Oulalalalala, comme dit ma logeuse quand elle voit son coin de petits pois afghans pousser plus que prévu, c'est dingue comme ça a pris !

@Mafalda: je t'envoie mon numéro de mobile par MP.


@Arielle: je ne te savais pas disciple du baron de Coubertin. Tu vas bien réussir à répondre pour les Jeux Olympiques d'Hiver.


@Couscous: ce que tu ne dis pas, c'est que les autruches Jacques et Donald ont terminé en rillettes (Henriette ?).


@Jacques: je ne suis pas devin, c'est juste ton voisin qui donne de tes nouvelles à tout le monde sur dénoncetesvoisins.fr.


A + aux J.O (je suis épuisé des dernières épreuves de lancer de boulettes dans ma corbeille à papier).

Donald

Salut Jacques,

Sacré défi que tu nous lances. Un sport farfelu ? Pourquoi, il n'y en a déjà pas assez aux J.O, avec ces gars qui tirent à l'arc en faisant du ski ou en nageant, je ne sais plus, ou ces fous qui rament à je ne sais combien dans une pirogue en évitant des bouts d'arbres venus du ciel. Ou encore ces gras du bide en pyjama qui se battent en criant des cochonneries dans un langage guttural. Sans compter les squelettes ambulants qui courent pendant des heures sur des kilomètres alors qu'ils pourraient prendre le bus au tarif handicapé.

C'est pas farfelu, ça ?

Des fois, je me demande si tu as la télévision, en Bourgogne.

Bon, fini de râler, je m'en vais répondre à Arielle qui a trouvé son sport farfelu: répondre à temps aux défis. Pour l'instant, elle détient le record absolu de retard. C'est déjà pas mal, un peu ce que le whist est au bridge. Je sais, cette image fait très prout-prout mais je l'adore; elle énerve mes collègues, les rois du tarot et de Game of Thrones.

Hasta la vista companero,

Donaldo de Paris

Sacré kjtiti,

Ton retour s'annonce en trombe, avec un bon coup derrière les oreilles de notre Garraz national, le roi des tortues. J'adore toujours autant ce style truculent, inimitable, gouailleur, bref le Gavroche de la poésie, qui est le tien.
Cela me fait plaisir de te lire.

Bravo pour ce défi qui nous a tous rendus fous. Va savoir pourquoi !

A bientôt,

Donald

Absence justifiée

Ô patron adoré, parangon de sagesse,
De mon lit de douleur, à toi ces vers j'adresse.
L'été touche à sa fin et je n'ai pas goûté
Ses fruits acidulés, fraîcheur et volupté.

Laisse moi te conter ces moments de folie,
Commencés dans la peur, finis en embolie.
Ils expliquent pourquoi je ne pourrai rentrer,
Malgré mon désir fort de venir travailler.

Tu n'es pas sans savoir que j'aime les voyages,
Les montagnes d'Afrique et leurs beaux paysages.
Ainsi je suis parti pas loin de Tombouctou,
Avec pour seuls effets, un jean et un boubou.

De ces pays lointains je sonde la culture,
Apprends les traditions empreintes de nature.
Guidé par cette flamme, en plein Tanganyika,
J'ai croisé la tribu du Dieu Koukabounka.

Tu dois te demander le fin fond de l'histoire,
Je sais c'est étonnant mais il faut bien me croire.
Les hommes de ce coin, dans leur tradition,
Culbutent l'étranger enduit de lotion.

Au bout de quelques jours, je me suis fait la belle,
Drapé dans mon honneur, celui de ma rondelle.
Depuis à l'hôpital, ne me souvenant rien,
Je comate beaucoup et souffre comme un chien.

Ô patron magnanime, à toi je me confesse,
Car tu sais pardonner tout élan de faiblesse.
Je ne suis qu'un humain, condamné dans un lit
A rester me soigner, le docteur me l'a dit.

Ne t'offusque donc pas de mon absentéisme,
Je reviendrai bientôt, fini ce traumatisme.
Plus vaillant qu'un soldat reparti pour le front,
Qui me contredirait me ferait un affront.

