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Poèmes confirmés : La douleur de l'oubli
Publié par ironik le 11-09-2012 15:00:00 ( 1181 lectures ) Articles du même auteur



Sous la pâle lueur d'une flamme en déclin,
Tristement agitée par les autans gélides,
Face au chevalet brut, face au vide opalin,
Se dresse un malheureux, un peintre sous l'égide

De ses tourments criards. Et son cœur éperdu
Souhaite pouvoir chanter sur le lin de la toile
Sa Lenore perdue,
Ces traits qui provoquaient la pâleur des étoiles.

Rien n'était beau comme elle, et pourtant elle est morte
Et son corps gît lointain, dans les mers méconnues,
Et son âme est éteinte, en les sombres cohortes
Des ombres trépassées au lignage inconnu.

Ce soir veut-il la peindre et ainsi l'honorer,
Quoique soient bien tenus les moyens de cet homme:
Des éparses couleurs, un crin détérioré,
Quelque peu de génie et voilà tout en somme.

Et son pinceau se tient sous le feu déclinant,
Cette unique lueur dans la nuit qui s'avance.
De son agile dextre aux longs doigts élégants,
Il saisit l'instrument, prince de sa souffrance,

De sa blanche senestre au poignet résolu,
Il s'empare bientôt de sa faible palette.
Qu'elle est pauvre en couleurs. Et pourtant l'éperdu
Célèbre brillamment sa douce amie portraite.

Comme la forte nef fend les flots de regrets,
Sur toile l'outil vélocement s'élance
Et le blanc se colore et le blanc disparaît,
Et vacille le feu dans la nuit qui s'avance.

Et le temps qui passait vit les traits se tracer :
D'abord la blanche main, sa finesse insolente,
Puis son bras rafiné, ce beau membre élancé,
L'épaule enfin est peinte, aux courbes indolentes.

Sa douce peau laiteuse est habillée de soie,
Aux teintes de grenat et à celles de sang,
L'étoffe des seigneurs et puis celle des rois,
Ce tissu usité qu'elle aimait tellement.

Au menton se suspend le crin pris de dépit :
La mémoire s'estompe ainsi que son essence.
Il pleure de douleur, de celle de l'oubli,
Son visage est couvert par la nuit qui s'avance.

Voilà le temps qui passe,
Le temps qui tout efface.

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Bacchus
Posté le: 11-09-2012 16:33  Mis à jour: 11-09-2012 16:33
Modérateur
Inscrit le: 03-05-2012
De: Corse
Contributions: 1186
 Re: La douleur de l'oubli
Beau texte, bien construit et sensible. J'aime et j'apprécie son évolution
Salutations Bacchus
Loriane
Posté le: 14-09-2012 18:59  Mis à jour: 14-09-2012 18:59
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9499
 Re: La douleur de l'oubli
Avec Ironik voyage dans le temps assuré
J'aime ... beaucoup
Citation :
Au menton se suspend le crin pris de dépit :
La mémoire s'estompe ainsi que son essence.
Il pleure de douleur, de celle de l'oubli,
Son visage est couvert par la nuit qui s'avance.

Que dis-je j'adore
Merci
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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