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Accueil >> newbb >> Défi d'écriture du 27/01/2014 [Les Forums - Défis et concours]

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Re: Défi d'écriture du 27/01/2014
Modérateur
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03/05/2012 10:18
De Corse
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A force d'avoir une anecdote à raconter dès qu'on me lance un mot, je vais finir pas être suspect ( j'ai horreur de ce mot que je n'utilise qu'en provocateur ).
Alors vous pensez, dés que j'ai lu le mot ' neige ', d'abord, tout bêtement, je me suis imaginé voir la neige tomber et il me suffirait de m'écrier " Tombe la neige ! " pour avoir rempli les termes des conditions de ce jeu.
Mais que nenni ! loin de moi cette idée de facilité qui jetterait le discrédit sur mes facultés mentales et mon goût des mots qui ne souffrent pas les raccourcis déshonorants. Faut de la neige ? je n'ai que l'embarras du choix dans mes souvenirs où la neige joue un rôle important.
- Super-Sauze. Hôtel 'le soleil des Neiges'.ça tombe bien, non ? Décembre 1966, pour être précis.
Nous étions une équipe de jeunes gens en déplacement, chargés des installations électriques de studios. Qu'est-ce qu'on à pu se marrer, après le boulot, avec toutes les belles skieuses qui... D'accord. La neige ne tombait pas dans la boite de nuit, au sous-sol de l'hôtel, donc je suis hors sujet.
Mais au petit matin, quand il fallait, dans la nuit noire, recouverte d'un blanc manteau qui tombait comme une chape de coton sur le chemin chargé d'embûches qui nous emmenait sur notre lieu de travail, quand il fallait cheminer sans aucun équipement adapté, qu'est-ce que j'ai pu prendre comme gadins, joyeusement commentés par mes copains qui semblaient tous être venus au monde sur patinoire !
Encore, à ce moment de la journée, j'avais le couvert rassurant de l'obscurité et du décor déserté de tout observateur, Mais à midi ! quand il fallait redescendre à l'hôtel pour le déjeuner et que tous les occupants du dit hôtel, prévenus par je ne sais quel faux-frère qu'il ne fallait à aucun prix rater ma descente du chemin, s'étaient confortablement installés sur la terrasse, verre en main, pour assister à mon époustouflant numéro de voltige, en plusieurs opérations, sans besoin de rappels, quelle terrible leçon d'humilité j'ai reçu !
Certains vacanciers ont prétendu que j'en faisais beaucoup trop pour que ce soit crédible, mais que, quand même, ils avaient apprécié ma souplesse et mon art de me soulever du sol avec grâce et élégance, et qu'ils se demandaient s'il ne m'arrivait pas de me faire mal ? J'avais une de ces envie de leur montrer mes fesses !
Petit intermède divertissant : Thony l'a fait, lui. Montrer ses fesses. Il est arrivé un soir à la boite, alors que la fête battait son plein, à poils, le manteau bien plié sur son avant-bras. Il n'avait même pas fait le pari d'arriver comme cela ! Il s'est mis au comptoir, distingué, très british, et a commander un verre.
Bon, enfin, je vous disait que j'ai assuré la distraction du midi, pendant quelques semaines et je me disais à chaque fois ( faut bien remplir les conditions du contrat :
- " Fasse le ciel que TOMBE LA NEIGE ! " C'est tout bon ?

- Super-Merlette. Orcières Février 1967. Cette fois-ci, je suis tout seul, loin des pistes, des zones occupées par les touristes, loin des commerces, loin de tout, quoi. Je termine les petites finitions électriques dans un lotissement de petits bungalows peu avant les remises des clés. Ma meilleurs sinécure ! Pratiquement rien à faire, logement gratuit dans un bungalow surchauffé, et personne ne semblant avoir envie de savoir ce que je devenais. Je laissais les semaines s'étirer, me contentant de rentrer à Aix-en-Provence tous les vendredis soir pour y prendre du matériel et du pognon. Ben oui. Personne ne pensait à me nourrir.
Et justement, le soir dont je veux vous parler, fallait que je me nourrisse, mais fallait aussi que j'aille faire des courses , dans le petit groupe commercial, assez loin de ma résidence.
Nuit noire, bien entendu, mais je pouvais me guider grâce aux lumières que je voyais au loin. Je m'étais déjà bien éloigné quand la neige s'est mise à tomber. Mais pas des jolis petits flocons , comme sur les cartes postales ! Non, une vraie avalanche qui me tombait dessus. Vous voulez que je vous dise ? Je me suis soudain bien inquiété que ' TOMBE LA NEIGE " aussi abondamment.. Sachez-le : l'étoile polaire, dans ces moments, elle ne guide jamais personne. Plus de lumières visibles, plus de répères. C'est tout juste si je savais où se trouvait mon dos.
Je me suis aperçu que je m'étais écarté du semblant de petit chemin en neige tassée lorsque je me suis retrouvé enfoncé dans la neige jusqu'aux..disons les genoux, mais c'était bien plus sérieux que cela..
J'ai bien gagné le droit d'en rigoler, aujourd'hui. Allez, suspens : m'en suis-je sorti où a t'on retrouvé mon corps congelé, au printemps suivant ?
Merci pour votre confiance.
Une légère déclinaison du terrain m'a incité à penser que si je la suis, systématiquement je devrais retrouver la route qui accède à la station. Je vous épargne les moments pénibles.
Longtemps après, j'ai retrouver mon abri surchauffé. Ouf...et vous savez quoi ? Je n'avais pas grand-chose à bouffer, ce soir-là...

