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La reine Anne d'autriche
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Le 20 Janvier 1666 meurt Anne d'Autriche épouse de Louis XIII, et mère de Louis XIV.

Dona Anna Maria Mauricia arrière-petite-fille de Charles Quint, est la fille aînée du roi d'Espagne Philippe III et de l'archiduchesse Marguerite d’Autriche, elle porte les titres d'infante d’Espagne,d'infante de Portugal, archiduchesse d’Autriche, princesse de Bourgogne et princesse des Pays-Bas.
Le 22 septembre 1601 elle voit le jour à Valladolid en Espagne et elle décèdera à Paris le 20 janvier 1666 d’un cancer du sein.
Elle deviendra reine de France et de Navarre de 1615 à 1643 en tant qu’épouse de Louis XIII, puis elle sera régente de ces deux royaumes pendant la minorité de Louis XIV(de 1643 à 1651).
Elle donnera naissance à deux fils dont le roi Louis XIV," roi Soleil" , et son frère Philippe, duc d’Orléans.


La jeune princesse Anne d'Autriche est la fille aînée du roi et de la reine d'Espagne. Elle aura la chance de bénéficier d'une petite enfance inhabituelle à l'époque dans les familles princières. En effet elle ne sera pas séparée de ses parents pour être confiée à des nourrices. Elle grandira entourée de sa famille et en concevra une grande affection pour les siens mais aussi une solidité mentale qui lui sera très utile pour affronter sa vie de femme et de reine.
Elle va mener dans son enfance une vie calme, ordonnée, et très pieuse. Ses loisirs seront souvent réservés à l'observance de rites religieux, de visites de couvents parmi des reliques . Elle va grandir dans le palais royal de l’Alcázar à Madrid où ses parents sont présents et très pieux.
Elle vit dans une famille unie entourée de ses frères et sœurs qui lui sont chers. Elle sera très proche plus particulièrement de Philippe, le futur roi d'Espagne et de Marie-Anne.
Cependant cette famille royale espagnole unie sera secouée par un drame lorsqu'en 1611, la reine Marguerite meurt subitement à l’âge de 27 ans en mettant au monde son huitième enfant. La jeune infante est bouleversée mais malgré cela elle va s'occuper de ses frères et soeurs, elle sera un soutien efficace si bien que ceux-ci l'appelleront "maman" . Malgré ses charges le roi, restera pour ses enfants un soutien indéfectible.
Sur ce point nous voyons d'un côté une future reine de France qui se développe dans un environnement chaleureux et équilibré, alors que a contrario, son futur époux, Louis XIII connait auprès de Marie de Médicis une mère distante affectivement et qui entretient avec son fils des relations conflictuelles.



Mariage Politique


La jeune princesse Anne d'Autriche peut prétendre, un jour porter la couronne espagnole en vertu de sa qualité d’aînée et de la non-application de la loi salique, l’Infante, connue sous le vocable d’Anne d’Autriche, allait connaître un tout autre dessein de l’autre côté des Pyrénées et devenir, en conséquence, l’une des plus grandes reines et régentes du royaume de France de l’époque moderne.
Son enfance nous est peu ou prou connue contrairement à celui qui allait devenir, au nom de la raison d’Etat, son époux, Louis XIII.
Aînée d’une fratrie de huit enfants, Anne éblouit par son charme, sa beauté et ses qualités d’esprit. Son éducation fut confiée à Don Diego de Guzman, mari de sa gouvernante. Sa mère, Marguerite d’Autriche, se réserve le soin d’inculquer à sa fille les principes fondamentaux de la foi chrétienne pour l’élévation de son âme. Ainsi est-elle préparée à son futur emploi qui est celui de devenir la reine d’un grand royaume européen.
En effet, dès 1602, la cour d’Espagne projette de marier l’Infante Anne avec le Dauphin de France, Louis, afin de rétablir la paix entre ces deux grandes nations. Les contemporains de ce projet s’accordent à montrer que la Providence désire cette union.
Citons quelques signes pouvant faire penser ou plutôt confirmer cette théorie : le même mois et la même année de naissance, les quatorze lettres composant les noms de Louis de Bourbon et d’Anne d’Autriche et leur anagramme ( Ho, bon lien sacré du très bon Dieu ).
Le 30 avril 1611, la France et l’Espagne parviennent à signer un accord secret ne prévoyant pas un mariage mais deux, celui de Louis de France avec Anne d’Autriche et celui de Philippe IV, prince des Asturies, avec Elisabeth de France.
La jeune Anne est fiancée à l'âge de dix ans, en gage de l'alliance franco-espagnole voulue par Marie de Médicis, elle épouse, le 18 octobre 1615 à Burgos, Anne épouse par procuration du duc de Lerme, Louis XIII, fils de Henri IV, roi de France et roi de Navarre, et de Marie de Médicis.
C'est la Cour espagnole qui a pris l'initiative de proposer le double mariage franco-espagnol.
Pourtant Henri IV qui considère les Habsbourg comme ennemi héréditaire, tergiverse et songe plutôt à marier son héritier à Nicole de Lorraine, héritière des Duchés de Lorraine et de Bar, ce qui donnerait naturellement pour frontières à la France le massif vosgien sans parler de la riche production de sel.
Mais à sa mort, sa veuve, Marie de Médicis, soutenue par le parti dévot, assume un retournement de politique, faisant de l'alliance espagnole un gage de paix entre les deux grandes puissances catholiques.
De son côté Philippe III espère que la présence de sa fille à la Cour de France sera un atout pour soutenir les intérêts de l'Espagne et donne à sa fille des instructions secrètes.
Ce 18 octobre 1615, Louis XIII n'est pas physiquement présent à son mariage, mais représenté par le duc d'Uceda.
Le même jour, à Bordeaux, Elisabeth, sœur de Louis XIII épouse l'infant Philippe, frère d'Anne, futur philippe IV d'Espagne.
Les princesses ont ensuite été "échangées" sur l'île des Faisans, située dans la Bidassoa, près d'Hendaye.
Le véritable mariage en France, d'Anne d'Autriche et Louis XIII, est célébré à Bordeaux le 21 novembre suivant.



Un mauvais départ.

