Un jour pas comme un autre…


A Celle par qui tout commence…






Aujourd’hui s’est échappé d’hier et des meurtrissures
Aujourd’hui
Vent doux contre les vieilles tempêtes,
passées,
éternelles et monocordes,
aux pics érodés
frêle fleur à l’abri des fins d’années,
fleurette à effeuiller tendrement.

Je sors de la violette, éclos à pas d’enfant, à pas léger et allègre,
je souris à l’ Éternité
à venir
à compter d’aujourd’hui…

J’oublie l’eau de ma cruche, de mes encombrements venus d’une vestale à la peau blanche, au sexe brun appelant des lèvres affamées…

Tout a disparu : les galères à mon front, le temps enchanté de me prendre, les énergies folles à s’y débattre, les lignes graphiques de la yeuse tordue, les toiles d’araignées au fond d’un œil empoussiéré, paresseux et pourtant si sincère avec lui-même…

Désormais, je marche aux côtés du vent et non vers son ventre houleux…

Je suis ailé comme un petit z’oiseau en me contentant bien évidemment d’un éthylisme nouveau, semé d’étoiles naturelles, et à partager avec Celle qui sied dans mes nuits véronaises, entre le balcon du réveil et l’arbre majestueux du soir naissant…

J’irai me retrouver, recouvrer la paix originelle d’avant ma naissance biologique…
J’irai subvenir à mon envie de vous.
Je courrai vers mon passé et l’ornerai de bribes superbes de vous.

Je mourrai là, aux petites aurores, en submergeant ma peau de caresses fluorescentes, miroitantes comme un delta saturé…

J’irai déjeuner dans vos bras et laver mes dents déjà propres au dessin du baiser…
J’irai enquiquiner notre sommeil par des flèches verbales dans un double cœur d’artichaut à point…

Il faut cautionner la fièvre démente, à moitié perdue dans les imbécillités mondaines.

Restructurons notre corps, trop longtemps éparpillé !
Allons à la fatigue commune !
Rejaillissons du désir recouvré !
Inventons l’asymptote rose des plaisirs charnels le plus près des étoiles !

Écoutons la tombée lente des nuits pour y mourir…


Clinique de Vaugneray, 2/03/2009.