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Nouvelles confirmées : L'arrivant XXVII
Publié par Loriane le 10-09-2012 22:30:00 ( 1281 lectures ) Articles du même auteur
Nouvelles confirmées



Le bateau entrait dans le port entouré de bonitiers qui revenaient à quai décharger leur travail de l'après-midi.
Ils avaient pêché entre les deux îles et les éternelles mouettes criaient en tournant autour de la petite armada de bateaux blancs.
Ce retour de pêche était joyeux et sentait la fin du jour. Il ne restait aux pécheurs que moins d'une heure pour vider leur bateau et commencer à réparer les filets. J'avais assisté souvent à cette opération de raccommodage et la fine dextérité avec laquelle ces hommes puissants et musclés maniaient la navette de bois entre les mailles déchirées était un petit miracle.
"Maman, j'ai soif "
"La bouteille est dans le coffre, va chercher tes frères et soeurs et commencez à descendre dans la voiture"
Clotilde s'engagea immédiatement dans l'escalier descendant dans la cale.
" OH! Oh !! Clotilde, je t'ai dit d'aller chercher tes frères et soeurs"
"Mais je sais pas où ils sont"
" Ben tu cherches on est pas sur le "France""
Lorsque JF et moi nous installâmes dans la voiture tous nos enfants étaient assis et buvaient chacun à leur tour au goulot de la bouteille. La salade de microbes était familiale.
Nous roulions plus calmement qu'au départ et soudain JF arrêta la voiture sur le quai d'honneur.
"qu'est-ce que tu fais ?"
"Je vais acheter un billet de loterie, j'arrive"
On trouvait partout en ville, ces petites cabanes de marchands de billets de loteries, les tahitiens étaient des joueurs acharnés et achetaient en nombre le rêve de la fortune à venir.
Je commençai à sentir la fatigue et je regardai en rêvant le ciel bleu, je passai en mémoire toutes les choses à faire, les mille détails à régler pour cette dernière semaine d'école, pour l'arrivée des deux grands-mères et pour notre voyage dans les îles.
En fait il fallait admettre qu'il était mieux que Gaston soit placé, mais je devais admettre aussi que ce chien incroyable avait fait sa place dans ma tête, et je crois qu'il avait pris également une place dans mon coeur, bien que je me sois toujours interdit de le caresser ou de lui donner de faux espoirs par la moindre preuve d'affection. En définitive du train où allaient les choses, cette histoire ressemblait de plus en plus à un combat entre JF et lui.
Lorsque nous reprîmes la route de Pamataï, la nuit tombait, en quelques dix minutes, la lumière déclina, le ciel s'estompa, quelques lampadaires commençaient à s'éclairer. La lune apparut en un croissant couché sur le dos et la croix du sud, commençait de se dessiner juste au dessus. La constellation et l'astre venait de se retrouver pour une jolie nuit tropicale ensemble. Quelque part la musique des toere et des puha résonnait en rythme, un coq comique et décalé chanta, Tahiti respirait.
La voiture à peine garée, Rodolphe était dehors et secouait la grille trop haute pour lui et qu'il ne pouvait ouvrir tout seul.
"Attends, calme, calme, frangin, on arrive, y 'a pas le feu !"
Marcel assis sur son derrière, ombre immobile, silhouette fauve, attendait, malgré tout dans la lumière du jour déclin on distinguait encore sa longue queue qui s'agitait de plaisir.
Pendant que je prenais les sacs, Mathias ouvrit la grille, Rodolphe se précipita sur le chien et le serra dans ses bras.
"Tu t'ennuies tout seul, pauvre Marcel, faut pas être triste Gaston va bientôt revenir "
"Rodolphe !!!!"
Tous les enfants avaient crié en même temps. JF s'interrompit net et sortit sa tête du coffre de la voiture où il était en train de ramasser nos derniers coquillages échappés de leur sac.|
" Bon !! ça suffit ! maintenant Rodolphe tu arrêtes avec ça, c'est bien compris ? Gaston n'habite plus ici, plus JAMAIS, tu as compris ? ...Répète : OUI PAPA! GASTON EST PARTI ! RÉPÈTE ! "
JF avait crié les derniers mots.
Rodolphe le regarda sans répondre, il ouvrit grand la bouche et émis immédiatement un cri aiguë de sirène, un ululement bien long et modulé, suivit de gros sanglots.
Il se précipita dans mes jambes et je montai les marches avec mon poids lourd dans les bras.
"C'est ça console le !"
Bon, dans ces cas là, rien ne vaut le silence, l'attente, et pour paravent la sage philosophie des trois singes : j'ai rien vu, rien entendu, j'ai rien à dire.|
Les deux grands et les trois petits battirent en retraite dans leurs chambres et je m'occupai du dîner.
JF avait visiblement décidé de bien faire la gueule, et nous ignorait complètement, il avait allumé la télé et disparaissait derrière le siège du canapé.
"Maman on peut regarder la télé ce soir, il repasse le film de la planète des singes, on avait pas pu le regarder"
