Lenteurs suffisantes pour Eywa
Volant au ras de l’eau , Tes yeux se tournent vers le fond du ciel.
Ce sont alors des lanternes aux larges ailes Qui s’ouvrent au large du printemps .
LÃ -bas, Des iris de magnitude bleue Musardent le long de ton regard...
Un buisson aux entrelacs langoureux t’invite À te découvrir.
Es tu prêt À t’ investir, Prince des marées, Dans la partition rude des peuples premiers?
Es tu prêt Pour l’aventure rituelle et magique Du vent , De l’or Et des solitudes argentées Peuplant les bois en automne?
Es-tu attentif Aux royaumes discrets Qui vivent sous les feuilles ,
Tu sais, Quand ta marche se fait hésitante, Telle un refrain d’ombre,
Quand tu erres Aux abords d’une nouvelle époque, Dont les premiers frimas Se drapent d’illusions si nécessaires Pour s’envoler au cœur des diadèmes fluviaux...
Envie de lacs? Envie de rouler comme une pierre de lune Sous les caresses minimales de la nuit?
C’est d’accord, C’est d’accord...
Ah la lenteur de la nuit!
Elle installe ses pluies Au large de l’aube encore muette,
Elle se découvre pavé Le long des rues mystiques Qui te conduisent à l’instant miniature, Où se réveillent des musiques si douces À ton âme étudiante, Colorée d’un carmin de vitrail.
Bel oiseau tu étais, Signature ruinique Au bas d’une page de verdure .
Là , Une étoile chuchota des épis de lune Au bord de l’écume...
Maintenant, De lentes fresques osent affirmer Que le temps du souvenir Ne vient qu’après le murmure rêveur De tes ancêtres capricornes,
Fers de lance lumineux Qui, au hasard des forges glaciales , dessinent enfin ton blason ,
Celui où musardent des chimères si anciennes Que ton initiale, Telle une étamine de chrysope, Se perd dans la brume de ton premier mot.
Emprunt de ces pierres antiques, Tu récoltes en contre bas de ton nom , Un indice Si souple, Tu te rappelles, Qu’un oiseau perdu Y trouva son acronyme:
Ouverture Instantanée , Seule Èpaisseur Aurifère Utilisant la mer…
Instant de vague si rare, Le silence se fait aileron musical Fendant l’océan de ses esquisses boréales.
Et te voila note automnale à la dérive, Rougeoiement de feuilles Accordées à la liesse d’un soupire imprévu.
Empereur digital, Natif du vide, Rouge Comme Antarés Que tu aimais apprivoiser,
Tu te laisses mener Par un cocher cendré Te guidant À la demeure d’un calme amphitryon,
Enfin, enfin!
Son rayon iridescent T’accueille dans son ermitage .
Tu y goûtes , heureux, Le philtre des ruisseaux Jouant avec d’amicales frondaisons,
Dissimulant le rêve d’un vent fécond , Celui qui annonce ton arrivée Vers les rivages si doux de l’amour.
27 novembre 2022
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