Les routes écrasées par le vent Nous sommes des pierres Les portes effacées par le temps Nous sommes les mères et pères Les océans sombres ont sombrés Les têtes se sont perdues Dans l’abîme, les nuages ombragés Des cous se sont pendus
Et si nous sommes trop vieux Pour une simple poignée de main Si nous sommes trop pieux Pour attendre encore et encore la fin
Sans déserts pour entretenir Des colombes par centaines Les durées, les immenses souvenirs S’envolent au vent des plaisantes plaines
Pour un peu de terre Encore et toujours les fins Des barbelés, des guerres La mort, la soif et la faim
Et si nous étions trop jeunes Pour une simple accolade Si nous étions trop aveugles Pour oublier cette perpétuelle escalade
Ainsi depuis que le monde est monde Les portes se ferment Les hommes encore, tombent Doutes et paix alternent
Alors depuis que le monde est monde Le ciel s’ouvre sur lui Les femmes, à mort s’effondrent Sans la dureté qu’elles fuient
* Des hommes jeunes déjà vieux Des pierres qui roulent encore Des femmes vieilles dévisagées des yeux Des larmes qui coulent des rebords Les yeux de serpent qui convoitent Le monde est encore monde Les lèvres des sangsues qu’on exploitent La Terre est encore ronde
Puisque nous sommes trop vieux Pour vivre ! Puisque nous sommes trop jeunes Pour mourir !
De la pluie électrique religieuse À grande vitesse, au pas de course Tout au long de la bible ennuyeuse Encore plus vite, est à nos trousses
La gorge du serpent qui explose La Terre est pour toujours la Terre Les sueurs des sangsues qui s’exposent Le monde en à fait sa mère
Puisque plus rien ne compte Les vieux ! Puisqu’a présent rien ne compte Les jeunes !
Des pierres qui roulent sans cesse Des vieillards déjà morts Des falaises qui s’effondrent et transgressent Des hommes et femmes déjà dehors
Les yeux du monde qui s’incruste L’instant qui passe et ressasse Les lèvres de la Lune qui nous conspue La vie trépasse !
** Mais les routes se sont écartées, les chemins se sont enfin éclairés La voie est libre, il n’y a plus rien à craindre, les océans son clairs, les nuages devenus lampadaires Le monde change depuis qu’il est monde, animant la compagnie des hommes Que ce soit dans une cuisine ou un salon, un bar ou une barque en pleine mer Peu importe, il s’agit du sentiment ! Celui qui n’a pas de direction, celui du foyer Puisque ce sentiment n’est qu’une pierre qui roule encore et encore Ce n’est qu’un instant incrusté dans nos têtes, ce sentiment fraichement imprégné Cette roue qui tourne afin de décider de nos sorts, de la vie après la mort
Puisque nous sommes trop vieux pour une poignée de main Car nous étions trop jeune pour une simple accolade Beaucoup trop pieux pour anéantir et maintenir la fin Trop aveugles, trop ignorants pour se rappeler nos mémoires sociales
Les déserts sont morts, enterrés par les cimetières grouillant de vie Les colombes se sont envolées pour ne devenir qu’un point dans le ciel Les barbelés sont devenus des mines incompréhensibles à marques d’insomnie Et la mort s’est enrichit, la soif s’est interdit et la faim en est toujours au même
Peu importe, il s’agit d’un sentiment ! Celui qui n’a pas de sens ni de direction Puisqu’il ne vaut rien s’il n’est porté par une pierre qui roule Ce n’est qu’une seconde dans l’océan de nos pensées, une incompréhension Cette horloge qui tourne sans arrêt pour nous dire quand mourir
Puisque de toute façon nous sommes trop vieux pour vivre Puisque pour les vieux plus rien ne compte à présent Et que de toutes manières nous sommes trop jeune pour mourir Puisque pour les jeunes plus rien ne compte maintenant
Les portes se sont envolées, l’ouragan a tout effacé Plus d’ouvrages, plus de poésie ou de romans pour contrôler Pas de musique pour nous endormir jusqu’au couché Les portes se sont écrasées dans l’œil de l’ouragan, encore blasé
Peu nous importe puisqu’il n’y à plus rien, plus de sentiments Car toutes les pierres posées coulent dans l’océan Ce n’est qu’un ouragan de ragots, de pensées idiotes, pas d’affolement Ce cadran si familier qui ne bouge plus comme avant
*** Alors que les cendres recouvrent le monde Un vent frais s’abat émotionnellement Le temps s’allonge et ralentit les secondes La pluie s’éloigne des plaines Une odeur familière nous entoure émotionnellement Les arbres se montrent à peine
Puisque le monde est vieux Que les hommes le sont aussi Puisque l’aventure touche à sa fin L’égalité tombe ainsi
Alors que le sable raccompagne la mer Le Soleil se montre plus beau Le ciel est gris, les secondes l’éclairent
L’herbe repousse sous nos pieds Couleur verte au possible Les tempêtes sont rassasiées
Maintenant que le monde est vieux Que les hommes ne sont plus fous Puisque l’aventure touche à sa fin L’égalité tombe enfin
Les routes sont calmes, les cœurs dorment Une émotion simple s’abat, émotionnellement Les portes sont éteintes et se reforment
Nous irons frapper aux portes du paradis Avec une fougue émotionnelle J’irais frapper aux portes du paradis
Nous irons frapper aux portes du paradis, nous les pierres.
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