Un vieux train / Poème de Behzet Hassine .
Vieux train sur des rails rouillés , encore agrippé ;
Devant le hangar d’une gare , abandonné .
Vexé de voir ses frères entrer et partir sans pause,
Pressés , chargés de personnes et de tas de choses
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Inquiet que les passagers ne caressent ses chaises ;
Les pieds qui , jadis , le piétinaient fort , se taisent.
On le cherchait , on questionnait le chef de gare
De sa place , on courait de peur d’un retard .
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Alors , ll fonctionnait son alarme effrayante
Et de suite , tous se plongeaient dans son enceinte ,
Telle une mère retrouve ses enfants
Après une bourrasque ou bien mauvais temps.
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Dans le fracas de la station lequel s’entend
Comme un insupportable emmerdement ,
Il songe aux longues listes de charmants couples
Qui se sont connus sur ses planches , plaisir double.
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C’était moi , dit , témoin des amoureux , le long
Des voyages , je les divertissais selon
Les lieux : des forêts, des monts , de beaux paysages ,
Ainsi que des fermes , d’animaux , des vestiges
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Combien d’étudiant, de soldat, d’enfant , d’adulte
J’ai transportés , dans les prés , les vallées abruptes ?
Combien d’anecdote j’ai entendu et conte ?
Combien de cas triste ont consolé mes descentes ?
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Un charmant bonheur dans mes grands compartiments :
Rire , détente, plaisir et parfois , on prend
Occasion pour lier nouvelles connaissances.
Bref , entre mes parois , la foule trouvait la chance.
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Echangeant les idées , les gens s’entre-aimaient.
Un train , quand il voyage devient un palais
De paix , d’amour , de soulagement et d’entente.
Un espace serein d’oubli et de détente .
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Le train est une vie minuscule dans un
Endroit rétréci , à son départ , le parfum
Des sentiments humains énormément s’exhalent
Mais hélas , silence après vacarme , me cale !
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Ils disent tous que je suis devenu infirme
Et que mes pièces sont introuvables , ils affirment
Bon , reste petit atout , qu’ils me convertissent
Lieu de visite , comme quoi je suis vétuste .
Behzet Hassine
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