Bien que les jeunes mariés n'aient que quatorze ans, le mariage est immédiatement consommé, pour des raisons politiques. Marie de Médicis, alors régente, ne veut pas qu'on puisse remettre en question cette union. Cependant, du fait de l'inexpérience des mariés, la nuit de noce semble s'être assez mal passée. Le petit roi la vit comme une véritable humiliation. Il en garde rancune contre sa mère, mais surtout, il ne s'approchera plus de son épouse pendant les trois années suivantes.
Ses années de mariage avec Louis XIII ne furent pas heureuses, à l’instar de tous les mariages ayant pour objet l’accomplissement de la raison d’Etat.
Leurs différences de caractères ne sont pas la seule raison : Louis XIII ne montre que peu d’égard et de délicatesse envers elle ; notamment lors de l’annonce du décès de l’un de ses proches.
Installée dans les appartements du Louvre avec sa suite, Anne d'Autriche reçoit tous les égards dûs à son rang mais est délaissée.
D'une part, Marie de Médicis continue à porter avec hauteur le titre de reine de France, sans la moindre déférence à l'égard de sa belle-fille. D'autre part, Louis XIII continue à se désintéresser d'elle. Il est vrai que le roi a une nature complexe et sa timidité l'empêche de s'accorder avec elle.
En outre, Anne d'Autriche n'est à ses yeux qu'une espagnole, c’est-à-dire une ennemie. Entourée par une petite cour peuplée d'une centaine de dames espagnoles, elle continue à vivre à la mode espagnole et son français est encore très hésitant.
Anne éprouve ainsi des difficultés à communiquer avec sa nouvelle famille. Enfin, Anne d'Autriche partage avec son époux une timidité et une inexpérience qui n'arrange pas la situation.
Il faut attendre le coup d'état de Louis XIII contre sa mère en 1617 pour voir les choses évoluer.
Conscient du problème diplomatique et dynastique que cause l'indifférence du roi à l'égard de la reine, le duc de Luynes tente par tous les moyens d'y remédier.
Tout d'abord, il fait chasser la cour espagnole d'Anne d'Autriche et fait remplacer les dames d'atours espagnoles par des françaises.
Parmi elles, on trouve notamment la princesse de Conti, ou encore Marie de Rohan, la propre femme du duc de Luynes la futur duchesse de Chevreuse.
Le duc organise des rendez-vous intimes entre Anne et le roi.
Sous l'influence de Mme de Luynes, la reine commence à s'habiller et à se comporter comme une française. On lui fait porter des décolletés.
Au printemps 1619, Luynes finit par forcer le roi à coucher avec la reine.
A partir de ce moment, les relations entre Anne et Louis XIII ne cesseront de s'améliorer.
L'amour que porte le roi pour Anne s'intensifie au point qu'il est au bord du désespoir lorsque Anne tombe gravement malade.
Toutefois cette idylle n'ira pas jusqu'à faire admettre Anne au Conseil, alors que la reine-mère y siège.
Anne d'Autriche n'eut donc aucune possibilité de jouer le rôle politique qu'en attendait son père.



La lune de miel dure peu.

La mésentente s'installe à nouveau entre les souverains. Tout d'abord, Anne fait plusieurs fausses couches qui mécontentent le roi.
Le 14 mars 1622, alors qu'elle joue avec ses dames d'atours dans les galeries du Louvre mal éclairées, Anne bute contre une estrade et fait une fausse couche.
Louis XIII est furieux contre elle, mais plus encore contre Mme de Luynes impardonnable à ses yeux d'avoir entraîné la reine enceinte dans une telle imprudence.
À partir de cette époque, le roi supporte de plus en plus mal l'influence déplorable que Mme de Luynes exerce sur sa femme.
L'antipathie de la duchesse pour le roi est réciproque et lourde de conséquences pour le couple royal.
La situation se détériore d'autant plus que le duc de Luynes, responsable de l'entente conjugale, est mort l'année précédente et que le roi est accaparé par la guerre contre les protestants.
Le roi écarte pour un temps Marie de Rohan en lui retirant les fonctions de surintendante auprès de la reine.
Mais son remariage avec le duc de Chevreuse la rend intouchable. Anne continuera de fréquenter la duchesse ou à correspondre avec elle lorsqu'elle en sera réduite à l'exil.
La duchesse qui n'aime pas le roi aura une influence pernicieuse sur Anne.



L'affaire Buckingham

En 1625, une alliance matrimoniale est conclue entre la France et l'Angleterre.
Le 11 mai Henriette, sœur de Louis XIII, épouse par procuration le nouveau roi d'Angleterre Charles Ier.
Le duc de Buckingham, favori du feu roi, est chargé d'escorter la princesse. Selon l'usage, la Cour de France accompagne Henriette jusqu'à la frontière. Anne d'Autriche est du voyage ainsi que la reine-mère (Louis XIII est resté à Paris). C'est au cours de ce voyage que Buckingham fait une cour pressante à Anne.
A l'étape d'Amiens, la duchesse de Chevreuse s'arrange pour isoler Anne et Buckingham du reste de la Cour. Ce dernier se montre entreprenant, Anne pousse un cri... La suite royale accourt alors que Buckingham s'éclipse.
Rien de fâcheux ne s'est passé. Mais l'incident fait le tour des Cours européennes et touche fatalement l'amour propre de Louis XIII, alors que les relations conjugales du couple sont déjà tendues.
Buckingham se voit interdire le sol français. Plus tard La Rochefoucauld inventera dans ses mémoires cette histoire de ferrets offerts au duc, laquelle sera reprise par Alexandre Dumas dans Les Trois Mousquetaires.



L'échec du couple.

Comment peut-on avoir la libido d'un poisson rouge quand on est le fils du Vert-Galant (Henri IV) et le père de Louis XIV ? C'est pourtant le cas de ce pauvre Louis XIII, qui préfère nettement la chasse au renard à la chasse à la marquise... Vingt-deux ans après son mariage avec Anne d'Autriche, Louis XIII, 36 ans, n'a toujours pas d'enfant. La France est inquiète. Il faut un héritier. Par trois ou quatre fois, Anne d'Autriche, 36 ans, a fait des fausses couches Depuis quelques années, elle a beau se traîner dans toutes les églises de Paris pour implorer le seigneur d'accoucher d'un fils en bonne santé, celui-ci fait la sourde oreille.
Elle a d'autant peu de chances de tomber grosse que le roi la bat froid depuis 13 ans. Il préfère courir le cerf dans ses forêts plutôt que de sonner l'hallali dans le lit de la reine. Il faudrait donc un miracle pour qu'Anne d'Autriche enfante. Or ce miracle survient le 5 décembre 1637 à la surprise de toute la cour, bien que le roi préfère son relais de chasse de Versailles ou une halte au monastère de la Visitation, rue Saint-Antoine, pour saluer Louise Angélique Motier de La Fayette, 19 ans. C'est le petit rayon de soleil de Louis, celle qu'il aime d'un amour tendre et chaste. Ils se sont rencontrés deux ans auparavant lorsqu'elle était de sa présentation à la cour. Elle était douce, timide et ravissante.
La mésentente perdure entre les souverains, pour deux raisons.
- La première est que Anne reste du fait du roi stérile pendant seize ans.
- La seconde raison est la présence, au plus près du roi, de son ministre Richelieu, avec qui la reine ne s'entend pas car celui-ci mène la lutte contre la Maison d'Autriche dont elle est issue, mais surtout contre les Grands du royaume avec qui la reine s'entend.