Pour ceux que cela intéresse, c'est après un retour à Aix, le vendredi soir, que commença ce qui a fait le sujet de mon texte " La galère "......
Je ne vous ennuie pas trop ? j'ai, bien des années plus tard, connu les mêmes affres, ce sentiment que j 'allais mourir enfoui dans la neige.

- Plateau d'Eze, Bastelica. Corse-du-sud. Avril 1988. S'il est un plaisir que tout le monde est d'accord à reconnaître, c'est qu'un des multiples plaisirs que la Corse nous offre, c'est, entre autres, de pouvoir faire, au mois d'avril, du ski le matin , des bains de mer l'après-midi.
Ce matin-là, ma soeur m'avait emmené au plateau d'EZE. Il y avait une randonnée à ski prévue avec des amis à elle et l'idée m'avait plu.
Ciel très bas et gris. Normal. Le groupe se forma près du refuge-restaurant, pour s'équiper. Je n'étais pas au meilleur de ma forme : je m'étais pas mal démené sur la piste. Démené est suffisant, je suis un très piètre skieur. D'où quelques chutes, dont une qui m'avait laissé la cheville gauche douloureuse.
Mais qu'importe, en avant pour l'aventure !
Nous sommes partis en file indienne et avons entamé une montée. Mais oh! oh! les gars ! on est venu se balader où on a rendez-vous en haut ? Non non, ce n'était pas comme cela que j'avais imaginé la balade. Et puis ma cheville me faisait mal. Et puis la neige avait commencé à tomber, de plus en plus fort au fur et à mesure que nous grimpions. Et puis j'en avais marre.. J'en informais ma frangine qui ne quittait pas des yeux le dos de celui qui marchait devant elle. Elle m,a dit qu'on se retrouverait au refuge.
Ouf ! vous pensez si j'ai changé d'allure, dés que j'eu fait demi-tour. Attends, me suis-je dit ( je suis mon plus mauvais conseilleur ), tu ne vas pas bêtement suivre la piste tortueuse qui nous avait amené ici . Voyons. A vue de nez, le refuge est par-là, à 45° à droite du chemin.. Je coupe et je vais gagner un sacré bout de temps !
Il l'a fait, l'idiot !
Neige très molle dans laquelle j'avais plus tendance à me planter qu'à avancer. Et puis ma cheville me faisait souffrir . Vais retirer mes skis.
Je me suis pencher pour le faire, et ma tête m'a emporté. Ce fut donc enfoui dans la neige , la tête et les extrémités de mes quatre membres qui en émergeaient, que je parvins à ôter mes skis.
Ne vous faites pas d'illusions:: mes souvenirs de la chronologie des évènements sont très flous, comme l'enchevêtrement de décisions que j'ai prises durant ces instants.
Je me revois vaguement essayer de marcher avec de la neige à mi-taille, me débattre sous la neige pour essayer de remettre mes skis, y parvenir puis ne plus réussir à me remettre debout dés cet instant.. J'en plaisante, aujourd'hui, mais je me suis vraiment vu mourir , enfoui une fois encore sous la neige, alors que mes traces disparaissaient , la neige continuant à tomber.
J'ai ramper, beaucoup ramper. Jusqu'à, enfin, me retrouver au bord d'une bosse. Le refuge était en bas, sous mes yeux, séparé de moi, par un ensemble de pistes où des êtres humains s'amusaient follement.
Ah, le refuge ! son bar, sa cheminée , son bar, sa cheminée !
Dans le fond, je n'aime pas trop faire du ski. Non. C'est pas ma tasse de thé...
Mais j'aime beaucoup, lorsque TOMBE LA NEIGE, regarder la course des flocons , du bon côté d'une vitre, quelque chose à boire dans la main. Pas forcément chaud...




Posté le : 27/01/2014 23:25
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Re: Défi d'écriture du 27/01/2014
Modérateur
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Que de péripéties neigeuses ! Je comprends ta position mitigée quand à ce spectacle que j'aime, comme toi, regarder de ma fenêtre, devant ma cheminée.

Merci pour ces anecdotes délicieuses mon ami

Couscous

Posté le : 28/01/2014 19:41
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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