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Accueil >> newbb >> Défit thème du 1 er février [Les Forums - Défis et concours]

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Défit thème du 1 er février
Plume d'Or
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Je vous propose de raconter vos pires - ou meilleures - souvenirs de vacances ou W.E.
Souvenirs. Souvenirs....

Posté le : 01/02/2014 06:28
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Re: Défit thème du 1 er février
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Vous avez dit « vacances » ?

Mon mari étant originaire du Bangladesh, j’ai finalement dû me résoudre à aller à la rencontre de ma belle-famille. Nous étions alors parents de deux garçons de quatre et deux ans. Mon époux est le deuxième d’une fratrie de onze. Moi, fille unique, j’appréhendais un peu cet afflux soudain de beaux-frères et belles-sœurs.

Nos valises donc pleines à craquer passent sous le regard suspicieux d’un agent de douane et surtout sur la balance de la compagnie aérienne.

« Trente-cinq kilos ! Vous savez que c’est vingt-huit maximum ? »
À ce moment-là, on adopte notre air de chiens battus.
« Allez, c’est bon ! »

Enfin, l’embarquement, plus tardif que prévu. Nous atterrissons à Heathrow, un aéroport tentaculaire. Juste le temps de prendre nos marmots sous les bras, on court comme des dératés. Arrivés devant la porte d’embarquement, on voit notre avions s’éloigner en semblant nous faire la nique.

Un détour vers le guichet d’information et nous nous rendons dans une petite salle bondée. Il nous faut huit longues heures pour obtenir d’autres tickets pour partir le lendemain à 6 heures. Il est maintenant 23 heures et nous tombons tous de fatigue. On nous remet un ticket d’hôtel. Dans l’entrée de celui-ci, à nouveau une file interminable. Bon, on tente le tout pour le tout. Armés de nos yeux de chiens battus (on s’est entrainés avant de partir !), on dépasse tout le monde et nous nous plantons devant un gars derrière un grand bureau de chêne.

Ça marche à nouveau et même les personnes derrière nous ont pitié. On nous remet les clés de deux chambres. Juste le temps de fermer les yeux et il est temps de reprendre la route pour l’aéroport. Un taxi pakistanais nous dépose à l’aéroport, sûrement au double du tarif normal car il n’y a aucun compteur.
Enfin, nous embarquons dans l’avion qui est censé nous mener dans la capitale bengalie. Nous sommes au bout de l’avion, classe éco oblige. Bon ce n’est pas la soute, mais presque !
L’avion entame enfin sa lente descente vers Dacca et je jette un œil par le hublot. S’offre alors à ma vue un paysage totalement inconnu : des cocotiers, des routes de terre rougeâtre, de grandes étendues d’eau puis une ville au bâti vétuste, serré et parfois délabré. Je suis très loin de ce que je côtoie depuis mon enfance, je perds tous mes repères.

Nous suivons les autres voyageurs jusqu’à des guichets archaïques où des hommes à moustache nous font compléter des questionnaires. Direction ensuite vers les ceintures qui vomissent des bagages ficelés, des valises en skaï des années 70, et même des rouleaux de couvertures multicolores. Nous parvenons à retrouver une de nos valises mais pas les trois autres. Après une nouvelle attente, dénotant la performance plus que médiocre du bagagiste local, mon mari remplit divers formulaires au bureau des réclamations. Il nous faudra patienter quelques jours pour récupérer nos biens, et notamment les couches du petit.

À la sortie de l’aéroport, des bras s’agitent à notre adresse et les personnes vues sur des photos deviennent enfin réelles. Un de mes nombreux beaux-frères s’approche de nous. Grandes embrassades fraternelles. Mon beau-frère ne me serre même pas la main, mais me baragouine quelques mots dans un anglais hésitant. Un échange de sourires gênés et nous nous dirigeons vers la sortie. Dès les portes vitrées et salies, dépassées, je suis assaillie par une chaleur qui me fait me transformer rapidement en poupée dégoulinante. La moiteur de l’air transporte une odeur de terre, d’épices, de nature et de pollution.