-Toujours sous l'influence néfaste de la duchesse de Chevreuse, la reine se laissa entraîner dans l'opposition, défiant la politique absolutiste du cardinal de Richelieu, nouveau premier ministre du roi à partir de 1624.
La Chevreuse la compromet dans plusieurs complots contre celui-ci.
Plusieurs rumeurs de trahison ont été portées à l'encontre de la reine, mais sans réel élément à charge, notamment concernant sa participation aux conspirations de Chalais puis de Cinq-Mars.

-En 1635, la France déclare la guerre à l'Espagne, plaçant Anne d'Autriche dans une position encore plus délicate. En effet, la correspondance secrète qu'elle entretient avec le roi d'Espagne Philippe IV, son frère, va au-delà des nécessités de la simple affection fraternelle.
Deux ans plus tard, en août 1637, Anne est suspectée. Richelieu l'oblige à signer des aveux concernant cette correspondance, et son courrier est désormais ouvert. Son entourage est épuré, la trop remuante duchesse de Chevreuse est exilée et ses sorties sont surveillées!



Anne d'Autriche et son fils Louis XIV.

Malgré ce climat de méfiance, la reine est enceinte peu après. La rumeur attribue ce rapprochement inespéré des deux époux à un orage providentiel qui, empêchant Louis XIII de rejoindre Saint-Maur, l'aurait forcé à passer la nuit chez la reine, au Louvre mais la chronologie dément cette rumeur puisqu'elle indique que le couple royal séjournait à St Germain lors de la semaine du 23 au 30 novembre 1637, semaine présumée de la conception de Louis XIV. Après 2 (ou 4) fausses couches, Louis Dieudonné qui porte bien son nom naît le 5 septembre 1638, à Saint-Germain-en-Laye :



La naissance royale

Le 30 janvier 1638, la gazette de Théophraste Renaudot annonce "l'espérance conçue d'une très heureuse nouvelle". La reine est enfin grosse, du futur Louis XIV ! La France soupire de soulagement. Et quand la délivrance s'annonce, fin août, les prières publiques se multiplient dans la capitale pour soutenir la parturiente royale de 37 ans, plus en âge d'être grand-mère que mère à l'époque.
Le dimanche 5 septembre 1638, Anne d'Autriche met au monde un fils, au château de Saint-Germain-en-Laye. Il est baptisé Louis comme papa, et Dieudonné pour remercier Dieu. Le peuple est ravi de voir ses voeux exaucés. Fou de joie, le nouveau papa fait chanter un Te Deum à Saint-Germain à 13 heures le jour même de la naissance, et un deuxième dès le lendemain matin à Notre-Dame de Paris en présence du clergé de la capitale, du corps de la ville et de tous les magistrats. Le soir même, il fait tirer le canon à Paris, les échevins font allumer de multiples feux de joie, les cloches des églises sonnent à toute volée. Le vin coule à flots dans les fontaines publiques. Le lundi est jour chômé avec processions, prières publiques, exposition du Saint-Sacrement. La municipalité offre un feu d'artifice. Le mardi, bis repetita, et le mercredi, ter repetita. "Jamais aucun peuple, dans aucune occasion, n'a montré plus d'allégresse", note Hugo Grotius, un juriste hollandais de passage à Paris.



Louis Dieudonné,

Le futur Louis XIV, on ne l'a pas assez dit, est un enfant surdoué puisqu'à l'âge de deux jours il donne ses premières audiences. Plusieurs délégations viennent le complimenter. Le roi est le plus fier des papas, lui qui doutait de ses capacités. À l'ambassadeur de Venise à qui il présente son fiston, il déclare : "Voici un effet miraculeux de la grâce du Seigneur Dieu, car c'est bien ainsi qu'il faut appeler un si bel enfant après mes 22 années de mariage et les 4 malheureux avortements de mon épouse." Il écrit également un billet plein d'enthousiasme à sa tendre amie Louise Angélique.

Anne d'Autriche, désireuse de tout connaître de son rejeton, consulte plusieurs astronomes-astrologues et autres savants. Le dominicain philosophe Thomas Campanella note le 1er janvier 1639 : "Le dauphin, comme le soleil, par sa chaleur et sa lumière, fera le bonheur de la France et des amis de la France. Déjà, il terrifie sa neuvième nourrice : elles le fuient toutes, parce qu'il maltraite leurs mamelles." D'autres fouillent parmi les ancêtres du nourrisson pour y trouver des visages exemplaires. C'est ainsi qu'apparaissent Rurik le Viking, Frédéric Barberousse, Charles Quint, Jean de Médicis, Charles le Téméraire, et même le Cid, dont il descendrait "1 575 fois" !
Au petit jeu de passer en revue tous les ancêtres de Louis XIV, on s'aperçoit que dans les veines du plus grand roi français coule surtout du sang étranger. Ô horreur ! Un généalogiste a recensé les 512 ancêtres du roi à la dixième génération. Il y a 43 Allemands, 13 Autrichiens, 36 Slaves, 35 Anglais, 8 Lorrains, 5 Savoyards, 133 Espagnols, 50 Portugais, 41 Italiens et seulement 145 Français.

Mais cette naissance, suivie d'une deuxième, ne suffit pas à rétablir la confiance et l'affection entre les deux époux. Mais après la naissance de Louis XIV, en 1638, après 23 ans de mariage, elle se voit malgré tout pleinement réhabilitée sur le plan politique.
Seuls deux enfants mâles sont issus de cette union :
- Louis XIV (1638-1715), roi de France (1643-1715).
- Philippe de France (1640-1701), duc d'Orléans (1660-1701)