" Ah oui je me souviens c'était après Noël, il pleuvait, bon d'accord"
Il pleuvait, oui, c'était la saison des pluies. La saison des pluies à Tahiti, c'est le ciel gris, avec une montagne de nuages, là, juste au dessus des oreilles. C'est déjà, au début, pour commencer deux ou trois semaines de pluies jours et nuits sans discontinuer, suivies de deux à trois semaines de pluies alternées avec des éclaircies, mais qui n'apportent aucun soulagement tant la chaleur est moite et étouffante, avec un degré d'hygrométrie proche des cent pour cent. En saison des pluies nous vivions dans un nuage aussi le retour, à la saison sèche, des maraamus, ses tendres alizés du sud-Est qui purifiaient le ciel était -il un véritable bonheur, un bien être paradisiaque.
Mais la saison des pluies c'était surtout et avant tout, une pluie, comme un "Farani" ( un français)n'en avait jamais vu et surtout jamais entendu. Un déluge, comme des tombereaux d'eau qui nous tombent dessus en faisant un tonnerre d'enfer, un bruit si violent sur les toits de tôles qu'il interdisait toutes conversations, toute écoute de la télé. Il ne restait dans ces moments qu'à tourner le bouton, pour aller lire ou se contenter des images. Pour qui trouve que la tôle n'est guère esthétique, il faut vite comprendre qu'aucune de nos tuiles, qu'elles soient de Provence ou mécaniques ne sauraient résister à de telle masse d'eau déversée en plus sur un rythme rapide et si brutal.
Clotilde, me regardait attendant sa réponse.
" Regardez si vous voulez, ce soir nous ne serons pas dérangés ni par le bruit de la pluie, ni par celui des conversations, je crois qu'il y aura du silence "
Mes sarcasmes n'étaient pas très malins mais je suis ainsi, je n'avais pas su résister à un peu de moquerie, un peu d'humour et puis cela me permettait de m'exprimer un peu.
Le repas fut vite prêt, JF et les deux grands regardaient la télé et Rodolphe s'était endormi assis à table, la tête presque dans l'assiette.
J'appelais les trois petits, mais en vain, agacée j'allai dans leur chambre.
Nathalie assise sur le lit de son frère, regardait en rigolant les deux garçons nus comme des vers. Florent prenait des mains de Nicolas le zizi en bois du grand tiki Marquisien qui se trouvait dans le couloir, et il le plaçait à côté du sien pour comparer les tailles, ils étaient tous les deux hilares.
Et voilà ça commence ! me disais-je. C'est comme ça, pourquoi devraient-ils échapper à toutes ces idioties ?
" C'est très amusant, mais allez remettre ce zizi sur la statue et venez manger"
"Maman, papa ? il a un zizi grand comme ça aussi ?"
"Tu lui demanderas, mais un autre jour, si tu veux bien"
"Tu l'as jamais vu ?!!!"
" Mais qu'est-ce qu'ils sont bêtes, oh ! la ! la !!"
Nathalie n'avait pu se taire, elle était bien contente de se moquer de ses frères, mais ils n'y prêtèrent pas d'attention trop occupés qu'ils étaient déjà, à mesurer et comparer leurs sexes.
"Maman pourquoi les tahitiens ont un si grand zizi, regarde le mien il est tout petit à côté, et celui de Nicolas aussi"
"Mais ce n'est pas la vraie taille bonhomme, le sculpteur à exagéré parce qu'il faut que le zizi arrive dans l'eau"
"quoi ?? "
"Bon je croyais que je vous avais déjà expliqué, les tikis polynésiens se mettaient à la proue , à l'avant des pirogues des pêcheurs pour que le zizi rentre dans l'eau, fende la vague et comme ça ensemence la mer, la rende fertile pour qu'il y ait beaucoup de poissons."
"ensemence ? et fertile ça veut dire quoi ?"
"Ça veut dire faire des bébés !!"
Nathalie était intervenue vive comme l'éclair, elle avait haussait les épaules en soupirant prenant un air désespéré, elle montrait sa science avec supériorité, dédaigneuse et souveraine du haut de ses deux ans et demi de plus, elle répondait à ses frères avec agacement comme elle le ferait pour deux idiots.
"Oh, ça va madame la professeur, pis, tu dis n'importe quoi d'abord, c'est même pas des bébés, c'est des poissons, elle a dit maman"
"Qu'est-ce qu'ils sont bêtes ceux là, c'est les plus bêtes !!"
J'étais assez de son avis, surtout quand je me rappelais que quelques jours plus tôt ils regardaient un film porno chez Rodolphe, ils n'en avaient visiblement pas tirer beaucoup d'éclaircissements sur la sexualité, il est certain qu'il faudrait revenir sur le sujet.
"Bon, Nathalie, d'abord, "ceux là" ce sont tes frères, et le cours d'éducation sexuelle reprendra après manger, allez remettre le zizi à sa place, d'ailleurs je vais le coller, ça évitera que vous jouiez avec, et puis les garçons ne vous inquiétez pas , papa et moi on vous a fait des zizis qui vont très bien, à table "

Loriane Lydia Maleville

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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