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Annonce : Lettre n°4 à mon Jo.
Publié par Vadnirosta le 10-03-2023 19:36:38 ( 139 lectures ) Articles du même auteur



Lettre n°4 à mon Jo.
Saint-Genis-Laval, 20 avril 2012.
Mon Jo,

Je viens te donner des nouvelles de mon moral et elles ne sont pas bonnes...
J'ai passé une très mauvaise journée à songer encore et encore à mon éternel problème: la fume.
Que faire mon Jo?
Je ne puis m'arrêter (comme toi!) de fumer et je sais très bien que les dieux ou plutôt les mauvais génies de la cigarette ne me feront aucun cadeau... En gros, j'ai deux alternatives possibles: soit je continue à m'esquinter les bronches sans broncher encore et encore jusqu'à la fin et l'on pourra dire alors que je finirai lentement ma vie en pneumo avec des souffrances atroces soit je me résous à me suicider en choisissant ainsi ma mort, une mort radicale en guise de péché mortel. Voilà! Tu sais tout mon Jo. Je suis sûr que tu admets comme moi que la situation n'est pas des plus brillantes...
Ô mon Jo! Je te prie de me guider le mieux possible...
Aide-moi à survivre dans cette vie qui est un casse-tête!
Je t'en prie, rappelle-moi ton amour à chacun de mes doutes! Qu'il me tienne chaud dans les moments délicats! Je veux garder éternellement le souvenir de ton visage! Qu'il me permette de servir de bouclier blindé massif face aux rudesses de la vie!
Je t'aime mon Jo! Paix à ta noble âme!
J'espère réellement que tu ne souffres plus là où tu es; j'espère que tu es enfin refait. Dis, qu'a-tu fait de ton pauvre cerveau toi qui souffrais de ses anomalies dans une autre vie? Y a-t-il toujours pour toi le lithium dans le placard à pharmacie du Barbu? Comment fais-tu pour être toujours content toi qui as passé presque toute ta vie dans la tourmente?
Ô mon Jo! Auréole-moi de ta main divine! Envoie-moi trace de toi par voie aérienne! Je ne sais pas n'importe quoi une douce pensée de toi une preuve de l'existence d'une madone très belle à adorer dans le sanctuaire d'une prière une photographie de ce nirvana qu'est maintenant ta vie une peinture céleste parfaite encore plus belle que celles de la Chapelle Sixtine une partition délicieuse de la Harpe que jouent pour toi putti et créatures nues autour d'un décor idyllique envoie-moi le mystère écrit de l'amour éternel et puis aussi la recette magique pour te ressembler...
Ô mon Jo la nuit qui se dessine est à nous deux elle brillera d'étoiles aussi longtemps que je serai là à songer à toi avec nostalgie aussi longtemps que je pleurerai d'amour très sincère aussi longtemps que je verserai mes lettres superbes sur le papyrus le parchemin le palimpseste sacré...
Que tout cet amour qui m'anime me permette de mieux vivre qu'il permette même d'embellir encore plus les aubes des printemps et puis aussi les couleurs des marées hautes par soleils couchants et puis aussi les plus doux sourires du Dr Estingoy que tout cet amour de toi à moi me hisse à la Félicité au Songe à Chagall à la poésie à l'Enfance éternelle...
Ô mon Jo je suis à toi et tu es à moi je te serai ombre fidèle tant que je pourrai avoir cet honneur ce privilège de t'escorter jusque dans tes sommeils bien réveillés...
Ô mon Je que faire sinon te célébrer encore et encore puisque la page n'est toujours pas bouclée te célébrer par des mots à la préciosité sans pareille des mots venus de la chair des étoiles des mots que connaissent toutes les femmes des mots de feu des mots d'or des mots qui arrivent toujours à temps des mots à point des mots d'azur des mots écrémés des mots laiteux des mots de velours des mots insensés des mots restés dans la lune des mots maritimes des mots à sucer des mots d'amour des mots étonnés des mots de fleurs...
Ô mon Jo ramène-moi en ce pays où nous étions heureux!
Je ne puis quitter le mien alors reviens reviens que je t'écrive le plus beau poème le poème de l'absence une absence si longue si belle qu'un certain barbu ému jusqu'aux larmes s'est pris à me faire don d'une inspiration courante d'une envolée lyrique bénie en me confiant la mission littéraire suivante pour le moins ambitieuse: écrire un poème un poème beau si beau que l'au-delà en devient parenthèse un poème qui parvient par la magie attrayante du verbe à Te faire revenir... Yohann