La régence

Lorsque Richelieu meurt en 1642, suivi par Louis XIII le 14 mai 1643, Anne d'Autriche est nommée Régente du royaume (1643-1651). Pourtant, Louis XIII, qui n'avait aucune confiance en la reine et en son frère, avait préalablement organisé auprès d'elle un Conseil de régence comprenant outre "Monsieur Gaston d'Orléans", et Henri de Condé en tant que premier prince de sang, les ministres de Richelieu : Mazarin, Le Bouthiller, Chavigny et le chancelier Séguier.
Les décisions doivent être prises à la pluralité des votes.
Cinq jours après la mort de son mari, et avec l'aide du chancelier, Anne convoque le parlement de Paris en lit de justice et avec l'aide du chancelier Pierre Séguier, elle fait casser, par le Parlement de Paris, le testament de Louis XIII, qui limitait ses prérogatives.
Ces Messieurs du Parlement en profitent pour stigmatiser l'absolutisme du règne précédent, augurant des révoltes futures de l'Institution.
La régente quitte alors les appartements incommodes du Louvre et s'installe au Palais-Cardinal, légué par Richelieu à Louis XIII, pour profiter du jardin où peuvent jouer le jeune Louis XIV et son frère. Le Palais-Cardinal devient le Palais-Royal.
À la stupéfaction générale, elle nomme le cardinal Mazarin, déjà présent dans le Conseil de régence, comme son principal ministre. On la soupçonne d'ailleurs d'avoir ultérieurement contracté un mariage secret avec lui sans qu'aucun élément probant fût jamais apporté, mais avec des indices.
A la mort de Louis XIII, la reine doit surmonter deux épreuves : la guerre avec l'Espagne et la Fronde, révolte des nobles qui entendent bien profiter de la régence pour imposer leurs vues.
Anne marque aussi une distance vis-à-vis de ses amies la duchesse de Chevreuse, et Marie de Hautefort rentrées d'exil.
Une première cabale menée par le duc de Beaufort est matée par Mazarin. Beaufort est envoyé en prison et ses comparses sont réduits à l'exil.
Inexpérimentée, la Régente a l'intelligence de s'appuyer sur les avis de son ministre et de le soutenir. Prenant conscience qu'elle se doit de laisser à son fils un royaume fort, elle adhère à la politique d'abaissement de la Maison d'Autriche que Mazarin poursuit sur les traces de Richelieu.
Mazarin prend également en charge l'éducation politique et militaire du jeune roi, Anne se réservant l'éducation religieuse et morale.
Mais de difficultés vont naître en 1648, Anne d'Autriche, régente verra sa popularité décroître.
Bientôt les évènements qui allaient suivre n’ont fait que conforter cette idée : l’accroissement du poids de l’impôt, les mauvaises récoltes des années 1646-1647 et le mécontentement de la caste nobiliaire face à la recrudescence des offices entraînent une montée des passions qui se solde par l’éclatement, en 1648, d’une grave crise intérieure, la Fronde.
Cet épisode, historiographiquement scindé en deux périodes distinctes – Fronde parlementaire et Fronde des princes – débute le 13 mai 1648 par l’arrêt d’union des Parlements en la chambre Saint Louis du Parlement de Paris et se termine par l’entrée du roi à Paris, le 21 octobre 1652, tandis qu’en Province l’épisode se clôt par la paix de Bordeaux, l’année suivante.
C’est le renforcement de la monarchie et des ses prérogatives face aux princes et aux parlementaires qui, à partir de 1673, n’ont plus qu’un rôle sporadique voire inexistant dans les rouages institutionnels de ce régime.
Face à la révolte du Parlement, Anne d'Autriche est tentée d'employer la force, mais Mazarin lui conseille la modération.
En janvier 1649, la reine-mère et son fils quittent Paris pour Saint-Germain et laissent Condé investir la capitale. L'apaisement obtenu par le traité de Saint-Germain est fragile et n'évitera pas la révolte des princes, puis l'alliance des deux Frondes instaurant une guerre civile qui va durer jusqu'en 1652.
Durant ce long conflit, Anne d'Autriche accompagne son fils dans une vie itinérante aux hasards des campagnes. Elle s'appuie sur Mazarin qu'elle soutient, y compris pendant les deux exils volontaires de ce dernier, et ceci malgré les humiliations et les pamphlets perfides qui l'atteignent personnellement.




La fin de la régence

Le 5 septembre 1651, Louis XIV atteint la majorité fixée à treize ans. Deux jours plus tard devant le Parlement, Anne d'Autriche transmet officiellement les pouvoirs régaliens à son fils qui lui répond :

"Madame, je vous remercie du soin qu'il vous a plu de prendre de mon éducation et de l'administration de mon royaume. Je vous prie de continuer à me donner vos bons avis, et je désire qu'après moi vous soyez le chef de mon Conseil"
Anne continuera à siéger auprès du roi jusqu'à la mort de Mazarin en 1661.
Malgré les attaques portées contre son intégrité et la guerre contre l’Espagne, Anne d’Autriche, avec l’appui de son cardinal-ministre, a su préserver la couronne de France pour son fils, à présent, majeur. De cet épisode, elle retient des principes qu'elle enseigne à son fils : elle incite ainsi Louis XIV à domestiquer la noblesse et à donner une grande majesté à son règne.
L’agitation terminée, les caisses vides, l’épuisement militaire, on songe, dès lors, à conclure un traité de paix avec le royaume ibérique. Cependant, les négociations traînent en longueur.
Il fallut un coup de dupe de Mazarin – faire croire à Philippe IV, roi d’Espagne, que Louis XIV allait se marier avec Marguerite de Savoie –, pour en hâter le déroulement.
Ainsi est conclu le traité des Pyrénées, le 7 novembre 1659. Ce traité prévoit, pour les grandes lignes, la fin des hostilités entre les deux royaumes et le mariage entre Louis XIV et l’Infante Marie-Thérèse contre le versement d’une dot de 500 000 écus. Presque un an après ce mariage, s’étant déroulé le 9 juin 1660, Mazarin meurt.
Cet évènement marque le point de départ du gouvernement personnel de Louis XIV et la mise à l’écart d’Anne d’Autriche des affaires du royaume. C’est ainsi qu’après avoir supporté les affres de la condition de reine et de régente,
son rôle politique ne s'arrêta pas à la majorité légale de Louis XIV en 1651, à 13 ans, mais dura tout le reste de la vie du cardinal Mazarin, après la mort duquel le roi s'empara réellement du pouvoir.