Nous apercevons la camionnette de location, parquée devant le bâtiment, sûrement la plus pourrie du village. Nos bagages enfournés sans grand ménagement dans le coffre par le chauffeur, aussi de location, nous nous engouffrons dans le véhicule qui a eu le temps de se transformer en cocotte minute. Nous ouvrons rapidement les fenêtres, du moins celles qui le permettent encore, afin de profiter de quelques mouvements d’air qui se créent quand la voiture parvient à atteindre plus de dix kilomètres heure ; ce qui n’est pas chose aisée étant donné le grouillement de population devant nos roues.

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Les routes sont encombrées de toutes sortes de véhicules : voitures privées ou taxis avec pare-chocs latéraux renforcés, rickshaws (sorte de pousses-pousses avec un vélo), bicyclettes qui, chez nous, seraient déjà croupissantes dans une décharge, et, au milieu de tout cela, des piétons risquant leur vie pour traverser la chaussée. Nos oreilles sont assaillies par la cacophonie ambiante mêlant sonnettes, klaxons et cris.
Lors d’une accélération un peu trop appuyée, le coffre s’ouvre brusquement et nos bagages à main ainsi que notre unique valise se font littéralement la malle. Ils atterrissent lourdement sur la route de terre et de pierres, comme semées par un Petit Poucet malicieux. Notre cri alerte le chauffeur qui s’empresse d’aller récupérer nos biens avant qu’ils n’attirent la convoitise des passants.

C’est alors qu’une dame avec une petite fille famélique dans les bras s’approche de la porte ouverte et s’adresse à moi avec une petite voix geignarde ne tendant la main. Je ne comprends pas un traitre mot de son laïus mais j’en perçois le sens profond. Voyant mon teint blafard, jurant au milieu de celui des autochtones bronzés, elle a compris mon origine lointaine, me procurant une réputation de grande richesse. Au retour des hommes, un billet froissé est précipitamment glissé dans sa main fripée et elle est repoussée sans ménagement vers le trottoir couvert de déchets.
Le soir tombe peu à peu. Notre fils aîné, âgé de quatre ans, sort enfin de son mutisme et nous questionne :

« C’est bientôt la nuit. On rentre à la maison ? »

Là, on lui rappelle doucement que l’on compte rester ici deux semaines et il fond en larmes. Mon cœur de Maman se serre en me demandant « Dans quelle galère les ai-je emmenés ? »
Après de longues heures d’un voyage chaotique, nous suivons, à pied, nos guides et arrivons dans une sorte de cour en terre battue, entourée de diverses habitations faites de bois et de tôle ondulée.

Là, plusieurs femmes fondent sur moi comme des rapaces sur leur proie. Après un rapide salut, elles m’entraînent dans une maison et ferment toutes les portes. Mon mari me lance : « Laisse-toi faire ! »

Je suis prise en otage par toutes ces femmes basanées. Mon avantage est qu’elles sont toutes plus petites que moi. Je comprends que je dois me déshabiller, et surtout me déparer de mon pantalon, vêtement réservé ici à la gente masculine. Je suis en petite culotte devant de parfaites inconnues qui piaillent.
Après un long débat houleux, elles m’enfilent une blouse courte et serrée, puis on me passe par la tête une jupe longue qui s’attache à l’aide d’une fine ceinture de coton que les femmes serrent énergiquement autour de ma taille à me couper la circulation des jambes. Deuxième étape : l’emballage dans une longue étoffe soyeuse de couleur sombre. La technique me semble compliquée et issue de traditions ancestrales. Plein de petites mains peaufinent ma tenue à l’aide d’épingles de sûreté. Très heureuses du résultat, elles me libèrent enfin.

Je descends l’escalier de terre menant à la courée. Ce n’est pas le moment de prendre une gamelle car j’ai l’impression que tout le village a débarqué pour venir me voir … moi, la femme blanche, la bête curieuse, à l’instar du Yeti ou du serpent à deux têtes.
Mon mari sert d’interprète car très peu parlent anglais et moi je ne maîtrise aucunement le dialecte local. Une femme s’approche très près de moi et plonge son regard dans le mien avant de demander si la couleur de mes yeux, bleus en l’occurrence, est naturelle. J’aimerais tant lui répondre : « Ils étaient livrés en option à l’origine, deux pour le prix d’un, j’ai sauté sur l’occasion. »

Exténués, on nous emmène dans notre chambre qui comporte un grand lit de trois personnes (oui, ça existe là-bas) qui servira pour nous quatre. Il s’agit du lit des mes beaux-parents qui devront se contenter de la couche dure de la réserve de pommes de terre.

