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la statue de la liberté
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Le 28 octobre 1886, sur le port de New-York, Grover Cleveland préside la cérémonie d'inauguration de la statue de la liberté et dévoile la plaque dédiée au peuple français qui avait fait don du monument aux Américains.
"La Liberté éclairant le monde" est la statue plus colossale statue jamais construite (35m de haut et 93 avec son piédestal de Granit dessiné par Viollet-le-Duc et Eiffel )oeuvre du sculpteur alsacien Bartholdi, elle est le cadeau de la France aux États-Unis.
Elle célèbre l'amitié entre les deux pays.

Un siècle après le soutien décisif apporté par les Français de Rochambeau et Lafayette aux Insurgents américains, les Français décident d’accomplir un geste fort pour commémorer le centenaire de l’indépendance de 1776. Edouard Laboulaye, fin observateur de la vie politique américaine et partisan décidé de l’Union face aux Confédérés, est l’initiateur de ce projet, né en 1870 et confié à son ami sculpteur Frédéric Auguste Bartholdi.
En France, le Second Empire s’étiole alors et chute bientôt sans gloire face aux Prussiens ;
Malgré tout la République est établie, mais timidement, sans trop croire en elle-même.
Les Etats-Unis, quant à eux, sont en plein essor après cinq années de guerre civile, connue en France sous le nom de guerre de Sécession (1861-1865).
Donc " La Liberté éclairant le monde " est censée non seulement consolider les liens historiques entre Français et Américains, mais surtout rappeler le triomphe des idées des Lumières par la double révolution aux Amériques et en France.
La Statue joue donc un rôle symbolique important dans l’acclimatation du régime républicain en France.
Bartholdi imagine dès 1871 implanter la Statue de la Liberté sur l’île Bedloe, dans la baie de New York.
Elle aura le visage tourné vers l’Europe, en souvenir de la traversée depuis les Etats-Unis des principes désormais réalisés de liberté personnelle et collective.
Frederic-Auguste Bartholdi, dessine la statue qui mesure plus de 45 mètres de haut et arbore le visage d'une femme avec une main levée portant un flambeau, il choisit comme modèle sa femme, une ancienne couturière, et laisse courir le bruit qu'il aurait donné au visage de la statue les traits de sa mère . Le socle qui la supporte a été conçue selon les plans d'Eugene-Emmanuel Viollet-le-Duc et d'Alexandre-Gustave Eiffel.
Ce cadeau de la France aux États-Unis célèbre l'amitié entre les deux pays. Il est financé par une souscription publique des deux côtés de l'Atlantique et grâce à une campagne du journaliste Joseph Pulitzer.


La statue est d'abord montée à Paris puis transportée à New York en 350 morceaux et remontée sur son piédestal avec une armature en fer de Gustave Eiffel. Elle tient une tablette où l'on peut lire "July 4th, 1776" ( Déclaration d'indépendance des États-Unis).
Ce n’est qu’en 1903 qu’une plaque de bronze fut accrochée à la base du monument, sur laquelle est inscrite un poème d'Emma Lazarus (The New Colossus) est gravé sur le piédestal. Il s'adresse aux millions d'immigrants qui débarquent à Ellis Island et pour lesquels la statue de la Liberté figure l'espoir d'une vie meilleure :

«Give me your tired, your poor,
Your huddled masses yearning to breathe free,
The wretched refuse of your teeming shore.
Send these, the homeless, tempest-tost, to me,
I lift my lamp beside the golden door !

Donne-moi tes pauvres, tes exténués
Qui en rangs pressés aspirent à vivre libres,
Le rebut de tes rivages surpeuplés,
Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête me les rapporte
De ma lumière, j'éclaire la porte d'or !»




L'histoire de la statue de la Liberté

L’histoire de la statue de la Liberté commence en août 1834, à Colmar, en Alsace. En effet, c’est à cette date que naquit Frédéric Auguste Bartholdi, fils de Jean Charles Bartholdi, conseiller de préfecture.
Âgé de deux ans à la mort de son père, le jeune Auguste et son frère aîné furent élevés par leur mère, Augusta Charlotte. Cette dernière décida alors de quitter Colmar peu de temps après la mort de son époux afin de se rendre à Paris.