La mère

En 1661, après le décès de Mazarin, elle devient le principal soutien de la Compagnie du Saint-Sacrement, et se retire de plus en plus souvent au Val-de-Grâce, bien que toujours tenue en grande vénération par son fils.
D'ailleurs ce qui fait l'originalité de cette famille royale, c'est l'amour et l'adoration (excessifs pour des princes de cette époque) qu'ils se portent entre eux, adoration renforcée par l'épreuve de la Fronde. Si Louis garde son trône, c'est grâce à sa mère et Mazarin, il en est parfaitement conscient. Par conséquent, il leur voue une dévotion éternelle. De plus Anne, contrairement à sa belle-mère envers Louis XIII, n'accapare pas le pouvoir.
Lorsque son fils devient un homme, elle lui laisse l'entière responsabilité des affaires, avec l'aide de Mazarin. Elle n'avait pas le goût de la politique, et Louis XIV la remercia pour avoir su se retirer au bon moment.
Pourtant, elle continue à se préoccuper des mœurs de son fils aîné, et de la rapidité avec laquelle il délaisse son épouse. Il s'ensuit de grandes querelles entre Anne et Louis. Parfois, elle souffre d'être peu écoutée par le roi, qui ne vient plus prendre conseil auprès d'elle. Cet éloignement est plus du fait d'un fossé des générations , que d'un manque d'amour. Louis XIV dans la force de sa jeunesse, et en dehors des affaires, ne pense qu'aux fêtes, aux plaisirs de toutes sortes, charnels, danse, théâtre... Tandis qu'Anne sentant sa fin arriver devient très pieuse. Mais elle n'est pas que cela : elle aime aussi s'amuser, écouter la musique, apprécie la comédie quand celle-ci n'entre pas en conflit avec la religion et protège les arts. Malgré les brouilles, les liens entre Anne et ses deux fils ne cessent d'être fusionnels.
Anne, qui a toujours joui d'une bonne santé, contracte un cancer du sein à 64 ans et s'éteint le 20 janvier 1666. Le roi, qui attendait dans l'antichambre pendant l'agonie de sa mère, s'évanouit en l'apprenant.
Alors qu'un conseiller tente de réconforter Louis XIV : Ce fut une Grande Reine ! Louis répond solennellement : Non monsieur, plus qu'une Grande Reine, elle fut un Grand Roi .
Ultime et émouvant hommage d'un fils qui doit tant à sa mère.
Les contemporains expriment également leur admiration, comme Mlle de Scudéry, auteur des vers suivants :
Elle a su mépriser les caprices du sort
Regardrer sans horreur les horreurs de la mort
Affermir un grand trône et le quitter sans peine
Et pour tout dire enfin, vivre et mourir en reine


La femme.

Anne d'Autriche, est grande, belle, telle que l'ont peinte Rubens (musée du Prado) et Mignard (musée du Louvre), héroïne enfin d'Alexandre Dumas, la reine a suscité amitiés fidèles et animosités redoutables.
Louis XIII ne l'aime guère, Richelieu s'en méfie, le duc de Buckingham l'idolâtre, Mazarin, comme en témoigne sa correspondance, a toujours compté sur son indéfectible soutien, même s'il n'y eut jamais de mariage secret.
Paresseuse, peu instruite c'est un trait qu'elle partage avec nombre de membres des familles régnantes de l'époque, aussi entêtée qu'autoritaire, elle n'a plus, après la mort de son mari, qu'un souci : celui de léguer à son fils un royaume intact. Pour simplifier, disons qu'elle a eu deux carrières politiques successives. Jusqu'en 1643, elle chaperonne l'opposition, participe peu ou prou à tous les complots, comme ceux de Chalais ou de Cinq-Mars, entretient avec son frère Philippe IV une correspondance secrète qui témoigne de plus d'inconscience que de réelle trahison. Tout change avec Mazarin. Elle se laisse aveuglément guider par l'"Italien", par celui qui fut peut-être l'un des plus brillants hommes d'État du XVIIe siècle, au plus grand bénéfice de la monarchie française.
De nombreux opuscules, provenant le plus souvent des Hollandais, alors fortement hostiles à la France, affublent la Reine d'une liste impressionnante d'amants. La principale source de ces marottes est un petit livre attribué à un certain Pierre Le Noble, assez rare, imprimé à Cologne en 1692, sous ce titre: Les amours d'Anne d'Autriche, épouse de Louis XIII, avec M. le C. D. R., le véritable père de Louis XIV, roi de France; où l'on voit au long comment on s'y prit pour donner un héritier à la couronne, les ressorts qu'on fit jouer pour cela, et enfin le dénouement de cette comédie. Aucun historien sérieux ne donne crédit à ces accusations fantaisistes.
Au sujet de ces calomnies impossibles à démonter à l'époque, la science récente nous donne une réponse indiscutable : une analyse ADN vient d'être effectuée sur le crâne de Henri IV et sur le sang de Louis XVI prélevé lors de la décapitation. Les deux hommes sont bien de la même lignée. Louis XIV est donc bien le fils de Louis XIII.
On lui a prêté une intrigue amoureuse avec George Villiers de Buckingham, intrigue qui constitue une partie de la trame des Trois Mousquetaires, roman-feuilleton (1844) d'Alexandre Dumas. Mais là encore, rien ne fut jamais prouvé, en dehors des visibles assiduités de Buckingham à son égard et la grande piété de la Reine plaide plutôt pour une relation amicale ou un amour platonique. Son génie politique en tant que régente est traité dans le film de Roger Planchon, Louis, enfant roi (1992).
Dans le film de Randall Wallace, L'Homme au Masque de fer (The Man in the Iron Mask) réalisé en 1998, le réalisateur prête à Anne d'Autriche une relation plus qu'intime avec le Mousquetaire D'Artagnan sans aucune référence historique.
Dans le téléfilm La Reine et le Cardinal, diffusé en février 2009 sur France 2, Marc Rivière en fait la maîtresse du Cardinal Mazarin



La fin

En 1661, elle se retire de la scène politique et meurt cinq ans plus tard dans ce Val-de-Grâce qu'elle avait fait construire.
Anne d’Autriche s’éteint le 20 janvier 1666 à soixante-cinq ans, elle meurt au Val de Grâce.



Les dates de la vie de Anne d'Autriche
:


1615
28 novembre

Mariage de Louis XIII avec Anne d'Autriche
Conformément aux accords du traité de Fontainebleau (22 août 1612), le jeune roi de France Louis XIII épouse la fille du roi d'Espagne, Anne d'Autriche. La messe est célébrée à Bordeaux alors que les deux époux ont à peine 14 ans. 23 ans plus tard, la reine donnera naissance au premier héritier de Louis XIII, Louis XIV.

1634
18 mars

Naissance de l'écrivain français Madame de La Fayette
Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de La Fayette, est née le 18 mars 1634 à Paris. Dame d'honneur de la reine Anne d'Autriche, elle acquiert une éducation littéraire raffinée et est introduite dans les salons de Paris tels ceux de Madame de Rambouillet ou de la marquise de Plessis-Bellière. Elle écrira un premier roman anonymement, "La Princesse de Montpensier", en 1662, mais son oeuvre la plus célèbre sera "La Princesse de Clèves" publiée en 1678. On lui doit également la biographie d'Henriette d'Angleterre. Elle mourra à Paris le 25 mai 1693.


1648
13 mai

Le parlement veut réformer l’État
Le parlement de Paris, la Cour des aides et la Chambre des comptes décident de se réunir en assemblée afin de statuer sur les affaires de l’État. Chacun d’eux réagit ainsi à la politique du cardinal de Mazarin consistant à augmenter les impôts. Le mois suivant, rassemblés à la chambre Saint-Louis du Palais de justice, les représentants mettront au point une charte de vingt-sept articles afin de réformer l’État. Parmi eux, il sera question de supprimer les intendants, d’interdire l’emprisonnement d’un individu pendant plus de 24h sans être jugé et surtout, de ne lever aucun impôt qui n’ait été auparavant validé par le parlement. La régente Anne d’Autriche finira par accepter la charte sans y apposer sa signature. Elle fera plutôt arrêter le conseiller Broussel, déclenchant la Fronde parlementaire.


