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Annonce : Réconciliation des deux pôles
Publié par Vadnirosta le 10-03-2023 18:47:22 ( 100 lectures ) Articles du même auteur



Réconciliation des deux pôles

(Béatification d’un faux calme plat

+

Éloges de la perversion et du blasphème en simultané.)







Recrache-moi encore et encore, ingrate maman…
V. est là pour me hisser à la septième terre…
Je me couche ce soir pour ne pas réapparaître demain…
Apporte-moi donc des graines de cyanure, puis deux trois sucettes à la menthe pour apprécier le Tout…
C’est bien d’être malade, c’est mal d’être bien portant, c’est mieux d’être ailleurs…
Doux chevalier, plonge ta main dans ma fosse féminine je te prendrai dans le fossé jusqu’au soir de la vie, et même après…
J’aime bien regarder le silence de ta voix éraillée même si j’en crève…
Monsieur Gardon, vous souffrez vous progressez essayez d’atteindre l’Écheveau suprême puis le Dénouement partiel heureux signé P.…
J’aime ta maladie, Allain, mais ce que tu écris est bien assez joyeux pour ma pauvre âme sensible…
Ô Père, je suis malheureux quand je suis seul (avec toi) et je suis malheureux quand, toi et maman, vous ne pensez qu’à vous deux au lit, signé celui qui sait partager…
Père j’aime bien la fenêtre de la chambre des filles car elle est haute et puis aussi car elle porte une vitre et puis aussi car le starter de la porte est assez loin…
J’aime la vie surtout si on peut choisir…
Devenir majeur, c’est soudain s’émouvoir d’une tonalité mineure…
Devenir mineur au milieu de cette immensité c’est beaucoup mieux…
La Vierge aux cochons vous connaissez ? …Une peinture de Raphaël ?... Bien sûr que non voyons!... Mais c’est mieux ainsi car si vous voulez elle est plutôt gourmande et vu que vous l’êtes aussi…
Notre Père qui êtes sur terre m’a dit un jour de Toussaint : « As-tu entendu la cloche de l’église ce matin ? » J’ai répondu : « J’ai entendu mais tu te trompes Notre Père, c’était la cloche qui sonnait l’heure de la récréation… »
Je veux vous voler sans regret la douleur que je vous ai remise…
Déteste ton précédent chéri comme toi-même…
Je t’aime Mon Père surtout quand tu es correcteur…
Je veux vivre pour manger, boire, fumer, trépasser…
J’aime tes yeux, surtout quand ils disent adieu…
Ô Chêne ! Que j’aime tes branches (dépouillées !) car je peux m’y caméléonner…
J’aime la phrase pour le point final et sec sans explication, sans nuance…
La cigarette est ma meilleure amie pour la toux expectorante et aussi pour le chocolat qu’elle offre…
L’alcool combat la crasse donc…je me soigne…
L’huile huile la mécanique du corps c’est pourquoi je me réjouirai devant une obésité à venir…
Je suis né dans une fosse sceptique (vide !) j’ai pu m’y évader durant une décennie mais là depuis quatorze ans je renonce…
Le vent n’est pas savant ; il est sale, surtout à l’ombre…
Je n’aime pas regarder la neige tomber car il faut attendre un peu trop pour le verglas…
Hier, j’ai aperçu le Malin : je l’aime car il avait les couleurs de notre amour, chère V.…
J’aime les amours pour les petits culs à l’air ; j’aime Dimey pour la baise avec les mots du bordel ; j’aime Brel pour la consolation de n’être plus le seul artiste concerné…
J’aime les étoiles car je peux m’y moucher tout noir…
J’aime la brume car je peux m’y fondre à loisir…
Que sont mes ennemis devenus que j’avais de si près tenus et tant aimés…
Je garde l’Empreinte la Cicatrice pour la surcharge, afin que mon corps se souvienne des lignes où faire glisser une énième lame de rasoir…
J’en ai marre des beaux habits car me m’y sens seul…
J’aime le ciel et l’air chaud refusé du vent car on y est emmuré…
J’aime l’Immensité car on m’y oubliera…
J’aime bien la misère car on a le droit d’y fumer le filtre, d’y rouler…
J’aime encore bien les hôpitaux car ils sont l’œuvre de Satan…
J’aime bien l’Abbé Pierre car il construisait des taudis où boire familialement l’apéro…
Je crache sur les saintes écritures puisqu’on m’y a oublié…
Je déteste les églises au profit du temple du soleil car je suis plutôt copain avec la lune et le serpent…
Je mange le sexe de la Gauloise car j’habite en France et aussi car je suis un peu obsédé religieux…
La différence entre un foie et un poumon ? … Aucune ! .... On les aime tous les deux, surtout quand on sent le moment venu fatal de les sculpter délicieusement…
J’aime mon cerveau car il fait passoire à la pluie, au frimas de novembre…
J’aime ma gorge car elle mourra avant moi…
J’aime l’été car il n’existe pas…
J’aime Dieu car je peux le snober maintenant…
Je déteste la Création car elle est de meilleure facture que mes écrits de génie…
Je déteste je car il est l’image de Notre Père…
J’aime Nerval car il est mort dans sa folie…
Je fais des ronds gris car j’aime bien la courbe parfaite et absolue et blanche, dissolue dans l’Angle noir…
