d'un rêve longtemps caressé par Clements Markham et ce dernier fait son possible pour que le commandement soit sous la responsabilité de la Royal Navy et d'une grande partie des membres composée du personnel de la marine. Scott n'est peut-être pas le premier choix de Markham en tant que commandant, mais son soutien est resté constant. Il y eut des discussions sur l'étendue des responsabilités de Scott, avec la Royal Society militant pour nommer un scientifique responsable du programme de l'expédition, tandis que Scott aurait simplement commandé le navire. Finalement, le point de vue de Markham prévalut et Scott reçoit le commandement général, tout en étant promu au grade de capitaine de frégate. Le RRS Discovery part pour l'Antarctique le 31 juillet 1901.
En plus d'une absence presque totale d'expérience des expéditions polaires et de l'Antarctique au sein de l'équipe d'une cinquantaine d'hommes, il y eut très peu de formation aux équipements et aux techniques avant le départ du navire. Des chiens sont emmenés, tout comme des skis, mais pratiquement personne ne savait comment les utiliser. Le professionnalisme était considéré comme moins élogieux selon Markham que l'aptitude innée, et, sans doute Scott est-il influencé par cette doctrine. Dans la première année sur les deux années complètes que le Discovery passe en Antarctique, cette insouciance est mise à rude épreuve au fur et à mesure que l'expédition a du mal à relever les défis de ce terrain inconnu. Une équipe mal préparée voyage au cap Crozier sur l'île de Ross et George Vince, un des membres, meurt le 4 février 1902. L'expédition, même si ce n'est pas l'unique but, a pour objectif majeur le pôle Sud. Au mois de mars, ce voyage est entrepris par Scott, Ernest Shackleton et Edward Adrian Wilson. Cette épreuve très physique les conduit à une latitude de 82°17'S, soit environ 850 kilomètres du pôle Sud. Obligés de stopper et de faire demi-tour, Shackleton va beaucoup peiner lors du retour.
La seconde année montre des améliorations dans la technique et la réalisation des objectifs, avec notamment un voyage vers l'ouest qui conduit à la découverte du plateau Antarctique, alors nommé plateau polaire. Les résultats scientifiques de l'expédition incluent d'importantes recherches biologiques, zoologiques et géologiques. Certains relevés météorologiques et magnétiques seront cependant critiqués sur leur amateurisme et leur inexactitude.
À la fin de l'expédition, il faut les efforts combinés de deux navires de secours et l'utilisation d'explosifs pour libérer le Discovery de la glace. Scott n'est toujours pas convaincu que les chiens et les skis sont les clés d'un voyage efficace sur la glace, et dans les années suivantes, il continue d'exprimer sa préférence pour le manhauling pratique de tirer soi-même sa luge sans aide animale. Il maintient ce point de vue jusqu'à très tard dans sa carrière en Antarctique, influençant ainsi ses compatriotes contemporains. Son insistance sur les formalités de la Royal Navy créée un malaise avec les membres de l'expédition provenant de la marine marchande, dont un grand nombre part avec le premier navire de secours en mars 1903. Une animosité personnelle entre Scott et Shackleton, prenant son origine ailleurs que dans les problèmes physiques lors de la marche vers le pôle, entraîne ce dernier à quitter l'Antarctique sur le navire de ravitaillement en janvier 1903 et bien que les tensions persistent entre Scott et Shackleton par rapport à leurs ambitions polaires respectives, ils conserveront des relations polies. Scott se joint même à des réceptions officielles qui saluent Shackleton lors de son retour en 1909 après l'expédition Nimrod, et les deux hommes continuent à échanger des lettres courtoises au sujet de leurs travaux en 1909-1910.

Entre Discovery et Terra Nova Héros populaire

Le Discovery revient en Grande-Bretagne en septembre 1904. L'expédition frappe l'imagination du public et Scott devient un héros populaire, recevant de nombreux honneurs et récompenses comme celle d'Officier de la Légion d'honneur. Il est promu au grade de capitaine de vaisseau le 10 septembre 1904, le jour de son retour en Angleterre. Il est aussi invité au château de Balmoral pour son investiture par le roi Édouard VIII en tant que Commandeur de l'Ordre royal de Victoria.
Les deux années suivantes de Scott sont particulièrement remplies par des obligations post-expédition : réceptions publiques, conférences et rédaction du compte-rendu de l'expédition intitulé The Voyage of the Discovery Le voyage du Discovery. En janvier 1906, il reprend sa carrière à temps plein dans la marine, d'abord comme assistant du directeur du renseignement naval à l'Amirauté et, en août, comme flag captain du contre-amiral George Egerton sur le HMS Victorious. Il évolue dans des cercles sociaux de plus en plus élevés : un télégramme envoyé en février 1907 à Markham fait référence à des réunions avec la reine et le prince héritier du Portugal et une lettre pour sa famille mentionne un déjeuner avec le commandant en chef et prince Henri de Prusse.

Litige avec Shackleton

Début 1906, Scott sonde la RGS sur le financement éventuel d'une future expédition en Antarctique. Il prend donc mal qu'Ernest Shackleton annonce en février 1907 publiquement son propre plan de conquête du pôle Sud, d'autant qu'il prévoit de se baser à l'ancien quartier général de l'expédition Discovery situé dans le détroit de McMurdo. Scott fait valoir, dans une série de lettres à Shackleton, que la zone autour de McMurdo était son propre fief et qu'il a les droits dessus jusqu'à ce qu'il choisisse d'y renoncer. Il insiste auprès de Shackleton pour qu'il travaille depuis une autre base. En cela, il est fortement soutenu par le zoologiste de l'expédition Discovery, Edward Adrian Wilson, qui affirme que les droits de Scott s'étendent même à l'ensemble du secteur la mer de Ross. Shackleton rechigne, puis cède pour mettre fin au litige dans une lettre à Scott en date du 17 mai 1907. Il indique qu'il travaillera à l'est du 170e méridien ouest et évitera donc la zone de la précédente expédition. Cette promesse ne sera pas tenue après que la recherche de zones de débarquement alternatives se fut révélée infructueuse. Shackleton place son expédition au cap Royds dans le détroit de McMurdo, et cette violation de l'accord entraîne une évolution radicale dans les relations avec Scott. L'historien Beau Riffenburgh estime que la promesse de Scott n'aurait jamais dû être demandée sur le plan éthique, et compare l'intransigeance de Scott sur cette question à l'attitude inverse de l'explorateur norvégien Fridtjof Nansen qui offrit généreusement ses conseils et son expertise à tous, qu'ils soient rivaux potentiels ou non.

Mariage Kathleen Scott et Peter Markham Scott.

Scott, qui en raison de sa renommée à la suite de l'expédition Discovery entre dans la bonne société édouardienne, rencontre pour la première fois Kathleen Bruce début 1907, à un déjeuner privé. Sculptrice, mondaine et cosmopolite, elle fut l'élève d'Auguste Rodin et ses relations incluent d'autres artistes comme Isadora Duncan, Pablo Picasso et Aleister Crowley. Sa première rencontre avec Scott est brève, mais quand ils se retrouvent plus tard la même année, l'attraction mutuelle est évidente. Scott n'était pas son unique prétendant, alors une cour tumultueuse suivit. Son principal rival est semble-t-il le romancier Gilbert Cannan et Scott est défavorisé par ses absences en mer. Toutefois, la persistance de Scott est récompensée et, le 2 septembre 1908, à la chapelle royale du château de Hampton Court, le mariage est célébré. Leur seul enfant, Peter Markham Scott, est né le 14 septembre 1909. Il a pour parrain Clements Markham et est nommé en l'honneur de ce dernier45. Peter deviendra un ornithologue et un sportif reconnu, médaillé de bronze aux jeux olympiques d'été de 1936 et cofondateur de la World Wide Fund for Nature dont il signera le logotype représentant un panda.
À cette époque, Scott annonce ses plans pour sa seconde expédition en Antarctique. Ernest Shackleton rentre au pays, après avoir échoué de peu à atteindre le pôle Sud, ce qui laisse la possibilité à Scott de mettre en œuvre sa propre expédition. Le 24 mars 1909, il accepte une nomination à l'Amirauté comme assistant naval au Second Sea Lord, promotion qui le rapproche aussi de Londres. En décembre, il est libéré avec une demi-solde afin de prendre le commandement à temps plein de la British Antarctic Expedition 1910, qui sera plus couramment appelée l'expédition Terra Nova d'après son navire, le Terra Nova.

L'expédition Terra Nova 1910-1913

La Royal Geographical Society exprime l'espoir que cette expédition soit « principalement scientifique, avec l'exploration et la conquête du pôle comme des objectifs secondaires, mais, contrairement à l'expédition Discovery, ni eux, ni la Royal Society n'a alors le contrôle total de l'expédition. Dans son prospectus de l'expédition, Scott déclare que son principal objectif était d'atteindre le pôle Sud, et de garantir à l'Empire britannique l'honneur de cette réalisation. Scott est, comme Markham l'observe, mordu par la manie du pôle.
Scott se met à élaborer l'expédition en fonction de ses propres préférences, sans les contraintes d'un comité mixte. En ce qui concerne le transport, il décide que les chiens sont un élément d'une stratégie complexe qui implique aussi des chevaux et des véhicules motorisés à chenilles, et bien sûr du manhauling. Scott ne connaît rien aux chevaux, mais estime que, étant donné qu'ils ont apparemment bien servi à Ernest Shackleton, ils doivent les utiliser également. Le musher Cecil Meares est envoyé en Sibérie pour sélectionner les chiens, et puisqu'il est sur place, Scott lui ordonne aussi de s'occuper de l'achat de poneys de Mandchourie. Meares n'est pas qualifié dans un tel choix et les poneys qu'il choisit se montrèrent pour la plupart de piètre qualité et mal adaptés à un travail prolongé en Antarctique. Pendant ce temps, Scott passe du temps en France et en Norvège, essayant par exemple des véhicules motorisés à chenilles au col du Lautaret avec Jean-Baptiste Charcot et en recrutant le mécanicien Bernard Day, ancien membre de l'expédition Nimrod. Scott ne se doute pas qu'il est en concurrence avec une autre expédition jusqu'à ce qu'il reçoive un télégramme de Roald Amundsen à Melbourne en octobre 1910.

Première année

L'expédition subit une série de revers dès le début, qui entravent les travaux de la première année et les préparatifs pour le principal voyage polaire. Sur son parcours de la Nouvelle-Zélande à l'Antarctique, le Terra Nova est piégé dans les glaces pendant vingt jours, bien plus longtemps que d'autres navires qui subissent cela généralement, ce qui entraîne une arrivée à la fin de l'été et donc moins de temps pour les travaux préparatoires avant le rude hiver antarctique. L'un des trois véhicules motorisés à chenilles est perdu pendant le déchargement du navire, disparaissant dans la mer de glace. La détérioration des conditions météorologiques et la faiblesse des poneys non-acclimatés affectent le premier voyage pour la mise en place de dépôts de ravitaillement, de sorte que le point principal d'alimentation de l'expédition, le One Ton Depot, est posé à 56 km au nord de son emplacement prévu à 80 °S. Lawrence Oates, responsable des poneys, conseille à Scott de tuer certains de ces animaux pour en faire de la nourriture et d'avancer le dépôt à 80 °S, ce que Scott refuse de faire. Oates aurait alors dit à Scott : Monsieur, je crains que vous veniez à regretter de ne pas prendre en compte mes conseils. Six poneys sont morts pendant ce voyage. À son retour au camp de base, l'expédition apprend la présence de Roald Amundsen, campant avec son équipage et un large contingent de chiens dans la baie des Baleines, à 320 km à l'est de leur position.
Scott refuse de modifier son planning pour faire face à la rivalité avec Amundsen, écrivant La bonne, ainsi que le plus sage des choses à faire, est pour nous de procéder exactement comme si ce n'était pas arrivé. Tout en reconnaissant que le camp de base du norvégien est plus proche du pôle et que son expérience en tant que musher de chien est formidable, Scott a l'avantage de se déplacer sur une route déjà connue et testée par Shackleton. Pendant l'hiver 1911, sa confiance augmente encore après le retour d'une équipe du cap Crozier en juillet-août, il écrit : Je suis sûr que nous sommes aussi près de la perfection que l'expérience peut permettre.

Voyage vers le pôle Sud

Le voyage vers le pôle Sud débute le 1er novembre 1911. Une caravane de groupes de transport mixte,véhicules motorisés à chenilles, chiens et poneys avec des traîneaux chargés, se déplaçant à des vitesses différentes, est imaginée pour soutenir un dernier groupe de quatre hommes qui feront une percée vers le pôle. Scott a déjà présenté ses plans pour ce voyage à l'ensemble de ses hommes au camp de base, sans être spécifique au sujet des rôles précis qu'ils occuperaient, notamment sur l'équipe finale. Pendant le voyage, Scott envoie à la base une série d'ordres contradictoires concernant l'utilisation future des chiens de l'expédition, laissant ainsi planer le doute sur le fait qu'ils doivent être économisés pour la suite du travail scientifique ou utilisés pour aider au retour du voyage polaire. Par conséquent, les hommes n'utiliseront pas les chiens pour soulager l'équipe polaire lorsque le besoin s'en fera pourtant sentir.
L'équipe polaire ne cesse de réduire sa taille au fur et à mesure que les équipes de soutien retournent successivement au camp. Le 4 janvier 1912, les deux derniers groupes de quatre hommes ont atteint 87°34'S62. Scott annonce sa décision : cinq hommes, Scott, Henry Robertson Bowers, Edward Adrian Wilson, Edgar Evans et Lawrence Oates continuent, les trois autres Edward Evans, William Lashly et Thomas Crean rentrent. L'équipe choisie atteint le pôle le 17 janvier 1912, constatant qu'Amundsen les avait précédés de cinq semaines. L'angoisse de Scott se ressent dans son journal : Le pire est arrivé … Tous les rêves éveillés s'en vont … Grand Dieu ! Ceci est un endroit horrible.

Le retour

Scott et ses hommes à la base de Roald Amundsen, Polheim, au pôle Sud. De gauche à droite : Robert Falcon Scott, Henry Robertson Bowers, Edward Adrian Wilson et Edgar Evans. La photo est prise par Lawrence Oates.
L'équipe polaire commence sa marche de retour de 1 300 kilomètres le 19 janvier. Je crains que le voyage de retour soit horriblement fatigant et monotone écrit Scott le lendemain. Toutefois, l'équipe fait de bons progrès en dépit de mauvaises conditions météorologiques, et passe dès le 7 février le plateau Antarctique soit environ 500 kilomètres. Les jours suivants, l'équipe complète la descente d'environ 160 kilomètres du glacier Beardmore mais Scott est préoccupé par l'état physique d'Edgar Evans, notant dès le 23 janvier une nette baisse des capacités de celui-ci65. Une chute le 4 février laissa Evans « terne et incapable et le 17 février, après une nouvelle chute, il meurt au pied des glaciers.
Avec 670 kilomètres restant à faire à travers la barrière de Ross, les perspectives de l'équipe se contrarient avec des conditions météorologiques qui se détériorent, des engelures, la photokératite, la faim et l'épuisement, au fur et à mesure qu'elle retourne vers la base, au nord. Le 16 mars, Lawrence Oates, dont l'état, aggravé par une vieille blessure de guerre, le rend à peine capable de marcher, quitte volontairement la tente de l'équipe pour se sacrifier et évite ainsi de ralentir ses camarades. Scott écrit que les dernières paroles d'Oates sont : Je vais juste dehors et cela pourra prendre un certain temps.
Après une courte marche, les trois hommes restants mettent en place leur dernier camp, le 19 mars, à 18 kilomètres du One Ton Depot mais tragiquement 38 kilomètres au-delà de l'emplacement d'origine prévue pour le dépôt. Le lendemain, une tempête de neige les empêche d'avancer. Au cours des neuf jours suivants, leurs provisions sont épuisées et, avec les doigts gelés, un peu de lumière et la tempête faisant toujours rage à l'extérieur de la tente, Scott écrit ses derniers mots, bien qu'il renonce à continuer son journal après le 23 mars, sauf pour un ultime ajout le 29 mars : Dernier ajout. Pour l'amour de Dieu prenez soin des nôtres. Il écrit des lettres à la mère de Wilson, la mère de Bowers, différents notables dont son ancien commandant Egerton George, sa propre mère et sa femme. Il écrit aussi une lettre destinée au peuple anglais, qui donne sa version de l'échec de l'expédition. Il y défend l'organisation de l'expédition et le commandement et y attribue les difficultés de l'équipe aux conditions météorologiques et une accumulation de malchances. Il termine avec ces mots : Nous avons pris des risques, en toute connaissance de cause ; le sort s'est avéré contre nous et, par conséquent, nous n'avons aucune raison de nous plaindre ; au contraire, nous nous inclinons face au Destin, toujours déterminés à faire de notre mieux jusqu'au dernier … Eussions-nous survécu, j'aurais eu à narrer la hardiesse, l'endurance et le courage de mes compagnons, et mon récit aurait ému le cœur de tous les Anglais. Ces quelques notes, ainsi que nos dépouilles, devront en témoigner, mais assurément, assurément, un pays aussi grand et florissant que le nôtre saura faire en sorte que ceux qui sont à notre charge soient bien épaulés.

On suppose que Scott est décédé le 29 mars 1912 ou peut-être le jour suivant.

Les corps de Scott et de ses compagnons sont découverts par une équipe de recherche le 12 novembre 1912 et leurs journaux sont récupérés. Leur dernier camp est devenu leur tombeau ; un cairn, surmonté d'une croix sommaire, est érigé avec de la neige. En janvier 1913, avant que le Terra Nova ne retourne au pays, une grande croix en bois est fabriquée par les charpentiers du navire et érigée sur Observation Hill, une colline de la péninsule de Hut Point. Les noms des disparus y sont inscrits ainsi qu'une courte citation du poème Ulysse d'Alfred Tennyson : To strive, to seek, to find, and not to yield, Travailler, chercher, trouver, et ne pas céder.

Renommée Glorification

Le monde est informé de la tragédie quand le Terra Nova atteint Oamaru en Nouvelle-Zélande le 10 février 1913. Quelques jours plus tard, Scott devient une icône nationale. Un farouche esprit nationaliste est suscité, le London Evening News appelle à la lecture de l'histoire de Scott par les enfants des écoles dans tout le pays, pour coïncider avec le service commémoratif à la cathédrale Saint-Paul de Londres le 14 février. Robert Baden-Powell, fondateur du mouvement scout, se demande même : Les Britanniques sont-ils en déclin ? Non !… Il reste en eux beaucoup de vaillance et de force d'âme, après tout. Le capitaine Scott et le capitaine Oates nous l'ont montré.
Les survivants de l'expédition sont dûment honorés à leur retour, avec des médailles polaires et des promotions pour le personnel de la Royal Navy. En lieu et place de l'ordre de chevalerie qu'aurait pu recevoir son mari s'il avait survécu, Kathleen Scott se voit accorder le rang de veuve d'un Chevalier Commandeur de l'Ordre du Bain. En 1922, elle épouse Edward Hilton Young, qui deviendra plus tard Lord Kennet, et elle reste un farouche défenseur de la réputation de Scott jusqu'à sa mort, à 69 ans, en 1947.
En apprenant les détails de la mort de Scott, on rapporte que Roald Amundsen déclara : je serais heureux de renoncer à tout honneur ou à l'argent si cela avait pu sauver Scott de sa mort terrible. Scott étant plus habile de ses mots, l'histoire qui se propage à travers le monde est en grande partie celle racontée par lui, et la victoire d'Amundsen est réduite aux yeux de beaucoup à un stratagème antisportif. Même avant que la mort de Scott ne soit connue, Amundsen est offensé par ce qu'il considère comme un toast moqueur du président de la RGS George Curzon. Lors d'une réunion pour honorer prétendument le vainqueur de la course polaire, Curzon avait appelé à trois hourras pour les chiens, se moquant ainsi de lui. Selon le récit de l'historien Roland Huntford, cela causa même la démission d'Amundsen de son poste de membre honoraire de la RGS.
La réponse à l'ultime requête de Scott, concernant le soutien aux personnes à charge des défunts, est considérable. La Mansion House Scott Memorial Fund lève £75 000, soit environ £3 500 000 de 2008. Cette somme ne fut cependant pas également répartie et la veuve de Scott, son fils, sa mère et ses sœurs ne reçoivent qu'un total de £18 000. La veuve de Wilson n'eut que £8 500, la mère de Bowers que £4 500 et la veuve d'Evans, ses enfants et sa mère que £1 500.
Dans la douzaine d'années suivant la catastrophe, plus de trente monuments et mémoriaux sont érigés, rien qu'en Grande-Bretagne. Ils vont de simples reliques, comme le drapeau du traîneau de Scott dans la cathédrale d'Exeter, à la fondation du Scott Polar Research Institute à Cambridge. Néanmoins, beaucoup d'autres monuments sont érigés dans d'autres parties du monde. Fondée en 1957, la base scientifique américaine au pôle Sud, est nommée Amundsen-Scott pour honorer la mémoire des deux vainqueurs polaires.
Les journaux de Scott sont exposés depuis 1914 au British Museum de Londres, tout comme sa lettre écrite pour le peuple britannique, tandis que son dernier journal est exposé dans la galerie John Ritblat de la British Library. Sa dernière lettre à sa femme et son fils est exposée pour la première fois en 2007 au musée du Scott Polar Research Institute.

Positions modernes

La réputation de Scott s'est maintenue après la Seconde Guerre mondiale et au-delà du 50e anniversaire de la catastrophe en 1962. Quelques années après, Reginald Pound, le premier biographe à avoir pu consulter le journal des déplacements en traîneau de Scott, révèle des défaillances personnelles qui jettent une lumière différente sur la personnalité de Scott, bien qu'il ait continué à soutenir son héroïsme, décrivant une santé morale à toute épreuve, inébranlable. Dans la décennie suivante, des livres sortent, dont chacun, à un certain degré, conteste sa perception. Le plus critique de ces livres est Scott's Men 1977 de David Thomson. Aux yeux de ce dernier, Scott n'a pas été un grand homme, du moins pas avant d'être près de la fin ; son organisation est décrite comme hasardeuse et viciée, sa conduite des affaires caractérisée par un manque de prévoyance. Ainsi, à la fin des années 1970, selon les termes du biographe Max Jones, la personnalité complexe de Scott est révélée et ses méthodes remises en question.
Scott a été sans aucun doute capable d'inspirer une grande loyauté chez ses hommes. Certains étaient prêts à le suivre partout et l'ont fait. Il ne vous demanderait pas de faire ce qu'il n'était pas disposé à faire lui-même, dit de lui le chauffeur du Terra Nova, William Burton. Thomas Crean, un Irlandais qui a accompagné Scott lors des expéditions Discovery et Terra Nova, s'épanche davantage : J'ai adoré chaque cheveu de sa tête. Mais ses relations avec autrui, y compris Ernest Shackleton, Lawrence Oates, et ses seconds, ont été moins faciles. En dépit de sa grande expérience en matière d'exploration, il a gardé en lui un côté amateur jusqu'à la fin. Ainsi sa réticence à s'appuyer sur les chiens, malgré les conseils d'experts du domaine tels que Fridtjof Nansen, est citée comme facteur déterminant qui lui fit perdre la course au pôle et, finalement, la vie de ses hommes.
En 1979, vient l'attaque la plus virulente contre Scott, celle de Roland Huntford, dans sa double biographie de Robert Falcon Scott et Roald Amundsen, où Scott est dépeint comme un maladroit héroïque. La thèse d'Huntford a un impact immédiat, devenant la nouvelle ligne de pensée. Même l'héroïsme de Scott devant la mort est contesté et Huntford voit dans la dernière lettre de Scott l'auto-justification trompeuse d'un homme qui a entraîné ses camarades à la mort. Après le livre d'Huntford, contester le capitaine Scott devient monnaie courante. Francis Spufford, dans I May Be Some Time 1995, livre qui n'est pas entièrement hostile envers Scott, évoque des preuves accablantes de gâchis, il conclut que Scott condamna ses compagnons, puis couvrit ses traces sous de belles paroles. L'écrivain PaulTheroux définit Scott comme quelqu'un de confus et démoralisé… une énigme pour ses hommes, mal préparé et un gâcheux. Cette baisse de réputation de Scott s'accompagne d'une hausse de celle de son ancien rival Shackleton, d'abord aux États-Unis, puis en Grande-Bretagne. Les 100 Greatest Britons, un sondage effectué en 2002 au Royaume-Uni, place Shackleton à la 11e place tandis que Scott est à la 54e.

L'un des quatre vitraux de l'église de Binton dans le Warwickshire représentant Scott. Celui-ci dépeint le cairn érigé sur le site où ont été retrouvés les membres de l'équipe.
Toutefois, au début du XXIe siècle, intervient un changement d'opinion en faveur de Scott, à l'occasion de ce que l'historienne Stephanie Barczewski qualifie de révision de la perspective révisionniste. La météorologue Susan Solomon, dans son livre The Coldest March 2001, attribue le sort de Scott et de ses hommes aux conditions extraordinairement mauvaises sur la barrière de Ross en février et mars 1912 plutôt qu'à des défaillances personnelles ou d'organisation, même si Salomon accepte certaines des critiques portées contre Scott. En 2004, l'explorateur polaire Ranulph Fiennes publie une biographie qui est une solide apologie de Scott et une réfutation tout aussi franche du livre d'Huntford. L'ouvrage est d'ailleurs dédié aux familles des victimes diffamées. Par la suite on a reproché à Fiennes le caractère personnel de ses attaques contre Huntford et l'idée que sa propre expérience comme explorateur polaire lui donnait une autorité exceptionnelle.
En 2005, David Crane publie une nouvelle biographie de Scott qui, selon Barczewski, va dans le sens d'une évaluation de Scott délivrée du fardeau des interprétations antérieures. Crane fait valoir que ce qui est arrivé à la réputation de Scott découle de la façon dont le monde a changé depuis qu'a été créé le mythe du héros : Le problème n'est pas que nous le percevions différemment d'eux ses contemporains, mais plutôt que nous le percevions de la même manière, et que, instinctivement, cela ne nous plaît pas. La principale réussite de Crane, selon Barczewski, est d'avoir rendu à Scott son humanité bien plus efficacement que ne l'ont fait la véhémence de Fiennes ou les données scientifiques de Salomon.

Distinctions

Commandeur de l'Ordre royal de Victoria 1904
Médaille polaire
Officier de la Légion d'honneur


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#83 Peter Ustinov
Loriane Posté le : 28/03/2015 19:52
Le 29 mars 2004 à Bursins en Suisse meurt Peter Alexander Ustinov

à 82 ans, né le 16 avril 1921 à Londres Royaume-Uni, écrivain, comédien et metteur en scène de théâtre et de cinéma, scénariste et producteur de cinéma britannique. Parlant couramment plusieurs langues, il intervenait régulièrement dans le doublage de ses propres films pour leurs versions internationales. Ses films les plius notables sont Billy Budd, L'Héroïque Parade, Lola Montès, Quo vadis, Spartacus.

En bref

Il joua dans des films marquants Quo Vadis ?, 1951 ; Spartacus, 1960 ; Topkapi, 1964 et incarna le détective Hercule Poirot Mort sur le Nil, 1978 ; il fut aussi réalisateur Billy Budd, 1962. Parallèlement, il écrivit des pièces de théâtre l'Amour des quatre colonels, 1951, des romans Krumnagel, 1971, ainsi que des Mémoires Cher moi, 1977.
Auteur d'une vingtaine de pièces de théâtre, de plusieurs scénarios et d'une dizaine de livres, interprète de plus de 40 films, Peter Ustinov a fait montre au cours de son existence d'un éclectisme éblouissant. Nul autre mieux que Max Ophuls ne sut mettre en valeur les multiples facettes de l'acteur. Dans Lola Montès 1955, le réalisateur lui confia le rôle de Monsieur Loyal, maître de cérémonies, démiurge ironique commentant, dans un cirque américain, la vie de la courtisane.
D'ascendance russe, allemande et française par sa mère, Peter Ustinovnaquit à Londres le 16 avril 1921 ; ses talents de polyglotte le destinent à devenir le citoyen du monde qu'il évoquera dans ses contes pour enfants. À dix-sept ans, il découvre l'art dramatique et tourne dans quelques productions anglaises, dont Un de nos avions n'est pas rentré du tandem Powell-Pressburger 1941 et La Boîte magique J. Boulting, 1951, ode à l'inventeur du cinéma où il apparaît déjà en guest star. Puis il signe un contrat avec Hollywood et tourne Quo Vadis M. Le Roy, 1951, où il incarne avec jubilation un Néron pleurnichard et décadent. Parmi ses compositions les plus notables, on peut également citer Le Beau Brummel C. Bernhardt, 1954 et La Cuisine des anges M. Curtiz, 1955.
Parallèlement, Peter Ustinov écrit deux pièces de théâtre, qui seront jouées avec succès sur les scènes internationales : L'Amour des quatre colonels, créée à Paris avec Yves Robert et Magali Noël, et Romanoff et Juliette, qu'il adaptera lui-même à l'écran en 1961, avec son épouse française, Suzanne Cloutier. C'est en France également qu'il tourne dans deux de ses films préférés : Les Espions de H. G. Clouzot 1955, et le mémorable Lola Montès.
Aux États-Unis, dans les années 1960, il obtient deux oscars du meilleur second rôle pour Spartacus de Kubrick 1960 et Topkapi de Jules Dassin 1964. Puis il réalise deux films aux ambitions littéraires, Billy Budd 1962, d'après la nouvelle d'Herman Melville, où il interprète le rôle du capitaine Edward Fairfax Vere, et Lady L 1965, d'après Romain Gary, une comédie espiègle avec Sophia Loren et Paul Newman.
En 1968, Peter Ustinov est nommé ambassadeur de bonne volonté à l'U.N.I.C.E.F., où son travail en faveur du droit des enfants lui confère une aura particulière dans le monde entier, qu'il parcourt en parfait philanthrope. Il est anobli par la reine Elisabeth d'Angleterre en 1990.
Il poursuit sa carrière à l'écran et trouve un double sous les traits du détective Hercule Poirot, qu'il interprète de façon très suave, au sens anglais du terme – autrement dit, malicieusement perverse. De grandes vedettes l'accompagnent dans son périple, telle Bette Davis dans Mort sur le Nil J. Guillermin, 1978, ou encore des comédiens shakespeariens comme James Mason et Maggie Smith dans Meurtre au soleil G. Hamilton, 1981, puis dans Rendez-vous avec la mort M. Winner, 1987.
Écrivain de talent, humoriste convaincu, jusqu'à la formulation de son épitaphe – Keep off the grass/ Ne marchez pas sur l'herbe –, Peter Ustinov n'aura pris au sérieux que son rôle d'ambassadeur-médiateur de causes humanitaires, qu'il se sera efforcé de résoudre avec élégance et discrétion. André-Charles Cohen

Sa vie

Homme aux talents multiples, Peter Alexander baron von Ustinov est né en 1921 à Swiss Cottage à Londres. Son père, le baron Jona Ustinov Jona né Jonas Freiherr von Ustinov alias Klop Ustinov Клоп Устинов en russe : Иона барон фон Устинов, était un journaliste d’ascendance russe et allemande. Sa mère, Nadia Nadejda Leontievna, était une artiste peintre française avec des ascendances italiennes et fille de Louis Benois, architecte impérial russe d'origine française.
Dans les années 1960, il est devenu résident suisse afin d'échapper au système fiscal britannique de l'époque qui taxait fortement les hauts revenus.
Il a été marié trois fois. Il a épousé en 1940 Isolde Denham 1920-1987, fille de Reginald Denham et Moyna MacGill et demi-sœur d'Angela Lansbury. Ils eurent une fille Tamara et divorcèrent en 1945. Le 15/02/1954, il a épousé Suzanne Cloutier, comédienne et réalisatrice canadienne 10/07/1923 – 02/12/2003. Ils eurent trois enfants, deux filles Pavla et Andrea et un fils Igor. Ils divorcèrent en 1971. Épousée le 17 juin 1972, Hélène du Lau d'Allemans 27/06/1926-14 mai 2014 l’a accompagné jusqu’à sa mort.