Après avoir étudié au lycée Louis le Grand à Paris, Auguste décida d’étudier l’architecture en rentrant à l’Ecole nationale supérieure des beaux arts en 1852.
Le jeune Bartholdi y fréquenta ainsi les cours d’Ary Scheffer, un célèbre peintre français d’origine hollandaise. Ce dernier, proche de la famille royale, fut ainsi mis sur la sellette en 1852, suite à l’instauration de la II° République et l’avènement au pouvoir de Louis Napoléon Bonaparte, neveu (et petit fils.) de l’Empereur Napoléon I°.

Bartholdi, âgé de 18 ans, décida de participer à un concours destiné à la création d’un phare. Cependant, bien que ne remportant pas l’épreuve, le jeune Auguste se vit commander une statue du général Jean Rapp, héros napoléonien de Colmar.
Montrant ses ébauches à son ami Jean Léon Gérôme, peintre et sculpteur français, les deux jeunes hommes firent sensation lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1855 : Bartholdi avec sa statue du général Rapp, Gérôme avec sa peinture Le siècle d’Auguste et la naissance de Jésus Christ.
Afin de célébrer ce succès, les deux vainqueurs décidèrent de faire un voyage en Egypte. Le jeune Bartholdi fut très impressionné par l’art monumental légué par l’ancienne civilisation égyptienne.

De retour à Paris, Auguste assista à l’inauguration de la statue du général Rapp à Colmar.
Mais le jeune homme ne resta pas longtemps dans sa ville natale, devant partir précipitamment pour Bordeaux afin de participer à un concours pour le projet d’une fontaine.
Bartholdi, recevant le premier prix à Bordeaux, reçut alors la visite des édiles de Colmar. Ces derniers lui confièrent alors la tâche de construire une statue d’Armand Bruat, un amiral français né à Colmar, commandant en chef de la flotte française pendant la guerre de Crimée.
En 1864, Bartholdi fut félicité par Napoléon III pour avoir érigé cette statue, recevant la Légion d’Honneur.

Inauguration de la statue de l'amiral Bruat, à Colmar, gravure publiée dans Le journal illustré, 1864.

La réputation du jeune sculpteur lui valut de nombreuses commandes. Ainsi, Bartholdi reçut la visite d’Edouard de Laboulaye, juriste et homme politique français.
Combattant la politique autoritaire du Second Empire, Laboulaye était un homme attentif à la vie politique américaine et admirateur de la constitution de ce pays (il commanda alors un buste le représentant à Bartholdi.).
Laboulaye, se déclarant en faveur de l’union lors de la guerre de Sécession, apprit avec soulagement la victoire du Nord en avril 1865. Cependant, les festivités furent écourtées en raison de l’assassinat du président Abraham Lincoln au cours du même mois.
En 1866, alors que Bartholdi venait d’achever le buste de Laboulaye, ce dernier confia au jeune sculpteur la tâche d’élaborer un monument marquant l’amitié entre la France et les Etats Unis.

Bartholdi décida alors de se mettre au travail, se préparant pour l’Exposition Universelle de 1867, grande fête du Second Empire.
Au cours de l’évènement, Bartholdi rencontra alors Ismaïl Pacha, Khédive d’Egypte. Ce dernier décida alors de confier au sculpteur l’érection d’un monument sur l’estuaire du canal de Suez, dont l’inauguration était prévue en fin d’année 1869.
Pendant deux années, Bartholdi travailla à l’élaboration de cette entreprise.
En novembre 1869, toutes les têtes couronnées d’Europe se rendirent en Egypte afin d’assister à l’inauguration du canal de Suez. Bartholdi, invité à participer à la cérémonie, apprit alors avec désarroi que le trésor du Khédive étant à sec, son projet de statue sur l’estuaire ne resterait qu’à l’état de projet.

Rentrant en France, Bartholdi se plongea alors dans l’élaboration d’une statue représentant Vercingétorix, considéré à l’époque comme défenseur de la gaule face aux légions de César.