Mon Jo écoute ses sons…




Mon Jo se repose…

Lettre n°5 à mon Jo.
Brignais, le 21 avril 2012.
Mon Jo,
Je refais surface petit à petit.
La vie me retend les bras même si tu es absent.
Voilà que je songe à mon état juste d'après ta mort...
Je le nomme maintenant ici « état de deuil transitoire d'un écrivain qui rédige des beautés alors qu'il n'a pas fait exprès alors qu'il n'en a pas même conscience... »

C'était un temps à te mal aimer.
Un temps où l'on me refusait toute allégresse tout bonheur toute félicité...
Un temps perdu à insulter les vents mauvais et puis aussi tout un arrosoir dans le ciel...
Un temps trempé à faire le saule pleureur partout dans le printemps...
Un temps à marcher tête baissée où j'oubliais de ne pas empiéter sur les limites du trottoir mouillé où je parvenais de justesse à ne pas oublier de ne pas me jeter bêtement dessous la première voiture rencontrée...
Un temps de révolte à fustiger poings fermés et levés tous les blaireaux les soignants des hôpitaux psychiatriques publics...
Un temps à chialer ma mère en silence un temps à maudire les dieux un temps où je ne pouvais me douter évidemment que tu enverrais aujourd'hui et pour nous tout un soleil superbe dans l'espoir de nous draper enfin de lumière...
Oui mon Jo tu veux que je sois joyeux sans toutefois t'oublier!
Oui mon Jo tu veux que la vie reprenne ses droits à condition que l'on pense parfois à toi!
Mon Jo je sors des brumes du frimas et je viens à présent à toi tout clair tout beau comme un eau courante qui écrit juste au-dessus le verbe multicolore de l'arc-en-ciel...
Mon Jo je sors de la torpeur mais sache que je suis toujours imprégné de ton essence...
Oui je t'aime toujours mon Jo même si c'est moins douloureux...
Sache bien que je veux te garder le plus près de moi je dirai même en moi...
Mon Jo il nous faut écrire tout deux l'histoire amoureuse que l'on n'a véritablement jamais eue mais qui dormait depuis toujours dans chacun de mes dons dans chacun de mes mots dans chacun de mes gestes dans chacune de mes berceuses à ton chevet...
Oui mon Jo il nous faut bénir le soleil revenu car je sais à présent qu'il n'est jamais noyé par les trombes d'eau les orages les giboulées d'avril oui le soleil est là et je peux aisément le peindre dans l'ovale de ton visage oui c'est bien cela c'est bien toi qui commande au soleil de dissiper les nuages et c'est toi qui veut soudainement que l'on soit heureux non de ton triste sort bien sûr mais de ton devenir de ta paix annoncée sur la plus belle des nuées perchées...
A présent nous sommes heureux car tu nous invites à l'être!
Il ne faudra plus pleurer à verse sans âme il nous faudra exclusivement pleurer à la Jo ainsi que tu l'as écrit en liquides pour moi dans le très beau Quand Jo y pleure...
Il nous faudra nous vêtir de tes vêtements de ton odeur de ta transpiration...
Il nous faudra emprunter ta voix sans issue caverneuse et puis ta longue plainte offerte aux vents immobiles et couverte d'indigence la plainte de « la France d'en bas » comme tu disais celle qui « tease » dans les cages d'escalier celle qui parle mal à son père celle qui crèche juste à côté à Sablons celle où l'on se doit d'ôter les masques....
Oui mon Jo nous essaierons de répandre ta mémoire partout où l'on ira il faudra que le monde entier sache quels ont été tes peines tes fardeaux tes blessures tes échecs mais aussi tes feux tes paradis d'artifice tes conquêtes tes beautés il faudra que le monde entier sache qui tu as été et pourquoi je t'ai tant aimé tant donné pourquoi j'ai persisté dans mes élans de cœur malgré les lambeaux de santé que je laissais là par terre à tes pieds oui il nous faudra colporter la Bonne Nouvelle Celle qui annonce enfin ta résurrection dans la paix et la tendresse... Yohann

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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