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Annonce : Je n’ai jamais été plus sincère qu’en écrivant…
Publié par Vadnirosta le 10-03-2023 18:04:57 ( 89 lectures ) Articles du même auteur



Je n’ai jamais été plus sincère qu’en écrivant…








J’aurais tant voulu poser des regards emplis d’amour de partout
Des regards cristallins purs immaculés fluides chargés légèrement de senteurs océanes venues
du Grand Large
De beaux regards tout neufs tout doux le noyau de la vie quoi !
De beaux regards qui diraient les vérités de ma belle âme -paraît-il-
De beaux regards qui retranscriraient à la virgule près à l’harmonie oculaire près tout cet
amour qui me fait bouillonner qui me désorganise mais qui me fait écrire
Cet amour pour Jo comme pour tant d’autres est raturé par la morne réalité
Cet amour qui habite l’Esprit mais qui cependant court est rattrapé par le Geste maladroit par
le Concret inopportun par la Physique mécanique déplacée machinale forcée par la Parole
salissante gorgée de glaires de morceaux de poumons crachés
Oui hélas l’Angoisse a mis son grain de sel dans la mer de mes yeux marron
Oui hélas toutes ces amours souffrent d’une insuffisance respiratoire aigue car elles ont trop
respiré cette vie de tous les jours cette routine infâme la Route goudronnée encore chaude
Oui hélas le mal a chargé ce regard angélique de grumeaux de rocaille de lourde lave encore
tiède afin de l’obstruer de le parasiter à souhait
Oh j’aurais tant voulu déposer des regards d’enfants sages sur mes amies sur mon médecin
et même sur tous les passants croisés
Je n’y suis jamais parvenu
Seuls mes parents auront eu le privilège d’avoir pu me regarder les regarder en ne mentant
jamais
Mon Å“il droit lui a toujours eu la faiblesse peu commune de ne savoir mentir de laisser des
fuites filtrer sur les parois percées sur les alvéoles du poumon de mon appareil oculaire
Mon œil droit a pris la relève des moments sans fumée il a choisi l’instant où l’on roule
l’instant où le Zippo lève le chapeau puis l’instant où ce même Zippo déclare sa flamme
Oui mon œil droit fume à ma place
Il me résume d’un coup d’œil il m’a toujours aidé à ne jamais me fourvoyer à ne jamais
oublier la réalité des choses il m’a toujours aidé à enfoncer les clous à ne jamais quitter des
yeux la pensée selon laquelle je ne suis qu’une Erreur malvenue qu’un Intrus dans un
système cohérent qu’une feuille rouillée sur une yeuse verdie ce qui est vrai

Oui vraiment tout ne fut que yeux brouillés boiteux mensongers à cause du mal
Oui vraiment tout ne fut hélas que regards esquissés à la hâte négligemment sur un brouillon
Tout ne fut que brouillons de regards inachevés sans ordre apparent à cause de ce mal
parasitaire

Mon strabisme a toujours été là pour peaufiner les traits même s'il n'a jamais cherché à obtenir
au final un pur joyau esthétique
Mieux encore mon strabisme a toujours été là pour magnifier la monstruosité ordonner son
Harmonie par une retranscription exacte des vérités de mon âme sur le papier vierge de
l'Humeur vitrée
Sachez ô lecteurs que je ne lâche jamais le morceau je suis ce que l’on pourrait appeler un
idéaliste en quête d’absolu
C’est pourquoi j’écris

J’écris je sublime mes amours je fais de jolies boucles avec mes lettres
J’enlumine

Je m’envole par envolées lyriques
J’évite les points et même toute forme de ponctuation

Je suis mon âme de près car elle seule est restée intacte face au despotisme du mal
Je rattrape le temps perdu à vivre bêtement dans le passé à aimer humainement terrestrement
J’écris pour effacer gommer la parole
J’écris pour faire oublier les actes et paroles manquées
J’écris pour béquiller les aveux les gestes les non-dits qu’il fallait meubler
J’écris pour être enfin Le Fils Du Soleil
J’écris pour être à la fois le frère le cousin le père le grand-père l’amant le mari de Celle-là
J’écris pour être Celle-là tout court et puis aussi pour être l’air qu’Elle inspire l’herbe qu’Elle
foule le soutien-gorge qu’Elle porte les petits seins qu’Elle a la Source qu’Elle dissimule
la mort qu'Elle vit
J’écris car j’aime la magie impossible du surréalisme

J’écris pour décrire de nouveaux dieux et déesses à adorer


J’écris pour m’adorer

J’écris pour essorer
J’écris j’ai trouvé un canal fiable
J’écris pour murmurer enfin les mots de la Vérité…

J'écris pour isoler le strabisme pour le mettre en quarantaine le plus loin des contaminations
des souillures du mal
J'écris pour l'accompagner joliment dans sa quête d'absolu
J'écris pour étayer ce maudit strabisme dans sa quête perpétuelle à pouvoir enfin contempler
quelqu'un (une femme!) les yeux dans les yeux ne serait-ce que plus de trois secondes


J'écris pour ne pas être pris le moment venu par un ailleurs...
J'écris pour rester là tout en m'envolant en lettres...




Brignais, puis Décines (depuis chez mon Jo), 04-05/08/2011.


Fait en phase maniaque.

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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