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Nouvelles confirmées : L'arrivant XLI
Publié par Loriane le 04-10-2012 23:20:00 ( 1160 lectures ) Articles du même auteur
Nouvelles confirmées



L'arrivant XLI

D'un seul coup la maison avait été envahie de cris et de rires, l'atmosphère bouillonnait d'une belle agitation, chacun courait chercher, qui, sa crème, qui, son maillot, qui, sa serviette, ses palmes, son masque...
"allez marins, à l'eau ... à l'eau ... qui veut pêcher à la traîne ? "
Criait Jimmy en riant.
Brusquement, le silence revint, les allées et venues se calmèrent, presque tous étaient dehors, penchés sur leur effort, les garçons descendaient le moteur du bateau.
Mathias avait pris son petit frère dans les bras, et il s'était installé avec Clotilde à l'arrière de la pirogue, Rodolphe bien en sécurité coincé entre leurs jambes.
Je les regardai en souriant, mais oui, les gros malins ! ils avaient trouvés la bonne place, en bons habitués qui ne voulaient pas prendre la vague de face.
En ce début de matinée d'hiver austral, le soleil était doux, l'alizé soutenu projetait sur nous la crête blanche des vagues que l'étrave fine de la pirogue ouvrait.
Depuis plusieurs minutes nous traversions la baie de Povaie, nous descendions tout droit vers la pointe Matira qui est l'extrémité sud de l'île.
Nous longions sur notre gauche la côte de Bora, et nous suivions sur notre droite la commune de Nunue qui se trouvait sur le motu de Toopua.
En dépit de la vitesse modéré de la pirogue, les vagues fouettaient la coque et sautaient sur nous, en un temps record, nous fûmes tous douchés, les tee-shirts collaient sur les corps, les cheveux dégoulinaient en grosses gouttes qui roulaient sur les nez, sur les joues, dans nos yeux plissés, nous étions ruisselants ; Les enfants, criaient, riaient à s’étouffer, ils explosaient de joie, l'intérieur de la pirogue était transformé illico presto en douche collective tonifiante et réjouissante.
Le lagon frisait légèrement sous le souffle du vent.
Sa profondeur variait d'un endroit à l'autre, et en regardant la transparence de l'eau, on distinguait un fond mouvementé, il y avait là des plaines des collines et des montagnes, le piroguier qui, au demeurant connaissait bien les lieux, devait malgré tout rester en alerte et garder un oeil vigilant pour ne pas heurter un rocher affleurant ou un morceau de corail qui tendait vers la surface.
Les couleurs variaient selon les fonds qui pouvaient être de sable, de corail, de roche claires, par endroit foncées, ou bien de noir basalte, toute l'étendue du lagon, offrait sous le ciel, sa palette divine de peintre, on voyait se côtoyer là tous les pastels de bleus ou de verts plus ou moins soutenus, et allant du plus clair jusqu'au noirs aussi ténébreux que le bleu-noir de la profondeur océanique.
Les coraux ici ou là, partout arrivaient à fleur d'eau, et ils exposaient, balançaient joliment leur tâches de couleurs vives : là un un bleu puissant, près d'un rouge vif, mêlé à violet électrique, voisinant un jaune lumineux, et un orangé éblouissant... des flammes dans l'eau ...un miracle ...
Jimmy arrêta le moteur et prit sa pagaie. Il ralentit la pirogue. Nous regardions avec attention les fonds où vivaient une foule de formes et de couleurs inouïes.
Sous nos regards attentifs , les petits poissons couraient le long de la carène, les ombres larges des raies nous précédaient.
"Jimmy c'est quoi ? et là c'est quoi ? Oh jim regarde !"
Apparemment notre aimable jimmy, courtois nous faisait la grâce de nous présenter les habitants du lagon qui venaient près de nous, la pirogue filait lentement.
Nous vîmes une raie pastenague large et lente qui avançait en faisant friser lentement, onduler, ses longs flancs.
"C'est méchant ? " demande Marie-Claire
"Non, faut pas l'embêter, mais c'est bon "
j'appréciais particulièrement la réponse du gourmet.
"Regarde, regarde ..;"
La pirogue passait sans bruit, sur des fonds plus profonds, dans le bleu sombre et profond, une énorme raie léopard, superbe, nageait un peu plus loin dans un bleu, mais à notre grand regret, elle ne venait pas très près de nous.
L'imposant animal avait des taches blanches très visibles, sur le dos et sur tout son corps.
On devinait à l'occasion de ces mouvements son ventre entièrement blanc.
Elle avait une forme de losange. Sur sa queue, il y avait des épines qui la protégeait des intrus mais elle n'en avait pas sur le corps.
Jim nous expliqua que la raie léopard avait une rangée de dents plates dans toute sa bouche et qu'elle pouvait vivre plus de vingt ans.
