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Annonce : Prière
Publié par Vadnirosta le 11-03-2023 18:26:33 ( 82 lectures ) Articles du même auteur



Prière
Ô Sainte Marie, Notre Vierge bien-aimée, entendez-Vous les plaintes de ces gens qui n'ont rien de ce dont on est bourré comme des oies mais qui ont Tout de ce dont on n'avouera jamais ne pas posséder…
Entendez-Vous ces cris étouffés qui s'échappent malgré tout par filets incontrôlés le long des pierres assemblées comme on peut le temps d'un répit, le long d'un muret irrégulier et dérisoire, le long d'une barrière idiote comme on en voit à la campagne et même en ville et qui fait ici barrage défoncé et vétuste aux flots en broussaille ?
Ô Sainte Marie, Voyez-Vous ces yeux délavés qui ont trop pleuré sans bruit, qui ont trop vécu l'enfer parmi les Enfers, trop laissé de Leur éclat originel sur la maladie comblée, sur les étiquettes inconnues d'une affreuse piquette, dans la demeure « sacrée » de quelques-uns que je nomme ici avec mépris profiteurs de tourments ?
Ô Sainte Marie, écoutez-Les donc boiter sur les sentiers accidentés du bitume ; écoutez-Les sans Les plaindre ; observez la poussière que l'asphalte libère sous Leurs pas ridés. Ô Douce Marie, par pitié, bénissez l'intérieur des terres d'où viennent ces Gens que je sculpte ici verbalement avec des matériaux littéraires récupérés. Plongez-moi dans l'Essence-même du carreau rouge de Leur nappe ! Plongez-moi en Eux jusque dans l'intimité partagée de Leurs moindres Gestes quotidiens quintessenciés, jusque dans le Dit ineffable et authentique de Leurs démarches à bon marché !
Ô Marie, écoutez-donc ces Gens qui n'ont plus qu'Eux pour parler ; écoutez-donc ces Gens qui rient comme Ils pleurent car Ils ne savent plus très bien faire la différence…
Ô Sainte Marie, écoutez ces Gens qui se rassembleront toujours par débris pour former en guise de revanche le Miroir le plus juste de l'Union…
Ô Marie ! Ô Joseph ! Ô Enfant Jésus ! J'espère que Vous n'oublierez pas de Vous contempler devant ce même Miroir lorsqu'il n'y aura plus personne de suffisamment vivant parmi ces Gens car Vous verrez enfin apparaître à la surface de la Glace la peinture parfaite de la Sainte Famille, enfin ombrée…
Ô Sainte Marie, Notre Vierge, sentez-Vous ces cœurs si lourds d'un amour manqué ? Sentez-Vous ces paroles menacées qui paraissent aujourd'hui marteler vaguement et estomper sourdement au moyen du buvard des mouchoirs le Cumul des années dessiné sans force ? Que faire, Sainte Marie ? Comment dessiner cette maman qui n'est pas vraiment une « mama » comme il est coutume de dire en Italie ? D'ailleurs, a-t-elle seulement déjà été une enfant rebelle, délurée et espiègle ?
Vous avez toujours su que je n'ai jamais su mentir en dessinant, Ô douce Marie ! La maman (elle s'appelle monique, orthographiée ici le plus anonymement possible) sera donc peinte ainsi : j'éviterai tout d'abord tout cloisonnisme net cher à l'École bretonne de Pont-Aven, tout contour « en gras ». Le visage de la maman monique ne paraîtra jamais se détacher de l'arrière-plan comme une devanture luxuriante qui attire le regard ; monique a été, est sera toujours caméléon indicernable dans un milieu humide où l'on s'embourbe, je veux dire par là le marais qui te suit ou plutôt les marécages maudits collés à la peau… Même si monique restera à jamais une personne âgée, je bannirai fermement tout contraste exacerbé, tout découpage tranché, tout relief sculpté de sa personne tant elle est l'Oubliée injuste… Cependant, tous mes portraits d'elle s'efforceront de briser cette foutue fatalité puisqu'elle y sera peinte et dessinée le plus près possible de la sublimation parfaite : monique demeurera à jamais Monique, retrouvera la majuscule bénie que la vie lui a dérobée au fil des malédictions, cette majuscule noble qui introduit Ceux qui ne sauront jamais « faire semblant ».

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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