Fille de janvier.











Hier j’ai croisé une fille d’hiver…
Elle porte elle aussi les traces douloureuses des gelées de janvier…

Elle n’est pas vraiment belle et pourtant…
… Pourtant, l’espace d’un regard, j’ai senti la Camarde me fuir et vu le Malin s’en retourner dans sa tombe…

Je crois ne pas me tromper en songeant qu’elle pourrait être mienne…

Qu’il est doux de se voir apparaître dans le miroir d’un œil amoureux alors que durant toute une vie la toilette matinale coutumière offrait devant votre glace un spectacle de désolation hideuse, de géhenne obscure…

Demain j’essaierai de la revoir et de laisser courir et glisser les voluptés sur ma peau, moi qui n’ai appris que le langage des aciers rouillés et nus et l’Ecriture de ma folie, de mes détériorations…

Demain je me laisserai aller à la quête incessante de l’Autre, là où l’Effort n’est qu’un lointain concept dépourvu de sens, là où l’on abandonne l’usure des Freins et du même coup les interminables guerres contre soi-même…