Le théâtre

Peter Ustinov fit ses études à la prestigieuse Westminster School de Londres. Pendant ses études, il envisagea d'angliciser son nom en Peter Austin ; un de ses condisciples lui conseilla de supprimer le "von" et de garder "Ustinov". Il quitte la Westminster School à seize ans puis intègre la London Theater School, classe de M. Saint-Denis, pour suivre des cours d’art dramatique. Il y resta de 1937 à 1939. Ustinov intègre en 1937 le Payer's Club où il élabore ses propres sketches satiriques. En 1938, il débute une carrière d’acteur dramatique. Le jeune acteur suit des cours de théâtre, puis fait sa première apparition sur les planches, à l’âge de 18 ans avec grand succès. Ustinov fait preuve très tôt d’un incroyable talent d’imitateur. Après des débuts de comique et d’imitateur dans les théâtres londoniens, il obtient son premier grand rôle dans une revue, en 1940.
C’est en 1940 également, qu’il écrivit sa première pièce de théâtre, Fishing for Shadows. Il joue également cette même année, son premier rôle important dans la revue Swinging the gate. 1940 est une année riche en événements pour Ustinov ; il met en scène la pièce de théâtre House of regrets. Il poursuit dans ce domaine l’année suivante avec sa première mise en scène de théâtre, Squaring the circle. S’ensuit alors une brillante carrière qui se prolongea pendant soixante années.

Le cinéma

Acteur de théâtre, Peter Ustinov jouera néanmoins dans plus de 70 films où il interprète des personnages aussi divers que populaires.
C'est surtout en jouant le rôle d’Hercule Poirot, le célèbre détective créé par Agatha Christie, que Peter Ustinov se fit connaître du grand public, dans Mort sur le Nil, Meurtre au soleil, Le Couteau sur la nuque, Drame en trois actes, Poirot joue le jeu, Rendez-vous avec la mort, et aussi grâce à son incarnation de Néron dans Quo Vadis. Mais sa carrière ne se limite pas à ces deux rôles.
Il débuta au cinéma en interprétant un prêtre dans One of Our Aircraft Is Missing en 1942-1943. En collaboration avec Eric Ambler, il écrit son premier scénario de film, The Way Ahead 1942-1943. En 1945, Peter Ustinov vend son premier scénario de film, The True Glory. En 1946, il réalise son premier film et le coproduit School for Secrets, pour le Ministère de l'Aviation britannique, à partir d'une idée d'une idée de l'officier du service des radars Patricia Moyes. Il s’agit d’un drame qui se déroule durant la Seconde Guerre mondiale. Suivront les comédies Vice versa 1948 et Private Angelo 1949 ainsi que le film d’aventures Billy Budd 1962 et la comédie Lady L 1965.
Sur grand écran, Peter Ustinov se singularise aussi en jouant des personnages particulièrement couards et antipathiques tels que l’empereur Néron dans Quo Vadis(1951 de Mervyn LeRoy, le Monsieur Loyal qui exhibe Lola Montès dans le film homonyme 1955 de Max Ophüls, un trafiquant d’esclaves dans Spartacus 1960, ou un escroc dans Topkapi 1964. Ces deux dernières prestations Spartacus et Topkapi lui valurent un Oscar pour le meilleur acteur dans un second rôle 1961 et 1965.
Un autre rôle l’attend dans le drame d’Yves Boisset, Un taxi mauve. Au terme de sa carrière, et dans les années 1980-90, il personnifie avec talent le vicomte de Mirabeau dans La Révolution française 1989 sous la direction de Robert Enrico. Puis il semble vouloir délaisser le grand écran au profit de budgets plus serrés pour le compte de la télévision.

La télévision

Peter Ustinov lors d'une séance de dédicace.
Au petit écran, et déjà dans les années 1970, sa carrière d’acteur du 7e Art prend un nouveau départ avec la télésuite Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli, où il interprète Hérode, le roi des Juifs.

L'écrivain et conteur

Ustinov fut tout au long de sa longue carrière : acteur, metteur en scène, écrivain, récitant d’ouvrages musicaux et humoriste. En tant que romancier, Ustinov est connu pour ses talents de conteur. Il a même enregistré des disques qui connurent un véritable succès.

L'homme de conviction

Il était aussi un ambassadeur aimable de l’UNICEF. C'est à ce titre qu'il vint passer une semaine à Bruxelles, début 1999, à l'invitation de Marc Lerchs et de Ghislain Belmans, les concepteurs d'Houtopia, la Cité des Enfants à Houffalize, pour réaliser un tournage multimédia pendant une semaine au Cirque Royal, où il s'agissait d'expliquer les droits de l'enfant en cinq langues à des enfants dont l'âge était compris entre 4 et 12 ans. Ustinov se rendit aussi à Berlin en mission de l'UNICEF, en 2002, pour voir pour la première fois le cercle des United Buddy Bears (en français Les Oursons unis, porte-parole d'un monde plus paisible entre les nations, les cultures et les religions. Il se prononça alors en faveur de l'ajout d'un ours irakien aux 140 pays déjà représentés. Ce fut chose faite un an plus tard, lorsqu'il inaugura, en qualité de parrain de l'édition 2003, la deuxième édition des United Buddy Bears à Berlin.
Peter Ustinov fonda l'Institut Ustinov en 2003 à Vienne. afin de créer des universités au niveau international, dans le but de réunir des connaissances sur les différentes cultures. Il a aussi œuvré pour soutenir la création artistique et spirituelle afin d'améliorer la situation sociale et, spirituelle ainsi que la santé des enfants et des jeunes sans distinction d'âge, d'origine ethnique ou de croyance religieuse.
Cet homme truculent fait une déclaration serbophobe dans le journal britannique The European en juin 1993, où il affirme : Les Serbes sont un peuple en deux dimensions avec un besoin de simplicité et d’idéologie si basique, qu’on peut les comprendre sans effort. Ils ont besoin d’ennemis, pas d’amis, pour focaliser leurs idées bidimensionnelles. La vie est pour eux un air simple, jamais une orchestration ni même une harmonie agréable. Les animaux utilisent leurs ressources avec une félicité plus grande que ces créatures attardées dont l’abonnement à la race humaine est périmé depuis longtemps.

Peter Ustinov quitte la scène

Depuis 1957, Peter Ustinov vivait retiré dans le village de Bursins, situé dans le canton de Vaud à une vingtaine de kilomètres de Genève, sur les hauteurs de la ville de Nyon, et dominant les bords du lac Léman, en Suisse. C'est dans sa maison qu’il s’éteignit dans la nuit du dimanche 28 au lundi 29 mars 2004 à l'âge de 82 ans. Une crise cardiaque consécutive au diabète eut raison de lui. Il est enterré au cimetière de Bursins. Assista à ses obsèques Carol Bellamy, directrice de l'UNICEF, représentant à cette occasion le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan.

Anecdotes

Peter Ustinov était polyglotte : il parlait couramment l'anglais, le français, l'italien, l'allemand et le russe. Il affirmait volontiers avoir du sang éthiopien, suisse, italien et français … mais rien d’anglais.
Il occupait depuis 1989 le fauteuil d’Orson Welles à l’Académie des beaux-arts de Paris.
Peter Ustinov joua dans le célèbre film de Zeffireli Jésus de Nazareth et, comble de ses compétences, il prête sa voix à la voix anglaise de Prince Jean dans Robin des Bois, de Walt Disney.

Distinctions

Peter Ustinov a reçu de nombreux prix et distinctions.
En 1951, il obtient un Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation dans Quo vadis.
Dès 1957, la médaille Benjamin Franklin lui est décernée par la Royal Society of Arts.
En 1961, il reçoit l’Oscar du meilleur second rôle masculin pour son interprétation dans le film Spartacus.
En 1964, il se voit remettre le Premier prix du Syndicat des journalistes et écrivains pour son rôle dans la pièce de théâtre intitulée Photo Finish.
L’année suivante, en 1965, il reçoit son deuxième Oscar du meilleur second rôle masculin pour son interprétation dans le long métrage intitulé Topkapi.
En 1967, il est fait docteur honoris causa en musique, par le Conservatoire de Cleveland au Royaume-Uni.
De 1968-1973 il est recteur de l’université de Dundee au Royaume-Uni.
En 1971, il prétend au titre honorable de docteur en droit honoris causa, à La Salle au College of Philadelphia, aux États-Unis.
En 1972, il est également docteur ès lettres honoris causa, à l’université de Lancaster, au Royaume-Uni.
En 1974, ses titres de docteurs s’agrémentent du titre de docteur honoris causa des beaux-arts, décerné par l’université de Lethbridge, au Canada.
En 1975, il est fait commandeur de l’Ordre de l'Empire britannique CBE
En 1978, le grand prix Unicef lui est attribué pour l’ensemble de son action humanitaire. Cette même année le prix de la Butte, à Paris, lui est remis pour son autobiographie, Cher Moi.
En 1984, il est de nouveau docteur honoris causa, cette fois à l’université de Toronto, au Canada.
En 1987, il est élu membre de l’Académie des beaux-arts, le 27 mai, au fauteuil d’Orson Welles.
En 1988, un autre titre honorifique de docteur honoris causa, lui est offert par l’université de Georgetown, à Washington aux États-Unis d'Amérique.
En 1990, il est fait chevalier par la reine Élisabeth II du Royaume-Uni3. Enfin, il reçoit à Athènes, la médaille d'or de la Ville.
En 1991, autre titre de docteur honoris causa, à la Faculté de droit d’Ottawa, au Canada.
En 1992, on lui remet en grande cérémonie le Grand Prix de l'Académie britannique pour l’ensemble de son œuvre cinématographique. Il est également chancelier de l’université de Durham, au Royaume-Uni. Puis une autre distinction le touche, celle de président du World Federalist Movement.
L’année 1993, à Londres, le Grand Prix de la critique lui revient. Il en est très honoré.
En 1994, sans lassitude, le Grand Prix de la culture, en Allemagne lui est officiellement remis ainsi que le Grand prix de la télévision allemande.
En 1995, le prix de la défense de l'enfance lui est remis par l’ex-président des États-Unis Jimmy Carter au nom de l’UNICEF. Il est à nouveau docteur honoris causa de l’Institut pontifical d'études médiévales, à l’université de Toronto, au Canada. La Belgique n’est pas en reste quand elle lui décerne, à Bruxelles, le degré de docteur honoris causa de l’université libre de Bruxelles. Il fut aussi décoré de l’Ordre national de la Croix du Sud au Brésil, en 1994.
En 2002, Peter Ustinov reçoit le Prix Conscience Planétaire du Club de Budapest dont il fut membre d'honneur dès l'origine, en 1993.

Filmographie

Peter Ustinov dans le rôle de Néron Quo vadis 1951.

Acteur Cinéma

1933 : The Cat Killed an Elephant, de Malik Aouadi : Kata Man
1942 : The Goose Steps Out, de Basil Dearden
1942 : Un de nos avions n'est pas rentré One of Our Aircraft Is Missing, de Michael Powell : Le prêtre
1944 : L'Héroïque Parade The Way Ahead, de Carol Reed : Rispoli, le cafetier
1949 : Private Angelo, de Michael Anderson
1950 : Odette, agent S 23 Odette, de Herbert Wilcox : Le lieutenant Alex Rabinovich, alias Arnauld
1951 : Quo vadis, de Mervyn LeRoy : Néron
1951 : Hotel Sahara, de Ken Annakin : Emad
1951 : La Boîte magique The Magic Box, de John Boulting : Un industriel
1954 : Le Beau Brummel Beau Brummell, de Curtis Bernhardt : George IV, Prince de Galles
1954 : L'Égyptien The Egyptian, de Michael Curtiz : Kaptah
1955 : La Cuisine des anges We're no angels, de Michael Curtiz : Jules
1955 : Lola Montès, de Max Ophüls : L'écuyer
1956 : I Girovaghi, de Hugo Fregonese
1957 : Les Espions, de Henri-Georges Clouzot : Michel Kiminsky
1957 : Un Ángel pasó por Brooklyn, de Ladislao Vajda
1959 : Adventures of Mr. Wonderbird a prêter sa voix pour… de Pierre Grimault
1960 : Horizons sans frontières The Sundowners, de Fred Zinnemann : Rupert Venneker/Robert
1960 : Spartacus, de Stanley Kubrick : Lentulus Batiatus
1961 : Romanoff and Juliet, de Peter Ustinov
1962 : Billy Budd, de Peter Ustinov : Edwin Fairfax Vere
1964 : Topkapi, de Jules Dassin : Arthur Simon Simpson
1965 : Lady L, de Peter Ustinov
1965 : L'Encombrant Monsieur John John Goldfarb, Please Come Home, de Jack Lee Thompson : Le roi Fawz
1967 : Les Comédiens The Comedians, de Peter Glenville : Ambassadeur Manuel Pineda
1968 : Le Fantôme de Barbe-Noire Blackbeard’s Ghost, de Robert Stevenson : Barbe-Noire
1968 : Chauds, les millions Hot Millions, d'Eric Till
1969 : Viva Max, de Jerry Paris
1971 : Hammersmith Is out, de Peter Ustinov : Docteur
1975 : Objectif Lotus One of Our Dinosaurs Is Missing, de Robert Stevenson : Hnup Wan
1976 : L'Âge de cristal Logan’s Run, de Michael Anderson : Ballard, le vieil homme
1976 : Treasure of Matecumbe, de Vincent McEveety : Dr. Ewing T. Snodgrass
1977 : Mon "Beau" légionnaire The Last Remake of Beau Geste de Marty Feldman : Markov
1977 : Un taxi mauve, d'Yves Boisset : Taubleman
1978 : Mort sur le Nil Death on the Nile, de John Guillermin : Hercule Poirot
1978 : Enquête à l'italienne Doppio delitto, de Steno : Harry Hellman
1979 : Ashanti, de Richard Fleischer : Suleiman
1979 : Nous maigrirons ensemble, de Michel Vocoret : Victor Lasnier
1981 : Charlie Chan and the Curse of the Dragon Queen de Clive Donner : Charlie Chan
1981 : La Grande Aventure des Muppets de Jim Henson : Truck Driver
1981 : The Search for Santa Claus de Stan Swan : Le grand-père
1982 : Meurtre au soleil Evil Under the Sun, de Guy Hamilton : Hercule Poirot
1984 : Memed my Hawk, de Peter Ustinov : Abdi Aga
1988 : Rendez-vous avec la mort Appointment with Death, de Michael Winner : Hercule Poirot
1989 : La Révolution française, de Robert Enrico et Richard T. Heffron : André-Boniface-Louis-Riquetti, vicomte de Mirabeau
1990 : Au bonheur des chiens C'era un castello con 40 cani, de Duccio Tessari : Le vétérinaire Muggione
1992 : Lorenzo Lorenzo's Oil, de George Miller : Professeur Gus Nikolais
1998 : Stiff Upper Lips, de Gary Sinyor : Horace
1999 : Le Célibataire The Bachelor, de Gary Sinyor : Grand-Père James Shannon
2002 : The Will to Resist, de James Newton
2002 : Luther, de Eric Till : Fredrick le sage

Télévision

1966 : Hallmark hall of fame de George Schaefer saison 16, épisode 1 dans le rôle de Socrates, avec Geraldine Page et Anthony Quayle
1970 : Hallmark hall of fame saison 19, épisode 3 dans le rôle de Abbel Shaddick, avec Peter Bonerz et Anne Collings
1971 : Hallmark hall of fame de George Schaefer saison 20, épisode 3 dans le rôle de Gideon, avec David Barton et Robert Casper
1973 : Burt Bacharach: Opus No. 3 de Dwight Hemion, avec Burt Bacharach et Bette Midler
1976 : Kein Abend wie jeder andere d'Hermann Leitner dans le rôle d'Antiquiätenhändler, avec Heinz Rühmann
1977 : Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli dans le rôle d'Hérode le Grand avec Robert Powell, Anne Bancroft et Claudia Cardinale
1978 : Le voleur de Bagdad de Clive Donner dans le rôle du Calife, avec Kabir Bedi, Marina Vlady, Terence Stamp et Roddy McDowall
1980 : Strumpet City saison 1, épisode 1 dans le rôle du Roi Edward VII, avec Frank Grimes et David Kelly
1982 : Wortwechsel, avec Jacqueline Stuhler
1983 : Imaginary Friends de Michaël Darlow, avec Roger Rees
1984 : Abgehört de Rolf von Sydow, avec Peer Augustinski
1985 : Le Couteau sur la nuque de Lou Antonio dans le rôle d’Hercule Poirot, avec Faye Dunaway et David Suchet
1986 : Meurtre en trois actes de Gary Nelson dans le rôle d’Hercule Poirot, avec Tony Curtis
1986 : Poirot joue le jeu de Clive Donner dans le rôle d’Hercule Poirot, avec Jean Stapleton et Nicollette Sheridan
1989 : Le tour du monde en 80 jours de Buzz Kulik dans le rôle du Détective Wilbur Fix, avec Pierce Brosnan et Eric Idle
1990 : L'orchestre
1993 : Wings of the Red Star MIG Force
1995 : The old curiosity shop de Kevin Connor dans le rôle du grand-père, avec Alan Barry et Adam Blackwood
1999 : Alice au pays des merveilles Alice in Wonderland de Nick Willis dans le rôle du Morse, avec Tina Majorino, Whoopi Goldberg et Robbie Coltrane
1999 : La Ferme des animaux : Sage l'Ancien
2000 : Les heures historiques de Hans-Christoph Blumenberg (dans le rôle d'Igor Maximytschew, avec Rudolf Wessely
2001 : Victoria et Albert de John Erman dans le rôle du Roi William IV, avec Victoria Hamilton et Jonathan Firth
2002 : Salem Witch Trials de Joseph Sargent dans le rôle de William Stroughton, avec Kirstie Alley et Henry Czerny
2003 : Winter Solstice de Martyn Friend dans le rôle d'Hughie McLellan, avec Jan Niklas

Producteur

School for Secrets 1946, de Peter Ustinov ;
Vice Versa 1948, de Peter Ustinov ;
Private Angelo 1949, de Michael Anderson ;
Billy Budd 1962, de Peter Ustinov.
Comme réalisateur
Homme aux talents multiples, il s’investit en tant que scénariste et entreprend la réalisation des films Billy Budd en 1962 et Lady L en 1965.

Parmi sept longs métrages les plus connus, citons :

School for Secrets 1946 ;
Vice Versa 1948 ;
Private Angelo 1949 ;
Romanoff and Juliette 1961
Billy Budd 1962 en coll. avec De Witt Bodeen ;
Lady L 1965 en coll. avec Carlo Ponti ;
Hammersmith is Out 1972
Memed, my Hawk 1984
Comme scénariste
The Way ahead 1944 de Carol Reed ;
School for Secrets 1946, de Peter Ustinov ;
Vice Versa 1948, de Peter Ustinov ;
Billy Budd 1962, de Peter Ustinov ;
Lady L 1965, de Peter Ustinov.
Memed, my hawk, (1984, de Peter Ustinov.

Doublage

1968 : The Story of Babar, the Little Elephant d'Ed Levitt et Bill Melendez voix du narrateur, avec B.J. Baker
1971 : Babar comes to America d'Ed Levitt et Bill Melendez voix du narrateur, avec Sue Allen
1972 : Clochemerle voix du narrateur, avec Roy Dotrice et Wendy Hiller
1973 : Robin des Bois de Wolfgang Reitherman voix du Prince John et du Roi Richard, avec Brian Bedford
1977 : The mouse and his child de Charles Swenson et Fred Wolf voix de Manny le rat, avec Cloris Leachman et Sally Kellerman
1978 : Winds of change de Takashi voix du narrateur
1978 : Tarka l'Otarie de David Cobham voix du narrateur, avec Peter Bennett et Edward Underdown
1981 : Grendel Grendel Grendel d'Alexander Stitt voix de Grendel, avec Keith Michell et Ed Rosser
1981 : Docteur Snuggles de Jeffrey O'Kelly voix du Docteur Snuggles, avec Lambert Hamel
1998 : L'Histoire du soldat d'Igor Stravinsky avec Jean Cocteau et Igor Markevitch
1988 : Pit et le vaste monde de Kaj Pindal voix du narrateur
1989 : Granpa de Dianne Jackson voix de Granpa, avec Emily Osborne
1995 : The Phoenix and the Magic Carpet de Zoran Perisic voix du grand-père, avec Dee Wallace-Stone
1999 : La ferme des animaux de John Stephenson voix du Vieux Major, avec Kelsey Grammer et Ian Holm

Théâtre Auteur

Peter Ustinov est aussi l’auteur talentueux de pièces de théâtre. On lui doit l’écriture de :
The Banbury Nose 1941
The Love of Four Colonels L’amour des quatre colonels 1951
Romanoff and Juliet Romanoff et Juliette 1956
The Empty Chair La chaise vide 1956
Paris is not so gay Paris n’est pas si gai 1958
Photo Finish 1962
The Unknown Soldier and His Wife Le soldat inconnu et sa femme 1967, Théâtre des Ambassadeurs, 1969
Halfway up the Tree 1967
Beethoven’s Tenth 1982
1982 : La Dixième de Beethoven, mise en scène Philippe Rondest, Théâtre de la Madeleine
Comme de mal entendu créée à Londres en 1974
1985 : Comme de mal entendu, mise en scène Michel Bertay, Théâtre de la Madeleine
§Comédien[modifier | modifier le code]
1938, dans le rôle de Waffles dans The Wood Demon
1939, dans le rôle de L’Evêque dans L’Evêque de Limpopo land
1940, dans le rôle de M. Lescure dans Fishing for Shadows
1946, dans le rôle de Pétrovitch dans Crime et Châtiment
1948, dans le rôle de Caligula dans Frenzy, adapté d’une pièce d’Ingmar Bergman.
1951-1952, dans le rôle de Carabosse dans L’Amour des quatre colonels
1956, dans le rôle du Général dans Romanoff and Juliet
1962, dans le rôle de Sam Old dans Photo Finish
1968, dans le rôle de L’Archevêque dans The unknow soldier and his wife
1974, dans le rôle de Boris Vassilievitch dans Who’s who in hell ?
1979, dans le rôle du roi Lear dans Le Roi Lear
1983-1984 et 1987-1988, Titre rôle à l’affiche dans La Dixième de Beethoven
1990-1993, Lui-même dans Une soirée avec Peter Ustinov

Livres

C’est en 1960 qu’il s’investit dans la littérature avec un recueil de nouvelles, Add and Dash of pity.
Il a rédigé pas moins de quinze manuscrits dont :
1960, Add a dash of pity, roman 2e éd. 1993, We where only human, livre d’illustrations satiriques. Tr. fr. Un soupçon de pitié, Paris, Julliard, 1960.
1961, The Loser, roman.
1966, Frontiers of the sea, nouvelles.
1971, Krumnagel, nouvelle 2e éd. 1993
1977, Dear Me, autobiographie. Tr. fr. Cher Moi, Paris, Stock.
1983, My Russia, portrait actuel de l’ex-URSS. Tr. fr. Ma Russie, Paris, Buchet-Chastel, 1985.
1989, The Desinformer, nouvelle. Notice sur la vie et les travaux d’Orson Welles Publications de l’Institut de France.
1990, The old man and M. Smith, roman. Tr. fr. Le vieil homme et M. Smith, Paris, Belfond, 1996.
1991, Ustinov at large, ensemble d’articles.
1993, God and the state railways, nouvelles. Still at large, ensemble d’articles.

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#84 Raoul Villain
Loriane Posté le : 28/03/2015 19:13
Le 29 Mars 1919 acquittement de Raoul Villain assassin de Jean Jaurès

le 31 juillet 1914, à la veille du déclenchement de la Première Guerre mondiale, est acquitté par la cour d'assise de Paris et reçoit les compliments du président du tribunal pour s'être montré un " bon patriote ". Madame Jaurès est donc condamnée à payer les frais de justice.
Raoul Villain, né à Reims le 19 septembre 1885 et mort fusillé à Ibiza le 17 septembre 1936 est l’assassin de Jean Jaurès, le 31 juillet 1914, à la veille du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Il avait été acquitté lors de son procès en 1919.

Sa vie

Raoul Villain est le fils de Louis Marie Gustave Villain 1854-1940, greffier en chef au tribunal civil de Reims, et de Marie-Adèle Collery 1863-, atteinte d'aliénation mentale en 1887, perturbations protéiformes des sensibilités générales et spéciales, lésion des sensations, hystéromanie très prononcée, et internée à l'asile de Châlons-sur-Marne. Sa grand mère paternelle, Émélie Françoise Claudine Irma Alba 1828-1914, a elle aussi manifesté des troubles cérébraux. C'est durant l'enterrement de cette dernière, devant sa tombe, qu'il déclara : il y a des gens qui font le jeu de l’Allemagne et qui méritent la mort ! peu avant d'assassiner Jaurès. Il a un frère aîné, Marcel Villain 1884-1972, commis-greffier, lieutenant aviateur et officier de la Légion d'honneur notamment, pour ses faits d'armes durant la Première Guerre mondiale.
Élève des Jésuites, au collège du faubourg Cérès, puis au lycée dans sa ville natale, Raoul Villain n'achève pas sa première. En octobre 1905, il s'inscrit à l'École nationale d'agriculture de Rennes, où il contracte en novembre 1905 la typhoïde, dont il manque de mourir. Sa fiche de police fait apparaître que, avant son service militaire considéré comme un jeune homme très sérieux, très doux, bien éduqué, il n'avait aucune mauvaise fréquentation, n'allait ni au café, ni aux spectacles.
En novembre 1906, il est incorporé au 94e régiment d'infanterie à Bar-le-Duc, mais est réformé en 1907. En juin 1909, il sort diplômé de l’école de Rennes classé 18e sur 448. Il travaille six semaines dans l'agriculture dans l'arrondissement de Rethel, puis revient à Reims chez son père. En septembre 1911, il va en Alsace. D'octobre 1911 au 29 juin 1912, il est surveillant suppléant au collège Stanislas, autorisé à préparer le baccalauréat. Son professeur de rhétorique, l'abbé Charles, dit de lui qu'il semblait malheureux de vivre. Dans ses compositions il manquait de profondeur, de logique et d'esprit de suite. J'exprimais un jour mes craintes devant les menaces de guerre. Villain m'écoutait. Il répondit les ennemis du dehors ne sont pas les plus redoutables. Doux et poli avec tout le monde, il ne se lie cependant avec personne et se fait congédier en raison de son manque d'autorité. En 1912, il séjourne en Angleterre, six semaines à Londres et une dizaine de jours à Loughton, où il retourne en 1913. Il demeure chez Mrs Annie Francis, qui l’a décrit, selon The Observer, le 6 juin 1915, comme un homme doux et très gentil . En mars et avril 1913, il se rend également en Grèce à Athènes et à Ephèse. En juin 1914, il s'inscrit à l’École du Louvre pour y étudier l'archéologie. Selon sa fiche de police, depuis sept ans, le père ne parle de son fils Raoul qu'avec tristesse. Celui-ci est devenu exalté, instable, atteint de mysticisme religieux. Il ne venait plus que deux fois par an à Reims et ne donnait aucun détail sur son genre de vie à Paris où il vivait seul depuis quatre ans.
Membre du Sillon, le mouvement chrétien social de Marc Sangnier, jusqu'à sa condamnation par Pie X en 1910, puis adhérent de la Ligue des jeunes amis de l'Alsace-Lorraine, groupement d'étudiants ultra-nationalistes d'extrême droite où il joue un rôle effacé, il reproche à Jaurès de s'être opposé à la loi sur le service militaire de trois ans.

Assassinat de Jaurès

Raoul Villain se met peu à peu en tête de tuer Jaurès. Il achète un revolver et commence à traquer le chef socialiste, griffonnant des notes incohérentes sur ses habitudes dans son portefeuille.
Le vendredi 31 juillet 1914 à 21 h 40, Jaurès soupe avec ses collaborateurs, assis sur une banquette le dos tourné vers une fenêtre ouverte au Café du Croissant, 146 rue Montmartre à Paris 2e arrondissement. Raoul Villain tire violemment le rideau, lève son poing armé d'un révolver, et tire deux fois. Une balle atteint à la tête le tribun socialiste, qui s'affaisse aussitôt.
L'auteur des coups de feu tente de s'enfuir à grands pas vers la rue de Réaumur mais il est vu par Tissier, metteur en page de L'Humanité, qui le poursuit, l'assomme avec un coup de sa canne et l'immobilise au sol avec l'aide d'un policier. Conduit au poste, il s'exclame : Ne me serrez pas si fort, je ne veux pas m'enfuir. Prenez plutôt le révolver qui est dans ma poche gauche. Il n'est pas chargé.
Cet assassinat, qui a lieu trois jours avant le début de la Première Guerre mondiale, précipite le déclenchement des hostilités, notamment en permettant le ralliement de la gauche, y compris de certains socialistes qui hésitaient, à l' Union sacrée.

