Les mots du poète, comme des friandises
Recèlent combien de trésors oubliés
Il surgissent telles des gourmandises
Trop longtemps enfermés

Ils se prélassent et se couchent
Sur le papier acidulé
Ils s'étirent comme une souche
Sur un fil de fer rouillé

Ils libèrent des brulures
Ils lachent des écumes salées
Mettent à jour des déchirures
Puis les soignent avec des regrets

Enfin ils se reconnaissent, se congratulent
Ils se marient tel de vieux amants
Se passent la bague aux points et aux virgules
S'embrassent sous les majuscules du printemps

Les mots ont une vie, une vie cachée
Le poète a la sienne, émerveillé, amoureux
Alors il construit pierre après pièrre ciselée
Une belle maison pour ses poèmes savoureux.
César