1648
26 août

Début de la Fronde
La régente Anne d'Autriche et Mazarin, pour réaffirmer l'autorité royale et réduire l'opposition parlementaire, font arrêter le conseiller Broussel. Ils profitent de la célébration de la victoire du prince de Condé sur l’Espagne à Lens pour agir, convaincus du soutien sans faille du général. Mais, sitôt averti, le peuple se révolte et dresse des barricades dans les rues de Paris. Mazarin fera alors libérer Broussel et la Cour ira se réfugier quelques mois à Saint-Germain-en-Laye. La Fronde parlementaire sera suivie par la Fronde des princes, toutes deux mouvements d'opposition à l'autorité royale. Les troubles dureront jusqu'en 1652.


1649
8 février

Condé assiège Paris.
Condé, de son vrai nom de Louis II de Bourbon, était un général français durant la célèbre Guerre de Trente Ans et il était un des quelques meneurs de la Fronde des Princes.
Dans un premier temps, il défend les intérêts de la cour royale, puis, il change d'attitude et se range du côté des Princes à cause d'une dispute avec le cardinal Mazarin.
C'est à partir du 8 février 1649 jusqu'en avril de la même année que Condé assiège la ville de Paris avec la Fronde des Princes, se révoltant ainsi contre les idées de Mazarin, Louis XIV et Anne D'Autriche.


1649
11 mars

Les frondeurs signent la paix de Rueil
La Fronde parlementaire s’achève avec la paix de Rueil. Les parlementaires préfèrent en effet accepter la paix plutôt que de s’opposer plus longtemps à l’armée royale, d’autant plus que la population devient quasiment incontrôlable. Par cet accord, ils obtiennent quelques bénéfices mais le peuple et les bourgeois sont mécontents. Ils espéraient en effet le départ de Mazarin qui est maintenu dans ses fonctions. La reine mère et Louis XIV ne tarderont pas à retrouver la capitale.


1649
18 août

Entrée triomphale du roi à Paris.
Alors qu'une période de tensions entre le roi Louis XIV (ainsi que ses conseillers) et les princes de France (Conti, la duchesse de Longueville, Turenne, La Rochefoucauld, la duchesse de Chevreuse, Anne de Gonzague, le duc de Beaufort, Gaston d'Orléans, la duchesse de Montpensier, le duc de Bouillon, le duc d'Elbeuf, le maréchal de la Mothe-Houdancourt etc) fait rage au milieu des années 1600, Condé (qui se ligue à l'organisation représentant les princes), envahit le Palais Royal. Ainsi, Mazarin prend la fuite, Louis XIV et Anne d'Autriche sont emprisonnés.
Toutefois, le 18 août 1649, le roi reprend sa place, et Condé se forge alors une place importante dans la Fronde.
C'est ainsi que la cour regagne le Palais Royal.


1650
18 janvier

Début de la Fronde des princes
Le prince de Condé, qui ne supporte pas le maintien de Mazarin dans ses fonctions, s’est allié aux frondeurs. Mais il est arrêté par Mazarin et la régente du royaume, Anne d'Autriche. Le frère du prisonnier, Conti, et son beau-frère, Longueville, l’accompagnent dans son infortune et sont conduits au château de Vincennes. Dans les provinces, les partisans des princes, parmi lesquels le vicomte de Turenne, se soulèvent. La seconde Fronde commence : on lui donnera le nom de "Fronde des princes". La Bourgogne, la Normandie, le Limousin, le Poitou et l'Aquitaine rallument la guerre civile. L'armée royale y mettra un terme au mois d'octobre 1652.


1651
7 septembre

Louis XIV est majeur
Au coeur de la Fronde, les tensions restent vives dans le royaume. Depuis que le prince frondeur, Condé, a été libéré, il ne songe qu'à se venger de la régente, Anne d'Autriche. Le ministre Mazarin est en Rhénanie et cette dernière tente tant bien que mal de conserver son autorité. C’est pourquoi elle attend la majorité du roi avec impatience. Ainsi, le 7 septembre, il a 13 ans et peut désormais régner. L’une des ses premières actions sera de lever une armée contre le prince de Condé, qui, de son côté, veut marcher sur Paris avec ses troupes, après avoir demandé le soutien de l’Espagne. Le roi et sa mère seront rejoints par Mazarin à Poitiers et confieront la direction des troupes royales à Turenne.


1660
2 février

Mort de Gaston de France
Gaston de France, duc d'Orléans, frère de Louis XIII et deuxième dans l'ordre de succession jusqu'à la naissance du futur Louis XIV en 1638, meurt à Blois le 2 février 1660. Cet éternel comploteur, né le 24 avril 1608, passa sa vie à tenter de renverser son frère, Richelieu ou encore Mazarin. Chef des conseils sous la régence d'Anne d'Autriche durant la minorité de son neveu, il participa même à la Fronde.


1660
5 avril

Turenne est nommé maréchal général
Le 5 avril 1660, Turenne, né le 11 septembre 1611, est nommé maréchal général par le roi de France, Louis XIV. Le vicomte, qui s'est illustré dans de très nombreuses batailles, avaient déjà été nommé maréchal de France par Anne d'Autriche en 1643. Après avoir combattu un temps aux côtés des Frondeurs, il retrouve l'armée du Roi-Soleil, et meurt frappé par un boulet de canon le 27 juillet 1675.


1666
20 janvier

Mort d'Anne d'Autriche
La reine mère, atteinte d'un cancer du sein, s'éteint au Louvre à l'âge de 65 ans. Epouse de Louis XIII et sœur de Philippe III d'Espagne, Anne d'Autriche a assuré la régence aux côtés de Mazarin pendant la minorité de son fils Louis XIV. Lorsque ce dernier monte sur le trône de France, elle se retire vivre au Val-de-Grâce. Anne d'Autriche sera inhumée à la basilique Saint-Denis.