Cher Jacques,

Ta lettre est kafkaïenne, je te le dis sans détour. Le monde que tu nous décris ne donne pas envie de travailler, juste de rêver d'ailleurs.
La précision des premiers paragraphes m'a halluciné. As-tu bien vérifié, calculs à l'appui ? Parce que moi, je me suis perdus dans les linéaires, les semaines et la conversion entre toutes ces unités de mesure.

Je suis épuisé.

A bientôt,
Amitiés parisiennes (Anne Hidalgo est ma grande prêtresse parce que je n'ai pas de voiture).

Donald

Chère Athéna,
J'aime beaucoup l'idée de madame Minute, très actuelle malheureusement. C'est très original. Bravo !
Donald

Arielle,
En plus, tu pourrais rajouter que tu ne peux corriger tes copies en retard en marchant, parce que tu n'es pas équipée. Alors, tu fais une halte chaque jour, pour mettre la main à la pâte.
En tout cas, bravo, j'ai retrouvé ta verve habituelle.
Bises
Donald
PS: les Corses doivent t'adorer.

Mafalda, on sent qu'il y a du métier derrière cette lettre.
Bravo !
Donald.

Eh bien, que de pacifiques poètes et novellistes nous avons ici !

@mafalda: je sens que les gars du Pôle Emploi vont adorer ton idée.
@Athéna: je ne te savais pas branchée Johnny Hallyday.
@kjtiti: vivement demain, parce que des cœurs aigris il en sort tous les jours du métro que je prends.
@istenozot: je te connaissais Bourguignon, voilà que je te découvre aussi Japonais.
@couscous: le diable t'a inspirée. Il va encore falloir que les Hurlus viennent te dépêtrer des Enfers.

Bravo à toutes et à tous pour ces textes pleins de verve.

On ne devrait pas tarder à recevoir celui d'Arielle, quelque part entre 2023 et 2045, quand elle aura fini de corriger ses copies en retard.

Bises

Donald

Les Rolling Stones m'ont inspiré ce poème.
Et ce diaporama l'illustre, au son de la chanson "Gimme Shelter".
https://www.youtube.com/watch?v=R3rnxQBizoU

Paix et amour

Paix et amour frères, tendons juste la joue,
Quittons le cimetière et dansons dans la rue.
Je suis mort et content, dans mon doux lit de boue,
Attendant l'arrivée du roi ou de l'élue.

Nous n'avons plus besoin du fameux bouclier,
Cette histoire à deux sous chantée par Mick Jagger,
Au temps des cheveux longs et de l'amour guerrier,
En face des vieux nostalgiques de naguère.

L'épée a vaincu nos contes idéalistes.
Le dragon s'appelle soit Ronald ou Maggie.
Et souffle les braises d'un théâtre extrémiste,
Avec de doux rêveurs armés de brins de gui.

Paix et amour mes sœurs, quittons le monde noir,
Sortons nous des carcasses, dépassons les morts,
Ceux qui se croient vivants, coincés dans le miroir,
Le trou des vaniteux, des riches et des forts.

Nous colorons de gris un monde plein de cendres
Et drogué d'irréel, de faux et d'illusoire,
Où des âmes damnées volent gentils et tendres,
Sous couverts de loto, dans une belle foire.

Nos espoirs ont craqué sous la chute des tours,
Jumelles trop belles, argent et vanité,
Symboles des faucons, excuses des vautours,
Retour à la poussière et à l'éternité.

Guerre et haine voisin, ne comptons plus nos coups,
Brisons des occiputs, défilons fièrement,
Montrons à ces moutons que nous sommes les loups,
Une meute sans roi et ni gouvernement.

Nous brûlons le passé, du sang sur nos idoles,
La fin de nos idées, un monde cannibale,
Où le faible se vend pour une maigre obole,
Et le fort affute son fusil et ses balles.

A quoi bon se targuer de notre humanité,
De la technologie, de sondes sur Pluton,
Si la chanson de Mick, le tube de l'été,
Sonne trop dépassée, un air de carton.