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De Montpellier
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Le 3 mai 1881 à Issoire naît François Albert-Buisson
mort le 21 mai 1961 à Aix-en-Provence, fut tour à tour ou simultanément entrepreneur, industriel, magistrat consulaire, économiste, homme politique, historien français et membre de l'Académie française. François Albert-Buisson Élu le 3 Mars 1955 au fauteuil 2 de l'académie française par 17 voix au fauteuil d'Emole Mâle, le même jour que Jean Cocteau et Daniel-Rops, François Albert-Buisson fut reçu le 10 novembre de la même année par Léon Bérard. Saluant avec humour son élection, l’un de ses nouveaux confrères aurait alors déclaré, en référence à ses activités dans l’industrie pharmaceutique, qu’avec Albert-Buisson l’aspirine faisait son entrée à l’Académie ! Il est fait Grand-croix de la Légion d’honneur en 1961. Homme politique, Historien, Magistrat.Membre de l’Académie des Sciences morales et politiques depuis 1936, il en devint secrétaire perpétuel en 1951. Ayant obtenu, en 1953, du ministre de l’Éducation nationale, André Marie, un décret qui transformait la fonction de secrétaire de la Commission administrative centrale de l’Institut en celle de chancelier de l’Institut de France, il fut élu à ce poste dont il fut le premier à porter le titre. Petit-fils d’un fabricant de sabots, François Albert-Buisson entreprit des études de pharmacie à Paris. Reçu à l’internat des hôpitaux, docteur en pharmacie, il obtint également un doctorat de droit.
En bref
Albert-Buisson naquit le 3 mai 1881, à Issoire. Il fit de brillantes études primaires et secondaires. Après avoir été reçu bachelier à 17 ans, il décida d'entreprendre des études de pharmacie tout en s'inscrivant comme stagiaire à la Trésorerie générale de Thiers. En 1901, il s'inscrivit à l'Ecole Supérieure de Pharmacie de Paris. Reçu à l'Internat en 1903, il entre à l'hôpital Broca où il fait la connaissance du Pr Delépine, qu'il prendra plus tard comme directeur scientifique, puis comme Président de Spécia. En 1905, il passe à l'hôpital Hérold, chez le Pr Goris. Reçu pharmacien en 1906, Albert-Buisson prend la direction, deux ans plus tard de la grande pharmacie Dallier, au Mans , et créé, à côté de l'officine, une usine de produits chimiques où il fabrique des sels de magnésium. Dans son officine, il organise un centre de documentation gratuite à l'usage de ses clients, faisant ainsi déjà de l'éducation sanitaire. A la mort de son beau-père, qui possédait une usine d'engrais à Brest, Albert-Buisson vend la pharmacie du Mans et va se consacrer à la fabrication des superphosphates, créant en même temps à Paris, les Etablissements Albert-Buisson avec quatre spécialités : le Sédol, l'Ostreïne, le Véronidia, et le Feroxal. Ayant entre-temps passé sa licence en droit, puis son doctorat en 1913, il entre comme juge suppléant au tribunal de commerce de la Seine. Il est mobilisé en août 1914 et connaît la vie des tranchées. En 1915, à la suite d'une présentation d'un mémoire sur les poudres et qui lui vaut le prix de l'Académie des Sciences, il est rappelé à son usine de Brest pour fabriquer des oléums pour le service des poudres, ainsi que les premiers gaz asphyxiants. Atteint par les gaz, il est réformé et décoré de la légion d'honneur en 1916 à titre militaire. Après la guerre commence la carrière politique d'Albert-Buisson : il est élu maire d'Issoire, puis Conseiller Général et devient directeur de Cabinet au ministère des Finances dans le cabinet Herriot en 1924. Le gouvernement est renversé en 1926 et Albert-Buisson devient alors président de la Banque française du Commerce Extérieur puis, en 1930, de la BNCI. Il prendre la tête de Rhône-Poulenc en 1935. En 1936, il est élu à l'Académie des Sciences morales et politiques, dans la section de Législation et droit public. Un an après, il est élu sénateur du Puy de Dôme. Tout au long de ces années, il accomplit plusieurs missions à l'étranger. Reçu par Hitler, il rapporte de son voyage une impression extrêmement pessimiste pour l'avenir de la France. C'est alors la guerre