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Nouvelles : Panique au CPAS
Publié par couscous le 03-04-2013 07:09:39 ( 1189 lectures ) Articles du même auteur



Je tente moi aussi une petite nouvelle ...

Panique au CPAS

C’est une belle matinée du mois de juin. Au service de médiation de dettes du CPAS, tout le monde s’affaire aux tâches quotidiennes : rangement de courriers, encodages divers, réponse téléphonique, paiement de factures essentielles ou pas. Chacune, car ce service est exclusivement féminin, a dans l’esprit l’idée des vacances qui approchent à grands pas et présagent un repos bien mérité afin de se ressourcer dans des activités estivales proches ou lointaines en fonction des moyens de chaque foyer.
Un jeune homme débarque au secrétariat et réclame d’un ton sec et tranchant une entrevue avec son assistante sociale prénommée Stéphanie. Celle-ci étant déjà occupée à profiter pleinement du soleil méditerranéen, amène Sophie, brune au carré parfait et secrétaire de son état, à lui demander la raison de sa requête. Le jeune homme lâche un « J’veux des sous ! » très significatif. Monsieur étant un habitué de ce genre de comportement, il lui est poliment répondu qu’il connaît le système de ses versements et qu’il percevra un quelconque pécule d’ici deux jours. Mais il s’entête et réclame, plus menaçant, « son » argent. Afin de trouver quelque renfort, notre brunette lui demande de patienter dans le couloir, le temps d’interpeller la collègue de Stéphanie. Sophie se dirige donc sans conviction vers le bureau de Sandrine, seule dans la grande pièce aux couleurs rose. En effet, son autre collègue se remet peu à peu d’une grippe intestinale. Sandrine est au téléphone aux prises avec une personne de mauvaise foi prétextant une énième perte de portefeuilles afin de bénéficier d’un quelconque supplément d’argent. La conversation est animée et se termine par un raccrochage rageur du combiné. C’est dans cet état d’énervement que Sandrine est mise au courant de la présence de l’importun.
Dans le couloir, ce dernier sent sa colère monter comme la moutarde au nez. Il pose sa main sur un objet dur placé dans la poche de sa veste en jeans élimée jusqu’à la corde. Il rumine un plan dans sa tête, celui qu’il a élaboré toute la nuit. On ne pouvait plus se moquer de lui indéfiniment. Il leur montrera, à ces pétasses, que c’était LUI qui choisissait « quand » et « combien » il lui fallait. Sa respiration devient saccadée lorsqu’il voit la grande blonde s’approcher d’un pas déterminé. Il sait ce qu’elle va dire ; il le devine dans ses yeux bleus semblant lancer des éclairs. A la simple prononciation du mot « non », il saisit l’arme qu’il avait soigneusement préparée et la colle sur la joue de notre pauvre assistante sociale, en la poussant violemment vers le secrétariat où Sophie assiste à la scène avec une expression de terreur.
En murmurant, il s’adresse à la secrétaire : « Et maintenant, tu me fais le versement. » D’une voix tremblante, Sophie lui répond que son compte n’est pas encore approvisionné. Elle tapote sur son clavier et retourne l’écran faisant état d’un solde de compte de 62 centimes. Il maintient Sandrine en joue en ajoutant : « Trouve une solution ! VITE ! ».
La chef de service, Jennifer, est dans son bureau. Zut ! Il lui manque un élément pour terminer son rapport. Sophie pourra l’aider. Elle passe la porte communicante et ne s’aperçoit pas du drame qui se trame à quelques mètres devant elle. Juste le temps d’entendre : « Stop !» suivi d’une détonation sourde et elle s’écroule. Les jeunes femmes poussent des cris de terreur.
