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Annonce : Volutes II….
Publié par Vadnirosta le 10-03-2023 11:58:03 ( 87 lectures ) Articles du même auteur




Volutes II….


Aux filtres qui maintiennent la naissance
(et la croissance) de tout ce qu’il y a à dire…




Cigarette, ô cigarette !
Je me fonds dans les fumées épaisses de ce gigantesque fumoir noir et je déclare mes feux de Saint-Elme à mes noyades déconseillées… Je fume, j’aboie, je bois les braises offensives en laissant à l’univers entier mes naines blanches, éternelles et inquiétantes, pleureuses au-dedans d’une terre mortifère parce que trop salissante…
Ô cruelle cigarette !
Vas jouer hors de moi et dans les poumons vespéraux des enténébrés…
Vas consumer les cœurs d’artichaut…
Je te veux toute nue comme une Fleur du Pays, longue et fine comme une nana trop bien roulée et qui offre ses exhalaisons délicieuses dans la cage de la Nuit du Goudron…
Il faut réécrire la cigarette en l’entubant à vif et en écoutant ses palpitations de pauv’ brune à baiser correctement et avec une langueur infinie…
Tu dictes ta loi aux plantes vivaces et aux mauvaises herbes enroulées avec ordre –et cependant joliment- dans ma gorge…
Je te veux longue et gracile comme la longue route vers le Noir de la soie, grave comme ma voix aux mille et uns déraillements…
Il faut que l’angoisse dure pour s’y blottir dans les retranchements du Filtre à téter goulûment…
Il nous faut écouter les chants obscurs de la Consumation, ces chants de la progression de la Braise vers nos langues mises au supplice…
Il faut rester courtois en levant le chapeau très haut et accepter de s’écorcher à son tour devant ce corps de jeune vestale, salement mis à nu, répugnant comme un organe sans enveloppe épidermique. Je veux que tu entres en moi sans intrusion pour me parer de ton aura, chaude comme la tendresse, enveloppante comme un doux baiser sans véhémence ni fougue…
Laisse-moi t’implorer de t’ouvrir comme un printemps mal famé qui ferait l’hiver dans mes bronches et des petits crachats hors de ma cruche. J’irai te suivre par les chemins de la lente descente vers mon or noir, vers ma béatitude attristée…
Il faut réécrire le chant du nourrisson qui tète en terre sacrée, terre maudite de tous les dieux et de tous les elfes. Il faut se recroqueviller comme le mégot et entonner le chant des hivers d’une voix gutturale, caverneuse, éraillée…
Il faut se fier à la perdition, à l’endommagement des voies respiratoires par les coulées des vents nocifs, des marées foudroyantes venues essouffler les hommes de boue…
Il nous faut bénir la fuite des chevaux blancs répugnants et quémander l’ornement noir d’un pélican embourbé dans une nouvelle ère glaciale des marées noires sidérales…
Il nous faut chanter avec entrain le Germe de l’Enlisement, la Rouille des Pluies, des Neiges et des Vapeurs d’Eau…
Il nous faut faire bouillonner les enfers et rallumer les Braises d’ Opium…
Il nous faut rejeter les greffes à venir et laisser la Mort approcher le plus près de nous, le plus loin de la Cicatrisation par l’Intrusion aux mille rejets, naturels et féeriques…
Il nous faut cueillir la Rose obscure et cependant éclatante, il nous faut cueillir les vents pollués de nos vents sains et les détourner vers un Ailleurs toujours plus beau. Il faut suivre les pas lents des eaux dormantes ; il nous faut nous envoler pour la terre et ses multiples vers luisants ; il nous faut nous réfugier au cercueil de ceux qui ont trop respiré et toussé en guise d’écho… Il nous faut faire taire nos becs cloués, affairés à téter à droite à gauche…

Clinique de Vaugneray, 13 mars 2009.










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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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