Union sacrée et socialistes Le procès

En attente de son procès, Raoul Villain est incarcéré durant toute la Première Guerre mondiale. Dans une lettre adressée à son frère de la prison de la Santé le 10 août 1914, il affirme : j'ai abattu le porte-drapeau, le grand traître de l'époque de la loi de trois ans, la grande gueule qui couvrait tous les appels de l'Alsace-Lorraine. Je l'ai puni, et c'était le symbole de l'ère nouvelle, et pour les Français et pour l'Étranger. L'enquête est dirigée par le juge d'instruction Drioux.
Le procès s'ouvre le 24 mars 1919 devant la cour d'assises de la Seine dans un contexte patriotique, après cinquante-six mois de détention préventive. L'accusé a pour défenseurs Maître Henri Géraud, et Maitre Alexandre Bourson dit Zévaes, ancien député socialiste. Le dernier jour des débats, Villain déclare je demande pardon pour la victime et pour mon père. La douleur d'une veuve et d'une orpheline ne laisseront plus de bonheur dans ma vie. Le jury populaire doit répondre à deux questions 1e Villain est-il coupable d'homicide volontaire sur Jaurès ? 2e cet homicide a-t-il été commis avec préméditation? Après une courte délibération, par onze voix contre une, le 29 mars 1919, il se prononce par la négative. Raoul Villain est acquitté. Le président ordonne sa mise en liberté et l'honore d'être un bon patriote. La Cour prend un arrêt accordant un franc de dommages et intérêts à la partie civile, et condamne la partie civile aux dépens du procès envers l'État. Madame Jaurès est donc condamnée à payer les frais de justice.
En réaction à ce verdict, Anatole France adresse, de sa propriété de La Béchellerie, une brève lettre à la rédaction de L'Humanité parue le 4 avril : Travailleurs, Jaurès a vécu pour vous, il est mort pour vous. Un verdict monstrueux proclame que son assassinat n’est pas un crime. Ce verdict vous met hors la loi, vous et tous ceux qui défendent votre cause. Travailleurs, veillez !. Dès sa publication, ce billet provoque une manifestation organisée par l'Union de Syndicats et la Fédération socialiste de la Seine le dimanche 6 avril suivant de l'avenue Victor-Hugo jusqu'à Passy, où habitait Jaurès.

Pourquoi Raoul Villain fut acquitté

L'assassin de Jaurès, âgé de 29 ans en 1914, présentait une personnalité fragile. Fils cadet du greffier en chef du tribunal civil de Reims, il souffrait d'une lourde hérédité : sa mère était internée dans un asile d'aliénés et sa grand-mère paternelle atteinte de délire mystique. Après des études secondaires inachevées et des années d'incertitude, il intégra en 1906 l'École nationale d'agriculture de Rennes, où il contracta une fièvre typhoïde qui lui laissa des séquelles nerveuses. Guéri, il fit son service militaire, acheva sa scolarité, mais renonça à rester ingénieur agricole. En 1904, séduit par le catholicisme social de Marc Sangnier, il adhéra au Sillon, où il trouva la chaleur affective qui lui avait manqué. Sa dérive semble dater de la condamnation de ce mouvement par Rome, en 1910. Obsédé par l'Alsace et la Lorraine, il adhéra, fin 1913 ou début 1914, à la Ligue des jeunes amis de l'Alsace-Lorraine, qui comptait dans ses rangs des nationalistes hostiles au régime mais aussi de fermes républicains.
Villain savait que Jaurès s'était opposé au service militaire de trois ans et qu'il avait brandi la menace de la grève contre la guerre. Il le vit dès lors comme la grande gueule à abattre. Après avoir assisté à des manifestations antimilitaristes à Paris le 29 juillet 1914, sa colère contre Jaurès s'amplifia. Il acheta un Smith et Wesson et, le 31, à 21 h 40, il accomplit l'irréparable au Café du Croissant où Jaurès dînait en compagnie d'une douzaine d'amis. Il fut aussitôt arrêté.
Initialement prévu en 1915, son procès n'eut lieu qu'en 1919. Viviani, le président du Conseil, qui craignait pour l'union sacrée, avait prié le procureur général de la Seine de signer une ordonnance de report ; tous ses successeurs agirent de même. Au terme d'une détention préventive de près de cinq ans, durée inhabituelle qui scandalisa la Ligue des droits de l'homme et certains amis de Jaurès, comme la journaliste Séverine, Raoul Villain fut jugé du 24 au 29 mars 1919. Il fut défendu par maîtres Zévaès et Géraud, tandis que Paul-Boncour et Ducos de La Haille représentaient la partie civile. Le 29 mars, les jurés - qui délibéraient alors seuls - estimèrent que Villain n'était pas coupable ; le président de la cour d'assises prononça donc l'acquittement. Les commentateurs dénoncèrent l'attitude des jurés dont ils soulignèrent l'âge tous avaient plus de 50 ans et la qualité de bourgeois. En fait, à côté d'un rentier et d'un vétérinaire, se trouvaient un employé et plusieurs artisans.
Outre son hérédité, divers facteurs peuvent expliquer le verdict. Les avocats de la partie civile ignorèrent Villain et concentrèrent leur plaidoirie sur la mémoire de Jaurès. Ils firent citer plus de 40 témoins, seuls 27 se présentèrent, ce qui allongea la durée du procès, sans doute au grand dam des jurés, retenus loin de leurs affaires. Pour démontrer que les idées de Jaurès sur la patrie et l'armée avaient été déformées, Me Paul-Boncour commit l'imprudence de lire de longs extraits de L'Action française et du pamphlétaire Urbain Gohier, au risque de donner une très mauvaise image de Jaurès. Les avocats de Villain, eux, furent particulièrement habiles. Enfin, les cas de criminels acquittés n'étaient pas rares à cette époque, Henriette Caillaux avait été acquittée en 1914, Germaine Berton le sera en 1923.
D'après la vulgate, Louise Jaurès aurait payé les frais du procès, mais aucun document officiel ne l'atteste. Le compte rendu du procès est silencieux sur ce point et les journaux contradictoires.
Le verdict fut suivi de grandes manifestations de protestation. Quant à Raoul Villain, il mena une vie aventureuse et mourut assassiné à Ibiza en 1936 par un républicain ou un anarchiste espagnol selon certains, par un Français combattant en Espagne selon d'autres. Jacqueline Lalouette

La mort de Raoul Villain

En avril 1919, Raoul Villain doit quitter précipitamment Auxerre à la suite de manifestations hostiles organisées par les syndicats ouvriers. Il retourne à l'anonymat parisien et loge rue Jean-Lantier, no 7, sous le nom de René Alba. Il est arrêté le 19 juillet 1920 pour trafic de monnaie en argent dans un café de Montreuil, à l'angle de la rue Douy-Delcupe et de la rue de Vincennes et, pris de désespoir, tente de s'étrangler. Libéré le 23 juillet 1920, il n’est condamné, le 18 octobre 1920, par la 11e chambre correctionnelle qu’à cent francs d’amende en raison de son état mental. En septembre 1921, il se tire deux balles dans le ventre dans le cabinet de son père au palais de justice de Reims pour protester contre l'opposition de ce dernier à un projet de mariage.
Il s'expatrie à Dantzig, où il exerce le métier de croupier, puis à Memel, où il vit jusqu'en 1926. Il s'installe en 1932 dans l’île d’Ibiza, dans les Baléares, au large de l’Espagne. Recevant de l’argent grâce à un héritage, il s’installe dans un hôtel près de Santa Eulària, plus précisément cala Sant Vicenç, où les habitants le surnomment el boig del port le fou du port. Avec l’aide de quelques amis, Laureano Barrau, impressionniste espagnol, et Paul-René Gauguin, petit-fils du peintre, il entreprend de bâtir une maison bizarre au bord de l’eau. La demeure, qui existe toujours, n’a jamais été terminée.
Peu après le début de la guerre d’Espagne, le 20 juillet 1936, la garnison militaire et les gardes civils de l'île se rallient aux franquistes. Les républicains de Barcelone envoient un détachement sous la direction du commandant Bayo reprendre les Baléares. Il débarque à Ibiza le 8 août. Les 9 et 10 septembre 1936, une colonne de près de cinq cents anarchistes, sous la bannière de Cultura y Acción, arrive à Ibiza et fait cent quatorze morts. Les 12 et 13 septembre 1936, l'île est bombardée par l'aviation italienne et, dans le chaos, les anarchistes exécutent Raoul Villain.
Il est inhumé au cimetière de Sant Vicent de sa Cala à Ibiza et une messe d’enterrement est célébrée à la Basilique Saint-Remi de Reims. Au Cimetière du Nord de Reims, la tombe qui porte son nom et qui rappelle son souvenir est celle, refaite, de ses parents. Ses restes, malgré les demandes familiales, n’ont jamais été transférés à Reims.


Pourquoi Raoul Villain, a-t-il été acquitté ?


Un article de Charles Silvestre paru dans l’Humanité du 18 mars 2011
Livre : Le deuxième assassinat de Jean Jaurès. Le procès de l’assassin de Jaurès, Éditions Pagala.

Quatre cent cinquante pages pour résoudre une énigme : comment l’assassin de Jaurès, Raoul Villain, a-t-il pu être acquitté 
le 29 mars 1919 ? L’ouvrage n’est pas un roman policier, il donne à lire l’intégralité des débats qui se sont déroulés du 24 au 29 mars 1919 dans la salle d’audience 
des assises de la Seine. Ce scandaleux verdict, on peut et on a pu l’attribuer au jury composé exclusivement de bourgeois mais le mal était plus profond, plus politique, plus moral. On peut le résumer en quelques mots : puisque tous les débats tournèrent autour du patriotisme, celui de la victime et celui de l’assassin, Villain pouvait être présenté par ses défenseurs comme un patriote sujet à un moment d’égarement.


L’Humanité du 1er août 1914 – Le lendemain matin de l’assassinat de Jaurès

L’institution judiciaire elle-même a permis cette manipulation. D’abord en acceptant le report du procès prévu en 1915, à la demande de l’accusé lui-même. Et que dit Villain, dans sa lettre, qui se donne déjà, avec perversité, le beau rôle patriotique ? Que le procès risque de troubler l’union sacrée de la guerre en cours. À l’ouverture des assises, le président dira au prévenu : "Vous êtes un patriote Villain ", lui reprochant de ne pas avoir pensé aux conséquences de son geste pour un pays qui avait besoin d’union. L’idée est reprise jusque dans le réquisitoire par l’avocat général, demandant une condamnation, mais une condamnation atténuée.
Le vice du procès vint aussi, paradoxalement, du camp de Jaurès. On était en 1919, au lendemain de la guerre victorieuse contre l’ennemi allemand. René Viviani, le président du Conseil de juillet 1914, dans son témoignage, enrôle Jaurès dans l’union sacrée. Et même Pierre Renaudel, désormais à la tête de l’Humanité, dit de son prédécesseur : "Il eût fait rayonner notre politique de guerre." L’important était, face à la calomnie du traître opposé à la guerre, de rendre à Jaurès et aux siens leur honneur de Français  !

Il restait à Alexandre Zévaes, l’avocat de Villain, le  renégat socialiste , à glisser cette perfidie : si les socialistes eux-mêmes ne s’accordent pas sur 
le patriotisme de Jaurès, au titre de son refus de la guerre, pourquoi son client n’aurait-il pas eu droit, sous la pression d’une presse déchaînée contre 
le pacifisme, à sa propre interprétation ? 
Ainsi Jaurès fut-il tué symboliquement une deuxième fois. Avec cette chose incroyable : en six jours d’audience, personne pratiquement ne rappela les millions de pauvres morts. Après l’union, c’est la guerre qui était devenue sacrée. Il ne faudra pas longtemps pour que le réveil s’avère douloureux, confirmant la mise en garde de Jaurès : Si la patrie ne périssait pas dans la défaite, la liberté pourrait périr dans la victoire. Charles Silvestre.



Raoul Villain, acquitté pour avoir tué Jean Jaurès


jeudi 6 octobre 2011, par Emmanuel Lemieux

Tags : altercomics , Daniel Casanave , Frédéric Chef , Jean Jaurès , Raoul Villain , Reims
Une bande dessinée retrace la biographie très mal connue de l’assassin de Jean Jaurès.
Qui connaît vraiment le destin tordu de l’assassin de Jean Jaurès ?
Des vignettes d’Epinal de Jean Jaurès 1859-1914, on retient le socialiste libéral, l’orateur, l’humaniste, le fondateur de L’Humanité, le militant de la paix et l’assassiné du café du Croissant. Qui a retenu le nom de son assassin, Raoul Villain 1885-1936 ? Et qui connait la suite de l’histoire, le procès et le destin tordu de cet homme falot ?
Une BD biographique, Villain, l’homme qui tua Jaurès, crée des surprises en chaîne sur la personnalité de l’assassin de Jaurès, mystique et oisif, mythomane, escroc et désespéré. Sous la plume nerveuse de Daniel Casanave, revivent les errements d’un homme qui mène son existence comme on avancerait dans la gadoue. Dépressive et mystique, sa mère tente de le tuer avant de perdre la tête. Son père préfère les bordels et prend son fils pour un objet encombrant. Encombré, le petit Raoul vit mal la loi de 1905 signant la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Solitaire, sans talent scolaire, il est refusé par l’armée. Seuls le catholicisme et l’ardeur patriotique anti-allemande le lestent. Il trouve en Jean Jaurès, le démon à abattre.

La veuve Jaurès condamnée aux dépens

Après l’assassinat de Jaurès, Raoul Villain macère durant toute la Première guerre mondiale, en prison. Habilement, le scénariste Frédéric Chef tisse des liens entre Villain et sa ville natale, Reims, joyau de la chrétienté incendié, bombardé, et de nouveau ravagé par les Allemands. La ville qui comptait 113 000 habitants avant-guerre, n’en dénombre plus que 10 000 en décembre 1918 pour 60 maisons qui tiennent encore debout.
Le 24 mars 1919, s’ouvre le procès Villain qui se refermera vite : les cendres de la Première Guerre à peine refroidies, le bellicisme est dans les têtes. Villain se voit acquitté, quant la veuve de Jean-Jaurès, partie civile, est condamnée aux dépens.
En attendant que la roue tourne et que ce socialiste soit transféré au Panthéon le 22 novembre 1924, l’acquitté de sa mort, lui, reprend son train-train "oisif et oiseux". Coqueluche criminelle, Il traîne les cocktails mondains. En 1920, on l’arrête en flagrant délit de trafic de fausse monnaie, mais Villain, en raison de son état mental, n’est condamné qu’à 100 francs d’amende.
On le retrouve en 1932, traînant du côté d’Ibiza. L’homme, profitant de l’héritage d’une tante, envisageait de s’établir à Tahiti, mais l’escale en terre d’Espagne l’attire comme un aimant. Il achète un lopin de terre en pente dans le petit village de San Vincente pour édifier sa maison qu’il souhaite hommage à Jeanne d’Arc. Pour son projet, Villain embrouille un architecte, René-Paul Gauguin, le petit-fils du peintre, lui commandant une retraite complètement tarabiscotée et conçue comme une forteresse d’où il peut voir l’ennemi surgir de la mer, de la plage ou de la montagne.

Escroc à Ibiza

Il aura bien du mal à payer la construction à l’architecte. Si sa ferveur religieuse extrême séduit le curé, son comportement indispose les habitants. "El francès de merda" vit en reclus, ermite et affreusement sale, perdant peu à peu la consistance de la réalité. Eclate la guerre d’Espagne. Les conditions de sa mort restent floues. Ce sont des anarchistes espagnols qui le révolvérisent sur la plage de San Vincente, le 17 septembre 1936, mais on ignore si ces combattants avaient réalisé que leur victime était celui qui avait tué Jaurès.
Repères :A lire :
Villain, l’homme qui tua Jaurès, de Daniel Casanave et Frédéric Chef, Altercomics, Montpellier. Sortie : septembre 2011.


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#85 Charles Nungesser
Loriane Posté le : 14/03/2015 18:29
Le 15 mars 1892 naît à Paris Charles Nungesser

mort le 8 Mai 1927, à 35 ans, quelque part dans l'Atlantique Nord ou en Amérique du Nord, aviateur français.
Il a engagé dans l'arme Aéronautique militaire, sous le grade de lieutenant. Ses années de service s'étendent de 1914 à 1918, pendant la première guerre mondiale. Il vole avec les escadrilles N65, Spa65, V106, V116. Il s'honore par 43 victoires homologuées. Il reçoit la distinction de la Légion d'honneur. Il reçoit la Croix de guerre 1914-1918, la médaille militaire, la military Cross, l'Ordre de Léopold avec palme, et distinguished Service Cross. Hommages Rues, écoles, stade, timbres
As de l'aviation française pendant la Première Guerre mondiale, il disparut avec François Coli lors d'une tentative de traversée Paris-New York sans escale à bord de L'Oiseau blanc.

Sa vie

Charles Eugène Jules Marie Nungesser est né dans le 10e arrondissement de Paris1 et passe son enfance à Valenciennes, ville dont sa mère, Laure Prignet, est originaire. Il est élève de l'école nationale professionnelle d'Armentières Nord de 1905 à 1907 ; une plaque lui rend hommage dans le hall d'honneur de cette prestigieuse école qui est devenue le lycée Gustave Eiffel. Nungesser part à l'âge de quinze ans en Amérique du Sud, où il exerce différents métiers : cow-boy, boxeur, pilote de course automobile.
Il découvre également l'aviation naissante et commence à piloter.
Revenu en France avant la déclaration de guerre, il s'engage au 2e régiment de hussards, où il obtient la médaille militaire après dix jours de combat.
Il parvient, après avoir passé seul les lignes ennemies, à capturer une automobile Mors et à tuer les quatre officiers prussiens, puis à ramener la voiture au quartier-général de sa division avec des plans trouvés sur les officiers prussiens. Son général le surnomme le hussard de la Mors en référence à cet exploit, et bien sûr aux Hussards de la mort et l'autorise à passer dans l'aviation.
Il est cité à l'ordre de l'armée :
" Le 3 septembre 1914, son officier ayant été blessé au cours d’une reconnaissance, le mit d’abord à l’abri ; puis, avec l’aide de quelques fantassins, après avoir mis les officiers qui l’occupaient hors de combat, s’empara d’une auto et rapporta les papiers qu’elle contenait en traversant une région battue par les feux de l’ennemi. "
Il intègre à Dunkerque l'escadrille VB 106, dans laquelle il pilote un bombardier Voisin III et accomplit 53 missions de bombardement.
Mais il s'en sert aussi à l'occasion pour faire la chasse des avions qu'il croise : le 30 juillet 1915, il abat un Albatros allemand au cours d'un vol d'essai, ce qui lui vaut la Croix de Guerre et une mutation dans l'escadrille de chasse N 65, équipée de Nieuport Bébé basée à Nancy.
À plusieurs reprises, il termine des patrouilles de chasse par des acrobaties au-dessus de son terrain, ce qui lui vaut huit jours d'arrêts.
Sa punition est toutefois levée lorsqu'il abat un biplace Albatros le 28 novembre 1915.
En février 1916, il est grièvement blessé en s'écrasant au décollage aux commandes d'un prototype d'avion de chasse de type Ponnier. Le manche à balai lui traverse le palais et lui fracasse la mâchoire, et il se fracture les deux jambes.
Le 28 mars, il sort de l'hôpital sur des béquilles, refuse sa réforme et retourne à son escadrille. Il doit alors se faire porter et extraire de son avion.

Le Nieuport 17 de Nungesser

Il participe à la bataille de Verdun et y remporte dix victoires, jusqu'au 22 juillet 1916, avant de survoler le front de la Somme.
C'est là qu'il fait peindre sans doute pour la première fois son insigne personnel sur son Nieuport 17 : une tête de mort aux tibias entrecroisés, surmontée par un cercueil entouré de deux chandeliers, le tout dessiné dans un cœur noir. Il remporte neuf autres victoires homologuées sur la Somme avant la fin de l'année 1916, portant son total à 21, avec notamment un « triplé » le 26 septembre.
Mais son état de santé est très précaire depuis son accident de février 1916, auquel s'ajoutent diverses blessures en combat. Il doit repartir à l'hôpital et ne parvient à en sortir qu'après avoir négocié un accord avec ses médecins et l'état-major : il devra retourner à l'hôpital après chacun de ses vols pour y suivre son traitement. Il est détaché à l'escadrille VB 116, une escadrille de bombardement qu'il rejoint avec son chasseur Nieuport à Dunkerque au mois de mai 1917.
Cette escadrille a la particularité d'être à côté d'un hôpital.
Il remporte neuf autres victoires avant la fin de l'année 1917.
Son état de santé s'améliorant, il peut rejoindre son escadrille, la N 65. Mais à peine est-il de retour qu'il est victime d'un grave accident de voiture, en octobre 1917, dans lequel périt son fidèle mécanicien Roger Pochon, qui était au volant. Nungesser retourne à l'hôpital. Jusqu'à la fin de la guerre, malgré ses lourds handicaps physiques, il continue d'accumuler les succès, mais se fait dépasser par René Fonck et Georges Guynemer en nombre de victoires.
Le 15 août 1918, il abat plusieurs Drachens et remporte sa 43e victoire homologuée, qui est aussi la dernière.

Après-guerre et traversée de l'Atlantique

Charles Nungesser et sa fiancée devant un Morane-Saulnier AR.
L'Oiseau blanc.
Sur proposition du sous-secrétaire d'État à l'Aéronautique, Nungesser monte à Orly une école de pilotage où l'aviatrice Hélène Boucher fait ses premiers vols. Mais l'école fait faillite.
Il part alors en tournée exhibition, 55 représentations aux États-Unis où il reconstitue ses principaux combats.
L'aviation connaît alors un développement important et les pilotes chevronnés mènent des raids pour battre tous les records, encouragés par des initiatives telles que le prix Orteig de 25 000 dollars offert au premier aviateur à réussir la traversée de l'Atlantique entre New York et Paris. En 1919, les Britanniques John Alcock et Arhtur W. Brown réalisent la première traversée par avion de l'Atlantique Nord entre Terre-Neuve et l'Irlande.
En 1927, dévoré par le besoin de se surpasser, Nungesser forme avec François Coli le projet de rallier Paris à New York, sans même s'inscrire au prix Orteig. Depuis 1923, François Coli envisageait un vol transatlantique sans escale avec son camarade de guerre Paul Tarascon. À la suite d'une blessure en vol, ce dernier abandonne le projet, laissant la voie libre à Nungesser.

Nungesser, Coli et l'Oiseau blanc.

Le duo décolle de l'aéroport du Bourget le 8 mai 1927, à destination de New York, à bord de L'Oiseau blanc, un biplan Levasseur frappé de l'insigne de guerre de Nungesser. Leur avion, qui est aperçu pour la dernière fois au large des côtes irlandaises, n'atteint jamais New York. Au cours des années, plusieurs enquêtes et investigations furent entreprises afin de percer à jour le mystère de la disparition de Nungesser et Coli. L'appareil n'ayant jamais été retrouvé, l'hypothèse communément acceptée voudrait que l'avion se soit abîmé en mer du fait d'une violente tempête ou du manque de carburant. Depuis les années 1980, des recherches ont été menées dans l'État américain du Maine, à Terre-Neuve et chaque année depuis 2009 à Saint-Pierre-et-Miquelon où, selon Bernard Decré, les aviateurs auraient pu être abattus par des trafiquants d'alcool ou des garde-côtes, Saint-Pierre étant alors un haut lieu de la contrebande vers les États-Unis soumis à la Prohibition.

Deux semaines après la disparition de L'Oiseau blanc, l'aviateur américain Charles Lindbergh réussit la première traversée transatlantique de New York à Paris. Le public français, encore en deuil de Nungesser et Coli, célébra toutefois avec enthousiasme la performance de Lindbergh.

Décorations

Nungesser portant ses décorations

Légion d'honneur officier
Médaille militaire
Croix de Guerre avec vingt-huit palmes et deux étoiles 6
Military Cross Royaume-Uni
Ordre de Léopold et la Croix de guerre 1914-1918 belges,
Distinguished Service Cross États-Unis
Croix de Michel le Brave Roumanie
Croix de la Bravoure Serbie
Ordre de Danilo Ier, chevalier Monténégro
Ordre de l'Étoile de Karageorge, chevalier avec glaives Serbie

Postérité

Outre les nombreuses écoles et rues qui portent son nom, associé le plus souvent à celui de François Coli, Nungesser reçut l'hommage de deux aviateurs français, Dieudonné Costes et Joseph Le Brix, qui baptisèrent le Bréguet 19 GR dans lequel ils réalisèrent leur tour du monde en 39 étapes 57 000 km le Nungesser et Coli en 1928.
À Valenciennes, le club de football évoluait dans le stade qui portait son nom.
Nungesser vécut à Saint-Mandé dans ce qui est aujourd'hui la rue Guynemer, du nom d'un autre as de l'aviation française.
Timbre français de 0,40 F de 1967, Nungesser et Coli, 8 mai 1927, dessiné par Clément Serveau et gravé par Claude Durrens Y&T no 1523.


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#86 Journée internationale des femmes
Loriane Posté le : 06/03/2015 19:40
Le 8 Mars journée internationale des femmes

Le 8 mars : un jour de rébellion des femmes travailleuses contre l'esclavage de la cuisine affiche soviétique de 1932
La Journée internationale de la femme, ou Journée internationale pour les droits des femmes, est célébrée le 8 mars.

La date du 8 mars est retenue par Lénine, qui décrète la Journée internationale des femmes Международный женский день le 8 mars 1921, en honneur aux femmes qui manifestèrent les premières le 8 mars 1917 à Pétrograd, lors du déclenchement de la révolution russe. Cette célébration s'étend alors à l'ensemble des pays de l'ancien bloc de l'Est.
Cette journée est issue de l'histoire des luttes féministes menées sur les continents européen et américain. Le 28 février 1909, une Journée nationale de la femme National Woman's Day est célébrée aux États-Unis à l'appel du Parti socialiste d'Amérique. L'Internationale socialiste célèbre le 19 mars 1911 la première journée internationale et revendique le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail. Mais ce n'est qu'en 1977 que la journée est officialisée par les Nations unies, invitant chaque pays de la planète à célébrer une journée pour les droits des femmes.
La Journée internationale pour les droits des femmes fait partie des 87 journées internationales reconnues ou initiées par l'ONU. C’est une journée de manifestations à travers le monde : l’occasion de revendiquer l'égalité et de faire un bilan sur la situation des femmes dans la société. Traditionnellement les groupes et associations de femmes militantes préparent des manifestations partout dans le monde, pour faire aboutir leurs revendications, améliorer la condition féminine, fêter les victoires et les avancées.


Naissance socialiste puis soviétique

Une première Journée nationale de la femme" National Woman's Day " a lieu le 28 février 1909 à l'appel du Parti socialiste d'Amérique. Cette journée est ensuite célébrée le dernier dimanche de février jusqu'en 1913.
En 1910 à Copenhague, l'Internationale socialiste adopte l'idée d'une Journée internationale des femmes sur une proposition de Clara Zetkin, Parti social-démocrate d'Allemagne et Alexandra Kollontaï, menchevik du Parti ouvrier social-démocrate de Russie, sans qu'une date ne soit avancée. Cette journée est approuvée à l'unanimité d'une conférence réunissant 100 femmes en provenance de 17 pays. Clara Zetkin aurait souhaité par cette journée contrecarrer l'influence des féministes de la bourgeoisie sur les femmes du peuple.
La première Journée internationale des femmes est célébrée l'année suivante, le 19 mars 1911 pour revendiquer le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail. En Allemagne, en Autriche, au Danemark et en Suisse, plus d'un million de personnes participent aux rassemblements.
Le 25 mars de la même année, un incendie dans un atelier textile de Triangle Shirtwaist à New York tue 140 ouvrières, dont une majorité d'immigrantes italiennes et juives d'Europe de l'Est enfermées à l'intérieur de l'usine. Cette tragédie, liée à l'exploitation des femmes ouvrières, a un fort retentissement et est commémorée par la suite lors des Journées internationales des femmes qui fait alors le lien entre lutte des femmes et mouvement ouvrier.
En 1913 et 1914, dans le cadre du mouvement pacifiste de la veille de la Première Guerre mondiale, des femmes d'Europe organisent fin février ou début mars des rassemblements contre la guerre.
En 1917, en Russie, alors que deux millions de soldats sont morts pendant la guerre, des femmes choisissent le dernier dimanche de février pour faire grève et réclamer du pain et la paix. Ce dimanche historique tombe le 23 février dans le calendrier julien alors en vigueur en Russie et le 8 mars dans le calendrier grégorien : c'est le début de la Révolution russe. Quatre jours plus tard, le tsar abdique et le gouvernement provisoire accorde le droit de vote aux femmes.
C'est en souvenir de cette première manifestation de la Révolution que, le 8 mars 1921, Lénine décrète la journée Journée internationale des femmes, Международный женский день . Par la suite, la journée est célébrée dans tout le bloc soviétique.
En 1946, les pays de l'Est qui viennent de passer sous la coupe soviétique célèbrent la journée des droits des femmes. La greffe de cette commémoration russe passe souvent par la propagande. La radio tchécoslovaque décrit alors, avec emphase, pour les citoyens tchécoslovaques, à quoi ressemble la journée des droits des femmes à Moscou : des avions apportent quotidiennement du mimosa, des violettes et des roses du Caucase et de Crimée …. Les usines ont réservé des théâtres entiers uniquement pour leurs ouvrières. Les femmes sont des millions et des millions d’hommes, de pères, d’amants et de collègues de travail les couvrent de fleurs - littéralement - parce que la femme socialiste célèbre aujourd’hui sa fête, la fête de son émancipation.

Légende française

En France, une légende veut que l’origine du 8 mars remonte à une manifestation d’ouvrières américaines du textile en 1857. Ce mythe est né en 1955 d'un article du quotidien communiste L'Humanité qui relatait une manifestation de couturières new-yorkaises, un siècle auparavant en 1857 puis cette information est relayée chaque année par la presse militante du PCF, de la CGT et des groupes femmes du Mouvement de libération des femmes. Mais cet événement n'a en réalité jamais eu lieu. Selon une hypothèse, l'initiative en revient à Madeleine Colin, féministe et secrétaire confédérale de la CGT : la commémoration étant depuis son origine encadrée par le PCF et ses organisations satellites, elle souhaite l'affranchir de cette tutelle communiste pour en faire la lutte des femmes travailleuses.
Toutefois, l'incendie du 25 mars 1911 est officiellement rappelé par la ville de New York et par l'ONU et, bien qu'il ne soit pas à l'origine de la naissance de la journée internationale de la femme, il a été cité ou commémoré dans les journées internationales des femmes, où l'on se réfère encore à la mémoire historique des luttes des femmes et du mouvement ouvrier international.