J’aime bien l’aquarelle car on y va du plus clair au plus foncé et aussi pour l’Absence cristallisée sur les zones de Lumière…
J’aime l’Angoisse car elle se développe en nous comme un gros ver vorace, comme une compagne dérangeante pas du tout…
J’aime les bébés car ils pleurent encore…
J’aime les blés vivants pour les manger avec jouissance avant de les faucher…
Qui coule n’amassera plus les mousses…
J’aime les océans profonds pour écouter les dieux marins entonner pour moi les De Profundis…
J’aime Baudelaire pour réapprendre un mal à incruster…
J’aime mon cœur car il est un mot fléché à trouver par la force de ton arbalète…
J’aime mon sang étranger puisque j’ai trop draculé les femmes…
J’aime Jean Baptiste Grenouille pour le récit de ma naissance…
Je suis Monsieur Gardon et j’attends d’être pêché par l’hameçon terrible de ta langue, ô V.…
J’aime le football pour Furiani, pour les bastons, pour les piétinements majeurs…
J’aime les feux rouges, surtout lorsqu’ils prophétisent le bain de sang sur la chaussée…
J’aime les radios pulmonaires pour la hantise (antérieure et postérieure !), pour la sueur au creux des mains et dans le dos et pour les sillons tracés à coups de flashs sur les appareils…
J’aime le cannabis car je n’en ai jamais goûté à tort…
J’aime les prises de sang car j’y ressors encore plus maigrichon…
Cette nuit j’ai trop aimé le lithium mais pas assez pour que je ne puisse plus l’aimer du tout…
J’aime le soir car lui- seul m’emmène au bois dormant pour des voltiges, des promenades au Château de l’Onirisme en bateau, en gondole et pour des soupirs de plaisir…
J’aime le Râle pour l’Obstruction soulageante, pour la saveur de la Glaire que l’on ravale goulûment, pour l’Ombrage dessous la verdure rouillée…
J’aime la fainéantise la paresse des jours pour les larmes bloquées et puis pour le déploiement de l’Abandon au pied duquel on peut se recueillir…
J’aime la yeuse têtue qui ne verdit ni ne ment ni ne se rhabille jamais au soleil de printemps…
J’aime la Terre, surtout lorsqu’on rappelle qu’elle est astre imparfait…
J’aime la mort surtout lorsqu’elle prend fin…
J’aime l’amour réchauffé, même s’il s’agit de rester ici dans le calme plat même si je ne me sens bien qu’entre les six murs d’un frigo définitivement clos…
J’aime tes palimpsestes, surtout lorsque je sais qu’un autre y a déposé le dessin de la boule à pics…
J’aime bander lorsque je sais que le poison infâme est versé correctement, avec les règles de l’hygiène, de la patience, et les gestes froids de ce qui reste d’un homme qui dure comme le lierre…
J’aime l’ombre sans lumières pour les jours de nuit, pour les immensités perdues face à l’insignifiance, pour les mers profondes sans eau, pour la canaille pour la lie…
J’aime la dépersonnalisation pour les ombres sans corps qui se traînent, pour la perte soudaine de la vie des viscères, pour les textes morbides qui la décriront, pour le mal de terre et ses vertiges, pour la destruction totale du barrage de la peau, pour le flot libéré en mer rouge…
J’aime bien les puits sans fond car on finit en haut en bas parmi Morrison, Marilyn, les étoiles et puis les Vénérables barbus…
J’aime écrire ma vie car il n’y a rien de bien à raconter, seulement le meilleur le pire d’un mal chronique…
J’aime les femmes car elles ne sont pas bâties comme moi…
J’aime mes parents car bizarrement aucun des deux n’a une coquetterie dans l’œil…
J’aime mon strabisme car il ne fait pas fuir les femmes (que j’aime je viens de le dire)…
J’aime mon sexe car lui- seul est voyageur dans ce corps à jamais marécageux, ce marais à crapauds où pourrit dans l’eau rougeoyante tout un Léviathan…
J’aime hier pour l’Empreinte douloureuse, pour la trace encore tiède d’une basse marée, pour me souvenir d’y avoir toussé suffisamment…
J’aime être triste pour la terre au fond de la terre, pour l’écurie interne, pour la mare puante de larmes à offrir à la Vierge…
J’aime délirer en écrivant car j’y demeure l’exécutant de Satan, le successeur malin de Sade …
J’aime tempêter car on m’y laisse en paix…
J’aime déféquer chez moi car j’y suis toujours accompagné d’une nouvelle femme en nuisette…

J’aime ce qui est dégradable car ça se déconstruit toujours à trop y songer, à trop s’en torturer, à trop ainsi le travailler, le tailler dans les veines de l’écorce d’un arbre tordu…
J’aime ne plus rien aimer à mourir…
(donc je suis un saint homme.)

J’aime mentir ainsi…
(car je passe pour un bienheureux.)


Je démens ce mensonge.
(car je ne veux finalement plus être un saint homme mais plutôt un pervers…)






Brignais, 1-2-3/05/2011.






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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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