Nous sommes en janvier et le froid tombe avec la nuit. Les habitations n’ayant aucune isolation et le chauffage étant un concept inexistant, nous sommes donc heureux de nous blottir les uns contre les autres, tous habillés car ici personne ne porte de pyjama et les nôtres sont perdus quelque part dans un aéroport entre Londres et Dacca.

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Posté le : 02/02/2014 15:51
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Re: Défit thème du 1 er février
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Merci Couscous,
Il me semble que tu as déjà écrit sur ses vacances, mais je ne retrouve aucun texte, je n'ai qu'une envie, connaître la suite !!

Posté le : 02/02/2014 16:36
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Re: Défit thème du 1 er février
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Oui, en effet. J'avais évoqué un tout petit épisode. Mon texte initial était beaucoup plus long mais j'ai dû l'élaguer pour le forum.

Il faut que je m'attèle à la suite.

Merci

Couscous

Posté le : 02/02/2014 17:01
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Re: Défit thème du 1 er février
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Quelle épopée Coucous !! La suite please !!!

Mon souvenir est beaucoup moins exotique :

Souvenirs de vacances
J’ai une petite sœur !!!! Elle est toute petite, je ne la vois pas beaucoup, elle est soit dans les bras de ma mère, soit dans son berceau, ou bien dans son landau. Elle est toujours emmitouflée dans des couvertures et des langes, forcément elle est née l’hiver donc elle est toujours malade, ma mère a peur qu’elle ne meurt. Moi je suis née l’été, je suis solide !
- Elle a encore une rhino pharyngite, elle ne mange rien !
Moi j’ai bon appétit, et je suis en bonne santé ! Mais moi on ne me regarde pas.
- Quel joli bébé, elle ressemble à sa mère, guili guili !
Moi je ressemble à mon père, il est gros et il pique quand on l’embrasse.

Un jour, une lettre arrive de Bretagne.

Chère Janine,
Mon petit garçon s’ennuie, si tu veux tu peux m’envoyer ta fille en vacances cet été. Notre sœur Lucienne peut passer par Le Havre et nous la ramener. La petite pourra rentrer avec toi quand tu viendras passer quelques jours chez nous avec le bébé.
Je t’embrasse,
Madeleine

Quelle bonne idée, je vais pouvoir jouer avec un copain et ne pas rester à attendre que Miss l’ange se réveille, boive son biberon et fasse son rot.
- Oh elle a souri, regardez comme elle est mignonne !
Il est temps que je parte d’ici.

Un jour, on frappe à la porte, une dame et un monsieur arrivent avec deux très très grands enfants. Le garçon a l’air gentil mais il est beaucoup plus vieux que moi, il doit avoir douze ans et moi quatre, pour jouer ça va être compliqué.
- Alors on t’emmène tu es contente ?
Lucienne est ma tante, elle a la même voix que ma mère mais elle est beaucoup mieux habillée. Je ne sais pas quoi répondre, je ne sais pas si je suis contente, et je ne sais pas si j’ai envie d’aller en vacances avec eux. D’abord c’est quoi les vacances ? C’est quand il n’y a pas d’école, je suis déjà en vacances !

Le lendemain nous partons en voiture. Ils doivent être riches parce qu’ils ont une voiture. Mes parents n’en ont pas. Mon oncle Henri est très énervé, les deux grands se chamaillent.
A peine sommes-nous partis que nous nous arrêtons pour manger dans un restaurant.
- Alors tu as bien dormi ? Tu as piqué un sacré roupillon !

Ca amuse beaucoup mon cousin Riton, il a des fossettes au milieu des joues quand il rit, comme moi, et comme sa sœur, nous sommes de la même famille !
Je ne suis jamais allée au restaurant, il y a des tables avec de jolies nappes à carreaux et des chaises en bois.
- Qu’est-ce que tu as prévu à manger ? Demande mon oncle.
Ma tante a l’air très ennuyée.
- Je crois que le poulet est resté chez Janine dans le frigo.