Qu'elles étaient imposantes et pesaient environ deux cent trente kilos et que d'autre part elles pouvaient aussi mesurer trois mètres, nous regardions cette énorme masse, Marthe et Marie-Claire découvraient cette faune elles restaient sidérées par l'envergure de cette raie qui assurément était des plus grandes.
Elle était installée dans les coraux et je me souvenais, que des explications antérieures signalaient qu'elles pouvaient parfois sauter hors de l'eau. Cela devait être extraordinaire, et devait singulièrement surprendre. Je souhaitai, mais en vain, voir celle-ci nous faire une démonstration.
Nous étions tous penchés les yeux scrutant avec beaucoup de curiosité, les fonds où foisonnait la vie , il y avait en cet endroit pléthore de poissons et d'espèces d'habitants des eaux.
Au-dessous, partout des poissons : les petits poissons clowns, les poissons coffres, les anémones de mer orange ou blanches dont les cheveux jaunes ou violets flottaient bercés par les courants...
Nous contemplions aussi, les poissons papillons, des oursins crayon, des bénitiers, des anges noirs, quelques barracudas, des poissons bagnards, des surmulets, un carangue, un nettoyeur, un papillon à selles, un autre à antennes, un jeune requin à écailles, une murène blanche qui se faufilait, un baliste Picasso outrageusement maquillé, une longue girelle, et un de mes poissons préférés, pour moi un des plus drôles, un gros perroquet à la bouche rouge, en résumé, une multitude innombrable frétillait ici.
Puis, plus loin, sur des fond plus hauts, donc tout près autour d'une pagaie tombée à l'eau, une pieuvre s'enroulait avec amour et ténacité, nous repartions, nous nous arrêtions pour voir un poulpe se sauver vivement, au delà, dans un fond plus sombre un requin à pointe noire filait doucement, plus près du motu, nous découvrîmes dans le fond solidement accrochées au fond, les énormes et larges huîtres perlières dans lesquelles ont avait introduit un petit grain de sable qu'elles allaient entourer des années durant, patientes et généreuses, de nacre, transformant avec sagesse cet intrus douloureux en un bijou sublime.
Elles étaient à mes yeux des faiseuses de merveilles et le symbole de cette aptitude à faire usage de la douleur pour la métamorphoser en beauté, m'était très cher.
Entre temps la progression de la pirogue nous amena au long Motu qui se trouve à l’extrémité du lagon, arrivés à une faible distance, jim nous laissa à quelques mètres du banc de sable.
"On peut pas s'approcher ? on va pas descendre dans l'eau tout de même ?
Jim regarda à peine Marthe, trempée dégoulinant, il était occupé avec la pirogue, il se contenta de lui répondre moqueur :
"Tu as peur de te mouiller ?"
Rosina,avec le panier était déjà sur la plage, par jeu, j'essayai de courir derrière eux, j'avais de l'eau jusqu'en haut des cuisses et je sentis avec satisfaction que l'effort était intense.
La couleur du corail éblouissait les yeux, toutefois les lunettes de soleil atténuaient l'éblouissement quoique assez difficilement car l'éclat était aussi violent que le plein soleil sur la neige ou sur la banquise.
Il fallait se méfier en premier lieu des risques d'ophtalmie, fort menaçante, surtout pour les jeunes enfants.
La pirogue repartit immédiatement avec tous les enfants pêcher et explorer les fonds.
L'éclat solaire était puissant et j'étais la seule à le supporter sans protection.
Toutes s'installèrent, je laissai Rodolphe jouer près de moi au bord de l'eau.
A demie allongée sur le sable, j'entendais dans mon dos, le roulement du chant profond et bas de l'océan, face à moi, la sombre épine dorsale basaltique de Bora, occupait de sa masse lourde et ramassée le centre, sa roche noire rompait l'uniformité du vert luisant de la végétation débordante, ce Donjon central était entouré des douves lagunaires, d'un plaine liquide aux couleurs aveuglantes, autour protégeant cet univers, les remparts de corail hérissés des lances des cocotiers, des aïtos ...
J'avais déjà survolé Bora, vue du haut elle ressemble à une perle noire enchâssée dans son lagon de merveilles;
Le temps s'écoulait avec délices, le panier de Rosina nous offrait mille régals qui nous nourrissaient, soit, mais il satisfaisait plus encore notre gourmandise, cocos, gâteaux, poissons fumés, tarots grillés, escalopes de poissons froids, fruits en quantité ...
Je regardai mon petit, il vit mon sourire et vint s'allonger auprès de moi, dans mon ombre.
je regardai Marthe et Marie-Claire, elles étaient étalées au soleil; Marthe ronflait.


