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Nouvelles : le Manoir des Ombres, Deuxième Chapitre, Sixième Partie :
Publié par dominic913 le 25-01-2013 11:04:48 ( 936 lectures ) Articles du même auteur
Nouvelles



C’est pour cette raison, donc, que je peux décrire ici l’état des Appartements qui allaient devenir les miens la première fois que je les ai traversés. Evidemment, aujourd’hui, ils n’ont plus cette apparence. Je vous les ai dépeins plus haut tels qu’ils sont désormais. Par contre, ce que je peux rajouter, avant de relater ce qui m’est arrivé le jour de mon « Réveil » dans cette chambre dont je ne vais pas manquer de vous parler, puis dans les mois et les années qui ont suivi, c’est qu’il m’a fallu un certain temps pour réarranger ceux-ci. De nombreuses semaines m’ont été nécessaires afin de nettoyer chacune des deux pièces dont j’ai tracé les contours. Des moyens financiers assez considérables ont été engloutis afin de réaménager leurs espaces.
Heureusement qu’à cette époque, la Famille Montferrand était à l’apogée de sa fortune. Anthëus et Vÿvien avaient des intérêts dans de nombreux domaines. Ils ont donc pu largement contribuer au financement de leur rénovation.

Mon Père et ma Mère m’ont octroyé une somme de 5000 franc-or dans ce but. A l’époque, il s’agissait là d’une énorme fortune. Mais je n’en n’avais pas conscience. Moi qui ne me souvenais plus du prix d’une miche de pain à ce moment là, je n’ai pas été étonné de ce montant. Or, après qu’Anthëus ait engagé les ouvriers dont j’avais besoin pour réparer les murs et les sols, et que ceux-ci m’ont expliqué qu’ils étaient payés cinq francs la semaine, j’ai réalisé qu’il s’agissait d’une somme particulièrement conséquente. J’avoue que j’ai été un peu honteux. J’ai en effet réalisé que mes Parents étaient des personnes financièrement aisées. Ils avaient les moyens de pourvoir à tous leurs besoins matériels ; et bien plus encore. Comment aurais-je pu le deviner en voyant dans quel état se trouvait le Manoir ? Quand on arpentait ses couloirs et ses salles délabrées, on ne pouvait pas s’imaginer que l’argent n’était pas un problème pour eux. Je me suis même demandé pourquoi ils n’utilisaient pas leurs disponibilités pour remettre l’ensemble du Domaine en état. Là non plus, je n’ai jamais eu de réponse à ce sujet ; juste un pauvre sourire gêné de la part de Vÿvien, un regard dur et froid de la part d’Anthëus ; comme si, une fois de plus, je m’aventurais en terrain glissant. Quant à mes Frères et mes Sœurs, ils m’ont répondu chacun à leur façon qu’ils ne se préoccupaient pas de ce genre de choses, du moment qu’ils pouvaient s’adonner à leurs plaisirs ou à leurs passions.

Que dire dans ce cas ? Cette répartie m’a désorienté encore plus que je ne l’étais déjà. Par ailleurs, mon embarras vis-à-vis de nos ouvriers s’est intensifié. Comment pouvais-je les regarder en face, eux qui vivaient dans la misère. Ca se voyait aux habits qu’ils portaient, aux maigres repas qu’ils s’accordaient durant leur temps de pause. Sous leurs vêtements aux coutures rapiécées, aux manches déchirées et crottées, je me suis vite rendu compte que leurs cotes étaient saillantes. Sous leurs pantalons, je me suis aperçu que leurs jambes étaient d’une maigreur affligeante. Alors qu’ils effectuaient des travaux de force pour remettre en état les pièces qui m’étaient destinées, je ne comprenais pas comment ils pouvaient tenir. Et quand je leur ai posé la question, l’un d’eux m’a fixé d’un air dédaigneux, avant de me rétorquer : « C’est la vie, Monsieur. Il faut bien savoir faire des sacrifices pour pouvoir nourrir sa famille. C’est ainsi ! ».

Puis, il est retourné à son ouvrage. Je crois que je les ai un peu vexés ce jour là, car par la suite, bien que nous ayons eu des échanges cordiaux et professionnels, je ne les ai plus sentis aussi détendus qu’auparavant. En effet, comme mes Frères et mes Sœurs, je suis assez doué pou ressentir ce qu’éprouvent les personnes que j’approche ; même je ne le serai jamais autant que Vÿvien, Yvanïa ou Luvinia par exemple. Cette capacité est issue de notre Don, mais son intensité est différente en fonction des membres de la Lignée. Et apparemment, les Femmes de notre Famille sont plus talentueuses avec cet aspect de celui-ci que les Hommes. Allez savoir pourquoi !

En tout cas, j’ai immédiatement discerné le changement. Le jour d’avant, ils étaient décontractés, parlaient avec moi de leur vie quotidienne, de leurs soucis ou de leurs joies. Ils me confiaient qu’ils étaient heureux que la France soit redevenue un pays en paix après plus de vingt ans de Révolution ou de guerres Napoléoniennes. Une fois, l’un d’eux m’a relaté de quelle manière il avait enrôlé de force dans les troupes du « Tyran Corse » lors de l’un de ses séjours à Montbéliard au tout début des « Cent Jours. Il m’a même montré les blessures qu’il avait reçues aux « Quatre Bras » en me rappelant que Ney était un Général d’exception, bien que les Prussiens aient été d’un courage à toute épreuve également. Ils me détaillaient leurs activités journalières à Etouvans, le bourg le plus proche de la Propriété Montferrand d’où ils étaient originaires. Ils me racontaient qu’il avait fallu un long moment afin que leur Patron ne leur procure ce travail de rénovation. « D’ailleurs, m’a avoué un autre, bien que de la région, je ne savais pas qu’un tel Domaine existait dans les environs. Si l’un de vos Domestiques – Cyprien – ne nous avait pas guidés jusqu’ici, je ne me serais pas douté qu’un tel bâtiment était érigé aux abords du village.

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Auteur Commentaire en débat
Loriane
Posté le: 26-01-2013 13:54  Mis à jour: 26-01-2013 13:54
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9499
 Re: le Manoir des Ombres, Deuxième Chapitre, Sixième Pa...
J'aime beaucoup l'ambiance, moi qui ai vécu à Beaucourt près de Montbéliard, j'ai connu des vieilles baraques qui sentaient elles aussi, le passé et le mystère.
Faire le ménage dans le décor de la maison telle qu'elle était , faut pas être allergique à la poussière !
La suite
Merci
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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