- Comment ! On n’a rien à manger, je conduis, je suis fatigué et il n’y a rien à manger ! Tu es une bonne à rien, ce n’est pas possible !
Tata Lulu qui est très gentille, est très embarrassée. Nous sommes dans un restaurant où « on peut apporter son manger », sauf que nous on l’a oublié dans le frigo… Mon oncle n’a pas l’air très gentil, j’espère que ceux chez qui je vais sont plus gentils que lui.
Le restaurateur nous amène du poulet et des frites, tout est très bon, mais mon oncle n’arrête pas de dire que ça va coûter cher, alors je n’ose pas toucher à mon assiette.
- Et en plus elle n’a rien mangé ! Un plat acheté pour rien !
Les adultes ne sont jamais contents.
Après des heures en voiture, et plusieurs arrêts pipi et vomi qui ont encore énervé tonton Henri, nous arrivons à Lamballe en Bretagne.
La maison où habite ma tata Madeleine est très grande, elle est partagée en appartements. Plusieurs familles de gendarmes habitent là, il y a un très grand jardin autour, c’est la campagne, j’adore !
Par contre j’ai un peu peur de rencontrer mon oncle, si je fais une bêtise il va peut-être me mettre en prison, et s’il est aussi méchant qu’Henri…

Un garçon de mon âge s’approche.
- Dis bonjour à ta cousine, ne sois pas timide !
Le courant passe tout de suite, il est habillé en cowboy comme dans les films. Il me tend un chapeau à larges bords, et nous partons en courant nous amuser.

Pendant deux mois j’ai appris ce que voulait dire le mot « vacances ». Nous partions le matin dès huit heures et excepté au moment des repas, nous ne rentrions jamais dans la maison. Il m’a montré comment attraper les limaces, j’ai vu ma tante tuer et dépecer un lapin. J’ai fait de la voiture à pédale, et j’ai fait un tas de bêtises dont personne ne s’apercevait, puisque personne ne nous surveillait.

Un jour, ma mère est arrivée avec ma petite sœur qui était toujours un bébé :
- Tu vas la trouver changée !
Et bien non, elle ne marche pas et ne parle toujours pas ; J’ai su que ce merveilleux moment allait bientôt prendre fin, que j’allais retourner dans le petit appartement sombre à l’atmosphère irrespirable.

Le retour au Havre se fit en taxi breton. C’est un taxi que les marins prennent pour embarquer au port ou pour rentrer au pays. Il m’a fallu quelques jours pour me réhabituer à la vie citadine. La rentrée approchait, la pluie était de plus en plus fréquente. J’étais bien aussi finalement avec ma mère et ce petit bébé qu’il me tardait de voir grandir pour jouer aux cowboys. L’année prochaine je retournerai en Bretagne c’est sûr !
FB arielleffe

Posté le : 04/02/2014 08:22
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Re: Défit thème du 1 er février
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Très belle évocation d'un souvenir touchant. Cette petite fille, je pense qu'on l'a déjà croisée dans quelques unes des tes histoires !
Merci pour ce beau partage !

Couscous

Posté le : 04/02/2014 12:42
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Re: Défit thème du 1 er février
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A force de voir, par la fenêtre du train ou du bus m'emmenant au boulot, des gens vivre en vacances, j'avais commencé à me dire qu'après tout, ce n'était écrit nulle part que je ne pouvais pas en prendre, moi aussi..
Vous ne pouvez pas vous imaginer comme c'est démoralisant, alors que vous roulez vers une cimenterie d'un beau gris uniforme, en plein été, de longer la mer au mois de juillet.
La côte Bleue, de Marseille à Martigues, en passant par Carro, Carry-le rouet, Sausset-les-Pins, La Couronne et toutes les petites calanques que je voyais défiler , en bas de la voie ferrée, est vraiment un endroit idéal pour les vacances. Pas en passant pour aller au boulot.
Je voyais des gens sortir de leur tente en s'étirant, d'autres déjà installés sous un arbre,prenant leur petit-déjeuner ou d'autres encore en train de barboter dans la mer.
Je me disais toujours que, moi aussi, je passerai un jour des vacances au soleil, comme eux. Je ne savais pas quand, mais je le ferai.