Internationalisation

Le 8 mars 1977, l’Organisation des Nations unies adopte une résolution enjoignant ses pays membres à célébrer une Journée des Nations unies pour les droits de la femme et la paix internationale plus communément appelée par l'ONU Journée internationale de la femme
Le 8 mars 1982, le gouvernement socialiste de François Mitterrand donne un statut officiel à la journée en France.

Journée de la femme ou Journée des droits des femmes

La désignation officielle de la journée par les Nations unies est journée internationale de la femme en français et journée internationale des femmes, International Women's Day en anglais.
Des féministes dénoncent l'utilisation du singulier la femme qui induit une vision naturaliste ainsi que les opérations marketing sexistes qui ont lieu à l'occasion du 8 mars, à mille lieues du combat pour les droits des femmes. En 2013, la ministre française des Droits des femmes dénonce une journée de “la” femme, qui mettrait à l’honneur un soi-disant idéal féminin, accompagné de ses attributs : cadeaux, roses ou parfums et souhaite une journée de mobilisation ... pour rappeler que l’égalité femmes-hommes est une priorité.

Thèmes des Journées

Cette année, le thème de la Journée internationale de la Femme, mondialement célébrée le 8 mars, sera l’appel vibrant lancé par ONU Femmes dans le cadre de sa campagne Beijing: Autonomisation des femmes – Autonomisation de l’humanité : Imaginez ! Les gouvernements, militantes et militants à travers le monde commémoreront le 20e anniversaire de la sur la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, une feuille de route historique qui établit le programme d’action pour la réalisation des droits des femmes.

Journée 2014

Célébrée chaque année le 8 mars, le thème de la Journée internationale de la femme 2014 fut: L’égalité pour les femmes, c’est le progrès pour toutes et tous.

Journée 2013

Pour 2013, les Nations Unies ont choisi pour thème de la Journée internationale de la femme, qui est célébrée le 8 mars de chaque année : Une promesse est une promesse : il est temps de passer à l’action pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes.

Thèmes des Journées antérieures

La pertinence de cette section est remise en cause, considérez son contenu avec précaution. En discuter ?

Journée 2010

Donner la parole aux femmes déplacées
À l'occasion de la Journée internationale des femmes 2010, le Comité international de la Croix-Rouge met l’accent sur les épreuves endurées par les femmes déplacées. Les déplacements de population comptent parmi les conséquences les plus graves des conflits armés actuels. Ils touchent les femmes par bien des aspects. Mais loin d'être des victimes impuissantes, les femmes sont ingénieuses, résistantes et courageuses face aux épreuves.
Les femmes déplacées par un conflit armé — qui vivent souvent seules avec leurs enfants — sont fréquemment victimes de violences sexuelles, de discrimination et d’intimidations. Elles sont nombreuses à souffrir en outre de la pauvreté et de l’exclusion sociale. C'est pourquoi le droit international humanitaire comprend des dispositions qui protègent spécifiquement les femmes, par exemple lorsque celles-ci sont enceintes ou ont des enfants en bas âge.

Journée 2011

À l'occasion de la Journée internationale des femmes 2011, le Comité international de la Croix-Rouge a appelé les États et les autres entités à ne pas relâcher leurs efforts visant à empêcher les viols et les autres formes de violence sexuelle qui, chaque année, portent atteinte à la vie et à la dignité d’innombrables femmes dans les zones de conflit du monde entier.

Journée 2012

À l’occasion de la Journée internationale de la femme 2012, le Comité international de la Croix-Rouge lance un appel à de nouvelles actions visant à aider les femmes dont un proche est porté disparu, afin de leur permettre de retrouver dignité et espoir. Les personnes qui disparaissent dans le cadre d’un conflit armé sont dans leur grande majorité des hommes. Au-delà de l’angoisse dans laquelle les mères, épouses et les autres femmes membres de la famille vivent du fait qu’elles ignorent ce qu’il est advenu de leur mari, de leur fils ou d’un autre membre de la famille, les femmes et les jeunes filles qui sont dans cette situation sont souvent confrontées à des difficultés pratiques accablantes. Le CICR rappelle que les parties à un conflit sont responsables de rechercher les personnes portées disparues et d’informer les familles.

Célébrations dans le monde

Rouge : jour férié. Orange : jour férié pour les femmes. Jaune : jour férié non officiel.
La Journée internationale des femmes est un jour férié dans les pays suivants :
Afghanistan
Angola
Arménie
Azerbaïdjan
Biélorussie
Burkina Faso
Cambodge
Cameroun
Chine femmes seulement
Cuba
Géorgie
Guinée-Bissau
Érythrée
Kazakhstan
Kirghizistan
Laos
Macédoine femmes seulement
Madagascar femmes seulement
Moldavie
Mongolie
Népal femmes seulement
Ouganda
Ouzbékistan
Russie
Tadjikistan
Turkménistan
Ukraine
Viêt Nam
Zambie
Au Burkina Faso, au Cambodge, en Algérie, la demi-journée est accordée aux femmes actives toutefois cette pratique a tendance à se perdre, au Laos, en Russie, en Ukraine, en Moldavie, en Azerbaïdjan, en Arménie, en Ouzbékistan, au Kirghizistan et en Biélorussie, la Journée internationale de la femme est décrétée jour férié. Ce jour-là on fête toutes les femmes en leur envoyant cartes postales spéciales, fleurs et en leur téléphonant pour leur souhaiter une bonne fête.
En Tunisie, le 13 août, c’est la fête des femmes. Cette date est capitale puisqu’elle correspond à l’anniversaire du Code du statut personnel, CSP, promulgué le 13 août 1956, soit un an avant la proclamation de la République, et juste quelques mois après l'indépendance. La journée du 13 août est aussi décrétée jour férié.
Perçue plus comme une survivance communiste que comme une véritable émanation du mouvement féministe, la journée de la femme est abolie, en tant que jour férié, en République tchèque, en 2008, sans que la société civile, ni les associations féministes ne réagissent. Seul le Parti communiste de Bohême et Moravie a exprimé son opposition au projet de loi.

Histoire du 8 mars


Comment le 8 mars est devenu la Journée Internationale des Femmes...

Au début du XXe siècle, des femmes de tous pays s’unissent pour défendre leurs droits.
La légende veut que l’origine du 8 mars remonte à une manifestation d’ouvrières américaines du textile en 1857, événement qui n’a en réalité jamais eu lieu ! En revanche, l’origine de cette journée s’ancre dans les luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes, qui agitèrent l’Europe, au début du XXe siècle.
La création d’une Journée internationale des femmes est proposée pour la première fois en 1910, lors de la conférence internationale des femmes socialistes, par Clara Zetkin, et s’inscrit alors dans une perspective révolutionnaire.
La date n’est tout d’abord pas fixée, et ce n’est qu’à partir de 1917, avec la grève des ouvrières de Saint Pétersbourg, que la tradition du 8 mars se met en place. Après 1945, la Journée internationale des femmes devient une tradition dans le monde entier.
Jusqu’à nos jours...
La date est réinvestie avec le regain féministe des années 70 et la Journée internationale des femmes est reconnue officiellement par les Nations Unies en 1977, puis en France en 1982. C’est une journée de manifestations à travers le monde, l’occasion de faire un bilan.
La Journée des femmes reste aujourd’hui d’une brûlante actualité. Car tant que l’égalité entre les hommes et les femmes ne sera pas atteinte, nous aurons besoin de la célébrer
L’idée d’une Journée Internationale des Femmes...
À Copenhague Danemark en août 1910 a lieu la 2ème conférence internationale des femmes socialistes qui réunit des centaines de femmes venues de 17 pays. La première a eu lieu en 1907, à l’initiative de la journaliste allemande Clara Zetkin qui dirige depuis 1890, Die Gleichheit L’égalité, importante revue comptant jusqu’à 125 000 abonné(e)s.

Conférence internationale des femmes socialistes - [size=SIZE]Copenhague 1910
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Lors de cette conférence Clara Zetkin propose, pour la première fois, que les femmes socialistes de tous les pays organisent tous les ans une journée des femmes qui servira en premier lieu la lutte pour le droit de vote des femmes. Cette proposition est aussitôt adoptée.
Elle s’inspire des manifestations d’ouvrières du début du siècle et s’inscrit dans une perspective révolutionnaire. L’objectif immédiat est l’obtention du droit de vote des femmes.
La date n’est tout d’abord pas fixée. Les nombreuses manifestations de femmes qui agiteront les années 10 feront le reste.
Un million de femmes manifestent en Europe

19 mars 1911

La déclaration de l’Internationale Socialiste a un impact. L’année suivante, soit en 1911, la Journée internationale des femmes est marquée pour la première fois, occasionnant des manifestations impressionnantes dans un grand nombre de pays d’Europe et aux États-Unis. La date est le 19 mars en commémoration de la révolution de 1848 et de la Commune de Pariis.
Le 19 mars 1911, en Allemagne, en Suisse, en Autriche et au Danemark, plus d’un million de femmes célèbrent leur journée. Dans la seule ville de Berlin, 45 meetings rassemblent plus de 40 000 participants et plus de 30 000 femmes défilent dans les rues de Vienne en Autriche.
Outre le droit de vote et le droit d’occuper des fonctions publiques, les femmes exigent le droit de travailler et l’élimination de la discrimination au travail.
le monde, les femmes réclament le droit de vote
Les suffragettes européennes radicalisent leur action

8 Mars 1913

Les femmes russes organisent des rassemblements clandestins
L’idée d’une Journée Internationale des femmes, lancée en 1910, trouve un nouveau départ à partir de la Russie. Les femmes socialistes célébrent la journée internationale des ouvrières en 1913 et 1914.
Dans le cadre du mouvement pour la paix qui naît avant la Première Guerre mondiale, des femmes russes marquent leur première Journée internationale de la femme le dernier dimanche de février en organisant des rassemblements clandestins. Ailleurs en Europe, au début du mois de mars de l’année suivante, des femmes tiennent des rassemblements soit pour protester contre la guerre, soit pour exprimer leur solidarité à l’égard de leurs consoeurs. La tradition de la Journée de la femme se mettra en place à partir de la date révolutionnaire de 1917, se fixant au alors 8 mars.

8 mars 1914

En Allemagne : pour le jour des femmes, le Frauen Tag du 8 mars 1914, les allemandes demandent le droit de vote. Elles l’obtiendront 4 ans plus tard : le 12 novembre 1918.
France : en février, 238 députés sur 591 refusent le vote des femmes.
Le 5 juillet 1914 : Louise Saumoneau et son Groupe des femmes socialistes organisent une grande manifestation qui sera la première Journée des Femmes en France. Grande manifestation très réussie : 6 000 femmes se rassemblent et viennent déposer des bouquets de primevères au pied de la statue de Condorcet, à Paris. Elles réclament droit de vote et l’égalité politique. C’est la première grande manifestation de rue.
À Londres, les suffragettes radicalisent leur action. Mary Richardson lacère de coups de couteau la statue de la Vénus de Vélasquez et déclare vouloir détruire le portrait de Vénus, la plus belle femme de l’histoire mythologique, pour protester contre le gouvernement qui détruit Miss Pankhurst, le plus beau caractère de l’histoire moderne. Le 15 février 1914 Emmeline Pankhurst est libérée après avoir entamé une grève de la faim et de la soif, tandis que Mary Richardson reste en prison, où elle est nourrie de force.
La guerre éclate en Europe et, par le jeu des alliances entre les états, devient mondiale.

8 Mars 1915

Les femmes, surexploitées, réclament la paix
8 mars 1915
En Europe, les femmes se réunissent pour défendre leurs droits et s’opposer à la guerre.
La première guerre mondiale éclate, juste quelques jours avant la date où aurait dû se dérouler à Vienne la 3ème Conférence des femmes. L’appel à la paix de l’Internationale socialiste des Femmes en 1910 était opportun mais ne pouvait empêcher les évènements.
Les offensives françaises en 1915 coûtent la vie à 350 000 soldats. Les femmes remplacent les hommes dans le fonctionnement de l’économie et sont surexploitées. Les réactions à la boucherie commencent à se développer. Les femmes se mobilisent, défendent leurs droits et réclament la paix :
"Ce sont les femmes — et nous autres femmes en sommes fières — qui ont été les premières, avant les hommes, à retrouver leur bon sens. En mars 1915 une Conférence internationale des femmes eut lieu à Berne, la première conférence internationale socialiste depuis le début de la guerre."
— Marianne Pollack, 1948
Alexandra Kollontaï
Le 8 mars 1915 la russe Alexandra Kollontaï organise à Christiana, près d’Oslo, une manifestation des femmes contre la guerre. Clara Zetkin organise une conférence internationale des femmes, prélude à la conférence de Zimmerwald, qui réunit les opposants à la première guerre mondiale.
Le 15 avril 1915 alors que la guerre fait rage, 1 136 femmes de 12 pays différents se réunissent à La Haye.
L’appel aux femmes socialistes de Clara Zetkin est diffusé en France en janvier 1915 grâce à Louise Saumoneau. En juillet 1915, la CGT crée un Comité intersyndical d’action contre l’exploitation de la femme. En Allemagne, Clara Zetkin est emprisonnée en 1915 en raison de ses convictions pacifistes.
Au Danemark et en Islande les femmes obtiennent le droit de vote.

8 Mars 1917

Premier jour de la Révolution Russe
8 mars 1917
Le 8 mars 1917, en Russie, les femmes manifestent pour réclamer du pain et le retour de leurs maris partis au front. C’est le premier jour de la Révolution Russe.
L’insupportable misère de l’hiver 1916-17 en Union Soviétique fait éclater la révolution. Le 23 février 1917, du calendrier Grégorien, date correspondant au 8 mars dans notre calendrier Julien, à l’occasion de leur Journée internationale, les femmes ouvrières et ménagères défilent paisiblement à Petrograd (Saint Pétersbourg, la capitale russe de l’époque. Elles réclament du pain et le retour de leurs maris partis au front, la paix et... la République ! Les difficultés d’approvisionnement liées au froid poussent un grand nombre d’ouvriers des usines Poutilov, les plus importantes de la ville, à faire grève et à se joindre au défilé.
" Sans tenir compte de nos instructions, les ouvrières de plusieurs tisseries se sont mises en grève et ont envoyé des délégations aux métallurgistes pour leur demander de les soutenir... Il n’est pas venu à l’idée d’un seul travailleur que ce pourrait être le premier jour de la Révolution."
Trotsky, Histoire de la Révolution russe
Cette manifestation pacifique marque le début de la fin du règne du tsar Nicolas II, empêtré dans les difficultés de la Grande Guerre de 1914-18 qu’il a contribué à provoquer 3 ans plus tôt.
Du textile, la grève s’étend rapidement et spontanément à l’ensemble du prolétariat de Pétrograd. Au cri du pain, s’ajoutent vite ceux de paix immédiate, à bas l’autocratie et à bas le tsar. En quelques jours, la grève de masse, 200 000 personnes dans les rues se transforme en insurrection, avec le passage de la garnison à la révolution. Dans la capitale russe, les manifestations se succèdent et s’amplifient pour aboutir en 5 jours à la chute de l’empire soviétique.
Malgré la poursuite de la guerre, la Révolution de février sera suivi d’une très grande euphorie démocratique, contrariée par les agissements des bolcheviks, les partisans de Lénine. Celui-ci s’empare du pouvoir, par un coup d’état, le 6 novembre 1917.
Dès lors la tradition du 8 mars se met en place, associée à la commémoration du premier jour de la Révolution.
Si Trotsky ou d’autres témoins insistent sur le caractère spontané et indiscipliné de cette initiative, d’autres s’en attribueront la paternité et l’organisation. Toujours est-il que la Révolution russe de février vit de grandes mobilisations de femmes et leur rôle fut important par la suite, notamment en politique. Alexandra Kollontaï, première femme au monde à faire partie d’un gouvernement, veut briser le joug domestique des femmes en rendant collectives les tâches ménagères.
Même s’il est peu fait référence par la suite à cette grève des femmes en Russie, la tradition de la Journée des femmes se met pourtant en place à partir de cette date révolutionnaire importante.

8 Mars 1921

Lénine décrète le 8 mars journée internationale des femmes
8 mars 1921
Le 8 mars 1921, les communistes commencent un bombardement aérien sur la population pacifique de Kronstradt. Le Comité Révolutionnaire Provisoire de Kronstadt, via radiotélégramme :
"Kronstadt libérée parle aux ouvrières du monde entier : Nous, ceux de Kronstadt, sous le feu des armes, sous les mugissements des obus qui déferlent sur nous ... adressons notre salut fraternel aux travailleuses du monde."
Le 8 Mars 1921, Lénine décide d’une Journée internationale des femmes, dont il fixe la date, le 8 mars, en souvenir des ouvrières de St-Pétersbourg.

8 Mars 1945

Après guerre, le 8 mars devient une tradition dans le monde entier
À partir de 1945 la Journée Internationale des Femmes devient une tradition dans le monde entier. Le mouvement français « Femmes Solidaires », issu de l’Union des Femmes Françaises UFF, prend chaque année des initiatives marquantes à l’occasion du 8 mars. Dans le monde, surtout dans les pays de l’Est, le 8 mars est aussi célébré.
En 1946, la journée des femmes est célébrée dans les pays de l’Est.

1945 1946

8 Mars 1977

Les Nations Unies officialisent la Journée
Réunie en séance plénière le 16 décembre 1977, l’Assemblée générale des Nations Unies demande à tous les pays de la planète de s’efforcer de créer des conditions favorables à l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et à leur pleine participation, sur un pied d’égalité, au développement social, résolution 32/142 et
"invite tous les États à proclamer, comme il conviendra en fonction de leurs traditions et coutumes historiques et nationales, un jour de l’année Journée des Nations Unies pour les droits de la femme et la paix internationale."
Cette décision est prise dans le prolongement de la proclamation, par l’Assemblée, de l’Année internationale de la femme 1975 et de la Décennie des Nations Unies pour la femme, 1976-1985. L’ONU a célébré la Journée internationale de la femme, le 8 mars, pour la première fois pendant l’Année internationale de la femme, en 1975.
Le 8 mars est ainsi devenu cette journée de reconnaissance dans de nombreux pays.
Si la langue française a officialisé l’usage du singulier pour la journée du 8 mars, on ne peut que regretter une lourde maladresse de traduction car ce que l’ONU et l’UNESCO appellent International Women’s Day est bien la Journée Internationale DES femmes et non pas de la femme : women signifie bien femmes au pluriel.
La même année en France : loi donnant davantage de droits aux concubins.

8 Mars 1982

Le 8 mars est officialisé en France
8 mars 1982
La Journée internationale des femmes est reconnue officiellement en France
Le gouvernement socialiste français avec Pierre Mauroy et Yvette Roudy instaure le caractère officiel de la célébration de la journée de la femme le 8 mars et en fait une célébration pour les Droits de la femme.
À l’initiative du tout nouveau ministère des Droits des Femmes, va se dérouler en France un nombre considérable de cérémonies, toutes destinées à glorifier, revaloriser, ou simplement rappeler l’importance du rôle des femmes dans la société française.
Cette première célébration de la Journée des Femmes se veut voyante : discours présidentiel le 8 mars 1982, exposition 60 femmes qui ont marqué l’histoire du féminisme, états généraux contre la misogynie à La Sorbonne, manifestation du MLF...
Le président François Mitterand reçoit 400 femmes au Palais de l’Elysée, ouvrières, employées, mères de famille.
Le 7 mars 1982 à Paris, 20 000 femmes se rassemblent avec l’UFF, l’Union des Femmes Françaises place de la République. Au milieu des bravos et des embrassades, deux alpinistes, Fanfan et Régine, escaladent la République à la conquête de leurs droits. Tout un symbole !
D’autres manifestations auront lieu cette même année : pour la paix le 5 juin ; en soutien aux américaines pour l’ERA le 30 juin à Paris et conférence avec Ti-Grace Atkinson « Le mouvement des femmes en France et aux USA en 1982 : ressemblances, divergences, correspondances le 19 juin ; manifestation pour l’avortement le 23 octobre.

8 mars : dates clés

1910
C'est à la conférence internationale des femmes socialistes de 1910 que l'idée d'une Journée Internationale des Femmes est décidée.
mars 1911
Un million de femmes manifestent en Europe.
8 mars 1913
Des femmes russes organisent des rassemblements clandestins.
8 mars 1914
Les femmes réclament le droit de vote en Allemagne.
8 mars 1915
À Oslo des femmes défendent leurs droits et réclament la paix.
8 mars 1917
À Saint Pétersbourg des ouvrières manifestent pour réclamer du pain et le retour de leurs maris partis au front.
8 mars 1921
Lénine décrète le 8 mars journée des femmes.
1946
La journée est célébrée dans les pays de l'Est.
8 mars 1977
Les Nations Unies officialisent la Journée Internationale des Femmes.
8 mars 1982
Statut officiel de la Journée en France.



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#87 R. Stephenson Smyth Baden-Powell of Gilwell
Loriane Posté le : 21/02/2015 16:39
22 février 1857 naît Robert Stephenson Smyth Baden-Powell of Gilwell

1er baron Baden-Powell, à Paddington, Londres, Royaume-Uni, mort, à 83 ans, le 8 janvier 1941 Nyeri, Kenya, militaire britannique, Lieutenant-général dans la British army de 1876 à 1910, il participe à la seconde guerre des Boers, il participe au siège de Mafeking, il reçoit l'ordre du mérite, ordre de Saint-Michel et Saint-Georges, ordre royal de Victoria, ordre du Bain , il est le frère de Agnès Baden-Powell, il est l'époux de Olave Baden-Powell. IOl est le fondateur du scoutisme, il reçoit le surnom de BP. .

En bref

Officier dans l'armée des Indes, Baden-Powell voulut remédier aux carences de la formation de ses éclaireurs par la publication de fascicules : Aids of Scouting, 1899. Leur succès en dehors de l'armée le conduit à appliquer les mêmes principes aux garçons : il organise, du 25 juillet au 9 août 1907, le camp de Brownsea, près de l'île de Wright ; l'expérience et ses enseignements sont consignés en 1908 dans Scouting for Boys. Méthode d'éducation visant à former des citoyens actifs, joyeux et utiles, le scoutisme exalte le sport, la vie au grand air, le goût de l'effort et du commandement. Sans autre présupposé théorique ou doctrinal qu'un code vaguement chevaleresque, Honour is made the high ideal for the boys incluant la fidélité à Dieu et au roi, il s'étend très rapidement, chacun trouvant son bien dans cette idéologie de l'action, qui se proclame non militaire, non politique et interconfessionnelle : il compte 123 000 membres dès 1910 pour l'Empire britannique ; trente-deux pays sont représentés au premier jamboree 1920, avec l'approbation du roi ; et, en 1926, il recueille les félicitations du président Calvin Coolidge, qui salue dans le scoutisme un élément unificateur de la nation américaine. L'efficacité même du mouvement, autant que son idéal explicitement civique et social, l'engage nécessairement dans l'évolution des idées et des mœurs : son histoire intègre les divergences des politiques, qui, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale, ont organisé sur son modèle leurs propres associations, celles des autorités religieuses et finalement celles des éducateurs, maintes fois conduits à s'interroger sur les rapports entre morale et société.

Sa vie

Robert Stephenson Smyth Baden-Powell of Gilwell, surnommé BP, prononcer Bipi en anglais et Bépé en français ou Lord Baden-Powell, est né le 22 février 1857 dans le quartier de Paddington à Londres. Il est le 12e des 14 enfants, dont 3 morts en bas âge du Révérend Baden Powell, professeur de mathématiques à l'université d'Oxford, et d'Henriette Grace Powell. Il est prénommé Robert Stephenson Smyth, du nom de son parrain Robert Stephenson, fils de George Stephenson, et de ses grands-parents maternels, dont l'amiral William Henry Smyth, qui est aussi géographe et astronome. Son père meurt alors qu'il n'a que 3 ans.
Baden-Powell fait ses études à Charterhouse, collège réputé pour sa discipline. Baden-Powell est un adepte de l’école buissonnière et se cache régulièrement dans le bois derrière l’établissement scolaire. Il y développe son sens de l’observation. Ses frères l’emmènent régulièrement explorer la campagne, camper et naviguer.
Il n'a jamais été un très bon élève et rate ses examens d’entrée à l'université. Il se présente alors à l’école militaire et obtient la seconde place au concours d’entrée, à 19 ans 1876.

Carrière militaire

Il intègre le 13e hussards, un régiment de cavalerie, et est dispensé de suivre les stages de l'école d'officiers. En 1877, il est envoyé comme sous-lieutenant en Inde alors colonie britannique. C'est pendant ses loisirs qu'il s'intéresse plus particulièrement au travail des éclaireurs, et qu'il se rend compte de leur importance dans les opérations militaires.
À l'âge de 26 ans, il est promu capitaine. Son régiment est déplacé en Afrique du Sud, où il a l'occasion d'entrer en contact avec des éclaireurs indigènes pour lesquels il a beaucoup d'admiration. Il se perfectionne ainsi dans l'art de l'approche et de l'exploration. C'est en Afrique qu'il a pour la première fois la possibilité de former des éclaireurs militaires selon ses méthodes : il les forme en petites unités ou patrouilles, chacune sous les ordres d'un chef, et attribue aux plus méritants un insigne dont le dessin s'inspire du point Nord de la boussole, très similaire à ce qui deviendra le badge du scoutisme mondial.
Il a une brillante carrière militaire, respecté et obéi parce qu’il est un chef qui donne l'exemple. Il passe par les Indes où il devient, entre autres, instructeur, l’Afghanistan, les Balkans, Malte, la Russie, comme agent de renseignement, et surtout l'Afrique du Sud.
L'événement qui le rend célèbre dans tout l'Empire britannique est le sauvetage de la petite ville de Mafeking en 1899, durant la seconde Guerre des Boers. Avec beaucoup d'astuce et de courage communicatif, il réussit à sauver la ville qui est assiégée pendant 271 jours par des troupes ennemies quatre fois plus nombreuses. Il utilise les jeunes de la ville comme estafettes, pour transmettre des messages à pied et à vélo, comme observateurs, sentinelles ou éclaireurs, cf. siège de Mafeking.
À la libération de la ville, le 16 mai 1900, il est acclamé comme un héros et nommé major-général. Il prouva que des jeunes étaient tout à fait capables de réussir une mission, pourvu qu'on leur fasse confiance. Il publie ses observations sous le nom de Scouting, L’art des éclaireurs dans un petit fascicule destiné aux militaires appelé : Aids to scouting. Promu au rang de lieutenant-général en 1907, il prend le commandement d'une unité de l'armée territoriale britannique, alors en cours de formation. En 1910, il fait valoir ses droits à la retraite afin de mieux se consacrer au scoutisme.

Création du scoutisme

À son retour au Royaume-Uni, il est accueilli triomphalement. Il constate que Aids to scouting a un immense succès auprès des garçons britanniques et est utilisé par des éducateurs. Il reçoit même beaucoup de courriers de garçons lui demandant des conseils. Marqué par la jeunesse britannique des quartiers désœuvrés, souvent en mauvaise santé et délinquante, il décide de mettre en pratique tous les principes qu’il a observés à la guerre au service de jeunes garçons et dans une optique de paix. En 1896, Frederick Russell Burnham avait enseigné des techniques de survie à Robert Baden-Powell, devenant ainsi l'une des sources d'inspiration de la création du scoutisme.

Ce mouvement de jeunesse, qui comprend toutes les associations rattachées à l'Organisation mondiale du mouvement scout, plus celles qui, sans lui appartenir, se réclament de la pensée et des écrits de son fondateur, sir Robert Baden-Powell, lord de Gilwell, le scoutisme se caractérise d'abord par sa fidélité et par une sorte d'identification constante à celui-ci.

En témoigne l'histoire du scoutisme en France. Introduit en 1911, avec la création quasi simultanée des Éclaireurs de France laïques et des Éclaireurs unionistes de France, d'inspiration protestante, il prend bientôt sa part dans le grand débat entre les éducateurs laïques et les éducateurs catholiques. La hiérarchie ecclésiastique, longtemps méfiante à l'égard d'un mouvement plus ou moins protestant à l'origine et dont le fondateur était soupçonné de franc-maçonnerie, comprend vite qu'elle ne peut continuer d'ignorer son bel essor, d'autant que la formule des « patronages » décline. L'appel du chanoine Cornette à orienter le scoutisme « vers une vie foncièrement chrétienne, fermement patriote et résolument civique » sera entendu : les Scouts de France sont créés en 1920. Suivent, dès 1921, la Fédération des éclaireurs unionistes, protestants et, en 1924, les Éclaireurs israélites de France. La composante laïque, proche de l'enseignement public, la seule aussi qui soit résolument mixte, affirme enfin, dans les statuts de l'Association des éclaireurs et éclaireuses de France 1925, son souci de « former des Français qui connaissent et aiment leur pays, des citoyens conscients des problèmes sociaux et soucieux de les résoudre. [L'Association] ne sépare pas ce devoir civique de la lutte pour libérer l'homme et la femme de tout asservissement. Après l'éphémère tentative, à la Libération, de grouper en une Union populaire tous les groupements de jeunes laïques, religieux, communistes, on en revint sagement aux anciennes divisions. On aboutit aujourd'hui à une libéralisation dominante, assortie de réactions intégristes Scouts d'Europe et de nouvelles ouvertures.
Le scoutisme français reste largement confessionnel, puisque les Scouts et guides de France, catholiques groupaient, en 1995, environ 170 000 adhérents, contre 36 500 Éclaireuses et éclaireurs de France, le mouvement laïque mixte, 8 000 membres de la Fédération des éclaireuses et éclaireurs unionistes de France, 4 500 Éclaireuses et éclaireurs israélites — toutes ces associations étant affiliées à l'Organisation mondiale du mouvement scout. Quantité d'autres n'en font pas partie : Scouts unitaires de France, Cadets de la mer, de l'air et de la montagne, Scouts Saint-Georges, Éclaireurs neutres européens, Scouts Saint-Louis, Scouts et guides Notre-Dame de France, Scouts Baden-Powell de France, Scouts mormons, etc., ni surtout les Scouts d'Europe, que Pery Geraud Keroad fonda avec la volonté d'un retour aux sources et qui comptent environ 60 000 adhérents, catholiques dans quatorze pays d'Europe plus le Canada, dont plus de la moitié en France.