Loriane Lydia Maleville

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Légende de Bora Bora



Sur la pointe de Puaeva, dans le district de Anau à Bora Bora, vivait un couple qui avait deux enfants. Le père était l'un des descendants de la famille royale de Tehaamarumara - Arii, du marae de Nohono Houra . Dans ses derniers jours, son comportement étrange inquiétait ses proches. Il disparaissait souvent de la maison, et personne ne savait où il allait. Il restait absent de longues semaines, et rentrait chez lui en prenant d'énormes précautions. Ces absences mystérieuses inquiétèrent sa compagne ; aussi prit-elle la décision de le surveiller.

Un matin de bonne heure, avant que les premiers rayons du soleil n'apparaissent, l'homme se prépara pour la pêche. La mère invita ses deux fils à le suivre. Le père refusa d'être accompagné, mais la femme insista. Le père fit signe aux deux garçons de le suivre. Ils descendirent donc ensemble vers la plage, prirent leur pirogue, et ramèrent vers le récif. Arrivés non loin des récifs, le père recommanda aux garçons de pêcher dans les alentours. Quand il vit ses fils occupés, il rama vers le lieu mystérieux. Arrivé là, il jeta un dernier coup d'œil pour s’assurer que personne ne le voyait. Il plongea alors, et disparut. Quand les deux garçons eurent terminé leur pêche, ils revinrent vers la pirogue. Ne trouvant pas leur père, ils restèrent de longues heures à l'attendre, bien que surpris de voir que son matériel de pêche était toujours là. Inquiets de cette disparition mystérieuse, ils entreprirent des recherches, mais en vain. Ils s'empressèrent de prévenir leur mère ainsi que leurs proches.

Plusieurs pirogues se mirent à sa recherche, longèrent les récifs mais ne trouvèrent rien. Des hommes se mirent à l'eau, espérant trouver le disparu à l'emplacement où était ancrée la pirogue. Après plusieurs heures de recherches, un des fils trouva une faille sous le récif. Les plongeurs tentèrent de pénétrer à l'intérieur. Mais le trou était inquiétant et dangereux. Pour y pénétrer, il leur fallait de la lumière. Les hommes abandonnèrent les recherches, persuadés que le disparu avait été aspiré dans cette fissure.

