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Nouvelles confirmées : Je t’ai dit que c’était moi, mais en fait c’était lui…
Publié par abdelvetah le 13-01-2013 20:40:00 ( 1108 lectures ) Articles du même auteur



Je t’ai dit que c’était moi ; mais en fait c’était lui, Moctar ; j’avais un peu confondu les choses, oui, mais, en fait, c’est moi qui lui ai conseillé de faire cela ; nous avions un peu moins de quatre heures pour prendre la décision ; je t’ai dit que nous avions un peu moins de quatre heures ; non, je t’ai menti ; nous avions, au fait une journée ; c’était le 1er décembre ; je m’en souviens comme si c’était hier ; et la décision nous devions la prendre avant le trente mars ; ça fait quatre mois, oui, mais, quatre mois, c’est parfois comme une journée; si tu avais vu ton ami, moi, mon cher, me démener pour que toutes ces choses soient mises en place : je me déplaçais, dans toutes les directions, en ville, mobilisais tous mes contacts, c’était fatigant, il m’arrivait, je veux dire, il lui arrivait, à lui, en fait, c’était, lui, Moctar, mon grand frère qui sensibilisait ses contacts, je t’ai dit que c’était moi, j’ai oublié, j’ai confondu, c’était lui, donc, moi, ce que je faisais, c’est que je ne le laissais pas se reposer, je ne lui laissais aucun répit, parce qu’il fallait que ce projet aboutisse, et quatre mois , parfois ça passe comme une journée ; alors je t’ai appelé pour que, ah ! d’abord, pour que tu boives le thé avec moi ; eh ! femme, sers-nous un verre, ah ! c’est le troisième, ce n’est pas grave, tu pourrais bien recommencer la préparation ; tu n’as plus de thé, le sucre, aussi, épuisé, ce n’est pas grave ; je te disais quoi, mon ami, elle m’a un peu distrait, avec son thé, elle n’arrive, jamais cette femme, à tout prévoir, toujours quelque chose doit manquer, au moment où il ne faut pas ; oui, je sais que tu as déjà pris le thé chez toi, mais je t’ai appelé pour que tu rassembles les tiens, avant l’arrivée de la délégation, tu comprends bien pourquoi : il faut que nous paraissions les plus nombreux, plus nombreux que nos adversaires, je veux donc que tu restes ici avec mon épouse, pour l’aider un peu à accueillir les gens, dresser les tentes, installer les meubles, les nattes, tapis coussins et autres ; ah ! la voiture est arrivée, c’est excellent, je vais pouvoir aller en ville pour aller chercher les provisions, oui, je vais bien sûr dire à Moctar le rôle essentiel que tu as joué dans la préparation de l’accueil ; oui, un instant, j’arrive, oui c’est bien moi, que tu cherches, le frère de Moctar, oui c’est moi, j’arrive ; et toi, je te laisse, veille bien sur tout ça ; ah ! je te connais, toi, auparavant, tu travaillais au ministère, ce n’était pas toi, c’était peut-être ton frère, ah ! tu n’en as pas, tu n’as pas de frère, tu lui ressembles tellement, et puis vous devriez bien être au moins deux, pour maintenir comme tu tiens, là, le volant du véhicule, fais attention, ne t’enlise pas, le passage est compliqué, beaucoup de dune, de sable mou, les maisons sont construites n’importe comment, puis les dunes viennent les encercler, comme les jupes, prennent en tenaille les hanches des jeunes filles, sauf que les jeunes filles, ça ne les empêche pas de jouer à la corde et sautiller partout ; c’est bien, tu as été fort, tu conduis comme lui, vraiment, tu ne serais pas de la tribu des Ganoura, tu leur ressembles mystérieusement, ah ! tu n’es pas de cette tribu, tu ne la connais même pas, ah ! tu es de cette tribu, Beytizik, ah ! c’est ça, j’avais confondu, les noms se ressemblent tellement, je t’ai pris pour l’un des leurs, Ganoura, ta manière de conduire, c’est ça qui m’a fait penser à cette tribu, les chauffeurs originaires de cette tribu ne dépassent jamais 60 km à l’heure, c’est pourquoi je me suis dit : tu es de cette tribu ; ah ! je n’ai pas remarqué, tu roulais à 150 km à l’heure, je croyais que tu roulais à 60, mais, j’ai le sentiment que tu vas rouler à 60, c’est pourquoi je t’ai assimilé à la Tribu de Nagoura, Zikib et Nouraga sont pareilles, ce n’est pas Zikib, je sais, j’ai confondu avec la tribu de Kizib, ce n’est pas grave, tu as vu Moctar, Moctar, mon frère, tu ne le connais pas, c’est mon frère, c’est lui l’homme de notre tribu, son représentant auprès du gouvernement, moi, au fait, son jeune frère, je suis le vrai chef de la tribu, mais j’ai dit au gouvernement que c’est lui qui doit nous représenter, moi, je préfère rester au village m’occuper des familles et régler leurs problèmes, dès que nous arrivons en ville, nous allons passer d’abord chez lui, il va nous remettre l’argent pour acheter les provisions, préparer dignement notre réception ; attends, arrête un peu, s’il te plait, tu vois ces femmes, les pauvres, elles ont un enfant qui pleure en plus, ici, arrête, ici, devant la petite boutique, là où il y a les deux femmes, voilà, là ; comment allez-vous, et la famille, ça va, et cet enfant, qu’est-ce qu’il a, ah ! il était chez l’infirmier, la fièvre, des vomissements, heureusement, que