et l'occupation. Après la tourmente, Albert-Buisson rentre à Paris et se consacre à l'Institut et à Rhône-Poulenc, Spécia et Théraplix, à qui il fait attribuer par les Américains quelques grandes spécialités. En 1947, il est membre de la commission de la réforme du code du commerce et du droit des sociétés. En 1948, il est délégué par l'Académie à la Commission nationale pour l'éducation, la science et la culture UNESCO. En 1951, il est élu secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences morales et politiques, et en 1953, il devient chancelier de l'Institut, titre créé pour lui. Enfin, pour couronner cette carrière, Albert-Buisson accède à l'Académie française en 1955. Comme nous tous ici-bas, il naquit avec des dons et des travers. Ses dons furent nombreux : tout au long de sa vie, il s'employa à les cultiver et à leur assurer un plein emploi. Son goût de la représentation, il sut l'utiliser pour servir avec éclat les hautes fonctions dont il fut investi et toujours par la confiance de ses commettants ou de ses pairs J. Fougerolle
Sa vie
Fils d'artisans et petit-fils de paysans originaires d'Issoire, il part pour Paris après ses études secondaires et s'inscrit successivement à la faculté de pharmacie puis à celle de droit. Docteur en pharmacie, il obtient le prix Jules-Lefort de l'Académie française. Combattant de la Première Guerre mondiale de 1914 à 1916, il soutient ensuite une thèse de droit sur Le chèque et sa fonction économique qui remporte le prix des thèses. Nommé juge suppléant au tribunal de commerce de la Seine en 1913, il en devient président 1930-1934. Créateur du laboratoire pharmaceutique Théraplix via l'entreprise Chimie et Atomistique, il est administrateur dans plusieurs entreprises industrielles et bancaires, devenant notamment président de la Banque nationale française pour le Commerce extérieur BNFCE et président fondateur de la BNCI, mais surtout président du conseil d'administration de Rhône-Poulenc de 19351 à 1959, après avoir été administrateur de Poulenc frères 1923 puis de Rhône-Poulenc 1928. Directeur de cabinet d'Étienne Clémentel au ministère des Finances pendant le Cartel des Gauches en 1924-1925, il participe à plusieurs conférences économiques internationales, à Londres en août 1924 comme chef de la délégation financière, à Paris en janvier 1925, en 1926 comme délégué à la conférence économique franco-allemande. Élu dans la foulée de la victoire du Cartel, en 1925, maire d'Issoire, il occupe cette fonction jusqu'en 1941. Élu conseiller général du canton d'Issoire le 3 mai 1928, il devient vice-président du Conseil général du Puy-de-Dôme. Entré en janvier 1926 dans le conseil directeur du journal Le Moniteur du Puy-de-Dôme avant son rachat en 1927 par Pierre Laval, il se rapproche de ce dernier, l'accompagnant quand, Président du Conseil, il fait un voyage aux États-Unis en 1931. Candidat de la Fédération républicaine, radicale et radicale-socialiste du département lors des sénatorielles partielles du 8 août 1937, il est élu au premier tour de scrutin, avec le soutien de Laval, par 603 voix contre 394 à son principal adversaire, Georges Moreau, sur 1105 suffrages exprimés, en remplacement de Malsang, sénateur radical du Puy-de-Dôme décédé le 29 mai. Il occupe ces fonctions officiellement jusqu'en 1944. Lors de l'assemblée générale du 11 juin 1939, il est élu président d'honneur de la Fédération républicaine, radicale et radicale-socialiste du Puy-de-Dôme. Siégeant au groupe de la Gauche démocratique, il appartient à la commission de la législation civile et criminelle et à celle des affaires étrangères, où il apporte ses compétences en matière de droit et d'économie politique. Le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs à Pétain. Sous le régime de Vichy, il se démet de sa fonction de maire 1941, mais préside de 1941 à 1942 la Commission administrative du Puy-de-Dôme. Puis il est nommé, avec Jacques Bardoux, vice-président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme, présidé par le Dr Raymond Grasset, lui aussi radical et ancien fidèle de Clémentel à Riom lié à Laval.
