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Annonce : J’ai tant causé du crabe.
Publié par Vadnirosta le 10-03-2023 10:21:00 ( 79 lectures ) Articles du même auteur



J’ai tant causé du crabe.








J’ai tant causé du Crabe depuis les plus profonds abysses de mon être que j’ai cru le noyer par un tsunami de mots, par un déferlement dévastateur d’images, de chansons à jamais scellées dans l’angoisse…
J’ai tant causé du crabe que j’ai cru le maîtriser, le dompter, l’endiguer par le barrage du Verbe…

J’ai cru beaucoup de choses…

Aujourd’hui ma naïveté s’est enfuie et je sais très bien que l’écriture n’est seulement qu’un remède aux âmes meurtries et qu’elle n’influe en aucune manière sur la destruction d’un corps…

Le Verbe ne permet que de survivre au cœur des cyclones, de retarder la supplication du Miroir…

Le Verbe soigne l’Esprit mais ne vient pas en aide au surrégime d’un Zippo…

Je dirai pire : l’Ecriture allume les cigarettes les unes après les autres, réduit les intervalles qui séparent les volutes…

Alors que reste-t-il à écrire sinon sa mort prochaine, cette mort qui s’avance inexorablement, cette mort qui vous suit un moment et puis qui passera fatalement devant tôt ou tard…

Je n’écris que pour convaincre le crabe de me laisser en paix car, après tout, ce crustacé ne tient que dans une main ; même s’il grandit dans des corps viciés comme un ver solitaire, il ne peut pas être aussi large que mes mots d’infini…

Alors je serai plus fort que lui ; mon âme pure le détruira totalement en enfantant le Berceau du Beau ; la Littérature est maîtresse en ces lieux sordides car elle survit après le Passage dans ce Miroir cher à Cocteau, ce Miroir encrassé par les mortes années d’ivresse, de démesures destructrices…

J’ai tant et tant causé du crabe qu’il faudra bien qu’il me laisse crever en plein sommeil, loin des agonies lancinantes et des hospices inquiétants qui enflent l’Angoisse Suprême et la font éclater dans les relents d’éther et les rendez-vous horribles avec la mort, cette même mort que l’on aura volontairement provoquée suite au pire des diagnostics délivré par un cancérologue inhumain…

Les mots sont là et sont beaucoup plus puissants que la Tumeur qui se prépare en moi…

Les mots sont là et défient les maigres années qu’il me reste à vivre…

Je veux qu’on les grave sur une plaque, celle de ma tombe…

Alors on comprendra mon combat, celui de toute une vie à glorifier la Vie, à maudire ce Dieu qui m’a mal créé, et qui n’a jamais ajusté convenablement mon corps à mon Âme…
Tous deux ne furent jamais en phase, sur la même longueur d’onde…

Je ne fus qu’envers et endroit, que blanc dans le noir…

J’ai tant causé du crabe… J’ai tant mâché les mots des métastases que le crabe me fuira, à jamais fatigué de m’entendre l’insulter, le violer par toutes ces lettres, par tous les échos effrayants qu’il fait voyager depuis son Enveloppe, son Signifiant jusqu’à son affreux champ sémantique dont l’impact sur mes neurones est ravageur…
Tout s’entrechoque dans ce dédale neuronal mais il s’agit de légitime défense…
Il y a là potentialisation à long terme tant je suis crabifié, à jamais victime d’un trouble obsessionnel qu’il me reste à soigner…
Ô Dieu, écoute ma prière !
Affaiblis mes synapses malignes, supprime les nouvelles, démultiplie les neurones concernés, ceux qui sont imbibés de purulentes idées noires, ces peurs sanglantes de mourir, étouffé entre deux pinces acharnées, ces cadenas sans véritable horizon dont je n’ai pas les clés…

Putain de crabe, déguerpis !
Dégage !
Je parle de toi mais tu me fais vraiment chier !….
Va crever ailleurs mais pas chez moi ! J’ai déjà une foutue maladie mentale alors tu vas pas me détruire encore plus…
Je sais, j’ai péché, je pèche mais j’estime le payer déjà tous les jours…
Alors va-t-en !
Laisse-moi fumer et boire en toute insouciance !

Tu n’es qu’une invention stupide des dieux, des dieux qui n’éprouvent aucune pitié pour tous ces aliénés qui emplissent les hôpitaux psychiatriques et qui n’ont la mainmise que sur leur Camarde…

Je n’ai jamais choisi de m’enliser dans les sables mouvants des paradis d’artifice… Seule la fatalité me guide et m’a conduit à la cigarette, à l’excès…

Ô Dieux de tous les continents, de toutes les civilisations anciennes !
Accordez-moi un répit pour écrire la douleur d’être, un mot pour chaque petit orgasme verbal, un mot pour chaque hypochondrie à éradiquer dans l’eau claire des ritournelles, dans l’or des chansons gaies…

J’ai tant causé de tous les crabes, –ceux qui fourmillent sur les alvéoles pulmonaires, sur les parois hépatiques – qu’ils finiront bien par déposer les armes…
Tout ceci n’est que de l’escrime à l’échelle du corps, de son volume, mais cela mène à l’infinie vacuité à l’échelle de l’Esprit, de la Vie…
Etrange paradoxe de ces tumeurs cancéreuses, dont le volume tient dans un corps segmenté mais dont le but côtoie l’Insondable, l’Immesurable…

Oui vraiment, tout ceci n’est véritablement qu’affaire de guerres, de désespoirs incurables…

Il reste la Littérature en guise de contre-pouvoir….
Les mots se foutent pas mal du Noir alvéolaire…
Les muqueuses viciées ou non apparaissent au second plan…
Il reste la Poésie qui nettoie tout, du moins, en apparence…

Je sens la caresse d’un vers qui allège soudain au large le filet des pêcheurs de crabes…
Je vais mieux tout d’un coup…
Le crustacé s’éloigne pas à pas…
Petit à petit, l’Océan se dépeuple de ces maudits crabes…

Non, vous n’en croyez pas tous les berceaux de vos sens que j’espère éveillés : JE PLEURE DE JOIE….















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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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