vous avez trouvé des médicaments ; vous allez où, vous retournez à votre village, de l’autre côté, à l’inverse de la direction où nous allons, ce n’est pas grave, allez-y, montez, nous vous conduisons là-bas ; c’est très loin, ce n’est pas grave, la voiture est louée pour 24 heures, oui, je sais bien qu’il nous faut une journée pour atteindre ce village et que nous allons perdre une journée pour revenir en ville, mais nous allons prolonger la durée de location, ah ! pour la délégation, nous allons arranger cela, je vais en parler à Moctar, le virage est par-là, à ta gauche, elle t’a dit ce virage-là, oui, ton crabotage doit-être bon, il faut le mettre en marche, on ne t’a pas dit ça, c’est vrai, ce n’était pas prévu, mais bon, tu ne connais pas ces deux femmes, sinon tu n’allais pas hésiter un seul instant, elles sont les filles du poète, tu n’as jamais entendu : les dunes entre lesquelles estivait le campement, la dune d’Amatliche et la dune d’Alatriche sont devenues, hélas, des dunes comme toutes les autres dunes sans nom et sans campement de Mint Enniche, oui c’est leur arrière-grand-père, je sais que tu ne savais pas ; la lune est belle, très belle ce soir, tu vois c’est beaucoup plus intéressant que de rôder en ville, les klaxons, des voitures qui circulent dans tous les sens, le bruit, le bruit, partout, les crieurs qui crient, les charretiers qui hèlent, et même à l’intérieur des maisons, ils te suivent les bruits, enfin, d’autres, qui sont là pour prendre la relève des bruits de la rue, je veux dire, la télévision, Al Jazeera, son correspondant au Moyen Orient, bombes et explosions, en Afrique, famines et déportations, exodes et désolations, en plus, il y a le surpresseur, qui ronronne éternellement, pour la moindre chasse d’eau tirée, pour l’infime goutte qui coule du plus insignifiant des robinets, ouvert par le plus insignifiants des intrus de la maison ; ici au moins c’est calme, même les chameaux, tu vois quand ils blatèrent, tu vois comment ils éparpillent leurs blatèrements dans les airs, d’une manière nonchalante, en plus, pour que le bruit s’évanouisse, avant même son émission ; non, non, on ne peut pas passer la soirée avec vous, ça sera pour une autre fois, là, on nous attend, oui, on nous attend, c’est vrai, il se fait tard, le soleil va se lever dans quelques instants, mais, nous espérons atteindre le village juste après le lever de soleil, il y a beaucoup de choses à faire ; toi, tu fais demi-tour et tu reprends le même chemin, mais ensuite nous continuons vers le village ; ça va, tu n’es pas trop fatigué, tu es comme moi, je crois, tu es habitué à parcourir des distances, sans but, comme moi, je ne cesse de courir, en ville, je veux dire, uniquement, en ville, dans tous les sens, sans but, la ville est faite, je crois, pour être courue, sans objectif précis, c’est pourquoi, je me suis dit qu’on pourrait faire la ville même avant d’y arriver, c’est un peu l’itinéraire qui s’est imposé à nous, en coïncidant avec les arrière-petites-filles du poète qui a dit : les dunes entre lesquelles estivait le campement, la dune d’Amatliche et la dune d’Alatriche sont devenues, hélas, des dunes comme toutes les autres dunes sans noms, et sans campement de Mint Enniche, je suis sûr, si, si, je suis bien sûr que nous n’aurons plus rien à faire en ville, Moctar est déjà au village, tel que je le connais, tel qu’il me connait, il a toujours une solution de rechange avec moi, c’est ainsi, continue alors, vers le village, il ne fait pas très chaud c’est bien, c’est le moment idéal, tu entends le tam-tam qu’on bat, tu vois, toutes les tentes dressées, et ces foules qui attendent, et la voiture de Moctar qui est là, je te l’ai dit, qu’il va reprendre les choses en main, c’est toujours comme ça, du coup, nous avons été précieux pour les filles du poète, ce n’était pas prévu, mais, nous avons servi à quelque chose, nous étions, ici, pas très loin, qui t’a dit que nous sommes partis en ville, c’est faux, Moctar, je te dis que c’est faux, nous étions ici, derrière cette dune, oui, une journée, une nuit et toute la matinée derrière cette dune, Moctar.

Abdelvetah Ould Mohamed

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Auteur Commentaire en débat
Loriane
Posté le: 16-01-2013 19:03  Mis à jour: 16-01-2013 19:03
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9499
 Re: Je t’ai dit que c’était moi, mais en fait c’é...
Ouh la la la la ! au secours !!
Oh P..... de M.... , on ose dire que les femmes sont bavardes.
Mais qu'est-ce qu'il à fumé ? Il est en pleine crise de logorrhée intense, est-il hydrocéphale, bipolaire ...? ça demande un examen plus approfondi. Au canada on dirait : "Dire d'la marde"
"eh ! femme, sers-nous un verre,"
Le premier qui oserait m'apostropher comme ça, au lieu de lever ses fesses est sûr de se prendre la théière en pleine cafetière !!
Sûr et certain !
Bel exercice d 'écriture.
Merci
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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