Abandonnant ensuite toute vie politique, il se consacre désormais aux affaires privées et poursuit une carrière d'économiste et d'historien. Élu à l'Académie des sciences morales et politiques en 1936, il y occupe pendant cinq ans, à partir de 1951, les fonctions de secrétaire perpétuel. De même, il représente à partir de 1948 l'Institut de France à la délégation française de l'UNESCO. En 1953, les cinq académies de l'Institut créent en son honneur le poste de Chancelier, dont il est le premier dignitaire. Enfin, le 3 mars 1955, il est élu à l'Académie française, le même jour que Jean Cocteau et Daniel-Rops.
Cet homme polyvalent multiplia les activités. Créateur du laboratoire pharmaceutique Théraplix (via l’entreprise Chimie et Atomistique), il est administrateur dans plusieurs entreprises industrielles et bancaires, devenant notamment président de la BNFCE et président fondateur de la BNCI, mais surtout président du conseil d'administration de Rhône-Poulenc de 1936 à 1959. Il fut également juge, puis président du tribunal de Commerce de Paris, avant de devenir directeur de cabinet au ministère des Finances, puis maire d’Issoire, sa ville natale, et sénateur du Puy-de-Dôme, avant la Seconde Guerre mondiale. Il écrivit divers ouvrages de droit des affaires et de sciences économiques, ainsi que plusieurs monographies historiques consacrées à Michel de l’Hospital, au Cardinal de Retz. Il a écrit enfin un livre consacré aux Quarante au temps des Lumières. Membre de l’Académie des Sciences morales et politiques depuis 1936, il en devint secrétaire perpétuel en 1951. Ayant obtenu, en 1953, du ministre de l’Éducation nationale, André Marie, un décret qui transformait la fonction de secrétaire de la Commission administrative centrale de l’Institut en celle de chancelier de l’Institut de France, il fut élu à ce poste dont il fut le premier à porter le titre.
François Albert-Buisson fut élevé en 1961 à la dignité de Grand-croix de la Légion d’honneur.
Il meurt subitement à Aix-en-Provence, où il se trouvait depuis une semaine, le 21 mai 1961, à l'âge de 80 ans. Il est enterré au cimetière de Passy. Son épouse est décédée en 1942.
Distinctions
Membre de l'Académie des sciences morales et politiques 1936 Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences morales et politiques 1951 Chancelier de l'Institut de France 1953 Membre de l'Académie française 1955 Grand-croix de la Légion d'honneur 1961 Grand officier de la Couronne royale d'Italie Grand officier de l'Ordre de Léopold Chevalier de l'Ordre du Saint-Sépulcre
Å’uvres
Droit commercial et économie politique Le Problème des poudres, au point de vue techniFrançois ALBERT-BUISSON Élu en 1955 au fauteuil 2 Grand-croix de la Légion d’honneur Homme politique Historien Magistrat Œuvresque, économique et national 1913 Le Chèque et sa fonction économique 1923 Les Crises économiques 1926 De la validité des clauses tendant à parer, dans les contrats, aux inconvénients de l'instabilité monétaire 1926 Le Nouveau Régime de l'administration municipale 1926 De la nature juridique des groupements d’obligataires et de la validité de leurs actes 1927 La transmission des « billets » de fonds et le privilège du vendeur 1928 Les Groupements d'obligataires. Étude juridique, économique et législative 1930 La Morale et les Affaires 1931 Le Statut de la faillite 1932 La Déviation du droit en période de crise économique 1932 Dynamisme économique et stabilité des lois 1933 La Sécurité juridique, condition de la prospérité économique 1934 Le Statut légal des fonds de commerce 1934 Histoire Le Chancelier Antoine Duprat 1935 Michel de l'Hospital 1950 Le Cardinal de Retz 1955 Les Quarante au temps des lumières 1956

Posté le : 01/05/2015 20:13
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