"À la fin de ma carrière militaire, dit Baden-Powell, je me mis à l'œuvre pour transformer ce qui était un art d'apprendre aux hommes à faire la guerre, en un art d'apprendre aux jeunes à faire la paix ; le scoutisme n'a rien de commun avec les principes militaires."
Il rencontre Ernest Thompson Seton.
En 1907, alors âgé de 50 ans, il organise un camp de quinze jours avec une vingtaine de garçons de différentes classes sociales sur l'île de Brownsea. Il y teste ses idées d'éducation par le jeu, d'indépendance et de confiance. Il inaugure ce camp le premier août à huit heures en soufflant dans sa corne de koudou.
À la suite de ce camp, Sir William Smith, fondateur des boy’s brigade lui demande d’écrire un ouvrage sur la manière dont le scouting pouvait être adapté à la jeunesse qu’il appelle : Scouting for boys, Éclaireurs.

Avec ce livre, il tente de lancer un nouveau mouvement autonome. Il crée la base du scoutisme avec les cinq buts :

Santé ;
Sens du concret ;
Personnalité ;
Service ;
Sens de Dieu.
Ainsi que les dix articles de la loi scoute et la promesse scoute qui n'imposent aucune interdiction mais proposent une hygiène de vie que chaque adhérent promet d’essayer de mettre en pratique, faire de son mieux.
C’est en 1909, que les premières compagnies de guides apparaissent organisées par Agnès Baden-Powell.
En 1910, il différencie trois classes d’âge :

Les Louveteaux 8-12 ans ;
Les Éclaireurs 12-17ans ;
Les Routiers 17 ans et plus
En 1918, il publie une revue intitulée Girl guiding edition. Il appelle le mouvement féminin les Guides plutôt que scoutes ou éclaireuses car il estime que leur rôle n’est pas d’éclairer mais de guider. "Une femme qui est capable de se tirer d’affaire toute seule est respectée aussi bien par les hommes que par les femmes. Ils sont toujours prêts à suivre ses conseils et son exemple, elle est leur guide. "

En 1910, sur les conseils du roi du Royaume-Uni Édouard VII, il démissionne de l’armée pour prendre la direction du mouvement qu’il vient de lancer.
En 1912, il se marie avec Olave Saint Claire Soames, qui devient Chef-guide mondiale.
Le mouvement prend vite beaucoup d'importance, et se développe dans de nombreux pays du monde. Le Jamboree de 1920 réunit pour la première fois des scouts de 21 pays. Baden-Powell y fut nommé World Chief chef scout mondial.
En 1927, il est anobli par le roi George V. Il prend le nom de Lord Baden-Powell of Gilwell, du nom d'une propriété qu'il a reçue de la famille McLaren pour en faire un centre de formation des chefs.
Aujourd'hui, il y a plus de 28 millions de scouts dans plus de 216 pays du monde entier.

Dernier mot

Baden-Powell et son épouse passent beaucoup de leur temps à parcourir le monde pour soutenir le scoutisme dans son développement, et participent aux cérémonies de création du mouvement dans de nouveaux pays. À la fin de sa vie, il se retire au Kenya et fait parvenir aux scouts du monde entier son dernier message :
"Chers scouts,
Rappelez-vous que c'est le dernier message que vous recevrez de moi; méditez-le soigneusement. J'ai eu une vie très heureuse et je souhaite à chacun de pouvoir en dire autant. Je crois que Dieu vous a placé dans ce monde pour y être heureux et jouir de la vie. Ce n'est ni la richesse, ni le succès, ni le laisser-aller qui créent le bonheur. L'étude de la nature vous apprendra que Dieu a créé des choses belles et merveilleuses afin que vous en jouissiez. Contentez-vous de ce que vous avez et faites-en le meilleur usage possible. Regardez le beau côté des choses et non le plus sombre. Essayez de laisser ce monde un peu meilleur qu'il ne l'était quand vous y êtes venus et quand l'heure de la mort approchera, vous pourrez mourir heureux en pensant que vous n'avez pas perdu votre temps et que vous avez fait de votre mieux.
Soyez prêts à vivre heureux et à mourir heureux. Soyez toujours fidèles à votre promesse même quand vous serez adultes.
Que Dieu vous aide.
Votre ami
Baden-Powell "
Il meurt le 8 janvier 1941 à Nyeri au Kenya où il est enterré. Sur sa tombe est gravé un signe de piste symbole, le signe « fin de piste, retour au camp et qui peut être interprété par Je suis rentré chez moi.

Lady Baden-Powell continua son rôle de lien entre les éclaireuses du monde entier. Elle est décédée le 25 juin 1977 en Angleterre.

Documents déclassifiés

Le 8 mars 2010, le MI-5 a déclassifié des documents qui indiquent que le service de renseignement intérieur britannique s'était intéressé aux activités de Baden-Powell après sa rencontre en novembre 1937 avec Joachim von Ribbentrop et Hartmann Lauterbacher, chef d'état-major des Jeunesses hitlériennes.

Ouvrages


Ouvrages militaires
1884: Reconnaissance and Scouting
1885: Cavalry Instruction
1896: The Downfall of Prempeh
1897: The Matabele Campaign
1899: Aids to Scouting for N.-C.Os and Men
1900: Sport in War
1901: Notes and Instructions for the South African Constabulary
1914: Quick Training for War

Ouvrages scouts

1908: Scouting for Boys. Traduction française : Éclaireurs
1909: Yarns for Boy Scouts
1912: How Girls Can Help to Build Up the Empire rédigé avec Agnes Baden-Powell
1913: Boy Scouts Beyond The Sea: My World Tour
1916: The Wolf Cub's Handbook
1918: Girl Guiding
1919: Aids To Scoutmastership
1921: What Scouts Can Do: More Yarns
1922: Rovering to Success. Traduction française : La Route du succès
1929: Scouting and Youth Movements
1929: Last Message to Scouts
1935: Scouting Round the World
Divers, souvenirs, chasse
1889: Pig-sticking or Hog-hunting. A complete account for sportmen and others
1905: Ambidexterity rédigé avec John Jackson
1915: Indian Memories
1915: My Adventures as a Spy. Traduction française : Orléans, Pavillon noir, 2011
1916: Young Knights of the Empire: Their Code, and Further Scout Yarns
1921: An Old Wolf's Favourites
1927: Life's Snags and How to Meet Them
1933: Lessons From the Varsity of Life
1934: Adventures and Accidents
1935: Mes aventures de chasse, de guerre et d'espionnage. Paris, Payot, 1935
1936: Adventuring to Manhood
1937: African Adventures. Traduction française : Paris, Delachaux & Niestlé, 1939
1938: Birds and beasts of Africa
1939: Paddle Your Own Canoe
1940: More Sketches Of Kenya
Sculpture
1905 John Smith


[img width=600]http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/4c/Baden-Powell_USZ62-96893_(retouched_and_cropped).png/280px-Baden-Powell_USZ62-96893_(retouched_and_cropped).png[/img]


[img width=600]http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/72/Baden-Powell_ggbain-39190_(cropped).png[/img]


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#88 Sortie du film Cendrillon 1
Loriane Posté le : 14/02/2015 14:02
Le 15 Février 1950 sortie de Cendrillon, film d'animation

de 74 mn des Sociétés de production Walt Disney Pictures, réalisé par Clyde Geronimi, Wilfred Jackson, Hamilton Luskesous le titre de Cinderella, 16e long-métrage d'animation et le 12e Classique d'animation des studios Disney. Sorti en 1950, il s'inspire de la version du conte de Charles Perrault, Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre paru en 1697, ainsi que de celle des frères Grimm, Aschenputtel, publiée en 1812.

Ce film marque le retour très attendu du studio Disney dans la production de longs métrages d'animation originaux après huit années de films-compilations. Il fait aussi entrer l'entreprise Disney dans une nouvelle période faste, avec une diversification des productions, pour la plupart initiées ou ayant leurs racines à la fin des années 1940. Entre 1950 et 1955, le studio se lance dans la télévision, les longs métrages en prise de vue réelle et les parcs à thèmes. Un autre effet du film est un impact psychologique assez fort car il conforte un imaginaire spécifique de Disney, préétabli dans les productions précédentes, et qui sera prolongé dans les suivantes. En analysant ce film, de nombreux auteurs évoquent une formule, une recette, des conventions définissant une notion de classique Disney. Ces éléments ont été assimilés par les générations d'enfants puis d'adultes, et pour certains spécialistes les effets de cet imaginaire imposé ne sont pas sans conséquence.
Cendrillon partage de nombreux éléments avec Blanche-Neige et les Sept Nains, le premier long métrage du studio Disney sorti en 1937 et sont presque similaires : au niveau scénaristique, au niveau graphique, la personnalité et l'aspect des héroïnes, l'atmosphère, l'époque des événements et les éléments qui en font des contes de fées. Les deux films sont aussi des entreprises risquées pour le studio : Blanche-Neige parce qu'il était le premier long métrage, et Cendrillon parce qu'il devait renflouer le studio, qui était alors dans une position financière difficile. Heureusement pour la suite, les deux films ont été des succès tant commerciaux qu'artistiques, même si en comparaison des productions du début des années 1940 Pinocchio, Bambi, Dumbo, Cendrillon est pour de nombreux critiques de qualité légèrement inférieure. On peut y voir à la fois les conséquences des années précédentes, difficiles pour le studio, mais aussi un certain désengagement de Walt Disney pour ce type de film.

Deux suites sont sorties directement sur le marché vidéo dans les années 2000 : Cendrillon 2 : Une vie de princesse en 2002 et Le Sortilège de Cendrillon en 2007.

Un livre de contes s'ouvre et narre l'histoire de Cendrillon. Après la mort de sa mère à sa naissance et de son père quelques années plus tard, une jeune fille est recueillie par sa belle-mère et ses deux belles-sœurs, Anastasie et Javotte. Mais la marâtre va faire une profonde différence entre ses filles et l'orpheline. Cette dernière est condamnée à s'habiller de haillons et doit accomplir toutes les tâches ménagères, notamment le nettoyage des cendres de l'âtre. Elle reçoit pour cette raison le surnom de Cendrillon.
Cendrillon supporte sa condition car elle garde l'espoir que ses rêves se réalisent, des rêves d'amour. Un matin, réveillée par des oiseaux, Cendrillon débute sa journée en chantant entourée par les oiseaux et les souris de la maisonnée. Ces dernières l'aident à se laver et s'habiller, brossant et réparant même ses vêtements. Jac l'informe qu'une nouvelle souris a été prise au piège d'une souricière; Cendrillon décide de la sauver et de la vêtir. Elle nomme ce souriceau Gustave, abrégé Gus, et tandis qu'elle descend s'occuper des tâches ménagères, Jac avertit Gus de l'existence du chat Lucifer.
Cendrillon obéit aux ordres et réveille Lucifer en premier pour lui donner du lait dans la cuisine. Elle y trouve le chien Pataud, rêvant qu'il court après le chat. Pour le bien du chien, Cendrillon lui demande de ne plus faire ce genre de rêve en cherchant des excuses au chat et rappelant la menace que représentent ses belles-sœurs. Le chat mange dans la cuisine, le chien dehors et Cendrillon nourrit les animaux. Les souris, pour manger dehors avec les poules, doivent passer l'obstacle de Lucifer. Jac imagine le stratagème d'une diversion et le sort le désigne comme appât. Une fois servi et revenu dans la cuisine, Gus se retrouve aux prises avec Lucifer en raison des trop nombreux grains de maïs qu'il porte. Il se réfugie sur l'un des plateaux de petits déjeuners pour la belle-mère et les belles-sœurs. Les clochettes et les cris des trois femmes retentissent tandis que Lucifer cherche à découvrir sous quelle tasse se cache la souris. Les trois femmes donnent à Cendrillon de nouvelles tâches. Gus étant caché sous la tasse de la belle-mère, comme punition la liste des tâches s'allonge et comprend le bain de Lucifer.
Au château, le roi peste contre son fils le prince, mais souhaite qu'il trouve l'amour et fonde une famille afin d'avoir des petits-enfants. Pour le retour de voyage du prince le soir même, le roi organise un grand bal et, voulant forcer le destin, il invite les jeunes filles du royaume. Chez Cendrillon, les belles-sœurs ont un cours de musique, au désespoir de Lucifer qui rejoint Cendrillon lavant le sol du hall parmi les bulles de savon. Le chat utilise la poussière pour salir la pièce. C'est à ce moment qu'un messager du roi frappe à la porte. La lettre avertit la maisonnée du bal du soir et de l'invitation des jeunes filles à marier. Cendrillon demande à y aller. La belle-mère accepte à condition que tout son ouvrage soit fait et qu'elle ait une robe convenable. Cendrillon souhaite se confectionner une robe mais la maisonnée fait tout pour ne pas lui en laisser le temps. Les souris décident de lui faire une surprise et de la confectionner avec l'aide des oiseaux. Cendrillon doit préparer les robes de ses belles-sœurs tandis que sa belle-mère l'informe qu'elle a d'autres tâches à lui confier. Gus et Jac ont pour mission de récupérer des pièces pour confectionner la robe mais sont confrontés à Lucifer. Ils récupèrent un ruban et des boutons mais le collier de perles est plus difficile à obtenir. Jac enfile les perles sur la queue de Gus et rejoint les souris et oiseaux dans la chambre de Cendrillon où la robe prend forme.
À vingt heures, le bal accueille de nombreuses personnes, le carrosse arrive chez la famille de Cendrillon. Cette dernière n'est pas prête et décide de rester, mais les animaux montrent leur cadeau, et elle se joint donc au reste de la famille. Ne voulant pas revenir sur sa parole, la belle-mère détaille la robe et ses filles découvrent que plusieurs pièces proviennent de leurs affaires. Après quelques secondes, la robe de Cendrillon se retrouve en lambeaux. Cendrillon se réfugie sous un saule du jardin et pleure sur un banc. C'est alors qu'apparaît sa marraine la bonne fée. Une fois sa baguette magique retrouvée, elle transforme une citrouille en un carrosse, les quatre souris Jac, Gus, Luke, Mert ou Bert en chevaux, le cheval de la maisonnée en cocher, le chien Pataud en valet de pied et les guenilles de Cendrillon en une robe blanche immaculée avec des pantoufles de verre. Elle peut se rendre au bal, la seule condition étant que le charme magique s'interrompra au douzième coup de minuit.
Le carrosse traverse la ville et rejoint le château. Le prince accueille une à une les princesses et autres demoiselles des environs. Cendrillon traverse le hall tandis que ses belles-sœurs sont présentées au prince. Le prince se dirige vers Cendrillon, alors une inconnue, le roi demande une valse et le bal débute. Le roi va se coucher mais demande au Grand-Duc de surveiller le prince subjugué par Cendrillon, et de les laisser seuls jusqu'à ce qu'il demande la jeune fille en mariage. Le couple se rend dans les jardins et le temps passe. Minuit arrivant, Cendrillon est contrainte de s'en aller. Elle court, suivie par le prince, mais perd une pantoufle dans l'escalier du hall. Le prince est bloqué par des jeunes filles et c'est le Grand-Duc qui poursuit Cendrillon, appelant même la garde. La magie prenant fin, les soldats ne parviennent pas à trouver la jeune fille.
Cendrillon pense que le jeune homme surpasse même le prince de ses rêves et qu'elle a tout gâché en perdant la notion du temps. Elle remercie sa marraine et peut conserver en souvenir, une pantoufle de verre. De son côté, le Grand-Duc doit réveiller le roi et l'informer que tout n'est pas désespéré car il a trouvé une pantoufle de verre appartenant à la jeune fille inconnue. Le prince ayant juré d'épouser la propriétaire de la pantoufle de verre, le roi lui commande de la chercher. Par édit du roi, la jeune fille qui parviendra à chausser la pantoufle sera reconnue comme la fiancée du prince, toutes les filles du royaume devant essayer.
Dans la maisonnée de Cendrillon, la nouvelle provoque un branle-bas de combat et Cendrillon est bouleversée par cette nouvelle. La belle-mère, s'apercevant de son état, enferme Cendrillon dans sa chambre. Les souris vont tenter de récupérer la clé. Les deux sœurs affirment être les propriétaires et sont testées par le Grand-Duc mais leurs pieds sont trop grands. Fatigué par sa nuit, le Grand-Duc s'endort un instant. Ce délai permet aux souris de récupérer la clé et d'escalader l'escalier tandis que Javotte s'évertue à entrer son pied dans la pantoufle. Arrivé en haut, Gus, qui a la clé, est emprisonné par Lucifer. Les souris se rebellent contre le chat, aidées par les oiseaux. Cendrillon appelle l'aide de Pataud mais le Grand-Duc est déjà sur le départ. Libérée, Cendrillon se présente en haut de l'escalier et demande à essayer la pantoufle. Le Grand-Duc accepte mais la belle-mère fait en sorte que le valet casse la pantoufle avant le test. Le Grand-Duc est désespéré jusqu'au moment où Cendrillon sort la seconde pantoufle. Le mariage du Prince et de Cendrillon a lieu et l'histoire s'achève sur et ils vécurent heureux.

Fiche technique

Titre original : Cinderella
Titre français : Cendrillon
Réalisation : Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske
Scénario : William Peed, Erdman Penner, Ted Sears, Winston Hibler, Homer Brightman, Harry Reeves, Kenneth Anderson et Joe Rinaldi d'après Charles Perrault et les frères Grimm
Conception graphique :
Couleur et stylisme : Mary Blair, John Hench, Claude Coats et Don Da Gradi
Cadrage Layout : Mac Stewart, A. Kendall O'Connor, Tom Codrick, Hugh Hennesy, Lance Nolley, Charles Philippi, Don Griffith, Thor Putnam
Décors : Brice Mack, Art Riley, Ralph Hulett, Ray Huffine, Dick Anthony, Merle Cox et Thelma Witmer
Animation :
Supervision : Eric Larson, Marc Davis, Milt Kahl, Frank Thomas, Ward Kimball, Wolfgang Reitherman, Ollie Johnston, John Lounsbery, Les Clark et Norm Ferguson
Animation des personnages : Don Lusk, Phil Duncan, Hugh Fraser, Hal King, Fred Moore, Harvey Toombs, Judge Whitaker, Cliff Nordberg, Marvin Woodward, Ken O'Brien, George Nicholas et Hal Ambro
Effets spéciaux : George Rowley, Josh Meador et Jack Boyd
Procédé technique : Ub Iwerks
Son : C. O. Slyfield supervision, Harold J. Steck et Robert O. Cook enregistrement
Montage : Donald Halliday ilm, Al Teeter musique

Musique :

Compositeurs : Paul J. Smith et Oliver Wallace
Chansons : Mack David, Al Hoffman et Jerry Livingston
Orchestrations : Joseph Dubin
Producteur délégué : Ben Sharpsteen
Production : Walt Disney Production
Distribution : RKO Radio Pictures
Budget : 2,21,2 à 2,93 millions de USD
Format : Couleurs - 1,37:1 - Mono RCA Sound System
Durée : 74 minutes
Dates de sortie : États-Unis : 15 février 19505 ; France : 1er décembre 1950
Sauf mention contraire, les informations proviennent des sources concordantes suivantes : Leonard Maltin, Pierre Lambert, John Grant et Jerry Beck

Distribution Voix originales

Ilene Woods : Cinderella Cendrillon
Eleanor Audley : Lady Tremaine la marâtre
Rhoda Williams : Drizella Javotte
Lucille Bliss : Anastasia Anastasie
Verna Felton : Fairy Godmother la marraine-fée
James MacDonald : Jaq / Gus / Bruno Pataud
William Phipps : Prince Charming le prince charmant, voix parlée
Mike Douglas : Prince Charming le prince charmant, voix chantée
Luis Van Rooten : King le roi / Grand Duke le grand-duc
Don Barclay : Doorman le cocher
June Foray : Lucifer
Lucille Williams : Perla Suzy
Clint McCauley : Mice souris
Betty Lou Gerson : Narrator la narratrice
Claire Du Brey : Additional voices voix additionnelles
Marion Darlington : Birds oiseaux

Voix françaises 1er doublage 1950

Paule Marsay : Cendrillon voix parlée
Paulette Rollin : Cendrillon voix chantée
Héléna Manson : la marâtre
Lita Recio : la marraine-fée
Jacques Bodoin : Jac et Gus
Dominique Tirmont : le prince
Camille Guérini : le roi non crédité
André Bervil : le grand-duc
Mony Dalmès : la narratrice
Georges Hubert
Casti et Lanci
Doublage réalisé par RKO Films Léon et Max Kikoïne, adaptation française : Louis Sauvat, direction artistique : Daniel Gilbert texte, Georges Tzipine chansons, supervision : Victor Szwarc.
Sources : Cartons du générique et Objectif Cinéma

2e doublage 1991

Dominique Poulain : Cendrillon
Jacqueline Porel : la Marâtre
Dominique Chauby : Javotte
Barbara Tissier : Anastasie
Claude Chantal : la Marraine-fée
Jacques Frantz : Gus
Emmanuel Jacomy : Jack et le Prince
Michel Chevalier : le Prince chant
Jacques Deschamps : le Roi
Jean-Luc Kayser : le Grand-duc
Raymond Baillet : le Messager / le Valet de pied
Bernard Musson : l'Aboyeur de la cour
Maurice Decoster : Luke
Claude Lombard : Suzy
Brigitte Virtudes : la narratrice
Source : Objectif Cinéma

Chansons du film

Cendrillon Cinderella- Soliste et chœur
Tendre Rêve ou Le Rêve de ma vie A Dream Is a Wish Your Heart Makes - Cendrillon
Doux Rossignol (Oh, Sing Sweet Nightingale - Javotte et Cendrillon
Les Harpies The Work Song - Jac et les autres souris
Tendre Rêve ou Le Rêve de ma vie reprise - Les Souris
Bibbidi-Bobbidi-Boo - La Marraine
C'est ça, l'amour So This Is Love- Cendrillon et le Prince
Cendrillon au travail non utilisé
Danser sur un nuage non utilisé

Distinctions Nominations

1950 : Sélection officielle en compétition au Lion d'or de la Mostra de Venise
1951 : Nominations aux Oscar de la Meilleure musique, de la Meilleure chanson Bibbidi-Bobbidi-Boo et du Meilleur mixage.
1951 : Nomination à l'Hugo du Best Dramatic Presentation
1960 : Nomination à l'Ours d'or au Festival de Berlin
2005 : Nomination à l’Outstanding Youth DVD aux Satellite Awards

Récompenses

1950 : Prix spécial de la Mostra de Venise
1951 : Prix de l’Audience Poll : Grand Bronze Plate au Festival de Berlin
1951 : Ours d'or pour le Best Musical au Festival de Berlin
1999 : Young Artist Awards à Lucille Bliss pour son interprétation d'Anastasie

Sorties cinéma

Sauf mention contraire, les informations suivantes sont issues de l'Internet Movie Database.

Premières nationales

États-Unis : 15 février 1950
Argentine : 5 juillet 1950
Italie : août 1950 Première à la Mostra de Venise, 8 décembre 1950 sortie nationale
Australie : 13 octobre 1950
Danemark : 18 novembre 1950
France : 1er décembre 1950
Pays-Bas : 7 décembre 1950
Finlande : 15 décembre 1950
Suède : 18 décembre 1950
Norvège : 26 décembre 1950
Mexique : 17 janvier 1951
Hong Kong : 4 octobre 1951
Allemagne de l'Ouest : 21 décembre 1951, juin 1960 Festival de Berlin
Japon : 7 mars 1952
Autriche : 5 décembre 1952
Espagne : 19 décembre 1952

Ressorties principales

États-Unis : 14 février 1957, 9 juin 1965, 23 mars 1973, 18 décembre 1981, 20 novembre 1987
Italie : 19 décembre 1958, 22 décembre 1967, 19 décembre 1975, 17 décembre 1982
Japon : 18 mars 1961, 23 mars 1974, 7 août 1982, 18 juillet 1987
Finlande : 15 décembre 1967
Danemark : 26 décembre 1967
Allemagne de l'ouest : 18 juillet 1980, 16 juillet 1987
Suède : 30 mars 1985, 9 août 1991
Australie : 11 avril 1991
Argentine : 9 janvier 1992
France : 20 juillet 2005

Sorties vidéo

octobre 1988 : VHS Québec et États-Unis avec 1er doublage
27 novembre 1992 : VHS avec 2e doublage
octobre 1995 : VHS Québec et États-Unis avec 2e doublage
1998 : VHS avec image restaurée et 2e doublage
1998 : Laserdisc avec image restaurée et 2e doublage
4 octobre 2005 : DVD Édition Platine Québec et États-Unis avec restauration numérique et 2e doublage
26 octobre 2005 : Double DVD collector avec restauration numérique et 2e doublage
26 octobre 2005 : DVD simple avec 2e doublage
26 octobre 2005 : VHS avec restauration numérique et 2e doublage
26 septembre 2012 : Blu-ray
26 septembre 2012 : DVD

Origines et production

À la fin des années 1930, après le succès de Blanche-Neige et les Sept Nains sorti en 1937, le studio Disney finalise plusieurs projets importants tels que Pinocchio, Fantasia et Bambi et se lance sur de nombreux autres projets. Les trois principales productions entamées à cette époque sont Cendrillon, Alice au pays des merveilles et Peter Pan. En raison de nombreux éléments dont les conséquences de la Seconde Guerre mondiale, le studio est forcé de repousser ces projets et de modifier ses productions durant la décennie 1940. Plusieurs projets sont lancés pour retrouver une certaine rentabilité avec des productions à faibles coûts. Le studio réalise alors plusieurs longs métrages d'animation qui ne sont en réalité que des compilations de moyens voire de courts métrages.

La préproduction

Le conte Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre de Charles Perrault a souvent servi de base pour des œuvres théâtrales, comme le ballet de Prokofiev ou cinématographiques. Jerry Beck dénombre entre 1898 et 2005 pas moins de 38 adaptations cinématographiques par différents studios du conte de Cendrillon. Jeff Kurtti évoque quant à lui l'internationalité et l'intemporalité du conte dont l'une des plus anciennes variantes attestées remonte au IXe siècle en Chine, mais aussi une version nigériane avec une jeune fille, une grenouille et le fils du chef.
Walt Disney s'était déjà essayé à l'adaptation du conte au sein de son studio Laugh-O-Gram à Kansas City avec le court métrage Cinderella 1922. Cette version était toutefois très librement adaptée et, d'après John Grant, distordue. Pour lui, la principale différence concerne les deux belles-sœurs, l'une est grosse et affalée dans un hamac lisant un livre intitulé Comment manger et grandir élancée, ce qu'elle n'arrive pas à atteindre, l'autre étant maigre et lisant attentivement un livre intitulé Les Secrets de la beauté.
En 1933, le studio Disney tente d'adapter le conte comme un court métrage de la série des Silly Symphonies, mais ce projet est annulé. Burt Gillett était le réalisateur assigné à ce court métrage et Frank Churchill le compositeur. Un scénario daté de décembre 1933 circule alors au sein du studio et mentionne une souris blanche amicale, des oiseaux chantant et jouant avec Cendrillon ainsi que de nombreuses idées de gags. Pour une raison inconnue, mais peut-être à relier à la sortie en août 1934 de Poor Cinderella avec Betty Boop produit par les Fleischer Studios, ce court métrage n'a pas été produit.

Premiers scripts et suspension de la production

Selon Michael Barrier, le projet de faire un long métrage ayant pour thème Cendrillon date de 1938. Une nouvelle adaptation de Cendrillon par le studio Disney est attestée au début des années 1940 par un script écrit par Dana Cofy et Bianca Majolie en 1940. Les deux auteurs ajoutent quelques personnages en leur donnant à chacun un nom amusant : Florimel de la Poche la marâtre, Wanda et Javotte les belles-sœurs, Dusty la souris domestique, Clarissa une tortue domestique, Bon Bon le chat, Spink l'aide de camp du prince et M. Carnewal le professeur de danse. Dans cette version, Cendrillon est enfermée après le bal et c'est la souris qui chipe le soulier et l'emporte dans le cachot suivi par l'aide de camp du prince. Selon Bob Thomas, Walt Disney voyait en Cendrillon les mêmes qualités que Blanche-Neige et n'arrivait pas à rendre les personnages d'Alice et Peter Pan assez chaleureux. Il se concentre alors sur cette production. À partir du scénario de Cofy et Majolie, de nombreux changements sont effectués par plusieurs auteurs. Ainsi, la robe de Cendrillon est confectionnée par les souris pour les rendre plus présentes. La confection des deux robes de bal du conte original est regroupée pour étoffer l'action.
Le 27 juin 1941, en raison de la grève des studios Disney, Walt Disney suspend la production des longs métrages Cendrillon, Peter Pan et Alice aux pays des merveilles. Après le décès de Frank Churchill en 1942, Walt Disney confie la musique aux compositeurs Oliver Wallace et Paul J. Smith. Il confie aussi la mission d'écrire les paroles des chansons du film aux paroliers Mack David, Al Hoffman et Jerry Livingston, tous trois de Tin Pan Alley.
En septembre 1943, Walt Disney lance un plan de travail pour la production du film, nommant Dick Huemer et Joe Grant comme superviseurs et allouant un budget d'un million de dollars. En raison d'un conflit personnel entre les scénaristes Maurice Rapf et Dalton Reymond lors de l'écriture de Mélodie du Sud 1946, Disney décide à la fin de l'été 1944 de transférer Rapf sur le scénario du film Cendrillon31. Rapf conçoit une variante où Cendrillon est encore plus active. En effet Cendrillon est, au contraire de Blanche-Neige, une jeune femme qui souhaite et agit pour changer sa condition28. Ainsi chez Rapf, Cendrillon doit se rebeller contre sa belle-famille pour atteindre son but, et va jusqu'à jeter des objets sur sa belle-mère et ses belles-sœurs avant de les enfermer dans le hall de leur maison.
Malgré le projet de 1943, la production ne dépasse pas l'étape des story-boards. Entre mars et avril 1946, seulement trois réunions se tiennent en présence de Walt pour évoquer le projet. Walt annonce toutefois officiellement au public la production de Cendrillon, public qui s'en enthousiasme. Durant l'année 1946, Larry Morey et Charles Wolcott écrivent six chansons pour Cendrillon, qui ne seront finalement pas utilisées : Sing a Little, Dream Little pour la scène du ménage, The Mouse Song pour la séquence de la robe, The Dress My Mother Wore pour une scène où Cendrillon rêve de la beauté de sa mère disparue, Dancing on a Cloud chantée lors d'une danse avec le prince durant le bal et originellement prévue pour Blanche-Neige, I Lost my Heart at the Ball chantée par Cendrillon après le bal et son pendant chanté par le prince The Face that I see in the Night.
L'année 1947 est marquée par une importante réduction du nombre de productions en cours. Au début de l'année 1947, alors que la production du film Danny, le petit mouton noir est stoppée pour sept semaines, l'animation de Coquin de printemps 1947 s'achève et deux autres compilations sont en préparation, Mélodie Cocktail et Two Fabulous Characters, renommée par la suite Le Crapaud et le Maître d'école. Les autres longs métrages sont plus ou moins à l'arrêt.