Dans le troisième bureau faisant face au secrétariat, Delphine et Anne-Sophie discutent joyeusement de leur week-end et des joies d’être parent. Mais un bruit effrayant suivi de cris met fin à leur bonne humeur. Non, ce n’est pas possible ! On ne vient quand même pas de tirer avec une arme à feu dans le service. Vite, il y a un bouton d’alerte sous un bureau mais lequel. Ah oui, ils l’ont déplacé quand les tables ont été réarrangées afin d’éviter que leur collègue Amélie ne finisse cuite par le chauffage. Le voilà. Delphine appuie de toutes ses forces sur le déclencheur rouge. Mais comment savoir s’il est encore branché ? Ne prenons aucun risque et appelons la police de manière traditionnelle. Les deux assistantes sociales, sous le coup de la panique, ne savent pas quel numéro composer. Le 100 ? Non, c’est l’ambulance, on en aura peut-être besoin plus tard. Le 101 ? Les pompiers ! Mais y’a pas le feu. Enfin si, mais leur lance ne pourra pas sauver les collègues. Tant pis, on appelle le central qui fera le nécessaire. Mais il est occupé, quelle pipelette cette Virginie. Ce n’est pas le moment, des vies sont en danger. Ah ! Anne-Sophie retrouve un pense-bête avec le numéro de la police qu’elle compose immédiatement. Pendant ce temps, Delphine s’avance prudemment par le bureau de Jennifer pour atteindre l’arrière du bureau rose. Elle dépasse sa tête par le chambranle. Quelle horreur ! Sa chef est étendue par terre dans une mare de sang qui semble s’écouler lentement de sa fesse droite. Elle voit le manège du jeune homme et n’ose pas s’approcher. Bon, il va quand même falloir l’appeler cette ambulance.
Ce dernier continue sa négociation : « Alors, t’as une idée ? » Sophie pose sa main sur le combiné téléphonique en proposant : « On peut appeler le receveur. » Une autre détonation retentit, le téléphone vole en éclat et une douleur vive traverse la main droite de Sophie. Le revolver à nouveau posé sur la joue de Sandrine, le jeune homme commence à crier tous les jurons possibles et imaginables quand des hommes en bleu débarquent, armés eux aussi. « Lâche ton arme Léo ! »
Pendant ce temps, des policiers pénètrent pas la fenêtre du bureau de Delphine et Anne-Sophie afin d’assurer une arrivée plus discrète. La jeune femme leur montre comment accéder derrière le preneur d’otage. Un tireur se poste derrière un bureau, vise et un bruit sec résonne dans la pièce. Le fou s’écroule dans un râle pendant que Sandrine s’échappe enfin de son étreinte pour se réfugier dans les bras d’un policier musclé.
Quelques mois sont passés depuis ce drame. Dans le service, tout a changé. Un guichet a été installé avec une vitre pare-balle. Un passe est nécessaire afin de pénétrer dans les bureaux. Les employées sont toujours là, fidèles au poste. Sauf que leur chef a une démarche un peu aléatoire, que la secrétaire a la main qui tremble au moindre bruit violent. Les pires traumas sont invisibles. Sandrine vous le dira. Ce sont ceux qui vous réveillent la nuit, qui vous font ressentir la froideur d’un canon sur la tempe …. BANG !

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Loriane
Posté le: 04-04-2013 19:31  Mis à jour: 04-04-2013 19:51
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9499
 Re: Panique au CPAS
Vite, vite on appelle les experts ou le FBi mais pas Derrick, il sera en retard.
Ouh la la !! ça bouge fort, j'espère que c'est bien sorti de ton imagination et pas de ta vie professionnelle !!
Maintenant c'est sûr que des barjos comme ça existent, mais il est tout de même un peu couillon parce qu'il aurait mieux fait d'attaquer une banque.
Merci
couscous
Posté le: 04-04-2013 19:45  Mis à jour: 04-04-2013 19:45
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Panique au CPAS
Je te rassure, mes collègues et moi-même sommes en très bonne santé. Mais il arrive que nous devions appeler la police pour venir maîtriser quelques énervés. Nous sommes dans l'attente de ce fameux guichet sécurisé.
aliv
Posté le: 07-04-2013 10:19  Mis à jour: 07-04-2013 10:19
Plume d'Argent
Inscrit le: 25-03-2013
De:
Contributions: 290
 Re: Panique au CPAS
Un texte qui relate la dure réalité des choses.
Maintenant on rencontre beaucoup trop souvent des personnes comme cela.
Bravo pour cet écrit.
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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