1615 : Anne d'Autriche introduit le CHOCOLAT en France


Il faut pourtant attendre 1615 pour que le chocolat fasse une entrée remarquée en France avec l'arrivée d'Anne d'Autriche. Anne d'Autriche arrive à la cour avec une cohorte de servantes qui savent parfaitement préparer le chocolat, de quoi séduire de nombreux adeptes, d'autant qu'ils voient en lui une excentricité rare, réservée à quelques uns.
Ce n'est cependant qu'après la mort de Louis XIII en 1643, que la reine devenue régente impose son goût pour le chocolat. Son ami, allié, le Cardinal de Mazarin emploie lui même un chocolatier personnel recruté en Italie.
En 1660, est l'année où le cacao est introduit en Martinique, par une autre princesse espagnole, Marie-Thérèse d'Autriche épouse Louis XIV et belle-fille de Anne d'Autriche. On murmure que Marie-Thérése a 2 passions : le roi et... le chocolat.
Le roi pour sa part, le considère comme " un aliment qui trompe la faim mais ne remplit pas l'estomac " et tente de communiquer son aversion à la reine... en vain.
A Versailles, le chocolat devient la grande mode : on en sert tous les lundis, mercredis et jeudis dans les salons de la Cour.
Louis XIV permet au sieur David Chaillou d'ouvrir sa première boutique à Paris, où il pourra vendre une composition nommée "chocolat".
Plus tard madame de Maintenon, nouvelle épouse du roi imposera à son mari que le chocolat soit servi aux somptueuses fêtes de Marly et de Versailles. Le roi acceptera un temps puis retirera le chocolat des tables de réceptions, pour des raisons d'économie.
Pourtant, cette passion de la reine s'étend de la cour au cercle des salons aristocratiques. Il devient d'usage d'offrir des chocolatières.
On prête au chocolat de nombreuses vertus
Le chocolat est-il un plaisir ou un reconstituant ? Une gourmandise ou un médicament ? Face à la nature non encore définie de ce nouveau produit qui suscite tant d'enthousiasme et de questionnements, les opinions concernant le chocolat fluctuent grandement aux XVIIème et XVIIIème siècles, parfois même selon la mode.
La cour de France s'éprend à son tour de cette boisson : Il y a ceux qui aiment, les "chocolatphiles" et ceux qui détestent, les "chocolatphobes".
Les premiers disent qu'il soigne les maladies, les autres le redoutent.
Madame de Sévigné accuse même un jour le chocolat d'avoir rendu tout noir le nouveau né de l'une de ses amies, qui en avait beaucoup mangé lorsqu'elle était enceinte.
La correspondance fournie entre Madame de Sévigné et sa fille témoigne de l'ignorance et la passion qui l'entourent :
Extrait d'une lettre du 11 février 1671 : " Mais vous ne vous portez point bien, vous n'avez point dormi : le chocolat vous remettra. "
2 mois plus tard, le 15 avril 1671 : " Le chocolat (...) vous flatte pour un temps et puis vous allume tout d'un coup une fièvre continue qui vous conduit à la mort. "
Dans le milieu ecclésiastique, où on le consomme pendant le jeûne, il convient de définir sa nature exacte : s'il est nourriture, il est bannir ; s'il est boisson, alors le jeûne n'est pas rompu.
En 1662, le Cardinal Bracaccio apporte une réponse : " Qu'il nourrisse on ne peut le nier mais il ne s'en suit pas qu'il soit un aliment ".
Dans le milieu scientifique où la médecine balbutie encore, on se demande s'il est " chaud " ou " froid ". Cependant, un consensus apparaît peu à peu en sa faveur : la plupart des botanistes et médecins reconnaissent au chocolat des vertus digestives et des propriétés dynamisantes.
Un certain docteur Bligny en vient même à le prescrire en 1717 pour guérir le rhume, la flexion de poitrine, la diarrhée, la dysenterie et... le choléra.
En 1735, Linné nomme le cacaoyer " met des dieux"
En 1655, les Anglais prennent la Jamaïque, ce qui leur laisse de grandes plantations de cacao.
C'est en 1657 qu'ouvre à Londres la première chocolaterie. Son propriétaire, un pionnier français anonyme lance la mode, non pas comme en France, depuis les salons aristocratiques mais de façon démocratique, à l'homme de la rue. Les chocolate houses rivalisent désormais avec les cofee houses.
Les hommes politiques vont au Cocoa Tree, on va au White's siroter un chocolat et acheter ses billets de théâtre.
Les Anglais innovent : ils remplacent l'eau par de l'oeuf, du vin et parfois du lait. Ils y ajoutent parfois de la fécule pour alléger les graisses.
En 1674, ils inventent l'ancêtre du chocolat à croquer sous forme de " chocolat en boudin à l'espagnole ".
L'Allemagne, ruinée par la guerre de trente ans, reste fermée à la pénétration de produits exotiques dont le chocolat.
Au cours du 17ème siècle, les hollandais, habiles navigateurs, s'emparent du monopole commercial des espagnols sur le cacao et contrôlent le marché mondial. Rappelons qu'en 1585, au cours de la guerre entre l'Espagne et les Pays-Bas, un navire hollandais ayant pris d'assaut un navire espagnol, jeta sa cargaison de fèves de cacao par dessus bord croyant qu'il s'agissait de " crottes de biques " !
En France, ce n'est que lorsque le commerce du chocolat commence à s'intensifier et qu'il se vend à bon prix, à partir de 1681 que le fisc s'adjuge un monopole sur son négoce.
En 1693, Louis XIV crée la corporation des limonadiers. La concurrence entre ceux-ci est telle que le roi vient à en limiter le nombre.



Copie de courriers royaux de Anne d'Autriche reine de France



A messires les presidens et tresoriers generaulx de France en la generallite de Lyon (27 septembre 1624)

Original. Collection du Cte Suchtelen. Dossier 4, № 64

Verso :
A messires les presidens et tresoriers generaulx de France en la generallite de Lyon.
Mention d’une main anonyme du XVIIe s. : De la Royne du XXVIIе septembre 1624

Recto :
Messires, le Roy Monseigneur vous envoyant son edict du mois de Mars dernier portant attribution de quatre deniers a chacun des conseilleurs et receveurs generaulx provinciaux des gabelles de ce Royaume avec sa commission pour procedder a la veriffication dicelluy et m’ayant accorde les deniers qui proviendront dudit edict pour emploier au paiement de partie de plusieurs despences extxaordinaires de ma maison. J’ay bien voulu vous faire celle cy pour vous prier d’y apporter la facilite par dilligence necessaire au bien de mes affaires, vous asseurant que je recevray a plaisir par service bien agreable de vous le tesmoignage que je me promects que me donnerez en ce rencontre de votre affection, et sur ce je prie Dieu, Messires, qu’il vous tienne en sa sainte et digne garde. Escrit a Saint Germain en Laye,
le XXVIIе jour de Septembre 1624.

Signature-autographe : Anne
Secrétaire : Le Gras



A Monsieur de Cesi conseiller du Roy Monseigneur en son conseil d’Estat et son ambassadeur en Levant (13 mai 1626)

Verso
A Monsieur de Cesi conseiller du Roy Monseigneur en son conseil d’Estat et son ambassadeur en Levant
Mention d’une main anonyme du XVIIe s. : De la Royne du 13e de May 1626. Reçue ce 12e de juillet.

