| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Accueil >> xnews >> La seconde mortelle - Poèmes - Textes
Poèmes : La seconde mortelle
Publié par Lamapola le 31-03-2020 14:26:42 ( 396 lectures ) Articles du même auteur



... Et je suis le poisson seul au fond de son trou
Ne respirant pas trop, juste le nécessaire.
Tâtonnant son soi-même un boulon dans l'écrou
Que l'acharnement de la mémoire resserre.

Les kystes du passé deviennent douloureux.
La rancœur et la haine et la froide colère
Dans le sein nourricier grossissent avec eux
En bannissant l'oubli de mon vocabulaire.

Sur la mousse des bois je tremble devant eux
Comme la feuille nue ivre de mille bières.
Comme un frisson de peur, du gris de Pulventeux
Aux sombres souterrains des anciennes glacières,

Ma vie est un lacis de poussière. Mille ans
Fossilisent mon cœur. Le silence m'emmure.
Indolent, je suis au bord du lac de Sylans,
Dans la barque trouée : Une pesante armure.

Et ces larmes de sang et cette femme-tronc,
Ce sexe rachitique épaulant son calibre
Et ces seins si menus et ce ventre bien rond
Pourrissent dans ma chair d'être deux fois trop libre.

Je vois son souvenir épandre le fumier,
L'engrais nauséabond des dernières semaines.
Me couchant je suis sur ce sordide sommier
Le ventre encorné par des amours inhumaines.

Dans l'arme blanche se reflète son portrait.
Et je me plante en elle ensanglantant la lame.
Traînassant comme un soc par des chevaux de trait
Je laboure les champs squelettiques de l'âme.

Et le dernier frimas consume ipso facto
Dans l'âtre de mon cœur sa dernière poutrelle
Quand des larmes de sang écrivent au recto
De la feuille d'hiver une énigme pour elle.

Et m'enveloppant le corps de noirs salsifis
Elle nettoie en moi ses plus sales socquettes.
Me figeant bout à bout entre deux crucifix
J'embrasse goulûment des goules à deux têtes.

Ses amoureux sont grands, moi, nabot puéril.
Je me repais de mort. Ils se gavent de vie.
Dénudant son corps dans l'herbe fraîche d'avril,
Ils ne sauront jamais combien je les envie !

Je suis l'obscurité des grottes de Lascaux.
Projeté sur la roche : Un crachat. D'où sort-elle ?
Cette âme agonisante où de blancs asticots
Dépucellent enfin : Ma seconde mortelle !

Article précédent Article suivant Imprimer Transmettre cet article à un(e) ami(e) Générer un PDF à partir de cet article
Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
48 Personne(s) en ligne (18 Personne(s) connectée(s) sur Textes)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 48

Plus ...