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Annonce : Sacre de la Femme
Publié par Vadnirosta le 10-03-2023 11:14:38 ( 96 lectures ) Articles du même auteur



Le sacre de la Femme.


A Marcel Moreau.






Je voudrais chanter la Femme du haut de mon ivresse…
… Chanter la Femme qui s’émeut soudain devant l’Or de mon Dit…

Mon Verbe porte les effluves sucrés de la Passion pour le ventre de cette Femme, pour Ses seins mûrs, Son sexe inviolé, Sa croupe de jeune vestale…

Je La vois s’effrayer devant tant de démesures, devant tant de Roses éclatées, ces Roses qui ne sont que les reflets sur l’Etang d’une pauvre âme hissée aux cieux accueillants, assise sur l’Etoile d’une divinité grecque vouée à l’amour…

En songeant à Vous, Femmes, je voudrais utiliser des mots rares, précieux, qui sont étrangers à mon corps vicié, mais qui jaillissent de Vos yeux lumineux comme des soleils inusables…

Vous brouillez mes cartes de part Votre splendeur inouïe ; Vous séchez les larmes qui humectent ma défroque…

Par un sourire à contre-courant, par un mot gentil venu du plus loin de moi-même, Vous séchez les larmes du matin et égayez ma mélancolie chronique…

J’aime fusionner avec Votre corps, offrir ma semence infectée à Votre vagin virginal, immaculé comme flocon de neige…

J’aime Vos hanches, Votre voix angélique qu’accompagnerait volontiers un violoniste confirmé…

J’aime surtout Votre ventre car il accueille la Vie, la Vie qu’un enfant ne demande qu’à dévorer de toutes ses dents…

Je voudrais Vous rencontrer un jour, ô Femme De Ma Vie ; je voudrais connaître tous les secrets qui sommeillent en Vous et qu’il me faut célébrer par des octosyllabes roses, qui respirent à pleins poumons Vos senteurs océanes venues d’îles lointaines dont je ne sais pas les noms…

Je veux Votre Ventre, le garder mien jusqu’après ma mort…

Laissez-moi me taire, seul, blotti dans Votre giron, comme un enfant s’abandonne à l’Oubli, comme un mendiant dépose sa misère aux pieds d’une Madone très belle…

Laissez-moi me taire enfin ; laissez-moi déposer les armes le temps d’un coït, le temps d’un baiser sur Vos lèvres encore fiévreuses…
Je veux connaître chacune de Vos courbes impeccablement dessinées par quelque peintre doué pour le modèle vivant…

Je veux connaître la pénombre que Vous dissimulez derrière chacune de Vos formes voluptueuses, derrière chacun de Vos multiples puits charnels…

Je veux connaître l’Enveloppe aussi bien que le Dedans… Je veux connaître la Sève superbe qui Vous habite, le tracé divinement modelé de Vos jambes, de Votre visage aux mille enchantements…

JE VEUX DEVENIR FEMME !


Je veux Vous posséder exclusivement comme on porte une alliance au doigt…

Je veux être le Peintre De La Femme, le seul rescapé dans un monde où l’on méprise la Faiseuse De Vie, la Donneuse d’Ivresse…

Laissez-moi m’engouffrer en Vous même si je ne suis que monceau de bactéries et maladies à jamais incurables…

Ô Femmes, que je Vous aime follement dans quelque naos perdu au fin fond de la Grèce Antique…

J’érigerai pour Vous le plus somptueux des temples ancestraux ; Votre Corps sculpté dans le marbre offrira aux Fidèles l’Elégance parfaite d’une nouvelle Aphrodite qu’il s’agira de vénérer comme il se doit…
L’heure est à la Dévotion…

Ô Femme !
Vous surgissez dans mes rêves comme une biche sauvage, inoffensive, et qui pourtant m’impressionne et me fait peur…

Ô Femme De Ma Vie, Femme De Mes Pleurs !
Je suis là, ivre de Votre corps, ivre de Votre Cruauté !
Je suis là au cœur des fissures, tout près de la Rupture et du Désamour…

Et pourtant, je Vous aime éperdument à m’en faire exploser le cœur et le sexe…

Je Vous aime et Vous me fuyez…
Que faire sinon pleurer de mes fourvoiements…

Que faire sinon Vous imaginer Vous blottir sur ma poitrine qui ne peut Vous protéger…
Ma poitrine n’est juste là que pour elle seule ;
Je ne suis là que pour me conserver en paix, loin du tumulte amoureux, loin des naufrages du cœur lorsque celui-ci n’a que lui seul pour se consoler de la Vacuité, de l’Abandon…

J’écris l’Amour comme on fait tourner un gyrophare…
J’écris l’Amour dans les ambulances des comas éthyliques, dans les fièvres disparues…
J’écris toujours au cœur des désastres à venir, lorsque la Femme De Ma Vie sera lassée (elle aussi !) par mes relents de Camarde, lorsque je n’aurai plus que les paradis artificiels pour uniques repas, lorsque je m’en irai sous terre avec pour seuls compagnons mes vieux oripeaux troués, mes toiles invendues et mes écrits de trois sous…