Le temps avait passé . J'avais deux petites filles de deux ans et cinq ans.
Ma situation s'était améliorée dans la mesure où je ne manquais jamais de travail et que je disposais maintenant d'une voiture de fonction que je pouvais utiliser à ma guise. C'était l'époque durant laquelle il était possible de travailler de jour, de nuit, dimanches et jours de fêtes; autant qu'on le pouvait, ce qui permettait de vivre décemment. C'était ce que je faisais.
Le coup de tête, vous connaissez ? Je suis un homme à avoir des coups de tête, ce qui me vaut parfois des surprises.
Alors que j'étais loin d'y penser un quart d'heure auparavant, je me suis retrouvé, dans un magasin Trigano, en train de désigner du doigt tout ce que je voyais. Je n'en revenais pas moi-même ! Tout, je voulais tout. Le vendeur, ayant vu la bonne affaire, me signalait ce qui n'était pas sous mes yeux Ça allait de la petite cuillère au réchaud à gaz en passant par les matelas pneumatiques, table chaises, fauteuils . Tout. Et j'avais toujours l'impression qu'il manquait quelque chose.. Grande tente ' deux chambres avec séjour'. Pour bibi.Jusqu'au moment où je me suis senti désemparé lorsque je me suis aperçu que je ne pouvais plus acheter quoi que ce soit : j'avais tout.
Bien sur que c'était au-dessus de mes moyens ! Le vendeur, finaud, me proposa un mode de paiement qui ne pouvait que me convenir et m'aida à charger mon véhicule et ma galerie de tout mon matèriel tout neuf.
Petite parenthèse en passant pour vous dire que l'année suivante, je me retrouvais de la même façon en train de remorquer un bateau " Tabur IV " avec moteur et équipement, avant même d'avoir compris ce qui m'arrivait. Elle est pas belle, la vie ?

Bon. J'avais mon matériel, maintenant, fallait s'en servir Là, j'étais coincé : bien obligé de prendre les vacances que je refusais avec obstination depuis tant de temps.
Je suis aussi un velléitaire: mes vacances, je les ai voulu tout de suite. Des fois, je m'agace..
Autre parenthèse : Sans avoir prémédité quoi que ce soit, un Vendredi soir, je suis rentré à la maison pour passer, enfin un vrai week-end dans mes pantoufles...et le samedi, au petit matin, nous faisions notre entrée dans Versailles endormi...Je me suis calmé, mais il fut un temps où il fallait avoir envie de me suivre. Idem pour notre balade du samedi après-midi au centre commercial des Milles, près d'Aix. Le soir, on mangeait dans une petite auberge paumée, dans les montagnes, au dessus de Gênes, en Italie. Non..J'ai même pas honte.
En attendant, j'avais tout mon matériel de camping qui vibrait d'impatience dans mon entrée. J'avais déjà tout essayé, je comptais bien m'en servir !
Je crois que mon employeur ( un ami ) a été aussi surpris que moi de me voir partir en congé dans l'heure qui a suivi l'expression de mes intentions.
Et c'est ainsi que, très tôt le lendemain matin, la voiture chargée et surchargée de tout mon beau matériel, ma petite famille essayant de réaliser ce qui lui arrivait, je me mis au volant pour prendre la route vers de nouvelles aventures. Où ça ? Alors là ! fallait pas encore me le demander. On prenait la route, quoi...
Ce qui me rappelle qu'une autre fois, plus tard, partant pour le Limousin, nous nous sommes retrouvés près de Barcelonne en train de manger une paella. Oui.Bon...

