Souffler dans le vent (I-II-III)

Date 21-02-2012 00:40:00 | Catégorie : Poèmes confirmés


Les routes écrasées par le vent
Nous sommes des pierres
Les portes effacées par le temps
Nous sommes les mères et pères


Les océans sombres ont sombrés
Les têtes se sont perdues
Dans l’abîme, les nuages ombragés
Des cous se sont pendus


Et si nous sommes trop vieux

Pour une simple poignée de main
Si nous sommes trop pieux
Pour attendre encore et encore la fin


Sans déserts pour entretenir
Des colombes par centaines
Les durées, les immenses souvenirs
S’envolent au vent des plaisantes plaines


Pour un peu de terre
Encore et toujours les fins
Des barbelés, des guerres
La mort, la soif et la faim


Et si nous étions trop jeunes

Pour une simple accolade
Si nous étions trop aveugles
Pour oublier cette perpétuelle escalade


Ainsi depuis que le monde est monde
Les portes se ferment
Les hommes encore, tombent
Doutes et paix alternent


Alors depuis que le monde est monde
Le ciel s’ouvre sur lui
Les femmes, à mort s’effondrent
Sans la dureté qu’elles fuient

*

Des hommes jeunes déjà vieux
Des pierres qui roulent encore
Des femmes vieilles dévisagées des yeux
Des larmes qui coulent des rebords


Les yeux de serpent qui convoitent
Le monde est encore monde
Les lèvres des sangsues qu’on exploitent
La Terre est encore ronde


Puisque nous sommes trop vieux

Pour vivre !
Puisque nous sommes trop jeunes
Pour mourir !


De la pluie électrique religieuse
À grande vitesse, au pas de course
Tout au long de la bible ennuyeuse
Encore plus vite, est à nos trousses


La gorge du serpent qui explose
La Terre est pour toujours la Terre
Les sueurs des sangsues qui s’exposent
Le monde en à fait sa mère


Puisque plus rien ne compte

Les vieux !
Puisqu’a présent rien ne compte
Les jeunes !


Des pierres qui roulent sans cesse
Des vieillards déjà morts
Des falaises qui s’effondrent et transgressent
Des hommes et femmes déjà dehors


Les yeux du monde qui s’incruste
L’instant qui passe et ressasse
Les lèvres de la Lune qui nous conspue
La vie trépasse !

**

Mais les routes se sont écartées, les chemins se sont enfin éclairés
La voie est libre, il n’y a plus rien à craindre, les océans son clairs, les nuages devenus lampadaires
Le monde change depuis qu’il est monde, animant la compagnie des hommes
Que ce soit dans une cuisine ou un salon, un bar ou une barque en pleine mer


Peu importe, il s’agit du sentiment ! Celui qui n’a pas de direction, celui du foyer
Puisque ce sentiment n’est qu’une pierre qui roule encore et encore
Ce n’est qu’un instant incrusté dans nos têtes, ce sentiment fraichement imprégné
Cette roue qui tourne afin de décider de nos sorts, de la vie après la mort


Puisque nous sommes trop vieux pour une poignée de main

Car nous étions trop jeune pour une simple accolade
Beaucoup trop pieux pour anéantir et maintenir la fin
Trop aveugles, trop ignorants pour se rappeler nos mémoires sociales


Les déserts sont morts, enterrés par les cimetières grouillant de vie
Les colombes se sont envolées pour ne devenir qu’un point dans le ciel
Les barbelés sont devenus des mines incompréhensibles à marques d’insomnie
Et la mort s’est enrichit, la soif s’est interdit et la faim en est toujours au même


Peu importe, il s’agit d’un sentiment ! Celui qui n’a pas de sens ni de direction
Puisqu’il ne vaut rien s’il n’est porté par une pierre qui roule
Ce n’est qu’une seconde dans l’océan de nos pensées, une incompréhension
Cette horloge qui tourne sans arrêt pour nous dire quand mourir


Puisque de toute façon nous sommes trop vieux pour vivre

Puisque pour les vieux plus rien ne compte à présent
Et que de toutes manières nous sommes trop jeune pour mourir
Puisque pour les jeunes plus rien ne compte maintenant


Les portes se sont envolées, l’ouragan a tout effacé
Plus d’ouvrages, plus de poésie ou de romans pour contrôler
Pas de musique pour nous endormir jusqu’au couché
Les portes se sont écrasées dans l’œil de l’ouragan, encore blasé


Peu nous importe puisqu’il n’y à plus rien, plus de sentiments
Car toutes les pierres posées coulent dans l’océan
Ce n’est qu’un ouragan de ragots, de pensées idiotes, pas d’affolement
Ce cadran si familier qui ne bouge plus comme avant

***

Alors que les cendres recouvrent le monde
Un vent frais s’abat émotionnellement
Le temps s’allonge et ralentit les secondes


La pluie s’éloigne des plaines
Une odeur familière nous entoure émotionnellement
Les arbres se montrent à peine


Puisque le monde est vieux

Que les hommes le sont aussi
Puisque l’aventure touche à sa fin
L’égalité tombe ainsi


Alors que le sable raccompagne la mer
Le Soleil se montre plus beau
Le ciel est gris, les secondes l’éclairent


L’herbe repousse sous nos pieds
Couleur verte au possible
Les tempêtes sont rassasiées


Maintenant que le monde est vieux

Que les hommes ne sont plus fous
Puisque l’aventure touche à sa fin
L’égalité tombe enfin


Les routes sont calmes, les cœurs dorment
Une émotion simple s’abat, émotionnellement
Les portes sont éteintes et se reforment


Nous irons frapper aux portes du paradis
Avec une fougue émotionnelle
J’irais frapper aux portes du paradis


Nous irons frapper aux portes du paradis, nous les pierres.





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