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Annonce : Ophtalmologie...
Publié par Vadnirosta le 10-03-2023 20:02:31 ( 93 lectures ) Articles du même auteur



Ophtalmologie...








Aujourd'hui, j'ai eu rendez-vous chez l'ophtalmologue. Deux femmes. L'une était plutôt mignonne et avait le regard bien droit! Avouez que c'est plutôt rare dans (mon) monde...
L'examen s'est avéré normal, ma myopie s'est même améliorée (!)

Que te dire cher lecteur de mes abîmes que t'apprendre de nouveau sinon que mon œil droit me fait pourtant souffrir encore et encore je sens à l'intérieur un liquide inconnu les jours de grande fatigue et de strabisme prononcé serait-ce le pus le sperme le sang la bile la mare l'étang le marécage le purin la pisse je ne le sais ce qui importe c'est que ce liquide circule comme il peut le long de la rive verdie de joncs de lichens de fougères de roseaux de hautes herbes folles à l'intérieur mon œil droit est vieux comme un crachat les muscles sont imbibés de ce liquide infâme partout des grumeaux résiduels de muscles baveux partout des reliquats inertes de muscles spongieux tout baigne ici dans une atmosphère étrange de manoir hanté il y a là les toiles d'araignées coutumières les vieux meubles massifs empoussiérés et puis de grands nénuphars gothiques juste pour la décoration du jardin à l’abandon il y a là le puits sans fond de mon Âme que sait retranscrire par cœur et à la nuance près le Globe il s'agit d'une Âme globalement peinte à la terre de Sienne avec des touches éparses de végétations vertes même si l'Espérance est interdite en ces lieux de malédiction on peut voir la mousse recouvrir à foison les parois de cette Âme liquide aquatique Même Monet aurait aimé La peindre si Elle s'était rendue à Giverny cette noble Âme sait le coulis cyclique des eaux si cher au génial Escher Elle sais la bave des baisers interdits les exhalaisons mortelles d'alcool au-dessus du goulot elle sait aussi le fion du paysan les mouches qui bombinent cruellement autour des bousats de Coise ou d'autre part oui mon œil droit se débrouille comme il peut il fait des écarts à droite et en haut quand je lui indique tout droit mon œil droit est d'une paresse inouïe il fuit la Femme et aussi le monde pour des détours interdits pour des déviances superbes pour des perditions obscures cet œil A PEUR il s'est tricoté un suaire classique une marginalité sur mesure un linceul répandu une singularité unique qui paradoxalement le dénudent un peu plus il sais les ordures écoulées la crasse répandue les égouts où les eaux usées suintent il sais le mariage boiteux des images l'envie d'ailleurs le voyage en eaux troubles il sais les geysers l'ébullition la honte et l'Innocence il sais les moqueries perverses la résurgence des organes à vif les dérapages et le maquis de quelques guérilleros qui iront cracher leurs poumons en dévalant la montagne mon œil droit saura toujours aimer une femme de travers il saura toujours la Remontée précise des Glaires et puis le malheur de n'avoir que sa trace à suivre il saura toujours se tordre sans énergie dans les bas-fonds de peine et dans les sépultures oubliées des Grandes Âmes il saura toujours reconnaître avec lucidité sa gaucherie sa mise à l'écart radicale il sera toujours bâti grossièrement à la gouge d'un malhabile sculpteur il n'oubliera jamais d'omettre le fraternel acte de présence mon œil droit ne suivra jamais le cours des choses il sera toujours curieux étranger aux quatre coins du Globe et il le saura toujours cet œil se durcit soudain fronce maintenant les sourcils il est amer même s'il dérive cet œil n'ira La chercher nulle part il attendra qu'Elle vienne le trouver comme il est en haillons en compote en détresse en sang en friche il est là où on le voit mort il est là à l'abandon le plus près de l'expectoration il est là dans un pauvre soutien-gorge vide qui s'effiloche il est là au bout d'un muscle défaillant au bout du Soir célibataire il est là au centre de la croix et tout le monde le croise sur le Mont du Calvaire il est là liquide il n'éclabousse pas il dégouline pour cela il s'écarquille devient globuleux il mute sous l'effet de la PEUR alors le Tableau le chef-d'œuvre de Munch traverse les siècles et vient rendre hommage joli à son martyr oui mon œil est là dans le trou d'obus droit de ma tête de mort il est là à maudire la circulation confuse des infâmes spermatozoïdes dans le Bocal dans l'Aquarium de ce qui aurait dû promettre Harmonie et Quiétude oui cet œil droit a été attendu à la sortie d'un virage mélancolique des mouvements que l'on croyaient de tendresse se changèrent vite en mécanismes charnels répétés de martèlements et firent exploser le Globe de plaisir Celui-ci commença alors sa lente décomposition qui se poursuit encore aujourd'hui à petit feu presque au goutte à goutte souillant ainsi le champ d'épandage de ma vie...

Brignais, 28-29/06/2012.


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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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