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Annonce : Je suis allé trop loin…
Publié par Vadnirosta le 10-03-2023 18:05:52 ( 86 lectures ) Articles du même auteur



Je suis allé trop loin…






Je suis allé bien trop au-delà de ce que je pouvais douloureusement supporter
Je me suis fait bien trop de taches de sang que ce que pouvaient porter mes guenilles
démodées
Ma tête savait déjà trop les magmas les ouragans la désolation la puanteur les toiles
d’araignées
Et les croûtes sèches noires de bile craquelée dans le regard. Faut dire que je n’avais jamais
été préparé au choc des jours soudainement nuités
Faut dire que je n’avais jamais su avant que d’autres que mes combattants vaincus pouvaient
tambouriner
A ce point dans le punching- ball de sous mon front en pleine capitale de ce que je nomme ici
(enfin !) système naturel de maintenance d’une vie à endurer
Faut dire que j’avais souffert étant adolescent alors que je ne le savais pas moi-même : je ne
savais pas dévêtir les mots et ni même tout court me déshabiller
Oui c’est cela je crois je souffrais en silence à mon insu la somme de mes croix de mes
crucifiés
S’est jointe d’un coup sur le mont du Calvaire où j’ai toujours créché pleuré en retrait rêvé
De cités perdues de contes de fées de pharaons délicieusement habillés de fillettes étrangères
interdites à qui sait trop bien loucher
Cette somme de malaises a convergé à vue d’œil vers le point de mes dix huit années
passées,
Point d’une armée de migraines irrésolues d’une inappétence totale d’un retrait général de
mes fougères de mes feuilles de mes oreilles en caoutchouc modelable lovées autour d’une
divine souffrance autour d’une belle obscurité
Point à jamais critique pivot de mon malheur annoncé…
Je suis allé trop loin dans les coassements imbéciles tout moches dans la tombée des pluies à
saisir puis à remonter
Je suis allé trop loin dans l’apprentissage de l’humus dans la technique de l’Oubli au-dessous
d’un implacable rouleau compresseur despotique qui ne se laissait jamais écraser
Je suis allé trop loin dans les nocturnes séances d’hallucinations visuelles véritables parcelles
de terreau déposé en vue d’un talent qui se devait d’éclore d’éclater
Je suis allé trop loin Céline dans les protections rapprochées dans mes réflexes appris soudainement (timide ? ah bon…) à
toujours en public m’afficher
afin de mieux te séduire te charmer
Je suis allé trop loin dans les glaciations saturniennes dans les feux dévorants dans la
nonchalance ralentie dans l’inaudible cri dans sa portée saturée
Je suis allé trop loin dans la mise à nue de mes puanteurs dans le silence dans la barbarie immobile où je descendais par mes veines innocent dans le débit des cruelles sensations et
pensées
Je suis allé trop loin dans les coups de peigne les raies parfaites dans mon projet de me payer
tenu dans un grand cartable la somme de tous les livres de France et même du monde entier



Je suis allé trop loin dans le projet de tuer avec eux* par admiration pour eux* tous les
crapauds laids (comme ils* disaient !) puisés dans un Garon** à dépeupler
Je me suis trop tué…





Aujourd’hui
j’irai trop loin pas assez
si je recherchais en moi le plus beau coassement printanier
la plus belle pustule du plus vilain petit crapaud
le plus bel affublement dans la plus belle histoire
pour les plus beaux enfants sages
oui j’irai trop loin si je recherchais cela
pour épater
la belle Céline Ceuille***,
mon amour interdit ma blessure
ma première petite dame noire ma lézarde
ma fissure sûre
mon cœur tendre et gros
sans armure
sans fière allure
sans lieu sûr…

…Et aussi pour me venger.

Le suicide ? On aurait du m’apprendre bien avant ce mot ce mot des grands.
Me l’apprendre avant le tsunami avant le golf sombre avant l’océan…

Le suicide ?
Aujourd’hui ?
Ah non vraiment. … … …
… Car je n’ai pas fini de peindre la vague qui m’aidera à mieux m’emporter…


Je suis allé trop loin dans la terre la vie morte...
J’ai toujours trop accompagné la maladie dans son dessein d’exhiber toujours plus devant mes yeux éteints sa corolle bée éclatée dont je porte aujourd’hui les reliquats fanés…
J’ai toujours laissé faire cette maladie sans dire un mot mieux je l’ai toujours soutenue même aujourd’hui je ne lui demande même pas de reprendre en main le tricot de la plus belle des saisons ni d’inverser le cours des astres ni même de réorganiser la revenue définitive et chatoyante du printemps la revenue de ces fleurs du mal CAR CETTE MALADIE JE LA SUIS.

Je suis allé trop loin dans les barrages juvéniles dans les immenses retenues d’eau verbales picturales musicales vastes comme la superficie totale de ce qui est aujourd’hui peint écrit dessiné chanté…


Toutefois heureusement que je me suis tant tu car sinon je n’écrirais pas ici ceci ainsi…


* = mes camarades de classe.
** = Petite rivière de Brignais.
*** = Fillette (aujourd’hui femme sans aucun doute !) très belle (qui visiblement n’aimait pas trop les crapauds… de mon collège Jean Zay à Brignais.)






Brignais, 11-19/07/2011.







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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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