Derrière le paquet.


Un paquet de clopes,
Ça permet d’écrire.
Ça permet aussi de suer des mains.
L’image qui suit me rendra service :
Elle me permettra d’avoir eu raison
De les avoir imaginés en meilleur état quand même,
D’avoir utilisé une litote graphique,
D’avoir gardé en vain le sens de l’éloquence,
De la beauté et du canon.

Mais où donc se cache la Beauté en ces lieux sordides, abandonnés, en friche ?
Où donc se cache la Beauté autour de cette souche de yeuse ?

JE SUIS LA PAIRE QUE VOICI !
Laide comme un crapaud, comme un cochon au rose vif,
Raide comme un pendu éviscéré,
Déterrée d’une terre de Sienne compacte, étalée au couteau,
Chocolatée comme une bûche de la Noël,
Exhibée à nu avec sa bougie « 0 » pour un anniversaire,
Exposée en vitrine avec des cintres, au musée des Beaux-Arts, sur un plot,
Bronzée au soleil de ce jour de printemps.
Bon appétit !

Ce qui suit semble encore fumer d’une douce fragrance de Gitane.

J’aurai tant voulu être une feuille, une ligne écrite.
J’aurai tant voulu être une toile impeccablement peinte.
J’aurai voulu n’être qu’esprit.

Mais voilà !
La gente médicale en a décidé autrement puisqu’on lira avec plaisir le message pictural qui suit…

Jusqu’ici,
je me suis complu
-paraît-il-

Aujourd’hui,
je persiste
et ne laisserai pas encore la maladie tomber.

JE SUIS LA PAIRE QUE VOICI !
« -Voyons ! Ne touchez pas, Monsieur ! Un chef-d’œuvre, ça se respecte et se vouvoie ! Dehors !
-J’aimerais bien, Monsieur… mais j’ai passé quand même une très agréable visite et je vous en remercie du fond du cœur… Prévenez-moi pour le prochain foie… »