Cependant, l’Histoire prit un nouveau tournant, suite à la catastrophique guerre de 1870, opposant la France à la Prusse.
Bartholdi, s’enrôlant dans la garde nationale, se retrouva alors sous les ordres de Giuseppe Garibaldi. En septembre 1870, les Français apprirent avec stupeur les nouvelles du front : le 2 septembre, l’armée française, retranchée à Sedan, décida de rendre les armes. Napoléon III, quant à lui, se retrouva contraint de se rendre aux Prussiens, alors qu’il était à la tête d’une armée de 80 000 hommes.
Les Prussiens parvinrent alors à s’emparer sans coup férir de nombreuses villes, démoralisées par l’échec de l’Empereur. Le 4 septembre, les Parisiens décidèrent d’abolir le Second Empire et proclamèrent la III° République.
Le 19 septembre, les Prussiens se retrouvèrent aux portes de Paris. La capitale, après un siège de cinq mois, se retrouva finalement contrainte d’ouvrir ses portes aux vainqueurs. Finalement, Français et Prussiens signèrent le traité de Francfort en mai 1871.
La France s’engageait ainsi à rendre à la Prusse les territoires annexés par Louis XIV en 1681 (soit l’Alsace et une partie de la Lorraine.), ainsi qu’à payer une forte indemnité de guerre de cinq milliards de francs or.

La France, sortant isolée diplomatiquement suite à cet échec, se devait donc de resserrer ses liens avec les Etats Unis.
Laboulaye, plus décidé que jamais à faire don à la jeune Amérique d’un monument marquant l’amitié entre la France et les Etats Unis, décida d’envoyer Bartholdi sur le nouveau continent afin qu’il choisisse l’emplacement du futur édifice.
En juin 1871, Auguste quitta une France ravagée et débarqua peu de temps après à New York. Rencontrant le président américain Ulysses Grant, Bartholdi s’engagea dans une traversée des Etats Unis, visitant les chutes du Niagara, le grand canyon, les forêts des Redwoods, etc. C’est ainsi qu’Auguste en profita plaider la cause de son grand projet, la statue de la Liberté.

Rentrant en France, Bartholdi découvrit un Paris ravagé par la guerre, la commune et la répression qui s’ensuivit.
Mettant de côté son projet de statue pour les Etats Unis, Bartholdi se concentra sur un nouveau projet, le Lion de Belfort: l’œuvre symbolise la résistance héroïque menée par le colonel Denfert-Rochereau au cours du siège de Belfort.

La vie reprenant la normale en France, Adolphe Thiers, président de la République, demanda à Bartholdi de reprendre ses travaux sur la statue de la Liberté (février 1873.). Par la suite, au cours de l’été 1874, Bartholdi présenta un plâtre à ses concitoyens.
La III° République étant officiellement proclamée en janvier 1875, Laboulaye et Bartholdi participèrent à la création de l’Union franco-américaine, en novembre de la même année.

Recevant un conséquent financement, Bartholdi décida alors de s’installer au 25, Rue de Chazelles, afin de travailler à l’élaboration de sa statue. Il reçut alors l’aide d’Eugène Viollet le Duc, à qui fut confiée la tâche de choisir les cuivres devant être employés à la construction (il choisit alors la technique du repoussé, consistant à travailler à froid, à l'envers, une fine plaque de métal, de manière à faire ressortir une image ou un ornement.).
Les fonds continuant à entrer, le projet prenait forme mois après mois.

Travaux de la statue de la Liberté, XIX° siècle, musée des Arts & Métiers, Paris.
Chaque section définitive était coulée en plâtre. Autour d’elle, on construisait un moule en bois, sur lequel s’articulerait le revêtement de cuivre. Bartholdi dut ainsi mesurer chacune des 9 000 mesures nécessaires à chaque section.
Cependant, Auguste dut bientôt se rendre à l’évidence : la statue ne serait pas prête pour le centenaire des Etats Unis, en juillet 1876. Il décida donc de réaliser la partie la plus importante : la torche de la statue de la Liberté.
Manquant de peu les festivités, le flambeau arriva aux Etats Unis en septembre 1876.
Peu de temps après, en décembre 1876, Bartholdi épousa Jeanne Emilie Baheaux de Puysieux, de treize ans son aînée (le mariage, bien que stérile, n’en fut pas moins heureux.).