Recto
Monsieur de Cesi, je recois a service et plaisir si agreable de vous le soing que me serviez (?) avoir pris de la liberte du chevallier de la Fayette que je vous ay bien voulu faire celle cy pour vous dire que vous ne pouviez accroistre le contentement que j’en recois que par la continuation des dilligences dont vous avez jusques a maintenant use en cet affaire, et qu’ ainsi que vous me tesmoignez le respect que portez a ce que vous connoissez estre affectionne par moy. Je ne seray moins contente de vous faire recevoir aux occasions qui se pourront offrir pour vous par le vostres des effects de ma bonne volonte en vostre endroict, et sur ce je prie Dieu, Monsieur de Cesi, qu’il vous tienne en sa sainte et digne garde, escrit a Fontaynebleau le treizeme jour de may 1624.

Signature-autographe : Anne
Secrétaire : Le Gras
Mention d’une main anonyme du XVIIe s. :
13 may 1626, de la Reine




A mon cousin le duc de Saxe de Veymar (15 avril 1639)

Autographe. Collection des autographes étrangères. F.991. № 29

Verso
A mon cousin le duc de Saxe de Veymar.
Mention d’une main anonyme du XVIIe s. : La Reyne Anne

Recto
Моп cousin, j’ay receu la lettre que le Sr general major d’Erlach ma encores rendu de vostre part pour portant si particuliere de vostre affection que celle que je vous porte ne seroit bien satisfaicte sans 1’asseurance que je vous prie de prendre par celle cy qu’ainsi que vous participes sur tous autres aux contentements que le Roy Monseigneur et moy avons receu de la naissance de mon fils le daufin que vous me recognoistres aussy en touttes occasions plus que personne du monde et autant que vous le pouves desirer.
Votre bonne cousine,

Anne

A St. Germain en Laye ce XVе avril 1639



A
Notre tressainte Pere le Pape (10 mai 1647)

Autographe. Collection de Pierre Dubrovskiy. Aut. 35. № 29.

Verso
A Notre tressainte Pere le Pape

Recto
Tressaint pere, le Roy Monsieur mon fils envoyant a Rome le Sr marquis de Fontenay-Mareuil en qualite de son ambassadeur extraordinaire. Je n’ay pas voulu manquer de renouveler a Votre Saintete les asseurances de ma devotion inviolable envers le St. Siege, et de la passion que j’ay aussy de veoir les choses en estat que je puisse luy tesmoigner plainement combien j’honore sa personne, et ayme toute sa maison. J’espere de la prudence et bonte paternelle de Votre Saintete et mesme de la justice des instances que luy seront reinterees de la part du Roy mondit sieur et fils que je ne seray pas daventage privee de ce contentement. Votre Saintete agreera s’il luy plaist d’entendre favorablement ce que le dit Sr. ambassadeur aura l’honneur de luy dire de plus particulier la dessus, et de luy donner entiere creance, aincy que je l’en supplie de tout mon coeur, et qu’il plaise a Dieu, Tressaint pere, conserver longuement et heureusement Votre Saintete pour le gouvemement de son eglise, escril a Paris le dix.me may 1647.
Votre devote fille,

Anne.



A Monsieur Seguyer chevalier chancellier de France (20 mai 1649)

Autographe. Collection de Pierre Dubrovskiy. Aut. 35. № 30.

Verso
A Monsieur Seguyer chevalier chancellier de France
Mention d’une main anonyme du XVIIe s. : La Reine du 20е may 1649.

Recto
Monsieur le chancelier, les religieuses de l’assomption m’ayant faict representer que 1’arrest sur lequel est fonde leur translation, fut rendu au conseil d’en hault en presence du feu Roy Monseigneur, je servis bien aise d’estre aussy presente a celuy que doit intervenir sur le proces qu’elles ont au conseil pour le mesme faict, c’est pourquoy vous en surseeoirez le jugement, jusqu’a ce que je sois de retour a Paris, si cela neanmoins se peult faire sans blesser 1’interest de leur parties, cependant je prie Dieu, qu’il vous ayt, Monsieur le chancelier, en sa sainte garde, escrit a Compiegne,
le vingtieme jour de may 1649,

Anne



De la main de Denis Godefroy : Original. 20 may 1649. La Reine mande au Chancelier de surseoir jusques a son retour le jugement du proces des religieuses de l’assomption desirant de s’y trouver. Nota pour la forme d’escrire.

A Monsieur Seguyer chevalier chancelier de France (5 juin 1649)

Autographe. Collection de Pierre Dubrovskiy. Aut. 35. № 31.

Verso
A Monsieur Seguyer chevalier chancelier de France.
Mention d’une main anonyme du XVIIe s. : La Reyne du 5e juin 1649.

Recto
Monsieur le chancelier, le prevost de l’Isle qui a faict paroistre dans ces derniers mouvemens le fermete de son zele au service du Roy Monsieur mon fils, et souffert pour cette consideration la, les mauvais traittemens que vous avez seeu, m’a represente les sujects qu’il a, de desirer que ses
affaires soient tirees hors du parlement de Paris qui luy est suspect apres l’emprisonnement faict de sa personne par son ordre, et les violences qu’il a permis qu’on ayt contre luy. Je seray bien aise qu’il se trouve quelque voye du luy donner cette satisfaction, qui me semble juste, et que vous voyez quels moyens il у peut avoir d’acommoder ce qu’il demande avec l’observation de la derniere declaration du Roy, cependant je prie Dieu qu’il vous ait, Monsieur le chancelier, en sa sainte garde. Escrit a Compiegne,

le cinquieme juin 1649,
Anne



De la main de Denis Godefroy :
Original. 5 juin 1649.
La Reine mande ou Chancelier quil trouve moien de tirer du parlement de Paris les affaires du Prevost de I’lsle acause de son emprisonnement, et mauvais traitemens faits a I’autorite dudit parlement.

A Monsieur le chancelier de France (11 septembre 1659)

Original. Collection de Pierre Dubrovskiy. Aut. 35. № 32.

Verso
A Monsieur le chancelier de France.
Mention d’une main anonyme du XVIIe s. : De la Reine du XIme septembre 1659.

Recto
Monsieur le chancelier, je vous dis a mon depart de Fontenbleau. L’intention que le Roy Monsieur mon fils et moy avions que l’aumosnier de la prevoste de l’hostel qui est un augustin soit rembourse de sa charge et qu’il rentre dans son convent pour les considerations dont je vous fis part. Je vous fais encores celle cy pour vous dire la mesme chose et que vous me ferez plaisir d’en haster les expeditions et d’executer tout ce que vous m’avez promis sur cette affaire ce qu’atendant de vostre affection envers moy et de mon entremise je seray tousjours.
Votre bonne amie,

Signature autographe : Anne
A Bordeaux се ХIme septembre 1659


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Posté le : 20/01/2013 15:25
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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