Quelques semaines passèrent. L'homme revint chez lui. Ceux qui le virent furent surpris de sa présence. La femme fixa longuement son mari et lui dit : "Mon ami, nous t'avons cherché partout, où es-tu allé pendant ces longues semaines ? Nous étions si inquiets de ta disparition !". L'homme ne dit mot. Son regard était fuyant et il paraissait très fatigué. Il tenait solidement dans ses deux mains des petits hoi (ignames). La femme, maintenant, le surveillait de très près. L'homme se nourrissait uniquement d'ignames crues et passait son temps à dormir. La femme vit l'étrange comportement de son mari. Elle cacha les aliments. Quand l'homme eut faim, il chercha ses petits hoi , mais ne les trouva pas. Furieux, il voulut rejoindre sa femme, mais ne put sortir de la maison à cause de l'éclat du soleil. Dans l'après-midi, l'homme s'était affaibli. Dans sa grande détresse, il demanda aux oiseaux sacrés otuu qui pêchaient non loin de là, de lui venir en aide. Des centaines d'oiseaux vinrent à son secours. L'homme ne put sortir pour les accueillir. Les oiseaux sacrés restèrent perchés toute la journée dans les parages. Quand la nuit arriva, les oiseaux firent entendre leurs cris nocturnes. L'homme affaibli s'étendit. La femme s’approcha de son mari, le ligota avec une corde de purau (Hibiscus talacius) et lui enveloppa le visage d'un tapa (tissu végétal) blanc. A l'aube un étrange spectacle les attendait. L'homme avait disparu. Le tapa qui avait servi à le recouvrir était sur Ies branches où s'étaient perchés les oiseaux sacrés. Elle trouva dans leur maison quelques plumes d'oiseaux. On le chercha dans le village, tout autour de l'île, mais nulle trace ne fut trouvée.

Les deux garçons retournèrent voir la fissure du récif. Ils trouvèrent la lance de leur père plantée près du trou. Cette fissure existe encore de nos jours. C'est là que les oiseaux sacrés otuu se perchent encore de nos jours. Il y a sur cette terre dénommée Puaeva, quelques pierres dressées qui ont miraculeusement survécu jusqu'à nos jours. C'est le marae du vieux Haauri .
********************
Légende du Dieu de l'Océan

IA ORA NA, MANAVA E MAEVA

 
La légende de Ruahatu
 La légende de Ruahatu, dieu de l’océan
Bien longtemps après la création du monde, vivaient à Opoa dans l’île de Raiatea deux hommes : « Te aho roa » (grand souffle) et « Ro’o » (renommée), son ami.
Un jour, tous deux partirent pêcher dans la passe d’Uturoa près du « To’a marama »(roche de la lune). Leur pêche était fructueuse, mais par mégarde ils lancèrent leurs lignes dans la grotte de corail où habitait « Ruahotutinirau », Dieu de l’océan.
Un des hameçons tomba sur la tête du Dieu. Lorsque « Ro’o » et « Teahoroa » remontèrent leurs lignes, ils virent apparaître « Ruahotu » dont les cheveux étaient pris dans l’hameçon et qui leur annonça une vengeance terrible : « Raiatea sera détruite toute entière, submergée par la montée de la mer ».
Les deux hommes retournèrent rapidement chez eux et firent embarquer dans leurs pirogues tous ceux de leur famille qui voulurent bien donner foi à l’incroyable nouvelle. Ils emmenèrent également un couple de chaque animal qui vivait dans l’île : cochon, chien, coq…
Sous le commandement de la princesse « Airaro », chérie des Dieux de la mer, ils partirent sur le « motu To’a marama ».
Bientôt l’eau bouillonnante se mit à monter, et même le mont « Temehani » fut recouvert.
Seul leur îlot fut épargné grâce au pouvoir de la princesse « Airaro ». Alors ils tombèrent tous dans un profond sommeil.
Le matin, à leur réveil, ils s’aperçurent que l’eau retournait à l’océan.
La famille royale et la population épargnée repeuplèrent le pays qui retrouva également son manteau de verdure.
 

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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