Début 1877, Bartholdi rentra en France, continuant l’élaboration de sa statue.
Lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1878, Auguste présenta la tête de son œuvre, mais des problèmes financiers le contraignirent à mettre fin aux travaux peu de temps après.

Tête de la statue de la Liberté lors de l'exposition universelle de 1878.
Bartholdi décida alors d’organiser une loterie afin de réunir les fonds nécessaires à la poursuite des travaux.
Parvenant à empocher une somme conséquente, les travaux reprirent dès le printemps 1880.
Viollet le Duc étant décédé quelques mois auparavant, Bartholdi apprit que Gustave Eiffel acceptait de reprendre la place du défunt. L’architecte décida ainsi de faire reposer la statue sur un pylône (quatre pieux en acier reliés entre eux pour former une tour.), afin que ce dernier reste indépendant de la couverture de cuivre.

Plans de la statue de la Liberté, par Eugène Viollet le Duc et Gustave Eiffel.

Les travaux se poursuivirent, mais Bartholdi apprit une mauvaise nouvelle en mars 1883, le congrès américain refusant de financer le piédestal de la statue.
Cependant, le coup du sort continua à poursuivre Auguste, qui assista peu de temps après aux funérailles de son ami Laboulaye, père spirituel de la statue.
A New York, alors qu’étaient inaugurés le pont de Brooklyn et le Metropolitan Opera, l’on ne se souciait plus guère de la statue de la liberté.

C’est alors que Joseph Pulitzer, fondateur du journal le New York World, décida de s’attaquer aux classes aisées qui refusaient de récolter les fonds afin d’élaborer la statue. Finalement, la campagne de Pulitzer porta ses fruits, car de nombreux donneurs privés issus des classes moyennes acceptèrent de participer financièrement à l’élaboration de la statue.

Pendant ce temps là, Bartholdi continuait son ouvrage, qui fut finalement achevé en juillet 1884.

La statue de la Liberté de Bartholdi dans les ateliers Gaget-Gauthier, rue de Chazelles, par Victor DARGAUD, XIX° siècle, musée Carnavalet, Paris.
Peu de temps après, en août 1884, les fonds nécessaires à l’élaboration du socle de la statue furent finalement rassemblés. L’architecte Richard Hunt fut alors chargé d’imaginer le socle, de concert avec l’entrepreneur Charles Stone.
Sous une pluie battante, la première pierre du piédestal fut posée en août 1884.

En février 1877, le congrès américain approuve le choix du site de Bedloe's Island (rebaptisée Liberty Island en 1956) où le monument sera érigé, selon la suggestion de Bartholdi. La statue est achevée en France, en mai 1884. Plusieurs visiteurs lui rendent hommage, tels Jules Grévy ou Victor Hugo puis, en février 1885, commence le démontage. La statue est ensuite expédiée en pièces détachée (plus de 200 conteneurs sont nécessaires) en train jusqu'à Rouen, puis par bateau vers les États-Unis, via le port du Havre. Le dernier rivet est finalement fixé le 28 octobre 1886, en présence de nombreuses personnalités françaises et américaines

En France, voyant que les travaux du socle étaient en cours, il fut donc décidé d’entreprendre les travaux de démontage de la statue dès janvier 1885. Chaque section, chaque pièce, chaque rivet fut numéroté, empaqueté et prêt à être remonté avec la même méticulosité.
Débarquant à New York en juin, les travaux de reconstruction de la statue ne commencèrent toutefois qu’au printemps 1886, lorsque la dernière pierre du piédestal fut mise en place.



La statue de la liberté arrive en Amérique du Nord en 1886.