" Le soleil, la route, le ciel et le grand vent, ma pipe et mon bandonéon !..."
Chacun de nous chantait ou gazouillait, selon ses moyens. Il faisait un temps splendide, un vrai temps de vacances et, cette fois-ci, il était aussi pour moi !
Sur la route avec ma petite famille, ne sachant pas où nous allions, chaque kilomètre était un début de vacances.
En fin de matinée, ayant traversé Avignon. Passé le pont de l'Europe, nous avons trouvé un petit bosquet de verdure pour inaugurer notre table pliante et nos chaises.Nous mangions dans la nature, et nous allons le faire tous les jours pendant quelques temps.
Comme nous étions sur la route de Bagnoles/Cèze, il n'y avait aucune raison pour faire demi-tour. Alors nous nous sommes retrouvés à Bagnoles/Cèze. La Cèze, c'est une rivière. Nous avons pris la route qui la longe et, de suite, j'ai senti que ce serait quelque part au bord de cette rivière que nous nous installerions. J'ai eu raison de me faire confiance. Goudargues est un petit village charmant.Après quelques kilomètres durant lesquels j'étais tenté , sans cesse, de m'arrêter pour nous installer, j'ai trouvé l'endroit idéal: une petite plage au bord de la rivière, entourée de buissons.
Certains seront sans doute surpris que ce ne soit pas dans un camping que je me suis arrêté. Le camping sauvage était encore toléré, à cette époque, ce qui permettait de choisir sur un coup de cœur
La griserie de l'aventure ne m'empêcha pas de monter la tente en veillant bien à ce que la chambre enfants soit un peu enfoncée dans les bosquets, donc inaccessible, de l'extérieur, la nuit..
Ça y était ! il était là, tout installé, mon petit matériel !

La première nuit a été pratiquement blanche, pour moi. J'avais l'oreille aux aguets et le moindre craquement me faisait sortir de la tente, carabine en main.
Un bruit de branches...Je suis sorti en vitesse. Pour voir, dans les fourrés, sous un mauvais clair de lune, deux yeux blanchâtres qui me fixaient, sans bouger.
J'ai braqué mon arme et j'ai attendu que la bête se décide.J'ai attendu longtemps et puis j'en ai eu marre. Je me suis approché lentement, le doigt sur la gâchette, trèèès lentement...Jusqu'à la boite de conserve qu attrapait la faible lueur de la lune , dans un semblant de regard entre quatre zieux.

Ah les belles vacances que nous avons passés, au bord de la Cèze ! les baignades, avec mes deux filles collées à moi comme des arapèdes, une sur le ventre, une sur le dos. Les dévalades de cascades dans le courant qui nous entraînaient à vive allure, le bruit de l'eau couvert par les lamentations de mon épouse qui n'appréciait pas notre témérité et qui nous le criait bien fort.

Nous avons eu l'occasion depuis, assez souvent, d'y retourner pour de courts séjours. La dernière fois, c'était il y a quelques années.
Nous avons eu bien du mal à reconnaître les lieux .Des professionnels des vacances s'en étaient occupé...



Posté le : 04/02/2014 21:02
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Re: Défit thème du 1 er février
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Ça, Couscous, c'est ce qu'on peut appeler du dépaysement ! Passer du sarrau au sari, le temps d'un coup d'aile ...
Histoire colorée, parfumée, au sein d'une nouvelle famille qui, somme toute, t'as plutôt bien accueillie.
T'as au moins cinq mètres de robe, là. De quoi faire des mini-jupes pour tout un couvent !
Tu nous a fait voyager un peu, nous aussi.
Merci et bises de Bacchus

Posté le : 04/02/2014 21:18
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Re: Défit thème du 1 er février
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Ah Arielleffe, les adultes ne sauront jamais tout ce qui se déroule dans une tête d'enfant. Sauf ceux, peut-être, qui, comme toi et moi, peuvent se rappeler tout ce qui a défilé dans la leur.
Merci pour le petit voyage dans un passé, si lointain et pourtant si proche.
Bises Bacchus

Posté le : 04/02/2014 21:24
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Re: Défit thème du 1 er février
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Une jolie évocation. Des vacances sur un coup de tête ! Quelque chose d'inconcevable pour moi pour qui tout doit être préparé minutieusement, avec timing et tout le tralala !

Cela fait de beaux souvenirs pour toute ta famille.

Merci pour le partage Bacchus

Couscous

Posté le : 05/02/2014 07:25
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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