Reprise de la production

Le 24 mars 1947, un pré-scénario écrit par Ted Sears, Homer Brightman et Harry Reeves est choisi pour aller plus avant dans la production de Cendrillon et un story-board définitif est confirmé peu de temps après par un compte-rendu publié courant mai. Neal Gabler situe ces événements au printemps 1946. En septembre 1947, peu avant la sortie de Coquin de printemps, la société Disney publie ses résultats financiers annuels. Ils indiquent que sa dette vis-à-vis des banques est passée de 4,2 millions à 3 millions d'USD, valeur pour l'époque moins effrayante et plus gérable, et offrant de meilleures perspectives. La situation n'est pourtant pas radieuse et le studio se doit de finir un film avec le budget le plus faible possible, film qui doit être assurément profitable. Afin de conserver une possibilité de bénéfices, le studio emploie les méthodes de réduction de coûts apprises durant les années précédentes, dont le découpage et l'évaluation de chaque scène avant toute animation ou l'utilisation des contours de personnages humains pour l'animation. En novembre 1947, Sharpsteen informe Walt de l'avancement du projet : Bill Peet travaille sur la scène des souris aidant Cendrillon à s'habiller, Olliver Wallace a enregistré la chanson So This Is love, Hamilton Luske et Wilfred Jackson poursuivent les tournages avec les acteurs et les scénaristes Winston Hibler et Ted Sears ont rejoint la production du film Le Crapaud et le Maître d'école 1949.
Au début de l'année 1948, la production de Cendrillon est de nouveau attestée. Elle est assez avancée pour envisager sa sortie avant l'autre grosse production du studio, Alice au pays des merveilles. Une retranscription d'une réunion datée du 15 janvier 1948 indique que Walt Disney reprend et développe les idées et points cruciaux du scénario de Cendrillon présentés sur des story-boards. D'après une lettre de Dick Huemer, Walt décida un beau jour de relancer la production du film en stoppant le développement des séquences non essentielles. En recoupant les informations de Barrier et de Jack Kinney, il semble qu'au début de l'année 1948, alors que Kinney présentait avec son équipe de vingt personnes l'avancement du projet Peter Pan lors qu'une réunion qui dura deux heures et demie, Walt annonça à la fin de la réunion, après un long silence, qu'il pensait à Cendrillon comme prochain long métrage du studio.
Afin de réduire les coûts, une scène conçue par Huemer et Norman Ferguson presque prête pour être animée, présentant une leçon de musique pour les deux belles-sœurs étudiant auprès d'un maître français la harpe et la flûte située juste avant l'arrivée du message pour le bal, a été réduite à une sœur à la flûte et l'autre chantant. Un autre exemple de réduction de coûts concerne la musique. Plusieurs des chansons écrites par les paroliers David, Hoffman et Livingston n'ont pas été retenues, dont une intitulée Cinderella Work Song sur laquelle Cendrillon se dupliquait pour achever toutes ses tâches, dont la confection de sa robe, avant d'aller au bal. Cette scène a été remplacée pour des raisons économiques par une confection de la robe par les souris.
L'approche de la sortie fin 1949 de la compilation Le Crapaud et le Maître d'école conforte Walt Disney dans l'idée que techniquement, son studio peut à nouveau produire des longs métrages d'animation d'un seul tenant. Les critiques de l'époque évoquent pour la plupart leur impatience pour ce long métrage au détriment d'une analyse de cette compilation. Mais après la sortie de Danny, le petit mouton noir en 1948, Walt Disney commence à s'intéresser à d'autres sujets que l'animation, tels que les trains miniatures avec son Carolwood Pacific Railroad ou les parcs à thèmes, le projet du film Cendrillon étant devenu selon Michael Barrier moins satisfaisant. D'après Ollie Johnston, Walt Disney ne se rendait, durant la production de Cendrillon, dans le bureau du réalisateur Wilfred Jackson qu'une fois toutes les trois ou quatre semaines au lieu des deux à trois fois par semaine. Jackson ajoute que Walt était une personnalité qui générait beaucoup plus d'inspiration quand on était en contact direct avec lui tous les deux ou trois jours que quand il vous laissait plus de latitude et venait vous voir de manière moins fréquente.

Adaptation du conte

Le studio a largement calqué la base de son scénario sur la version de Charles Perrault. Ainsi, le père de Cendrillon meurt au début de l'histoire et le sortilège prend fin au douzième coup de minuit. À partir du bal, l'histoire est plus proche de la version des frères Grimm, principalement en ce qui concerne les comportements de Cendrillon et du prince. Parmi les éléments confirmant l'utilisation de la version de Perrault et non celle des Grimm, Allan cite l'absence de la fée-marraine, l'absence de la citrouille et la pantoufle de verre au lieu de celle en or49. Mais Disney a repris les oiseaux aidant Cendrillon et l'insistance du sadisme de la marâtre présents seulement chez Grimm.
Le principal défi pour le studio, semblable à celui pour la production de Blanche-Neige, a été d'ajouter assez de personnages secondaires et d'événements supplémentaires pour étoffer et rendre l'histoire, simple et familière du conte, assez longue et divertissante pour un long métrage. L'histoire développée en long métrage reprend des éléments dont les gags conçus pour la Silly Symphony avortée de 1933-1934. Barrier rappelle que le conte de Cendrillon est probablement bien plus ancien que celui de Blanche-Neige, mais il affirme que leurs points de similitude auraient conduit les équipes de production à tenter quelques réutilisations. Quelques éléments viennent confirmer son affirmation. Dans le scénario de mars 1947, le Prince charmant possède les mêmes caractéristiques que celui de Blanche-Neige, tandis que la version de mai propose une approche différente du conte original avec une ambiance fermière de la vie de Cendrillon, reprenant plus ou moins la vie dans la chaumière des nains de Blanche-Neige. Le 17 mars 1948, Walt Disney demande à ses animateurs de supprimer ou minimiser ces ressemblances pour ne pas refaire un Blanche-Neige.
Mais la version de Disney diffère, comme pour Blanche-Neige, de la version originale par des ajouts. Un élément ajouté par Disney est le conflit entre le chat Lucifer et les souris. Cet élément n'est qu'une suggestion lors d'une réunion le 25 mars 1947 et devient un élément important dans une réunion du 15 janvier 1948. C'est après cette réunion que Walt nomme Bill Peet alias William Peed, auteur des gags de Mélodie du Sud 1946, scénariste sur les scènes chat-souris. La scène de poursuite entre Lucifer et les souris pour les morceaux de la robe de Cendrillon n'a été conçue que plus tard, et son animation réalisée par John Lounsbery n'a été visionnée que le 28 février 1949. Cette scène était conçue pour satisfaire l'intérêt du public pour les animaux.

Aspect artistique

Ollie Johnston et Frank Thomas écrivent que Cendrillon est le film Disney le plus minutieusement planifié, avec un scénario écrit dans les moindres détails, des personnages développés avec attention, le tout basé sur une structure musicale. Un des principaux problèmes artistiques du film est qu'il a toujours semblé plus facile de reproduire une histoire d'amour entre humains avec des acteurs en chair et en os qu'avec des dessins, la solution résidant dans la force des personnages animés pour s'y identifier, leur aspect convaincant.
Afin de respecter au mieux les mouvements du carrosse, rendus difficiles par les roues en spirales, A. Kendall O'Connor a créé une maquette miniature puis l'a filmée. Ce procédé de création à l'aide de maquette avait été inauguré par Joe Grant et les marionnettes de Pinocchio. Afin de donner un mouvement plus important au carrosse, la scène a été dessinée selon un plan circulaire. En raison des nombreuses scènes vues sous l'angle des souris, Allan associe ce type de prises de vue subjectives, au genre du film noir. Allan, repris par Bruno Girveau, voit aussi un parallèle dans le traitement de la relation Cendrillon/Belle-Mère et celle de Mrs. Danvers/Mrs. de Winter dans le film Rebecca 1940 d'Alfred Hitchcock, renforcé par la ressemblance des voix des actrices.
Le film comporte quelques nouveaux effets spéciaux. Un effet spécial permet dans la scène de la chanson Doux Rossignol de voir l'image de Cendrillon se refléter dans les bulles de savon, qui a nécessité la résolution de nombreux problèmes techniques en plus de ceux intrinsèques à l'animation des bulles. La scène de l'apparition de la fée marraine comporte plusieurs effets, le premier pour l'apparition étincelante61 et un autre pour les particules lumineuses l'entourant, dont le nombre a été augmenté selon le souhait de Walt, et baptisé par la suite Poussière Disney.

Les décors

En raison du départ des studios de Gustaf Tenggren, Albert Hurter et Tyrus Wong durant la Seconde Guerre mondiale, Walt Disney confie la direction artistique principalement à Mary Blair, jeune artiste qui a fait ses armes, à la suite de sa participation au voyage en Amérique du Sud en 1941, sur les compilations des années 1940 telles que Saludos Amigos 1942 et Les Trois Caballeros 1944. Blair et Marc Davis ont réalisé de très nombreuses esquisses pour trouver les formes et les couleurs des costumes des personnages en en particulier pour les invités du bal. Le film contient une influence française pour l'atmosphère expressionniste et germanique en raison de sa parenté avec le genre du film noir Allan évoque les paysages bucoliques de Fragonard. Mais alors que certaines des précédentes productions, dont Dumbo et Bambi, incluent une forme de dichotomie de style, Cendrillon possède une uniformité visuelle tout au long du film. Les couleurs sombres et froides prévalent, bleu, bordeaux et mauve, mais sont compensées par des lumières claires et douces, accentuant la magie et le mystère du fantastique.
Tenggren et Hurter ce dernier est mort en 1941 et son influence est regrettée avaient œuvré sur Blanche-Neige et les Sept Nains 1937 et Pinocchio 1940, et Wong sur Bambi 1942. On peut aussi noter la présence de John Hench à la supervision de la couleur.
Parmi les réalisations supervisées par Blair, on peut noter la scène de bal avec la danse du Prince et de Cendrillon qui possède une atmosphère romantique évoquée par un usage créatif des couleurs et de la lumière noire. Une autre réalisation est l'aspect romancé au lointain du château dans un décor maussade, très gris, permettant de mieux communiquer au public la tristesse de Cendrillon qui ne peut se rendre au bal. Robin Allan considère les scènes des souris assistant Cendrillon comme des réminiscences des œuvres de Beatrix Potter. Ainsi à l'instar de The Tale of Samuel Whiskers, le spectateur découvre l'autre côté du mur en passant par le trou de souris, de même le chat Lucifer emprisonne une souris sous une tasse à thé comme dans Le Tailleur de Gloucester The Tailor of Gloucester, artiste adepte de l'anthropomorphisme.
Bruno Girveau relie l'ensemble des châteaux présents dans les longs métrages d'animation Disney au résultat d'un même processus d'élaboration basé sur de longues recherches iconographiques et motivé par le développement et l'enrichissement de l'imaginaire souhaité par Walt Disney, la magie Disney. L'architecture commune est dominée par la nostalgie de l'Europe romantique et plus particulièrement des contreforts germaniques des Alpes. Allan apparente certains plans du château et de ses soldats au film Le Triomphe de la volonté 1935 de Leni Riefenstahl, principalement avec la présence des longs escaliers, des colonnades, des banderoles et surtout les alignements de soldats. Il assimile aussi la montée puis la descente des marches aux comédies musicales hollywoodiennes de Busby Berkeley.

La musique et l'ambiance sonore

Durant la production, les réalisateurs ont travaillé de manière rapprochée avec les compositeurs, comme Wilfred Jackson avec Oliver Wallace, qui selon Barrier a été le plus impliqué des trois réalisateurs48. Mais Jackson regrette que la musique des longs métrages d'animation dès Blanche-Neige et les Sept Nains, n'est plus aussi soigneusement synchronisée avec l'action que celle des courts métrages, s'éloignant de ce qui a été surnommé le mickeymousing. Barrier explique que la musique du film a été composée comme à l'accoutumée avant la mise en animation afin d'avoir un support rythmique. Mais pour certaines séquences, Olliver Wallace a dû composer des musiques ou des intermèdes pour compléter la bande sonore devenue muette par des animations plus longues.
Maltin indique que sans la présence de la musique, la scène dans laquelle les souris et les oiseaux confectionnent la robe de Cendrillon ne fonctionnerait pas car elle donne une direction et un tempo. De même, la chanson Bibbidi-Bobbidi-Boo permet de donner à la Marraine un air jovial.

Les scénaristes et animateurs ont développé un rythme, basé sur le carillon de l'horloge du palais et découpant la fuite de Cendrillon en étapes clairement définies :

1er coup : Cendrillon prend congé du prince ;
2e coup : Cendrillon s'enfuit en courant ;
3e coup : Cendrillon prend congé du Grand-Duc ;
4e coup : Cendrillon perd sa pantoufle ;
5e coup : le Grand-Duc trouve la pantoufle ;
6e coup : le carrosse part au galop ;
7e coup : les portes du palais sont fermées ;
8e coup : le Grand-Duc lance les gardes à la poursuite du carrosse ;
9e coup : le carrosse est pris en chasse par les gardes ;
10e coup : le carrosse et les gardes traversent un pont ;
11e coup : le carrosse redevient une citrouille ;
12e coup : le sortilège prend fin.

Les personnages

Comme évoqué, lors des différentes phases d'écriture du scénario et jusqu'au dernier moment de la production, l'équipe de Disney a ajouté de nombreux personnages aux contes de Perrault et des Grimm. Ces ajouts se rangent dans deux catégories, les humains et les animaux. Parmi les humains, on voit apparaître le Roi et le Grand-Duc, ce dernier est le conseiller du Roi et l'aide à arranger un bal pour trouver une épouse pour le prince. Les scénaristes Disney ont ajouté beaucoup plus d'animaux que d'humains, dont les souris Jac et Gus, le chat Lucifer et aussi le chien Pataud Bruno. Deux intrigues basées autour des souris ont permis d'égayer le scénario, l'une les confrontant à Lucifer, l'autre aux humains. Tout au long du film, les personnages animaliers prennent part de manière importante aux actions, en commençant par la première scène où Cendrillon est réveillée par des oiseaux qui l'aident ensuite à se vêtir. De plus, les actions des animaux et des hommes s'intègrent parfaitement les unes aux autres permettant des transitions dans un flux continu d'actions.

Les humains

À l'instar de Blanche-Neige et les Sept Nains et pour baisser les coûts de production, les animateurs ont utilisé un film de préproduction en noir et blanc tourné spécialement pour servir de base aux personnages humains. Marc Davis estime à 90 % la part des scènes qui sont filmées avec des acteurs avant d'être animées. Barrier ne donne pas de chiffre, mais pour lui, presque l'intégralité des scènes du film ont été tournées ainsi42. Les animateurs se sont ensuite inspirés des mouvements des acteurs et les ont parfois même décalqués, technique nommée rotoscopie et permettant d'obtenir des photostats. Thomas et Johnston indiquent a contrario que, même si le dessin de l'animateur et le photostat sont parfois très proches, ces derniers ne sont que des guides pour les aider car rien ne peut être réellement décalqué. Frank Thomas indique que Cendrillon et ses proches étaient tous de vraies personnes et qu'il voulait ne pas en faire des personnages mi-humains, mi-cartoon. Christopher Finch distingue deux types d'êtres humains : ceux traités de manière naturaliste Cendrillon, le Prince et la Belle-mère et ceux plus proches de la caricature, Belles-sœurs, Roi et Grand-Duc. Neal Gabler affirme que Mary Blair a retravaillé les dessins des personnages à la demande de Walt afin de gommer les ressemblances avec ceux de Blanche-Neige.
La technique de rotoscopie a été utilisée régulièrement dans les productions de Disney pour les personnages féminins. Une conséquence de cette volonté, semble-t-il partagée par les membres de la production, est que Cendrillon, ou sa belle-mère, partagent rarement l'écran avec un personnage clairement cartoon afin de ne pas ôter leurs origines d'acteurs réels. Barrier ajoute que c'est de cela que découle l'ajout du conflit parallèle entre le chat Lucifer et les souris.

Cendrillon.

Le personnage principal est Cendrillon. Elle sert souvent de passerelle entre les deux mondes humains et animaux interagissant avec les souris ou les oiseaux, ce qui la rend selon Maltin très agréable. Grâce aux chansons, il est possible de connaître ses sentiments, son côté tendre et affectueux.
L'animation de l'héroïne a été confiée à Eric Larson et Marc Davis. Les deux animateurs n'avaient pas la même perception du personnage, Davis accentuant le raffinement et Larson optant pour la simplicité. L'actrice Helene Stanley a servi de modèle vivant pour Cendrillon mais aussi par la suite pour Aurore, princesse de La Belle au bois dormant 1959 et pour Anita des 101 Dalmatiens 1961.
Pour David Whitley, ces trois personnages féminins ne sont que des déclinaisons de Blanche-Neige. Selon Whitley, Blanche-Neige est l'archétype de la princesse qui se fait une place dans le monde, devant s'appuyer sur les forces de la nature et ses représentants, les animaux. Salomon pointe le fait qu'un élément constitutif de ces héroïnes est la faculté de parler avec les animaux. Whitley poursuit en expliquant, Cendrillon et Aurore ne sont que des variations de cet archétype et il faut ajouter à cette liste Ariel la princesse de La Petite Sirène 1989, une déclinaison sous-marine. Brode note que Cendrillon est la première héroïne Disney ayant une chevelure blonde. Pour Grant, l'actrice Helene Stanley, une brune et non une blonde comme Cendrillon, devait à la vue de ses performances de danseuse être plus belle que le personnage modelé sur elle.
Toutefois, lors d'une réunion du 13 décembre 1948 et après avoir vu l'animation de Cendrillon au début du film, Walt Disney demande aux animateurs qu'il considère comme bons de prendre plus de liberté et de ne pas donner l'impression de recopier les photostats, obtenus par rotoscopie. Davis indique qu'à l'époque les caractéristiques du personnage de Cendrillon n'avaient pas été définies lors d'une étape préliminaire de conception-modélisation des personnages, comme c'est le cas dans les autres productions. Dans le cas de Cendrillon, plusieurs dizaines de mètres d'animation avaient été réalisés avant cette définition. Davis compare dans une interview de 1982 Cendrillon avec une autre de ses créations, Cruella d'Enfer des 101 Dalmatiens 1961 : Cendrillon est plus difficile à animer car elle porte l'histoire... Elle doit être crédible, réelle et vous devez pouvoir ressentir de la sympathie pour elle. Cruella au contraire est un personnage plus gratifiant à faire parce que... il provoque le rire.Pour Grant, Cendrillon diffère de nombreux personnages centraux des longs métrages de Disney car, pour participer au bal, elle y met toutes ses forces. Le but de cette présentation était de montrer Cendrillon comme une jeune femme agréable mais pas coquette.
Sur près de 400 postulantes, c'est Ilene Woods qui fut choisie pour interpréter la voix de Cendrillon. Cependant, elle ne savait même pas qu'elle auditionnait pour le rôle jusqu'à ce que Walt Disney ne la contacte : elle avait enregistré sa voix pour des amis, les paroliers Mack David et Jerry Livingston, qui l'avaient envoyée aux studios Disney sans l'avertir.

La Belle-mère, Javotte et Anastasie

La famille de Cendrillon est constituée de sa belle-mère et de ses deux belles-sœurs. La belle-mère ne porte pas de nom précis dans le conte de Charles Perrault, principe repris dans la version française, mais a été nommée dans la version anglophone Lady Tremaine. Les belles-sœurs de Cendrillon se nomment Javotte et Anastasie comme dans l'histoire originale mais respectivement Drizella et Anastasia, en anglais. Ce sont des belles-sœurs car elles n'ont ni le même père ni la même mère, leur mère ayant épousé le père de Cendrillon après leur naissance. Lors du bal, elles sont présentées dans le film par l'intendant comme Javotte et Anastasie de Trémaine. D'après le Littré, la trémaine est un des noms vulgaires du trèfle des prés, utilisé par exemple dans le chapitre I de L'Ensorcelée de Jules Barbey d'Aurevilly.

Lady Trémaine.

La marâtre a été animée par Frank Thomas de manière conventionnelle pour la rendre terrifiante bien qu'il soit plus habitué à des personnages sympathiques tels Pinocchio ou Bambi. Thomas a été assisté par Harvey Toombs. Elle ne possède aucun pouvoir magique mais est le pendant de la Reine-sorcière de Blanche-Neige et les Sept Nains. Elle possède aussi un animal de compagnie, un chat au lieu du corbeau. Nelson la décrit comme un méchant substantiel, avec des yeux mi-clos et un sourire moqueur qui, dessinés avec un réalisme plus important que la reine-sorcière ou Stromboli de Pinocchio 1940, lui donnent une présence glaciale. Pour Griffin, la Belle-mère, à l'instar de la Reine de Blanche-Neige ou de Maléfique dans La Belle au bois dormant 1959, est représentée par de grands mouvements de sa cape tombant sur le sol et des poses de divas. Au contraire et en respectant un schéma courant chez les méchants de Disney, les mouvements de son visage sont lents mais précis afin d'appréhender l'évolution des idées qui germent dans son esprit à l'instar du Prince Jean et du Capitaine Crochet. Sa méchanceté est motivée uniquement par le fait de privilégier ses filles avant tout, quitte à faire de sa belle-fille une esclave, et d'apprécier cette forme de pouvoir. Elle parvient, ce qui la rend encore plus horrible, à ne pas prendre part directement aux humiliations infligées à Cendrillon. Cendrillon s'était apprêtée pour le bal espérant que sa belle-mère tienne sa promesse de la laisser s'y rendre à condition d'être correctement vêtue mais sans l'ordonner clairement, la marâtre pousse ses filles à dépouiller leur belle-sœur et s'en réjouit. Elle est aussi la seule méchante de Disney à vivre au jour le jour avec sa victime. Maltin note qu'elle est toujours représentée dans l'ombre, ce qui renforce son regard de fouine. Eleanor Audley, qui a prêté sa voix à la belle-mère de Cendrillon, a aussi doublé Maléfique dans la version originale de La Belle au bois dormant 1959. Pour Allan, Lady Trémaine est le précurseur de Maléfique. Son interprétation a permis d'approfondir le personnage et de donner une force à la méchanceté de la belle-mère.
L'animation des belles-sœurs de Cendrillon, Javotte et Anastasie, a été confiée à Ollie Johnston qui les considère comme les plus grossiers personnages qu'il ait créés jusqu'alors et assure qu'il a souvent exagéré leur laideur, assisté par Judge Whitaker. Pour Grant, elles sont l'incarnation des enfants gâtés, les pires, ceux qui restent aussi mauvais à l'âge adulte. Les deux filles ont été conçues pour déplaire avec une voix rauque et dure, un chant funeste, des visages aux courbes ingrates, une façon de danser terrifiante. Leur rôle est avant tout de montrer par contraste les qualités de Cendrillon. Malgré cela, le développement des personnages par l'équipe Disney en fait des filles seulement au caractère repoussant pouvant trouver leur propre prince charmant car elles ne sont pas trop physiquement laides. Elles servent le comique du film par une forme de bouffonnerie. Les deux sœurs sont peu différentiables, Javotte étant celle aux cheveux bruns, Anastasie étant rousse. Thomas et Johnston indiquent que dans la plupart des adaptations du conte, les personnages des belles-sœurs ont été difficilement créés en raison du manque d'éléments comiques à leur sujet dans l'histoire originale.

Autres humains

L'animation du prince a été confiée à Milt Kahl, ainsi que celle du grand-duc, du roi et de la marraine. Kahl utilisa la technique nommée rotoscopie, utilisant donc le film de préproduction avec acteurs. Grant considère ce personnage comme plus présent que son équivalent dans Blanche-Neige mais restant malgré cela aussi anonyme. Non seulement le nom du prince n'est jamais mentionné, mais il n'est jamais appelé non plus Prince charmant. Ajoutons que Mike Douglas, l'acteur américain lui ayant prêté sa voix, n'est pas crédité au générique.
Le Roi et le Grand-Duc, tous deux interprétés en version originale par Luis Van Rooten, sont avant tout des personnages comiques. Les deux personnages s'opposent, l'un est irascible, l'autre ironique mais ils se rejoignent dans un comique de caractère. Le Grand-Duc adopte les traits du majordome Disney, élancé et dévoué, caractéristiques que l'on retrouve chez Grimsby, majordome du Prince Éric dans La Petite Sirène 1989. Dans la version originale du film, lorsque le Grand-Duc interpelle Cendrillon dans sa fuite, il crie d'abord Young lady ! puis Mademoiselle ! et enfin Señorita !. La version française supprima néanmoins le côté polyglotte pour ne retenir que Mademoiselle !.
La Fée marraine est un personnage reprenant le principe même de son nom, une fée munie d'une baguette qui met ses pouvoirs surnaturels au profit exclusif de son ou sa filleule, auprès de qui elle joue un rôle de protecteur ou mentor. Le personnage dans la version Disney de Cendrillon est une image de la grand-mère préférée avec ses cheveux blancs, son visage joufflu avec des fossettes à laquelle a été ajouté un caractère étourdi, oubliant toujours sa baguette magique. La voix originale, qui accentue le côté grand-mère adorée, a été fournie par Verna Felton qui avait donné sa voix à une éléphante de Dumbo, la matriarche.

Les animaux

Le film comprend plusieurs personnages animaliers dont des souris. Ils servent principalement à mettre en valeur Cendrillon et montrer ses vrais sentiments. Les deux principales souris sont Jac et Gus. Les autres sont nommées d'après Grant et Kurtti : Suzy, Perla, Blossom, Luke le plus petit, Mert et Bert les jumeaux. Les souris ont été dessinées sous la supervision de Wolfgang Reitherman et Ward Kimball.
Le duo Jac et Gus rejoint les nombreux duos de personnages masculins créés par le studio, tous deux interprétés par James MacDonald. Griffin s'interroge sur cette prolifération et y voit une possible apologie sous-jacente du mouvement homosexuel dans son ouvrage sur ce sujet chez Disney. Graphiquement les souris se rapprochent de celles créées dans Cousin de campagne 1936. Jac a été conçu comme un clown blanc tandis que Gus est l'auguste, les deux générant des gags16. Gus a été conçu de façon à être le personnage attendrissant, à l'instar de Simplet dans Blanche-Neige et les Sept Nains 1937. Son vrai nom est Octavius mais il est surnommé Gus pour plus de commodité. Gus est un peu potelé et pas très intelligent mais possède un bon fond et une énorme admiration pour Cendrillon. Jac est lui plutôt maigre et effilé, plus civilisé et moins faible d'esprit. Son phrasé a été conçu par Winston Hibler. La scène de l'escalier géant, pour des souris, a été animée principalement par Wolfgang Reitherman. Elle est pour Grant un chef-d'œuvre, car elle comprend un large spectre d'émotions peu courant même pour des acteurs réels passant par la panique, la difficulté, la frustration, la reprise de soi. À plusieurs moments du film, des séquences filmées en diagonale ont permis d'accentuer la différence entre les souris et les autres personnages.

Lucifer.

Le chat Lucifer a été créé par Ward Kimball d'après son propre animal de compagnie, un chat écaille de tortue nommé Feetsy, sur les recommandations de Walt Disney qui avait rencontré l'animal chez Kimball. Le principal défi de Kimball était de donner un caractère méchant au chat, une forme de corruption source de comédie. Kimball a conçu un gros chat qui saisit toutes les chances pour accommoder le monde qui l'entoure à sa sauce. Il possède des yeux aux très petites pupilles avec des iris colorés mais leurs formes peuvent changer pour accentuer l'expression par exemple de chasseur ou de surprise. Il est plutôt indolent et léthargique mais peut être rapide et fort quand ses antagonistes pointent leurs museaux. Beck crédite Kimball de l'intégralité de l'animation de la scène de poursuite entre Lucifer et les deux souris. La revue Newsweek décrit le chat comme l'un des points importants du film, un gros chat incomparablement fier de lui-même conçu comme extraordinaire vilain opposé aux souris de la maisonnée. Grant ajoute que le Lucifer prend un caractère régulier des méchants chez Disney, du moins pour les acolytes du méchant, un certain embonpoint. Toutefois pour Thomas Nelson, dans un article de 1978, Lucifer est à la fois un équivalent animal de la cruauté de la Belle-mère mais aussi, en raison de sa nature animale, un contrepoids qui permet d'adoucir l'impact de cette méchanceté avec un aspect de méchant de comics. Selon Nelson, la corruption du chat serait plus due à la vanité de sa maîtresse qu'à un caractère propre.
Grant détaille deux autres animaux, le chien Pataud Bruno et le cheval Major. Ce sont eux aussi des animaux proches de Cendrillon. Bruno, interprété lui aussi par James MacDonald, est fainéant mais serviable pour Cendrillon et aide les souris dans leur lutte contre Lucifer. Lors de la scène de transformation de la citrouille en carrosse, Bruno devient le valet de pied, Gus et Jac les chevaux tandis que dans une forme d'ironie du sort, c'est Major qui devient le cocher. Les oiseaux ont eux nécessité de nombreuses heures d'études minutieuses afin de simplifier au maximum leurs traits tout en restant réalistes.
Pour Beck, les animaux sont de vrais personnages de dessins animés, loin d'être naturels, et seraient monstrueux dans la réalité. Par son sens du rythme et son côté maniaque dans l'animation, Kimball parvient à donner plus de vie aux souris et au chat qu'aux êtres humains.