En octobre 1886, alors que la statue venait d’être réassemblée, Bartholdi débarqua à new York, accompagnée d’officiels français
Le 28 octobre 1886, la statue de la Liberté, qui avait couté en tout la bagatelle de 2 250 000 francs, fut inaugurée en présence du président Grover Cleveland, devant plusieurs milliers de spectateurs. La taille du monument était colossale pour l'époque : la statue mesurait 46 mètre de haut pour un poids de 204 120 kg, alors que son socle est d’une hauteur de 47 mètre, soit 93 mètres au total (à noter que lors de son inauguration, la statue arborait une teinte brun rouge, en raison du cuivre qui la recouvrait. Cependant, le vert de gris ne tarda guère à recouvrir la statue d’une patine bleu vert.).
Pendant les discours, Bartholdi grimpa au sommet de la torche, et découvrit ainsi le visage de la statue du voile qui la masquait au public.


La statue de la Liberté à New York

Aujourd’hui, nous ne devons pas oublier que La statue de la Liberté, ou plus exactement la Liberté éclairant le monde, est un monument offert par la France aux Etats Unis en gage d’amitié entre les deux pays.
Hélas, de nombreux américains ignorent l'histoire mouvementée de la statue de la Liberté : en effet, un sondage organisé lors du centenaire de la statue, en 1986, révéla que seul 2% des américains savaient que la statue avait été offerte aux Etats Unis par la France.

Bartholdi, rentrant en France peu de temps après, commença à travailler sur de nouveaux projets, fort de sa renommée.
Il mourut de la tuberculose à Paris, en octobre 1904.



Rénovation de la statue de la Liberté à New York,.


En 1983, alors que le centenaire de la statue approchait, il fut décidé de la restaurer. La torche fut démontée et remplacée par un nouveau flambeau ; le fer corrodé en raison de son contact avec le cuivre fut remplacé, le bras qui s’était affaissé fut consolidé par une charpente diagonale.
Gageons que Miss Liberty ait de beaux jours devant elle !


Renseignements techniques

Œuvre d’art et prouesse technique

La version réduite de la statue, en terre cuite, conservée au musée de Blérancourt est sans doute une réplique d’époque (1885) de la première pièce réalisée en 1870 par Bartholdi (1834-1904). Le débat a porté à l’époque sur le visage choisi par l’artiste comme modèle : une femme de sa connaissance (la veuve d’Isaac Singer ?), sa propre mère, une jeune fille aperçue sur une barricade érigée contre le coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte en 1852 ? Bartholdi a laissé planer le doute. L’œuvre frappe justement par la sévérité du visage, presque désincarné, surplombé de sa couronne en pointe. Les drapés superposés et la torche tenue à bout de bras représentent eux un véritable défi technique – qui, autant que le retard du financement, expliquent que la Statue ne fut finalement inaugurée que le 28 octobre 1886.
L’huile peinte par Victor Dargaud (vers 1850-1913), quoique de dimensions assez réduites, démontre à elle seule la taille de l’entreprise. La structure métallique servant de support à l’habillage en cuivre fut confiée à Gustave Eiffel, déjà connu pour la réalisation d’infrastructures, et bientôt mondialement célèbre pour sa Tour dressée dans le ciel parisien en 1889. La silhouette fixée autour d’un pylône d’acier assemblé se détache sur un décor typique à la fois de la capitale haussmannienne (immeuble de gauche) et du Paris plus ancien (commerce de vins à droite). La rue de Chazelles, située dans le XVIIe arrondissement derrière le parc Monceau, est écrasée par la hauteur colossale du monument (46 mètres).
On distingue sur la gauche le plâtre ayant servi de moulage pour la main elle-même : le premier plâtre s’était brisé en mars 1876, preuve des soucis techniques inédits. Un modèle réduit du moulage, au second plan, donne une idée de la progression du travail dans l’atelier. Les ouvriers à l’ouvrage sont sans doute dans la phase de réglage de l’assemblage et de polissage du cuivre, avant que le tout ne soit démonté pour être transporté aux Etats-Unis dans pas moins de 210 caisses.
Pour éviter que la statue composée, comme nous l'avons vu de plaques de cuivre sur une armature de fer, se comporte comme une pile électrique, le sculpteur Bartholdi avait prévu une combinaison d'amiante et de poix pour séparer les deux métaux. Aujourd'hui, suite à une rénovation au XXe siècle, des barres en acier inoxydable remplacent les barres de fer, avec un film de téflon les séparant du cuivre pour protéger de la corrosion, pour une meilleure isolation et une réduction des frottements