Ô Femme !
Perle fruitée de la vie fugace !
Clé perdue de mes dédales !
Main salvatrice, protectrice, imaginaire, posée sur tous mes égarements, sur mes titubations, sur mes volcans éveillés…

Ô Femmes de tribord, de bâbord, du Deuil de l’Arrière, de l’Espoir du Devant…
Ô Femmes de tous les horizons, de tous les océans, de tous les archipels…

Je Vous caresse le temps d’un mot praliné, le temps d’une envolée lyrique miellée….

Je Vous fais l’Amour en scellant mes vers dans l’Eternité…

Je Vous regarde, contemplatif, ivre de Vous savoir toutes installées dans ce poème qui n’en finit pas de couler comme un torrent chargé de Vos globules étrangers, de Vos secrets liquéfiés, de Votre liqueur enivrante dissimulée dans Votre sexe géométrisé…

Oui vraiment, je n’en peux plus…

Je vais exploser de plaisir, ne serait-ce qu’en Vous louant dans tous les sens par des allers et venues verbales ; tous Vos orifices seront miens ; il me semble déjà posséder les clés qui ouvrent chacun de Vos cadenas, des clés venues du Royaume de l’Imaginaire, de l’Esprit, du Corps verbal…

Il existe un mot pour ouvrir les Corolles, un autre mot pour faire jaillir la Langue du Baiser, un autre mot pour dilater la Fente délicieuse de Votre Croupe…

Décidément, je ne suis qu’un pauvre nain boiteux lorsque Vous m’apparaissez si haute et si grave, semblable à un violon verlainien…

Je Vous aime viscéralement, d’un amour charnel, exclusif, loin, très loin d’une conception platonicienne…
J’ai soif de Votre chair mais pas tant de Votre Âme…
… Et pour cause, je ne Vous connais que dans les livres d’art, les peintures d’Ingres, les sculptures de Praxitèle….
Je ne Vous connais véritablement que dans la Pose, cette Pose qui fait danser les chevalets et frémir les pellicules, cette Pose immortalisée à des fins esthétiques, féeriques, graphiques…
J’apprends l’Amour de Vous en feuilletant ce Livre de Chagall que j’aime tant…
Le reste m’est pratiquement étranger mise à part quelques souvenirs acerbes de nobles mais cruelles âmes féminines qui m’ont ravagé, piétiné, et qui auraient pu me convaincre que la Femme n’est jamais autre chose qu’un poison à éviter, une vulgaire créature à bannir, une méfiance pour l’ « Avenir de l’homme »…

Et pourtant, j’aimerai Vous étudier comme on fouille le dedans d’une mer surpeuplée…
Je veux nager avec les baleines qui sommeillent en Vous…

Je veux m’enfemmiser, m’océaniser, m’archipeliser…

Je veux dormir au chaud de Votre ventre, en connaître tous les replis, toutes les structures, tous les flux embryonnaires comme un enfant qu’il s’agit de couver de toutes ses forces en se maintenant hors de moi-même, hors de mes excès d’Ogre alcoolique…

Je Vous vois voguer à contre-courant, loin du cycle infernal de mon autodestruction…

Je Vous vois resplendir dans la stabilité, dans un feu apaisant, un feu doux de cheminée, toujours à l’écart des volcans véhéments, des surcharges émotionnelles, de la folie de Vos fidèles, de la folie de Vos adorateurs, condamnés à errer dans les Enfers…

JE VOUDRAIS ETRE FEMME !

Mon sexe debout me dégoûte.
Mes bourrelets mous me répugnent.
Même le David de Michel Ange me laisse silencieux, en panne ; qu’il porte ou non la Divine Proportion grecque m’importe peu…

JE SUIS LE POETE DE LA FEMME, celui qui viendra Vous canoniser, Vous auréoler d’images superbes, de métaphores filées avec soin, de fibres verbales angéliques…

Je Vous attends même si Vous êtes déjà là, au sommet de ma poésie, sur la Crète du désir assouvi par les mots d’une préciosité sans égale…

Ô Femme !
Que l’encre coule à jamais, guidée par le galbe de Vos hanches…

Préparez- Vous !
Je suis descendu en Vous le temps d’un poème, le temps d’un Baiser où se promènent allègrement les mots des démesures…
Je Vous conseille de Vous méfier de moi car l’intrusion est dangereuse lorsque l’Amant verbal n’est que pus, purin et amoncellement mortifère d’humus, d’étrons nauséabonds…

Ne gardez que ma Grande Âme pour unique joyau car elle est pure et enfante la Beauté ; ne gardez que ce qui fait de moi un archange abîmé, un Christ en proie à la Passion…





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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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