Différences et incohérences

Certains éléments de la version du conte de Charles Perrault ne furent pas repris dans le film :
Cendrillon conseille sa belle-mère et ses belles-sœurs sur les tenues qu'elles devraient porter pour aller au bal, et s'offre même à coiffer ces deux dernières, dans le film elle y est obligée ;
en plus de transformer une citrouille en carrosse, la marraine-fée de Cendrillon transforme un rat en cocher et six lézards en laquais, dans le film, ce sont respectivement un cheval et un chien. Le nombre de souris transformées en chevaux passe de six dans la version de Charles Perrault, à quatre dans le film ;
après que Cendrillon a réussi à chausser la pantoufle de verre, elle chausse la seconde pantoufle de verre qu'elle avait gardée avec elle ; sa marraine-fée apparaît alors et lui restitue ses habits de bal. Après un moment de stupeur, les belles-sœurs se jettent aux pieds de Cendrillon et lui demandent pardon pour tout le mal qu'elles lui ont fait. Cendrillon leur pardonne et, quand elle épouse le prince, elle fait loger ses belles-sœurs et sa belle-mère au château puis marie ses belles-sœurs à deux grands seigneurs de la cour.
David Koenig note quelques incohérences dans le film :
après avoir été frappée par la souris Jac, la gamelle de lait de Lucifer disparaît au profit d'une simple flaque ;
Anastasie récupère sa flûte en main après l'avoir déposée de l'autre côté de la pièce pour arracher l'invitation des mains de Cendrillon ;
alors que Cendrillon sort la robe de sa mère du coffre et virevolte, on aperçoit que le dos de la robe est d'un seul tenant mais, quand les oiseaux la posent sur le mannequin, le dos est partiellement dénudé et le haut attaché par un cordon ;
lors de la poursuite entre Jac et Lucifer, Jac enfile trois perles sur la queue de Gus mais après un bref changement de caméra sur le chat, Jac enfile seulement une seconde perle ;
le chiffre 11 devient un XII lorsque l'horloge sonne le 8e coup de minuit.

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#89 Sortie du film Cendrillon 2
Loriane Posté le : 14/02/2015 14:00

Finalisation et promotion du film

Alors que l'animation du film se termine, Walt Disney prend plusieurs semaines de vacances, s'envolant avec sa femme et ses deux filles le 11 juin pour un périple en Angleterre, en Irlande et en France qui dure jusqu'au 29 août 19491. Dès son retour, il visionne les séquences de Cendrillon réalisées sous la direction d'Hamilton Luske et demande quelques changements. Mais dès le 13 octobre 1949, Walt repart à Londres pour trois semaines1, entre autres pour superviser la production de L'Île au trésor 1950. La production du film s'achève donc vers octobre 1949 pour un budget total variant de 2,21 à 2,93 millions d'USD.
Peu avant la sortie du film Cendrillon, Roy Oliver Disney frère de Walt et directeur financier mise sur cette prochaine sortie pour engendrer des revenus. Du côté des produits dérivés, les films de compilations des années 1940 n'ont pas permit pas de relancer la machine commerciale qui nécessite un long métrage à succès.
En 1949, Roy O. Disney persuade son frère Walt de laisser les principales sociétés sous contrat dans les produits dérivés, les livres et la musique de visionner une version inachevée de Cendrillon afin d'entamer leur production et les campagnes publicitaires au plus tard trois mois avant la sortie du film. Malgré une certaine réticence à présenter une œuvre incomplète, Walt accepte ce qui permet à Western Publishing, sa filiale Golden Press, RCA et d'autres, de voir le film près d'un an avant sa sortie .
Roy O. Disney restructure la division commerciale en créant d'un côté la Walt Disney Music Company le 1er octobre 1949 espérant beaucoup des chansons issues du film, d'un autre côté Walt Disney Entreprises fin 1949 pour les produits dérivés et la gestion des licences et enfin Walt Disney Publications en 1950 pour la presse.
De nombreuses licences sont accordées et, pour Noël 1949, les magasins proposent des livres, des disques et des jouets dérivés du film qui ne sortira que quelques semaines plus tard. Watts indique que la conjonction entre la sortie des longs métrages d'animation et la promotion de jouets et vêtements associés, est devenue une tradition chez Disney durant la décennie de Cendrillon et La Belle au bois dormant. Les autres productions du studio seront elles aussi associées à des produits dérivés.
Les produits dérivés vendent confortablement jusqu'à la sortie du film en février 1950, et encore mieux après. Selon Hollis et Ehrbar, la commercialisation de ces produits avant la sortie a eu un effet positif sur le résultat final du film en créant un engouement. Ce modèle de promotion commerciale a ensuite fortement marqué la société Disney et le reste du secteur.
Pour la musique, Tim Hollis et Greg Ehrbar détaillent deux productions caractéristiques. Le label RCA publie une compilation de disques reprenant l'histoire et la bande son originale dans son intégralité, vendue à 750 000 exemplaires, tandis que Little Golden Records édite des singles des chansons du film avec des chanteurs de son écurie et non la distribution originale, vendus à plusieurs millions d'exemplaires au prix de 25 cents l'unité. Les chansons du film furent les premières pour lesquelles un copyright a été déposé par la Walt Disney Music Company.
Poursuivant le principe entamé avec Blanche-Neige, le studio a publié l'histoire du film sous la forme de bandes dessinées. Le site INDUCKS recense deux histoires de Cendrillon publiées toutes deux au moment de la sortie du film. La première publication se présente sous la forme d'un livre de 52 pages publié en avril 1950 et dessiné par Dan Gormley comprenant 48 pages de BD et des images du film. La seconde publication est un comic strip dominical, publié entre le 5 mars et le 18 juin 1950, d'après un scénario de Frank Reilly, sur des crayonnés de Manuel Gonzales et un encrage de Dick Moores. Les deux publications n'ont pas le même graphisme, celle en comic strips étant la plus proche du film.

Sortie au cinéma et accueil du public

Le film sort le 15 février 1950 aux États-Unis puis, à partir de la fin de l'été et jusqu'à la fin de l'année, dans la plupart des grands marchés européens. À la sortie du film, Bosley Crowther du New York Times écrit que Cendrillon n'est pas un chef-d'œuvre, mais mérite en raison de l'amour et le travail dépensés pour sa production. John Grant résume l'avis général des critiques lors de la sortie du film à Disney est de retour et il ajoute avec une vengeance.
Avec Cendrillon, Disney retrouve le genre du conte de fées, un défi pour l'équipe du studio. Disney retrouve le territoire qu'il a fait sien, celui de la fantaisie classique pour la jeunesse. Beck indique qu'avec ce film, Disney retrouve la gloire dans le domaine du long métrage3. D'après Pierre Lambert, un échec commercial de Cendrillon aurait marqué l'arrêt de la production des longs métrages d'animation pour le studio Disney. D'après Koenig et Gabler, Walt aurait annoncé lors d'une réunion que si Cendrillon ne réussit pas, nous sommes à la rue.
Le magazine Life écrit que la magie du film tient surtout dans les animaux qui aident Cendrillon et surtout le duo de souris Jac et Gus. Grant cite à ce sujet le magazine Newsweek : Avec Gus, la souris commando et son rusé ami Jac, Disney possède une paire de héros que l'on n'a pas vus depuis le règne de Mickey. La scène la plus mémorable du film est celle où Gus tente de récupérer la clé de la prison de Cendrillon dans la poche de la belle-mère réprimant un éternuement. Cette scène n'est pas une première pour le studio qui avait utilisé un élément clé similaire dans Mickey et le Haricot magique sorti en 1948 dans la compilation Coquin de printemps. Grant note que la chanson Bibbidi-Bobbidi-Boo a été un véritable succès en partie car elle a été conçue comme telle.
Maltin et Grant indiquent tous deux que, malgré de nombreuses critiques, le film a reçu un bon accueil et que le public s'est déplacé en nombre pour regarder le film, générant de coquets revenus à Disney et devenant l'une des plus importantes productions de l'année. Selon Bob Thomas et Richard Schickel, la génération des années 1950 en âge d'avoir une famille retrouve avec Cendrillon le même genre d'euphorie divertissante qu'elle avait connu étant enfant avec Blanche-Neige.
Mais pour plusieurs auteurs et membres du studio ayant participé au film, le but fixé n'est pas atteint. Pour Maltin, il est facile de repousser Cendrillon dans les productions Disney non remarquables mais ceux qui le font n'ont pas vu le film récemment, propos repris et dûment attribués par Grant. Grant indique toutefois que Richard Schickel a creusé pour trouver quelques contemporains de la sortie du film ne l'ayant pas aimé. Maltin ajoute que les critiques négatives ont souvent été faites longtemps après la sortie du film. Walt Disney a pris le parti de juger ce film comme à son habitude avec les résultats en salle, et la forte réponse du public l'a convaincu de poursuivre la production de longs métrages d'animation.
La seule sortie au cinéma a généré 7,8 millions d'USD, d'après Barrier, répartis entre RKO et Disney soit 4 millions d'USD de revenu pour Disney d'après Maltin. Gabler évoque la somme de 7,9 millions d'USD sans répartition. Les profits du film, en additionnant les revenus records des ventes, de la musique du film, des publications et d'autres produits dérivés, ont fait gagner à Disney assez d'argent pour financer une partie de sa production de films animations et prises de vues réelles, établir sa propre compagnie de distribution, entrer dans la production télévisuelle et commencer à construire le parc Disneyland à Anaheim, en Californie. Pour Charles Salomon, le succès du film Cendrillon a simplement sauvé le studio et marqué son retour dans le genre du conte de fées initié avec Blanche-Neige.
Les deux productions prévues pour les années suivantes sont Alice au pays des merveilles 1951 et Peter Pan 1953. Afin d'augmenter ses revenus, le studio a décidé de développer un programme de ressortie au cinéma des longs métrages de manière régulière. Certains films étaient déjà ressortis au début des années 1940. Ainsi Blanche-Neige, sortie initialement en décembre 1937, est ressorti en juillet 1940. Le film Cendrillon est ressorti à plusieurs reprises. En cumulant la sortie initiale et les ressorties de 1957 et 1965, les revenus de Cendrillon ont atteint les 9,25 millions d'USD. La ressortie de Noël 1981 a généré 17 millions d'USD pour les entrées aux États-Unis. Beck estime à 85 millions d'USD le total des revenus du film et des produits dérivés. Au début des années 1990, avec la sortie du film en vidéo, support inexistant lors de la production, et à l'instar de Peggy Lee pour La Belle et le Clochard 1955, les musiciens du film ont poursuivi avec succès le studio pour obtenir des dédommagements sur les revenus de la vente des cassettes.

Analyse du film Un retour aux sources

En 1950, Cendrillon marque le retour très attendu du studio Disney dans la production de longs métrages d'animation d'un seul tenant après plusieurs années de compilations. Jerry Beck, Christopher Finch, John Grant, Leonard Maltin et Janet Wasko rappellent que le précédent film de ce type est Bambi, sorti en 1942. Les productions des années 1940 ont été bien accueillies mais manquaient de la chaleur du substrat artistique et de l'impact des longs métrages du Premier Âge d'or1937-1941. Robin Allan explique que Cendrillon répond par son format et son contenu aux attentes populaires du public. Richard Schickel écrit que Bambi marque la fin d'une période dédiée exclusivement à l'animation et qu'avec Cendrillon le studio en débute une nouvelle dans laquelle l'animation n'est qu'un des éléments de la production. Pour Bob Thomas, avec Cendrillon, c'est la fin de la saison sèche. Cendrillon est avant tout un important succès commercial pour le studio. Neal Gabler associe le succès au besoin de la nation américaine de se rassurer après la Seconde Guerre mondiale et au début de la Guerre froide.
Pour Finch, le succès de Cendrillon est dû au respect de l'esprit du conte original amélioré par ce que Disney comprenait mieux que quiconque, c'est-à-dire les attentes du public. Pour Sean Griffin, les raisons du succès commercial sont uniquement dues aux nombreuses économies dont l'usage de la rotoscopie. Grant considère que le succès du film est basé sur trois points :
un scénario intemporel issu d'un des contes les plus universels. La précédente adaptation d'un tel conte par le studio Disney était Blanche-Neige qui a obtenu un incroyable succès ;
un film réussi. Plusieurs auteurs parlent de chef-d'œuvre ;
une formule simple, celle de la lutte entre le Bien et le Mal, le Bien gagnant sur le Mal ce qui plaît au public.
Dans une interview accordée en 1975 à A. Eisen de Crimmer's, John Hench détaille les racines du succès du film : les contes de fées... possèdent tous un canevas, souvent un schéma biblique. Dans le cas de Cendrillon, l'héroïne est née de bonne famille mais en raison de certaines circonstances elle est réduite à la condition de femme de ménage. C'est clairement l'image de l'Homme déchu du Jardin d'Éden. À cela s'ajoute un justicier-vengeur, le prince et il y a toujours un petit truc, une clef, un talisman. Pour Blanche-Neige c'est le baiser, pour Cendrillon c'est la pantoufle de verre. Et la personne retrouve son précédent état-statut.
Plusieurs auteurs ont comparé les personnages principaux de Cendrillon avec ceux de Blanche-Neige et de La Belle au bois dormant et ont noté de nombreuses similitudes. Brode ajoute que ces trois films possèdent en plus des ressemblances au niveau visuel et musical. Michael Barrier constate que Disney a pu se servir de Blanche-Neige comme modèle pour faire Cendrillon. David Whitley considère le film comme un dérivé de Blanche-Neige. Robin Allan note que les travaux préparatoires d'inspiration pour ce conte d'origine européenne ont été réalisés exclusivement par des artistes américains et non des Européens comme ce fut partiellement le cas pour Blanche-neige, mais aussi Pinocchio. Grant trouve que les personnages sont dépeints de manière excellente et possèdent des voix superbes. Finch ajoute que Lucifer est un superbe méchant et qu'en général les animaux sont excellents. Maltin vante le charme authentique, les personnages et l'histoire réalisés avec art et une musique entrainante. Pour Sébastien Roffat, Cendrillon fait partie des longs métrages d'animation du début des années 1950 avec lesquels Disney retrouve son public.

Une qualité en deçà du Premier Âge d'or

Plusieurs auteurs ne retrouvent pas dans le film la qualité découverte dans les premiers longs métrages de Disney. Eric Smoodin constate que Cendrillon, puis Alice marquent un déclin général du dessin animé parmi les critiques cinématographiques, le studio Disney ayant les années précédentes subit des hauts et des bas en termes d'acceptation. Maltin considère que Cendrillon n'est pas flamboyant car il n'atteint pas le quota d'idées innovantes et que le style graphique est facile, donc moins divertissant. Pour Maltin, le film compte quelques innovations mais moins que les longs métrages précédents. Grant ne retrouve pas dans l'animation la qualité du détail présente dans les précédents longs métrages d'animation du studio. Finch note que l'absence des riches décors produits par entre autres Albert Hurter sur Blanche-Neige et Pinocchio rend ceux de Cendrillon peu distinctifs. Finch ajoute que le film produit un glamour de surface mais s'appuie beaucoup plus sur des routines comiques68. Johnston et Thomas confirment que l'usage des méthodes de réduction de coût appliquées durant la production a fait en sorte d'éliminer les éléments trop expérimentaux ou excessivement fabuleux, potentiellement coûteux. Allan indique que l'introduction de Cendrillon utilise un narrateur alors que Blanche-Neige parvenait à utiliser une narration visuelle. Pour Charles Salomon, Blanche-Neige et les Sept Nains puis Cendrillon et La Belle au bois dormant marquent chacun une étape des capacités des artistes du studio à animer de manière convaincante une jeune femme et une histoire autour d'elle.
Pour Beck, le film est moins bien que la somme de ses parties. Pour Whitley, citant Marina Warner, l'aspect du personnage principal est simplement daté. Selon Gabler, Walt aurait dit lors d'une interview à un magazine que Le film n'est pas l'intégralité de ce que nous voulions et lors d'une autre Ce n'est qu'un film. Grant, citant Nelson, indique que le personnage de la fée marraine a été critiqué pour son côté trop acidulé, son caractère jovial et étourdi est trop prononcé, apportant plus d'irritation au spectateur que de divertissement et qu'en comparaison avec la Fée Bleue de Pinocchio, elle a moins d'impact.
Barrier cite Frank Thomas et Ollie Johnston à propos de l'usage intensif d'un film avec acteurs en pré-production : L'imagination de chacun pour comment doit être filmée une scène est limitée par la position de la caméra et après qu'une scène a été tournée il est très difficile de passer à un tout autre angle de vue. Johnston poursuit en indiquant que seul Ward Kimball n'a pas eu à pester contre les photostats en animant les souris et Lucifer. Pour Barrier, l'usage de cette technique est la cause des critiques considérant Blanche-Neige et Cendrillon semblables. D'après Beck, cet usage d'acteurs vivants a eu un effet contraire, seules les scènes totalement en animation sont vivantes, principalement celles entre le chat Lucifer et les souris. Allan ajoute que Cendrillon est moins convaincante dans ses mouvements que Blanche-Neige, elle semble gauche, juste bidimensionnelle. Le journal New Statesman considère Cendrillon comme une jolie fille que l'on verrait dans une publicité pour des céréales et l'Observer la trouve tristement rigide. Christopher Finch considère lui que les artistes de Disney sont arrivés à un rendu très acceptable en mixant naturalisme et caricature sans les opposer. Griffin ajoute que cet usage ne diminuera qu'à la fin des années 1980, début des années 1990, avec Aladdin, les personnages masculins perdant leur aspect marionnette en bois.
Barrier fait de même avec Wilfred Jackson pour la musique, ce dernier s'interrogeant sur l'utilité d'avoir passé du temps avec les compositeurs et concentré ses efforts pour synchroniser la musique et l'animation. Mark Pinsky qui développe l'impact psychologique du film, le considère comme une pâle copie de Blanche-Neige qui ne parvient pas à atteindre son but en raison du manque de possibilité de s'identifier aux personnages principaux, que ce soit à Cendrillon ou au Prince. L'apparition de la fée marraine, bien que conforme aux règles de Disney, est difficile à appréhender et nécessite, pour Pinsky, la présence d'un adulte pour expliquer la réalité de la vie aux enfants après visionnage du film.
Maltin concède au film sa facilté de produire une réponse émotionnelle du public. Le film comporte plus de scènes conçues pour traumatiser le spectateur que les autres productions de Disney61. Maltin note parmi ces scènes : le renvoi du Grand-Duc par la belle-mère, les rebonds de la pantoufle de verre de Cendrillon sur l'escalier laquelle ne se brise pas uniquement par miracle, l'ascension de l'escalier devenu une montagne car placé du point de vue des souris et qui se termine par la face de Lucifer. Grant considère que ce résultat des plus effrayants chez Disney a été obtenu par l'usage d'effets d'échelle.
Grant se demande pourquoi les filles de bonne famille déchues en femme de ménage auraient le droit de retrouver leurs richesses passées alors que les autres ne pourraient pas y accéder9. Maltin note aussi la scène où les belles-sœurs déchiquettent la robe de Cendrillon dans une méchanceté terrifiante de réalité qui est selon lui d'une horreur plus élaborée pour les enfants que les vrais films d'horreur. Toutefois Maltin considère que cela apporte aussi au film une continuité en conservant le public en haleine, celui-ci ayant l'impression de prendre part au film, ce que de nombreux cinéastes n'ont pas réussi à faire. Grant considère que le prince du film reste trop en retrait et que le studio Disney ne parviendra à créer un prince acceptable qu'avec le Prince Phillip de La Belle au bois dormant sorti en 1959.
Richard Schickel écrit que, dans Cendrillon comme dans La Belle au bois dormant, les détails s'empilent sur les détails, les effets spéciaux s'ajoutent aux effets spéciaux enterrant l'histoire sous ce poids,... à la sensibilité limitée, un style qui œuvre à recréer les mouvements de manière trop réaliste.

Walt Disney engagé dans d'autres projets

Barrier rappelle que les priorités de Walt Disney ont changé peu ou prou avec la production du film Cendrillon. Allan note que la présence de Disney aux réunions de productions se fait rare alors qu'il apparaît de plus en plus en public. Mais ce phénomène n'est pas récent. En 1934, après le départ de Burton Gillett, Ben Sharpsteen a été nommé producteur sur de nombreux films dont la plupart des longs métrages, et Steven Watts lui attribue une part importante dans les différents projets d'évolution des productions du studio durant les années 1940 mais surtout 1950. Mais Walt prend de plus en plus de distance avec la supervision rapprochée de la production comme il avait coutume de le faire durant les premiers longs métrages. Au début des années 1950, il continue d'assister aux réunions de scénario, aux projections tests et aux choix des acteurs vocaux mais délègue les autres étapes de production.
Ainsi Walt s'accorde plus de temps pour lui-même, se consacrant à des hobbies, et pour sa famille ; avec un voyage de treize semaines en Europe1 en 1949. Le médecin de famille des Disney conseilla à Walt, dès 1946, de se trouver un passe-temps, ce qui le pousse à s'intéresser aux modèles réduits avec, par exemple, la confection de trains miniatures. Au sein du studio, il participe moins aux productions en animation et s'investit dans les films en prises de vue réelles avec L'Île au trésor 1950. Pour Barrier, Walt adopte de plus en plus l'image traditionnelle du producteur de films. La communication entre Disney et les trois réalisateurs de Cendrillon s'est transformée durant la production du film de réunions régulières en un échange de mémorandums. Gabler indique que Walt laisse aux trois équipes de productions dirigées respectivement par Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske, le soin de finaliser Cendrillon.
Pour de nombreux auteurs, la genèse du parc Disneyland remonte à la période de la fin des années 1940 avec à la fois le Carolwood Pacific Railroad achevé fin 1950, au film Danny, le petit mouton noir et au fait que Walt passe ses jours de repos à regarder ses filles jouer dans un parc. Le projet de parc à thème germe petit à petit dans son esprit jusqu'en décembre 1952, année où il lance un vrai développement en créant une société dans ce but, WED Enterprises. Pour Allan, le succès de Cendrillon a donné à Walt Disney assez de confiance pour se lancer dans ce projet de parc de loisirs.
La production de L'Île au trésor est le résultat de deux phénomènes. Le premier est la production depuis 1941 de films comportant de plus en plus de scènes puis de séquences en prises de vue réelles. Les Studios Disney de 1941 à 1950 - Les premiers films Disney avec acteur. Le second est purement financier : depuis la Seconde Guerre mondiale, la société Disney possède des actifs qu'elle ne peut convertir en dollars et rapatrier aux États-Unis estimé en 1948 à 8,5 millions d'USD.

Pantoufle de vair ou de verre ?

Controverse sur la composition des pantoufles de Cendrillon.
Le film a été l'occasion de relancer la polémique bien connue autour de la pantoufle de Cendrillon. Dans le film, Cendrillon porte une pantoufle en verre (glass slipper. Beaucoup de gens ont alors fait remarquer que le conte parle d'une pantoufle de vair et accusé une erreur de traduction de la part des Américains. En réalité, Perrault parle bien d'une pantoufle de verre et non de vair dans son conte original ; la pantoufle de verre se retrouve d'ailleurs dans d'autres contes provenant de diverses régions comme la Catalogne, l'Irlande ou l'Écosse où l'homonymie française ne peut pas porter à confusion.
Ce fut Balzac qui, en 1836, jugea qu'une pantoufle en verre était trop improbable et pensa à tort que Perrault devait originellement avoir écrit vair. Émile Littré était du même avis et popularisa l'orthographe vair dans son Dictionnaire de la langue française de 1861. Cependant, des versions du conte avec la véritable orthographe verre ont persisté et les scénaristes de Walt Disney se sont basés dessus.
Un autre point de polémique est lié à la citrouille. Selon la revue de l'Agence Fruits et Légumes Frais, ce film de Walt Disney a alimenté la confusion entre Potiron et Citrouille . Le terme anglais du film est pumpkin mais il désigne la plupart des variétés de courges Cucurbita nord-américaines donc à la fois le genre Cucurbita maxima potiron et le genre Cucurbita pepo courge, courgette, pâtisson, citrouille. Le texte original de Perrault évoque lui une citrouille mais graphiquement la cucurbitacée s'apparente plus au potiron avec sa forme similaire à la variété utilisée pour Halloween.

Impact psychologique

En renouant avec les éléments des contes, le film les revitalise, ce qui, pour plusieurs auteurs, a eu un effet non négligeable sur le public. Maltin note que le film oublie un élément important du conte original : le prix payé par la belle-mère et ses filles pour leur méchanceté, source, selon lui, de nombreuses questions à leur sujet61. Il souhaite ajouter une scène juste avant ou pendant le mariage de Cendrillon et du Prince dans laquelle le trio expie ses fautes, rappelant que chez Grimm leurs yeux sont picorés par des oiseaux. Dans la même ligne d'idée, Brode constate que c'est le chat Lucifer qui récolte ce qu'il a semé. Brode note qu'à l'instar de Blanche-Neige, le film débute par un décès, ici celui du père.
Robin Allan développe les sources artistiques du film et apparente le film Cendrillon au genre du film noir avec des films comme Rebecca 1940 d'Alfred Hitchcock pour la relation Cendrillon/Belle-mère mais aussi les mouvements des vêtements, comme Deux mains, la nuit 1945 de Robert Siodmak, pour l'usage des escaliers et des ombres pour renforcer l'image du personnage emprisonné dans un cauchemar.

Images populaires

Mark Pinsky recense plusieurs interprétations popularisées par ce film ayant pour lui influencé les générations, traité aussi par d'autres auteurs. Pour Douglas Brode, Cendrillon, à l'instar de Blanche-Neige et La Belle au bois dormant est un commentaire noir et profond de la vie contemporaine, paraphrasant Robin Wood à propos d'Alfred Hitchcock.

L'élévation sociale

La première est celle de l'élévation sociale : une jeune fille en haillons devient une princesse. Cette vision souvent associée au film est fausse car, comme le rappelle le prologue, Cendrillon est une fille de roi ou d'un riche bourgeois, aimée et élevée dans le luxe et le confort de l'élégant château d'un petit royaume européen mais qui est déchue de cette condition après la mort de sa mère et l'arrivée d'une belle-mère. Après avoir dilapidé la fortune familiale, la belle-mère oblige Cendrillon à devenir la servante de la maisonnée. Malgré cela, l'image reste accrochée au film.

Une image mitigée de jeune fille idéale

Le studio renforce aussi une formule de l'héroïne mêlant esthétisme et absence de véritable défaut, souvent traduit par une jeune fille belle, généreuse ou au cœur pur, faisant ainsi écho aux contes immortalisés au XIXe siècle. Allan ajoute qu'elle est l'image de la féminité passive du XIXe siècle. Brode affirme que Cendrillon est la première blonde de ce qu'il nomme la décennie des blondes, les années 1950 ayant été la période de gloire de plusieurs actrices blondes dont Marilyn Monroe.
Brode estime que les années 1950 sont le début d'un certain sex appeal chez les héroïnes de Disney. Cela a toutefois débuté dès les années 1940 dans les séquences des longs métrages de type compilations. Brode décrit le personnage Sweet Sue de la séquence Pecos Bill de Mélodie Cocktail 1948 comme une jeune femme moitié Vénus de Botticelli, moitié Maria Vargas, Ava Gardner dans La Comtesse aux pieds nus, 1954 digne d'un prélude à la page centrale dépliante de Playboy.
Le film Cendrillon présente comme Blanche-Neige d'autres images associées à l'héroïne : la jeune fille rêve du bonheur, exprime ses sentiments par le chant, se lie d'amitié avec des animaux souvent de petite taille et prend du temps pour s'occuper d'eux. Dans ces deux adaptations de contes, les héroïnes sont assistées dans leurs tâches ménagères par les animaux. David Whitley rappelle que, dans la version chinoise du conte, Cendrillon est aidée par des poissons. En contrepartie de leur assistance, Cendrillon nourrit les animaux, offrant par là même un aspect de mère protectrice. D'autres éléments sont ajoutés à cette image de la fille parfaite. Le prince tombe amoureux de la jeune fille au premier regard, popularisant le coup de foudre. Brode ajoute que pour les trois princesses, Blanche-Neige, Cendrillon et par la suite Aurore, la jeune fille ne sait pas qu'elle est tombée amoureuse du prince. Pour Janet Wasko, il existe deux modèles d'héroïnes chez Disney, l'ancien avec Blanche-Neige ou Cendrillon et le moderne avec Ariel ou Jasmine mais que les deux modèles conservent la notion d'absence d'au moins un des parents.
Elizabeth Bell écrit que le studio a créé un message corporel mitigé en utilisant des danseuses filmées pour créer les personnages de jeune fille de Blanche-Neige, Cendrillon et par la suite Aurore dans La Belle au bois dormant 1959, ce qui leur donne l'aspect dur, strict et discipliné d'une danseuse en plein effort. Bell ajoute que même la démarche est celle d'une danseuse, respectant les conventions du ballet et donnant un aspect de poids mort marqué par une rotation externe du bassin, action qui aurait dû être selon elle retranscrite et non calquée pour animer Cendrillon. À l'opposé, les belles-sœurs sont des antithèses de ce qui est nécessaire pour danser correctement, rejoignant les habitudes de l'opéra où elles sont jouées par des hommes déguisés.

Le stéréotype de la marâtre et du méchant bedonnant

Le studio Disney renforce avec ce film le stéréotype de la marâtre déjà présenté avec Blanche-Neige mais aussi celui du personnage principal sans présence maternelle évoqué dans Pinocchio, Bambi et une moindre mesure Dumbo. Cet aspect de la mère absente est développé par Lynda Haas, Elizabeth Bell et Laura Sells. Whitley constate que comme plus tard dans La Belle au bois dormant 1959, la jeune fille et sa belle-mère ou son substitut n'ont aucune interaction directe aux débuts du film . La formule pour la méchante est aussi confortée dans le film Cendrillon, une beauté froide complétée par la monstruosité et la violence, ainsi la reine de Blanche-Neige se transforme en sorcière et la belle-mère de Cendrillon a enfanté deux filles aux visages et aux cœurs ingrats. Cendrillon développe un autre point aisément imaginable dans Blanche-Neige, la jeune fille accepte sans broncher la longue liste de tâches ménagères et les injustices de sa belle-mère, réalisant même ses tâches en chantant. Pour Grant, c'est une prolongation de la tradition du conte de Perrault. Grant rappelle que dans les productions Disney, un méchant mâle est souvent bedonnant comme Pat Hibulaire et encore plus si c'est l'acolyte du super-vilain. Lucifer rejoint donc Horace et Jasper Badun des 101 Dalmatiens 1961, Crapaud de Taram et le Chaudron magique 1985 ou Lefou de La Belle et la Bête 1991.