La Statue des symboles

La Statue de la Liberté, assez massive dans l’ensemble, tient en équilibre grâce au mouvement des jambes imprimé par le sculpteur. Allégorie s’il en est, elle recèle de nombreux symboles. Les sept pointes de sa couronne seraient soit les continents, soit les océans (Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, Asie, Afrique, Océanie et Antarctique) et les sept océans du globe (Arctique, Antarctique, Atlantique nord et sud, Pacifique nord et sud et Indien).– et figurent donc le monde. Les tablettes tenues sur le bras gauche portent l’inscription de la date de l’indépendance, le 4 juillet 1776, et correspondent au triomphe du droit. La flamme rappelle quant à elle les Lumières, et par conséquent l’exigence de liberté qui marquait cette pensée. Les chaînes brisées à ses pieds sont celles de l’esclavage, dont la pratique a lié négociants et agriculteurs des deux nations durant deux siècles.
Les œuvres autour de la Statue ont abondé dès l’époque de sa réalisation : elle était un phénomène artistique, intellectuel et technique à la fois, suscitant l’admiration et attirant les foules. Il a fallu pas moins de cinq années pour réunir en France et aux Etats-Unis les sommes nécessaires à son achèvement, par l’intermédiaire de grandes campagnes nationales de souscription et de véritables événements forains. La tête est présentée au Champ de mars, lors de l’Exposition universelle de 1878. La main à la torche l’est à l’exposition du Centenaire, à Philadelphie, à l’automne 1876 : les visiteurs pouvaient déjà accéder au balcon autour de la torche, moyennant 50 cents.
En 1886, au moment de l’inauguration officielle, la République est définitivement installée en France, consacrant le triomphe des idées républicaines de l’Alsacien Bartholdi.

La charpente métallique interne destinée à soutenir 300 plaques de cuivre modelées et rivetées fut quant à elle construite par Gustave Eiffel (le père de la Tour Eiffel l’autre grande œuvre de la fin du XIXème siècle).

Pendant sa construction et jusqu'à son démontage, la statue de la Liberté devint le monument le plus visité de Paris. Elle fut ensuite envoyée outre Atlantique à bord d'une frégate depuis Le Havre et reçut un accueil triomphal dans le port de New York le 17 juin 1885.
Une fois arrivée à destination, la statue fut réassemblée en quatre mois et inaugurée le 28 octobre 1886 par le Président Grover Cleveland.


Statue star du cinéma

Statue des migrants et des films
La nature cinématographique de la Statue de la Liberté n’a pas échappé au cinéma. Dans beaucoup de films, la Statue pourrait même être comparée, dans sa stature et son statut, aux volailles et légumes géants dépeints dans les cartes postales publicitaires des compagnies de paquebots au XIXème siècle. Car il s’agit dans certains films de vendre aussi, consciemment ou non, le grand "rêve new-yorkais," la démesure du Nouveau Monde, terre de profusion et de géants mythologiques

A l’instar de la Tour Eiffel pour Paris et la France, la Statue de la Liberté, pourtant elle aussi française et imprégnée par l’Europe bouillonnante du XIXème siècle, est une véritable « mascotte » de New York et des Etats-Unis d’Amérique. Peut-être autant que le grand canyon, les gratte-ciels, la maison blanche, Las Vegas, l’hamburger, le basket-ball, le rock’n roll ou le chapeau de cow-boy, la Statue de la Liberté reste une marque unique de ce pays. Beaucoup plus citée par le cinéma et la culture populaire que ses modèles originels (exposés au Jardin du Luxembourg et pont Grenelle à Paris) et ses multiples copies (dispersées au gré des continents), la « Miss Liberty » new-yorkaise a illuminé de manière extraordinairement singulière l’Histoire du cinéma américain. Mais cette silhouette si particulière de New York n’est-elle pas devenue autant le symbole de cette ville que celui du lointain et de l’étrange ? N’est-elle pas cet appât enflammé, cinématographique, conçu et venu de l’étranger, contemporain de grandes luttes européennes (industrielles, syndicalistes, féministes, artistiques) et qui captive, depuis si longtemps, le reste du monde ?
Statue des migrants et des films



Caractéristiques de la statue de la Liberté


La statue de la Liberté, qui est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1984, représente une femme drapée dans une toge qui brandit une torche de la main droite.
La structure est recouverte d'une fine couche de cuivre à l'exception de la flamme qui est recouverte de feuillets d'or.
La hauteur de la Statue de la Liberté est de 46,5 mètres, mais la hauteur séparant la base du piédestal de la torche est de 92,9 mètres. Elle pèse plus de 200 tonnes !
La statue est tournée vers l'est, c'est-à-dire vers l'Europe, son continent d'origine.


