Je n’écris que pour enrichir le corpus d’une œuvre venue d’Outre- Tombe et préparer ma gloire posthume, ma légende à venir…

J’écris pour mieux vous convaincre que l’enfance est un cadeau périssable que l’on perd au fil des nuits…

J’écris pour mieux défier la mort.

J’écris mes lassitudes, ma passion pour la Femme- Serpent. J’en garde la trace douloureuse de son venin, celui des passions dévastatrices endormis dans des amouroirs instables…

J’écris comme on se laisse aller, comme on se laisse guider par les courants hasardeux du Verbe. Les mots nous viennent par avalanches salvatrices, par jets de voluptés. Qui s’y aventure ne connaîtra plus l’Effort…
La douleur nous procure ainsi cette faculté géniale de créer sans jamais travailler : c’est la seule chance innée qui est offerte aux hypersensibles.

J’écris comme on se purifie, comme on se maquille pour un rendez-vous amoureux vespéral, sans jamais toutefois tomber dans la tricherie des sentiments.

J’écris à la hâte, toujours dans l’urgence et pourtant avec application et perfectionnisme.
J’écris pour mieux devancer la Camarde.
J’écris mes sprints, ma course effrénée contre le temps assassin…

J’écris les ruines de mes guerres contre moi-même…

J’écris les pluies d’automne et les marées noires qui m’habitent ; elles passeront les examens de l’Harmonie et réussiront à coup sûr à se hisser aux cieux étoilés par la magie des mots…