Religion, foi et aspiration sociale

Dans un contexte pseudo-religieux, Cendrillon et Pinocchio proposent, lorsque la foi semble abandonner le héros, un miracle, mélange de paganisme et de christianisme avec l'apparition dans le ciel d'une étoile qui se transforme en fée . Rappelons aussi le parallèle fait par Grant entre Cendrillon et l'Homme déchu du Jardin d'Éden. Pour Pinsky, le studio Disney développe une forme de théologie, dont l'un des dogmes est que quand l'on souhaite fermement en quelque chose, les rêves se réalisent. Pour Griffin, un ingrédient de cette recette théologique est la présence d'une chanson de souhait, présente dans Blanche-Neige, Pinocchio comme dans les productions plus récentes, Aladdin 1992. Neal Gabler parle lui de Darwinisme social à ce propos. Whitley indique qu'un élément de la version des Grimm, le recours à un noisetier hébergeant l'âme de la mère de Cendrillon pour obtenir les vêtements de bal, une forme d'animisme, a été remplacé chez Disney par la fée-marraine. Allan ajoute que Disney a eu de nombreuses fois recours au personnage très maternel de la bonne-fée pour compenser des mères absentes ou leur variante non magique de la nourrice-tante. Pour Nelson, le combat entre Lucifer et les souris attire le public et permet à ce dernier de s'identifier aux souris prolétaires, de partager les aspirations féeriques de Cendrillon et d'appréhender ce qu'il nomme la démocratie Disney. Barrier ajoute que c'est uniquement par la victoire des souris sur Lucifer que Cendrillon parvient à vaincre sa belle-mère. Allan brise cette aspiration en écrivant qu'à la fin du film, la romance abandonne l'héroïne en même temps que les couleurs s'estompent pour un gris monochrome.

Les notions classiques de Disney

À partir des nombreux appels à l'imagerie populaire décrits précédemment, Cendrillon permet de confirmer la mise en place d'un formalisme, d'une vision, d'un idéal Disney. Ces éléments partiellement définis avec Blanche-Neige et qui rentrent en résonance avec ceux de Cendrillon permettent d'établir ce que certains nomment la recette Disney ou la formule Disney. Elle comprend des bases religieuses, issues du christianisme essentiellement, de folklore traditionnel, avec la reprise des contes, des aspirations politiques, plusieurs valeurs du rêve américain et une partie de magie pour lier l'ensemble. Thomas indique que le film Cendrillon comporte le même genre de message réconfortant que Blanche-Neige : le Bien triomphe du Mal.
Pour Watts, Cendrillon est un exemple du style habituel de Disney, ou classiques Disney, un conte de fée charmant, des dessins luxuriants, des personnages identifiables, des décors richement imaginés, une histoire riche pleine d'humour et de sentiments et une héroïne sympathique. Mais il poursuit en indiquant que les films Disney des années 1950 dépeignent souvent une représentation complexe des forces négatives œuvrant contre la famille. Allan ajoute aussi l'élément récurrent du personnage développant un rapport maternel très fort avec les héros ayant perdus un ou deux parents tel que la bonne fée-marraine dans Cendrillon et la Belle au bois dormant ou la nourrice-tante, variante dépourvue de pouvoir magique dans Tom Sawyer ou les 101 Dalmatiens. Kurtti indique que la plupart de ces personnages maternels ont pour voix Verna Felton. Un autre trait est l'anthropomorphisme des animaux assistant les personnages principaux, rappelant les œuvres de Beatrix Potter.
Ce que Watts nomme une Doctrine Disney est basé sur la protection du cocon familial empreinte de Maccarthisme. Whitley cite Watts et s'accorde avec lui sur le fait que parmi les thèmes de Cendrillon on retrouve : la survie en milieu hostile, le travail besogneux et la domestication ou l'esclavage familial. Allan évoque aussi le thème de la survie. Cendrillon a réussi à domestiquer la nature avec les oiseaux et les souris. Cela fait écho aux propos de Pinsky sur l'assistance pour les tâches ménagères. Les aspirations politiques sont elles aussi évoquées par Barrier avec une notion de démocratie à la Disney. Complétant le thème de la survie en milieu hostile, Haas, Bell et Sells mais aussi Pinsky et Barrier évoquent les dures conditions de Cendrillon, la perte de ses parents et une forme d'esclavage.
Whitley étudie la présence de la nature chez Disney et considère que Cendrillon reprend les conventions pastorales de Disney, développées dans Blanche-Neige mais s'en éloigne en présentant des animaux capables de coudre ou rembourrer des oreillers. Pour Whitley, Cendrillon modifie la forme pastorale en une version domestique, présentant moins d'images de nature sauvage que l'autre film de conte de fée Disney des années 1950, La Belle au bois dormant.

Complexe de Cendrillon

Plusieurs auteurs ont indiqué que le film popularise une image des rêves de jeunes filles qui aurait renforcé ce qui a été nommé le Complexe de Cendrillon. Cette affection est décrite dès 1982 par Colette Dowling comme une peur féminine d'être indépendante et repris par Lee Ezell sous le nom Syndrome de Cendrillon. D'après Pinsky, la vision de Dowling est empreinte de féminisme tandis que celle d'Ezell est plus religieuse, à relier au Christianisme.
Mais comme le fait remarquer Mark I. Pinsky, Cendrillon n'attend pas vraiment que le Prince Charmant vienne la délivrer car elle fait plus que rêver du prince, elle se rend au bal après avoir confectionné une robe, même si un peu de magie est nécessaire pour en créer une nouvelle. Cendrillon n'est donc pas totalement passive au contraire d'autres héroïnes de Disney telles que Blanche-Neige ou la Belle au Bois dormant. Les productions récentes du studio, durant le Second Âge d'or, ont mis en scène des princesses actives. Elizabeth Bell ajoute que l'héroïne Disney, quand elle est modelée d'après une danseuse, est souvent accompagnée d'un partenaire masculin vide, creux. Grant étend ce manque de consistance à la plupart des personnages centraux des longs métrages de Disney, les actions les touchent mais ils ne les provoquent pas, voyant toutefois une exception dans Cendrillon.
Maurice Rapf, scénariste des premières versions, s'attribue le développement de cette héroïne rebelle qui se bat pour ce qu'elle veut et se retrouve emprisonnée166. Pinsky, qui le cite, rappelle que Rapf était membre du parti communiste américain.

Adaptations et produits dérivés Cinéma et télévision

Cinderella : A Lesson in Compromise septembre 1981 est un court métrage éducatif expliquant que tenter d'avoir plus que nécessaire provoque des problèmes
Cendrillon 2 : Une vie de princesse en 2002 sorti directement en vidéo
Le Sortilège de Cendrillon en 2007 sorti directement en vidéo

Bandes dessinées

En dehors des deux publications éditées à la sortie du film, d'autres adaptations ont été publiées par la suite ainsi que des histoires originales reprenant les personnages du film :
les deux souris sont apparues aussi dans de nombreuses histoires :
centrées sur Gus et Jac dès 1950 où ils vivent dorénavant dans le château comme Gus and Jaq de 1957,
avec Grand-Mère Donald aux débuts des années 1950, histoires principalement dessinées par Riley Thompson ;
une histoire de Noël avec la belle-mère et les belles-sœurs dessinée par Floyd Gottfredson datée de 1964 ;
une adaptation du conte en comic strip datée de 1973 sur le scénario de Frank Reilly mais avec des dessins de Mike Arens ;
une autre adaptation du conte intitulée Bibbidi Bobbidi Who? en 1984.

Parcs d'attractions

À la fin des années 1960, pour son second parc à thème, la société Disney décide que le château et emblème du parc Magic Kingdom sera le Château de Cendrillon. Vers 1980, pour le parc japonais de Tokyo Disneyland, Oriental Land Company décide de construire un duplicata du château de Floride. Ainsi les parcs Magic Kingdom et Tokyo Disneyland possèdent comme bâtiment central le château de Cendrillon. Le château possède un aspect, à la base tiré du film mais inspiré du gothique français et inclut des éléments de châteaux tels que Pierrefonds en particulier, mais aussi Chambord, Ussé, Chenonceau et Chaumont-sur-Loire. Ces inspirations sont l'œuvre d'Herbert Ryman qui réalisa des esquisses dès 1967. Comme celui de Disneyland, il est issu des esquisses d'Herb Ryman.
Le château du Magic Kingdom comprenait à son ouverture un restaurant intitulé King Stefan's Banquet Hall mais le Roi Stefan est le père d'Aurore, la princesse de La Belle au bois dormant. En 1997, afin de corriger cette erreur, il a été rebaptisé Cinderella Royal Table.
En France, le parc Disneyland comporte un restaurant intitulé L'Auberge de Cendrillon à l'est du château de La Belle au bois dormant.

Autres

Dans Dragon Ball Z, il y a trois personnages dont les noms Majin Bibidi, Majin Babidi, et Majin Bu font référence à la transcription en phonétique japonaise du titre de la chanson Bibbidi-Bobbidi-Boo.
La série de jeux vidéo Kingdom Hearts, qui permet au joueur de visiter plusieurs mondes Disney, propose un monde inspiré du dessin animé de Cendrillon dans l'épisode Birth by Sleep, monde qui répond au nom de Château des rêves. La musique d'ambiance du monde en question n'est d'ailleurs autre que la mélodie Bibidi bobidi boo. Ven aide les souris à faire une robe de bal pour Cendrillon et doit se battre contre Lucifer, entre autres. Cendrillon faisait déjà une brève apparition dans Kingdom Hearts, premier du nom. Elle fait partie des sept jeunes filles au cœur pur, totalement dénué de ténèbres, appelées les Princesses de cœur.
Le 16 octobre 2012, Disney fait évoluer la gamme Disney Princess avec une gamme de produit de beauté Disney Reigning Beauties autour de Cendrillon vendue exclusivement chez Sephora ou sur Internet, et prévoit d'en faire autour avec les autres princesses.

Titre en différentes langues

Allemand : Cinderella ou Aschenputtel
Anglais : Cinderella
Arabe : سندريلا Synderylā
Bosnien : Pepeljuga
Chinois : 灰姑娘 Huīgūniang
Coréen : 신데렐라 Sinderella
Croate : Pepeljuga
Danois : Askepot
Espagnol : La Cenicienta
Espéranto : Cindrulino
Estonien : Tuhkatriinu
Finnois : Tuhkimo
Grec : Σταχτοπούτα Stakhtopúta
Hébreu : סינדרלה Synderelah
Hongrois : Hamupipőke
Islandais : Öskubuska
Italien : Cenerentola
Japonais : シンデレラ Shinderera
Néerlandais : Assepoester
Norvégien : Askepott
Polonais : Kopciuszek
Portugais : Cinderela: A Gata Borralheira
Roumain : Cenușăreasa
Russe : Золушка Zoluchka
Serbe : Pepeljuga
Slovaque : Popoluška
Suédois : Askungen
Tchèque : Popelka
Thaï : ซินเดอเรลล่า
Turc : Külkedisi
Vietnamien : Cô bé Lọ Lem


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#90 Alexandre Théodore Brongniart
Loriane Posté le : 14/02/2015 13:49
Le 15 février 1739, à Paris naît Alexandre-Théodore Brongniart

architecte français mort dans la même ville, à 74 ans le 6 juin 1813. Il est l'auteur de nombreux bâtiments néo-classiques parisiens, dont le palais de la Bourse des valeurs de Paris, dit aussi Palais Brongniart et divers hôtels particuliers ainsi que du cimetière du Père-Lachaise. Il reçoit sa formation à l'académie royale de'architecture, il a pour maître Hubert Pluyette, Jacques-François Blondel et Étienne-Louis Boullée
ses Œuvres les plus connues sont le palais Brongniart et le cimetière du Père-Lachaise
Brongniart était issu d'une bonne famille originaire d'Arras. Plusieurs de ses ancêtres furent anoblis, au début du XVIIe siècle, par la maison d'Autriche à l'époque où la ville faisait partie de ses possessions. Le père de Brongniart, Ignace-Théodore Brongniart, 1707-1765, vint s'installer à Paris où il s'établit comme marchand-apothicaire-épicier à l'enseigne du Flambeau Royal, rue de la Harpe. Il épousa en 1737 une demoiselle de Fourcroy, également issue d'une famille d'apothicaires originaires du Boulonnais, dont est issu le célèbre chimiste et membre du Comité de salut public sous la Révolution française, Antoine-François Fourcroy, 1755-1809.

En bref

Architecte français. Passé à la postérité grâce au palais de la Bourse, Brongniart est une figure particulièrement représentative de son temps, dans la mesure où sa carrière épouse les orientations complexes de l'histoire entre la fin de l'Ancien Régime et l'apogée de l'Empire. Élève de Blondel et de Boullée, il acquiert, chez l'un, la maîtrise de cette science très française de l'ordonnance et, chez l'autre, une réelle virtuosité du dessin. Échouant trois fois au Prix d'architecture, il se lance, dès 1765, dans l'achat à la Chaussée-d'Antin, alors en pleine expansion, d'importants terrains qu'il revend avec l'obligation faite au nouveau propriétaire de s'adresser à lui pour la construction projetée. Ses relations avec la marquise de Montesson — épouse morganatique du duc d'Orléans pour laquelle il édifie son premier hôtel 1770-1771 — lui assurent la protection de la haute aristocratie et du milieu de la finance. Il reçoit alors de nombreuses commandes : les hôtels Taillepied de Bondy, boulevard Montmartre, 1771, de Mlle Dervieux, rue Chantereine, 1778, de même que les hôtels Bouret de Vézelay, rue Taitbout, 1777 et de La Massais, rue de Choiseul, 1778, puis un groupe de maisons, rue Neuve-des-Mathurins, 1776.
Si l'urbanisme haussmannien a supprimé ces grands hôtels comme ces petites maisons édifiées pour des danseuses et des chanteuses d'Opéra, c'est sur la rive gauche, autour du boulevard des Invalides, qu'il faut chercher le souvenir de Brongniart. En tant qu'architecte de l'École militaire et des Invalides, 1782-1792, il a donné à ce quartier sa physionomie actuelle par le tracé de la place de Breteuil et des avenues alentour. Après la construction de l'hôtel de Monaco, rue Saint-Dominique 1774-1777, il obtient, grâce à l'appui de M. de Montesquiou, de faire percer la rue Monsieur et réalise ainsi une fructueuse opération immobilière, concrétisée par les hôtels de Montesquiou, 1781, de Bourbon-Condé, 1782 et sa propre demeure, au coin du boulevard des Invalides et de la rue Oudinot, 1782. Si les premiers hôtels de style Louis XV, entre cour et jardin, restent très traditionnels, les hôtels Masseran et Boisgelin, 1787-1789 dénotent en revanche un goût néo-classique plus prononcé, où se manifeste l'influence d'un palladianisme tempéré. Les ailes des communs disparaissent, la façade sur jardin, percée de baies en plein cintre avec un portique à colonnes hôtel de Bondi, laisse la place à une stricte élévation, rythmée seulement par des lignes de refends et des pilastres d'ordre colossal. Brongniart conçut aussi la décoration intérieure de ses hôtels. Il exécute notamment, en étroite collaboration avec le sculpteur Clodion, la salle de bains de l'hôtel Chanac de Pompadour, célèbre nymphée à la mode antique.
La Révolution ne marque pas de réelle coupure dans la carrière de Brongniart. De Bordeaux, 1793-1795, il dessine de superbes décors pour des fêtes révolutionnaires et un curieux projet d'arc des Sans-Culottes pour le concours de l'an II. De retour à Paris, il conçoit les plans du théâtre Louvois, 1791, des projets pour une salle d'Opéra, une Bourse associée au tribunal de commerce, un temple de la gloire dédié à la Grande Armée sur le chantier inachevé de la Madeleine, ainsi qu'un théâtre des Variétés au Palais-Royal. Nommé membre du Conseil des bâtiments civils, il s'occupe ensuite des problèmes techniques posés par l'état de dégradation du Panthéon.

Sa vie


Théodore Brongniart, né en 1739, était l'aîné de deux garçons dont le cadet, Antoine-Louis 1742-1804 devait devenir apothicaire et chimiste. Il fait d'excellentes études littéraires au Collège de Beauvais puis entreprend des études de médecine mais se réoriente bientôt vers l'architecture. Il s'inscrit à l'Académie royale d'architecture comme élève d'Hubert Pluyette, y suit l'enseignement de Jacques-François Blondel, qui l'estimait pour sa culture générale, ainsi que celui d'Étienne-Louis Boullée, architecte théoricien et visionnaire, avec qui il restera en relation et qui lui montrera toujours de l'attachement. Il remporte des prix d'émulation en 1763 pour la façade d'un théâtre et en 1764 pour l'entrée principale d'un arsenal mais échoue trois fois au Grand Prix de Rome.
En 1767, il épouse Louise d'Aigremont, qui tient alors boutique de lingerie dans le quartier du Temple. Ils ont trois enfants, un fils et deux filles :
- Alexandre né le 5 février 1770 - mort en 1847, qui devait devenir minéralogiste et épousa Cécile Coquebert de Montbret, petite-fille de l'architecte du roi Michel-Barthélemy Hazon ;
-Louise née le 5 mars 1772, par son mariage Mme Naval de Saint-Aubin puis marquise Picot de Dampierre belle-sœur du général Auguste Marie Henri Picot de Dampierre ;
-Émilie née en 1780, par son mariage baronne Pichon.

Premières constructions dans le quartier de la Chaussée d'Antin

Les premiers travaux d'architecte de Brongniart ont pour théâtre le quartier de la Chaussée-d'Antin, alors en plein aménagement sur des terrains vendus par la communauté trinitaire des Mathurins. C'est là qu'associé d'abord avec l'entrepreneur Le Tellier, il se fait connaître et apprécier d'une riche clientèle aristocratique. En 1769, il y construit l'hôtel de Valence-Timbrune puis, en 1770, celui de Madame de Montesson, maîtresse du duc d'Orléans et, en 1773, en contiguïté avec le précédent, le vaste hôtel du duc d'Orléans. Un peu plus loin, à l'angle de la Chaussée-d'Antin et du Boulevard, il élève en 1777 l'hôtel Radix de Sainte-Foix avec son jardin suspendu au-dessus de la rue Basse-du-Rempart, et construit rue de Richelieu l'hôtel Taillepied de Bondy, 1771, rue Chantereine, aujourd'hui rue de la Victoire l'hôtel de Mlle Dervieux, 1778 et, à l'angle de la rue de Choiseul et du boulevard Montmartre, l'hôtel de la comtesse de La Massais 1778. Il bâtit également l'hôtel de Courcelles place Beauvau, un groupe de maisons rue Neuve-des-Mathurins, 1776 et une maison pour M. Grisard de Baudry dans le cadre d'une spéculation réalisée entre la rue de l'Arcade et la Ferme des Mathurins.
Signe de son succès et de sa réputation, Brongniart est admis dès 1777 à l'Académie royale d'architecture, alors qu'il n'était âgé que de 38 ans. Il est l'ami du sculpteur Houdon qui, en cette même année 1777, donne les bustes de ses deux premiers enfants, Alexandre et Louise, alors âgé de 7 et de 5 ans tandis que Hall peint leurs miniatures. En 1778, Madame Vigée-Lebrun fait leurs portraits. Il a pour collaborateurs habituels les sculpteurs Clodion et Chaudet. Il est l'intime du peintre Hubert Robert.

En 1780, il reçoit une commande considérable puisqu'il est chargé d'édifier le nouveau couvent des capucins dans le quartier de la Chaussée d'Antin, sur la rue de Caumartin qui est prolongée à cet effet. Bâtis entre 1780 et 1782, le couvent des capucins d'Antin aujourd'hui Lycée Condorcet et l'église Saint-Louis-d'Antin constituent un remarquable exemple d'un néo-classicisme sévère, proche des conceptions de Ledoux et de Boullée et qui convenait parfaitement à un ordre mendiant. Au centre de la composition, l'architecte a inscrit un cloître orné d'un ordre dorique sans base supportant une corniche plate sans triglyphes. Le cloître est bordé sur trois côtés par des bâtiments tandis que le quatrième côté n'était primitivement séparé du jardin que par une colonnade. Chacun des trois corps de bâtiment a une façade sur la rue Caumartin puisque le corps central, sur lequel se trouve l'entrée principale, se trouve entre les extrémités des deux autres corps. La façade était à l'origine dépourvue de fenêtres. Le corps de gauche est l'église, également d'ordre dorique, qui ne comporte qu'un seul collatéral, comme il est courant dans les églises de l'ordre des capucins, et dont le vaisseau central n'était primitivement éclairé que par les lunettes de la voûte à droite et par le second jour du collatéral et très sobrement décoré d'une grisaille de Gébelin.

Constructions dans le quartier des Invalides

Sur la rive gauche, Brongniart est chargé, en 1774, de construire à l'extrémité de la rue Saint-Dominique, sur un terrain vendu par le banquier Laborde, un hôtel destiné à Marie-Catherine Brignole-Sale, épouse divorcée du prince Honoré III de Monaco. La construction est achevée en 1777. Brongniart a abandonné le plan classique de l'hôtel particulier parisien pour édifier un palais de plan rectangulaire entre cour et jardin. Le logis, double en profondeur, ménage une double enfilade de pièces de réception. La façade sur la cour est animée en son centre par une rotonde et ornée d'un ordre toscan tandis qu'un ordre ionique colossal décorait la façade sur jardin.
C'est la princesse de Monaco qui recommande Brongniart à son amant, le prince de Condé, lorsque celui-ci cherche un architecte pour bâtir, à proximité de sa résidence du Palais Bourbon, l'hôtel qu'il destine à sa fille, Louise-Adélaïde de Bourbon-Condé, 1757-1824, dite Mlle de Condé, abbesse de Remiremont, puis abbesse du Temple, fondatrice en 1816 d'une communauté issue de l'ordre des Bénédictines de l'Adoration perpétuelle du Très Saint Sacrement. L'hôtel est édifié en 1781-1782 sur ce qui est aujourd'hui la rue Monsieur sur un terrain appartenant à Brongniart et sa femme.
Ceux-ci ont en effet acquis de la famille de Maupeou un vaste ensemble de terrains sur lesquels un arrêt du Conseil ne va pas tarder à autoriser l'ouverture de la rue devenue la rue Monsieur, puisque c'est le long de cette rue que Brongniart va construire les écuries du comte de Provence, frère du roi Louis XVI, ainsi que l'hôtel de Montesquiou 1781 pour le personnage-clé de cette opération de spéculation immobilière, le marquis de Montesquiou, Premier écuyer de Monsieur. Sur les mêmes terrains, Brongniart bâtit également le Pavillon des Archives de l'Ordre de Saint-Lazare, détruit, l'hôtel de Masseran, 1787, qui subsiste parfaitement conservé rue Masseran, l'hôtel de Richepanse 1787-1788, rue Masseran, ainsi qu'une maison pour lui-même qu'on peut encore voir, quoique dénaturée, à l'angle du boulevard des Invalides et de la rue Oudinot.
En 1782, Brongniart est chargé de réaménager l'hôtel Chanac de Pompadour, rue de Grenelle, pour le baron de Besenval. Il bâtit en sous-sol une somptueuse mais glaciale salle de bains à l'antique, ornée de bas-reliefs de Clodion, dont on affirme qu'elle ne servit qu'une fois.
Pour le marquis de Montesquiou, il dessine également le parc de Mauperthuis dans la Brie, l'un des premiers parcs à l'anglaise en France. Dans le vallon de l'Aubetin, en contrebas de la hauteur sur laquelle le château avait été entièrement rebâti à l'antique par Claude Nicolas Ledoux, il conçoit un jardin peuplé de fabriques, l'Élysée, où voisinent la Chaumière, le Pavillon de la princesse de Clèves, le Tombeau de Coligny et la Pyramide, seul de ces édicules à avoir traversé la tourmente révolutionnaire. Il est ensuite chargé de l'aménagement de plusieurs jardins, au Raincy pour le duc d'Orléans, à Romainville pour le maréchal de Ségur et pour Madame de Montesson, au château de Berny, à Auteuil, à Montgeron...

Architecte de l'École militaire et des Invalides

En décembre 1782, Boullée renonce en faveur de son élève Brongniart, qui vient d'entrer à l'Académie royale d'architecture à ses fonctions de contrôleur des bâtiments de l'École militaire et d'architecte des Invalides. Ceci vaut à Brongniart d'être logé à l'hôtel des Invalides et d'être chargé d'achever les travaux de l'École militaire là où ils avaient été laissés par Gabriel, mort en janvier 1782. Il a notamment à construire le manège et l'observatoire et à aménager l'entrée de l'école et ouvre dans l'axe de celle-ci l'avenue de Saxe. Il donne au quartier alentour sa physionomie actuelle par le tracé de la place de Breteuil et des avenues de Breteuil, de Villars, de Ségur et de Lowendal.
À l'occasion de ces travaux, Brongniart est remarqué par le ministre de la Guerre, le maréchal de Ségur, qui le charge de construire à Romainville, où sa famille possède un château, l'église Saint-Germain-l’Auxerrois, 1785-1787. De type basilical, elle est ornée à l'intérieur d'un ordre dorique sans base, comme à Saint-Louis-d'Antin.
Il participe au concours lancé en 1788 pour la construction de la Caisse d'escompte dont le projet avait été lancé dès 1767 par le contrôleur général L'Averdy.

Sous la Révolution française

Libéral, lié à la famille d'Orléans, Brongniart accueille avec enthousiasme la Révolution française. En 1791, il construit pour la troupe de Mlle Raucourt le Théâtre des Amis des Arts, dans un lotissement délimité par la rue de Richelieu et la rue de Louvois. À Bordeaux, en 1793, il construit le Théâtre de la Montagne. Peut-être est-il aussi l'auteur du Théâtre des Sans-Culottes, rue Quincampoix à Paris. Il donne également un projet de transformation de l'édifice inachevé de la Madeleine pour y installer l'Opéra et une salle de concerts.
Brongniart participe également à l'organisation des cérémonies publiques : il est chargé d'ordonnancer à Paris les fêtes nationales de l'An IV et de l'An V. Il compose des dioramas pour le Théâtre du Champ-de-Mars et transforme en temples de la Raison la cathédrale de Bordeaux et l'église de La Réole.

Sous le Consulat et l'Empire

La tombe de Brongniart au cimetière du Père Lachaise.
Passés les tourments révolutionnaires, il multiplie les projets à l'attention du nouveau pouvoir. Son dessin proposé en 1804 pour un palais de la Bourse séduit Napoléon Ier qui lui tient ces propos : Monsieur Brongniart, voilà de belles lignes. À l'exécution mettez les ouvriers !. Brongniart ne verra néanmoins jamais l'achèvement de ce palais qui porte aujourd'hui son nom et qui ne sera terminé qu'en 1825 : il décèdera le 6 juin 1813.
Il sera inhumé dans la 11e division du cimetière du Père-Lachaise, dont il s'était vu confier la conception en 1804, en tant qu'inspecteur général en chef de la Deuxième section des Travaux publics du Département de la Seine et de la Ville de Paris.

L'art des jardins

L'art des jardins tient une place essentielle dans l'œuvre de Brongniart. Ses nombreux dessins voir Béatrice de Rochebouët, Inventaire du fonds privé d'archives d'A. T. Brongniart, 1739-1813, université de Paris-IV, 1984 témoignent d'une attention particulière au traitement de l'espace et du paysage et de véritables qualités picturales, suggérant des rapprochements avec son ami le peintre Hubert Robert et avec le paysagiste Claude-Louis Châtelet. À l'Élysée de Maupertuis, au Raincy ou à Romainville, il manifeste sa sensibilité pour l'exotique fabriques chinoises, il sacrifie avec humour au débat sur les origines de l'architecture, variations sur le thème de la cabane primitive, enfin il semble ouvrir la voie à une méditation sur le style irrégulier et ses sources vernaculaires maisons à l'italienne, colombages. Cette profonde expérience du style paysager l'amène à créer le premier grand cimetière de ce genre à Paris : le Père-Lachaise 1807.
Dans les modèles de formes et de décors que Brongniart a donnés à la manufacture de Sèvres, dont son fils était directeur, l'architecte révèle un goût similaire pour la couleur et la fantaisie et une tendance naturaliste qui s'expriment dans les fleurs et les oiseaux des tables de porcelaine, des vases monumentaux ou des pièces du service olympique, cadeau de Napoléon au tsar Alexandre.
Peu d'édifices publics illustrent la carrière de Brongniart. Le couvent des Capucins, lycée Condorcet, où il emploie le dorique de Paestum, montre son adhésion, sous le règne de Louis XVI, aux aspects les plus avancés du néo-classicisme. En 1789, il participe, avec Antoine, Ledoux et Bélanger, au concours pour une Caisse d'escompte, rue de Louvois. Enfin, sous l'Empire il dessine les plans de la Bourse, symbole de la grandeur du Paris de Napoléon, œuvre qu'il ne verra jamais achevée.
L'ensemble de l'œuvre de Brongniart, restée longtemps méconnue, jusqu'à l'exposition du musée Carnavalet en 1986, Alexandre Théodore Brongniart, architecture et décors, atteste, par son extraordinaire diversité, du talent de cet artiste si fécond qui contribua à façonner le visage de Paris.


Principales réalisations

Hôtel de Valence-Timbrune, 1769.
Hôtel de Montesson, 1770 : pour Madame de Montesson.
Hôtel Taillepied de Bondy, 1771.
Hôtel du duc d'Orléans, 1773 : en collaboration avec Henri Piètre, pour Louis-Philippe le Gros, duc d'Orléans.
Hôtel de Monaco, 1774-1777, rue Saint-Dominique.
Groupe de maisons rue Neuve-des-Mathurins, 1776.
Hôtel Radix de Sainte-Foix dit aussi Bouret de Vézelay, 1777.
Hôtel de La Massais, 1778.
Hôtel de Mlle Dervieux, 1778.
Hôtel Grisard de Baudry
Hôtel de Courcelles
Couvent des capucins d'Antin aujourd'hui Lycée Condorcet et église Saint-Louis-d'Antin, 1780-1782.
Hôtel de Montesquiou, 1781, rue Monsieur.
Hôtel de Bourbon-Condé, 1781-1782, rue Monsieur. Dessin Dessin : Les façades sur la cour sont dénuées d'ornements à l'exception de bas-reliefs de Clodion22 sur les ailes en retour ; sur le jardin, la rotonde centrale abrite un salon circulaire.
Église Saint-Germain-l'Auxerrois, Romainville, 1785-1787.
Parc de Mauperthuis, Saints Seine-et-Marne.
Hôtel de Masseran, 1787, rue Masseran.
Hôtel de Richepanse, 1787-1788, rue Masseran.
Palais Brongniart, également appelé Palais de la Bourse
Hôtel d'Osmond
Cimetière du Père-Lachaise


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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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