Anecdotes

La statue de la Liberté a servi de phare entre 1886 et 1902. Un gardien de phare avait même été assigné à la Statue et son faisceau lumineux était visible à une distance de 39 kilomètres.

Le flambeau actuel n'est pas celui qu'arborait la statue lors de son inauguration : cette nouvelle torche recouverte de feuillets d'or est éclairée par des lampes placées sur le balcon qui l'entoure. L'ancienne torche est aujourd'hui exposée dans le musée situé dans le hall de la structure.

La Statue de la Liberté a été copiée et reproduite à différentes échelles en divers lieux du globe.
L’une des répliques du monument se trouve à Paris sur l'île des Cygnes : cette statue haute de 11,50 m se dresse à la hauteur du pont de Grenelle, près de l'ancien atelier de Bartholdi.

Autrefois, il était possible de visiter l'intérieur de la Statue en montant un escalier en colimaçon de 354 marches au cœur de la structure métallique. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, l'accès à l'intérieur de la Statue est fermé mais l’on peut toujours visiter le musée de la statue et en faire le tour en ferry pour admirer l'une des plus belles vues de Manhattan.



Histoire par date de la statue Eiffel et Bartholdi.


1832
15 décembre
Naissance de Gustave Eiffel, ingénieur français
Gustave Eiffel était un ingénieur et industriel français qui créa sa société et bâtit des viaducs et bâtiments dans l'Europe entière. Son coup de maître fut la réalisation, entre 1887 et 1889, de la Tour Eiffel, construite pour l'Exposition Universelle de 1889. Elle devint le symbole de la ville et popularisa le nom d'Eiffel. Il participa ensuite notamment à la construction de la Statue de la Liberté à New-York et mourut en 1923.
Voir aussi : Histoire de Paris - Ingénieur - Histoire de la Statue de la Liberté - Histoire de la Tour Eiffel - Industriel -Histoire des Sciences et techniques

1834
2 août
Naissance de Frédéric Auguste Bartholdi, sculpteur français
Frédéric Auguste Bartholdi était un sculpteur français né en 1834. Suite à un voyage aux Etats-Unis, il travailla à la réalisation de la Statue de la Liberté qui fut offerte par la France aux Etats-Unis en 1886. Il réalisa en tout 35 monuments, dont la fontaine de Bartholdi à Lyon, la statue de La Fayette à New-York, le Lion de Belfort... Nommé commandeur de la Légion d'honneur, il mourut en 1904.
Voir aussi : Sculpteur - Histoire de la Statue de la Liberté - New-york - Histoire de l'Art


1876

4 juillet
La statue de la Liberté (très) partiellement dévoilée aux Américains
S'ouvre à Philadelphie (Pennsylvanie) « l'Exposition du centenaire ». Première exposition universelle à se tenir sur le sol américain, elle est censée commémorer les 100 ans de la déclaration d'indépendance des Etats-Unis, signée en ces mêmes lieux le 4 juillet 1776. En septembre, la torche de la statue de la Liberté (encore inachevée) y est ainsi montrée au public pour la première fois. Immense succès : on considère que près de 20 % de la population américaine de l'époque, soit près de 10 millions de personnes, ont visité la vaste foire de Fairmount Park.
Voir aussi : Etats-Unis - Exposition universelle - Histoire de la Statue de la Liberté - Histoire de Philadelphie - Histoire des Faits divers



1923

27 décembre
Décès de l'ingénieur français Gustave Eiffel
Le 27 décembre 1923, Gustave Eiffel décède à Paris à l'âge de 91 ans. Ingénieur et industriel français de renommée internationale, Gustave Eiffel aura passé la plus grande partie de sa vie à concevoir des bâtiments, hangars, gares, galeries, ponts, viaducs ou autres monuments toujours plus audacieux. C'est au Français que l'on doit notamment la statue de la Liberté inaugurée en 1886 à New York, ainsi que le symbole de la capitale française qui porte son nom, la tour Eiffel, construite entre 1887 et 1889.
Voir aussi : Histoire de la Statue de la Liberté - Histoire de la Tour Eiffel - Gustave Eiffel - Histoire des Sciences et techniques


1967

"La Planète des singes" sort sur les écrans
S’inspirant du roman du français Pierre Boulle, publié en 1963, Franklin J. Schaffner réalise "la Planète des singes". L’équipage d’un vaisseau spatial américain se perd dans l’espace-temps. Partis du XXe siècle, les astronautes se retrouvent en 3978, sur une planète totalement inconnue. Très vite, ils réaliseront que les êtres humains, dominés par des singes à l'intelligence supérieure, y sont considérés comme des animaux et traités comme tel. Le final ne correspond toutefois pas exactement à celui du livre. Dans l’œuvre de Boulle, Taylor, l’un des astronautes égarés, découvre sur une plage les ruines de la Tour Eiffel. Mais dans le film, le monument français est remplacé par la Statue de la Liberté. Dans les années suivantes, plusieurs réalisateurs proposeront une suite ou une autre version à ce premier film. Une série télévisée lui sera même consacrée dès 1974.



La statue de la liberté dans le monde


Son caractère universel d'allégorie de la liberté lui a conféré une notoriété à l'échelle mondiale. Pour cette raison, de très nombreuses répliques du monument, de taille plus ou moins importante, ont été érigées depuis son inauguration en 1886.

Outre la vingtaine de villes Françaises qui possèdent des répliques de l'oeuvre on peut la voir aussi à :
-À Cadaqués, ville la plus orientale d'Espagne, se trouve depuis 1995 une statue de la liberté "revue et corrigée façon Dalí" : elle brandit une torche au bout de chacun des bras tendus7 !
-Tokyo au Japon : réplique sur les bords de la baie de Tokyo, dans le quartier d'Odaiba
-Las Vegas aux États-Unis : une réplique se trouve à l'entrée de l'hôtel New York - New York.
-Wilmington, NC aux États-Unis : une réplique se trouve devant l'hôtel de ville de Wilmington.
-À Pékin, durant les manifestations de la place Tian'anmen en 1989, les manifestants exhibèrent une statue baptisée Goddess of -Democracy qui s'inspirait très largement de la statue de la Liberté
-A Barra da Tijuca, quartier de Rio de Janeiro : la réplique trône à l'entrée du centre commercial New York City Center.
-À Heide Park, un parc d'attractions allemand, trône une réplique au milieu d'un lac....

Cette liste n'est pas exhaustive




http://youtu.be/ofB_GKfIeTw

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Posté le : 28/10/2012 10:02

Edité par Loriane sur 29-10-2012 09:59:54
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Re: la statue de la liberté
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En ce moment, la vieille dame d’acier a quelque peu les pieds dans l’eau…

J’ai souri en voyant l’illustration de « la planète des singes » le film culte des années 60 (pas la triste daube de remake qu’il en on fait, il y a peu). Dans le film, le héro interprété (superbement) par Charlton Heston, qui croyait durant tout le film avoir atterri sur une nouvelle planète à la suite d’un long voyage spatial, se rend compte à la vue de la statue de la liberté dévastée qu’il est en fait sur la terre du futur anéantie par des ravages nucléaires (qui expliquent la présence des singes intelligents).

Petit cocorico au passage : le film la planète des singes est en fait une adaptation d’un roman de science fiction écrit par un auteur français. Néanmoins l’histoire diffère totalement. Une similitude ou alors un parallèle : à la fin du roman, lorsque les héros décident de revenir sur terre, c’est la tour Eiffel qu’ils aperçoivent de leur vaisseau spatial.

Posté le : 03/11/2012 11:11
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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